Best of 2024 de l'émission #FaceAMichelOnfray.
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00:00Bonjour à tous et bonjour à toutes, bienvenue en face à Michel Onfray sur CNews et sur Europe 1.
00:05Bonjour Michel, très heureuse de vous retrouver pour analyser l'actualité de la semaine,
00:10l'actualité avec ses mots clés, ses mots tabous.
00:12Le premier mot tabou Michel que l'on va étudier aujourd'hui, c'est le mot submersion,
00:16employé par François Bayrou à l'Assemblée Nationale pour qualifier la situation migratoire sur le territoire français
00:22et en particulier à Mayotte.
00:23Un mot qui a fait sortir de ses gonds la gauche et notamment les socialistes qui en ragent,
00:28mais que maintient néanmoins le Premier Ministre salué au passage par les deux tiers des français qui partagent son constat.
00:35On va parler de ces mots tabous Michel, ces mots qu'il ne faut pas employer si vous ne voulez pas être ostracisé
00:41par une partie de la classe politique et intellectuelle qui pense détenir le magistère moral depuis 40 ans.
00:46En France, une sorte de police de la pensée que nous allons évoquer ensemble.
00:51La révolte des grands patrons, ils en ont assez de se faire lyncher par les mêmes, la même classe de pensée.
00:57Ils en ont marre de se faire taxer.
00:59Bernard Arnault, président de LVMH, a fait le parallèle entre la politique pro-entreprise des Etats-Unis et la nôtre.
01:06Amère constat, nous sommes toujours aux prises avec cette idéologie marxiste anticapitaliste Michel
01:12qui nous fait penser que les patrons sont des profiteurs alors qu'ils créent des milliers d'emplois.
01:16On va ouvrir le débat avec vous.
01:18Vous avez été aussi profondément marqué Michel par les commémorations du 80e anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz
01:25et les discours bouleversants qui ont été tenus à la fois par les anciens déportés
01:28mais aussi par les représentants de la communauté juive
01:31qui ont fait un parallèle incessant entre ce qui s'est passé lors de la Shoah
01:35et ce qui s'est passé le 7 octobre 2023 en Israël.
01:38Vous nous expliquerez pourquoi ce lien est hélas très valable.
01:42Et puis on parlera de Boalem Sansal, toujours détenu dans les geôles algériennes depuis le 16 novembre dernier.
01:47Vous avez été ulcéré Michel par l'attitude de la France insoumise
01:50qui a voté pour au moins une de ses eurodéputés contre la demande européenne
01:55de libérer cet écrivain franco-algérien.
01:58Une attitude pitoyable.
02:00Voilà pour le sommaire d'aujourd'hui Michel.
02:02On va commencer par le mot submersion
02:04qui a donc été brandi par François Bayrou cette semaine à l'Assemblée Nationale
02:08pour qualifier la situation migratoire sur le plan général dans notre pays,
02:12notamment à Mayotte.
02:13Ça continue à faire des vagues, son jeu de mots Michel.
02:15On écoute tout de suite François Bayrou
02:17puis vous allez nous décortiquer ce qui s'est passé ensuite.
02:22Quiconque s'est confronté à la situation à Mayotte,
02:25et ça n'est pas le seul endroit de France,
02:29mesure que le mot de submersion
02:34est celui qui est le plus adapté.
02:38Ce ne sont pas les mots, monsieur le Président Vallaud, qui sont choquants.
02:41C'est les réalités.
02:43Les préjugés sont nourris par le réel.
02:46Et ceux qui ici considèrent qu'on doit faire des sujets d'affrontement,
02:53à mon avis, trahissent notre mission.
02:57Je n'ai aucune connivence avec personne,
03:00ni avec ceux qui exagèrent les réalités,
03:03ni avec ceux qui nient les réalités.
03:05Très intéressant ce qu'a dit François Bayrou.
03:07On va peut-être écouter ce qu'a dit juste avant Boris Vallaud,
03:09qui est député socialiste,
03:10comme ça on comprendra bien la réponse de François Bayrou.
03:12Boris Vallaud.
03:14Submersion.
03:15Ce mot est celui de l'extrême droite partout en Europe et dans le monde.
03:19Un mot qui blesse autant qu'il ment.
03:22Choisissez-vous vos mots par hasard
03:25ou les avez-vous sciemment empruntés à l'extrême droite
03:28dont vous prétendez ne plus jamais vouloir dépendre ?
03:31Monsieur le Premier ministre, je vous demande d'être clair,
03:34maintenez-vous ce mot de submersion.
03:37Je trouve qu'il y a tout dans ces postures, Michel Onfray.
03:39Qu'est-ce que vous en pensez des uns et des autres ?
03:42On est dans des logiques sémantiques, c'est-à-dire le sens des mots.
03:45C'est quand même incroyable qu'on n'ait plus que ça à faire aujourd'hui.
03:47Il n'y a pas de misère, il n'y a pas de chômage, il n'y a pas de pauvreté.
03:49Il n'y a pas d'autres sujets.
03:50Il n'y a pas de criminalité, il n'y a aucun problème.
03:52C'est juste qu'il a utilisé un mot.
03:54Ça c'est terrible.
03:55Il y a un linguiste qui s'appelle Ferdinand de Saussure
03:57qui a fait un cours de linguistique sur le sens des mots
03:59qui oppose en les liant le signifiant et le signifié.
04:03Le signifiant c'est le mot, le signifié c'est la chose que dit le mot.
04:07Le micro c'est le mot micro, la réalité du micro c'est ça.
04:10Et en philosophie, il y a toujours une articulation.
04:13Il y a des philosophes qui estiment que l'idée est plus importante que la réalité.
04:17À gauche, ils pensent ça.
04:18Ils pensent que l'idée est plus intéressante que la réalité.
04:21Il y a un texte de Rousseau qui est formidable et assez terrible en même temps.
04:24Quand je dis formidable, c'est formidable dans la nullité qu'on appelle épistémologique,
04:29c'est-à-dire de philosophie.
04:30Il dit, commençons par écarter les faits.
04:32Commençons par écarter les faits.
04:34Il écrit postulat de base, commençons par écarter les faits.
04:37Puis il ajoute, je pose l'idée que l'homme est naturellement bon.
04:40Cette hypothèse se vérifie, il y a trois pages plus loin, c'est une réalité.
04:43Puis après on lui dit, l'homme est naturellement bon.
04:45C'était une hypothèse au départ, c'est devenu une réalité, c'est devenu une vérité.
04:49Rabelais dit, si les signes vous fâchent, ô quand vous fâcheront les choses signifiées.
04:54C'est ça qui est intéressant.
04:55C'est-à-dire que là on a un débat sémantique,
04:56ah mais monsieur ce mot est d'extrême droite.
04:58Mais il n'y a pas des mots d'extrême droite.
05:00Le mot valise par excellence.
05:01Ça n'existe pas.
05:04C'est une réalité décrite.
05:05Enfin il y a des choses qui sont décrites et qui relèvent de la vérité et de la réalité.
05:09Il y a cette idée que certains effectivement imaginent que l'idée est plus intéressante que la réalité.
05:13Donc il ne faut pas voir la réalité.
05:14Et d'autres qui pensent, la plupart du temps à gauche,
05:16d'autres qui pensent à droite que le réel importe, et ce n'importe le réel,
05:20et qu'on n'a pas besoin d'idées.
05:21Et avec une espèce de souci un peu anti-intellectualiste.
05:25Il faut les deux.
05:26Il faut l'idée, il faut la réalité, et il faut l'articulation.
05:29C'est-à-dire que quand on te dit submersion,
05:32vous êtes passé à l'extrême droite,
05:33on comprend bien que vous êtes en train de faire de la politique politicienne.
05:35C'est-à-dire qu'en gros vous essayez d'avoir Marine Le Pen
05:38pour qu'il n'y ait pas une censure prochainement quand le budget va arriver.
05:40Attirer les voix du gouvernement national.
05:42Oui c'est ça.
05:43On fait de la sémantique simplement parce qu'on dit mais attention,
05:45on peut vous virer, vous savez, on peut voter contre, on peut voter pour aussi.
05:48Mais il va falloir utiliser le bon vocabulaire.
05:50Simplement le problème c'est, y a-t-il ou n'y a-t-il pas de problème de submersion ?
05:54C'est ça le problème.
05:55Ce n'est pas le mot.
