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00:00Générique
00:12Bonjour à tous et bienvenue sur le plateau de TV5MONDE pour Face au Territoire avec mon invité Claude Malluret.
00:18Bonjour. Bonjour. Merci à vous d'être là. Vous êtes ancien ministre, sénateur de l'Allier, président du groupe Les Indépendants au Sénat
00:25et vous étiez secrétaire d'État de Jacques Chirac et de François Mitterrand en 1986.
00:30Merci d'être avec nous ce matin. Sachez que cette émission est diffusée depuis aujourd'hui sur la chaîne TV7,
00:37la chaîne du groupe Sud-Ouest TNT en région qui nous a rejoint le groupe Sud-Ouest dans la coproduction de cette émission.
00:43Donc je souhaite bienvenue aux téléspectateurs de Nouvelle-Aquitaine.
00:46Claude Malluret, merci d'être avec nous ce matin au lendemain de ce Liberation Day. En fait, c'était cette nuit pour nous.
00:52Ce discours de Donald Trump qui a vu le président des États-Unis expliquer comment il allait taxer le monde entier.
01:00Bien sûr, on va y revenir parce que le 4 mars dernier, votre prise de parole au vitriol contre Donald Trump et Elon Musk
01:08à la tribune du Sénat vous a donné un statut vraiment très particulier, notamment un statut sur les réseaux sociaux, Instagram, TikTok, X et j'en passe.
01:17Moi, j'ai une question à vous poser. Est-ce que vous considérez, puisque vous êtes dans la vie politique depuis très longtemps,
01:24que les gens de votre génération, les hommes et les femmes politiques de votre génération ont une responsabilité dans le monde que nous avons aujourd'hui ?
01:32Est-ce que vous avez, je parle collectivement, pêché par certaines choses qui font qu'aujourd'hui, on se retrouve, vous vous retrouvez d'ailleurs,
01:41puisque vous êtes encore, en tout cas, pas au pouvoir, vous, mais vous êtes dans le monde législatif, vous sentez des responsabilités ?
01:50C'est le sujet des ok boomers, si je comprends bien. C'est le sujet des boomers par rapport aux zoomers d'aujourd'hui.
01:58Écoutez, bien entendu que la génération à laquelle j'appartiens a été, et continue d'ailleurs pour un certain nombre d'entre eux,
02:09je pense aujourd'hui à Trump et à Poutine, par exemple, ou à Bayrou comme Premier ministre en France.
02:14C'est cette génération-là qui est toujours en partie dans certains pays au pouvoir.
02:19Chaque génération, évidemment, a la responsabilité de ce qu'elle a... En tout cas, les dirigeants politiques de chaque génération ont cette responsabilité.
02:28Je crois qu'elle est en partie critiquée, cette génération, pour avoir laissé un certain nombre d'héritages aux générations plus jeunes d'aujourd'hui.
02:45Moi, je suis assez réservé sur ces querelles entre générations. D'abord parce que des générations, c'est pas... Elles se succèdent non pas de 20 ans en 20 ans.
03:01Elles se succèdent d'année en année. Elles changent progressivement.
03:03– Mais est-ce que vous constatez que la situation n'a pas évolué en bien ? Et est-ce que, ayant été au pouvoir ou législateur, vous n'avez pas fait collectivement ce qu'il fallait ou pas ?
03:15Est-ce que vous avez ce sentiment ?
03:17– Moi, je n'éprouve pas aucun sentiment de culpabilité, ni de la culpabilité pour ce qu'ont fait mes ancêtres et qu'on stigmatise assez volontiers, ni de culpabilité...
03:31Vous savez, mes parents ou la génération de mes parents a connu la guerre mondiale, la Deuxième Guerre mondiale.
03:41La génération de mes grands-parents a connu la Première Guerre mondiale.
03:43Je n'ai jamais reproché à la génération de mes grands-parents d'être responsable de la Première Guerre mondiale.
03:49Je n'ai jamais reproché à la génération de mes parents...
03:51– Non mais vous auriez pu. Pointer des manques de courage, par exemple, qui ont fait que les guerres se sont installées en Europe.
03:58– Bien entendu, qu'on peut reprocher à Daladier, Chamberlain et toutes ces générations d'avoir laissé Hitler.
04:04Mais vous savez, c'est beaucoup plus compliqué que ça.
04:06Qui en porte la responsabilité ?
04:08La première responsabilité, c'est quand même les dictateurs, c'est quand même Hitler, c'est quand même Staline, c'est eux qui ont lancé la guerre.
04:14C'est le pacte germano-soviétique, on n'y pouvait rien.
04:16Donc, je crois que les querelles de génération, ce n'est pas tellement mon truc.
04:21– C'est Claude Maluret, l'ancien ministre, sénateur de l'Allié, et ténor du Sénat.
04:26Ça fait longtemps qu'on n'a pas reçu un sénateur, une parole forte du Sénat dans cette émission,
04:30qui est notre invité d'en face au territoire en direct, avec les groupes de presse quotidiennes régionaux qui sont nos partenaires.
04:36Dans un instant d'ailleurs, Stéphane Vernet de Ouest-France sur ce plateau.
04:39Bonjour Stéphane Vernet, vous êtes éditorialiste politique à Ouest-France et habituel dans cette émission.
04:48On démarre avec Marine Le Pen.
04:50– Eh oui, avant de parler du Libération Day, moi je voulais avoir une réaction, monsieur le sénateur.
04:54Est-ce que vous vous attendiez aux peines qui ont été prononcées lundi contre Marine Le Pen ?
04:58– Vous savez, l'avantage d'une justice libre et de juges qui sont libres,
05:05c'est qu'on ne sait jamais quelle va être la décision.
05:08Chaque fois d'ailleurs qu'on prévoit une décision, c'est souvent le contraire qui se passe.
05:11– Vous avez été surpris ou pas ?
05:13– Non, puisque depuis des mois, tout le monde savait que le sujet était en jeu.
05:19Le sujet de la condamnation et le sujet de l'inéligibilité immédiate.
05:25– Et du caractère exécutoire de la peine.
05:28– Le caractère, pardon ?
05:29– Exécutoire de la peine.
05:30– Exécutoire, voilà.
05:31– Le fait que ça s'applique immédiatement.
05:32– Donc ça n'était pas une surprise pour personne,
05:33parce que vous, tout le monde en avait parlé depuis des mois.
05:38C'était donc une surprise pour personne,
05:40ou peut-être pour ceux qui croyaient que tout n'était pas possible
05:44et que les peines ne seraient pas mentionnées.
05:46– Le fait que Marine Le Pen, si on en restait en l'État,
05:49parce qu'il y a un appel qui est en cours,
05:50donc elle est toujours présumée innocente des faits qui lui sont reprochés,
05:53et on ne sait pas ce que décidera la cour d'appel en 2026,
05:56mais si les choses en restaient en l'État, si le jugement était confirmé,
06:00elle ne pourrait pas se présenter à la présidentielle de 2027.
06:03Est-ce que ça, pour vous, c'est constitutif d'une injustice
06:05ou d'une forme d'injustice ou pas du tout ?
06:07– Écoutez, les juges n'ont fait qu'appliquer la loi que les parlementaires ont votée.
06:14Les parlementaires l'ont votée dans un contexte où, à l'époque,
06:17le Rassemblement national demandait d'aller encore plus loin
06:20et de prononcer systématiquement des inéligibilités à vie.
06:24Donc si c'est une injustice, c'est une injustice qui a été partagée,
06:28d'ailleurs la loi a été votée à la quasi-unanimité,
06:31c'est une injustice qui a été partagée à l'époque,
06:33il y a une dizaine d'années, par tout le monde.
06:37– Et qu'est-ce que vous pensez du procès qui a été immédiatement fait
06:42dans cette affaire à l'encontre des juges et de la justice ?
06:45Parce que c'est ça aussi auquel on assiste depuis 48 heures.
06:48– Je suis évidemment consterné de ce procès.
06:53– Et quand François Bayrou se dit troublé par la décision,
06:56vous comprenez où il commet une faute ?
06:59En tant que Premier ministre de la France,
07:01il devrait défendre l'institution judiciaire bec et ongles, sans condition en fait.
07:05– Sauf qu'il a été lui-même mis en cause, Stéphane Vernet.
