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00:00Générique
00:12Bonjour à tous et bienvenue sur le plateau de Face au Territoire sur TV5MONDE.
00:16Nous sommes ensemble pendant une heure en direct.
00:18Et mon invité ce matin c'est Lucie Castet. Bonjour.
00:21Bonjour.
00:22Et merci d'être avec nous. Vous étiez candidate au poste de Premier ministre
00:25pour le Nouveau Front Populaire en 2024.
00:27Merci d'être avec nous ce matin et de répondre à nos questions
00:30qui sont nombreuses après, évidemment, cette nuit parlementaire
00:34avec ces deux motions de censure rejetées.
00:37Lucie Castet, je disais il y a un instant que vous aviez été candidate
00:41au poste de Premier ministre, présentée par les partis du Nouveau Front Populaire en 2024.
00:45Est-ce que cette notoriété arrivée d'un coup, comme ça,
00:48ce phénomène médiatique et politique a eu des conséquences sur vous ?
00:52Est-ce que vous avez changé ?
00:53Je ne sais pas si j'ai changé personnellement.
00:56Bien sûr que ça a eu des conséquences très fortes.
00:58J'ai dû quitter mes fonctions professionnelles.
01:01Et puis, d'un coup, j'ai été lancée dans la vie politique.
01:05Je suis passée de l'autre côté du miroir.
01:07Donc, bien sûr, ça a eu des conséquences sur ma vie personnelle.
01:09Mais ça n'a pas eu de conséquences sur mes convictions très profondes,
01:12notamment mon engagement très fort en faveur des services publics.
01:15C'est violent ?
01:16Oui, bien sûr que c'est violent.
01:17Ça, on le constate tous les jours.
01:18Bien sûr que c'est violent.
01:19L'exposition médiatique est très violente, bien sûr.
01:21Du jour au lendemain ?
01:22Du jour au lendemain, de même à la minute, à ce 19h23 juillet.
01:27Bien sûr que c'est très fort.
01:29Mais je n'ai pas changé de conviction, d'idée et d'engagement.
01:32Alors, la semaine dernière, nous recevions sur ce plateau Bernard Cazeneuve,
01:36l'ancien Premier ministre, qui était notre invité à votre place même.
01:39C'était jeudi dernier.
01:40Regardez ce qu'il nous a dit.
01:43Je trouve d'ailleurs que ceux auxquels on a confié la responsabilité du gouvernement
01:47font du mieux qu'ils peuvent dans un contexte difficile.
01:50Je n'ai pas remarqué que je ne multiplie pas les prises de position
01:53pour leur rendre le quotidien impossible
01:55et que je ne passe pas mon temps à formuler des petites phrases
01:58pour dispenser des conseils ou de façon venimeuse compliquer la tâche
02:02de ceux qui sont aujourd'hui en situation de responsabilité,
02:06précisément parce que j'ai une profonde conscience de la gravité du moment
02:09et que je ne pense pas qu'il soit du rôle d'un responsable politique
02:12de compliquer encore les choses lorsqu'elles sont si difficiles.
02:15Est-ce que vous faites partie de ces gesticulatrices,
02:18comme il nous l'a dit sur ce plateau ?
02:21Je me qualifierais...
02:22C'est-à-dire, sentez-vous visée par ces propos de Bernard Cazeneuve ?
02:27Je ne me sens pas visée par les propos de Bernard Cazeneuve.
02:29En revanche, il est certain que j'ai une posture très différente
02:32de celle que vient dénoncer Bernard Cazeneuve
02:35parce que je pense qu'il est de la responsabilité
02:37des personnes qui sont engagées en politique
02:40et notoirement là engagées à gauche,
02:42de dénoncer ce qui est en train de se passer.
02:44C'est dire un glissement idéologique flagrant
02:47vers les idées qui sont portées par l'extrême droite.
02:50Et là, évidemment, je fais référence aux mots de submersion
02:54qui ont été employés à dessein et confirmés...
02:57Migratoires.
02:58Exactement, par le Premier ministre François Bayrou.
03:01Je pense qu'il a une responsabilité historique.
03:03Dans un moment où, vous le savez, le monde bascule,
03:07et en particulier les États-Unis,
03:09mais on voit aussi ce glissement en Argentine particulièrement fort,
03:13bascule vers des idées d'extrême droite.
03:15Je pense que l'Union Européenne, la France,
03:17ont des responsabilités singulières pour résister à ce mouvement.
03:20Et donc je pense qu'il est de notre responsabilité
03:22de dénoncer cela.
03:24Et je pense par ailleurs que lorsque l'on dénonce la posture,
03:28la position politique qui est portée par le gouvernement actuel,
03:31c'est aussi rendre hommage aux électeurs françaises et français...
03:34Et la façon de le faire, Lucie Castex, en une minute,
03:37c'est-à-dire cette violence forte qui apparaît souvent aux Français
03:42à l'Assemblée nationale, chez vos amis de la France insoumise.
03:47Est-ce que c'est quelque chose que vous réprouvez ou vous l'encouragez ?
03:50Déjà, je pense que la violence n'a pas sa place en politique.
03:54Je pense que cette violence,
03:56quand vous dénoncez la violence de personnalités à gauche ou de groupes à gauche,
04:00je pense qu'il faut aussi dénoncer la violence à droite.
04:02Je pense que, par exemple, pour reprendre cet exemple-là,
04:06le choix du terme « submersion migratoire » est extrêmement violent
04:09et apparaît extrêmement violemment aux oreilles de millions de nos compatriotes
04:13qui ont des racines, qui ont des origines.
04:15Mais sur la forme, quand on interrompt les débats à l'Assemblée,
04:17quand on crie... Est-ce que c'est quelque chose que...
04:19Moi, je suis très à l'aise avec ça. Je l'ai toujours dit.
04:21La violence ne fait pas partie de mon registre, ni de langage, ni d'action.
04:25Je pense qu'il faut apaiser la politique sur la forme.
04:28En revanche, qu'il faut porter un projet politique extrêmement clair
04:31et extrêmement ambitieux qui peut porter, par certaines mesures,
04:34une forme de radicalité.
04:36On va le voir ce matin. Vous êtes avec nous pour une heure.
04:38Lucie Castet, candidate au poste de Premier ministre pour les élections de 2024, bien sûr,
04:43du Nouveau Front Populaire, est avec nous. Dans un instant,
04:45Stéphane Vernet, de Ouest-France, sur ce plateau.
04:50Bonjour Stéphane Vernet. Vous êtes éditorialiste politique à Ouest-France.
04:53Et hier soir, cette nuit, vous étiez à l'Assemblée nationale.
04:56Je ne peux pas rester jusqu'au bout de la nuit, puisque c'était très long.
04:59Mais oui, oui, j'ai assisté au débat. C'était intéressant.
05:01Bonjour Lucie Castet.
05:02Bonjour.
05:03Vous, députée, vous auriez voté la censure hier ?
05:06Moi, députée, j'aurais voté la censure hier.
05:08Vous comprenez la position du Parti socialiste qui dit
05:11« par esprit de responsabilité, on a besoin d'un budget ».
05:14C'est quelque chose qui vous parle ?
05:16Moi, j'ai toujours compris, et je l'ai toujours dit,
05:18la posture du Parti socialiste et d'autres partenaires du Nouveau Front Populaire
05:22d'aller discuter avec le Premier ministre, avec le ministre des Finances,
05:27Tout ce que les socialistes ont fait.
05:29Tout ce que les socialistes ont fait pour porter des lignes rouges.
05:31Mais je pense que quand on a des lignes rouges, il faut les tenir.
05:33Je pense que c'est important pour les gens de comprendre
05:35quelles sont les lignes rouges portées par le Nouveau Front Populaire.
05:38Et donc, moi, j'aurais considéré à l'issue des discussions,
05:40à l'issue des négociations, que le compte n'y était pas.
05:43Et c'est pour ça que j'aurais voté la censure.
05:45Je pense notamment en ce qui concerne les moyens que ce budget octroie au service public.
05:49On n'y est pas du tout.
05:50Je pense que les Français, et une très grande majorité de Français,
05:53attendent un changement de pied politique sur ce qu'on va apporter comme moyens au service public.
05:58Or, là, on voit que ce projet de budget est encore plus austéritaire
06:01que le projet de budget porté par Michel Barnier.
06:04C'est le discours de la France Insoumise ?
06:05Ce n'est pas que le discours de la France Insoumise.
06:07Déjà, c'est le mien, individuellement.
06:09Le budget Bayrou est pire que le budget Barnier ?
06:11Le budget Bayrou est très austéritaire.
06:13Et donc, aura non seulement un effet dévastateur sur les services publics,
06:16qui, on le sait, sont déjà exsangues.
06:18Je parle de choses très concrètes.
06:19Je parle de la santé.
06:20Je parle du nombre de profs devant les enfants.
06:22Je parle de la situation de l'hôpital public, qui est délétère.
06:25On a un milliard de plus sur l'ONDAM,
06:27l'objectif national de dépense d'assurance maladie,
06:30qui est largement insuffisant par rapport aux besoins.
06:33Mais je parle aussi de la situation économique du pays.
06:35Un pays où on coupe les dépenses publiques est un pays qui ira mal
06:38dans une situation économique déjà au ralenti.
06:40Et donc, j'estime que ce budget n'est pas bon.
06:42Mais d'ailleurs, le Parti Socialiste estime aussi que ce budget n'est pas bon.
06:45Mais tout le monde estime que ce budget n'est pas bon.
06:46Même les membres du gouvernement le disent, etc.
06:49Alors, pour d'autres raisons.
06:50Il est mieux vaut un mauvais budget plutôt que pas de budget du tout.
06:53Oui, alors là-dessus, il y a quand même des ambiguïtés.
06:55On avait le texte de la loi spéciale qui permettait quand même de vivre
06:59avec le budget 2024.
07:02Si tu peux me permettre d'avoir un discours propre, ce serait formidable.
07:06Je ne reprends pas les mots d'Éric Coquerel.
07:08Mais d'ailleurs, il y a des choses dites avec lesquelles je suis d'accord.
07:10Où vous vous situez au sein de la nébuleuse Nouveau Front Populaire ?
