Dans Destins de Femmes, Judith Beller reçoit Anne Bayard, ancienne tenniswoman et fondatrice de Bayard Unlimited, agence de communication spécialisée dans le sport handicap
"Destins de Femmes" nous raconte les parcours des femmes extraordinaires qui tissent le lien de notre République. Nous explorons des thèmes universels tels que la lutte pour l’Egalité des genres, la liberté d’expression, la diversité culturelle, le droit à disposer de son corps. Emission tirée du livre de Valérie Perez-Ennouchi, "Destins de Femmes", sorti chez Ramsay, prix Edgard Faure 2021.
Une émission de Judith Beller.
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##DESTIN_DE_FEMMES-2025-02-01##
"Destins de Femmes" nous raconte les parcours des femmes extraordinaires qui tissent le lien de notre République. Nous explorons des thèmes universels tels que la lutte pour l’Egalité des genres, la liberté d’expression, la diversité culturelle, le droit à disposer de son corps. Emission tirée du livre de Valérie Perez-Ennouchi, "Destins de Femmes", sorti chez Ramsay, prix Edgard Faure 2021.
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NewsTranscription
00:00La caisse d'épargne Ile-de-France, fière de soutenir toutes les femmes, vous présente
00:05Sud Radio, Destin de Femmes, Judith Beller.
00:09Bienvenue à toutes et à tous, Destin de Femmes sur Sud Radio, c'est l'émission du féminisme
00:13autrement.
00:14Alors comme tous les samedis à 13h30, vous avez rendez-vous avec une femme au parcours
00:17inspirant.
00:18Tout ça, c'est inspiré du livre de Valérie Pérez.
00:20Alors cette semaine, on est la semaine du sport féminin, j'avais donc envie de recevoir
00:24une femme engagée pour sa visibilité, notamment pour le handisport, il s'agit de Anne Bayard,
00:29ancienne tennis woman et fondatrice de Bayard Unlimited, qui est une agence de communication
00:33spécialisée dans le sport handicap.
00:35Bienvenue sur Sud Radio, Anne.
00:36Merci beaucoup d'y recevoir.
00:37Avec plaisir.
00:38Sud Radio, Destin de Femmes, Judith Beller.
00:41Alors, toujours les mêmes cinq questions pour mes invités, je sais que vous avez fait
00:44vos devoirs.
00:45Je suis au courant.
00:46Alors Anne Bayard, quelle est votre définition du féminisme ?
00:50Il faut quand même que je vous avoue quelque chose.
00:53Après avoir accepté de faire votre émission, je suis quand même allée regarder.
00:59J'ai compris qu'il allait y avoir des petites questions imposées, entre guillemets.
01:02Et du coup, je suis allée fouiller un petit peu et là, tout d'un coup, j'ai eu un gros
01:06stress.
01:07J'ai quand même vu le niveau des femmes que vous avez reçues dans cette émission.
01:11Alors, je vous arrête tout de suite.
01:12Si vous êtes dans mon émission, c'est que vous avez le niveau que je vous prête, c'est-à-dire
01:15le même.
01:16Très bien.
01:17Mais je me suis quand même...
01:18Vous pouvez quand même répondre à la question.
01:19Oui, je vais répondre.
01:20Non, non, je n'essaie pas de m'échapper.
01:23Oui, je me suis posé la question de savoir si j'avais la légitimité à répondre à cette
01:28question, parce que je n'ai jamais pris officiellement, entre guillemets, de descendre.
01:34Je ne suis jamais descendue dans la rue.
01:36Vous n'êtes pas engagée.
01:37Ce n'est pas grave, ça peut être ça votre féminisme à vous.
01:38Si, si, j'ai un petit engagement.
01:39Je fais quand même partie.
01:40Et d'ailleurs, ça rejoint le sujet des femmes et le sport.
01:43Je fais partie d'un groupe qui s'appelle Les Essentiels.
