• le mois dernier
Avec Agnès Pannier-Runacher, Ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche

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##L_INVITE_POLITIQUE-2025-02-05##

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Transcription
00:00Soud Radio, l'invité politique Jean-Jacques Bourdin.
00:08Notre invité Agnès Pannier-Runacher, qui est ministre de la Transition écologique, bonjour.
00:12Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
00:14Merci d'être avec nous. Le budget 2025 voté, enfin voté, oui, 49.3, il n'a pas été voté.
00:21Il est passé grâce au 49.3. Motion de censure cet après-midi.
00:25Apparemment, le gouvernement sera maintenu en place, vous aussi, donc pas de censure, sursis pour le gouvernement.
00:32Ce budget, ce budget, regardons-le de près.
00:36D'abord, l'adoption du budget permet le dégel des crédits pour la transition écologique.
00:42On est bien d'accord, Agnès Pannier-Runacher.
00:44Tout à fait. Il faut avoir en tête que la censure a bloqué à peu près 90% des actions du ministère de la Transition écologique.
00:51C'est-à-dire le budget de janvier, sur ces actions, c'est zéro.
00:54Et donc ça, c'est la conséquence de la censure.
00:57Bien. Entre 2024 et 2025, 2 milliards 100 millions en moins pour l'écologie.
01:02Pourquoi ? Ce n'est plus une priorité ?
01:05Alors ça, c'est faux. C'est un chiffre qui circule et qui est porté, évidemment, par la France Insoumise.
01:10En réalité, le budget, il est en augmentation par rapport à 2024.
01:15Il est en augmentation, très précisément, de 300 millions d'euros.
01:18Et je vais préciser dans quel cadre, en fait.
01:22Oui. 300 millions.
01:24300 millions d'euros par rapport à 2024.
01:26Je compare bien au budget 2024, lequel avait énormément augmenté par rapport à 2023.
01:33Donc ça, c'est important de le dire.
01:35En revanche, sur un certain nombre de sous-enveloppes, il y a des réductions.
01:40Oui, je les donne. Vous allez commenter.
01:43Aide à l'achat de véhicules électriques divisé par 3. On est d'accord.
01:47Ça, c'est l'effort le plus important dans le budget.
01:50Il faut comparer à l'Allemagne, qui a remis à zéro ses aides aux véhicules électriques.
01:55Mais c'est le véritable effort du budget.
01:57Donc on achètera moins de Tesla, quoi, en France.
01:59Il faut surtout acheter des voitures produites en France.
02:02Il y en a maintenant beaucoup plus.
02:04Donc on mettra des doigts de douane sur les Tesla, d'ailleurs.
02:06Mais vous savez que nous avons mis une éco-conditionnalité.
02:10Les voitures qui sont produites dans des conditions différentes environnementales,
02:14à l'autre bout de la Terre, effectivement, n'ont pas accès aux bonus.
02:18Et ça, c'est une mesure que j'ai portée l'année dernière.
02:21— Bon. Baisse des aides aux énergies renouvelables.
02:24On est bien d'accord. C'est faux ?
02:26— Ça, c'est faux. C'est une augmentation de 4,5 milliards d'euros.
02:28Donc vous voyez, c'est important de savoir exactement ce qu'il y a dans le budget.
02:32Les comparaisons que font Elefi, c'est une baisse sur une augmentation.
02:38Donc il y a bien une augmentation de 4,5 milliards d'euros.
02:43Et moi, je dois lutter contre les infractions.
02:45— Vous avez raison. Mais forte baisse du programme d'aide,
02:48en particulier pour la rénovation thermique des bâtiments.
02:51On est bien d'accord. MaPrimeRénov'. Là, on est d'accord.
02:54— Ça, il faut préciser, Jean-Jacques Bordin.
02:56— 4 milliards en 2024, 2 milliards 3 en 2025.
02:58— Je vais préciser des choses. En 2024, on a eu un budget de 4 milliards d'euros
03:02qui a été immédiatement annulé en février.
03:05Donc en réalité, l'enveloppe sur MaPrimeRénov' est en augmentation
03:10par rapport à l'enveloppe qu'on a consommée en 2024 de 200 millions d'euros.
03:14Elle est en augmentation par rapport au consommé.
03:17Pas par rapport au budget. C'est vrai que par rapport au budget, elle baisse.
03:19Mais ce budget, on ne l'a jamais vu.