07:13Ma posture, elle est très claire.
07:14C'est de dire que moi, j'aurais considéré que le compte n'y était pas.
07:17J'étais déjà extrêmement déçue.
07:20Enfin, je ne sais pas si on peut être déçu parce que je n'en attendais pas énormément.
07:23Mais du discours de politique générale du Premier ministre François Bayrou
07:27qui m'a semblé être totalement dénuée de vision, si ce n'est celle de dire
07:31on continue ce qui se passe comme s'il n'y avait pas eu d'élection.
07:34Alors que les Françaises et les Français attendent majoritairement
07:37un changement de pied politique.
07:38Y compris ceux qui ont voté pour le Rassemblement National.
07:40Sur l'histoire des censures, est-ce que vous pensez que le gouvernement Bayrou
07:43peut tomber sur la motion de censure spontanée que veulent déposer les socialistes
07:46après le budget ?
07:48Ou pour vous, c'est du pipeau ?
07:50C'est une balle à blanc comme dit Eric Coquerel.
07:52Ça ne peut pas marcher ?
07:53Ce ne sont pas mes mots.
07:54En revanche, je pense qu'il est peu probable que le gouvernement tombe
07:57sur cette motion de censure.
07:58Simplement parce que je pense qu'il n'y aura pas de majorité pour la voter.
08:00Le Rassemblement National ne la votera pas.
08:02D'autres parties à droite de l'hémicycle ne la voteront pas.
08:06Et donc, je pense qu'il est peu probable que ça fasse tomber le gouvernement.
08:09En revanche, je pense que c'est quand même très important.
08:11Et ça fait partie aussi de mon discours sur la censure post-DPG.
08:15Post-Discours de Politique Générale.
08:17Je pense que c'est vraiment très important, et je le disais en début d'émission,
08:20d'envoyer un message très clair au gouvernement, d'opposition ferme
08:23sur le glissement en termes de valeurs, d'idéologie, de rapprochement vers l'extrême droite
08:29pour dire qu'on refuse cela et que la France refuse cela.
08:31C'est vraiment très important dans le contexte mondial dans lequel on est.
08:34Si la perspective d'une chute du gouvernement s'éloigne,
08:36le matignon pour vous, c'est terminé ?
08:38Mais ce n'est vraiment pas la question.
08:40Vous avez encore un espoir ou pas ?
08:42Mais vous voyez bien que ce n'est pas du tout l'état d'esprit du président de la République
08:44que de faire appel...
08:46Ça ne se pose pas en termes d'espoir personnel, vraiment pas du tout.
08:49L'heure est grave, donc je n'en suis pas du tout à cette question-là.
08:53Vous voyez bien que le président de la République a l'air déterminé
08:56à ne pas faire appel à la gauche pour gouverner ce pays.
08:58– Vous restez avec nous, Stéphane Vernet.
09:00On va partir pour Lille, en duplex de Lille,
09:03où Guillaume Déplanque, le rédacteur en chef info de Weo TV du groupe Rosselle La Voix,
09:07qui est notre partenaire dans cette émission, a une question à vous poser.
09:11– Lucie Castet, bonjour.
09:13Vous défendez l'union de la gauche pour les municipales en 2026
09:16et pour la présidentielle en 2027,
09:19aux côtés de la nordiste Marine Tandelier, la patronne des écologistes.
09:23Est-ce bien réaliste dans un nouveau front populaire fracturé
09:27et qui vous a d'ailleurs en partie lâché ?
09:32– Alors je pense qu'il est plus réaliste que jamais de défendre l'union de la gauche,
09:36tout simplement parce que c'est ce que le monde de gauche,
09:40les électeurs de la gauche, attendent
09:42et aussi beaucoup de militants des différents partis du nouveau front populaire
09:46et d'autres mouvements, d'autres partis,
09:48et les membres de la société civile organisée,
09:51les citoyens, les militants, attendent cette union de la gauche
09:54et donc je pense que c'est très important d'entendre cette attente
09:56et c'est pour ça que moi j'essaye de vrai.
09:58– Une gauche plurielle ?
10:00– Oui bien sûr, une gauche plurielle faite de beaucoup de différences.
10:03– Retour en arrière, back to the past, c'était Jean-Marc Ayrault.
10:06– Ça n'a rien à voir avec un retour vers le passé.
10:09Je pense que l'union de la gauche est l'avenir de la gauche.
10:12– Elle est encore possible puisqu'elle est un peu compliquée.
10:14Je ne sais pas si vous avez entendu Jean-Luc Mélenchon hier en meeting à Pré-danger.
10:17– J'ai entendu bien sûr.
10:18– Oui, il a excommunié publiquement le parti socialiste
10:20en appelant ses militants, les insoumis à se souvenir de la trahison du PS
10:24à toutes les élections à venir.
10:26Ça, ça veut dire que la gauche des Unis risque fort
10:29de perdre un certain nombre de villes en 2026.
10:32– Mais moi ça fait 6 mois que je fais partie là du monde politique,
10:37j'ai mis un pied dans ce monde-là et ça fait 6 mois que j'entends…
10:40– Ça vous plaît ?
10:41– Demain, le nouveau front populaire…
10:42– Ça vous plaît ?
10:43– Je pourrais vous répondre après.
10:44Ça fait 6 mois que j'entends demain le nouveau front populaire est mort,
10:46demain l'union de la gauche a explosé.
10:48Mercredi dernier à Pantin, nous avons organisé un immense meeting
10:52où nous étions 1200 personnes.
10:54On a dû fermer les portes parce qu'il y avait trop de monde.
10:56Il y avait des représentants de toutes les forces de gauche sur la scène
11:00et il y avait aussi énormément de représentants de la société civile
11:03et des citoyens ordinaires, des citoyens de gauche
11:05qui ont ressenti à ce moment-là, je crois, une sorte de souffle
11:09qu'on n'avait pas ressenti depuis cet été.
11:11Ça montre que la demande d'union de la gauche est encore très forte
11:14et je pense que l'union de la gauche ne se résume pas à l'union des partis
11:18et donc je pense qu'elle continue à exister,
11:20que ces débats doivent continuer à exister.
11:22La condition pour qu'ils continuent à exister,
11:24c'est que la gauche soit toujours en mesure de porter
11:26un projet politique alternatif et ambitieux.
11:29– Et vous avez un rôle à jouer pour maintenir cette union ?
11:32– À ma modeste échelle, j'essaye de faire en sorte que la société civile,
11:36par exemple, qui est les intellectuels, les associations, les collectifs
11:39qui sont mobilisés pour défendre les valeurs de gauche,
11:41dont on a plus que jamais besoin dans le contexte
11:44où les valeurs d'extrême droite sont en train de prendre une place très importante,
11:48et bien je pense que cette société-là a son mot à dire,
11:51a quelque chose à dire, un message à porter.
11:53– Et vous avez un rôle à jouer ?
11:54– Et j'essaye, moi, de porter cette voix.
11:55– Mais vous pouvez continuer à faire de la politique sans avoir de mandat ?
11:58– Alors ça, moi je ne suis pas vraiment…
12:00Enfin, je veux dire, j'ai un rôle un petit peu atypique.
12:02Moi, je continue à jouer un peu ce rôle de trait d'union
12:04entre la société civile et les partis politiques.
12:06J'essaye de porter ce message qui est celui d'une attente d'union de la gauche.
12:10En revanche, je ne suis pas naïve, je vois bien que les tensions existent,
12:12mais elles existent, elles ont toujours existé, les tensions au sein de la gauche.
12:15Elles sont en ce moment plus fortes qu'elles ne l'ont été il y a quelques semaines,
12:18il faut bien se rendre à l'évidence.
12:20En revanche, ça ne veut pas dire que la demande et le besoin d'union de la gauche
12:23a disparu, et c'est ce message-là que j'essaye de porter.
12:25– Une dernière question, en cas de dissolution,
12:27de nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale,
12:29vous briguerez un poste de député ?
12:31– C'est une option sur la table, ce n'est pas tout à fait tranché,
12:33c'est une option qui est sur la table.
12:35– Est-ce qu'il était question de vous pour le… ?
12:37– Il a été question, moi je trouve que c'est très intéressant
12:39de se frotter au suffrage universel et d'avoir la légitimité de l'élection,
12:42en revanche, il y a plein d'autres positions…
12:44– Donc vous vous cassez candidate à une élection législative,
12:46si elle était anticipée ?
12:47– J'ai dit que la question se posait.
12:48– Et ça vous plaît, la politique ?
12:49– Oui, ça me plaît bien sûr, j'ai toujours été animée
12:51à une forte volonté d'engagement politique, politique dans un sens très large,
12:54c'est pour ça que j'ai toujours été active dans des associations,
12:57dans des collectifs de réflexion,
12:59la réflexion politique a toujours fait partie de ma vie.
13:02– Et petite, vous y pensiez, d'être un jour aux commandes d'un pays ?
13:05– Petite, j'ai toujours voulu travailler pour mon pays,
13:08travailler pour l'administration, travailler pour le service public,
13:11et donc c'est pour ça que j'ai choisi de rejoindre l'administration française,
13:15et oui, la politique a toujours fait partie de ma vie.
13:18– Alors la lune de ouest de France, Stéphane Vernet évidemment,
13:20quelle stratégie de la France face à l'IA ?
13:22On a un dossier sur l'intelligence artificielle,
13:25juste avant l'ouverture du sommet de l'IA à Paris.
13:28– Sacré phénomène de société, l'intelligence artificielle.
13:31– Très bon sujet, sinon je regrette que Denis Carreau soit pas avec nous aujourd'hui,
13:34parce que je lui aurais parlé de la qualification de…
13:36– On le rejoint en cours d'émission.
13:38– De Saint-Brieuc en Coupe de France, qui a battu hier soir, qui a battu Nice.
13:42– A la dernière minute sur le fil.
13:44– Oh là là, je vois que vous êtes intéressée au sport.
13:47– La lune de la Voix du Nord et du cours Épicard,
13:49nos partenaires du groupe Rocelle également.
13:51On les regarde rapidement, on voit la zone de vacances scolaires,
13:53et si ça a bougé, c'est effectivement aussi un débat
13:56que le Président de la République a pointé.
