• il y a 4 heures
Avec Renaud Beauchard, professeur associé à l'American University Washington College of Law à Washington, DC. Il est l'auteur de "L'assujettissement des nations. Controverses autour du règlement des différends entre États et investisseurs"(2017) et Grigor Puppinck, directeur de l'ECLJ

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##LE_FACE_A_FACE-2025-02-04##

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00:00...
00:07Eh bien, nous allons parler de quoi? Nous allons parler surtout avec quelqu'un que je suis très heureux d'accueillir.
00:14On a fait déjà des choses avec lui. C'est Renaud Bouchard. Bonjour Renaud Bouchard.
00:19Bonjour André Bercoff.
00:20Vous êtes avocat. Vous êtes franco-américain. Vous avez été professeur associé à l'American University Washington College of Law à Washington DC.
00:28D'ailleurs, vous vivez à Washington. Bien sûr, je vous ai rencontré la dernière fois que je suis allé. C'était en novembre dernier, très exactement.
00:38Et vous êtes de passage en France parce que vous avez votre famille aussi en France, une partie de votre famille.
00:43Et justement, je voudrais qu'on parle de cette espèce de... Je ne sais pas. Alors, les adversaires disent « tsunami », les autres disent « ouragan »,
00:53les troisièmes disent « ah non, non, c'est formidable ce qui se passe ». Ces 15 jours, ça avait commencé un peu avant, mais depuis l'intronisation du 20 janvier,
01:04nous sommes le 4 février. Ça fait pratiquement deux semaines et on a l'impression que ça fait quatre ans et demi avec les annonces et les mesures
01:14qui se succèdent non pas tous les jours, mais toutes les heures. Alors, comment c'est perçu aux États-Unis, Renaud Bouchard?
01:20Alors, pour être honnête, je suis en France depuis le 23 janvier. Donc, pour une fois, je ne peux pas vous donner des informations de première main,
01:31des observations de mon propre cru. Donc, je dois m'en remettre d'abord à ce que me dit mon épouse et ce que je peux consulter en lisant les médias américains
01:44et particulièrement les médias indépendants. Il ne faut surtout pas lire des journaux comme le « New York Times » ou le « Washington Post » et a fortiori.
01:52– Ah oui, vous ne les aimez pas. – Ah, surtout pas. Ce sont vraiment des médias de propagande. Donc, là, je suis à partir de quelques sources d'informations fiables
02:07que je consulte, mais c'est la panique. – Alors, c'est la panique chez qui ? Soyons précis.
02:14– D'abord, c'est la panique quand même dans l'administration fédérale. Vous avez quand même 2 millions de fonctionnaires fédéraux qui se sont vus proposer un départ négocié.
02:24– 2 millions ? – 2 millions.
02:26– Qui se sont déjà proposés un départ négocié ? – Exactement.
02:29– D'accord. – Vous avez des agences entières comme « USAID » qui sont fermées.
02:36Trump a commencé par virer Manu Militari, escorté par la police vers la sortie, les 56 fonctionnaires les plus haut gradés à « USAID ».
02:51Et puis finalement, il a fermé l'agence. Je rappelle quand même que « USAID », c'était pour l'année 2023, c'était un budget annuel de 73 milliards.
03:02– 73 milliards de dollars par an. – Milliards de dollars.
03:05– On va en parler de l'ASAID, justement, avec vous et avec Grégoire Pupin qui est en seconde partie.
03:11Mais je voudrais savoir, en fait, cette espèce... Mais comment a été perçu, y compris effectivement dans les médias et ailleurs,
03:18cette espèce d'avalanche quand même qu'il y a eu depuis 15 jours ? C'est-à-dire qu'il a fait quoi ?
03:23Il a fait pour couper un peu la route tout de suite, pour dire « Allez, on y va, on fait, on ferme ».
03:29– Parce que vous dites, 2 millions, il faut le faire, disons.
03:31– Disons qu'il a voulu ne pas reproduire les erreurs qu'il avait commises lors de son premier mandat.
03:38En fait, ce qu'il a fait, c'est rétablir, sur une bureaucratie qui est complètement hors de contrôle, un système de « common-hand control ».
03:47C'est-à-dire qu'en fait, il a fermé le gouvernement. Il a fait un « shutdown » du gouvernement.
03:53– Ah oui, Karimain, il a fermé le gouvernement.
03:54– C'est un « shutdown » du gouvernement. Donc il n'y a que les fonctions vitales qui continuent de fonctionner.
03:59Tout ce qui permet d'acheminer des chèques vis-à-vis des gens qui sont traités de la sécurité sociale, qui est la retraite.
04:12Mais pour le reste, il a fermé le gouvernement.
04:16Il a, en même temps, et là c'est très intéressant, parce qu'il a pris possession des organes les plus stratégiques
04:23au sein du gouvernement, via le DOJ.
04:26– Le DOJ, le…
04:29– Le « Department of Governance Efficiency ».
04:36– Voilà, « Département de l'Efficacité Gouvernementale ».
04:39– « Gouvernementale ».
04:40– Dirigé, piloté par son comparse Elon Musk.
04:43– Exactement. Et Elon Musk a pris possession, a envoyé des équipes de petits génies,
04:49il y a même des petits génies qui ont 17 ans, qui ont pris possession,
04:54qui sont installés à tous les étages de direction des centres stratégiques de toute l'administration américaine.
05:00Je pense particulièrement au « Office of Personnel and Management »,
05:04c'est toutes les ressources humaines de l'administration fédérale américaine.
05:08Et puis le système de paiement du « Department of Treasury ».
05:16– Du Trésor américain.
05:18– C'est le ministère des Finances quoi.
05:20– C'est le ministère des Finances, mais c'est tout ce qui permet de verser de l'argent public.
05:26– Tout ce qui est associations, tout, enfin…
05:30– Tout. Donc il a pris possession de tout ça.
05:33Et ce qui est très intéressant, c'est qu'il y a eu, notamment au « Department of Treasury »,
05:36il y a eu une révolte.