07:08– Oui je sais mais…
07:09– Dans ce type d'affaires.
07:11Donc c'est compliqué pour François Bayrou.
07:13– Mais j'aimerais savoir ce qu'on a eu.
07:15– J'ai raison ou tort ?
07:17– La différence c'est que lui a été relaxé.
07:19Mais d'ailleurs, je vais vous dire,
07:21ceux qui ont été, dans son parti, qui ont été condamnés,
07:25ont été condamnés exactement de la même façon et on n'a rien dit.
07:28Quand Juppé l'a été, Juppé était candidat à la présidence de la République,
07:32donc c'était quand même assez voisin de la situation de Marine Le Pen aujourd'hui,
07:36personne n'a rien dit.
07:37Quand Hubert Falco a été condamné à l'inégibilité, personne n'a rien dit.
07:41Donc il n'y a pas plus d'injustice aujourd'hui qu'hier.
07:44– Un mot avant de passer au Libération de l'air,
07:46un mot sur les réactions internationales,
07:48le fait que le Kremlin réagisse immédiatement,
07:50que Victor Orban poste sur les réseaux sociaux « Je suis marine »,
07:54qu'en fait il y a une espèce de communication internationale
07:59qui consiste à dire que la France n'est plus une démocratie, ça,
08:01qu'est-ce que ça vous inspire ?
08:02– Ça m'inspire le fait que je pense qu'il ne pouvait pas faire
08:05de pire cadeau à Marine Le Pen, c'est le baiser qui tue.
08:08C'est-à-dire qu'aujourd'hui, le baiser de la mort,
08:11elle est soutenue par tous les dictateurs du monde,
08:13ça montre bien l'international révisionniste d'aujourd'hui
08:16qui existe en France, qui existe en Allemagne,
08:19qui existe évidemment en Russie ou ailleurs chez tous les dictateurs.
08:22Je pense qu'ils auraient mieux fait, s'ils voulaient aider Marine Le Pen,
08:27ils auraient mieux fait de ne pas faire de communiqué du tout.
08:29– Claude Malluret, on va passer bien sûr aux taxes douanières,
08:32c'était le discours de « Liberation Day » de Donald Trump hier soir,
08:36cette nuit pour nous à la Maison Blanche.
08:38On va partir à Bordeaux, c'est le principe de cette émission,
08:40au siège de la chaîne TV7, la chaîne du groupe Sud-Ouest,
08:43où Jean-Pierre Dorian, qui est directeur de la rédaction du groupe Sud-Ouest,
08:47a une question à vous poser, Claude Malluret, à ce propos, on l'écoute.
08:51– Bonjour Claude Malluret, bonjour Cyril, bonjour à tous.
08:54Dans le contexte déjà décrit du « Liberation Day » de Donald Trump,
08:58je ne vous cache pas qu'il est un sujet précis
09:00qui interpelle fortement notre grande région du Sud-Ouest,
09:03ce sont les tarifs douaniers qui seraient imposés,
09:05notamment mais aux vins français, avec des milliards d'euros en jeu,
09:09et surtout avec les conséquences que vous imaginez sur le cognac d'abord,
09:13dont le premier marché d'exportation sont les États-Unis,
09:17on parle là de 5 milliards d'euros et de plus de 100 millions de bouteilles,
09:21mais également sur les vins de Bordeaux, déjà en crise,
09:24vu l'effondrement du marché chinois, avec plus de 300 millions d'euros en jeu,
09:27et 50 millions de bouteilles, donc pour les États-Unis.
09:31Voilà, la question c'est, quelles seraient selon vous aujourd'hui
09:34les parades encore possibles pour empêcher ce qui serait une catastrophe
09:37pour ces secteurs à la fois clés et ô combien symboliques
09:41de notre région et de notre pays ?
09:44– Alors, je ne suis pas sûr qu'il y ait des…
09:47tout va dépendre de l'insistance de Trump,
09:50je ne suis pas sûr qu'il y ait des parades absolument…
09:53– C'est terrible ce que vous dites.
09:55– Oui, mais comme il est imprévisible, c'est ce que j'essayais de dire,
09:59il est imprévisible, on ne sait pas comment ça va tourner,
10:01il est possible que dans quelques temps,
10:03avec la réaction de tous les pays du monde,
10:05parce que tous les pays du monde sont en train de réagir,
10:07il est possible qu'il change à 180 degrés
10:09et qu'il annule tout ou un certain nombre de choses, donc je n'en sais rien.
10:13– Juste, la une de Sud-Ouest, aujourd'hui, ainsi que le cahier Éco,
10:17je veux le signaler, qui est un supplément nouveau,
10:19qui sort tous les jeudis dans Sud-Ouest, vous le voyez à l'antenne,
10:22qui a été lancé par Michael Bourguignon et donc Jean-Pierre Dorian,
10:25vous avez vu, il y a un instant, depuis Bordeaux,
10:27vous disiez qu'au fond, Trump peut rechanger d'avis, c'est ça ?
10:32Même sur, après avoir fait un discours comme ça,
10:34fleuve à la Maison Blanche sur ces sujets ?
10:36– Rappelez-vous son premier mandat,
10:38il allait carrément bombarder la Corée du Nord
10:41si Kim Jong-un n'était pas d'accord,
10:46et ensuite ils se sont embrassés, puis ensuite il a laissé tomber l'affaire.
10:49– Comptez sur l'imprévisibilité du président américain,
10:52ce n'est pas une doctrine en politique.
10:54– Je ne compte pas dessus, je fais le diagnostic,
10:59c'est comme ça qu'il est, et compter dessus, ça ne veut pas dire un espoir,
11:04c'est un diagnostic du personnage.
11:08Maintenant, je voudrais quand même répondre à la question qui vient d'être posée,
11:12sur la première parade, c'est ce que le gouvernement français
11:15est en train d'essayer de faire, c'est de travailler avec Bruxelles
11:18pour faire en sorte que ce secteur, et notamment les spiritueux,
11:22par exemple Bourbon américain, etc., ne soit pas dans la réponse de l'Europe.
11:27C'est une possibilité qui permettrait dans ce secteur d'échapper au pire.
11:32Mais de toute façon, sur l'ensemble, et hier il a été particulièrement maximaliste
11:37quand il a expliqué les choses, de toute façon il ne faut pas se faire d'illusions,
11:40cette décision de Trump c'est une catastrophe qui va avoir des répercussions
11:44sur le monde entier, qui va impacter le commerce international dans le monde entier,
11:49donc la richesse de tous les pays du monde entier,
11:51à commencer par les Américains qui vont payer leurs produits plus chers,
11:55qui vont avoir une inflation qui va s'installer,
11:57tout le monde le dit, tous les économistes du monde le dit, donc on le sait.
12:00En ce qui concerne la particularité des vins de Bordeaux ou du Cognac,
12:05la seule chose qu'on puisse faire, et je crois que,
12:08j'en parlais avec Jean-Noël Barrault il y a quelques jours,
12:11la France est en train d'essayer, avec toute sa force,
12:14de faire en sorte qu'au niveau de la Commission européenne,
12:17on puisse épargner certains produits qui, en retour,
12:21pourraient nous permettre d'épargner les produits de Bordeaux.
12:23– Il y a une action diplomatique vis-à-vis de la Chine en parallèle
12:26pour baisser les sanctions chinoises vis-à-vis des vins espiritueux,
12:29notamment des espiritueux français qui a l'air de fonctionner.
12:32Juste sur le fait que Donald Trump ne cesse de changer de pied,
12:35il y a peut-être une précision à donner,
12:37c'est qu'il avait menacé les vins espiritueux français
12:39d'être taxés à 200% en mesure de rétorsion,
12:41ce n'est pas ce qu'il a annoncé cette nuit.
12:43Ce qu'il a annoncé cette nuit, c'est 20% de droits de douane
12:46sur tous les produits qui viennent de l'Union européenne.
12:49Ce qui est déjà une catastrophe, c'est clair,
12:51ce qui aura déjà un gros impact, mais on n'est pas à 200%.
12:53– C'est moins grave, bien sûr.
12:54– La question qui se pose, c'est que, en fait, on comprend bien
12:57que plus l'Europe ou plus la France vont réagir à ces mesures,
13:01plus le risque c'est qu'ils soient dans l'escalade
13:03et qu'à l'arrivée, ils finissent par appliquer ces fameux 200%.