03:21Moi, j'ai eu des annulations quasi immédiates quand l'année a commencé,
03:25parce que vous savez que sous le premier ministre Attal,
03:29on avait annulé 10 milliards d'euros de budget.
03:32Et une des grosses enveloppes, c'était MaPrimeRénov'.
03:34— Le fonds vert qui devra financer le plan vélo. Ce n'était pas le cas auparavant.
03:38— Exactement. Ça, c'est un arbitrage que j'ai gagné.
03:40— Qui baisse, d'ailleurs, le plan vélo. 250 à 50 millions. Oui.
03:44— Oui. Alors ça, le plan vélo baisse, effectivement.
03:47Mais nous avons une augmentation pas du fonds vert par rapport au budget,
03:51mais du fonds vert par rapport à ce que nous avions initialement créé.
03:54— Il a été sauvé, d'ailleurs, ce fonds vert.
03:56— Exactement. On s'est battus pour cela. Et c'est vrai que le Parti socialiste
04:00a été particulièrement actif pour demander à ce que le fonds vert soit maintenu, voire renforcé.
04:05— Pourquoi ne pas avoir supprimé certaines agences de l'État,
04:08et notamment des agences qui travaillent sur des sujets environnementaux ?
04:12— Parce que ces agences sont utiles, en fait. C'est-à-dire qu'il est de bon ton
04:17d'accuser les agences d'être coûteuses. Mais la réalité, c'est que l'argent
04:23qui est dans le budget de ces agences, c'est de l'argent pour des projets.
04:28Je prends l'exemple de l'ADEME. L'ADEME, c'est 3,4 milliards d'euros de budget.
04:3392% de ces 3,4 milliards d'euros vont directement pour financer des projets.
04:44Alors quels projets ? Eh bien par exemple des réseaux de chaleur qui permettent
04:47de baisser le coût du chauffage des Françaises et des Français. Par exemple,
04:53le changement d'un four dans une industrie, qui permet à l'industrie
04:58de maintenir ses emplois en France. C'est l'essentiel des crédits de l'ADEME.
05:03Et je pense que c'est important de le dire, parce qu'évidemment,
05:06il y a des arrières-pensées. Beaucoup de gens attaquent l'écologie
05:09au moment même où nous enchaînons des aléas climatiques, des inondations,
05:16des sécheresses, des tempêtes. — Oui, aux États-Unis, évidemment.
05:20— Mais pas seulement aux États-Unis. — Mais pas qu'aux États-Unis.
05:22C'est une tendance. C'est une tendance. — Jean-Jacques Bourdin, allez parler
05:25aux Bretons qui sont les pieds dans l'eau en ce moment. Allez parler
05:28aux habitants du Pas-de-Calais qui ont subi 4 inondations successives l'année dernière.
05:33— L'écologie plombe notre compétitivité. J'entends ça. Je lis ça.
05:37— Oui. Moi, j'entends surtout que l'écologie est l'unique réponse
05:41au dérèglement climatique. Et je veux dire ici que ce n'est pas l'écologie
05:46qui fait baisser les rendements des agriculteurs. C'est l'impact
05:50de la sécheresse dans les pyrénées orientales ou des inondations
05:53néo-trans. — Je vais revenir sur le rôle...
05:55— Vous voyez bien. Non mais je pense que c'est important qu'on le dise.
05:57Vous avez aujourd'hui les responsables politiques qui attaquent l'écologie
06:01alors que le problème qui pèse sur le pouvoir d'achat, le prix de l'alimentation
06:06qui augmente, l'huile d'olive, le café, le chocolat, le cacao, en réalité,
06:12c'est pas les normes écologiques qui pèsent sur ça. C'est le fait tout simplement
06:16qu'on a de mauvaises récoltes. Et pourquoi on a de mauvaises récoltes ?
06:19— À cause des changements climatiques. — Exactement. Merci de le souligner.
06:22Et quand je parle d'augmentation, je prends l'huile d'olive.
06:24C'est 45% d'augmentation. Donc c'est pas l'épaisseur du trait.
06:27À un moment, un certain nombre de parties d'extrême nous poussent
06:36à ne plus agir sur l'écologie, alors que l'écologie, c'est la protection
06:40des Françaises et des Français contre ces inondations, contre la perte
06:43de leur patrimoine, contre la pollution qui a un impact majeur sur leur santé.