01:45Alors, ça fait très prétentieux comme ça, mais on ne l'est pas.
01:49On a les ambitieuses aussi.
01:50Bon, OK.
01:51Ce n'est pas moi qui ai choisi le nom, mais en fait, c'est un groupe de femmes.
01:54On est toutes dans le business du sport.
01:57Et en fait, le but est qu'il y ait une meilleure représentation des femmes dans le sport et
02:01surtout sur les prises de parole, c'est-à-dire quand vous regardez les prises de parole dans
02:04le sport.
02:05Objectivement, oui.
02:06Donc, sur la semaine du sport féminin, vous avez toute votre place.
02:08Qu'est-ce que c'est le féminisme alors ?
02:11Alors, du coup, je me suis dit que finalement, il n'y avait pas besoin de descendre dans
02:17la rue, d'être hyper militante, hyper engagée pour être féministe.
02:21Je me suis rendu compte que je l'étais à ma manière au quotidien.
02:25C'est-à-dire que quand j'estime qu'un homme a une attitude, un geste déplacé,
02:34dans la mesure du possible, je vais l'attraper.
02:37Je vais l'attraper.
02:38Je vais lui dire, viens-là, toi, et j'essaie de lui expliquer qu'en fait, son attitude
02:43est juste...
02:44Vous êtes cache, quoi.
02:45Ouais, je suis cache, mais j'essaie de le faire sans agressivité, parce que je pense
02:50que les messages passent dans le bras que les gens, voilà, complètement.
02:54Et d'expliquer qu'en fait, c'est juste pas possible de se comporter comme ça et
02:58qu'on ne peut pas, en fait, en fonction du genre, enfin que c'est uniquement le genre
03:03qui est pris en compte dans leur comportement, donc voilà, de leur expliquer.
03:08Donc, je leur explique ça et de leur dire, mais qu'en fait, il ne faut pas qu'ils
03:13le prennent mal.
03:14C'est quelque chose de positif, que finalement, l'objectif, c'est le mieux vivre ensemble
03:20au travers de l'égalité homme-femme.
03:22Et donc, ces hommes dont vous nous parlez, là, est-ce qu'il y en a qui sont féministes,
03:25selon vous ?
03:26Des hommes féministes, ça existe ?
03:28Alors, autour de moi, franchement, non.
03:33D'ailleurs, je n'ai pas de femme, même dans mon univers proche, dans ma famille de
03:40femmes féministes, de ma génération et de la génération au-dessus.
03:44J'ai été élevée par une mère au foyer.
03:47Ah oui, donc vous cassez les codes, ne serait-ce qu'en étant indépendante, quoi ?
03:51Complètement.
03:52Et puis, sans doute, je partais quand même de très, très loin.
03:55Ma mère, une fois que j'ai été mariée, je lui disais que je partais en déplacement
03:57pro-professionnel.
03:58Elle me disait, mais comment va faire ton mari ? Pour se faire à manger ? Ou alors,
04:03tu lui as laissé des petits plats ? Donc, voilà, pour vous dire que je pars quand même
04:07de très loin.
04:08Mais à côté de ça, j'ai une fille de 30 ans.
04:10Et le mari, comment il va ?
04:11Le mari…
04:12Il a jarté.
04:13Pardon, parlons vrai sur ce radio.
04:14Non, on ne va pas parler du mari.
04:15C'est sûr que ça sera un modèle féministe.
04:19Donc, vous n'avez pas d'hommes féministes autour de vous ?
04:21Non, mais j'ai… Non.
04:22Pas proches ?
04:23Mais vous avez un exemple de quelqu'un qui vous inspire ? Un homme, quelqu'un de masculin
04:28qui s'engage ?
04:29En fait, ce n'est pas une personne en particulier, pas un homme en particulier qui s'engage,
04:33mais je vois quand même autour de moi des maris de copines ou des copains qui ne trouvent
04:39pas ça humiliant.