13:07Du coup, qu'est-ce qu'on fait ?
13:08Est-ce qu'il ne vaut mieux pas se coucher, entre guillemets,
13:10pour éviter de partir dans quelque chose de complètement délirant
13:13avec le président des États-Unis ?
13:15Ou alors, est-ce qu'il faut prévoir des paquets de rétorsions,
13:19de répression, des contre-mesures très importantes,
13:21ce qu'envisage l'Union européenne aujourd'hui ?
13:23– Je pense que, quand on essaye de trouver une action,
13:27il faut se référer au passé.
13:29Trump a déjà fait ça, il a déjà fait ça dans son premier mandat,
13:32il l'a fait sur l'acier, il l'a fait sur un certain nombre de secteurs majeurs.
13:35L'Europe a répondu, la Chine et les autres pays concernés ont répondu,
13:40et il a arrêté.
13:42– Oui, c'est notamment à l'époque où on avait préparé le fameux paquet
13:45dans lequel on mettait les jeans, les Harley-Davidson et le Bourbon,
13:48ce qui l'a beaucoup énervé,
13:49parce que c'était le paquet qui avait été préparé en 2016-2017.
13:53– Exactement, mais ça s'est arrêté assez vite.
13:56D'ailleurs, ça a eu des effets très délétères à l'époque,
13:58c'est peut-être aussi pour ça qu'il a arrêté,
14:00et par conséquent, je pense que si on ne fait rien,
14:04de toute façon on subira tous les inconvénients de sa politique,
14:09et d'ailleurs que ça l'inciterait plutôt chez ce genre de personnages,
14:14moins vous réagissez et plus ils ont tendance à aller plus loin.
14:18Donc moi je pense qu'il faudrait,
14:20et aujourd'hui vous avez quand même une réaction
14:22qui est en train de se monter de tous les pays du monde,
14:25je pense que petit à petit,
14:27parce que ça va avoir des effets très rapidement aux États-Unis…
14:31– Les marchés anticipent déjà une récession,
14:33est-ce que derrière on peut avoir une crise économique mondiale ?
14:35– Exactement, et le pire qui puisse arriver à Trump,
14:38c'est la chute du S&P 500, du Dow Jones et du Nasdaq,
14:45c'est ce qui est en train de se passer.
14:47Donc moi personnellement, je pense qu'il faut réagir,
14:50qu'il faut réagir durement et de façon…
14:52D'ailleurs regardez l'Asie, le Japon, la Corée du Sud et la Chine
14:55sont en train de faire un bloc contre ça,
14:57je crois qu'il faut montrer à Trump qu'il n'est pas tout puissant.
15:00– La une de ouest de France, Stéphane Vernet.
15:02On parle d'Internet et mobile,
15:04un client sur trois a des problèmes de connexion encore en France.
15:07– Sénateur de l'Allier, est-ce que vous avez des problèmes de mobile dans l'Allier ?
15:11– Des zones blanches.
15:12– Oui bien sûr, on est un département rural,
15:15on a un problème d'installation de la fibre,
15:18on a un problème de retard, ça fait des années que ça dure.
15:21Petit à petit, on n'est quand même pas dans la situation
15:28où on était il y a quelques années,
15:31et petit à petit le problème se résorbe.
15:34Mais je pourrais prendre d'autres exemples,
15:37on parle de l'Internet, je pourrais prendre l'exemple des trains,
15:41dans ma région notamment.
15:43– On va partir en région, on va partir à Lille,
15:46où Guillaume Desplanques, qui est rédacteur en chef Info de WEO TV,
15:49c'est la chaîne TNT de la Voix du Nord, dans les Hauts-de-France,
15:53a une question à vous poser, on écoute Guillaume Desplanques.
15:55– Comme à l'urée, bonjour, suite aux annonces de Donald Trump,
15:59vous le savez, le risque d'une escalade des droits de douane
16:01entre les États-Unis et l'Europe est grand,
16:04et la tentation de boycotter les produits américains est également grande
16:08pour une partie des Français.
16:09Est-ce, selon vous, une fausse bonne idée ?
16:13– Plus de Coca-Cola, Claude Maluray.
16:15Vous allez être malheureux ou vous préférez un cognac, Coca-Cola ?
16:18– Autant, je pense qu'il faut répondre sur le sujet qui est posé,
16:23c'est-à-dire celui des tarifs, pour, comme on le disait tout à l'heure,
16:27très rapidement faire comprendre à Trump que ça va se passer aussi mal
16:29que lors de son premier mandat, y compris pour les États-Unis.
16:33Autant, quand on regarde les propositions et l'histoire des boycotts,
16:39ce n'est pas la première fois qu'on en parle,
16:41il y a eu des tas de propositions de boycott.
16:43Le seul qui n'est jamais marché dans l'histoire,
16:45c'est le boycott de l'Afrique du Sud au moment de l'apartheid.
16:49Mais c'était une action mondialement concertée,
16:53pas seulement par les individus, par les particuliers,
16:56mais par les gouvernements avec des pressions d'une autre nature en plus.
17:01Le boycott en lui-même, très rapide, ça fait une petite étincelle
17:06au moment où on le décide, et puis après, ça s'effiloge très rapidement.
17:11Historiquement, je ne crois pas à l'efficacité de ce genre de propositions.
17:16– La Une de la Voix du Nord et du Courrier Picard,
17:18qui sont les Unes des journaux du groupe Roussel,
17:22nos partenaires dans cette émission, vous les voyez.
17:25Stéphane Bernay, rapidement, très vite.
17:27– Je vais juste faire une précision sur le Coca-Cola, c'est un très bon exemple.
17:29En fait, il se trouve que le Coca-Cola consommé en France est produit en France.
17:32Le boycotté de Coca-Cola, c'est aussi menacer les autres foires en France.
17:35– On voit le buveur de Coca-Cola au détriment du buveur de cognac.
17:38– Moi, c'est Brescola, personnellement.
17:40– L'honoré, notre invité, l'ancien ministre sénateur de l'Allié,
17:42président du groupe Les Indépendants au Sénat,
17:45avec nous pendant une heure, Olivier Biscay, est à Marseille.
17:48Lui, depuis Marseille, depuis les studios du groupe La Provence,
17:52La Provence a une question à vous poser, Olivier Biscay,
17:55directeur de la rédaction de La Provence.
17:57– Claude Maluré, bonjour.
17:59Croyez-vous qu'il était si urgent de débattre du mode de scrutin à Paris, Lyon et Marseille
18:05à dix mois tout juste des élections municipales ?
18:08Était-ce vraiment une priorité ?
18:10– Alors, je ne pense pas que ce soit une priorité.
18:13Je pense qu'il est plus prioritaire de voter la LPM que la PLM.
18:20– Expliquez au téléspectateur.
18:22– Voilà, la loi de programmation militaire, aujourd'hui, c'est le sujet.
18:26Il faut se réarmer, on est à la guerre en Ukraine, je ne vais pas…
18:29– On y revient tout à l'heure, mais précisément sur cette question-là.
18:32– Donc, ce qui est urgent, c'est le réarmement de l'Europe.
18:37Et la PLM, ça fait des années et des années.
18:41– Paris-Lyon-Marseille, je rappelle, c'est un nouveau mode électoral pour…
18:45– Pour les grandes agglomérations.
18:47– Pour les grandes agglomérations, pour qu'il y ait un maire
18:49qui soit plus démocratiquement élu, dit-on.
18:51– Dans cette loi PLM, il y a une chose qui est bonne,
18:54c'est le fait que les habitants de Paris, de Lyon et de Marseille
18:58votent directement pour leur maire.
19:00Je pense qu'on ne peut être que favorable à cela.
19:02Mais cette loi, aujourd'hui, telle qu'elle est,
19:04elle ne résout absolument pas les problèmes des relations
19:07entre la ville et les arrondissements.
19:10D'autant plus qu'ils sont différents à Paris, à Marseille et à Lyon.
19:14D'autant plus qu'à Lyon, il y a la métropole qui implique
19:17que si on fait ce vote, il y a trois urnes en même temps
19:20le jour de l'élection du maire.