06:47— Mais alors parfois, évidemment, c'est dévoyé. C'est dévoyé quand je vois
06:50l'ADEME qui nous parle de ne pas laver nos vêtements, qu'on les lave trop souvent.
06:54Bon, c'est pas nouveau, hein. Cette recommandation de l'ADEME,
06:57c'est pas nouveau. Ça a été ressorti. — Oui, c'est ça. C'est-à-dire que...
07:00— Mais bon, c'est quand même une recommandation de l'ADEME.
07:03Les gens ne comprennent pas. Ça ne sert à rien de dire cela, franchement.
07:09— Contrairement à ce que vous dites, dans les enquêtes que nous,
07:13nous avons et les retours des Françaises... Vous savez qu'on a fait
07:16des concertations sur la planification écologique. Beaucoup de Françaises
07:19et de Français demandent des conseils pratiques. Alors je veux vous rassurer.
07:23L'ADEME, elle fait pas des études particulières. Elle fait des petits guides
07:27qui constituent vraiment une partie mineure de son activité. Mais s'aurait été l'UFC
07:32que choisir qui aurait sorti le même guide, tout le monde aurait applaudi.
07:35Là, il se trouve que c'est l'ADEME. Donc on va expliquer que l'ADEME
07:39nous demande de ne pas laver nos vêtements. C'est pas ce que raconte l'ADEME.
07:42Elle donne des trucs, des astuces de bon sens. Et elle le met dans un guide
07:48d'usage de ceux qui sont intéressés par le sujet. Et ça va pas plus loin que ça.
07:52Et vous le dites vous-même, là aussi, on est allés ressortir quelque chose
07:55qui date d'il y a 5 ans pour essayer, aujourd'hui, de remettre en cause
07:59l'action écologique du gouvernement. Et moi, je veux le redire,
08:03pas d'action écologique, pas de transition écologique. Comment fait-on
08:07face aux inondations, face aux sèches-fraises, face à tous ces événements
08:11qui sont réels, qui sont pas à une vue de l'esprit ?
08:14L'Office français de la biodiversité, 3-4 000 contrôles administratifs
08:19d'exploitation agricole par an, 1% des exploitations, c'est très peu,
08:23un contrôle tous les 100 ans pour les agriculteurs, ou 120 ans.
08:27Certaines inspections d'agents de l'OFB relèvent de l'humiliation
08:33et de la faute. C'est vrai ? C'est vrai ou pas ?
08:37Je pense que ça, il faut éclaircir et expliquer à ceux qui nous écoutent.
08:41– Je vous rappelle, qui a dit cela déjà ? Rappelez-moi qui a dit cela.
08:44– Jean-Jacques Bourdin, vous savez très bien qui a dit cela.
08:46– Bon, François Bayrou, je précise. Mais est-ce vrai ou pas ?
08:50Est-ce qu'il y a parfois de l'humiliation et de la faute de la part des offices,
08:54des agents de l'OFB ?
08:57– Je pense surtout qu'il y a une incompréhension.
08:59Lorsque vous avez les agents de l'OFB, c'est les héritiers,
09:03ça existe depuis des centaines d'années, ce sont les héritiers
09:06des gardes de chasse et des gardes champêtres, tout simplement.
09:09Et à ce titre, parce qu'ils contrôlent des gens qui sont armés,
09:14d'ailleurs plus que beaucoup d'autres polices, ils sont armés.
09:18– Est-ce qu'ils doivent rester armés ?
09:20– Tout à fait. Et d'ailleurs, c'est décidé, c'est dans la circulaire
09:24que nous avons signé avec Annie Gennevard et ça ne changera pas.
09:27– Ils resteront armés ?
09:28– Bien entendu. Ils resteront armés.
09:30Ce qu'on leur demande, c'est d'avoir un armement discret.
09:33On n'est pas obligé de mettre en avant son armement.
09:37Mais il est pour des raisons de sécurité des agents
09:39et pour des raisons dans le cadre de leur intervention,
09:43puisque c'est aussi la police de la chasse, donc par construction
09:46ils sont face à des personnes qui sont armées, ils doivent être armés.
09:50Nous avons eu historiquement des incidents, des agents
09:54qui ont été molestés et qui ont dû se défendre.
09:56Comme les policiers, ce sont des policiers les agents de l'OFB.
09:59Ensuite, deuxième chose, pourquoi certains agriculteurs
10:02se sentent démunis par rapport à certains contrôles ?