13:59Voilà, on va partir à Marseille si vous le voulez bien maintenant,
14:01Lucie Castet, on va retrouver Olivier Biscay,
14:04qui est le directeur de la rédaction, le nouveau directeur de la rédaction
14:08de La Provence, le quotidien PACA, Provence Alpes-Côte d'Azur.
14:13Lucie Castet, bonjour.
14:15Régions, départements, mairies, communautés de communes,
14:18communautés d'agglomérations, les Français s'y perdent
14:21dans ce millefeuille administratif.
14:23Lequel de ces échelons faut-il supprimer ?
14:26– C'est une réponse à laquelle on peut…
14:28enfin une question à laquelle on ne peut pas répondre simplement.
14:31– Notamment dans les Bouches-du-Rhône, il y en a beaucoup d'échelons.
14:33Il y a aussi un échelon territorial maintenant qui a été rajouté
14:36il y a quelques années, donc c'est vrai que les gens n'y comprennent
14:38plus grand-chose.
14:39À qui faut-il s'adresser ?
14:40– Je pense que ce qui est vraiment important,
14:42c'est d'avoir une posture qui est cohérente.
14:44Et lorsqu'on appelle à la décentralisation, quand l'État dit
14:47nous on est pour décentraliser, on est pour donner davantage
14:50de responsabilités aux élus locaux, il faut être cohérent
14:53avec cette posture et leur donner les moyens de vrai dans ce sens.
14:57Or aujourd'hui, on voit qu'Emmanuel Macron a réduit considérablement
15:02la capacité fiscale des collectivités territoriales,
15:05donc leur possibilité de lever l'impôt et a réduit considérablement
15:09le lien entre l'activité économique dans les territoires
15:12et la possibilité de donner un lien et de financer
15:15les activités publiques dans ces territoires-là.
15:18C'est délétère pour les collectivités qui n'ont plus de moyens
15:21et qui ont du mal à faire comprendre aux citoyens
15:24la manière dont ils peuvent œuvrer en leur faveur.
15:26Et aussi, ils ont une capacité à investir qui a été considérablement réduite.
15:30C'est encore plus le cas avec le projet de budget en cours de discussion,
15:33même si des correctifs ont été apportés à la marge.
15:37Mais il n'y a pas trop de strates ?
15:39Il y a probablement une difficulté de nos concitoyens à comprendre
15:42le rôle de chacun et donc ça, il faut le clarifier.
15:45Mais je pense que le fait que l'État se repose énormément
15:48sur les collectivités territoriales, y compris pour des compétences
15:51qui ne sont pas censées être celles des collectivités territoriales.
15:53Je parle par exemple du rôle des collectivités territoriales
15:56qui a été pris pendant la crise du Covid.
15:59Les collectivités se sont beaucoup substituées à l'État.
16:02Elles le font encore, par exemple, en matière d'accueil des étrangers.
16:06Elles le font beaucoup en matière d'investissement public.
16:08Elles ont un rôle majeur, parfois au-delà des compétences
16:11qui sont les leurs. Je pense qu'il faut clarifier ça
16:14et que si on souhaite leur donner davantage de compétences,
16:16il faut leur donner les moyens d'assumer ces compétences
16:18et que ce soit lisible pour nos concitoyens.
16:20La deuxième question d'Olivier Biscay depuis la rédaction de La Provence à Marseille.
16:23On l'écoute.
16:25Le président du conseil départemental de l'Hérault a décidé
16:28de mettre les acteurs de la culture au pincet.
16:31Il a supprimé tous les budgets consacrés à la culture.
16:34A-t-il pris la bonne décision ?
16:36D'évidence, non. Je pense que c'est extrêmement important
16:39que les services publics locaux puissent continuer à vivre
16:43et à jouer leur rôle, notamment en faveur de la réduction des inégalités
16:47et là, de l'accès à la culture pour tous.
16:50Simplement, on revient à la question que je posais précédemment.
16:53Je pense qu'il y a beaucoup de collectivités qui prennent des décisions drastiques
16:57parce qu'elles n'arrivent pas à boucler leur budget
16:59et elles n'arrivent pas à boucler leur budget parce qu'elles n'ont plus la main
17:01sur des impôts locaux qui ont été supprimés,
17:03qui ont été remplacés par des dotations figées
17:05de la part de l'État aux collectivités territoriales
17:07et lorsqu'elles n'ont plus la main,
17:09elles réduisent les dépenses sur des compétences qui ne sont pas obligatoires
17:13et c'est désastreux pour le lien social,
17:15c'est désastreux pour le service public du quotidien
17:17qui est bien celui qui est assumé par les collectivités.
17:19La Une de la Provence, notre partenaire d'en face au territoire.
17:22On la voit à l'instant, le centre-bourse à bout de souffle.
17:25C'est une Une locale.
17:27Olivier Biscay, depuis Marseille, à la rédaction de La Provence.
17:31Voilà, dans un instant, Floreal Hernandez,
17:33le rédacteur en chef de 20 minutes,
17:35nous rejoint sur ce plateau.
17:37Merci Stéphane Verdet.
17:41Bonjour Floreal Hernandez.
17:43Bonjour, bonjour.
17:45Lucie Castel, vous avez travaillé au cabinet d'Anne Hidalgo,
17:48vous avez aussi été directrice des finances et des achats de la ville de Paris.
17:52Alors avant d'éventuelles législatives anticipées,
17:56il y aura peut-être des municipales.
17:58Est-ce que ce n'est pas plutôt à Paris qu'on devrait vous retrouver politiquement ?
18:02Est-ce que vous allez vous engager en tant que candidate pour ces élections municipales
18:06ou en tout cas être au soutien d'un ou d'une candidate qui se prépare ?
18:10Ça serait logique.
18:11Il faut rappeler que vous vous êtes occupé des finances de la ville de Paris.
18:13Je me suis occupé des finances de la ville de Paris
18:15avec beaucoup de fierté et beaucoup d'attachement à cette ville.
18:19Vous avez vu qu'il y a déjà beaucoup de candidats à gauche à cette élection.
18:23Donc qu'on ne m'y retrouve pas personnellement, c'est normal.
18:26Il y a beaucoup de talents et beaucoup de gens qui sont très engagés depuis longtemps en faveur de cette ville,
18:31qui sont très attachés à la ville.
18:33Pour l'instant, moi, je me tiens en retrait.
18:36Je ne me prononce pas en faveur de tel ou tel candidat parce que ce n'est pas mon rôle.
18:39Parce que vous le savez, j'ai essayé de jouer fidèlement, loyalement,
18:43le rôle de trait d'union au sein de la gauche depuis cet été.
18:47Et donc ce ne serait pas du tout mon rôle, ma position de dire quel candidat doit être privilégié.
18:52Ce n'est pas à moi de faire ça.
18:54Il pourrait y avoir des accointances ou en tout cas des...
18:57En réalité, je connais la plupart des candidats déclarés à gauche parce que j'ai travaillé avec eux.
19:02Donc je les apprécie tous.
19:04Mais évidemment, je ne me prononce pas sur qui doit être le candidat final de la gauche.
19:08Ce que j'espère, en revanche, c'est que la gauche partira unie pour ces élections.
19:11Justement, a priori, ce n'est pas parti pour puisqu'on organise des primaires du côté d'Europe Écologie-Les Verts.
19:18Il y a plusieurs candidats aussi du côté du PS.
19:20Le PCF a aussi annoncé son candidat.
19:22On ne sait pas pour l'instant du côté de LFI, mais l'union n'a pas été tout de suite décidée.
19:28L'union n'a pas été tout de suite décidée, mais je pense que la gauche est plus forte lorsqu'elle est unie
19:34et qu'on n'est pas du tout dans une situation où il est inenvisageable d'avoir une union de la gauche.
19:39Même avec le NFP qui est en train de se dissoudre à l'Assemblée ?
19:42La route est encore longue, j'ai bon espoir.
19:45Sachant qu'il y avait eu un accord électoral entre le 1er et le 2e tour en 2020.
19:51Oui, c'est ça, l'élection de 2020.
19:53Et donc ça pourrait tout à fait être reproduit.
19:55Et vos rapports avec Anne Hidalgo ?
19:57On a dit qu'ils étaient très frais, les rapports, depuis que vous avez quitté la ville de Paris.
20:00Non, ils ne sont pas frais particulièrement.
20:02Il n'y a pas de difficulté particulière.
20:05Vous avez lu dans la presse quand même qu'on disait que ça s'était mal passé entre vous
20:08parce que vous aviez été propulsée candidate au poste de Premier ministre.
20:12Vous avez lu tous ces commentaires ?
20:14Il n'y avait rien de vrai ?
20:16Je ne m'intéresse pas beaucoup aux commentaires.
20:18On a pris une décision ensemble.
20:20On a constaté que c'était difficile de rester à un poste élevé dans l'administration
20:24après avoir vécu une telle exposition médiatique et avoir été dans le champ politique.
20:29Je n'ai pas de commentaires supplémentaires à faire à ce sujet.
20:32Vous le disiez, vous avez donc démissionné de la ville de Paris,
20:37que la politique avait toujours pris une place dans votre vie,
20:41prenait aujourd'hui plus de place.
20:43Aujourd'hui, c'est un objectif professionnel, la politique,
20:46comme certains hommes ou femmes,
20:48ou est-ce qu'on pourrait vous retrouver dans la route administration ?
20:51A priori, on n'a compris pas dans le privé,
20:53puisque vous avez toujours dit que vous voulez travailler pour l'administration française.
20:56Je n'ai rien contre le fait de travailler dans le privé.
20:58Ce n'est pas le choix que j'ai fait pour ma vie professionnelle,
21:01mais je n'exclue pas un jour de faire un passage dans le privé.
21:04Ça peut être très instructif et très utile.
21:06Je pense que c'est important en France d'avoir des personnes engagées en politique
21:10qui ont quelque chose avant dans leur vie, puis quelque chose après.
21:13Je pense que ça rend aussi indépendant dans les prises de position qu'on peut prendre
21:16et ça permet de rester très fidèle à ses convictions.