19:22Donc ça pose des problèmes différents dans les trois grandes agglomérations.
19:26Et puis le dernier point, c'est que c'est donc compliqué.
19:30Et comme on va le faire moins d'un an avant l'élection municipale,
19:35en général, la tradition, c'est quand même de ne pas le faire
19:37moins d'un an avant, surtout lorsque c'est compliqué.
19:40Donc moi, je suis réservé par rapport à ça.
19:42Je crois que ça part d'un bon sentiment.
19:44L'élection du maire au suffrage universel, c'est bien.
19:47Mais tous les problèmes ne sont pas réglés.
19:49Donc je pense que ce n'était pas une urgence.
19:52La lune de la Provence, rapidement.
19:53Notre partenaire également en face au territoire,
19:55vous la voyez à l'antenne pendant que je vous parle.
19:58Voilà, depuis Strasbourg, où on se rend maintenant,
20:01c'est Frédéric Vézard, le rédacteur en chef des dernières nouvelles
20:04d'Alsace et de l'Alsace, des journaux du groupe ÉBRA
20:07qui a une question à vous poser.
20:08On écoute donc Frédéric Vézard.
20:10Bonjour M. Maluré.
20:11Le groupe de presse ÉBRA, dont les DNA et l'Alsace font partie,
20:16publie chaque année depuis trois ans un baromètre du lien social en France.
20:20Cette année, il y a un fait assez marquant dans ce baromètre,
20:23qui est une dégradation assez forte de la place de la démocratie.
20:27Il y a la dégradation du débat politique, la violence du débat politique
20:32et cette perception, effectivement, que la démocratie n'est plus
20:36un élément fédérateur, mais un élément de division.
20:38Est-ce que vous pensez qu'il serait temps d'établir des règles
20:42de bonne conduite plus sévères et d'imposer ces règles aux élus ?
20:47Vous êtes surpris du résultat du sondage ?
20:51Vous êtes surpris, après deux ans de bordélisation de l'Assemblée nationale,
20:56de tentatives de destruction, on ne peut pas dire autrement,
21:01pareil les filles, je pense qu'il faut citer les responsables,
21:04cette décrédibilisation de la démocratie, elle est organisée,
21:09elle est voulue, elle est manifeste au minimum depuis 2022
21:15et ça continue, bien entendu.
21:17Donc je pense qu'avant de voir les solutions, il faut en faire un diagnostic
21:23et voir quelles sont les responsabilités.
21:25Et aujourd'hui, je rencontre des gens âgés qui sont traditionnellement,
21:30évidemment, les gens âgés, c'est ceux qui votent le plus
21:32et qui me disent quand je vois le spectacle à la télévision de l'Assemblée nationale,
21:36je n'irai plus voter.
21:37Donc vous auriez fait ce sondage avant 2022, je pense que les réactions,
21:42il y a des images aujourd'hui qui sont insupportables.
21:45On ne les réglera pas, enfin on peut les régler par des règlements,
21:49mais encore que c'est compliqué, mais quand vous avez en face de vous
21:51des gens qui ont décidé de mettre à mort la Vème République
21:55pour la remplacer par une VIème République autoritaire et non démocratique,
21:59le combat, à mon avis, il est politique.
22:02Il est politique contre cette extrême gauche aujourd'hui,
22:05combat qui pose d'ailleurs des problèmes avant tout à la gauche démocratique elle-même.
22:12Donc pour moi, le combat n'est pas un combat législatif,
22:16un combat juridique ou de règlement de l'Assemblée nationale
22:20ou de règlement de la démocratie en général,
22:23c'est un combat politique contre des gens qui ont décidé,
22:25qui sont des anti-démocrates et qu'il faut vaincre politiquement,
22:29c'est-à-dire dans les urnes.
22:31Claude Manuel, je vous rappelle, ce baromètre du lien social
22:34qui est publié par Les Quotidiens du groupe ÉBRA,
22:36ils sont neufs en France, sur cette forme de dégradation du débat public.
22:42Je vois ce baromètre s'afficher, vous pouvez le retrouver dans les journaux du groupe ÉBRA.
22:47Une deuxième question de Frédéric Vézard qui se trouve toujours à Strasbourg.
22:53Une question, un lien avec la première,
22:56parmi les causes évidemment qui expliquent cette polarisation
23:00et cette perception de plus en plus violente du débat politique
23:04à la place des réseaux sociaux.
23:06L'idée étant reçue étant qu'ils contribuent à la dégradation aussi de ce débat.
23:10Mais ce sont aussi eux qui ont permis à votre discours au Sénat,
23:14sur les États-Unis, d'avoir cette ampleur mondiale.
23:19Est-ce que cet épisode vous a amené à revoir votre jugement sur les réseaux sociaux,
23:24que je sais par ailleurs assez sévère ?
23:26Oui, c'est un paradoxe puisque je n'arrête pas de taper sur les réseaux sociaux.
23:30Oui, oui, vous avez même l'année dernière fait un discours contre.
23:34Non, écoutez, j'ai fait un rapport sur TikTok avec Mickaël Vallée.
23:38Très sévère.
23:39Deux sénateurs avoir fait un rapport sur TikTok.
23:42Et TikTok c'est comme les autres, comme X comme les autres.
23:47C'est une catastrophe.
23:48Je voudrais juste citer quelqu'un qui est beaucoup plus compétent que moi en la matière
23:52parce qu'il s'est servi des réseaux sociaux pour devenir président des États-Unis.
23:55C'est le premier à s'être servi des réseaux sociaux,
23:58mais d'une façon tout à fait digne à l'époque.
24:01C'est Obama.
24:02Obama qui dit aujourd'hui dans des Atlantiques
24:05les réseaux sociaux sont devenus la principale menace contre la démocratie.
24:11Et je suis d'accord avec lui.
24:13Pour moi, je vais vous le dire en un mot,
24:17ce libertarianisme californien qui consiste à dire
24:23la liberté d'expression doit être totale et on peut tout dire,
24:26c'est absolument contraire à notre loi de 1881
24:31qui concerne toute la presse et qui, à mon avis, devrait concerner les réseaux sociaux.
24:35Pour moi, tant qu'on considérera les réseaux sociaux comme des hébergeurs,
24:39c'est-à-dire de simples tuyaux, et non pas comme des éditeurs,
24:42on ne résoudra pas le problème.
24:44Quand vous filtrez ceux qui s'expriment sur les réseaux sociaux,
24:50c'est-à-dire tout le monde, à partir d'algorithmes,
24:53vous avez une ligne éditoriale qui favorise certaines expressions,
24:56et en l'occurrence la haine, l'injure, etc.
24:59et qui censure les autres.
25:01À partir de ce moment-là, vous n'êtes plus un hébergeur, vous êtes un éditeur.
25:04Quand les Européens auront compris cela
25:07et décidé de traiter les réseaux sociaux comme des éditeurs,
25:10c'est-à-dire qu'ils sont responsables de ce qui passe sur leur chaîne,
25:15sur leur plateforme, on aura cette solution.
25:18Mais on a peur de se faire accuser d'atteinte à la liberté d'expression,
25:21ce que je ne comprends pas, parce que la loi de 1881,
25:24elle dit à toute la presse que vous êtes des éditeurs,
25:26que vous êtes responsables de votre contenu,
25:28et les rédacteurs en chef des journaux ne disent pas,
25:31c'est une loi antidémocratique, c'est une atteinte à la liberté d'expression.
25:34– Justement, les dernières nouvelles de l'Alsace,
25:37les quotidiens du groupe ÉBRA ce matin,
25:39et puis dans un instant, c'est Floreal Hernández,
25:42le rédacteur en chef de 20 minutes, qui est sur ce plateau à mes côtés.
25:46Bonjour Floreal Hernández,
25:51la fin de vie c'est aussi un thème qui partage énormément les Français.
25:57– Oui, ça doit revenir mi-mai à l'Assemblée nationale,
26:01il y avait un texte initialement qui était sur l'accompagnement des malades
26:05et de la fin de vie, et ça a été scindé en deux par François Bayrou,
26:10un sur les soins palliatifs, l'autre sur l'aide à mourir.
26:13Vous pensez que c'est une bonne solution d'avoir scindé en deux ce texte,
26:17ou il aurait mieux valu un texte unique ?