04:40D'abord, une femme qui bosse, qui part en voyage.
04:44Qui gagne mieux que vous.
04:45Qui part en voyage.
04:47Le fait que finalement, de temps en temps, c'est eux qui vont aller chercher les enfants
04:50à l'école et qui ne vont pas attendre que leur femme leur dise à table pour qu'ils
04:56demandent « est-ce que je peux t'aider chérie à faire quelque chose ? » et qu'ils
04:59assument ça parfaitement.
05:00Donc, c'est plein de petits exemples comme ça autour de moi.
05:02Oui, donc être féministe, c'est aussi dans les petits détails du quotidien.
05:05Oui, complètement.
05:06Alors, qu'est-ce qui fait que ce droit des femmes qui bouge pas mal en ce moment, il
05:10avance selon vous ?
05:11Déjà par la force des choses, puisque le monde avance, le monde bouge.
05:18Quand on regarde dans le rétroviseur et qu'on voit ce pour quoi les femmes se battaient
05:22il y a 100 ans, on se dit que c'est pas mal quand même.
05:25On se dit quand même qu'on aime bien avancer, donc rien que de voir le sujet.
05:29Bon, il y a encore beaucoup de progrès à faire, mais c'est pas mal.
05:31C'est sûr.
05:32Au niveau des progrès, il y a quoi, 10% de femmes qui sont déjà dans les entreprises
05:38du CAC 40 ?
05:40Je cite souvent Maudel, Stéphane Palliès, qui est d'ailleurs très engagé sur le combat
05:47homme-femme, mais bon, 10% c'est quand même encore très peu.
05:51Qu'est-ce qui fait qu'il y a une avancée qui a vraiment fait en sorte que la condition
06:00des femmes s'est améliorée selon vous ? Est-ce que Me Too, par exemple, ça a joué ?
06:03Alors, j'ai un avis très partagé sur Me Too.
06:06Le côté positif, c'est que ça a libéré la parole et qu'il y a tout d'un coup eu
06:12l'apparition du jeu, avec des témoignages forcément plus forts quand on raconte ses
06:16histoires personnelles.
06:17Et qui a suscité derrière, qui a fait des petits, donc ça c'est le côté pour moi
06:24très positif.
06:25Et je dirais que le côté négatif, c'est que je trouve qu'on a un petit peu tendance
06:30à tout mettre dedans maintenant, et que ça crée parfois de la peur chez les hommes,
06:36et que moi il n'y a rien qui m'exaspère le plus quand j'entends un homme qui me dit
06:40qu'on ne peut plus rien dire, qu'on ne peut plus rien faire, donc quelque part ça freine
06:45aussi l'avancée des droits.
06:47Oui, ça peut être contre-productif parfois, donc il ne faut pas être trop extrême, il
06:51ne faut pas aller trop vite à ce niveau-là.
06:53Simone de Beauvoir, elle nous disait « On ne naît pas femme, on le devient ». Est-ce
06:59que vous, vous savez quand vous avez considéré que vous étiez devenue une femme ?
07:02La question n'est quand même pas simple, non, ce n'est pas un moment précis, c'est
07:10plein de petits moments.
07:11Mais en fait, je pense qu'on ne se rend pas compte sur le moment.
07:15Donc j'ai réfléchi à la question, parce que je savais que vous alliez me la poser,
07:19et je me suis dit que finalement, la première fois où je me suis sentie femme, et finalement
07:23vous allez voir que c'est un acte féministe, c'est le premier jour, moi j'ai deux grands
07:27frères, le jour où je me suis rebellée à table, parce que mes frères parlaient
07:33mal à ma mère, et que mon père ne disait rien, et que j'ai engueulé mon père en
07:37lui disant « Comment tu acceptes et comment tu peux ne rien dire quand tu vois tes fils
07:43parler à ta femme de cette manière ? ».