10:06– Ah oui, qu'envoyer un homme armé arriver sur votre exploitation…
10:09– Je vais essayer d'aller jusqu'au bout.
10:11Il y a des contrôles où vous pouvez vous retrouver en garde à vue,
10:17parce que c'est la procédure pénale.
10:19L'Office français de la biodiversité ne fait qu'appliquer la procédure pénale,
10:23alors que le droit français prévoit aussi une procédure administrative,
10:28c'est-à-dire qu'on n'est pas obligé d'en passer par la garde à vue.
10:31Et c'est là où on peut progresser.
10:33Et c'est ce que nous avons proposé avec Annie Gennevard pour dire,
10:36on peut faire, c'est comme lorsque vous vous garez mal sur une place.
10:40Faisons une sanction administrative qui est plus rapide et qui…
10:44– François Bayrou, tu es allé un peu vite en besogne.
10:46– Mais sans aller jusqu'au bout, je veux préciser une chose,
10:49c'est que les équipes du Premier ministre ont reçu très rapidement
10:53les syndicats de l'OFB et leur ont confirmé qu'évidemment,
10:57c'est une institution qui a vocation à rester
10:59et qu'évidemment, ils sont nécessaires à notre pays.
11:01– J'ai quelques questions, les ZFE, il y aura des aménagements ?
11:05Il y a déjà des aménagements, il y en aura d'autres ?
11:07– Bien sûr qu'il y a des aménagements.
11:09Alors là aussi, les ZFE, de quoi s'agit-il ?
11:11Il s'agit de lutter contre des décès précoces.
11:1448 000 Françaises et Français meurent chaque année à cause de la qualité de l'air.
11:20C'est l'équivalent de la ville d'Arras qui disparaît chaque année
11:23parce que la qualité de l'air est mauvaise.
11:26Et je peux vous dire que ce n'est pas ceux qui ont les moyens
11:29de se payer des maisons dans les quartiers qui sont isolés
11:32par rapport aux endroits où il y a le plus de circulation.
11:34– Ceux qui subissent les ZFE, ce ne sont pas non plus
11:36ceux qui ont les moyens d'habiter en centre-ville.
11:38– Deuxième chose, Jean-Jacques Bourdin, ce sont les collectivités locales
11:41qui définissent les ZFE.
11:43C'est dans leurs mains, c'est-à-dire qu'on ne leur impose pas les modalités.
11:47Elles peuvent définir les zones où on a des zones à faible émission
11:52et elles peuvent définir les dérogations qui sont possibles.
11:55– Les faiblesses de dérogation ?
11:57– En fait, il faut de la souplesse.
12:00Et je le redis, moi je suis à la disposition,
12:03mais comme mes collègues Juliette Méadel qui est très sensible
12:06notamment sur les quartiers politiques de la ville,
12:08c'est-à-dire que quand vous êtes en Seine-Saint-Denis,
12:10que vous avez une voiture critère 3 et que vous devez aller travailler,
12:13bien sûr qu'il faut trouver des solutions pour ces personnes.
12:17Et il n'y a aucun doute sur le fait que nous voulons trouver des solutions.
12:20Mais attention, c'est aussi au maire, c'est aussi au président d'agglomération
12:24de proportionner les mesures liées au ZFE.
12:28Ne mettons pas tout à la charge de l'État.
12:30– Le prix d'électricité baisse de 15% depuis le 1er février,
12:34on en a un peu parlé d'ailleurs.
12:36Grasso-RN, a dit hier Jordan Bardella, c'est Grasso-RN ?
12:39– Non, c'est complètement faux.
12:40Le prix de l'électricité baisse parce que le gouvernement a mené une politique
12:44qui a permis de relancer la production de l'électricité.
12:48Je rappelle qu'on produit nucléaire et renouvelable.
12:52On produit 30% d'électricité en plus.
12:54– Mais la baisse quand même tient à la meilleure disponibilité
12:57du parc nucléaire français.
12:59– Et qui l'a relancée ? Qui a travaillé ?
13:01– Et à la baisse du prix du gaz utilisé pour produire le courant électrique.
13:05– Oui, mais essentiellement à la relance de la production d'électricité en France,
13:10de la production nucléaire et le bon de la production d'électricité renouvelable.
13:15Nous consommons moins d'électricité que nous en produisons.
13:18Nous sommes le premier exportateur.