26:19– Alors, c'est un petit peu particulier parce qu'il y a deux textes,
26:22mais une discussion commune.
26:24– Oui, il y a un vote le même jour.
26:26– Voilà, donc ça change en définitive pas grand chose si vous voulez.
26:31Moi j'aurais préféré qu'il n'y ait qu'un seul texte,
26:34parce que c'est le problème de la fin de vie en général,
26:38avec d'un côté le problème de l'accompagnement des patients en fin de vie,
26:44et de l'autre côté le problème de l'accompagnement de la fin de vie
26:50et du droit à mourir dans la dignité.
26:53Donc il me semble que c'est un sujet unique,
26:58au départ on avait pensé à une seule loi, maintenant il y en a deux,
27:02mais à partir du moment où la discussion est commune,
27:04je pense qu'en fait c'est des petites furitures si je peux dire,
27:07l'essentiel c'est que la discussion soit commune,
27:10le problème c'est de savoir si ça va venir,
27:13parce que le calendrier parlementaire est en train d'être embouteillé,
27:16on en discutait mardi matin chez François Bayrou,
27:20puisqu'il y a une réunion des présidents de groupe de l'Assemblée et du Sénat
27:22tous les mardis chez François Bayrou,
27:24et on se posait la question, parce que le calendrier est en train
27:28de devenir tellement embouteillé que le texte fin de vie risque
27:31de ne pas pouvoir se voter, donc on est en train de discuter
27:34d'une session supplémentaire ou non, enfin d'une session extraordinaire ou non,
27:38le problème n'est pas réglé, moi je pense qu'aujourd'hui
27:42ce texte est d'actualité.
27:45– Et quelle est votre position aujourd'hui sur ce texte,
27:47parce qu'en 1987 dans le pont vous disiez être contre l'euthanasie,
27:50donc qui n'est pas la même chose, il y a trois mots différents
27:54pour trois choses différentes, aujourd'hui quelle est votre position ?
27:57– Je pense que la majorité, si vous regardez les sondages d'aujourd'hui,
28:01une majorité des Français sont comme moi contre l'euthanasie en tant que telle,
28:05et en même temps qu'une majorité des Français sont pour dire
28:09que la loi Léonetti était une très bonne loi à l'époque,
28:12mais qu'elle ne va pas assez loin aujourd'hui,
28:15et qu'il faut revoir les conditions pour employer la formule connue
28:22de l'aménagement du droit à mourir dans la dignité.
28:25– Il faudrait que les Français soient très très partagés sur ce sujet,
28:28on voit dans toutes les études, il n'y a pas une unanimité.
28:31– Non il n'y a pas une unanimité, mais moi je constate qu'il y a d'abord
28:34une évolution dans le temps par rapport à la loi Léonetti,
28:36qui a d'ailleurs permis elle-même l'évolution,
28:38et deuxièmement qu'aujourd'hui quand même une majorité,
28:40et une majorité sensible, dans plusieurs études je l'ai vu à 80%,
28:44des Français qui sont pour aller de l'avant, d'abord pour deux raisons,
28:49d'abord parce qu'ils voient les expériences étrangères,
28:51c'est-à-dire que les dangers qu'on avait soulignés en Suisse,
28:54aux Pays-Bas, ne se réalisent pas, la Suisse n'est pas en train
28:58d'euthanasier massivement sa population, qu'il n'y a pas de scandale particulier,
29:03donc on peut trouver des moyens, et puis la deuxième chose c'est que,
29:08et je le vois dans mon entourage, je suis sûr que si vous y pensez
29:11vous le voyez dans votre entourage, tous les Français le voient
29:13dans leur entourage, on vit de plus en plus vieux,
29:15et par conséquent il y a de plus en plus de situations
29:19où l'approche de la mort ou la fin de vie pose des problèmes majeurs,
29:24avant c'était un sujet qui était...
29:27Mais maintenant avec la multiplication des personnes de plus en plus âgées,
29:30des centenaires notamment, tout le monde dans sa famille
29:33a été confronté à ce problème, et je pense que c'est une grande partie
29:39de l'évolution de l'opinion sur ce sujet.
29:42– Vous parlez des Français qui vivent de plus en plus vieux,
29:45il y a une étude qui sort aujourd'hui, Flash pour LNA Santé,
29:48qui dit que, alors si je ne dis pas de bêtises,
29:51parce que je n'ai pas noté le chiffre, mais 18% des Français
29:53ne veulent pas vivre au-delà de 80 ans, est-ce que ça vous surprend,
29:57sachant que 12% veulent aller jusqu'à plus de 100 ans ?
30:01Est-ce que justement, ça va se poser maintenant cette question-là ?
30:05– Ça fait partie de cette évolution dont je vous parlais.
30:10– Oui, de la société.
30:11– Au fur et à mesure qu'on va vivre de plus en plus vieux,
30:14vous allez avoir des gens qui vont continuer,
30:16vous avez d'un côté Elon Musk qui veut être éternel,
30:19et tous les transhumanistes, et puis vous allez avoir
30:22les autres qui ne vieillissent pas en bonne santé,
30:26qui ne sont pas très contents de vieillir.
30:27– En tant que médecin, ça veut dire que vous voyez aussi
30:29un développement dans la société de ce qu'on appelle le biohacking,
30:32c'est réduire la vieillesse par des interventions chirurgicales
30:36ou par des actes de santé ?
30:38– En tant que médecin, je vais vous dire une chose,
30:41ça a commencé depuis longtemps, regardez autour de vous
30:44les gens qui ont une hanche artificielle, des genoux artificiels,
30:48des pacemakers, des greffes, etc.
30:51– Mais ça, ça ne se voit pas, ça ne se voit pas forcément physiquement.
30:54– Non, non, mais entre ça et les puces dans le cerveau de Musk,
31:04il y a tout un fossé, mais petit à petit, on va multiplier,
31:08on n'imagine pas aujourd'hui, il y a énormément de progrès en médecine,
31:13on n'imagine pas aujourd'hui le nombre de dispositifs artificiels,
31:18que ce soit des greffes, des matériels médicaux,
31:22avec lesquels, regardez par exemple pour les oreilles,
31:27vous avez aujourd'hui, pratiquement en vieillissant,
31:32on perd petit à petit son acousie, et aujourd'hui,
31:36le nombre de gens qui ont un appareil audio, ça existe déjà.
31:41– Floéral Hernandezou, restez avec nous, on va se rendre à Nice,
31:44où Denis Carreau est depuis les studios du groupe Nice Matin,
31:48il a une question à poser à Claude Maluret,
31:50Denis Carreau est directeur des rédactions du groupe Nice Matin,
31:53c'est-à-dire Nice Matin, Var Matin et Monaco Matin.
31:55– Bonjour Claude Maluret, vous avez rejoint Horizon,
31:58le parti d'Edouard Philippe, qui se prépare méthodiquement
32:01pour la prochaine présidentielle, or l'ex-premier ministre
32:05se montre plus discret que certains de ses rivaux potentiels,
32:10notamment Gabriel Attal et Bruno Retailleau,
32:13est-ce qu'Edouard Philippe doit s'exprimer davantage
32:17et se montrer plus offensif ?
32:19– Alors moi je crois qu'Edouard Philippe a choisi la bonne stratégie,
32:23je suis tout à fait d'accord avec cette stratégie,
32:26d'abord il a créé un parti, au moment où tous les partis sont malades,
32:31on pouvait se dire c'est un drôle de pari.
32:34– Horizon donc.
32:35– Mais ce parti Horizon, qui a été créé il y a trois ans,
32:38a déjà plus de 30 000 adhérents, il a des maires de grandes villes,
32:42de villes moyennes, de petites villes,
32:44c'est un parti qui a eu une expansion considérable et qui marche bien
32:48et nous pensons nous, au rebours de ce que pensent beaucoup de gens,
32:51que si vous n'avez pas que les partis politiques,
32:54comme disait De Gaulle, concourent à l'exercice de la démocratie
32:57et qu'ils sont importants, et que pour gagner une élection présidentielle,
33:00on l'a vu dans le passé et on continuera à le voir,
33:03il vaut mieux être appuyé sur un parti puissant.