05:56Il n'y a pas de mot interdit.
05:57On peut utiliser tous les mots.
05:58Le fasciste peut l'utiliser le mot.
06:00Alors quand on est historien, on sait ce qu'on dit.
06:02Quand on fait de l'idéologie, on l'utilise n'importe comment.
06:05Mais il y a un moment donné où il va falloir quand même arrêter
06:08tous ces gens qui veulent que le réel n'ait pas eu lieu.
06:10Exactement.
06:11Et qu'on leur fasse savoir que,
06:13s'ils veulent vraiment savoir ce qu'est le réel, qu'ils demandent à la démographie.
06:16Et la démographie parlera.
06:17Et les chiffres, tout simplement.
06:19La démographie ce sont les chiffres.
06:20Et vous interdisez les chiffres.
06:22Alors là vous dites un démographe c'est un type d'extrême droite.
06:24Écartons les faits de principe.
06:25C'est ça, commençons par écarter les faits.
06:26Et les gens qui font de la démographie,
06:28Pierre Chaunut jadis,
06:30qui était un très grand démographe,
06:32très grand historien,
06:34qui n'était pas de gauche,
06:35mais dont on a dit qu'il était d'extrême droite,
06:37c'est totalement faux.
06:38Il a fait un livre qui s'appelle Histoire et décadence,
06:40Pierre Chaunut, où il raconte très bien ce qui se passe.
06:42La démographie c'est exactement la même chose.
06:44Si vous dites le taux de fécondité c'est ça.
06:46S'il n'y a pas de taux de fécondité, il n'y a pas de renouvellement des populations.
06:48S'il n'y a pas de renouvellement de la population, il y a une fin de population.
06:55S'il n'y a pas de renouvellement de la population,
06:57et qu'il n'est pas le même,
06:59il y aura mécaniquement un grand remplacement.
07:01Et je rappelle que le grand remplacement est validé par Mélenchon.
07:03Mélenchon nous a dit il y a quelque temps
07:05qu'il détestait les Blancs,
07:07qu'il est arrivé en Normandie, qu'il n'y avait que des alcooliques.
07:09Et quand il est arrivé de son Maghreb natal,
07:11il avait le visage haineux en expliquant ces choses-là.
07:13Il dit, moi j'en ai marre des Blancs,
07:15des gens à la peau blanche,
07:17et nous sommes métissés.
07:19Et jadis il y avait tant d'individus.
07:21Aujourd'hui il y en a tant.
07:23Et j'espère qu'il y en aura beaucoup plus encore.
07:25Il appelle à la submersion.
07:27Il faut arrêter de ne pas vouloir utiliser le mot.
07:29Sauf quand c'est la gauche qui l'utilise,
07:31en estimant que c'est une bonne chose.
07:33Je rappelle quand même que quand il s'agit de la Nouvelle-Calédonie,
07:35quand il s'agit de la Martinique,
07:37tous ces décolonialistes nous expliquent
07:39qu'il y a une submersion des Blancs
07:41qui empêche la culture kanak,
07:43ou qui empêche la culture indigène,
07:45par exemple dans les Antilles,
07:47les Tainos, etc.
07:49Donc c'est assez singulier que de dire
07:51que quand nous on a le droit,
07:53quand c'est dans notre idéologie,
07:55il y a un problème de ce côté-là bien sûr.
07:57Mais justement Michel Onfray,
07:59quand on reprend,
08:01et les archives sont parfois assez parlantes,
08:03on a retrouvé une archive de François Mitterrand en 1989
08:05qui lui estime qu'il est nécessaire
08:07de renvoyer chez eux les clandestins.
08:09On va l'écouter parce qu'elle sonne assez différemment
08:11je pense aux oreilles des socialistes de 2025.
08:13Moi je défendrais le droit
08:15et la dignité de la France.
08:17Un clandestin il doit être renvoyé chez lui.
08:19Mais il doit être renvoyé
08:21dans les conditions du droit.
08:23Il se plaint, il dit c'est injuste.
08:25Je ne suis pas un clandestin.
08:27L'Empereur a la raison qu'il veut naturellement.
08:29Et le tribunal,
08:31il a 24h pour ça, c'est pas très long.
08:33Surtout un immigré n'est pas toujours très informé
08:35du droit français.
08:37Et ensuite le tribunal a lui 48h.
08:39La décision du journal
08:41n'est pas suspensive.
08:43Il appartient à ce moment-là au ministre de l'Intérieur
08:45d'appliquer l'arrêté préfectoral
08:47aussi prévenu.
08:49C'est simple.
08:51Je préfère trois jours
08:53plutôt que l'injustice.
08:55On voit la passion avec laquelle vous traitez ce problème
08:57de l'immigration.
08:59Pour moi les droits ça compte.
09:01Les clandestins, que ce soit simple,
09:03doivent être ramenés chez eux.
09:05Le mot n'est pas plaisant.
09:07Ils doivent être expulsés.
09:09Et on en a les moyens.
09:11Les moyens c'est la police.
09:13Il faut qu'elle soit renforcée.
09:15La police aux frontières.
09:17Il faut qu'elle soit renforcée.
09:19Et puis c'est autre chose qui nous mène déjà sur un autre terrain.
09:21Il faut que les organismes
09:23qui sont chargés d'admettre
09:25les immigrés
09:27je ne dis pas soient plus sérieux, soient plus rapides.
09:29François Mitterrand en 1989
09:31interrogé par Jean-Pierre Elkabbach à l'Inde du Hamel.
09:33Aujourd'hui c'est un discours de droite.
09:35Je vous bénis d'avoir sorti cet archive.
09:37Parce que quand des amis de 30 ans
09:39se fâchent avec moi en me disant que je suis passé du côté obscur
09:41de la France, je dis mais moi je suis resté fidèle
09:43à ces discours-là.
09:45Ce discours-là, décembre 1989.
09:47C'est-à-dire 5 mois
09:49après le bicentenaire de la Révolution française.
09:51Je le rappelle.
09:53Mais quelques années, c'est-à-dire 1992,
09:55avant le traité de Maastricht.
09:57C'est-à-dire que Mitterrand il cesse d'être de gauche avec Maastricht.
09:59Et puis il cesse d'être de gauche quand il nous dit
10:01regardez Bernard Tapie c'est un héros de la gauche.
10:03Et ça cesse avec Terranova
10:05qui vient nous expliquer qu'il faut laisser le peuple
10:07à Marine Le Pen.
10:09Moi je suis toujours fidèle à ces idées-là.
10:11Je pense que la gauche peut dire ça, doit dire ça.
10:13Justement pour protéger le peuple.
10:15Pour protéger les petits.
10:17Pour protéger les sans-grades.
10:19Michel Rocard disait qu'on ne pouvait pas accueillir
10:21toute la misère du monde. Je le rappelle.
10:23Homme de gauche s'il en est.
10:25Jean-Pierre Chevènement.
10:27J'allais y arriver justement pour vous faire
10:29la panoplie complète.
10:31On se rappelle dans les années 90
10:33moi j'étais jeune auteur chez Grasset
10:35que Jean-Pierre Chevènement
10:37parlait des sauvageons.
10:39Jean-Pierre est très cultivé et il m'a appris
10:41d'ailleurs à cette occasion qu'un sauvageon
10:43c'était un arbre non greffé.
10:45C'était pas un petit sauvage, c'était un arbre non greffé.
10:47Un arbre qui n'est pas greffé, pour ceux qui aiment l'horticulture
10:49c'est un arbre qui n'aura ni bourgeon, ni fleur,
10:51ni fruit, donc qui ne produira rien.
10:53Et qu'est-ce qui n'a pas été dit à cette époque-là
10:55sur Jean-Pierre Chevènement ? Fasciste, etc.
10:57Moi je me souviens des éditos
10:59de Bernard-Henri Lévy à l'époque
11:01mais ce type était d'extrême droite
11:03parce qu'il parlait des sauvageons.
11:05Même pour les gens qui ignoraient la métaphore
11:07un petit sauvage, ça peut fonctionner
11:09pour caractériser quelqu'un qui égorge un individu.
11:11Et puis Georges Marchais, vous avez raison
11:13quand il expliquait à une époque
11:15que c'était le prolétariat, c'était les pauvres
11:17qui payaient le prix de l'immigration.
11:19Pourquoi est-ce que le MEDEF veut de l'immigration ?