21:19En tout cas, c'est un objectif que je me fixe moi.
21:22Je ne sais pas de quoi seront faits les prochains mois ou les prochaines années.
21:25Je n'exclue pas du tout de revenir dans la fonction publique.
21:28Vous savez que ça me tient particulièrement à cœur
21:30de travailler pour la fonction publique, pour l'intérêt général.
21:32Je n'ai pas démissionné de la fonction publique, je suis en disponibilité,
21:35mais j'ai toujours été très fière d'être fonctionnaire, d'être agent public.
21:38Ça a vraiment beaucoup de sens pour moi.
21:40Donc, je n'exclue pas du tout de revenir dans l'administration à un moment.
21:43Et je n'exclue pas non plus, si jamais les choses se présentent de cette manière,
21:47d'exercer un jour un mandat électif.
21:49Mais je ne pense pas que la politique est un métier
21:52et je ne pense pas que ça doit être une carrière professionnelle
21:54parce que quand on a une carrière dans la politique,
21:56on a beaucoup à perdre de ne pas être réélu.
21:59Et donc, je pense que ça n'est pas protecteur de la fidélité de ses engagements.
22:04Donc, je pense qu'il faut pouvoir avoir une autre vie professionnelle.
22:10D'avoir travaillé dans une mairie, est-ce que ça permet d'avoir vu son fonctionnement
22:16et d'avoir peut-être un meilleur œil pour une campagne municipale ?
22:21Ce qui est sûr, c'est d'avoir travaillé dans une collectivité.
22:24Alors, la Ville de Paris, c'est une collectivité un peu à part en France.
22:27C'est immense.
22:28Et puis, vous le savez, c'est à la fois une commune et un département.
22:31Donc, ils exercent des compétences très larges par rapport à une commune moyenne en France.
22:36Donc, ça donne un regard très important sur ce que peut faire une collectivité territoriale.
22:40Et ça me permettait de répondre aussi à vos questions sur les moyens
22:43que l'on donne aux collectivités pour assumer leurs compétences
22:45et pour parfois assumer plus de compétences qu'on ne leur donne officiellement.
22:49Donc, oui, ça donne un angle et un regard particulier
22:51et que je ne regrette vraiment pas d'avoir eu.
22:53Vous vous sentez solidaire du mandat d'Anne Hidalgo à la tête de l'Amérique de Paris,
22:58des mandats d'Anne Hidalgo, de son bilan.
23:00Est-ce que vous vous sentez solidaire de ça ?
23:02En tant que vous avez été fonctionnaire, vous avez dirigé les finances de la ville.
23:05Est-ce que vous vous sentez solidaire de ce qu'on dit d'aujourd'hui, de ce qu'a été son mandat ?
23:09Alors, je me sens solidaire.
23:11Je trouve que la maire de Paris a transformé la ville de Paris d'une manière spectaculaire,
23:16notamment pour donner plus de place aux vélos.
23:18Et toutes les critiques ?
23:19Ça, c'est vraiment remarquable.
23:20Je me sens solidaire dans le sens où j'ai été dans son cabinet.
23:23Donc, j'ai exercé des missions proches du politique.
23:25Lorsque j'étais fonctionnaire, j'appliquais les demandes politiques.
23:29J'appliquais le rôle d'une administration loyale à l'autorité politique.
23:32Je trouve qu'elle a eu un pouvoir de transformation formidable de la ville de Paris.
23:36Et donc, à ce titre-là, je défends son bilan.
23:39Son dernier pouvoir de transformation, c'est sur le boulevard périphérique.
23:43En octobre, c'était passé à 50 km heure.
23:46Là, au 1er mars, il y aura la voie de gauche réservée au covoiturage, aux voitures, aux taxis,
23:53et à un certain nombre de transports.
23:55Vous validez ce choix fait ?
23:58Je n'ai pas à valider les choix qui sont faits.
24:00Qu'en pensez-vous ? Que pensez-vous de ce choix ?
24:02Je pense que ce qui permet de réduire la pollution est une bonne nouvelle.
24:05Vous roulez en voiture ?
24:07Non, je ne roule pas du tout en voiture.
24:08Voilà, c'est la raison pour laquelle vous allez dire ça.
24:10Mais oui, mais vous ne m'avez pas laissé ma phrase.
24:12Je roule à vélo, mais parce que j'habite à Paris.
24:15Sur le périphérique, c'est plutôt raté.
24:17Non, c'est plutôt déconseillé.
24:19Je pense que c'est bien de réduire la pollution.
24:22Je ne crois pas que l'abaissement de la vitesse à 50 km heure fait perdre un temps très conséquent aux voitures.
24:29Je crois qu'il y avait eu des calculs qui avaient été faits à ce moment-là.
24:32Je pense qu'en revanche, il faut faire attention, bien sûr, aux personnes qui n'ont que la voiture pour se déplacer.
24:37Et ça, ça veut dire avoir une politique globale qui est cohérente.
24:40Mais ça veut dire qu'encore une fois, l'État doit accompagner les collectivités territoriales.
24:43Quand on a des transports en commun qui souffrent d'un désinvestissement majeur,
24:48notamment sur leurs infrastructures,
24:50alors ça crée une pression et une incitation à se tourner vers la voiture individuelle.
24:54Et donc, je pense qu'il faut avoir une politique publique qui est cohérente.
24:56Et ça, c'est la responsabilité de l'État et des autres élus non-territoriaux de proposer cela.
25:00– Vous restez avec nous, Florelle Hernandez, rédacteure en chef de 20 minutes.
25:03On part tout de suite pour Nancy.
25:05C'est Sébastien Georges qui est le coordinateur des rédactions du groupe ÉBRA.
25:09Donc l'Est républicain, le Républicain Lorrain et Vaugematin, dont il est rédacteur en chef,
25:13qui a une question à vous poser depuis Nancy.
25:15– Lucie Castex, bonjour. Je voulais aborder avec vous la question de l'agriculture.
25:18Dans les campagnes, l'année dernière, il y avait la crise.
25:22De nombreuses manifestations, des violences,
25:25exprimant à la fois de la colère face à des normes, face à des réglementations,
25:29face à des situations parfois incompréhensibles, mais également un désespoir.
25:35Et à quelques jours du Salon de l'agriculture,
25:37j'aurais aimé avoir votre analyse et votre regard,
25:40mais également vos propositions pour permettre à nos agriculteurs de mieux exercer leur métier.
25:48– Je pense que les agriculteurs jouent un rôle majeur en France.
25:51C'est eux qui nourrissent la France, qui nourrissent nos compatriotes.
25:55Je pense qu'ils sont dans une situation très compliquée.
25:57On sait qu'il y a énormément d'agriculteurs qui vivent dans une situation très problématique,
26:02qui vivent sous le seuil de pauvreté,
26:05alors qu'ils travaillent un nombre d'heures incalculable
26:07et qu'ils ont une vie quotidienne très difficile.
26:09Donc je pense qu'il est de la responsabilité de l'État d'accompagner ces agriculteurs.
26:13Je pense que plus globalement, il faut un projet global et cohérent sur la question agricole,
26:19mais comme je le disais sur la question des transports et des infrastructures publiques.
26:22Je pense qu'il ne doit pas être de la seule responsabilité des agriculteurs
26:26d'assumer la nécessaire bifurcation de notre bonnelle de production.
26:29Je pense qu'il faut tourner le dos au modèle productiviste.
26:32Je pense qu'il faut faire évoluer nos aides publiques en faveur de l'agriculture,
26:35notamment pour encourager le développement de plus petites exploitations.
26:39Il y a nos voisins européens, certains y arrivent très bien.
26:41Alors toutes proportions gardées, on ne peut pas faire comparaison n'est pas raison,
26:44mais on peut quand même s'inspirer par exemple du modèle autrichien ou du modèle suisse
26:48qui encourage des plus petites infrastructures à se développer.
26:52Ça fonctionne, il faut s'inspirer de cela.
26:55Alors une deuxième question de Sébastien Georges, toujours depuis Nancy.
26:58Lucie Castet, on l'écoute.
27:00Lucie Castet, la drogue gagne toutes les strates de la société,
27:03mais également tous les territoires.
27:05Dernièrement, en Meuse et en Meurthe-et-Moselle, un trafic a été démantelé.
27:09Les politiques de répression, les actions fortes et les efforts des forces de l'ordre ne suffisent pas.
27:16Et on voit que finalement le phénomène grandit.
27:19Quelles sont vos solutions ? Quel est votre regard ?
27:23Quelles sont vos propositions pour enrayer ce fléau ?
27:28Déjà, votre interlocuteur, votre invité a raison.
27:31Le phénomène du narcotrafic est un phénomène exponentiel.
27:34Je pense évidemment à toutes les personnes qui ont été des victimes de ce narcotrafic.
27:38Il y a eu des événements récents dramatiques.
27:40Qu'est-ce qu'il faut faire ? Il faut être plus répressif ?
27:41Je pense qu'il faut avoir une posture qui est globale et cohérente.
27:44Je pense que ça a manqué dans les huit dernières années.
27:47On a un gouvernement qui a axé sur le tout répressif,
27:50qui a mis en scène des démantelages de points de trafic
27:55à grand fracas pour servir une politique de communication qui est très claire.
27:59Alors que ça fait des années que les services de police et que la justice disent
28:03qu'on a besoin de plus de moyens.
28:06On sait par exemple que les trafiquants, les têtes de réseau,
28:09ont recours à des moyens de plus en plus sophistiqués pour cacher l'argent.
28:12Je viens de cet univers-là. J'ai travaillé dans la lutte contre la criminalité financière.
28:15Taper le portefeuille, comme pour la lutte contre Al Capone.
28:18Taper le portefeuille et suivre l'argent.
28:20On sait que les trafiquants et les têtes de réseau
28:23ont recours à des moyens de plus en plus sophistiqués,
28:25notamment à des technologies très avancées,
28:27et ils blanchissent l'argent dans les paradis fiscaux.
28:29On sait par ailleurs qu'on manque considérablement de moyens pour les enquêtes complexes.
28:33Mettons les moyens pour les enquêtes complexes.