33:05Deuxièmement, sa stratégie, c'est de parcourir la France discrètement,
33:09j'allais dire sans journaliste, non, mais en s'adressant dans chaque région
33:13où il va aux journalistes de la presse régionale
33:16et non pas à l'ensemble de la nation,
33:19il le fait relativement discrètement, comme vous le dites,
33:22mais je pense que c'est la bonne façon de faire,
33:25et d'ailleurs, vous le voyez bien, ça pourrait paraître bizarre,
33:29il est toujours en tête de tous les sondages, alors même qu'il est discret.
33:33– Les sondages sur les présidentielles, il donne les candidats en tête,
33:37on l'a vu avec quelqu'un de proche de lui, Alain Juppé, on l'a vu, vous êtes d'accord ?
33:41– Je suis d'accord avec vous, mais ça fait quand même 5 ans
33:44qu'il n'est plus Premier ministre et qu'il n'a pas perdu un point dans les sondages.
33:48Il joue le long terme, vous parliez tout à l'heure du court terme ou du long terme,
33:52il joue le long terme et il joue aussi l'expression, il l'a annoncée, d'un programme,
33:58parce qu'évidemment, quand on se présente à la présidentielle,
34:02ce qui compte, c'est le candidat, mais c'est aussi le programme,
34:05il annoncera le programme immédiatement après les élections municipales.
34:09– On peut voir que vous êtes un soutien actif.
34:11– Oui, oui, oui, moi je pense qu'Edouard Philippe, c'est mon candidat,
34:15c'est celui dont je pense qu'il ferait le meilleur président de la République.
34:18– La une de nuit ce matin, Claude Malluret est notre invité ce matin,
34:21l'ancien ministre sénateur de l'Allier, on va d'ailleurs se rendre maintenant
34:25à Fort-de-France, en Martinique, chez nos partenaires de France Inti,
34:30c'est Cyril Boutier, le directeur éditorial et dérédaction du groupe France Inti,
34:33qui a une question à vous poser, très politique, vous allez voir.
34:36– Bonjour Claude Malluret, vous êtes un fin connaisseur de la vie politique
34:40et j'aimerais savoir ce que vous inspire le retour de Manuel Valls,
34:43ancien Premier ministre, aujourd'hui dans un ministère d'État, en charge des Outre-mer.
34:48Et ce que vous inspire la méthode Valls, ses déclarations sans langue de bois,
34:52notamment lors de son déplacement récent aux Antilles,
34:55ou la méthode qu'il utilise dans le dossier de la Nouvelle-Calédonie,
34:59d'où il vient de revenir ?
35:02– Moi je pense que Manuel Valls, comme vous le dites, il parle clairement,
35:07il ne fait pas de circonlocution.
35:10Deuxièmement, ce que je constate depuis qu'il est ministre des Outre-mer,
35:15c'est qu'il a donné, comme certains de ses prédécesseurs, mais pas comme tous,
35:20qu'il a donné la priorité au dialogue.
35:22Il rentre avec un juste de Nouvelle-Calédonie,
35:25où tout le monde ne s'est pas mis d'accord, loin de là,
35:28et ça fait longtemps que ça dure, mais où tout le monde est d'accord aujourd'hui,
35:31et sous son initiative notamment, pour se mettre autour de la table
35:35et essayer de régler les problèmes.
35:37– C'était un choix judicieux de la part de François Bayrou
35:40de faire revenir un ancien Premier ministre dans ce ministère d'État ?
35:44– Je ne sais pas si c'était un choix judicieux,
35:47je pense que depuis que Manuel Valls exerce cette fonction,
35:52il l'exerce bien, et que par conséquent,
35:55ça semble démontrer que c'était un choix judicieux.
35:58– Les unes de France Antille et de France Guyane,
36:00qu'on n'oublie jamais dans cette émission,
36:02nos partenaires d'en face au territoire,
36:04parce que la Guyane, évidemment, fait partie du continent américain,
36:08le fameux continent dont on a parlé tout à l'heure
36:10et dont on va reparler d'ailleurs dans un instant avec vous,
36:12Claude Malluret, ancien ministre, sénateur de l'Allié,
36:15président du groupe Les Indépendants au Sénat,
36:17qui est notre invité ce matin.
36:18On va partir du côté d'Aix-en-Provence maintenant,
36:20où Tom Benoît, le directeur de la rédaction de Géostratégie magazine,
36:23a une question à vous poser, plus internationale, vous allez voir.
36:26– Claude Malluret, bonjour.
36:28Vous avez été cofondateur avec Laurent Alexandre du site Doctissimo,
36:31qui a permis il y a déjà une vingtaine d'années
36:33à des millions d'utilisateurs de se préoccuper très directement
36:36de leur santé et parfois même de leur traitement.
36:39Comment est-ce que vous accueillez aujourd'hui,
36:41bien que vous soyez négatif, on le sait,
36:43à l'endroit de l'administration Trump dans son entier,
36:45les prises de position du nouveau ministre de la Santé, Robert Kennedy,
36:50qui veut remettre l'Amérique en forme et faire à l'Américain moyen
36:55se préoccuper très directement de sa santé.
36:58– Le problème c'est comment est-ce qu'on s'en occupe,
37:00s'il s'agit de faire plus d'exercices, de contrôler son alimentation, etc.
37:06– Ça c'est le médecin qui parle.
37:08– C'est très bien, mais le problème de Kennedy, junior, c'est pas celui-là.
37:13Le problème majeur, c'est que c'est un anti-vax.
37:16Quand on est ministre de la Santé, c'est quand même effarant,
37:19d'avoir prôné de lutter contre les vaccins au moment du Covid.
37:25C'est un complotiste, il fait partie de cette sphère complotiste anti-vax, etc.
37:31Il déconseille aux gens de se faire vacciner.
37:34On voit déjà le résultat aux États-Unis, une épidémie de rougeole
37:39à la suite du fait qu'une bonne partie des gens ont cessé de se faire vacciner.
37:43Il y a d'ailleurs des tendances partout, mais notamment en France pour ça.
37:48Pour moi, comme vous le dites, j'ai stigmatisé l'administration Trump
37:53pour toutes les erreurs qu'elle fait dans tous les domaines.
37:55C'est une erreur de plus, je ne sais pas ce que je peux vous dire de plus,
37:59mais commencer à être un peu mou du genou dans un pays comme les États-Unis,
38:06avec tant d'immigrants d'ailleurs qui viennent de tous les pays du monde.
38:10Avoir cette attitude sur les vaccins, c'est quelque chose qui est carrément, pour moi, scandaleux.
38:19C'est Claude Balluret, l'ancien ministre sénateur de l'Allié,
38:22qui est notre invité ce matin en face au territoire.
38:25Merci, Floreal Hernandez, partenaire de cette émission.
38:27Vous êtes rédacteur en chef de 20 minutes.
38:29Dans un instant, Demet Korkmaz nous rejoint sur ce plateau.
38:33Bonjour, Demet Korkmaz, vous êtes journaliste à la rédaction internationale de TV5MONDE.
38:37On va donc partir tout de suite parler de la situation en Turquie.
38:40En Turquie, exactement, un mouvement social et politique est assez important.
38:45Aujourd'hui d'ailleurs, la Turquie va se rendre à Bruxelles pour une rencontre sur le volet économique.
38:53Mais comment expliquer que l'Union Européenne soit si silencieuse à propos d'un mouvement politique
38:59L'Union Européenne aujourd'hui, vis-à-vis de la Turquie, c'est une histoire effroyablement compliquée.
39:12Il y a d'un côté le fait qu'elle soit dirigée, je pense qu'on peut le dire,
39:16notamment depuis l'incarcération du maire d'Istanbul par un dictateur, ou en tout cas par un régime autoritaire.
39:25Ce n'est pas récent. Bien avant, il y a eu l'incarcération d'autres figures politiques.
39:30De cet Obama kurde, c'est comme ça qu'on le présentait, c'est la Tindemertage.
39:34Il y a eu aussi ce mécène, cet homme qui a été emprisonné injustement.
39:40Enfin, ça n'est pas récent.
39:42Oui, donc je suis d'accord avec vous.
39:46C'est ce que je veux dire. D'un côté, il y a cette situation.
39:49De l'autre côté, la Turquie est aujourd'hui, j'allais dire d'une certaine façon, un peu au centre du monde.