11:21Parce que ça fait une main-d'oeuvre à bas coût
11:23c'est-à-dire un prolétariat sous-payé.
11:25Pourquoi Mélenchon ne comprend pas ça ?
11:27Je fais semblant de ne pas comprendre.
11:29Alors qu'on a 6 millions de chômeurs
11:31dans notre pays.
11:33Lui, il a intérêt à ce qu'on détruise l'Occident
11:35qu'on détruise la France
11:37et tout ce qui permet le nettoyage.
11:39Et bon, il utilisera tout, y compris l'antisémitisme
11:41s'il devait pouvoir le revendiquer
11:43encore plus clairement, encore plus fièrement
11:45qu'avec son antisionisme.
11:47Oui, cette gauche a renoncé à être de gauche
11:49et elle a souscrit
11:51au projet mastrichien de 1992
11:53qui est effectivement une Europe
11:55ouverte à tous les vents parce qu'il faut fabriquer
11:57des consommateurs planétaires, c'est tout.
11:59Michel Onfray, on est sur CNews et sur Europe 1
12:01et sur la police de la pensée
12:03que l'on vient de décrire.
12:05Avec cet incident, Philippe Carlic
12:07et le président du groupe presse S-Bourgogne-Rhône-Alpes
12:09a dû quitter ses fonctions
12:11parce qu'il avait liké des tweets de Sarah Knafo
12:13et de CNews.
12:15Donc il a dû démissionner sous la pression
12:17notamment de la CGT ou d'autres syndicats de journalisme.
12:19C'est une police de la pensée
12:21qui se met en marche ?
12:23Mais oui, vous savez, moi j'ai payé mes études en travaillant
12:25à Ouest-France à Argentan, je sais que c'est une presse idéologique.
12:27Cette presse s'appelait Ouest-Éclair
12:29pendant la guerre. C'est bizarre, elle a changé de nom.
12:31Peut-être que pendant la guerre, elle ne disait pas des choses très correctes.
12:33Et c'est de l'ironie
12:35parce qu'elle ne disait pas des choses très correctes.
12:37Elle était du côté de ceux qui avaient le pouvoir
12:39dans les années 40.
12:41Donc la presse quotidienne régionale, on se dit que c'est sympathique.
12:43Concours de vaches laitières, remise de médailles,
12:45concours de belotes dans une commune de 300 habitants,
12:47ça ne mange pas de pain, on raconte ces choses-là.
12:49Pas du tout. Il y a des éditos
12:51et il y a des façons d'éditorialiser.
12:53C'est-à-dire que vous choisissez les personnes
12:55qui parlent ou vous choisissez l'Assemblée par exemple.
12:57Et si dans l'Assemblée, vous avez 10 personnes,
12:59ce qui montre qu'effectivement, il n'y avait pas grand monde,
13:01on ne passera pas la photo.
13:03Si on n'a pas envie qu'on voit que ça n'a pas marché.
13:05Si en revanche, il s'agit de montrer que ça n'a pas marché,
13:07alors on va faire un plan
13:09pour montrer que, etc.
13:11Non, c'est une presse idéologique, la presse quotidienne de province.
13:13Moi, je l'ai connue de l'intérieur,
13:15on m'a interdit un certain nombre de papiers
13:17et puis par la suite, moi, je vois bien comment j'ai été tricard
13:19dans ces journaux-là depuis des années.
13:21De là à obliger quelqu'un à démissionner
13:23parce qu'il a liké.
13:25Vous vous rendez compte de ce que ça veut dire ?
13:27Ça va mettre un petit émoji sur une publication,
13:29sur les réseaux sociaux.
13:31Oui, mais d'abord, parce que la presse
13:33a beau être diverse, elle dit la même chose.
13:35Sauf quelques rares exceptions, Front Populaire
13:37ou quelques journaux qui peuvent dire des choses
13:39un peu différentes.
13:41JD News et JD.
13:43Et quelques autres, bien sûr.
13:45Mais même dans le Figaro, vous avez des lignes diverses et multiples
13:47et de temps en temps, vous avez l'impression
13:49de lire Libération ou Le Monde.
13:51Non, il y a une idéologie qui est distillée comme ça
13:53avec une détestation d'un certain nombre d'individus
13:55dont on ne parle jamais, ou quand on en parle, c'est négativement.
13:57Quand nous avons parlé
13:59du pacte germano-soviétique,
14:01quand je disais que la SNCF n'était pas très regardante,
14:03quand pendant deux années,
14:05les trains conduisaient les déportés,
14:07il y a eu dans la presse locale à Caen
14:09un syndicat qui a fait passer un papier
14:11en disant que j'étais négationniste et révisionniste.
14:13Alors qu'il est facile de prendre même Wikipédia
14:15et de taper pacte germano-soviétique.
14:17Oui, absolument, vous avez raison.
14:19Pour voir que j'ai factuellement raison.
14:21Mais la presse locale
14:23ne parle jamais de moi, mais là, finalement, fait passer
14:25un papier.
14:27Et il y a une police de la pensée en disant
14:29qu'on est négationniste, je suis pas procédurier.
14:31Imaginez que je fonctionne comme
14:33Forisson qui nie les chambres à gaz
14:35juste parce que je rappelle un fait historique.
14:37C'est la presse quotidienne régionale.
14:39Donc ne pensons pas qu'il n'y aurait que
14:41les presses nationales et parisiennes qui seraient idéologiques.
14:43Les presses régionales
14:45sont aussi idéologiques.
14:47La gauche, Michel Onfray, a un magistère moral.
14:49Elle a pris le magistère moral sur nos élites
14:51politiques et médiatiques depuis des années.
14:53C'est comme ça qu'on a toujours pensé
14:55que les grands patrons, au fond,
14:57étaient des profiteurs,
14:59qu'ils exploitaient leurs travailleurs.
15:01Cette semaine, il y a eu des prises de parole importantes.
15:03Je pense à Bernard Arnault, patron de l'NVLMH,
15:05qui revenait des Etats-Unis,
15:07on l'a vu à l'investiture de Trump,
15:09et qui a fait la différence entre la politique pro-entreprise
15:11des Etats-Unis et ce qui se passe en France.
15:13On a l'impression qu'on marche sur la tête
15:15dans notre pays. Écoutez Bernard Arnault.
15:17Quand on revient en France,
15:19après avoir passé
15:21quelques jours aux USA,
15:23c'est un peu la douche froide,
15:25je dois dire.
15:27On a l'impression
15:29qu'aux USA, on vous accueille
15:31à bras ouverts,
15:33les impôts vont descendre à 15%,
15:35les ateliers
15:37qu'on peut construire aux USA
15:39sont subventionnés
15:41dans toute une série d'États,
15:43et le président américain encourage ça.
15:45Le marché
15:47se développe très vite.
15:49Quand on vient en France,
15:51et qu'on voit qu'on s'apprête à augmenter
15:53les impôts de 40%
15:55sur les entreprises qui fabriquent en France,
15:57c'est quand même
15:59à peine croyable.
16:01Donc on va taxer
16:03le Made in France.
16:05Pour refroidir les énergies,
16:07on fait difficilement mieux.
16:09Pour pousser
16:11à la délocalisation,
16:13c'est idéal.
16:15On a l'impression qu'il ne faudrait pas
16:17dire ces mots-là.
16:19On pousse les entreprises françaises
16:21à aller s'installer à l'étranger.
16:23Tant on les taxe.
16:25Je souscris à ce discours.
16:27Parce que le logiciel de la gauche,
16:29du moins de la gauche néo-marxiste,
16:31on ne dit pas les staliniens,
16:33on ne pense pas comme eux,
16:35mais on n'ose pas utiliser le mot stalinien.
16:37Néo-stalinien.
16:39Oui, on peut dire ça.
16:41Bernard Arnault a raison.
16:43Le logiciel de Marx, il est nationaliste.
16:45Quand il pense, il y a des nations.
16:47Donc quand il pense la plus-value,
16:49il a raison de penser la plus-value
16:51en disant qu'il y a des enrichissements
16:53parce que le travail du prolétariat n'est pas payé.
16:55Proudhon utilise cette image-là.
16:57Quand on a mis debout l'obélisque de la Concorde,
16:59il a fallu faire travailler 100 personnes pendant une heure.
17:01Si vous faites travailler une personne pendant 100 heures,
17:03ça ne marchera pas.
17:05Donc il y a une force de travail qui n'est pas payée.