05:37D'abord le plus haut gradé du « Department of Treasury » a été convoqué
05:42pour qu'on lui a demandé de remettre les passwords, les mots de passe du système de paiement.
05:46Il a refusé.
05:48Et puis finalement, il a été viré, il a été éjecté.
05:54– Il les a donnés quand même ?
05:56– Alors, on ne sait pas du tout quel est le statut de ces mots de passe.
05:59Mais enfin, ce qui est quand même incroyable, c'est qu'on n'a pas…
06:02En principe, c'est comme en France, c'est une bureaucratie, une administration,
06:06c'est un système hiérarchique.
06:08– Bien sûr, oui.
06:09– Donc on ne lui a pas demandé quand même d'envoyer des centaines, des milliers,
06:15ou des dizaines de milliers de personnes vers des camps de la mort.
06:18On lui a simplement demandé de donner les clés du système de paiement,
06:21du système du trésor.
06:24Donc on n'est quand même pas devant un ordre illégal.
06:27Il est normal qu'une administration qui rend son fonction ait accès au système de paiement.
06:33Pourquoi ? Parce que tout ça dissimule des choses complètement inavouables,
06:36comme on est en train de s'en rendre compte avec ce qu'on entend sur USAID.
06:42La plupart des Américains pensaient qu'USAID était quelque chose
06:46qui distribuait des repas de cantine à des enfants rwandais.
06:49Et en fait, on s'aperçoit que ça finance des opérations clandestines
06:53dans un grand nombre de pays, que ça finance des organisations politiques.
06:58La dernière que j'ai vue, c'est par exemple en Pologne,
07:01Christika Policzyna, qui est le plus large réseau d'institutions
07:06et de militants progressistes en Europe centrale et de l'Est,
07:09et dont la mission est de construire une nouvelle infrastructure de gauche en Pologne.
07:14Et ce qui est le lendemain de la fermeture d'USAID,
07:20elle dit « mais nous n'avons plus de fonds pour fonctionner ».
07:22Personne ne savait que Christika Policzyna fonctionnait avec de l'argent américain.
07:28– Vous voulez dire qu'ils ont coupé le robinet du jour au lendemain,
07:30dans l'heure qui suit, partout.
07:32– C'était complètement inimaginable qu'une nouvelle administration puisse faire ça.
07:38– Alors Renaud Bouchard, ce que vous dites,
07:40c'est que la fameuse référence à l'état profond, au « deep state »
07:43qui comptait combattre cette fois-ci véritablement,
07:46il y a, ce qu'il n'a pas pu faire,
07:48ou il n'a pas fait en tout cas dans sa première mandature,
07:52Trump de 2016 à 2020, puis il y a eu après Biden,
07:56là il s'attaque vraiment au réacteur central.
08:00– Ah oui, encore une fois, je vous dis, c'est un peu,
08:02la comparaison de ce qui se passe avec cette administration Trump,
08:05c'est un peu comme si les États-Unis,
08:08et c'est l'impression qu'ont de nombreux américains, moi y compris,
08:12pensaient qu'ils étaient gouvernés par une administration coloniale,
08:16et que nous sommes dans une décolonisation,
08:19et les colonisés ont pris possession des centres stratégiques de l'administration.
08:24Alors là, ça se fait de manière tout à fait pacifique.
08:27C'est une alternance politique, donc une alternance dans les urnes,
08:32mais ce qui était inimaginable, ce qui ne s'est pas passé en 2016,
08:36c'est la prise de contrôle par l'administration entrante,
08:40l'administration de Trump à l'époque en 2016,
08:43qui s'était fait complètement dépasser
08:46par une bureaucratie entière qui avait fait sécession.
08:51Il a retenu la leçon cette fois-ci, dès les premiers jours,
08:57il prend contrôle complètement de cette administration fédérale,
09:02et il rétablit, encore une fois, ce que je disais,
09:05un système de « common hand control ».
09:07Et on est en train, alors là, on nettoie les écrus d'Ogias,
09:11on va avoir des révélations qui étaient inimaginables.
09:17Bon, rien que le fait que USAID, par exemple,
09:19ait participé au financement des recherches de gains de fonction
09:26sur les coronavirus à Wuhan,
09:31personne ne savait ça.
09:32– Mais est-ce que c'est sûr, ça c'est ce qu'a lancé Robert Kennedy Junior ?
09:36Est-ce que ce n'est pas du complotisme ?
09:43Est-ce que ce n'est pas des choses lancées comme ça ?
09:45C'est basé sur des faits réels, on est sûr de ça ?
09:47– Ah ça c'est basé sur des faits réels.
09:49Samantha Powers, qui était l'administrateur de USAID,
09:52qui était d'ailleurs l'ancienne ambassadrice de Barack Obama aux Nations Unies,
09:56a été auditionnée par le Congrès,
09:59et elle a reconnu tout ce qui lui était demandé.
10:06Vous avez aussi sur USAID, ce n'est pas tout,
10:10on apprend par exemple que USAID a fait que Lindsey Graham,
10:22le sénateur néoconservateur avéré
10:27et faucon de la politique étrangère américaine,
10:30était le directeur du International Republican Institute,
10:36qui est une entité à but non lucratif,
10:39et on apprend que c'était financé par USAID.
10:42Ce qui est très intéressant, c'est que Lindsey Graham
10:44était un des principaux opposants côté républicain
10:47à la nomination de Tulsi Gabbard.
10:48Le lendemain des révélations sur USAID,
10:52le lendemain de la fermeture de USAID,
10:55Lindsey Graham a apporté son soutien à la nomination de Tulsi Gabbard.
10:59– Dès qu'on les épingle quelque part, ils disent on va y aller, etc.
11:03C'est-à-dire, ce qui est extraordinaire,
11:05moi la question que je vous posais, vous dites 2 millions,
11:07mais il faut que, vous savez, vous avez parlé au départ,
11:102 millions de fonctionnaires fédéraux se sont vus dire c'est fini, virés, etc.