07:44Qu'est-ce qu'il a dit votre père ?
07:45Rien, parce que c'était un taiseux.
07:46Et vos frères, ils ont dit quoi ? Ils se sont tués aussi ? Vous avez gagné la partie,
07:54c'est vous qui avez un pesé votre voix quoi.
07:55Oui, de toute façon j'étais fière déjà de l'avoir dit, donc je pense que c'est
08:02la première fois où je me suis sentie femme, mais je me le dis qu'après coup, et après
08:08c'est aussi, moi j'étais un vrai garçon manqué, j'avais aussi un modèle avec une
08:12mère qui ne se maquillait pas, qui n'était pas hyper féminine, donc le premier jour
08:18où, en fait j'ai été fière très longtemps d'être un garçon manqué, et un jour j'ai
08:22vu que le regard des garçons, je dirais plus des garçons que des hommes à l'époque,
08:27parce que j'étais encore jeune, a changé, et tout d'un coup je me suis dit « mais
08:31en fait c'est vachement bien d'être une femme », et j'ai aimé l'image que ça
08:36m'a renvoyée, et j'ai arrêté d'être garçon manqué ce jour-là, puis après c'est
08:40des petites touches, c'est la première fois où je n'ai jamais vu ma mère mettre du
08:43vernis à ongles sur ses doigts de pied, donc j'ai fait acte de rébellion en faisant ça.
08:48Donc être féminine chez vous c'était un acte de rébellion ?
08:50Oui.
08:53Vous avez fondé Bayard Unlimited, c'est une agence de communication spécialisée dans
08:57la promotion du sport handicap, Anne Bayard, elle est dédiée à accroître la visibilité
09:02des athlètes qui sont en situation de handicap, en fait vous êtes agent, c'est à vous aussi,
09:09vous mettez votre expertise…
09:10Oui, j'ai pas le diplôme d'agent, mais c'est comme un travail d'agent.
09:13Et du coup en fait vous faites de la gestion d'images, de la strat… de la stratégie
09:17pardon, dans le jardin, non mais je parlais pour les auditeurs, et puis de la com aussi
09:24pour les sportifs.
09:25Votre idée c'est aussi de changer le regard qu'on porte sur les athlètes de handisport ?
09:29Oui, oui.
09:30De devenir, que ça devienne un truc normal j'ai envie de dire, non ?
09:35Oui, après c'est pas ça qui m'a motivée au départ, j'avais pas, c'était pas…
09:39C'est par hasard au départ ?
09:40Oui c'est totalement par hasard, souvent malheureusement on est sensibilisé au handicap
09:45quand on est touché de près, et moi j'étais pas touché de près, et je faisais partie
09:50comme tous ces gens qui, quand j'étais à Eurosport à l'époque, quand on me disait
09:54qu'on allait me sensibiliser au handicap, qu'il fallait que je descende à la cafétéria
09:57je me cachais derrière le bureau en me disant qu'est-ce qu'on va aller m'emmerder
10:00encore avec ces trucs-là.
10:01Et puis il y a eu le hasard d'une rencontre avec Philippe Croizon, qui avait déjà traversé
10:07la Manche à la nage, donc pour ceux qui ne connaissent pas encore, c'est une personne
10:10qui a été amputée des quatre membres, qui a été électrocutée en enlevant l'antenne
10:14sur son toit.
10:15C'est dingue, il a traversé la mer à la nage quoi.
10:18Exactement, et moi je l'ai rencontré au moment où il voulait faire le défi suivant
10:23qui était de rallier symboliquement les cinq continents à la nage, et j'ai commencé
10:28à l'aider comme ça alors que j'étais encore à Eurosport, et puis j'ai quitté
10:31la chaîne, et après il m'a demandé si je voulais bien l'accompagner sur ses projets,
10:34et voilà ça a démarré comme ça, et il y a 13 ans, l'image qu'on avait des athlètes,
10:40en tout cas des personnes porteuses au handicap...