17:07Ça s'appelle du vol, dit Proudhon.
17:09C'est un petit jardin et c'est du vol.
17:11Non, c'est de dire que la force de travail
17:13n'est pas correctement payée.
17:15Bernard Arnault a raison de placer le discours
17:17sur le terrain international.
17:19Si vous dites que c'est dans un terrain national
17:21et sur l'international, ce sont les frontières,
17:23ça fonctionne, il n'y a plus de frontières.
17:25Donc un patron peut très bien dire
17:27que le coût de son propre travail
17:29ne permet pas de vendre le produit
17:31à tel prix, il n'est pas concurrentiel.
17:33Si je suis en relation avec des pays comme l'Inde
17:35ou des pays comme la Chine
17:37qui produisent à bas coût et de mauvaise qualité,
17:39qui plus est, LVMH est un groupe de luxe
17:41qui fait des choses formidables,
17:43enfin un peu copiés, mais ça n'a rien à voir.
17:45De fait,
17:47le patron dira, moi je ne peux plus,
17:49je vais aller en Irlande, par exemple,
17:51ou je vais aller dans d'autres endroits, aux Etats-Unis,
17:53où le coût du travail sera moindre,
17:55où je pourrais vendre et puis je vais faire tourner
17:57mes entreprises ailleurs, mais ça veut dire
17:59du chômage et de la misère et de la pauvreté en France.
18:01Donc encore de l'assistanat, donc encore des impôts.
18:03Qu'est-ce que ça veut dire ?
18:05C'est la réalité, là pour le coup,
18:07ne pas écarter les faits
18:09et juste dire que le logiciel marxiste
18:11du XIXe siècle ne peut pas fonctionner
18:13dans une économie mondialisée.
18:15Dans une économie mondialisée, le premier patron
18:17qui dit, moi je m'en vais, vous me coûtez trop cher
18:19et pas seulement parce qu'il faudrait augmenter les salaires,
18:21ce qu'il faudrait faire, ceci dit, en passant,
18:23l'autogestion du général de Gaulle.
18:25En fait, il faudrait arrêter les charges qui pèsent sur les salaires,
18:27ce qui permettrait que le travail paye.
18:29Mais la vraie révolution, c'est le dernier général de Gaulle,
18:31je vous assure, on a épuisé, hélas, les images d'archives,
18:33c'est-à-dire le général qui nous dit, à la fin,
18:35la participation et la départementalisation,
18:37la décentralisation, c'est-à-dire
18:39l'option gérondine prise par un Jacobin,
18:41c'était formidable,
18:43et puis surtout cette idée de dire, oui,
18:45il y a des profits qui sont considérables aussi,
18:47tout de même, que faites-vous de ces profits
18:49et de ces bénéfices ? Alors bien sûr, il faut réinvestir,
18:51il faut avoir des politiques agressives
18:53parce que le marché planétaire est violent,
18:55mais que faites-vous, par exemple,
18:57des petits salaires ou des mauvais salaires ?
18:59Et c'est tout ça qu'il faut repenser.
19:01Ça veut dire qu'il faut que les gens se parlent,
19:03il faut arrêter de penser qu'un patron, c'est juste bon
19:05à égorger, ou qu'un ouvrier, c'est juste bon
19:07à saigner. – C'est le logiciel qui imprègne
19:09les cerveaux depuis 40 ans. – Eh bien voilà,
19:11il faut en finir avec ça, oui, la lutte des classes, ça existe,
19:13mais les patrons ne sont pas
19:15des crétins, ils comprennent comment ça fonctionne,
19:17les ouvriers aussi, il faut juste être capable
19:19de s'entendre, et le gaullisme
19:21social rend possible, avec cette
19:23perspective de participation,
19:25un travail en commun, plutôt que de se dire,
19:27pendons-les, les aristocrates à la lanterne,
19:29c'est une variation sur le même thème, et en disant
19:31ils ont de l'argent, prenons cet argent, etc.,
19:33c'est pas si simple, il suffit pas de dire,
19:35on prend là, on remet ici, et puis ne jamais oublier
19:37un truc élémentaire, c'est que si on veut de la répartition
19:39de richesses, il faut qu'il y ait de la production de richesses,
19:41si la production de richesses se fait en Chine,
19:43ça se fera au détriment de la France, et quand on aura
19:45une cassette vide, on pourra rien distribuer,
19:47donc il faut changer effectivement, les logiciels
19:49du 19e ne sont plus pertinents au 21e siècle.
19:51– Michel Onfray, vous avez évoqué Jean-Luc Mélenchon,
19:53on va évoquer l'attitude de la France
19:55insoumise à travers ce qui se passe
19:57pour Boalem Sansal, qui est donc toujours
19:59en détention depuis 77 jours en Algérie,
20:01écrivain franco-algérien.
20:03Rima Hassan,
20:05eurodéputée, a voté contre
20:07la semaine dernière
20:09une motion du Parlement européen
20:11qui demandait la libération de Boalem Sansal,
20:13ça vous a évidemment ulcéré, on va juste écouter
20:15Bruno Retailleau, qui était sur nos antennes cette semaine,
20:17qui estime qu'elle est l'alliée
20:19du régime algérien.
20:21– Mais c'est une alliée du régime ?
20:23– C'est une alliée du régime
20:25algérien, vous vous rendez compte
20:27que cette résolution demandait quoi ?
20:29– Une députée française, eurodéputée,
20:31est un agent d'influence du régime algérien aujourd'hui.
20:33– En tout cas, un soutien,
20:35un suppôt,
20:37vous vous rendez compte que cette résolution
20:39demandait la libération
20:41immédiate, inconditionnelle
20:43d'un homme malade, d'un homme âgé,
20:45avec une mission médicale,
20:47et madame Rima Hassan, qui appartient
20:49aux insoumis, dit non,
20:51je refuse, je vote contre.
20:53Vous vous rendez compte ?
20:55– Voilà pour Bruno Retailleau, cette semaine,
20:57chez Sonia Mabrouk, Michel Onfray.
20:59– Oui, on a jadis parlé d'un parti d'étrangers
21:01quand il s'agissait de l'Union soviétique,
21:03là on peut vraiment parler d'un parti d'étrangers
21:05qui est l'Algérie. Vous savez, quand on a dit
21:07regarder Trump quand il a renvoyé des clandestins
21:09en Colombie, et que la Colombie a dit
21:11non, on n'en veut pas, et qu'il a dit très bien,
21:13il n'y a pas de problème, j'augmente les tarifs,
21:15et puis à ce moment-là on dit…
21:17– Et je supprime tous les visas en une heure, c'était réglé.
21:19– Sauf que comparaison n'est pas raison.
21:21Je veux dire, la Colombie n'en verra pas,
21:23une cinquième colonne, dormante, en lui disant
21:25allez-y maintenant, du terrorisme, faites,
21:27il n'y a aucun problème.
21:29L'Algérie, ça peut se passer comme ça,
21:31c'est-à-dire il y a une espèce d'excitation.
21:33– Ce n'est pas le cas.
21:35– Je dis ça peut, je n'ai pas dit que c'était le cas.
21:37J'ai dit qu'il y avait une espèce d'énervement
21:39qui consiste à dire, de la part de l'Algérie,
21:41ils ne nous cherchaient pas trop, et donc le président Macron
21:43et beaucoup d'autres, avec lui, disent
21:45on ne touche pas à l'Algérie.
21:47Il y a beaucoup de franco-algériens en France
21:49à qui il ne faut pas demander s'ils préfèrent l'Algérie ou la France.
21:51Ils vont préférer l'Algérie.
21:53Et certains même, on le voit avec des fameux influenceurs.
21:55Ce ne sont pas des influenceurs, ce sont des gens qui font de la politique
21:57et qui font une politique… – Des activistes.
21:59– Des activistes, vous avez raison, c'est le mot qui convient.
22:01Des activistes islamistes qui, algériens,
22:03sur le territoire français, mènent un djihad de cette manière-là.
22:05Je rappelle que quand on s'interroge sur les couteaux,
22:07il y a eu un…
22:09– On va en parler tout à l'heure.
22:11– Quand l'État islamique dit attaquer tous les kouffars,
22:13utiliser les couteaux, les voitures, les pierres, les camions,
22:15tout ce que vous aurez sous la main, etc.
22:17Internet aussi, vous pouvez l'utiliser.