11:15Sauf qu'il faut les remplacer les 2 millions,
11:17enfin ils ne servaient pas tous à rien.
11:20– C'est la question que se posent un grand nombre d'Américains.
11:23Est-ce que l'administration fédérale américaine
11:27n'est pas une armée de bullshit jobs,
11:30pour reprendre l'expression de David Graeber.
11:32– Est-ce qu'ils servaient à quelque chose ou pas ?
11:34– En tout cas, moi je peux vous dire que j'ai été consultant d'USAID
11:37et du Millennium Challenge Corporation,
11:39qui sont une autre agence d'aide au développement américaine.
11:46Je peux vous dire que vous pouvez supprimer la totalité des projets
11:50d'USAID et de MCC, les pays qui reçoivent de l'aide
11:56ne s'en porteront pas moins bien.
11:59J'ai vu l'administration fédérale américaine
12:06est une administration autoréférentielle,
12:07alors une autre chose c'est que c'est aussi un énorme réservoir
12:12de fonctionnaires qui étaient payés à faire du D.I.
12:16– Diversité, équité et inclusion.
12:20– Ça a été une des premières mesures de train avec le décret présidentiel
12:24disant je mets à pied la totalité des personnes
12:29qui occupaient des fonctions dans des départements d'E.I.
12:31Mais ça concerne beaucoup de gens ces départements d'E.I.
12:35C'est plein, je ne connais pas les effectifs exacts des départements d'E.I.
12:40mais il y en a partout, à tel point d'ailleurs que même USAID
12:47était devenue essentiellement une agence d'évangélisation
12:54woke quand ce n'est pas de subversion de gouvernements étrangers.
12:58– En tout cas, ce n'est plus une purge, c'est beaucoup plus que ça.
13:01Effectivement, espérons que personne ne sera envoyé en camp de rééducation
13:05mais il y a quelque chose de très très profond que nous décrit Renaud Beauchamp,
13:10on va en parler aussi avec Grégoire Pupinck un peu plus tard.
13:14Après cette petite pause, restez avec nous,
13:16c'est absolument passionnant ce qui se passe et ça va réagir chez nous aussi.
13:21– Théo Bercoff dans tous ces états, midi 14h, André Bercoff.
13:25– Et nous sommes toujours avec Renaud Beauchamp et nous aurons bientôt Grégoire Pupinck
13:30pour parler de ce qui se passe, je ne sais pas si on appelle ça révolte ou révolution
13:34ou changement de paradigme, en tout cas de ce qui se passe avec Trump aux Etats-Unis
13:39et qui va évidemment nous concerner, on le sait, dans les mois à venir.
13:44Alors il y a quelque chose de très intéressant là, deux choses Renaud Beauchamp,
13:51ce qui s'est passé avec le Canada et avec le Mexique,
13:54donc utilisant les armes qu'on connaît, la guerre tarifaire, la guerre des impôts,
14:00la guerre des taxes effectivement, il dit voilà on va taxer le Canada
14:04parce que ce n'est pas possible avec les infiltrations et le fentanyl,
14:08on va taxer le Mexique parce que ce n'est plus possible
14:11de recevoir les narcotrafiquants comme il nous les envoie,
14:14et voilà on va le faire, et puis alors les autres réagissent,
14:17Trudeau il dit nous aussi nous allons faire en mesure des tensions,
14:20la présidente du Mexique la même chose, et puis patatrasse hier,
14:24et bien tous les deux disent oui nous avons une discussion,
14:28chacun d'entre eux, Trudeau et Jane Boehm avec le président Trump,
14:32ça a duré trois quarts d'heure, c'était franc et c'était très clair,
14:37et bien le Mexique annonce qu'ils vont déployer une armée mexicaine,
14:40c'est le cas de le dire, mais une vraie armée mexicaine aux frontières,
14:44du Mexique aux États-Unis, Trudeau dit oui nous sommes arrivés à un accord,
14:49est-ce que c'est ça vraiment la technique Trump, le deal,
14:52c'est-à-dire j'envoie mes trucs, je montre le rapport de force,
14:56et ensuite alors Trump du coup a dit oui nous retirons les sanctions
15:01en tout cas pour un mois, pour voir ce qui va se passer.
15:04– C'est dire en teuf de dire, c'est vraiment la méthode traditionnelle
15:08de Donald Trump, on négocie, on utilise des arguments massus,
15:15et puis on obtient des concessions,
15:18là en l'espèce les concessions qui étaient attendues de la part du Mexique
15:22et du Canada, qui je rappelle sont les partenaires commerciaux
15:26dans le cadre de l'accord de l'ALENA.
15:27– Oui, c'est les partenaires commerciaux privilégiés,
15:31donc là il s'agissait de régler un certain nombre de problèmes aux frontières,
15:38et notamment sur l'importation aux États-Unis de fentaniers.
15:43– C'est ça, opioïdes très dangereux.
15:46– Donc on impose des tarifs douaniers de 25%,
15:52et puis finalement Trudeau et la présidente mexicaine Calle,
15:56et puis on se retrouve avec une suspension des tarifs douaniers annoncés
16:02qui devaient rentrer en vigueur aujourd'hui.
16:04– C'est ça, absolument.
16:06– Donc ça c'est du Trump classique, il a fait le même coup avec la Colombie,
16:12en expulsant un certain nombre de migrants
16:16qui avaient eu des problèmes avec la justice américaine,
16:21et puis à mi-chemin, lorsque le vol de rapatriement de ces migrants était en l'air,
16:29le président colombien annonce qu'il n'accepte pas le retour des migrants,
16:36Trump lui dit, je vous mets 50% de tarifs.
16:39– Et du coup il a envoyé sa propre flottille, le président colombien.
16:43– C'est-à-dire que non seulement il a 50% de tarifs,
16:47mais il annonce aussi qu'il restreint les entrées à la frontière
16:52pour la totalité de la population colombienne.
16:54Qu'est-ce qui se passe ?