10:42On était loin d'aujourd'hui.
10:44On va en parler dans un instant, le féminisme autrement de Destin de Femmes, spéciale semaine
10:48du sport féminin, attention, sur Sud Radio aujourd'hui, c'est avec Anne Bayard qui est
10:53fondatrice de l'agence Bayard Unlimited, vous restez avec nous, on est encore là.
10:57La caisse d'épargne Ile-de-France, fière de soutenir toutes les femmes, vous présente
11:02Sud Radio, Destin de Femmes, Judith Beller.
11:06Sud Radio, c'est Destin de Femmes, l'émission qui aborde le féminisme sous un angle différent
11:10et oui ça existe, l'union, l'union ! Vous êtes en compagnie de Anne Bayard qui est
11:15fondatrice de l'agence de communication Bayard Unlimited, spécialisée dans le sport handicap,
11:20et tout ça c'est à l'occasion de la semaine du sport féminin évidemment.
11:24Alors justement pour parler un peu des femmes, Anne Bayard, on imagine qu'il y a des obstacles
11:31autant dans le handisport que dans le sport en général, à la visibilité du sport féminin,
11:36parce qu'il est toujours moins regardé, moins écouté, même s'il commence un peu
11:38à sortir derrière les fagots j'ai envie de dire.
11:41Qu'est-ce qui fait que, c'est quoi le principal obstacle aujourd'hui pour qu'on ne valorise pas
11:45un peu plus les femmes ? Parce que vous dites que même dans vos milieux vous êtes beaucoup
11:48entouré d'hommes quand même.
11:49Oui, dans le monde du sport, il y a effectivement plus souvent d'hommes,
11:54même si aujourd'hui on voit que les ministres des sports sont des femmes,
11:57qu'il y a de plus en plus de présidentes, de fédérations, le CNOSF, quel comité national ?
12:03Je parlais plus sur la représentation des athlètes dans le handisport en particulier d'ailleurs.
12:09Oui, après forcément on va dire qu'à une même discipline, le niveau d'une femme,
12:18de par la force des choses et de nos capacités physiques, donc je pense qu'effectivement...
12:26Ça dépend des sports aussi, non ?
12:27Alors après il y a certains sports mixtes, mais quand on regarde, je vais donner un exemple,
12:32je sais que ça avait fait polémique et qu'ils vont je pense changer cette année,
12:37et pardon Gilles, je parle de Gilles Moreton qui est président que je connais bien de la
12:42Fédération Française du Tennis, l'exemple, l'année dernière il y a eu des sessions de nuit,
12:46ça a fait toute une polémique parce qu'aucun match de femmes n'a été programmé en session de nuit,
12:56parce qu'il n'y avait qu'un seul match, donc ça prouve que oui je pense que c'est le spectacle
13:03physique quand on parle de sport, donc il y a encore effectivement...
13:07Alors vous qui avez été Tennis Woman, comment ça se passe, vous pouvez peut-être nous raconter,
13:15pour justement les femmes qui sont en situation de handicap, qui sont par exemple en chaise
13:19roulante, on peut faire du tennis dans ce cas-là, est-ce qu'il y a des spécificités
13:25aux femmes et aux hommes, est-ce qu'il y a une vraie différence à ce moment-là,
13:27ou est-ce que c'est un peu plus gommé dans le handisport justement ?
13:30Non, après c'est plus des classifications par typologie de handicap.
13:34D'accord, en fonction des handicaps, donc là c'est plus une histoire de genre en fait j'ai envie de dire.
13:38Vous ne le ressentez pas comme ça dans le handisport, il n'y a pas de clivage de genre ?
13:43Non, je trouve beaucoup moins, et je pense qu'il y a plus de tolérance,
13:49et je pense qu'il y a peut-être aussi effectivement moins de différences de niveaux,
13:54et peut-être qu'on regarde avant tout le spectacle.