22:19Et là, si vous dites à l'Algérie,
22:21on va faire ceci, on va faire cela,
22:23et bien je ne suis pas sûr que Théboune,
22:25il se comporte exactement comme le président de la Colombie.
22:27Le président de la Colombie, il n'a pas dit
22:29je vous envoie des gens qui vont vous pourrir la vie.
22:31D'ailleurs, ils sont déjà éventuellement sur place,
22:33ils vont vous pourrir la vie tout de suite si je le demande.
22:35Donc c'est beaucoup plus compliqué que ce qu'on veut bien dire.
22:37Il y a une crainte de la rue chez Emmanuel Macron
22:39qui fait qu'il gouverne en fonction des intérêts de l'Algérie
22:43quand il est sur ce terrain-là.
22:45Et Boilem n'est pas non plus, parce que comme j'ai entendu,
22:47il a quitté l'hôpital.
22:49– Pour retourner à la prison.
22:51– Mais ce n'est pas un hôpital avec ventilateur, télévision,
22:53et puis des bons petits plats.
22:55C'est l'endroit dans la prison où il y a un hôpital,
22:57c'est-à-dire quelques chambres
22:59dans lesquelles on s'occupe probablement
23:01de son état de sentier, pour ne pas donner plus de détails.
23:03Mais il était en prison,
23:05il a changé de quartier dans la prison, c'est tout.
23:07– Et il est à nouveau en prison.
23:09– Et vous avez une citoyenne française, Rima Hassan,
23:11qui nous dit, c'est formidable.
23:13De toute façon, elle a dit,
23:15il ne peut pas être plus de l'étranger que ça,
23:17que l'Algérie, c'était la Mecque des libertés.
23:19Et voilà des gens qui nous disent
23:21qu'un intellectuel peut aller en prison.
23:23Ça veut dire que quand ces gens sont au pouvoir,
23:25vous imaginez qu'ils ont la police, qu'ils ont l'armée,
23:27qu'ils ont les services secrets.
23:29Vous imaginez ce qu'ils font, M. Louis Boyard et quelques autres.
23:31Quand ils ont du pouvoir,
23:33quand ils ont envoyé les intellectuels en prison,
23:35c'est le seul endroit qui convienne
23:37à des gens qui pensent librement.
23:39– Une petite pause, Michel Onfray, sur CNews et Europe 1.
23:41On se retrouve dans un instant,
23:43on évoquera le meurtre du jeune Elias
23:45et ses attaques au couteau,
23:47qui se multiplient sur le territoire français, à tout de suite.
23:49Et on se retrouve pour la seconde partie
23:51de Face à Michel Onfray sur CNews et sur Europe 1.
23:53Michel, on a déjà évoqué la mort du jeune Elias,
23:55ce jeune de 14 ans,
23:57qui a été poignardé à Paris la semaine dernière
23:59parce qu'il ne voulait pas donner son téléphone portable
24:01à deux adolescents mineurs délinquants,
24:03récidivistes,
24:05suivis par les services de police.
24:07On va d'abord écouter le choc des habitants
24:09de ce quartier, puis après on va se poser
24:11la question de ces attaques au couteau qui se multiplient.
24:13On estime qu'il y en a 120 par jour en France,
24:15mais les chiffres datent de 2017,
24:17donc ça a dû évidemment augmenter.
24:19Mais d'abord, le choc des habitants de ce quartier
24:21du 14e arrondissement de Paris,
24:23où le drame s'est déroulé à la sortie d'un stade de foot.
24:25– C'est terrible qu'un jeune meure
24:27pour un portable.
24:29Comment voulez-vous que vous trouviez ça normal ?
24:31C'est pas normal.
24:33Puis que d'autres soient armés.
24:35– Ça me met un peu en colère parce que je constate,
24:37malgré tout ce qui est dit,
24:39tout ce qui est fait,
24:41ça se répète malheureusement un peu partout en France.
24:43Moi j'aimerais bien qu'on fasse quelque chose
24:45pour arrêter cette violence au niveau des jeunes.
24:47– Vous vous rendez compte ?
24:49Le gamin de 17 ans,
24:51putain ça me bouffe, ça me bouffe.
24:53– Je trouve que la violence chez les jeunes
24:55ça augmente de plus en plus
24:57et je suis particulièrement touché que cela arrive
24:59dans ce quartier qui est quand même plutôt calme,
25:01réputé calme, il faut le dire.
25:03Le 14e arrondissement, je me balade, j'y sors,
25:05enfin bref,
25:07j'y marche à pied ou en transport.
25:09Je ne pensais pas que ça puisse arriver ici.
25:11– Je suis très touché Michel par l'émotion
25:13qui ressort de tous ces témoignages
25:15parce que la victime avait 14 ans,
25:17les deux agresseurs 16 et 17 ans.
25:19On a une jeunesse qui s'entretue en réalité
25:21aujourd'hui dans notre pays ?
25:23– Alors je ne pense pas qu'elle s'entretue
25:25parce que je pense que sociologiquement
25:27entre ceux qui sont les poignardeurs
25:29et puis ceux qui se font poignarder
25:31ce n'est pas exactement la même chose.
25:33Je pense que le garçon était dans une école catholique
25:35et que le club de sport, ça n'a pas été beaucoup dit non plus.
25:37C'est-à-dire que personne ne peut imaginer
25:39qu'on aurait choisi le lieu, qu'on aurait choisi la cible
25:41et qu'on aurait choisi le garçon.
25:43Quand vous faites de la sociologie,
25:45il est interdit de dire, même dans le Figaro,
25:47on modifie leur nom.
25:49– Oui, c'est la protection des mineurs.
25:51– La protection des mineurs, mais quand vous avez des majeurs
25:53comme par hasard, ce sont les mêmes prénoms
25:55qu'on remplace par exactement les mêmes.
25:57– C'est la loi en tout cas.
25:59– Oui, des Jacques et des Jacquelines.
26:01– Ils s'imposent à la presse.
26:03– Oui, quand vous ne donnez que des prénoms,
26:05vous ne donnez pas les noms et vous n'êtes même pas obligé
26:07de donner l'initial du nom propre, enfin peu importe.
26:09Il y a une façon de ne pas faire de la sociologie,
26:11là encore, écartons les faits, commençons par écarter les faits.
26:13Vous ajoutez ça, une centaine de coups de couteau
26:15sont donnés par jour, ça c'est la première chose.
26:17C'est-à-dire l'analyse d'où ça vient.
26:19Qu'est-ce que ça produit ? Ça ne produit rien.
26:21Vous allez être retenu dans un commissariat
26:23où éventuellement on va dire c'est pas bien,
26:25vous allez avoir un stage dans lequel on va vous dire
26:27enlevez les écouteurs de vos oreilles,
26:29on a des choses à vous dire, c'est pas bien, etc.
26:31Ouais, ouais, c'est pas bien, d'accord,
26:33puis ils partent et puis l'affaire est réglée.
26:35Donc c'est sans suite, vous pouvez donner un coup de couteau,
26:37c'est sans suite, on s'en vient à vous expliquer
26:39qu'il y aura un procès, mais attendez, il y a des dossiers
26:41comme ça et que ce ne sera pas avant deux ans,
26:43pas avant trois ans, vous pouvez continuer à sévir, etc.
26:45Donc il faut arrêter de laisser croire
26:47que ce ne sont pas des attentats politiques.
26:49Michel Onfray, il y a aussi une autre facette
26:51de ce drame des attaques au couteau,
26:53c'est le suivi des délinquants mineurs,
26:55le suivi judiciaire.
26:57J'aimerais qu'on écoute Gérald Darmanin,
26:59quel garde des Sceaux, qui dit que
27:01les mineurs d'aujourd'hui ne sont pas les mineurs d'hier.
27:03Deux textes sont très importants.
27:05Le premier, nous l'allons, j'espère,
27:07l'étudier très rapidement, c'est celui du président Attal
27:09et du rapporteur Tallier sur la violence
27:11qui touche les mineurs.
27:13Comparution immédiate pour les crimes
27:15les plus graves, attaquer des commissariats,
27:17menacer des élus, trafiquer
27:19de la drogue, c'est évidemment
27:21un délit grave.
27:23Comparution immédiate, oui pour les mineurs.
27:25Atténuation de l'excuse de majorité,
27:27un mineur n'est pas un majeur,
27:29mais un mineur d'aujourd'hui n'est pas un mineur de 1945.