16:55Vous avez toute l'élite colombienne qui téléphone au président colombien en disant,
17:00et moi comment est-ce que je fais pour envoyer mon fils à Harvard ?
17:04Et immédiatement le président colombien recule.
17:08C'est du Trump dans le texte.
17:09– C'est très intéressant, alors justement sur l'Europe,
17:12Renaud Rouchard pour parler un peu de l'Europe,
17:14continuant, donc lundi il y a eu dirigeants de paiements de l'Union européenne,
17:19du Royaume-Uni aussi, et secrétaire général de l'OTAN
17:22se sont réunis lundi pour une réunion,
17:25rencontre exceptionnelle consacrée à la défense européenne.
17:27Et j'aimerais avoir aussi votre ressenti par rapport à ça,
17:31donc il y avait les patrons, tout ça, etc.
17:34Et vous avez vu que Donald Trump a eu un sonore, Julien, très important,
17:43regardez ce qu'il a dit sur l'Europe.
17:45Un journaliste lui a demandé, qu'est-ce que vous pensez de l'Europe ?
17:50Vous voyez, on n'a pas ce sonore.
17:53Bon ben écoutez, tant pis, alors simplement je vais le dire,
17:57et lui demander alors, à votre avis, qu'est-ce que vous allez faire avec l'Europe ?
18:03Est-ce que vous allez faire des sanctions tarifaires et autres ?
18:07Et Trump lui dit, vous voulez la réponse politique ou vous voulez la réponse réelle ?
18:12Intéressant déjà.
18:13Le journaliste lui dit, moi je veux la réponse réelle.
18:15Et il dit, ben oui, oui on va le faire.
18:17Donc effectivement, il parle de plus en plus de sanctions,
18:20c'est pas 5% ou 10%, ce n'est pas...
18:23Et vous vous rappelez qu'il disait,
18:25nous avons quelque chose qui s'appelle annoncer entre nous,
18:27parlons de l'Europe,
18:28pourquoi payons-nous des milliards de dollars de plus que l'Europe ?
18:31Avant même son entrée en fonction, il a dit, l'OTAN,
18:35si vous voulez continuer l'OTAN et qu'on vous protège,
18:38il faut payer, il faut payer beaucoup plus que vous ne payez,
18:40au moins 5% de votre PIB, etc.
18:43Il va y avoir quoi sur l'Europe à votre avis ?
18:45Il va y avoir aussi une offensive trumpienne comme on l'a vu ailleurs ?
18:48Bien sûr.
18:49De toute façon, Trump avait annoncé,
18:52dans le cadre de la campagne électorale,
18:55qu'il envisageait d'imposer des tarifs
18:58pour supprimer l'impôt sur le revenu aux Etats-Unis.
19:01Je rappelle que c'était le fonctionnement du gouvernement
19:07qui, avant 1913, était entièrement financé par des tarifs douaniers.
19:12Il n'y avait pas d'impôt sur le revenu fédéral avant 1913.
19:17En fait, 1913-1914 se créent à la fois l'impôt sur le revenu fédéral
19:21avec le département de l'ARS, Internal Revenue Service,
19:25et la Federal Central Bank.
19:30Nous vivons avec des institutions économiques
19:36comme les banques centrales qui sont relativement récentes.
19:40Les tarifs douaniers pour faire fonctionner le gouvernement,
19:44c'est un retour à des fondamentaux économiques
19:47qui existaient dans la première partie de l'histoire des Etats-Unis,
19:51qui était une stratégie alestonienne.
19:53Reste à savoir s'ils seront efficaces
19:54et s'ils peuvent arriver à supprimer l'impôt sur le revenu.
19:57Ça me paraît quand même énorme.
19:58Je crois que maintenant, on est vraiment dans le domaine de l'extraordinaire.
20:04Tout ça a été prévisible.
20:09Maintenant, ça fait aussi partie d'un très grand plan d'ensemble
20:15qui est la signification profonde de l'élection de Donald Trump.
20:19C'est une concentration sur le homeland, sur la patrie,
20:25sur le territoire américain,
20:27au détriment de l'expansion illimitée de l'Empire américain.
20:30C'est là-dessus, c'était encore une fois extrêmement clair.
20:33– Venez vous installer, il l'a même dit à Bernard Arnault,
20:35venez vous installer aux Etats-Unis,
20:37faites vos entreprises aux Etats-Unis, etc.
20:39Et on voit bien que l'Europe est mise face à ses responsabilités là-dedans.
20:43– Oui, et d'ailleurs sur l'économie,
20:45c'était un petit peu, je dirais que les tarifs douaniers
20:49ont pour but d'avoir un petit peu le même effet qu'ont eu,
20:52à titre pervers, les sanctions contre la Russie
20:57qui a permis en fait à la Russie
21:00de rapatrier la totalité de ses entreprises en Russie.
21:05L'idée c'est quand même de rapatrier la production…
21:07– Et ça a servi les Russes comme on sait
21:09et comme on voulait nous mettre à genoux, l'économie russe, enfin nous,
21:13notre cher ministre de l'économie Bruno Le Maire,
21:16on a vu les résultats.
21:17On va continuer d'en parler avec Renaud Bochar,
21:20on va continuer de parler de l'USAID
21:21et avec Grégoire Peupique,
21:24directeur du Centre européen pour le droit et la justice.
21:26C'est absolument fascinant ce qui se passe
21:29et encore une fois, ça nous concerne.
21:31♪♪♪
21:34Sud Radio Bercoff, dans tous ses états,
21:36midi 14h, André Bercoff.
21:39– Alors on parlait du tsunami Trump-Musk, de l'ouragan,
21:43de ceux qui disent c'est pas possible, c'est terrifiant,
21:45il détruit l'Amérique et d'autres qui disent non, non, non,
21:48il est en train de la reconstruire.
21:50En attendant, on va parler justement de cette USAID.
21:55Alors voici ce que disait Mike Pence là-dessus,
21:58il disait, l'USAID n'est pas une organisation d'aide,
22:02l'USAID signifie Agence américaine
22:05pour le développement international.