28:35On a une cellule qui a été créée au sein de la police judiciaire
28:39pour lutter contre la narco-corruption.
28:41C'est un phénomène qu'on nous dit prioritaire.
28:43Combien y a-t-il d'enquêteurs au début d'année ?
28:45Sept. Sept enquêteurs à l'échelle nationale.
28:47Ce qu'il faut, c'est mettre des moyens
28:49et qu'il faut avoir une approche globale.
28:51Si on tape contre le trafic sur place, localement,
28:54ça n'a aucun sens si par ailleurs on ne met pas des moyens
28:56pour taper les têtes de réseau.
28:57Faut-il autoriser le fait de fumer du cannabis ?
29:01C'est franchement une vaste question.
29:04Mais vous, vous êtes, à titre personnel...
29:05Je ne peux pas répondre à cette question simplement.
29:07Je pense que c'est une question très compliquée.
29:09Je pense qu'il y a un enjeu de santé publique qui est très fort,
29:11mais il y a aussi un enjeu sécuritaire.
29:13En tout cas, là, ce que je dis sur le narco-trafic,
29:15c'est que mettons les moyens et soyons cohérents dans notre approche.
29:17Je ne peux pas répondre en deux secondes à une question comme ça.
29:21La question, c'était...
29:22On parle de moyens de répression, de suivi,
29:25mais il y a aussi une question sociétale
29:27sur pourquoi autant de gens vont consommer de la drogue.
29:31Qu'est-ce qu'on peut mettre en place, justement,
29:33pour essayer d'enrayer cette consommation ?
29:35Partir du consommateur avant de...
29:37Enfin, il faudra bien sûr traiter le trafic,
29:39mais partir du consommateur sur une éducation à cette non-consommation ?
29:43Mais vous avez raison.
29:44J'ai essayé de prendre la politique de lutte contre le narco-trafic globalement,
29:48mais vous avez raison.
29:49Il faut revenir aussi à la source de pourquoi les gens consomment de la drogue
29:51et comment on renforce les moyens en faveur de la prévention.
29:53Et là, on peut aussi parler de santé publique.
29:55Les moyens dédiés à la prévention en matière de santé publique
29:57sont largement insuffisants, notoirement insuffisants.
29:59Il faut mettre les moyens là-dessus.
30:01Et il faut aussi expliquer quelles sont les conséquences
30:03de la consommation de drogue sur la criminalité.
30:08Et ça, le gouvernement essaie de le faire,
30:10mais il ne faut pas le faire de manière spectaculaire.
30:11Il faut que ça ait un sens aussi sur le terrain
30:13et qu'on donne les moyens à la prévention, notamment médicale, de faire son travail.
30:16C'est Lucie Casté qui est en direct avec nous ce matin.
30:18En face au territoire, l'Est républicain et Vosges Matins
30:21qui sont les deux, une de nos partenaires du groupe Ebra.
30:26Vous allez les voir, déjà 20 ans que ça flashe.
30:29Et les eaux minérales sur le gril au Sénat, ça aussi,
30:31on en parlera de ce scandale des eaux minérales.
30:35Merci Florelle Hernandez d'avoir été sur ce plateau avec nous ce matin.
30:38On va partir pour Nice si vous le voulez bien
30:40ou Denis Caro, qui est le directeur des rédactions du groupe Nice Matins,
30:44c'est-à-dire Vermatin, Monaco Matins et Nice Matins, étant du Plex.
30:47On écoute la question de Denis Caro.
30:50Bonjour Lucie Casté.
30:51Le président algérien Abdelmajid Tebboune a dénoncé en début de semaine
30:56un climat délétère avec la France et a acté, je cite,
31:00« une irréparable séparation avec notre pays ».
31:03Est-ce que cette situation vous inquiète
31:06et est-ce que vous condamnez fermement la détention
31:09de l'écrivain franco-algérien Boalem Sansal ?
31:13Oui, cette situation m'inquiète.
31:15Et oui, je condamne la détention par le pouvoir algérien de Boalem Sansal.
31:19Donc en décalage avec certaines déclarations de personnalités de la France insoumise.
31:23Oui, je pense qu'on ne peut jamais soutenir le fait qu'on enferme quelqu'un
31:26pour ses écrits.
31:28C'est intolérable et donc je condamne cette incarcération.
31:33En revanche, ce qui me préoccupe de manière très importante,
31:36c'est l'escalade qu'il y a dans les tensions, dans les relations.
31:39Les mots du président algérien sont peut-être très durs.
31:41Dans la relation entre la France et l'Algérie.
31:43Je m'inquiète aussi, à l'échelle nationale,
31:45du poids croissant de l'extrême droite dans ce dossier.
31:48Je pense que ce dossier doit trouver une réponse sur le plan diplomatique et politique.
31:52Je pense qu'il faut œuvrer à la reconciliation des deux pays.
31:55Il faut emprunter la voie de l'apaisement.
31:57Je pense que ce n'est pas ce qu'Emmanuel Macron est en train de faire.
32:00Il l'a fait, il me semble de bonne foi, en 2017.
32:03Il a tenté de le faire.
32:05Je pense qu'il a tourné le dos à cette stratégie.
32:07Je pense que c'est un problème.
32:09Je pense par ailleurs qu'il n'est pas du rôle de la France,
32:12qui a une responsabilité historique dans cette région,
32:15d'attiser les tensions entre le Maroc et l'Algérie.
32:18Je pense qu'il faut retrouver la voie d'un apaisement.
32:20Et un apaisement responsable.
32:21Je pense que ça n'empêche pas, par ailleurs,
32:23de tenir des propos fermes sur la question du respect des droits humains
32:26et des droits fondamentaux en Algérie.
32:28Vous avez eu l'occasion d'aller en Algérie ?
32:30Non, je n'ai jamais eu l'occasion d'aller en Algérie.
32:32J'aimerais beaucoup y aller.
32:33Mais je pense que la France doit aussi faire son travail sur le plan mémoriel.
32:37Il faut retrouver un équilibre de l'apaisement.
32:40Je pense que ce n'est pas le chemin emprunté là,
32:42notamment sous la pression de l'extrême droite.
32:44C'est encore un exemple du fait que le gouvernement d'aujourd'hui
32:47est extrêmement pourru aux idées d'extrême droite
32:49et aux pressions de l'extrême droite.
32:51Je le regrette très vivement.
32:52La lune de Nice matin.
32:53Notre partenaire en face au territoire,
32:55donc Denis Carreau, qui était à Nice.
32:57Explosion sur le port de Saint-Laurent.
32:59Merci beaucoup.
33:00Merci Florent Lernandez.
33:02Dans un instant, Tom Benoît,
33:03le directeur de la rédaction de Géostratégie magazine,
33:06est sur ce plateau.
33:10Bonjour Tom Benoît.
33:11Merci d'être avec nous ce matin.
33:13Alors, l'augmentation du SMIC.
33:15Alors, la précision par rapport au SMIC,
33:18c'est surtout à ce que vous supposez, Lucie Cassé,
33:20mais ça relève presque du feeling,
33:22pour ainsi dire que vous n'avez pas été nommé Premier ministre
33:24parce qu'il y avait cette fameuse augmentation du SMIC
33:27qui aurait été peut-être une mesure
33:29sur laquelle il aurait été très compliqué de revenir
33:31par la suite.
33:32Est-ce que vous pensez que ça a joué dans la balance ?
33:34Je pense que ce qui a joué de manière certaine,
33:36c'est le fait qu'Emmanuel Macron
33:38n'a pas souhaité donner à la gauche
33:41la possibilité de gouverner
33:42parce qu'il ne souhaitait pas que la gauche revienne
33:44sur la politique qui a été menée pendant 7 ans.
33:47Et donc l'augmentation du SMIC en faisait partie.
33:50Je pense que aussi,
33:51la question de la réforme des retraites
33:53a joué un rôle majeur.
33:54Je ne me mets pas dans le cerveau
33:56de notre président de la République,
33:57mais je pense que ça a joué un rôle majeur.
33:59Et je pense aussi que le fait
34:01qu'il se tourne vers Michel Barnier,
34:02puis François Bayrou,
34:03confirme cette intuition,
34:05puisqu'il a choisi précisément
34:06deux premiers ministres successivement,
34:08dont le rôle principal
34:10est la perpétuation de la politique,
34:12notamment économique,
34:14qui a été menée pendant cette année.
34:16Un budget qui a été passé.
34:18On parle beaucoup de dépenses,
34:20finalement, d'austérité,
34:22ce que je vois, c'est qu'il n'y a pas
34:24de réduction de la dépense publique.
34:26Il y a même une augmentation
34:27de 40 milliards des dépenses publiques.
34:29Alors ça fait 30 milliards de moins
34:31par rapport à ce qui était prévu,
34:3270 milliards,
34:33mais quand même 40 milliards d'augmentation.
34:35Sérieusement,
34:36est-ce qu'on peut parler d'un budget austéritaire
34:38lorsqu'il y a 40 milliards d'augmentation ?
34:39Bien sûr qu'on peut parler d'un budget austéritaire
34:41quand les besoins des services publics sont béants.
34:44Quand, par ailleurs,
34:45la dépense publique augmente moins vite
34:47que la croissance,
34:48on a une situation qui est austéritaire,
34:50puisque les besoins ne sont pas...
34:52On ne répond pas aux besoins.
34:53La croissance du PIB diminue également,
34:54d'année en année, tout de même.
34:55Pardon ?
34:56La croissance du PIB diminue.
34:57La croissance est moins forte,
34:59mais le PIB augmente,
35:00donc la croissance est là,
35:01même si elle est moins forte.
35:02Ce qui est certain,
35:03c'est que c'est un calcul
35:04d'extrêmement courte vue
35:05de comprimer les dépenses publiques
35:07lorsqu'on a des besoins qui sont majeurs.
35:09Est-ce qu'elles sont comprimées, réellement ?
35:11Bien sûr qu'elles sont comprimées.
35:13Avec 40 milliards d'augmentation de la dépense.
35:15Je prends un exemple.