27:31La réponse est oui,
27:33également, afin que nous puissions
27:35être au rendez-vous de la sanction
27:37parce que les mineurs
27:39sont tout autant auteurs que victimes,
27:41vous le savez, et ne pas le voir,
27:43c'est faire preuve de naïveté.
27:45Et puis, responsabilité des parents,
27:47pas généralisée, mais évidemment pour certains cas,
27:49et ce n'est pas le drame que nous avons vécu
27:51ce week-end à Paris qui peut nous pousser
27:53à ne pas regarder la vérité en face.
27:55Le mineur d'hier n'est pas le mineur d'aujourd'hui.
27:57Il a raison.
27:59Et il faut les traiter sans doute différemment.
28:01Ah oui, sûrement, et je pense qu'un mineur de 1945
28:03il avait le droit à un surmoi,
28:05construisait un surmoi, parce qu'il y avait l'école,
28:07parce qu'il y avait le prêtre,
28:09on avait des cours de catéchisme,
28:11moi je me souviens, je suis né en 1959,
28:13du cours de morale, où on nous apprenait
28:15à aimer son prochain, à ne pas voler,
28:17à ne pas tuer, etc. C'est l'école républicaine,
28:19parfois très anticurée.
28:21Et puis quand j'allais au catéchisme, on lui disait très exactement la même chose.
28:23D'un côté il fallait le faire au nom de la République,
28:25de l'autre côté il fallait le faire au nom de Dieu,
28:27toujours faisait-il qu'il ne fallait pas tuer,
28:29violer, massacrer, etc. Et puis quand vous rentriez
28:31à la maison, vous aviez des parents
28:33qui eux aussi enseignaient le même type de morale.
28:35Ils ne disaient pas, t'as été gentil à l'école,
28:37aujourd'hui ils disent, la maîtresse a été gentille à l'école.
28:39Et donc ça a complètement changé.
28:41Donc il y a aujourd'hui
28:43une intelligence à la frustration, c'est
28:45je n'ai pas, je veux.
28:47Et vous avez des parents qui disent, mais oui, vas-y mon chéri.
28:49Et puis il y a eu aussi un effondrement de la famille.
28:51C'est-à-dire que quand vous aviez un père,
28:53vous aviez une mère, vous aviez des parents qui disaient
28:55ça se fait, ça se fait pas, etc. On écoutait,
28:57le père, la mère. Quand vous avez aujourd'hui des familles
28:59décomposées, recomposées, c'est difficile
29:01quand vous avez un homme qui n'est pas le père,
29:03une mère qui n'est pas la mère, de dire quelque chose.
29:05On vous dira, dis donc, tais-toi, t'es pas mon père, t'es pas ma mère,
29:07donc tu n'as rien à me dire, etc.
29:09Donc quand il n'y a plus de morale, on fait ce qu'on veut,
29:11quand on veut. Et quand vous allez au tribunal
29:13et qu'on vous dit, ah, excuse de minorité,
29:15il faut comprendre, il y a des problèmes, c'est la première fois
29:17de non lui une chance.
29:19Les tribunaux sont encombrés, on ne va pas pouvoir
29:21l'envoyer en prison, puis il n'y a pas de prison.
29:23Puis on nous dit, j'entendais l'autre jour, une prison, il faut 7 ans pour
29:25construire une prison. Enfin, on rigole ou quoi ?
29:27On rêve. 7 ans pour construire une prison.
29:29Ça n'a aucun sens.
29:31Vous pouvez privatiser la construction des bâtiments
29:33des prisons, et puis vous aurez la possibilité
29:35d'avancer un peu plus vite.
29:37Et puis voilà, et puis il y a une autre politique pénale.
29:39Aujourd'hui, on s'en vient nous dire, éducation sexuelle
29:41à l'école, j'ai vu l'autre jour qu'une partie
29:43de cette éducation sexuelle, c'était
29:45de la moralité, c'était l'existence d'autrui,
29:47c'était l'existence du consentement, ça s'appelle
29:49de la morale. Et pourquoi est-ce qu'on a besoin
29:51de dire qu'on doit pouvoir changer de sexe, que le sexe n'est pas
29:53très sûr, etc. Il y a un moment donné
29:55où on se dit peut-être qu'il y a à prendre et à laisser
29:57dans cette aventure, faisons de la morale,
29:59expliquons, si les parents ne font plus la morale,
30:01si les prêtres ne sont plus audibles,
30:03si les instituteurs
30:05ou les professeurs ne sont plus audibles, vous avez vu,
30:07ça a été dit sur CNews, mais que nous étions
30:09les premiers en termes de chambards dans les classes.
30:11Qu'est-ce que vous voulez enseigner quand on est les premiers ?
30:13– Chambards, j'aime bien ce mot.
30:15– Oui, oui.
30:17– Michel Onfray, on est sur CNews et sur Europe 1.
30:19On va évoquer le 80e anniversaire
30:21de la libération du camp de Juillet,
30:23on a vécu ces cérémonies en direct sur nos antennes.
30:25Le 27 janvier 1945,
30:27le camp d'extermination
30:29d'Auschwitz-Birkenau
30:31était libéré par l'armée rouge.
30:33On va écouter, il y a eu
30:35des cérémonies extrêmement émouvantes,
30:37avec des témoignages de rescapés de la Shoah,
30:39et puis il y a un témoignage particulièrement
30:41qui vous a interpellé, celui du président
30:43du Congrès juif mondial
30:45qui s'appelle Ronald Oder,
30:47qui dit que le combat des juifs aujourd'hui,
30:49c'est celui du judéo-christianisme et au fond,
30:51celui de l'Occident. On écoute ses paroles.
30:53Lorsque je parlais du passé,
30:55je ne me suis jamais rendu compte
30:57du fait que cela pouvait se répéter.
30:59Je ne parle pas des chambres à gaz,
31:01je parle des boycotts,
31:03des exclusions, des discriminations
31:05qui sont bien réelles.
31:07Elles se déroulent
31:09devant nos yeux.
31:11Mais retenez ceci,
31:13ces attaques
31:15ne visent pas seulement les juifs,
31:17elles visent
31:19les croyances judéo-christianes.
31:21Les croyances judéo-chrétiennes,
31:23le fondement
31:25de la civilisation européenne.
31:27Un combat
31:29civilisationnel, n'est-il pas ?
31:31Il fait le lien entre hier et aujourd'hui.
31:33Formidable. On ne fait pas mieux
31:35en matière de synthèse que de dire les choses
31:37ainsi.
31:39J'ai été très ému d'entendre ce discours
31:41en direct. J'étais devant ma télévision.
31:43De l'entendre et de me dire que la chose est clairement
31:45dite. Oui, ce qui se passe en Israël,
31:47c'est ce qui se passe en Occident.
31:49C'est l'identité de l'Occident qui est en jeu.
31:51Ça commence là-bas, parce que ça a commencé là-bas,
31:53il y a 3000 ans, l'Occident
31:55et la civilisation judéo-chrétienne, et ça continue.
31:57Donc oui, quelque chose se joue là-bas
31:59qui nous concerne, ça me paraît évident.
32:01Deuxième chose, parce que je voudrais
32:03profiter de ce moment-là, parce que je parle beaucoup
32:05du pacte germano-soviétique, et on m'en veut beaucoup,
32:07et je paye très cher, et c'est pas très grave, il faut faire de l'histoire,
32:09il faut raconter les choses telles qu'elles sont.
32:11Donc il faut aussi faire de l'histoire sur ce sujet.
32:13Et pour le coup, c'est à l'avantage de l'Union soviétique.
32:15Je voudrais célébrer l'Union soviétique
32:17dans ce qu'elle a fait après Barbarossa,
32:19quand Hitler a envahi l'Union soviétique,
32:21c'est-à-dire qu'il a rompu unilatéralement le pacte germano-soviétique.
32:23À partir de ce moment-là,
32:25l'Union soviétique est devenue
32:27majeure dans le dispositif
32:29allié. C'est-à-dire que
32:31s'il n'y avait pas eu les soviétiques,
32:33il n'y aurait jamais eu de libération américaine.
32:35Il faut voir quand les dates ont permis
32:37aux uns et aux autres d'intervenir.
32:39Donc je veux bien qu'on n'aime pas Poutine, mais on trouve quelque chose.
32:41On fait du révisionnisme aujourd'hui ?
32:43Bien sûr, et même un négationnisme.