39:54Il y a la guerre en Ukraine, la guerre en Ukraine sur laquelle la position de la Turquie est complexe.
40:02Par rapport à la Russie, par rapport à l'Ukraine, elle parle avec les deux.
40:06Elle soutient d'ailleurs, elle fait du commerce avec chacun d'entre eux.
40:09Elle contrôle les Détroits.
40:11Elle a un rôle stratégique tel que l'Union européenne aujourd'hui, dans sa diplomatie,
40:17est bien obligée de tenir compte de toutes les données.
40:19Alors, on peut lui reprocher d'être un peu, d'être cynique, qu'elle devrait condamner, etc.
40:25Mais vous, vous pensez que c'est un allié avec lequel il faut composer,
40:29même si c'est un allié un peu encombrant ou gênant par moment ?
40:33Je ne pense pas que ce soit un allié, à proprement parler, même s'il fait partie de l'OTAN.
40:37Donc, a priori, c'est un allié.
40:39Enfin, c'est quand même un allié un petit peu particulier.
40:41Je pense que le monde est en train de se réorganiser.
40:43Et malheureusement, sous l'égide de Trump, de Poutine et d'un certain nombre d'autres,
40:47autour de sphères d'influence,
40:49avec des sphères d'influence majeures que sont les Etats-Unis, la Chine, la Russie, d'une certaine façon,
40:55et que la Turquie fait partie de ces puissances intermédiaires,
40:59avec une sphère d'influence plus limitée,
41:01mais une influence, justement, dans un entourage,
41:06que ce soit la Méditerranée, la Mer Noire, etc.,
41:08avec laquelle on ne peut pas dire, du jour au lendemain,
41:14vous n'êtes plus un allié, vous êtes...
41:18Voilà, c'est beaucoup plus compliqué que ça.
41:21Et l'Union européenne est en train de...
41:24On ne peut pas se fâcher avec tout le monde.
41:27Et il faut garder des lignes de communication,
41:29y compris avec des gens qui sont des alliés assez compliqués.
41:33Vous savez, Churchill disait,
41:35il n'y a rien de pire que de combattre avec des alliés,
41:37si ce n'est de combattre sans eux.
41:39Voilà, on n'est jamais d'accord à 100% avec ses alliés.
41:43Vous ne pouvez pas dire, quand on a des amis comme ça,
41:45on n'a pas besoin d'ennemis.
41:47Quand on a des amis comme ça, on n'a pas besoin d'ennemis.
41:49Vous partagez ?
41:51C'était pas la même...
41:53C'était l'ébiserie de la situation politique française,
41:57peut-être encore plus compliquée que la relation avec la Turquie.
42:00Concernant Israël, Benjamin Netanyahou a entamé une visite en Europe,
42:06en Hongrie, précisément.
42:08C'est sa première étape.
42:10C'est une façon aussi de défier la Cour pénale internationale.
42:14Est-ce que, si Benjamin Netanyahou se rendait en France,
42:18est-ce qu'il devrait être inquiété ?
42:20Je pense que Benjamin Netanyahou ne se rendra pas en France,
42:24parce que la France fait partie de la convention
42:26qui a créé la Cour pénale internationale.
42:28La Hongrie également est signataire.
42:30Oui, mais la Hongrie, c'est urbaine.
42:32On n'est pas responsable...
42:34Mais la question d'Emmanuel, est-ce que ça ne pose pas un problème ?
42:36C'est-à-dire que ça ne condamne pas une forme de diplomatie,
42:38le simple fait de ne pas pouvoir lui parler, j'allais dire, de visu,
42:42parce qu'il y a cette demande du tribunal pénal international.
42:46Vous avez été vice-président de la commission des affaires étrangères.
42:50Je suis toujours, oui.
42:52Et vous l'êtes.
42:54Tout le monde...
42:56Ça n'empêche personne de parler.
42:58D'abord, ça n'empêche personne d'aller en Israël et de discuter avec Netanyahou.
43:00Il y a des tatuants qui vont en Israël et qui discutent.
43:02Ça, ça ne facilite pas les choses, reconnaissez,
43:04le fait qu'ils ne puissent pas venir sur le territoire national.
43:06On a une convention.
43:08La France a l'habitude d'exercer les contrats qu'elle a signés,
43:16les conventions qu'elle a signées.
43:18La cour pénale internationale oblige les États à interpeller ceux qui sont...
43:28La France serait dans l'obligation ?
43:30Est-ce que c'est une obligation ?
43:32Tout dépend de ce qu'on appelle obligation.
43:34Elle est dans l'obligation juridique.
43:36Maintenant, si elle ne le faisait pas, il n'y aurait pas de sanctions particulières.
43:38D'autres ne le font pas, donc.
43:40Non, non.
43:42Oui, bien sûr, Orban est...
43:44Mais c'est une sorte de provocation, comme on en a l'habitude.
43:46Mais aujourd'hui, que ce soit Netanyahou, que ce soit Poutine, d'ailleurs,
43:52ça leur pose des problèmes importants.
43:54Ils ne peuvent pas aller n'importe où.
43:56Bon.
43:58C'est comme ça.
44:00Vous vous êtes exprimé très fortement contre la politique de Donald Trump,
44:06bien avant les démocrates.
44:08Je rappelle, hein.
44:10Le bouchon sous Kétamine, il s'agissait d'Elon Musk.
44:12C'est votre formule.
44:14Et la cour de Néron, concernant Donald Trump.
44:16D'ailleurs, je regrette d'avoir dit la cour de Néron.
44:18J'aurais dû dire la cour de Caligula.
44:20Il est plus proche de Caligula que de Néron.
44:22Vous aviez vraiment pensé ces formules ?
44:24Vous les aviez...
44:26Ça m'est venu comme...
44:28Ça m'est venu comme ça.
44:30C'est un incendiaire, quoi.
44:32Donc, Trump, c'est un type qui fout le feu partout.
44:34Donc, ça me fait penser à Néron.
44:36Comment expliquer que les démocrates soient complètement silencieux,
44:38complètement absents ?
44:40Alors, je pense que c'est en train...
44:42Alors, ça, c'est vrai.
44:44Bill Clinton, Barack Obama, Joe Biden lui-même, pas un mot.
44:46Aucune figure.
44:48Kamala Harris, terminé.
44:50Je pense que cette période est en train de se terminer.
44:52Les démocrates étaient complètement silencieux
44:56parce qu'ils étaient sonnés par leur défaite.
44:58Parce que ça leur a démoli...
45:00Parce que leur parti est divisé entre une aile...
45:02Un petit peu comme en France, la gauche.
45:04Entre une aile extrémiste...
45:06Ça fait trois mois, tout de même, que Donald Trump est...
45:08Ça fait un peu plus de deux mois.
45:10Oui.
45:12Son élection remonte à plus de trois mois.
45:14Donc, le Parti démocrate ne s'est pas réorganisé,
45:16n'a pas trouvé encore des figures.
45:18Parce que vous parlez justement d'Obama.
45:20Mais ça, c'est des figures du passé.
45:22Mais très respectées.
45:24Obama reste très respecté.
45:26Oui, oui, tout à fait.
45:28Il pourrait dire un mot, comme dit Demet,
45:30qui au moins positionnerait le Parti démocrate
45:32réellement contre ce que Trump veut.
45:34Oui.
45:36Moi, je crois qu'ils sont en train d'analyser
45:38les causes de leur défaite.
45:40Et les causes de leur défaite, une bonne partie,
45:42sont à chercher chez eux.
45:44Ils ne sont pas très flambards, aujourd'hui, les démocrates.
45:46Il faut qu'ils se réorganisent.
45:48Et quand vous êtes dans cette situation-là,
45:50vous êtes assez peu enclin
45:52à faire des grandes déclarations.
45:54Donc, demain, il y aura des nouveaux leaders
45:56du Parti démocrate.
45:58Ils ne se sont pas encore affirmés.
46:00Vous en apercevez un ou deux ?
46:02Non, je ne suis pas spécialiste
46:04de la politique américaine.
46:06Mais, en revanche, je voudrais dire une chose.
46:08C'est que, d'une part,
46:10on n'est plus dans la situation d'il y a deux mois.
46:12Regardez les sondages de Trump.
46:14Ils sont en train de chuter catastrophiquement.