13:20Et ça, ça a un effet immédiat sur la baisse des prix.
13:22– Nous exportons en ce moment. Nous exportons beaucoup.
13:24– Nous exportons comme nous n'avons jamais exporté d'électricité au niveau européen.
13:28Oui, on a exporté près de 100 TWh l'année dernière.
13:31– Ça représente quoi ?
13:32– Ça représente à peu près 20% de notre production.
13:36Donc c'est gigantesque.
13:37Et on n'a jamais autant exporté d'électricité.
13:39– On exporte 20% de notre production.
13:40– Exactement.
13:41Et donc cette politique a eu un effet sur la baisse des prix.
13:45Et c'est aussi lié à la réforme du marché de l'électricité
13:47que j'ai portée au niveau européen contre les Allemands
13:50et sur lequel, avec le Président de la République, nous avons obtenu un succès.
13:54– En 2026, d'abord, est-ce qu'il y aura de nouvelles baisses cette année ?
13:58Des hausses ? Je ne sais pas.
14:00– Comme vous le savez, le prix de l'électricité, il est fixé,
14:03s'agissant du tarif réglementé, deux fois dans l'année.
14:05– Deux fois dans l'année, c'est pour ça que je vous pose la question.
14:07– Le 1er février et le 1er août.
14:09– Le 1er février, il repose sur toute la partie, comment dire,
14:14coûts de production de l'électricité.
14:17– Le 1er août.
14:18– Donc a priori, il n'y aura pas de nouvelles baisses de l'électricité.
14:20Rendez-vous en 2026.
14:22– Pas de nouvelles baisses le 1er août, pas de hausses non plus.
14:26– Alors vous avez des éléments techniques.
14:29Pardon, vous avez des éléments techniques,
14:32mais notre objectif est évidemment de ne pas avoir de nouvelles hausses.
14:35– Mais vous n'êtes pas sûr.
14:38– Et en 2026, les prix seront plafonnés ?
14:41– Alors, en 2026, là encore, je veux le dire,
14:44les prix de l'électricité aujourd'hui sont orientés dans la bonne direction.
14:47Ils sont orientés à la baisse, c'est ce que nous voyons en 2026, 2027, 2028.
14:53Je suis précautionneuse parce qu'on a tous vu que la guerre en Ukraine...
14:56– Je vous dis ça parce que les prix d'électricité nucléaire seront encadrés.
15:00– Alors, c'est un peu plus subtil que ça, mais...
15:03Jean-Jacques Bourdin, juste si je peux revenir sur un sujet.
15:06– Allez-y.
15:07– La guerre en Ukraine, personne ne l'avait vu venir.
15:10Et la guerre en Ukraine, elle a créé une crise majeure
15:13où on s'est retrouvés à produire moins d'électricité qu'on en consommait.
15:17Et ça, ça fait monter les prix.
15:19Je suis... Enfin, c'est mathématique.
15:21Donc, dans les 3 ans qui viennent, je ne peux pas vous dire,
15:26croix de bois, croix de fer, les prix ne vont pas augmenter.
15:28Mais ce que je peux vous dire aujourd'hui, c'est qu'avec ce qu'on a fait,
15:31et s'il n'y a pas d'événement aussi brutal que ce que l'on a vécu avec la guerre en Ukraine,
15:37les prix ont vocation à baisser.
15:39– À baisser. Bien. Je voulais vous parler de Nestlé,
15:42le scandale des eaux minérales en bouteilles.
15:45Le groupe Nestlé, je résume pour ceux qui ne sauraient pas.
15:48Le groupe Nestlé, c'est Vittel, Epar, Contrex, Perrier,
15:51a commercialisé pendant des années des bouteilles labellisées
15:54« eau de source » ou « eau minérale naturelle »,
15:56alors qu'elles avaient subi des traitements de purification,
15:59des traitements interdits.
16:01Les eaux étaient contaminées, les eaux de source,
16:03les consommateurs ne le savaient pas.
16:05L'État avait-il connaissance des pratiques illégales du groupe Nestlé ?
16:11– Alors, moi ce dossier je ne le connais pas dans son entièreté,
16:14mais je peux vous dire que j'ai été à l'origine des enquêtes
16:21que nous avons lancées lorsque Nestlé a souhaité prendre contact avec le gouvernement.
16:28– Fin de l'été 2021. – Voilà, donc fin de l'été 2021.