22:07Elle développe toutes les organisations militantes
22:09dans les pays étrangers que le département d'État
22:11met en place pour gagner en influence.
22:13L'USAID a été créé pour être un centre
22:17qui organise toutes les différentes opérations
22:19d'intestines à étrangers,
22:20c'est toujours l'essayiste Mike Pence qui parle.
22:23Son budget est de 50 milliards de dollars annuels,
22:27l'ensemble de la communauté du renseignement
22:28ne dispose que de 72 milliards de dollars,
22:31et il termine, c'est plus que la CIA et le département d'État,
22:35donc dit-il, c'est plus que le budget de la CIA
22:38et du département d'État,
22:39c'est à l'acteur qui vient en aide au Pentagone,
22:41au département d'État et à la communauté du renseignement.
22:44Grégoire Puppin, bonjour.
22:46– Oui, bonjour.
22:47– Bonjour, alors vous êtes, je rappelle,
22:50vous êtes directeur du Centre européen pour le droit et la justice
22:52et vous a déjà reçu et toujours avec plaisir.
22:55Alors est-ce que vous êtes d'accord avec cette définition
23:00ou cette description de l'USAID de Mike Pence ?
23:04– Oui, bonjour, je suis parfaitement d'accord.
23:08USAID est une organisation, est une agence des États-Unis
23:14fondée dans les années 60 pour servir de levier d'influence
23:19dans le monde entier à la politique américaine
23:23au moyen du dollar, au moyen du financement de projets,
23:27de programmes officiellement d'aide.
23:29Mais il faut bien comprendre que l'aide est toujours conditionnée,
23:34ce n'est jamais une aide gratuite.
23:35Les États-Unis, donc depuis les années 60,
23:38sont engagés dans cette démarche d'influence.
23:41Officiellement, bien sûr, c'est pour aider au développement des pays,
23:45pour aider à leur stabilisation.
23:47À l'époque, pendant la guerre froide,
23:48c'était pour contrer l'influence communiste,
23:50en particulier dans les pays en voie de développement.
23:54Mais toujours une aide conditionnée à l'adoption de politiques nationales.
23:59Ça veut dire, on vous donne tant de milliards,
24:01tant de dizaines de millions à tel gouvernement,
24:04à condition que vous fassiez ceci ou cela.
24:07– Vous voulez dire qu'ils posaient leurs conditions déjà ?
24:11– Toujours, l'agence pose ses conditions
24:14et selon les époques, les conditions évoluent.
24:17Ça veut dire que dans les années 60,
24:19c'était beaucoup des conditions relatives au contrôle démographique,
24:22limiter les naissances au Nigeria, au Pakistan, etc., au Pérou.
24:27Et aujourd'hui, les conditions sont plutôt relatives
24:30à la promotion du féminisme, à la promotion de la culture woke,
24:36les questions de la qualité, LGBT, etc.
24:38Donc, les priorités de la politique américaine
24:42en termes d'influence culturelle évoluent,
24:45mais le moyen reste le même,
24:46le conditionnement de l'aide au développement à l'adoption de politiques.
24:51Mais on peut dire que les USA ne sont pas les seuls à faire ça,
24:54l'Union Européenne… – Oui, bien sûr, le fait aussi, bien sûr.
24:57Mais alors justement, vous dites ça, Grégoire Pupic,
25:00et je ferai évidemment intervenir aussi Renaud Bouchard,
25:03qu'on l'a fait, mais quand par exemple, Robert Kennedy Junior dit,
25:10qui n'est pas encore ministre de la Santé, on verra s'il le devient,
25:14dit « Oui, mais écoutez, ça a servi aux opérations de Maïdan en 2014
25:20pour déstabiliser le régime à l'époque ukrainien en place
25:24avec l'aide de la CIA.
25:25Et il dit que USAID a joué un rôle central, dit-il là-dessus.
25:30Quand Elon Musk dit « Oui, on est en train de regarder
25:35tout ce qu'a fait l'USAID », l'USAID a participé d'une certaine manière,
25:41je ne dis pas de manière active ou de manière plus feutrée ou cachée,
25:46à la construction de Biolab en Ukraine et aussi aux essais
25:53au laboratoire de Wuhan dès 2019 du Covid-Sars-Virus.
25:58Est-ce qu'ils ne vont pas un peu loin, ça, quand même ?
26:01– Pas du tout.
26:03Non, je pense que c'est parfaitement crédible.
26:05Il faut comprendre que USAID n'agit pas seul.
26:10C'est un budget considérable.
26:11USAID est le bras officiellement d'aide humanitaire
26:16de l'action politique extérieure américaine, en particulier de la CIA.
26:21Et c'est une action politique qui demeure à travers et par-delà
26:26les alternances démocrates-républicaines aux États-Unis.
26:29C'est ce qu'on appelle généralement l'état profond, le « deep state »,
26:33c'est-à-dire la continuité de la politique étrangère américaine
26:35pour la défense des intérêts américains.
26:37Donc oui, USAID sert à mettre en œuvre cette politique
26:41sous couvert d'aides aux développements.
26:44Et ensuite, USAID elle-même agit sous couvert de fondations et d'ONG.
26:51À la fin, vous avez sur le terrain des ONG officiellement privées
26:57dont les États-Unis ne sont pas responsables,
27:00mais qui agissent en fait avec l'argent de USAID,
27:03qui lui-même agit avec l'argent du gouvernement,
27:06qui lui-même agit avec l'argent du contribuable.
27:09Voilà. Et donc vous avez en fait une double couverture.
27:13Et à la fin, c'est une simple officiellement ONG
27:16qui sur le terrain agit pour mettre en œuvre la politique étrangère américaine.
27:21Et ils font ça évidemment en Europe centrale,
27:24de façon très importante, en Ukraine.
27:27Mais aujourd'hui, on peut dire aussi que l'un des terrains d'action
27:30importants de cette politique, c'est les Balkans.