14:00Et le dépassement de soi, j'ai envie de dire, peut-être aussi ?
14:02Oui sûrement, ça doit jouer forcément, quand on voit l'engouement qu'il y a eu sur les Jeux Paralympiques,
14:11et c'est juste génial que ça soit passé à Paris, parce que je vois moi, de par le travail que je fais...
14:16Vous voyez la différence avant et après vous ?
14:18Complètement, après il y a des choses qui me choquent un petit peu.
14:21Par exemple ?
14:21Il y a eu de l'opportunisme, parce que les Jeux étaient à Paris,
14:26et que tout d'un coup, il y avait un attrait sur le handisport,
14:33et puis finalement, vous vous rendez compte qu'après coup il y en a beaucoup qui se sont arrêtés en route.
14:40Ils ont un peu lâché le morceau ?
14:41Ils ont lâché le morceau, donc ils n'étaient pas si sincères que ça à la base.
14:44Mais ça a créé un engouement incroyable.
14:47Ça a créé un engouement, et je pense qu'on voit le handicap de manière beaucoup plus positive aujourd'hui.
14:52Votre engagement, votre idée, c'est aujourd'hui que les athlètes handicapés soient considérés comme des athlètes lambda.
15:00Je peux donner un exemple aussi que vous m'aviez donné hors antenne,
15:03ce raid pour lequel vous avez bossé pendant huit ans,
15:06qui était un raid entre les handis et les valides.
15:12Les travailleurs en situation de handicap.
15:14Et c'était sans barrière, sans aucune barrière entre les uns et les autres, tout le monde était au même niveau.
15:19C'est ça qui m'a plu énormément.
15:21Les équipes étaient constituées de quatre collaborateurs d'une même entreprise,
15:26deux valides, deux en situation de handicap.
15:29Sauf que quand ils se retrouvaient sur un cyclo tandem, ils étaient tous habillés pareil,
15:33et puis surtout qu'il y a 80% de handicaps invisibles.
15:37Vous veniez sur le raid, vous vous posiez vraiment la question de savoir qui était qui.
15:43Et c'est ça que j'ai aimé, et que ça a effectivement complètement effacé les barrières.
15:49Et surtout, ce qui a été intéressant, c'est que ça a servi d'outil de mobilisation dans les entreprises,
15:55puisqu'on faisait venir les big boss, qui se retrouvaient aussi en tenue cycliste,
16:01et que tout d'un coup...
16:03Ça met tout le monde au même niveau.
16:05Ah bah exactement.
16:06Et du coup, quand ils rentrent à nouveau dans leur entreprise,
16:08je pense qu'ils managent de manière différente.
16:11Alors quand vous avez débuté, quand vous êtes lancé dans Bayer Unlimited,
16:15vous étiez une des rares, c'était il y a 13 ans.
16:18Vous étiez une des rares et même la seule agence spécialisée là-dedans ?
16:21Oui, il devait y avoir des petites initiatives à droite à gauche,
16:24mais effectivement, on n'est pas grand monde.
16:27On en parle à l'instant, les paralympiques, ça a créé un énorme engouement.
16:30Mais finalement, les mentalités avaient commencé à changer avant, non ?
16:33Oui, ça a commencé à se professionnaliser.
16:35Moi, j'ai vu au fur et à mesure, ça fait 13 ans que j'ai monté.
16:38Maintenant, vous avez des vrais concurrents, quoi.
16:40Ou pas ?
16:41Oui, je le vois...
16:42Vous ne les voyez pas comme ça ?
16:43Non, je ne les vois pas comme des concurrents, au contraire...
16:46Des collaborateurs ?
16:48Non, non plus.
16:50Alors, allez-y.
16:51Non, je vois ça comme...
16:52Je pense qu'il y a de la place pour tout le monde.
16:54Et au contraire, je le vois comme quelque chose de très, très positif,
16:57parce que ça veut dire que plus il y aura de gens qui font la même chose que moi...