16:31– Nestlé sollicite une rencontre avec votre cabinet.
16:34– Exactement, mon cabinet les reçoit.
16:36Dans la foulée, il demande à la direction générale de la concurrence
16:39et de la consommation, de la répression des fautes, de lancer une enquête.
16:42Je rappelle qu'elle a un rôle de police en la matière,
16:45c'est la police judiciaire de la justice sur les sujets de loyauté commerciale,
16:54c'est-à-dire un mauvais étiquetage.
16:56Et deuxièmement, c'est moi qui ai exigé qu'on ait une enquête de l'IGAS,
17:01en plus sur le volet santé, considérant que le ministère de l'Industrie
17:05n'était pas compétent en matière d'impact de santé.
17:08Et ce sont ces deux enquêtes qui ont permis de comprendre
17:13exactement quelle était la nature des traitements.
17:16Donc je peux vous dire, je m'inscris en faux,
17:18sur le fait que nous avions connaissance avant ces enquêtes
17:24des traitements de Nestlé.
17:26C'est parce que nous avons pris ces enquêtes,
17:28c'est parce que nous avons mis la police sur le coup
17:31qu'on a pu progressivement faire la lumière
17:35sur la nature des traitements que faisait Nestlé.
17:38La direction générale de la santé a alerté à plusieurs reprises,
17:42a alerté l'exécutif sur l'illégalité des pratiques de Nestlé.
17:48Et l'autorisation d'exploitation et de conditionnement de l'eau
17:53n'a pas été suspendue.
17:55Alors Jean-Jacques Bourdin, la limite de mon savoir s'arrête en mai 2022.
18:00C'est-à-dire que je n'ai pas eu accès aux pièces...
18:03Vous ne savez pas si Nestlé a discuté avec Matignon ou l'Elysée sur...
18:07Exactement, parce que j'ai changé de portefeuille.
18:09Je suis devenue ministre de l'énergie en 2022.
18:12Et comme il s'agissait de sujets qui sont couverts
18:15par le secret des enquêtes, je n'ai jamais eu accès aux pièces du dossier.
18:20Je vous dirai la vérité, c'est-à-dire celle-là.
18:22J'ai lancé immédiatement des enquêtes.
18:24Et à partir de mai 2022, je ne suis pas en situation de vous informer
18:28parce que pour des raisons évidentes, je n'ai pas eu accès aux pièces du dossier.
18:31Vous ne savez pas s'il y a eu lobbying ou pas auprès de l'Elysée ou auprès de Matignon ?
18:33Je ne saurais pas vous répondre, vraiment.
18:34Vous ne saurez pas me répondre.
18:35C'est ce que vous direz à la commission d'enquête.
18:37Qui soit de vous en tête, vous répondrez d'ailleurs à cette demande.
18:40J'ai déjà répondu à la commission d'information qui avait été lancée.
18:45Je le ferai évidemment en disant tout ce que je sais sur cette affaire.
18:50Dites-moi, la commission européenne qui a payé des ONG pour pousser à l'adoption du pacte vert,
18:56vous étiez au courant de cela ou pas ?
18:59Absolument pas.
19:00Et je veux aussi dire une chose.
19:03La France, par exemple, s'est battue pour la reconnaissance du nucléaire
19:09par la commission européenne et par les textes européens.
19:13Je ne suis pas sûre que ce soit une mesure qui était très soutenue par certaines ONG.
19:18Mais ça ne nous a pas empêché d'avancer.
19:20Je ne sais pas ce qu'il s'est passé.
19:23Il y a encore une enquête qui est ouverte.
19:26Il faut qu'il y ait une enquête et il faut que les choses soient éclaircies.
19:29Pour corruption éventuelle.
19:31Ce que je peux vous dire, c'est que la France défend les intérêts de la France coûte que coûte,
19:40quelles que soient les pressions que peuvent exercer les uns et les autres
19:43au niveau des députés européens et au niveau de la commission.
19:46Pour moi, c'est un non-sujet.
19:48Lorsqu'on est un gouvernement, on doit défendre les intérêts de son pays.
19:51Et on y arrive parfaitement. Cette négociation l'a bien montré.
19:54Oui, Agnès Pannier-Runacher, puisque vous parlez de défense de la France et de l'Europe,
19:58on voit les offensives commerciales de M. Trump.
20:01Pour l'instant, je ne vois pas encore de vraie réponse européenne.