27:35La Macédoine, l'Albanie,
27:37qui sont un nouveau terrain stratégique important pour l'avenir de l'Europe.
27:41L'idée étant maintenant de faire basculer les Balkans
27:44définitivement dans le camp occidental.
27:47Parce que certains pays des Balkans aussi,
27:49entre l'influence russe et puis les Russes.
27:52– Oui, mais alors Grégoire Pupin, juste question,
27:54je poserai la même question à Renaud Bouchard.
27:56Mais si la politique était à changer,
27:58comment vous expliquez que pour la première fois quand même,
28:02là, l'actuel pouvoir en place,
28:04mais il démolit complètement et il dit tout
28:06sur ce que vous êtes en train d'expliquer,
28:07ce qu'on parlait aussi avec Renaud Bouchard.
28:10Il est en train de dire voilà ce que fait l'OSAD.
28:13Si on en parle aujourd'hui,
28:14c'est que tout est en train d'être mis sur le tapis.
28:17Alors normalement, ce qu'il défend de la politique américaine à l'étranger,
28:22ce n'est pas ce qu'il devrait faire en premier,
28:24si on était dans le cynisme continu.
28:28– Il faut comprendre que l'OSAD, c'est une action,
28:32c'est le Deep State, c'est une action idéologique dans la durée,
28:37qui a pendant des décennies financé à dizaines de millions de dollars
28:42des programmes de contrôle démographique, de stérilisation forcée,
28:46y compris par exemple au Pérou,
28:47314 000 femmes péruviennes stérilisées dans les années 90
28:51avec l'argent de l'OSAD.
28:54Stérilisation même en Tunisie,
28:56mise en œuvre par un médecin français, le docteur Pierre Simon.
29:02Au Vietnam, voilà, donc une politique d'influence,
29:05d'abord démographique, maintenant culturelle,
29:07c'est toujours lié,
29:08et que ce soit Trump ou Musk, ils n'aiment pas ce wokisme.
29:12– Oui, ils sont même violemment contre, ils sont violemment contre.
29:15– Et ils ont face à eux un nid de…
29:18c'est le levier, c'est l'instrument,
29:20c'est l'une des armes principales américaines,
29:22quand même 40 milliards par an,
29:25c'est 40 000 millions de dollars,
29:2840 000 millions de dollars à la main,
29:32que vous pouvez utiliser à travers le monde librement
29:35pour exercer une influence idéologique.
29:37C'est-à-dire, vous dites aux pays africains,
29:39vous faites, on vous donne 5 millions pour faire ceci,
29:42à condition que vous acceptiez telle politique.
29:44Et ça, clairement, Trump et Musk sont contre
29:50cette forme de colonialisme idéologique,
29:52contre pour leur propre pays,
29:54et ils pensent en plus que c'est une perte d'argent.
29:56Il faut se souvenir que, lors du précédent mandat de Trump,
29:59déjà, il s'était heurté à la CIA.
30:01Il avait essayé de mettre certains de ses hommes au pouvoir,
30:05à la direction de la CIA,
30:06et pour lui, la CIA était vraiment une poche de résistance à sa politique.
30:11– Et même une poche de déstabilisation,
30:13puisqu'ils ont tout fait, on le sait,
30:15avec la soi-disant collusion russe,
30:17avec l'FBI et autres, pour l'impicher aux États-Unis,
30:25enfin, le destituer.
30:26Renaud Bochar, au fond,
30:28est-ce que ce que dit Gregor Peping,
30:32est-ce qu'on voit,
30:33est-ce que donc c'est une véritable rupture,
30:35quand même une rupture, je dirais, presque qualitative,
30:41et plus que ça,
30:41avec la politique depuis des décennies des USA ?
30:46– Oui, de toute façon, disons que là,
30:50on révèle des choses qu'un certain nombre d'initiés savaient quand même.
30:54Mais on va véritablement avoir une transparence complète
31:01sur les activités,
31:02sur d'abord qui, ce qui est payé,
31:07ce qui est versé, et ensuite à qui.
31:10– Oui, à tel ou tel État, tel ou tel ONG, tel ou tel, etc.
31:14Donc, vous allez avoir la lumière complète
31:17sur tous les agissements de USAID.
31:21Il faut quand même savoir en même temps
31:22qu'USAID a quand même toujours été une entreprise idéologique.
31:25D'abord, c'est une agence fédérale qui a été créée en 1961
31:29sous l'administration de JFK.
31:33Ça a toujours eu des buts quand même d'ingénierie sociale.
31:38Un des inspirateurs de USAID,
31:41c'était le sociologue américain Talcott Parsons,
31:43c'était quand même déjà avec,
31:46notamment sur la sociologie, sur la famille,
31:50sur la santé reproductive.
31:52Mais vous avez eu quelque chose qui s'est développé
31:56de manière plus récente,
31:58dans le cadre de cette nouvelle guerre froide
32:00et dans le cadre de cette fameuse guerre contre la désinformation,
32:04qui est en fait une guerre informationnelle
32:06et qui est un affrontement de propagande occidentale et non-occidentale.
32:12Il y a eu une extrême concentration de moyens d'influence politique
32:17et de subversion de régime,
32:18et particulièrement en Europe centrale et en Europe de l'Est,
32:21qui sont devenus le nouveau point chaud de la planète.
32:24On va en parler tout de suite et je crois que nous avons un appel.
32:27Un appel de Philippe de Narbonne.
32:29Bonjour Philippe.
32:31Oui, bonjour Philippe de Narbonne.
32:33Je voulais revenir un petit peu sur les propositions de Trump
32:39de supprimer les impôts.
32:43Mais bien sûr, comment dire,
32:45il y a une autre façon de faire et Trump a été élu pour ça et il va le faire.
32:51Comment dire, regarder ce qui se passe en Argentine avec le...
32:57Fabien Millei, oui.
32:59Voilà, avec des résultats faramineux.