35:16On a nos responsables hospitaliers
35:18qui nous disent qu'il y a un déficit majeur
35:20à l'hôpital public,
35:21qui est un déficit de plus de 6 milliards,
35:24il me semble,
35:25et qu'on propose d'augmenter
35:26l'endamme de 1 milliard d'euros
35:27sans précisément flécher ce milliard d'euros
35:29sur l'hôpital public.
35:30Ça veut dire qu'il y a une partie
35:31de ce milliard d'euros
35:32qui va aller vers les hôpitaux privés,
35:34les cliniques privées.
35:35Est-ce que ça, c'est être responsable ?
35:37Est-ce que ça, c'est une bonne tactique ?
35:38Vous soulevez une vraie question.
35:39Et en effet, ce que vous dites,
35:40c'est que l'hôpital fonctionne mal.
35:41Il y a beaucoup de lits
35:48qu'il y ait des dépenses superflues dans le pays.
35:50Je pense, par exemple,
35:51à l'organisation des Jeux olympiques,
35:52nettoyer la Seine,
35:53ce type de dépenses,
35:55alors qu'il manque
35:56des centaines de millions...
35:57– Nettoyer la Seine,
35:58vous touchez un point sensible.
35:59– Voilà, non, mais j'en parle pas sensible,
36:00mais parce que Lucie Cassé le connaît.
36:01Combien de milliards
36:02est-ce qu'on a dépensé
36:03pour nettoyer la Seine ?
36:04Et combien de centaines de millions
36:06il manque pour l'hôpital public ?
36:08C'est peut-être ça, le rassurant.
36:09– Mais bien sûr qu'il faut dépenser mieux.
36:10– On croit qu'il y a un sujet, là.
36:11– Mais bien sûr qu'il y a
36:12un sujet d'organisation
36:13et de priorisation de la dépense.
36:14On en parlait tout à l'heure
36:15sur le narcotrafic.
36:16Est-ce que mettre
36:17toutes nos dépenses publiques
36:18en matière de narcotrafic
36:19sur le démantèlement
36:20de points de deal
36:21et ne pas suffisamment
36:22augmenter la dépense
36:23vers la police judiciaire
36:25ou vers les services d'enquête
36:26spécialisés dans les policiers,
36:29enfin, c'est les équipes policières,
36:31est-ce que ça c'est rationnel,
36:32est-ce que ça c'est raisonnable ?
36:33Non, la dépense publique
36:34peut être mieux priorisée
36:35et d'ailleurs elle peut aussi
36:36être mieux priorisée
36:37dans les différents territoires.
36:38Parfois, on se rend compte
36:39que par exemple
36:40le nombre de magistrats
36:41à l'Ouest continue d'augmenter
36:42alors qu'on en a besoin
36:43de plus en plus
36:44à l'Est de la France
36:45ou inversement,
36:46on n'est pas dans une situation
36:47qui est de dépense
36:48qui est optimale.
36:49Bien sûr, on peut optimiser
36:50l'organisation
36:51de nos dépenses publiques.
36:52Néanmoins, il est indéniable
36:53qu'on ne dépense pas
36:54à mesure de nos besoins.
36:55On a fait des choix
36:56d'un modèle social
36:57qui est fortement socialisé.
36:58Aujourd'hui, on ne met pas
36:59assez d'argent
37:00dans ce modèle social.
37:01Je peux prendre aussi
37:02l'exemple de l'éducation supérieure.
37:03Aujourd'hui, on a un amendement
37:04qui a été adopté au Sénat
37:05qui proposait
37:06et qui a été adopté
37:07donc de diminuer
37:08le budget alloué
37:09à l'enseignement supérieur
37:10de 630 millions d'euros
37:11alors qu'on sait
37:12qu'on est en train
37:13de décrocher dans l'innovation
37:14et l'innovation,
37:15c'est en gros
37:16la productivité de demain
37:17de nos entreprises.
37:18Par exemple,
37:19est-ce que ça,
37:20c'est raisonnable ?
37:21Est-ce que ça,
37:22c'est une bonne économie ?
37:23Non.
37:24Pour les charges économiques
37:25qui ne vous conviennent pas.
37:26Voilà.
37:27Très rapidement également,
37:28vous parliez d'économie socialisée,
37:29justement,
37:30on s'aperçoit
37:31que les auto-entrepreneurs
37:32vont être assujettis
37:33à la TVA
37:34à partir de 25 000 euros
37:35de chiffre d'affaires.
37:36C'était 37 500,
37:37je crois,
37:38pour les biens,
37:39les services
37:40et 80 000 environ
37:41pour les biens
37:42et l'artisanat.
37:43Est-ce que c'est pas,
37:44est-ce qu'on peut pas lire là
37:45un petit peu
37:46une démotivation
37:47pour les jeunes
37:48parce qu'ils sont essentiellement
37:49des jeunes
37:50qui sont micro-entrepreneurs
37:51à l'entreprise
37:52qui vont peut-être partir
37:53à l'étranger ?
37:54Oui, moi,
37:55je pense que là,
37:56c'est une situation
37:57qui est très problématique.
37:58C'est une décision
37:59qui est très problématique
38:00qui, en plus,
38:01n'a pas du tout
38:02été discutée,
38:03n'a pas du tout
38:04fait l'objet
38:05d'une délibération démocratique.
38:06Donc, c'est un énorme problème.
38:07Je pense que ça va,
38:08on tape ceux
38:09qui sont déjà
38:10les plus vulnérables.
38:11On sait très bien
38:12que les auto-entrepreneurs
38:13gagnent assez peu d'argent
38:14et que ça va encore plus
38:15rendre leur situation difficile.
38:16J'entendais Amélie de Montchalin
38:17qui disait
38:18mais ça va juste
38:19faire une augmentation
38:20des tarifs.
38:21Non, c'est pas vrai.
38:22Il y a beaucoup
38:23d'auto-entrepreneurs
38:24qui vont devoir subir
38:25cette augmentation,
38:26qui vont devoir
38:27prendre sur leur marge.
38:28Rougir leur manche,
38:29qui vont perdre des clients.
38:31Soit perdre des clients,
38:32soit renier sur leur marge,
38:33soit les deux.
38:34Donc, c'est un mauvais choix
38:35et c'est, encore une fois,
38:36faire taper les petits.
38:37Alors, moi, je précise
38:38que quand même,
38:39l'auto-entrepreneuriat,
38:40c'est idéologiquement
38:41quelque chose
38:42qu'on avait combattu
38:43parce que ça vient
38:44précariser encore des gens
38:45qui ne bénéficient pas
38:46du salariat.
38:47En revanche, je suis
38:48contre cette mesure spécifique.
38:49Je pense que c'est très mauvais
38:50et que ça vient taper
38:51les plus petits,
38:52les plus vulnérables,
38:53là où les très grandes entreprises
38:54et les très grandes fortunes
38:55pourraient être mises
38:56à contribution
38:57de manière beaucoup plus significative.
38:58C'est pas vraiment ça.
39:02Vous regardez l'impôt sur le revenu,
39:03les grandes entreprises
39:04vont avoir une taxe exceptionnelle
39:05également.
39:06Il y a la taxe suissante
39:07sur les hauts revenus,
39:08la contribution dite exceptionnelle.
39:09Aujourd'hui,
39:100,1% des plus riches de ce pays
39:13paient 13% de l'impôt
39:15sur le revenu en France.
39:16Donc, on peut dire
39:17que les plus riches payent aussi.
39:18Non, mais bien sûr,
39:19il y a une distorsion
39:20de la fiscalité
39:22qui pèse beaucoup plus
39:23sur le travail
39:24que sur le capital.
39:25Et je pense que c'est quelque chose
39:26auquel il faut s'attaquer.
39:27C'est extrêmement important
39:28et ça donne un sentiment...
39:29Mais pour le capital,
39:30est-ce qu'il ne faut pas
39:31laisser les gens travailler également
39:32et pouvoir en reprendre
39:33comme aux Etats-Unis,
39:34justement ?
39:35Non, mais il faut laisser
39:36les gens travailler.
39:37Il faut que les gens
39:38puissent payer des impôts
39:39à mesure de leur capacité contributive.
39:40C'est pas moi qui le dis,
39:41c'est la constitution
39:42de notre pays.
39:43Et donc, aujourd'hui,
39:44on se rend compte
39:45que les types de revenus
39:46ne sont pas du tout
39:47fiscalisés de la même manière
39:48en fonction de si c'est
39:49des revenus du travail
39:50ou des revenus du capital.
39:51Or, on sait que les gens
39:52qui sont les moins riches,
39:53d'ailleurs la majorité
39:54de la population,
39:55vivent quasi-exclusivement
39:56sinon exclusivement
39:57des revenus du travail
39:58qui sont plus taxés
39:59que les revenus du capital
40:00qui, en fait, reviennent
40:01aux personnes
40:02qui sont les plus aisées.
40:03Et donc, il faut réparer
40:04cette injustice flagrante
40:05de notre système fiscal.
40:06Un dernier mot,
40:07puisque vous tiens...
40:08Non, il reste une minute,
40:09alors très très vite.
40:10Sur Donald Trump,
40:11l'élection de Donald Trump,
40:12est-ce que vous pensez
40:13qu'il y a eu une forme
40:14de ras-le-bol,
40:15d'une forme de dérive
40:16on va dire wokiste,
40:17justement,
40:18que l'on qualifie régulièrement
40:19qui a conduit
40:20à la sanction de Donald Trump
40:21au pouvoir ?
40:22Est-ce que les Américains
40:23n'ont eu marre,
40:24justement,
40:25de certaines incohérences
40:27Moi, je pense que la raison,
40:28c'est qu'on est dans
40:29une ère de post-vérité
40:30où on a fait entendre
40:31des choses...
40:32On a instrumentalisé
40:33des paniques morales,
40:34notamment autour
40:35de la question wokiste
40:36qui est quand même,
40:37à mon sens,
40:38largement chimérique
40:39et qui est un non-phénomène.
40:40Je pense que le Parti Démocrate
40:41n'a pas suffisamment parlé
40:42des questions économiques
40:43et sociales.
40:44Je pense qu'il faut aussi
40:45que le Parti Démocrate
40:46fasse peut-être un retour
40:47sur cette campagne.