32:45On oublie le sacrifice du peuple russe.
32:47On oublie la stratégie de Staline,
32:49qui est une stratégie gagnante, pour le coup.
32:51Moi, je veux pouvoir dire qu'il a eu tort de s'allier
32:53à Adolf Hitler, mais je veux pouvoir dire qu'après
32:55Barbarossa, il a eu raison de faire
32:57ce qu'il a fait. Sans Staline, l'Europe
32:59n'aurait pas été libérée.
33:01Aujourd'hui, le cinéma dit, voilà, le jour le plus long
33:03et les Américains, c'est John Wayne
33:05avec la clope au bec et la...
33:07Et puis le français,
33:09c'est Bourville.
33:11On a vu l'idéologie américaine.
33:13Les français sont des crétins et les Américains ont rendu
33:15possible les libérations. Oui, mais il y avait un front
33:17à l'ouest, il y avait aussi un front à l'est.
33:19Du moins, le front à l'est avait permis la victoire
33:21de Stalingrad et au nom de millions de gens.
33:23Donc, il y a eu un peuple russe
33:25qui a été saigné, qui a été saigné
33:27parce que Staline a fait le nécessaire.
33:29À ce moment-là, il a rattrapé la faute, on dira.
33:31Ça veut dire que quand ils ne sont pas
33:33invités, les ex-soviétiques,
33:35ils ne sont pas invités au 6 juin
33:3744, qui n'aurait pas été possible
33:39de manière aussi victorieuse
33:41s'il n'y avait pas eu les soviétiques.
33:43Alors, en revanche,
33:45il y a Zelensky. Il pourrait peut-être faire aussi de l'histoire
33:47sur la façon qu'ont eu les Ukrainiens de se comporter
33:49avec les nazis à l'époque.
33:51Il n'était pas né à l'époque.
33:53Oui, mais le problème n'est pas de savoir qui est né et qui n'est pas né.
33:55Poutine n'était pas né non plus.
33:57Mais simplement de faire de l'histoire et de rendre hommage
33:59à qui on doit rendre hommage.
34:01Soit on estime
34:03que Zelensky a sa place,
34:05l'Union soviétique doit avoir sa place.
34:07Que ce soit, je ne sais pas, peut-être l'ambassadeur
34:09de la Russie en Pologne.
34:11Enfin, qu'il y ait une figure qui soit là en disant
34:13Poutine, ce n'est pas la Russie.
34:15C'est l'armée rouge qui a libéré ce camp.
34:17La Russie absorbera
34:19le communisme comme le Bivar
34:21absorbera l'encre et il avait tellement raison
34:23qu'aujourd'hui la Russie n'est plus soviétique.
34:25Simplement,
34:27elle n'est pas forcément désirable avec Poutine à sa tête.
34:29Mais Poutine, ça n'est pas la Russie.
34:31C'est comme les gens qui nous diraient
34:33Macron, c'est la France. Non, c'est le président de la France.
34:35On va en parler dans un instant.
34:37Un tout petit mot, tout de même, sur l'importance
34:39de continuer à témoigner sur ce qui s'est passé dans les camps.
34:41Il y a un sondage qui a été
34:43mené dans 8 pays du monde.
34:45En France,
34:47il y a 46%, Michel Onfray,
34:49des jeunes de 18 à 29 ans qui n'ont
34:51jamais entendu parler de la Shoah.
34:53Là, on avait les derniers survivants, les derniers
34:55rescapés de la Shoah. Ils étaient une quarantaine
34:57sur place à Auschwitz.
34:59C'est la fin. En fait,
35:01il n'y aura plus de témoins directs. Que va-t-il se passer ?
35:03Le négationnisme, là aussi, va se mettre à l'oeuvre ?
35:05Il l'a déjà commencé, évidemment.
35:07Oui, bien sûr. Et moi,
35:09quand j'étais jeune prof, j'avais déjà
35:11un élève qui était négationniste.
35:13Et quand je l'ai fait venir, à l'époque,
35:15j'ai perdu ma compagne, mais c'était mon beau-père,
35:17qui lui avait été résistant.
35:19Et mon coiffeur, qui avait été lui aussi résistant,
35:21que j'ai beaucoup aimé, résistant et déporté.
35:23Et puis un autre de leurs amis, ils étaient là
35:25tous les trois. On a fait voir Nuit et Brouillard.
35:27Et ce garçon a dit, c'était tourné par qui, ce film ?
35:29Il y avait tous les élèves
35:31de Terminal.
35:33Et les Américains, c'est tout ce que je voulais dire.
35:35Comment ça ? Ce sont des images de propagande.
35:37C'est le tissu, etc.
35:39Toute la théorie négationniste.
35:41Il y a 46%, vous vous rendez compte ? Presque 1 sur 2.
35:43Ça veut dire que c'est raté.
35:45Il n'a pas entendu parler. Parce qu'on n'ose pas en parler.
35:47On n'ose pas l'enseigner.
35:49Après, on peut remonter plus loin en disant,
35:51dès que mai 68 a estimé qu'il ne fallait plus
35:53faire de chronologie, de philosophie de l'Histoire,
35:55d'enseignement de la causalité,
35:57qu'il fallait faire des blocs, qu'il fallait mettre en relation
35:59l'Empire du Soudan avec
36:01l'Empire romain, etc.
36:03On a perdu les enfants. Quand vous n'avez pas la chronologie,
36:05vous ne pouvez pas penser correctement.
36:07Donc, il y a eu un moment donné où
36:09la Shoah, est-ce que c'était avant la guerre,
36:11pendant la guerre, etc.
36:13C'est perdu, ça. Et puis après,
36:15il y a une autre logique. Il y a un autre problème.
36:17C'est que, pour un certain nombre d'enfants
36:19qui sont d'origine arabo-musulmane,
36:21il n'y a pas eu de Shoah.
36:23C'est une invention. Il y a une Shoah business.
36:25Il y a toutes ces choses-là. Et un enseignant qui se retrouve
36:27devant trente élèves, avec deux ou trois
36:29qui viennent lui expliquer que Darwin a tort,
36:31que ce n'est pas vrai, que Dieu a créé les hommes et que l'évolutionnisme
36:33est faux, que la Terre est plate, et que
36:35Kepler, Galilée, etc. Tout ça, ce sont des sottises.
36:37Ou que, à Auschwitz,
36:39ce sont des inventions pour avoir créé l'antité
36:41sioniste, ou ce genre de choses-là.
36:43Quand vous êtes enseignant, vous faites quoi ?
36:45Ça veut dire, effectivement, qu'au bout du compte, vous avez
36:47ce chiffre terrible, alors qu'on nous parle
36:49de la Shoah depuis toujours. Moi, je suis
36:51vent debout, depuis des années, sur les gens qui utilisent
36:53la Shoah, mal à propos. Tous ces gens
36:55qui disent à Marine Le Pen, si elle arrive
36:57au pouvoir, ce sera au radours sur glane.
36:59Ou de dire... Alors, Le Pen, on pouvait
37:01dire beaucoup de choses sur Jean-Marie Le Pen. C'est effectivement
37:03un antisémite. C'est avéré. Le prochain
37:05Front Populaire me permettra de faire un texte
37:07de cent mille signes. J'ai fait un texte de cent mille signes. J'ai lu
37:09les mémoires de Jean-Marie Le Pen. L'antisémitisme
37:11est constant, du début jusqu'à la fin. Ce n'est pas le cas de sa fille.
37:13Mais c'est le cas de Jean-Luc Mélenchon.
37:15Donc, il y a un moment donné où il a raison,
37:17ce président du Congrès mondial
37:19juif, de rappeler que ce qui a eu lieu
37:21il y a 80 ans, c'est quelque chose
37:23qui ressemble étrangement, comparaison n'étant pas raison,
37:25mais il y a étrangement à ce qui advient aujourd'hui.
37:27L'interdiction d'enseigner, l'interdiction
37:29de faire des conférences, l'interdiction de publier,
37:31l'interdiction de s'exprimer,
37:33la mise en cause de
37:35la liberté d'expression, la criminalisation
37:37de toute pensée autonome, de se faire traiter
37:39de fasciste, de nazi, de type d'extrême droite
37:41quand on ne pense pas comme tous ces gens-là. Mettez tout ça
37:43bout à bout. Ça ressemble étrangement
37:45aux méthodes nazies dans les années 20.
