« On voit bien que la taille des poissons diminue, qu’il y en a moins. Ça c’est un constat qu’aujourd’hui, personne ne peut contester. » Gwen dénonce les impacts négatifs de la pêche industrielle et milite pour « une petite pêche » durable. 🐟⛵️
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00:00Putain de ouf là !
00:04Ils n'ont pas le coup de rester ici non plus.
00:06En plus il n'y a pas un poisson.
00:07On essaye de représenter et on milite pour une pêche durable,
00:10pour une pêche du bar, pour que des jeunes comme Tom ou Quentin,
00:13mon autre matelot fut une époque,
00:15puissent continuer à vivre de ce métier qui est formidable.
00:18Allez, allez, allez !
00:20Ça c'est Oslo, c'est la mascotte du bateau.
00:23Il est tout le temps, tout le temps avec nous.
00:26Il est tombé à l'eau une fois.
00:27Je préfère lui mettre un gilet,
00:28comme ça s'il tombe et que je ne fais pas attention,
00:30j'ai une chance de le récupérer parce qu'il nage pas très très bien.
00:33Oh putain !
00:35Je crois qu'on a la palanque dans l'hélice.
00:37Là c'est ce qu'on appelle la pêche à la palanque.
00:40Chaque ligne la fait 200 hamsons.
00:42C'est une pêche où on a un contact direct avec le poisson.
00:45Nous quand le poisson arrive, nous si c'est des gros,
00:48on les sent venir d'assez loin,
00:50il y a quelque chose qui se passe quoi.
00:52Au printemps c'est encore plus facile pour nous
00:54parce qu'on pêche à la canne à pêche, on les pêche un par un.
00:56Notre association s'arrête pendant la période de reproduction.
00:59C'est sûr qu'on peut estimer que c'est sûrement
01:01une des pêches les plus durables qu'on puisse imaginer.
01:04Tu me dis quand elle s'écarte.
01:06C'est bon ?
01:07Tom c'est un jeune homme qui a commencé avec moi,
01:09maintenant ça doit faire 3-4 ans.
01:11Et Tom pêche tout seul les 3 quarts de l'année.
01:14Il n'y a qu'à cette époque-ci où je lui donne un coup de main
01:16parce qu'il n'a pas acquis assez d'expérience.
01:18Et en plus c'est une pêche un peu compliquée, vous avez pu voir.
01:21Au filon on est dans la merde.
01:24Là par exemple aujourd'hui on a cassé des lignes,
01:26on a perdu un morceau.
01:28La houle s'est levée depuis hier.
01:30Il y a un endroit où on a été obligé de couper la ligne,
01:32faire le tour des cailloux, aller la chercher de l'autre côté.
01:34C'est quelque chose qui s'apprend et qu'il faut absolument transmettre.
01:37Ce n'est pas tout de faire donner des subventions
01:39pour des bateaux neufs et tout ça.
01:41Mais s'il n'y a personne à mettre sur les bateaux,
01:43ça ne sert pas à grand-chose.
01:45Et pour donner envie aux jeunes,
01:47déjà d'aller dans le métier,
01:49il faut savoir transmettre,
01:51il faut leur donner leur chance
01:53de pouvoir s'en sortir aussi bien que nous,
01:55on a pu s'en sortir.
01:57On se met où ? Dégage !
01:59Il aime beaucoup venir en bateau.
02:01Là il y a tous les oiseaux autour de lui, ça l'énerve.
02:03Il n'aime pas les cormorans parce qu'en fait
02:05il les voit disparaître sous l'eau et réapparaître
02:07et ça, ça l'intrigue.
02:09Donc dès qu'il voit un, il est un peu énervé avec ça.
02:11Les goélands ça va.
02:13On met des étiquettes sur les poissons pour les valoriser,
02:15pour que le client en bout de chaîne
02:17sache que c'est des poissons qui ont été pêchés à la ligne.
02:19Au métier de lameson,
02:21c'est-à-dire canapèche, palangre, etc.
02:23C'est une association
02:25qui est née dans les années 90
02:27et cette association s'appelle
02:29Association Barre de Ligne Pointe de Bretagne.
02:31On a mené ce combat-là et il y a un autre poisson
02:33aujourd'hui qui nous intéresse, c'est le thon rouge
02:35qu'on retrouve beaucoup le long de nos côtes
02:37à partir de juillet
02:39et les petits bateaux comme ça ne peuvent pas aller le pêcher.
02:41Il y a 90% du quota
02:43et il y a deux armements qui sont
02:45à 7 en Méditerranée.
02:47Il y a des barres aussi là où il y avait les lieux
02:49et où on aurait dû avoir des barres,
02:51on n'a pas pêché.
02:53On voit bien par exemple que la taille des poissons diminue,
02:55qu'il y en a moins,
02:57ça c'est un constat
02:59qu'aujourd'hui personne ne peut contester.
03:01Le problème c'est que la ressource ne déporta
03:03que de nous malheureusement
03:05et quand on voit ces gros chalutiers en manche
03:07avec des capacités
03:09de capture monstrueuses,
03:11même si ils ne ciblent pas les mêmes espèces que nous,
03:13on voit bien qu'avec des filets de cette taille-là,
03:15tout passe dedans.
03:17Beaucoup de choses se passent au niveau de l'Europe
03:19et si on se contente
03:21de se défendre localement, ça ne sert à rien.
03:23Il m'arrive d'aller à Bruxelles
03:25rencontrer des parlementaires,
03:27des commissaires européens pour leur expliquer
03:29qu'est-ce que la petite pêche,
03:31quelles sont nos attentes aujourd'hui
03:33et surtout quelles sont nos craintes.
03:35C'est des gens qui ont affaire surtout au lobbyisme
03:37des grands bateaux.
03:39Les petits bateaux pour eux, à la limite,
03:41ne savent même pas que ça existe.
03:43Ils ont peut-être une carte postale
03:45mais derrière les bateaux qui sont dans les ports,
03:47ils ne voient pas une petite flottille
03:49qui est répartie tout le long de la côte européenne.
03:51Je crois qu'en nombre de bateaux,
03:53la petite pêche, c'est moins de 12 m pour le coup,
03:55représente 80 % des bateaux.
03:57En bonhomme, ça représente la moitié
03:59et en chiffre d'affaires,
04:01c'est complètement inversé.
04:0380 % du chiffre d'affaires
04:05est fait par les gros bateaux.
04:07Je crois que la pêche, d'abord,
04:09c'est un métier de passion.
04:11Certains gagnent bien leur vie.
04:13Si on n'a pas la mer dans la peau,
04:17je crois que ça ne marche pas en fait.
04:19On arrive, Lulu, on arrive !