40:48Je pense qu'il est fondamental
40:49de lutter à chaque minute
40:50contre les idées racistes
40:51qui se diffusent
40:52sur les réseaux sociaux.
40:53Je pense qu'il faut aussi
40:54lutter à chaque minute
40:55contre les idées racistes
40:56qui se diffusent aux Etats-Unis
40:57mais comme en Europe
40:58et en France.
40:59Mais Donald Trump est raciste ?
41:00Bien sûr, les idées
41:01portées par Donald Trump
41:02sont racistes.
41:03Ce qui se passe
41:04sur les sujets migratoires
41:05est extrêmement préoccupant
41:06et il porte aussi des idées
41:07qui sont misogynes.
41:08C'est fort ce que vous dites
41:09parce que la misogynie
41:10et le racisme,
41:11c'est assez fort.
41:12Il porte un discours
41:14qui véhicule des idées racistes
41:15et misogynes.
41:16Je pense que c'est incontestable.
41:17Vous n'aurez plus
41:18Kamala Harris au pouvoir
41:19à la Maison Blanche ?
41:20Bien sûr que j'aurais préféré
41:21Kamala Harris à Donald Trump
41:24Géostratégie Magazine,
41:25ce n'est pas une une,
41:26c'est un site, bien sûr.
41:27Absolument,
41:28d'un système international
41:29à l'autre
41:30et c'est une longue tribune,
41:31un long dossier
41:32qui a été signé
41:33par Patrick Pascal,
41:34ancien ambassadeur
41:35du Turc-Ménistan.
41:36Et Tom Benoît,
41:37d'accord avec Lucie Castex,
41:38c'était quand même
41:39une exclusivité
41:40dans cette émission
41:41sur ces sujets économiques.
41:42Le 15 février prochain
41:43à 8h30,
41:44une émission spéciale
41:45de Territoire de France
41:46sur l'or
41:47avec une interview
41:48exclusive,
41:49il est rare à la télévision,
41:50que vous avez faite
41:51de Jean-Claude Trichet
41:52l'ancien gouverneur
41:53de la France.
41:54Absolument,
41:55qui est brillantissime,
41:56Jean-Claude Trichet,
41:57l'ancien président de la BCE
41:58et tienne d'argent également,
41:59président de or.fr.
42:00Voilà,
42:01donc on rappelle
42:02aux téléspectateurs,
42:03le 15 février
42:04à 8h30,
42:05c'est un samedi,
42:06ce spécial or
42:07avec Jean-Claude Trichet.
42:08Merci Tom Benoît.
42:09Merci à vous.
42:10On part,
42:11si vous le voulez bien,
42:12aux Antilles maintenant.
42:13C'est Lucie Castex,
42:14notre invitée,
42:15en face au territoire
42:16ce matin,
42:17en direct.
42:18Et on part retrouver
42:19Cyril Boutier
42:20qui est directeur éditorial
42:21de France Antilles,
42:22notre partenaire
42:23qui a une question
42:24à vous poser
42:25depuis Fort-de-France.
42:26On l'écoute.
42:27Bonjour Lucie Castex.
42:28La semaine dernière,
42:29l'Assemblée nationale
42:30a voté à l'unanimité
42:31une proposition
42:32de loi socialiste
42:33visant à lutter
42:34contre la vie chère
42:35dans les Outre-mer.
42:36Le texte prévoit
42:37notamment
42:38d'encadrer les marges
42:39des distributeurs.
42:40Est-ce que pour vous,
42:41c'est suffisant ?
42:42Je pense que c'est
42:44un bon premier pas.
42:45Je pense que c'est fondamental
42:46de mettre ce sujet
42:47à l'ordre du jour
42:48des travaux
42:49de nos parlementaires.
42:50Tous les départements
42:51et territoires d'Outre-mer
42:52disent la même chose.
42:53Mais bien sûr.
42:54Alors qu'ils sont
42:55les uns dans le Pacifique,
42:56les autres dans l'océan Indien,
42:57les troisièmes
42:58dans l'océan Atlantique,
42:59tout le monde
43:00dit la même chose.
43:01Le taux de pauvreté
43:02dans les territoires d'Outre-mer,
43:03le taux de pauvreté monétaire
43:04dans les territoires d'Outre-mer
43:05est deux à quatre fois
43:06plus élevé
43:07que le taux de pauvreté
43:08dans l'Hexagone.
43:09Et vous êtes d'accord
43:10avec Emmanuel Valls,
43:11le nouveau ministre d'État
43:12chargé des départements
43:13et des territoires d'Outre-mer
43:14que les Outre-mer
43:15sont une formidable chance
43:16pour le pays ?
43:17Mais bien sûr.
43:18Bien sûr,
43:19les territoires d'Outre-mer
43:20sont une formidable chance
43:21pour notre pays.
43:22Je pense que les citoyens
43:23d'Outre-mer
43:24ne sont pas des citoyens
43:25de seconde zone,
43:26que parfois,
43:27ils ont été traités comme tels
43:28et qu'il est absolument fondamental
43:29de s'atteler à cette question.
43:30C'est bien qu'un ancien
43:31Premier ministre
43:32prenne en charge ce secteur-là.
43:33C'est bien qu'il existe.
43:34Le fait que Manuel Valls
43:35ait été nommé,
43:36ça ne vous pose pas de problème ?
43:37Moi, j'ai des désaccords
43:38très profonds avec Manuel Valls
43:39et avec son bilan
43:40en tant que Premier ministre.
43:41Je pense qu'il est fondamental
43:42de mettre la question
43:43de l'Outre-mer
43:44au cœur des débats en France.
43:45Je pense que c'est vraiment
43:46un sujet extrêmement important.
43:47Je pense que les territoires
43:48d'Outre-mer
43:49et nos compatriotes
43:50Outre-mer
43:51subissent des injustices
43:52qui sont flagrantes
43:53et parfois un retrait
43:54de l'État
43:55qu'il faut dénoncer
43:56et qu'il faut combattre.
43:57Je pense notamment
43:58au retrait
43:59des services publics Outre-mer.
44:00On sait que les moyens
44:01Outre-mer sont insuffisants.
44:02Je pense qu'il est fondamental
44:03de mettre la question
44:04de l'Outre-mer
44:05au cœur des débats en France.
44:06Je pense que c'est vraiment
44:07un sujet extrêmement important.
44:08On sait que les moyens
44:09Outre-mer
44:10sont insuffisants
44:11alors que les besoins
44:12sont importants.
44:13Là, on a parlé
44:14de la question
44:15de la vie chère
44:16mais c'est beaucoup plus large
44:17que ça.
44:18La question de la vie chère
44:19est bien sûr un problème
44:20majeur en Outre-mer.
44:21On sait que les prix
44:22sont très élevés
44:23notamment du fait
44:24de l'éloignement
44:25de ces territoires
44:26par rapport à l'Hexagone
44:27et donc il est fondamental
44:28de mettre en place
44:29des dispositifs
44:30qui permettent de lutter
44:31contre cette vie chère
44:32mais qu'il faut le faire
44:33à très court terme
44:34notamment des outils fiscaux,
44:35des outils de soutien
44:36conjoncturel
44:37mais il faut aussi
44:38accompagner les territoires
44:39Outre-mer
44:40dans la bifurcation
44:41de leur modèle économique.
44:42On a encouragé
44:43pendant des années
44:44par exemple
44:45une agriculture tournée
44:46quasi exclusivement
44:47vers l'exportation.
44:48Je parle par exemple
44:49du marché de la banane
44:50ou de la canne à sucre.
44:51Il faut aider
44:52les territoires Outre-mer.
44:53Les bananes plus chères là-bas
44:54qu'ici.
44:55Et voilà.
44:56Et donc on va exporter
44:57ce qui est produit
44:58sur ces territoires-là
44:59et donc il faut encourager
45:00la diversification
45:01des productions sur place
45:02notamment pour qu'ils aient accès
45:03à des produits
45:04qui sont moins chers.
45:05La Lune de France antille
45:06et de France Guyane
45:07qui sont nos deux partenaires
45:08aux Antilles.
45:09Ce sont des Lunes
45:10évidemment locales
45:11de nos partenaires
45:12de France Antille
45:13et de France Guyane.
45:14C'est le même groupe.
45:15Voilà.
45:16On va passer
45:17aux questions internationales
45:18maintenant avec
45:19Demet Korkmaz
45:20qui est journaliste
45:21à la rédaction internationale
45:22de TV5MONDE
45:23qui est en duplex
45:24de studio ici
45:25et elle a une question
45:26à vous poser.
45:27On l'écoute.
45:28Lucie Casset,
45:29quelle est votre position
45:30aujourd'hui
45:31sur le Mercosur ?
45:32Est-ce que la guerre commerciale
45:33qui se profile
45:34avec le Mercosur
45:35a fait évoluer
45:36votre réflexion
45:37sur la nécessité
45:38d'ouvrir
45:39de nouveaux débouchés
45:40pour les produits français
45:41mais plus largement
45:42pour les produits européens ?
45:43Je pense que ce qui rendait
45:44inacceptable
45:45l'accord du Mercosur
45:46avant les prises de parole
45:47de Trump
45:48sur la question tarifaire
45:49existe toujours.
45:50C'est-à-dire
45:51qu'on a toujours
45:52des risques
45:53d'avoir des produits
45:54qui arrivent
45:55sur le marché français
45:56qui ne sont pas conformes
45:57aux réglementations européennes
45:58notamment en matière
45:59salariale.
46:00C'est-à-dire
46:01qu'on a toujours
46:02des risques
46:03d'avoir des produits
46:04qui arrivent
46:05sur le marché européen
46:06notamment en matière
46:07sanitaire.
46:08C'est quand même
46:09très préoccupant.
46:10On a un accord
46:11qui est totalement
46:12insatisfaisant
46:13sur la question
46:14des risques
46:15liés à la déforestation.
46:16On a toujours
46:17une situation
46:18de commerce déloyale
46:19vis-à-vis de nos agriculteurs.
46:20On en parlait tout à l'heure.
46:21Ça fait partie aussi
46:22de la difficulté
46:23pour nos agriculteurs.