17:01Plus ça veut dire que ça marche.
17:02Et bien voilà.
17:03Et plus des athlètes en e-sport pourront vivre de leur sport.
17:06Bien sûr.
17:08Alors, je rappelle quand même que vous avez été,
17:10Tennis Woman, on l'a dit, dans les 4 meilleures jeunes joueuses de France.
17:14Et puis ensuite, la 25e française de tennis.
17:18Oui, enfin, ce n'était pas le numéro pile, mais dans les 25.
17:23Donc, c'est quand même une petite carrière d'athlète que vous avez faite.
17:25Ça a duré combien de temps, ça ?
17:27De toute façon, j'ai été élevée dans le sport, dans les valeurs du sport.
17:31C'est votre famille ?
17:31Merci, maman.
17:32OK, comme quoi...
17:34On s'attendait à dire que ça soit papa, mais non.
17:36Vous voyez, comme quoi, même moi, j'ai des idées reçues.
17:38Ben ouais...
17:41Donc, c'est votre mère qui vous a mis au tennis ?
17:43Au sport, ça faisait partie...
17:45Alors, au tennis, oui, parce que c'était son sport.
17:47J'aurais pu basculer dans autre chose.
17:49La preuve, mes deux enfants font...
17:50Qu'est-ce qu'ils font ?
17:51Il y en a un qui est cavalier, qui fait du saut d'obstacle.
17:54Et ma fille, elle court, elle fait du sport, mais plus de manière amateur.
17:59Parce que pour moi, c'est, au-delà de la pratique du sport, c'est le meilleur.
18:05Oui, la meilleure éducation, en fait.
18:07Moi, je vois mon...
18:09Depuis que j'ai monté ma société,
18:11je vois les dossiers comme un match de tennis, en fait.
18:15Et je pense que ça m'a appris énormément.
18:16Et ça vous apprend aussi à avoir un esprit de compétition,
18:19mais un esprit, en tout cas, sympathique.
18:23C'est ça, le mot que j'ai envie de dire.
18:24Comme vous dites, c'est pas des concurrents, en fait.
18:25Non.
18:26Oui, oui, je pense que j'ai eu...
18:28Alors, j'avais pas le même...
18:29Pour ceux qui me connaissent, ils vont rigoler,
18:30mais je n'avais pas du tout ce même état d'esprit sur un cours de tennis
18:33parce que je ne supportais pas de perdre.
18:37On m'appelait Anne Braillard sur un cours de tennis, pour vous dire.
18:41Donc, non, non, je suis beaucoup plus fair-play, effectivement.
18:45Dans la vie professionnelle de tous les genres.
18:48Oui, j'applique les valeurs que ma maman m'a apprises.
18:53Alors, vous l'avez dit tout à l'heure aussi,
18:55vous avez été longuement chez Eurosport.
18:57Vous avez fait 14 ans là-bas.
18:58Vous avez terminé directrice de communication.
19:00Puis, à un moment donné, vous avez arrêté
19:01et vous avez monté votre boîte.
19:02Qu'est-ce qui s'est passé ?
19:03Ha ha...
19:06Moi, je me suis retrouvée avec...
19:08J'ai toujours des patrons que j'aimais beaucoup.
19:09Moi, j'ai beaucoup de difficultés avec la hiérarchie.
19:12Ah bon ?
19:13Ça vous étonne ?
19:15Pardon, mais...
19:16Voilà, et puis du jour au lendemain, je me suis retrouvée...
19:18Je suis passée d'un boss que j'adorais,
19:20avec qui je suis toujours amie d'ailleurs.
19:23Un dont je tairai le nom...
19:24Que vous aimiez beaucoup moins ?
19:25Voilà, exactement.
19:27Et du coup, c'était le déclic.
19:29Finalement, c'était un mal pour un bien.
19:30J'avais fait le tour de la question et je me suis dit que...