46:16L'opinion publique est en train de réagir.
46:18Tous les républicains qui rentrent chez eux
46:20devant leur permanence,
46:22il y a des manifestations, etc.
46:24Et regardez, comment il s'appelle,
46:26celui qui a parlé pendant...
46:28Cory Booker.
46:30Cory Booker,
46:32qui commence au...
46:34Enfin, c'était un mois après vous.
46:36Oui, mais je veux dire,
46:38ça commence quand même.
46:40Et hier, les trois sénateurs républicains
46:42qui ont voté contre les tarifs,
46:44contre les droits de douane...
46:46De manière purement symbolique,
46:48mais quand même.
46:50Vous avez évoqué les réseaux sociaux.
46:52Aujourd'hui, le Conseil d'État en France
46:54a estimé que la France,
46:56le gouvernement français,
46:58avait eu raison de suspendre TikTok
47:00en Nouvelle-Calédonie au moment des émeutes.
47:02Aujourd'hui, est-ce qu'il faut une loi
47:04pour encadrer la suspension
47:06des réseaux sociaux ?
47:08Ou est-ce qu'on laisse
47:10le gouvernement décider librement
47:12du moment opportun ?
47:14Est-ce que c'est pas...
47:16Ce qu'on dit, c'est qu'a priori,
47:18on conteste pas.
47:20Mais vous, en tant que législateur, est-ce que vous...
47:22Oui, je vais vous répondre, monsieur.
47:24Mais bon, le Conseil d'État, c'est quand même...
47:26On respecte ce que dit le Conseil d'État en général.
47:28Deuxièmement,
47:30on a abordé la question des réseaux sociaux tout à l'heure.
47:32Pour moi, je pense effectivement
47:34qu'il faut légiférer.
47:36Et je pense que la seule législation
47:38qui permette
47:40d'éviter ce tombereau
47:42d'injures, de haine, etc.,
47:44et qui pose un premier problème
47:46démocratique, c'est de considérer
47:48les plateformes comme des éditeurs
47:50et non pas comme des hébergeurs.
47:52Malheureusement,
47:54on ne peut pas le faire parce que
47:56le DSA et le DMA, c'est-à-dire les lois
47:58européennes, qui vont beaucoup moins loin,
48:00c'est quand même un progrès par rapport à la situation
48:02actuelle, donc je vais pas les critiquer,
48:04mais elles vont beaucoup moins loin. Pour moi,
48:06la solution, c'est de les considérer comme
48:08des éditeurs, c'est-à-dire responsables. Comme vous,
48:10journaliste, vous êtes responsable de ce que
48:12vous dites, de ce qu'il y a dans vos organes
48:14de presse. Et par conséquent, les plateformes
48:16qui font des algorithmes, donc qui éditent,
48:18devraient être considérées comme des éditeurs.
48:20Quelle est la définition
48:22de la situation
48:24exceptionnelle qui pourrait exiger
48:26que le gouvernement suspende, par exemple ?
48:28Est-ce que des manifestations ?
48:30Regardez
48:32ce qui vient de se passer en Roumanie.
48:34L'intervention de
48:3620 000 comptes,
48:38ça y est, l'enquête est faite,
48:4020 000 comptes qui venaient de Russie
48:42pour changer les élections,
48:44pour s'ingérer au plus haut niveau
48:46dans l'élection présidentielle roumaine,
48:48ce genre de choses, je pense que n'importe
48:50quel pays
48:52aujourd'hui est fondé,
48:54par quels moyens, je ne le sais pas, c'est compliqué,
48:56mais est fondé à intervenir
48:58et à poser le problème
49:00de la diffusion de ce genre de choses.
49:02C'est de la fausse nouvelle, c'est du troll,
49:04c'est de la campagne
49:06d'un pays ennemi.
49:08– Jean-Claude Mallot,
49:10une question politique et un peu personnelle,
49:12François Bayrou,
49:14le Premier ministre actuel,
49:16il vous convient, François Bayrou,
49:18je vous pose cette question
49:20parce qu'Edouard Philippe, le chef de file
49:22du parti auquel vous appartenez,
49:24a exprimé des réserves sur son incapacité
49:26à agir récemment,
49:28il a été très en décalage,
49:30vous le savez.
49:32– Je comprends ce que vous dites,
49:34Edouard Philippe n'a pas dit ça.
49:36– Il a précisément dit que ce gouvernement
49:38était au fond un peu paralysé
49:40par les circonstances politiques.
49:42– Voilà, c'est ce que j'allais dire.
49:44– C'est une critique à François Bayrou,
49:46ça ne l'aide pas François Bayrou.
49:48– Mais ce n'est pas un jugement sur François Bayrou lui-même,
49:50ce n'est pas une hostilité par rapport à François Bayrou.
49:52– Il fait partie de la majorité de François Bayrou,
49:54il soutient François Bayrou.
49:56– Ce que dit Edouard Philippe, c'est une sorte d'évidence,
49:58c'est-à-dire que tout gouvernement,
50:00y compris celui de François Bayrou aujourd'hui,
50:02est confronté à l'absence de majorité
50:04à l'Assemblée nationale,
50:06qui ne lui permet par conséquent que de faire passer des textes
50:08qui sont discutés avant.
50:10– Mais il vous convient François Bayrou ou pas ?
50:12– Mais dans le contexte actuel,
50:14je ne vois pas ce qu'on peut faire d'autre
50:16que d'essayer d'agir
50:18et de faire un gouvernement
50:20dans un contexte d'absence de majorité
50:22à l'Assemblée nationale.
50:24– Vous auriez accepté par exemple d'être au gouvernement,
50:26si vous aviez proposé ?
50:28– D'être au gouvernement ?
50:30Oui, je connais vous, j'allais dire,
50:32j'avais pas cette prétention,
50:34mais…
50:36– Oui, plutôt oui.
50:38– Je crois que ce que disait Édouard Philippe,
50:40c'est le constat d'une situation,
50:42et malheureusement d'une situation
50:44dont on ne voit pas comment elle pourrait changer
50:46avec une nouvelle…
50:48C'est la première…
50:50En un mot, c'est la première fois
50:52que la Vème République nous fait faux bon.
50:54Moi je continue à être tout à fait partisan
50:56de la constitution de la Vème République.
50:58Elle a permis la stabilité
51:00dans un pays très instable
51:02pendant 70 ans.
51:04Pour la première fois,
51:06elle est, sur le plan de la majorité
51:08de l'Assemblée nationale, mis en essai.
51:10Auparavant, qu'il y ait majorité avec le Président
51:12ou qu'il y ait cohabitation, ça a toujours marché,
51:14contrairement à ce qu'on craignait.
51:16Bon, pour une fois ça ne marche pas,
51:18mais ce n'est pas une raison pour jeter le bébé
51:20avec l'eau du bain, on est dans cette situation-là.
51:22Elle est liée à la situation politique,
51:24elle n'est pas liée à l'action
51:26ou à la personnalité du Premier ministre.
51:28Je crois que c'est ce qu'Édouard Philippe
51:30a dit cela sans aucune hostilité
51:32vis-à-vis de François Bayrou.
51:34– D'accord, vous êtes pour le rapprochement
51:36de ces hommes-là ?
51:38– Je pense que, vous savez,
51:40dans le monde politique, François Bayrou,
51:42comme je le disais, on a une réunion
51:44avec lui tous les mardis,
51:46avec tous les présidents de groupe.
51:48Je pense que les bisbilles
51:50entre les hommes politiques,
51:52elles sont beaucoup moins graves
51:54et beaucoup plus contrôlées
51:56que ce qu'on a parfois l'impression.
51:58– Merci Claude Malluret d'avoir été notre invité
52:00pendant près d'une heure ici,
52:02sur ce plateau de Face au territoire dans TV5MONDE.
52:04– Merci à vous.
52:06– Je vous rappelle, vous êtes sénateur de l'Allié,
52:08président du groupe des indépendants au Sénat.
52:10Voilà, cette émission sera diffusée
52:12et diffusée sur TV7, la chaîne du groupe Sud-Ouest
52:14qui nous rejoint comme coproducteur de cette émission
52:16et sur le site internet sud-ouest.fr.
52:18Merci, à jeudi prochain.
52:20Au revoir à tous.

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