46:24C'est qu'on a
46:25des déferlements
46:26de produits
46:27qui sont moins chers
46:28sur les marchés européens
46:29alors que les agriculteurs
46:30produisent en France.
46:31Tous ces problèmes-là
46:32qui sont majeurs
46:33je pense que
46:34les annonces
46:35de Donald Trump
46:36sur la politique tarifaire
46:37des Etats-Unis
46:38vont créer
46:39une forme de pression
46:40pour les pays sud-américains
46:41notamment le Brésil
46:42pour chercher
46:43d'autres débouchés
46:44à l'exportation
46:45que les débouchés américains.
46:46Ça accroît
46:47la pression
46:48sur ces pays
46:49et il faut
46:50que l'Union européenne
46:51en prenne acte
46:52et en tire aussi bénéfice.
46:53Il faut que l'Union européenne
46:54tienne bon
46:55et je pense par ailleurs
46:56qu'il y a
46:57une difficulté
46:58liée au processus européen
46:59lorsque Van der Leyen
47:00s'affranchit
47:01de la posture
47:02de certains Etats européens
47:03sur cette question
47:04qui est quand même majeure
47:05pour leur avenir.
47:06Je crois qu'on a
47:07une deuxième question
47:08de Demet Korpmals
47:09depuis le studio
47:10de TV5MONDE à Paris.
47:11Enfin, concernant
47:12le scandale
47:13des eaux minérales
47:14de Nestlé,
47:15les dernières révélations
47:16de nos confrères
47:17laissent à penser
47:18qu'il y a eu
47:19une connivence
47:20jusqu'au plus haut
47:21sommet de l'État.
47:22Quel est votre sentiment
47:23à ce sujet ?
47:24Si la connivence
47:25est établie
47:26je pense qu'il faut
47:27laisser faire son travail
47:28à la commission d'enquête
47:29parlementaire
47:30et à la justice
47:31si elle est saisie
47:32dans un second temps.
47:33Il me semble que
47:34ce n'est pas encore le cas
47:35à l'heure où l'on se parle.
47:36Si cette connivence
47:37est établie
47:38c'est extrêmement problématique.
47:39Je pense que
47:40il n'y a pas de risque
47:41sauf à ce que vous me contredisiez
47:42sur ce point,
47:43il n'y a pas de risque sanitaire
47:44pour nos concitoyens
47:45mais en revanche
47:46si cette connivence
47:47est établie
47:48elle est problématique
47:49parce qu'il s'agirait
47:50à bas bruit
47:51de faire des concessions
47:52pour pouvoir permettre
47:53à Nestlé
47:54de commercialiser ses eaux.
47:55Je pense que c'est
47:56extrêmement problématique
47:57et ça s'inscrit
47:58dans un phénomène
48:00dans la défense
48:01de l'intérêt général
48:02que moi je combats
48:03depuis toujours
48:04et qui me semble
48:05extrêmement important
48:06de régler
48:07parce qu'il n'est pas acceptable
48:08que l'intérêt général
48:09soit aux mains
48:10d'intérêts privés.
48:11– On peut la consommer
48:12sans risque
48:13l'eau de la ville de Paris
48:14vous qui avez été en charge
48:15des finances de la ville de Paris.
48:16– Moi je bois
48:17l'eau de la ville de Paris
48:18chaque jour.
48:19– Vous la buvez ?
48:20– Voilà.
48:21– Je ne risque rien.
48:22Sûre ?
48:23– Je n'en sais rien.
48:24– Vous n'en savez rien.
48:25Ça, ça ne me rassure pas.
48:26Lucie Castex,
48:27merci d'avoir été
48:28notre invitée.
48:29Un dernier mot
48:30un peu sur
48:31les personnalités politiques
48:32qui vous entourent,
48:33qui vous ont parrainées.
48:34Est-ce que les excès
48:35de Jean-Luc Mélenchon
48:36vous posent
48:37parfois problème ?
48:38Vous qui avez,
48:39et qui êtes,
48:40on l'a vu,
48:41relativement modéré
48:42sur beaucoup de questions.
48:43Est-ce que vous êtes
48:44plutôt dans cet ensemble
48:45de gauche tendance
48:46Olivier Faure
48:47ou plutôt fidèle
48:48à Jean-Luc Mélenchon
48:49qui aussi vous a porté
48:50lorsque vous étiez candidate
48:51au Parlement ?
48:52Est-ce que vous êtes
48:53plutôt fidèle
48:54à Jean-Luc Mélenchon
48:55qui aussi vous a porté
48:56lorsque vous étiez candidate
48:57au poste de Matignon
48:58après les élections
48:59législatives de 2024 ?
49:00Comment vous jugez
49:01cette différence
49:02à la fois de personnalité
49:03et de positionnement ?
49:04– Moi je me définis pas…
49:05– Mais c'est important
49:06les gens aujourd'hui
49:07à gauche se définissent.
49:08– Non mais attendez,
49:09je vais vous répondre.
49:10Je me définis pas
49:11en fonction des personnes
49:12qui m'ont donné
49:13la légitimité
49:14de la désignation
49:15et je les en remercie.
49:16Je me définis par rapport
49:17à mes idées.
49:18Oui, je suis modérée
49:19sur la forme.
49:20Je pense qu'il est très important
49:21pour pouvoir avoir
49:22des débats politiques sereins
49:23d'être modérée sur la forme
49:24et de rejeter
49:25toute forme de violence.
49:26Je l'ai déjà dit,
49:27je pense qu'on ne peut pas
49:28reprocher à nos adversaires
49:29politiques la violence.
49:30Je pense que l'extrême droite
49:31fait preuve très régulièrement
49:32d'une grande violence.
49:33– Et celle de Jean-Luc Mélenchon
49:34par exemple,
49:35qui est souvent…
49:36– Et donc je pense qu'il faut
49:37rejeter toute forme de violence
49:38en politique.
49:39En revanche,
49:40je pense qu'il faut avoir
49:41un discours politique
49:42qui est extrêmement ambitieux
49:43sur le fond et je pense que
49:44le programme de rupture
49:45qui a été proposé
49:46par le Nouveau Front Populaire
49:47était bienvenu,
49:48était pertinent et le demeure.
49:49Et donc je pense que là-dessus
49:50j'ai aucun problème
49:51à me définir sur ce plan
49:52– Rétroactivement,
49:53c'était censé vouloir prétendre
49:54à diriger le pays
49:55depuis Matignon.
49:56– Mais bien sûr,
49:57c'était la fidélité
49:58au résultat des élections.
49:59Le Nouveau Front Populaire
50:00est arrivé avec une courte
50:01majorité en tête
50:02des élections législatives,
50:03sans majorité absolue
50:04mais avec une majorité relative
50:05et le reste…
50:06– Mais vous n'avez pas eu
50:07de doute personnel un matin ?
50:08Vous vous réveillez
50:09et vous vous dites
50:10voilà, on me propose
50:11d'être la candidate
50:12du Nouveau Front Populaire
50:13à Matignon,
50:14est-ce que j'en suis capable ?
50:15C'est vrai que
50:16Gabriel Attal s'est posé
50:17la question avant
50:18d'être candidat
50:19– Mais bien sûr
50:20– Au moment où il était
50:21nommé par Emmanuel Macron
50:22à un moment donné
50:23on doit sans doute se dire
50:24est-ce que j'en suis capable ?
50:25– Mais bien sûr
50:26– Est-ce que vous voulez dire
50:27est-ce que j'en suis capable ?
50:28– Mais c'est bien sûr
50:29– Vu votre parcours bien sûr
50:30– C'est bien sûr une question
50:31que je me suis posée
50:32il faut absolument
50:33toujours douter dans la vie
50:34et quand la tâche
50:35est si grande
50:36avec une situation
50:37en plus de crise politique
50:38créée par le Président
50:39de la République
50:40– Mais vous vous en sentiez
50:41capable ?
50:42– Je m'en sentais capable
50:43parce que j'étais entourée
50:44d'une équipe,
50:45parce que quand on est
50:46Premier ministre
50:47c'est une équipe
50:48très compétente
50:49et d'ailleurs je pense
50:50qu'il faudrait
50:51qu'Emmanuel Macron
50:52fasse davantage cela
50:53c'est-à-dire avoir
50:54une direction collégiale
50:55je pense que c'est
50:56ce que j'aurais fait
50:57c'était mon intention
50:58et donc c'était une tâche immense
50:59– Des contacts avec
51:00Emmanuel Macron depuis ?
51:01– Non
51:02– Aucun ?
51:03– Aucun
51:04– Et aucun avec aucun
51:05membre de l'entourage
51:06présidentiel ?
51:07– Aucun contact
51:08avec Emmanuel Macron
51:09– Et quand vous l'avez vu
51:10avec les autres
51:11du nouveau Front Populaire
51:12ça s'est passé comment
51:13le contact personnel
51:14entre vous ?
51:15– La conversation
51:16ça s'est très bien passé
51:17mais je pense que
51:18ce n'est pas là
51:19que ça se joue
51:20on en a parlé tout à l'heure
51:21manifestement Emmanuel Macron
51:22avait comme
51:23– Il n'y aurait pas eu
51:24de problème personnel
51:25entre le Premier ministre
51:26et le Président
51:27si vous aviez été
51:28nommé Premier ministre
51:29– Non
51:30– Merci Lucie Castex
51:31d'avoir été notre invitée
51:32on souhaitait vous avoir
51:33depuis de longues semaines
51:34– Merci à vous
51:35– Merci à vous
51:36et merci à Sonia
51:37votre communicante
51:38qui a permis que vous soyez
51:39en direct sur ce plateau
51:40merci à vous
51:41la semaine prochaine
51:42une autre femme sera
51:43à votre place
51:44il s'agit de Marisol Touraine
51:45qui est en charge
51:46des questions évidemment
51:47de santé, de retraite
51:48dans le gouvernement
51:49de François Hollande
51:50enfin de Manuel Valls
51:51et de François Hollande
51:52merci à vous
51:53d'avoir été notre invitée
51:54et on se retrouve
51:55la semaine prochaine
51:56pour Face au Territoire
51:57la journée continue
51:58sur TV5 Monde
51:59au revoir à tous

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