33:04Et en arrêter à vouloir, comment dire,
33:13affaiblir le peuple pour enrichir une oligarchie qui se,
33:18comment dire, qui se gavait de l'état profond.
33:24Moi je suis très content, et ça on ne l'entend pas assez sur les ondes à la télévision,
33:30que beaucoup, je pense, sommes contents que Trump,
33:34comment dire, veuille changer les choses.
33:36Comment dire, car effectivement, au final, l'important c'est le peuple et non pas l'oligarchie.
33:43Certes, et écoutez, on va, en tout cas, ça c'est sûr,
33:47et on va voir qui va défendre le peuple et qui défend l'oligarchie en France aussi.
33:51Parce que beaucoup de choses à dire là-dessus.
33:53Je voulais simplement revenir le porte-parole de Trump,
33:56comment elle s'appelle, Kathleen Fenwick, je crois, je ne sais plus, pardon ?
34:00– Livet.
34:02– Oui, Livet, voilà.
34:03Elle a dit ceci par rapport des priorités de l'USAID,
34:07on en parlait de l'USAID.
34:09Elle donne des exemples, petits exemples.
34:121,5 million de dollars pour faire progresser, là, effectivement,
34:16equity, inclusion, etc., diversity sur les lieux de travail ou en Serbie.
34:2332 000 dollars pour une bande dessinée transgenre ou au Pérou, par exemple.
34:29C'est quand même très intéressant et elle donne comme ça un certain nombre d'exemples
34:33qui sont assez hallucinants.
34:35Alors, vous allez me dire, ça n'a rien à faire avec les milliards,
34:38mais il y a quand même eu une espèce de...
34:42Et si vous voulez, Grégoire Pupic, encore une fois,
34:45il y a quelque chose qui se passe quand même,
34:47qui, à ma connaissance, ne s'est pas passé aux États-Unis,
34:52je ne parle pas de l'Europe,
34:53depuis la fondation de l'AIDI dans les années 60, etc.
35:00C'est-à-dire qu'en fait, le bras armé, en tout cas tel qu'il existait,
35:05il y aura peut-être un autre bras armé,
35:07mais celui-là est en train de se faire sectionner sérieusement.
35:12– Oui, je pense qu'effectivement, c'est une révolution importante.
35:15C'est un changement brutal, comme sait le faire Donald Trump.
35:19C'est aussi une décision, je pense, nécessaire
35:22de mettre un grand coup de pied dans la fourmilière,
35:24d'arrêter la machine et de dire maintenant,
35:27on va regarder clairement ce que cette agence a fait
35:30avec tous ces milliards et surtout son néocolonialisme,
35:33son interventionnisme idéologique et aussi géopolitique
35:37dans les pays, en particulier d'Europe de l'Est.
35:40Donc, c'est une décision importante.
35:41Reagan, déjà, avait pris à l'époque quelques décisions de ce genre
35:46en décidant d'arrêter, justement, les financements
35:49sur le contrôle démographique dans le reste du monde
35:52et en révélant au public des documents confidentiels,
35:56notamment le rapport Kissinger sur le contrôle démographique
35:59et l'engagement de la politique américaine en ce sens.
36:01Donc, il y a eu à l'époque de Reagan ce précédent de mise à jour
36:05de politiques vraiment, je dirais, scandaleuses
36:08et qui ont beaucoup choqué l'opinion américaine.
36:10Et maintenant, on arrive à une nouvelle étape avec Trump
36:14où il va y avoir une nouvelle révélation
36:16Évidemment, on s'attend à beaucoup de choses concernant le Covid.
36:20Ça va être intéressant pendant les prochaines semaines
36:24de suivre cela de près.
36:25USAID, vous m'avez posé la question,
36:27est-ce que USAID a pu financer des laboratoires en Chine ou ailleurs ?
36:31Moi, ce que je peux dire, c'est que sur la base de nos recherches,
36:33on a vu que USAID a justement financé
36:36énormément de programmes de recherche en général,
36:39y compris des programmes de recherche réalisés en lien avec l'OMS,
36:44toujours sur les questions de contrôle démographique,
36:46notamment des vaccins stérilisants.
36:49Les vaccins stérilisants,
36:50recherches pour les vaccins stérilisants réalisées
36:52dans le cadre du programme de population humaine abrité par l'OMS
36:56et financées largement par des fondations privées
36:58du genre Warren Buffett, Gates et USAID.
37:02Donc, il y a des recherches en termes d'instruments
37:07de régulation démographique qui ont été financées par USAID,
37:11entre autres, donc je ne serais pas étonné
37:14qu'il y ait eu d'autres recherches, évidemment.
37:15Bien sûr, écoutez, en tout cas, à mon avis, tel que c'est parti,
37:18tout ça va être révélé, dit et exposé et on verra la suite.
37:23On en parle tout de suite avec Renaud Bauchard
37:25et vous-même, Grégoire Plupinck,
37:26après cette petite pause, tout de suite.
37:29Sud Radio Bercoff, dans tous ses états,
37:34midi 14h, André Bercoff.
37:36Et nous continuons de parler effectivement
37:38de ce qui se passe aux USA après 15 jours de Trump et Musk,
37:42pour ne parler que d'eux.
37:43Et on parle surtout de ce scandale planétaire de l'USAID.
37:47Donc, nous sommes avec Renaud Bauchard,
37:49qui est ancien professeur associé à l'American University
37:51Washington College of Law à Washington.
37:53Il est franco-américain, il vit à Washington.
37:56Et il est l'auteur de « L'assujettissement des nations controverses
38:00autour du règlement des différents traitats investisseurs ».
38:02Et nous sommes avec Grégoire Plupinck,
38:04directeur du Centre européen pour le droit et la justice.
38:08Et nous parlons de cette USAID,
38:10qui, je le rappelle, plus de 40 milliards de dollars en 2023.
38:14Ça continue aussi.
38:15Il est dans plus de 100 pays où il a dépensé,
38:18tout en maintenant des bureaux dans le monde entier
38:20et 10 000 membres du personnel, la fameuse USAID.