19:33Bah, qu'il était temps que je monte ma propre structure
19:37et que j'avais plus envie d'avoir de patrons.
19:39Vous voulez la liberté, liberté chérie quoi.
19:41Oui, exactement.
19:43Qu'est-ce que ça serait votre souhait, si vous en aviez un comme ça,
19:45un petit génie qui apparaît devant vous ?
19:50Alors, ça rejoint notre discussion au départ et sur le féministe,
19:54c'est qu'on n'ait plus besoin d'avoir des émissions...
19:57Je suis désolée de vous dire ça, mais comme aujourd'hui...
20:00Je suis d'utilité publique.
20:01Voilà.
20:02Donc quand cette émission n'existera plus,
20:04c'est qu'a priori, on n'en aura plus besoin.
20:06Qui n'ait plus besoin d'avoir la journée de la femme,
20:08qui n'a plus besoin d'avoir la semaine du sport au féminin,
20:11parce que ça sera...
20:12Ça sera juste rentré dans toutes les mentalités.
20:14Exactement.
20:15Parce que vous, il n'y a pas le jour de l'homme.
20:17Même si je ne me souhaite pas de disparaître,
20:19mais j'ai un souhait équivalent au vôtre.
20:20C'est vrai que ça serait bien qu'on ait moins besoin de valoriser les femmes,
20:24puisque finalement, elles parlent d'elles-mêmes.
20:26Il faut créer des initiatives pour qu'on parle de nous.
20:29C'est quand même aberrant.
20:31Et vous, votre vision du féminisme, c'est quoi votre définition ?
20:34Parce qu'il n'y a pas de raison que vous posiez toujours la question.
20:36À votre tour.
20:37Je ne sais pas si les auditeurs sont très intéressés par mon opinion.
20:39Non, non, non, n'essayez pas de vous débiner.
20:43Le féminisme, pour moi, c'est l'engagement pour les droits de la femme, tout bêtement.
20:47Voilà, c'est les droits en tant que tels, le respect, etc.
20:54Mais pour moi, je ne me définis pas comme féministe,
20:59puisque c'est tous les jours dans mon quotidien que ça joue.
21:04Ou surtout avec la manière dont j'élève ma fille.
21:07Fière d'elle et qui ne se rabaisse pas par rapport aux autres.
21:12Surtout, et d'ailleurs, quel que soit le sexe, voilà.
21:16Et d'ailleurs, je pense que le féminisme radical nous fait beaucoup de mal.
21:19Je vous l'avais dit, je pense que je ne l'avais jamais dit dans cette émission,
21:22mais au moins, les auditeurs l'entendront grâce à vous Anne Baillard.
21:25Il n'y a pas de raison.
21:25C'est vrai.
21:26Je vous remercie beaucoup pour cette question.
21:28Je vous remercie d'être venue aussi.
21:31On peut vous retrouver avec votre agence Baillard Unlimited sur les réseaux sociaux.
21:33Mais est-ce qu'il y a un endroit où les gens peuvent vous joindre,
21:35en tout particulier, parce que je n'ai pas vu de site ?
21:37Non, j'ai du mal à me mettre en avant.
21:41En fait, j'ai du mal avec les réseaux sociaux.
21:44J'ai quand même un compte Instagram, les réseaux sociaux.
21:48Merci beaucoup Anne Baillard, merci d'être venue.
21:51Eh bien, je vous embrasse tous et puis je vous dis à demain,
21:5419h, pour cette excellente Pied des samedis prochains,
21:5713h30 pour un nouveau Destin de Femme.
21:59Merci à Djamal qui réalise pour vous aujourd'hui et aux équipes de Sud Radio.
22:02Bisous, bisous, bye.
22:03Sud Radio, Destin de Femme, Judith Baillard.
22:07Avec la Caisse d'Épargne Ile-de-France, fière de soutenir toutes les femmes.