37:47C'est le fil rouge de cette émission. Un dernier mot, Michel, pour parler
37:49d'Emmanuel Macron qui, après les Géos et Notre-Dame
37:51de Paris, était cette semaine au Louvre.
37:53Il a tenu une conférence de presse devant
37:55Mona Lisa, sous la Joconde. Il annonce un plan
37:57de rénovation du musée qui est le plus visité
37:59dans le monde. 12 millions
38:01de visiteurs par an écoutaient ce
38:03qu'il a dit.
38:05J'ai bien conscience que beaucoup de gens
38:07pourraient se dire
38:09pourquoi donc le Louvre
38:11aujourd'hui en ce début d'année ?
38:13Beaucoup de gens
38:15pourraient se dire
38:17que c'est totalement un tempestif
38:19de venir parler d'un grand projet
38:21culturel
38:23alors que le monde semble partir
38:25dans tous les sens et que manifestement
38:27les discussions budgétaires se poursuivent.
38:31D'abord, je voudrais vous dire, et je le dis
38:33sous le contrôle de la ministre et des parlementaires,
38:35on peut
38:37trouver un chemin,
38:39j'y reviendrai dans le détail,
38:41et on peut, surtout dans ces temps,
38:43avoir le sens de l'innovation et de l'audace
38:45et penser grand.
38:47Et le projet qui va vous être soumis
38:49est réaliste
38:51et financé.
38:53Voilà, un projet de 700 et 800 millions d'euros
38:55sur une dizaine d'années pour rénover certains
38:57pans du Louvre parce que la présidente
38:59du musée dit qu'il y a des
39:01avaries absolument partout, qu'il y a des endroits
39:03très dégradés, qu'il y a des équipements
39:05techniques qui sont en difficulté.
39:07C'est une bonne chose de s'occuper de la culture, Michel Oncray ?
39:09Alors là, c'est moi et la Joconde.
39:11Il y a eu Notre-Dame,
39:13Ligio, et la Joconde.
39:15Et je rappelle quand même que si on veut faire un peu de
39:17philosophie comparée et qu'on pense au général De Gaulle,
39:19quand il s'agit de la Joconde,
39:21c'est André Malraux qui l'a conduite aux Etats-Unis
39:23pour que Jackie Kennedy
39:25et son mari, comme on disait à l'époque,
39:27puissent voir la Joconde
39:29alors que tous les conservateurs avaient dit
39:31qu'elle ne supportait pas le voyage.
39:33Pour des conditions qui étaient celles de l'époque.
39:35Ce ne sont pas les conditions d'aujourd'hui.
39:37Donc à l'époque, l'usage qu'on fait de la Joconde,
39:39c'est un usage français.
39:41C'est l'image de la France aux Etats-Unis
39:43et c'est la culture française.
39:47Cette oeuvre a à voir avec
39:49Léonard de Vinci et avec François 1er.
39:51Donc on exporte aux Etats-Unis
39:53et on se sert de la Joconde
39:55pour ça. Lui, c'est elle et moi.
39:57Ce n'est pas Mme Macron, mais c'est elle et moi.
39:59Il y a un sourire qui est plus crédible
40:01que l'autre, celui de la Joconde.
40:03Et là, j'ai été très étonné parce que Mme Descartes
40:05nous a dit
40:07qu'il y a des trucs qui ne vont pas bien.
40:09Tout le monde découvre ça.
40:11Trois jours après, il arrive en disant
40:13« je vais résoudre le problème ».
40:15C'est quand même étonnant qu'elle fasse savoir dans la presse
40:17trois jours avant et que trois jours après,
40:19le président de la République...
40:21– Heureuse coïncidence. – Heureuse coïncidence.
40:23– Mais c'est important de faire attention
40:25à nos lieux de culture, Michel.
40:27– Ça, ça me paraît évident.
40:29Mais que tout ça ait été téléphoné...
40:31Il inaugure les chrysanthèmes maintenant.
40:33Alors la culture, ça va. Personne n'est contre.
40:35Sauf quelques présidents de région qui disent
40:37qu'il faudra qu'on en débatte aussi.
40:39Mais là, on voit bien qu'il arrive en disant
40:41« moi, j'inaugure les chrysanthèmes, là, j'occombez moi. »
40:43L'art, la culture, c'est important, la culture, n'est-ce pas ?
40:45Enfin, à mon œil, quoi.
40:47Le pass culture qui permet d'acheter des mangas,
40:49de ne pas aller au Puy-du-Fou.
40:51– Ne pas aller au Puy-du-Fou, voilà.
40:53– Et puis, là, le grand coup de la culture, etc.
40:55N'est pas le général de Gaulle qui veut,
40:57alors ça, c'est entendu là-dessus,
40:59mais n'est pas Malraux qui veut non plus.
41:01C'est-à-dire que là, je ne vais pas donner de nom
41:03au ministre de la culture, mais c'est du sou, je ne sais quoi.
41:05Ce n'est pas la hauteur.
41:07La culture française, ce n'est pas ça.
41:09Ce n'est pas seulement repeindre des trucs
41:11ou mettre un peu de mastic parce qu'il y a de l'eau
41:13et il y a des fuites, etc.
41:15La culture française, aujourd'hui, c'est terrible.
41:17D'abord parce qu'elle est idéologisée,
41:19d'abord parce que celle qui est subventionnée est idéologique,
41:21ce n'est pas forcément la meilleure.
41:23Moi, j'ai des amis compositeurs, vous connaissez très bien la musique,
41:25qui composent des opéras et qui m'expliquent qu'aujourd'hui,
41:27on n'obtient pas un centime de subvention
41:29si l'opéra n'est pas walkiste.
41:31Impossible.
41:33Si vous dites, moi, j'aime bien le mythe d'Electre, d'Édipe,
41:35je voudrais parler d'Antigone,
41:37ce qui nous permettrait, par exemple,
41:39de penser aujourd'hui.
41:41Vous reprenez le mythe d'Antigone,
41:43ah non, mais pas du tout,
41:45à moins qu'Antigone soit créolisé, d'origine africaine,
41:47où à ce moment-là, vous aurez un truc
41:49et qu'Antigone voudrait changer de sexe en cours d'opéra,
41:51là, il n'y a pas de problème, on va vous subventionner.
41:53Donc non, le problème de la culture aujourd'hui,
41:55ce n'est pas de boucher les trous et les fissures des plafonds,
41:57c'est d'avoir un vrai projet.
41:59Il y a eu un projet de Malraux, il est clair.
42:01Il y a eu un contre-projet de Jacques Lang,
42:03il est clair aussi, on aimait, on n'aimait pas,
42:05c'était à discuter. Où est le tiers projet ?
42:07On a aujourd'hui du numérique,
42:09on a la possibilité d'inventer des...
42:11Enfin, je ne vais pas donner mon projet,
42:13mais je dirais qu'il y aurait un projet de culture
42:15à faire avec le numérique qui permettrait
42:17de penser à la province aussi.
42:19Parce qu'il n'y a pas que Paris, et dans Paris,
42:21il n'y a pas que le Louvre, il y a aussi plein de musées de province
42:23dans lesquels il y a des chefs-d'oeuvre extraordinaires.
42:25Quelle politique fait-on à l'endroit de ces chefs-d'oeuvre ?
42:27On pourrait faire une politique en disant
42:29qu'on a Perugien à Caen, par exemple,
42:31au Musée des Beaux-Arts de Caen, qui est une pièce géniale,
42:33mais d'autres pièces qui sont aussi des pièces magnifiques,
42:35de gens, même un anonyme, le dîner de deux épicuriens,
42:37qui est la peinture que je préfère
42:39et que j'adore dans ce musée.
42:41On pourrait avoir une politique qui serait de dire
42:43on va organiser des conférences, des colloques
42:45autour des grandes peintures qui se trouvent dans les musées
42:47pour faire de telle sorte que la province...
42:49J'ai entendu jadis Rachida Dati qui,
42:51quand elle est arrivée, nous a fait savoir qu'il n'y avait pas que Paris.
42:53Je l'ai entendu, mais je ne l'entends plus.
42:55Et qu'elle, la culture, lui avait beaucoup servi dans son parcours.
42:57C'est terminé, Michel ?
42:59C'est passé trop vite.
43:01Merci beaucoup pour cette heure passée en votre compagnie
43:03sur CNews et sur Europe. À la semaine prochaine.