38:24Mais Renaud Bauchard, moi je voudrais peut-être,
38:26et je poserai aussi la question à Grégoire Plupinck,
38:29et maintenant et surtout demain.
38:32Parce que, bon, très bien,
38:33alors il a fait cette espèce de tir en rafale
38:37depuis pratiquement avec une mesure par heure
38:40dans tous les domaines, depuis 15 jours.
38:43Mais il ne peut pas y avoir de réaction.
38:45Comment vous voyez, sans jouer aux marques de café,
38:48sans jouer aux voyants, l'avenir ?
38:50Est-ce que, franchement, cet état profond
38:52ne va pas disparaître comme ça, comme une termitière ?
38:57Qu'est-ce qui peut se passer ?
38:58Comment ça va se passer dans les mois à venir, disons ?
39:00Comment on peut envisager les choses ?
39:04– Il y aura des tentatives de réaction,
39:06et on a déjà annoncé un certain nombre de stratégies juridiques,
39:09d'actions en justice, mais il semble,
39:12c'est ça qui était assez étonnant,
39:14il y avait un article du New York Times, justement,
39:16qui consultait un certain nombre de juristes,
39:19notamment sur les licenciements,
39:24sur la fermeture de USAID particulièrement,
39:27et les licenciements à USAID
39:29dans le cadre de la politique étrangère,
39:31et en fait, tous les juristes semblaient dire,
39:34mais en fait, l'exécutif semble avoir un droit
39:38de licenciement à volonté sur son administration,
39:44donc il semblerait que pour ce qui est des recours juridiques,
39:48pour l'instant, ils n'ont pas la solution.
39:50Il est clair que pour l'instant,
39:51il y a un grand nombre de membres,
39:56de démocrates ou de progressistes,
39:58et a fortiori de fonctionnaires fédéraux,
39:59sont assez tétanisés par ce qui est en train de se passer.
40:02Ça, ça fait partie de la stratégie.
40:05Donc pour l'instant, on dirait qu'ils sont assez à tône.
40:10Maintenant, alors on a vu aussi,
40:13alors c'est ça dans le domaine du renseignement,
40:15c'était tout à fait étonnant,
40:17il y a eu une interview de John Brennan,
40:19qui est un ancien directeur de la CIA,
40:22lequel s'est vu privé de son security clearance,
40:27de sa protection du secret,
40:31ainsi que 51 autres hauts dignitaires
40:35des agences de renseignement,
40:37dont James Clapper et Michael Hayden,
40:40qui sont l'équivalent de John Brennan.
40:44– Qui avaient eux corroboré la thèse du complot russe,
40:48enfin de Poutine, marionnette des Russes.
40:50– Et notamment la thèse d'un complot russe
40:54dans l'affaire de l'ordinateur portable de Hunter Biden.
40:57Ils sont tétanisés.
40:59Brennan, l'autre jour, était vraiment terrorisé.
41:02On va avoir des révélations sur ce que font
41:05les agences de renseignement et sur les opérations,
41:08notamment de répression des opposants politiques,
41:10menées par les agences de renseignement.
41:14On appelle ça la weaponisation of the US government.
41:18– La weaponisation de la justice,
41:21la justice comme arme utilisée contre les opposants.
41:25Grégoire Pupinck, vous, nous arrivons en fin d'émission,
41:29on pourrait en parler pendant des heures, c'est vrai.
41:32Comment vous voyez demain, et juste un mot,
41:34comment vous voyez ce qui se passe là,
41:37les répercussions sur l'Europe ?
41:41– L'Europe va prendre le relais d'une partie de l'influence américaine.
41:45Lorsque Trump, précédemment, avait arrêté de financer
41:50un certain nombre d'organisations, s'était déjà retiré de l'OMS,
41:53l'Union Européenne avait pris le relais des pays scandinaves,
41:56avait commencé à financer ce que les USA ne finançaient plus.
42:02Donc il va y avoir une continuation de l'engagement financier
42:08important néolibéral par l'Europe.
42:10Il y a aussi toutes les fondations américaines qui continuent à exister.
42:14On parlait de l'Open Society qui…
42:17– Le Soros, oui.
42:19– … de la Fondation Ford qui a 16 milliards de dollars de capital,
42:24Gates qui en a 70, Warren Buffett qui en a donné 36.
42:30Donc il y a encore tout cet appareil, tout cet ensemble de fondations privées
42:35qui continuent à exister, qui vont continuer à fonctionner,
42:38à exercer leur influence, mais elles n'auront plus,
42:41en tout cas autant qu'avant, le soutien de l'administration américaine
42:45pour une partie de leurs activités lorsque ça relève d'aspects idéologiques
42:50ou en tout cas d'aspects qui sont estimés aujourd'hui
42:53comme ne correspondant pas aux intérêts américains.
42:56Donc il va y avoir un recentrage, d'abord une réduction des dépenses publiques
43:02et ensuite un recentrage des investissements américains à l'étranger
43:07pour les aligner davantage sur ce que Trump estime être les intérêts américains.
43:13– Eh bien écoutez, nous allons suivre tout cela, merci à vous,
43:17merci Renaud Bauchard et merci Grégoire Peupinck,
43:20mais on va continuer évidemment dans les semaines et mois à venir d'en parler
43:24parce que le jeu de dominos a commencé, il ne va pas s'arrêter là,
43:29on ne va pas user trop de métaphores,
43:30mais les pavés vont se faire assez nombreux dans les marigots
43:34et il faut être assez suivi, merci.
43:38– Et si vous désirez réécouter des podcasts de cette émission en particulier,
43:42rendez-vous sur Youtube, Spotify, le site internet de Sud Radio
43:45et n'hésitez pas à vous abonner au compte d'André Bercoff,
43:47allez sur X et sur Instagram par exemple pour suivre les annonces d'invités,
43:52quelques sondages de l'interaction, donnez vos avis,
43:54vous pouvez participer aussi par téléphone toujours et sur les réseaux sociaux.

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