20:06Elle va arriver, cette réponse européenne ?
20:08Pour faire une réponse européenne, il faudrait avoir une menace matérielle.
20:12Et à ce stade, on n'a pas de menace matérielle.
20:15On a des propos flous. Je ne sais pas.
20:18On a des propos flous. On n'a pas de menace matérielle.
20:21Des propos flous.
20:24C'est-à-dire que le président Trump dit qu'à un moment, il va s'adresser à l'Europe
20:30et il n'a pas précisé quelle était sa pensée sur l'Europe.
20:35Donc on aura évidemment une réponse.
20:37Et moi, j'appelle le méveux qu'on ait une réponse forte.
20:39Dans un rapport de force, il faut être capable de tenir sa partie de...
20:43Ça veut dire qu'à droite douane, on fait de même.
20:46Vous savez, comme on l'a fait sur un certain nombre de dossiers,
20:49je pense notamment à des dossiers dans l'aéronautique,
20:51quand il y a eu des enquêtes sur Airbus, on a répondu par des enquêtes sur Boeing.
20:55Et à la fin, on gagne.
20:57Tiens, à propos d'avions, vous avez vu la protestation des petits aéroports de province,
21:02du monde de l'aéronautique, contre la taxation supplémentaire sur les billets d'avion.
21:08Que leur répondez-vous ?
21:10Ils disent que c'est une catastrophe pour notre secteur.
21:13Alors, je leur réponds deux choses.
21:14La première chose, c'est qu'ils ne peuvent nier que cette taxation,
21:17elle a été discutée, moi j'étais dans le gouvernement Barnier,
21:21qu'elle a été discutée avec l'ensemble des acteurs.
21:23Donc elle ne tombe pas du ciel.
21:25Et justement, on a pris en compte, par exemple, les déplacements vers la Corse
21:29ou les déplacements vers l'outre-mer qui ne sont pas pactés.
21:33Et la deuxième chose, c'est de dire de quoi s'agit-il.
21:37D'augmenter de quelques euros le prix en classe économie,
21:42et de quelques dizaines d'euros le prix en classe affaires.
21:45Et je pense que tous les Français qui n'utilisent pas l'avion aujourd'hui
21:49préfèrent que l'écologie en le fasse sur ceux qui ont les moyens de prendre un vol en classe affaires
21:56pour aller loin, parce que c'est de ça qu'il s'agit,
21:59plutôt qu'on augmente le prix du gaz ou le prix du carburant.
22:03— Le prix du gaz d'ailleurs, ça va donner quoi dans l'année qui vient ?
22:07— Le prix du gaz, c'est une très bonne question,
22:10parce que nous sommes totalement dépendants de notre fourniture vis-à-vis de l'international.
22:15— Et toujours de la Russie d'ailleurs.
22:17— Non, assez peu de la Russie en réalité.
22:19— Encore ? Mais encore ?
22:20— Non, Georges-Marie Bourdin, nous réceptionnons du gaz russe,
22:25mais c'est pour le renvoyer vers l'Allemagne.
22:27Nous, nous consommons très peu de gaz russe.
22:29En revanche, c'est une façon de redire que l'électricité, c'est nous qui produisons,
22:34et donc nous sommes capables d'en piloter le prix,
22:37beaucoup plus que le gaz et le pétrole, parce que nous sommes dépendants.
22:42Et c'est pour ça qu'il faut aussi entamer la transition écologique
22:45et la transition énergétique pour des raisons de pouvoir d'achat.
22:48Ce qu'on produit en France, on le maîtrise.
22:50Ce qu'on importe de l'extérieur à 99%, on subit.
22:55— Vous n'avez pas assez qu'on soit, dans certaines régions françaises,
22:57pollués par les émanations allemandes dues au charbon ?
23:02— C'est une très bonne question.
23:04— Mais oui, c'est une très bonne question, parce que ça franchit les frontières.
23:08— Tout à fait. Et je fais partie de ceux qui estiment
23:11qu'il faut aussi rappeler les conséquences de l'utilisation du charbon
23:15sur la santé des Françaises et des Français. On l'a dit.
23:19Et par ailleurs, vous savez que l'Allemagne a réduit 30% son utilisation du charbon l'année dernière.
23:25— Bien. Merci, Agnès Pannier-Runacher, d'être venue nous voir ce matin sur Antenne de Sud Radio.
23:30Il est 9 h.

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