Dans Destins de femmes, Judith Beller reçoit Leila Amrouche, fondatrice et co-présidente de l’association "Espoir de femmes"
"Destins de Femmes" nous raconte les parcours des femmes extraordinaires qui tissent le lien de notre République. Nous explorons des thèmes universels tels que la lutte pour l’Egalité des genres, la liberté d’expression, la diversité culturelle, le droit à disposer de son corps. Emission tirée du livre de Valérie Perez-Ennouchi, "Destins de Femmes", sorti chez Ramsay, prix Edgard Faure 2021.
Une émission de Judith Beller.
Merci au Groupe Connect Travail Temporaire !
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##DESTIN_DE_FEMMES-2024-05-25##
"Destins de Femmes" nous raconte les parcours des femmes extraordinaires qui tissent le lien de notre République. Nous explorons des thèmes universels tels que la lutte pour l’Egalité des genres, la liberté d’expression, la diversité culturelle, le droit à disposer de son corps. Emission tirée du livre de Valérie Perez-Ennouchi, "Destins de Femmes", sorti chez Ramsay, prix Edgard Faure 2021.
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00:00 * Extrait de la vidéo *
00:14 Bienvenue à toutes et à tous dans "Destin de femme" sur Sud Radio, comme tous les samedis à 13h30,
00:19 pour vous, le destin hors du commun d'une femme française.
00:23 C'est une émission inspirée par le livre au même titre de Valérie Pérez-Enouchi.
00:27 Alors Leïla Amrouch, c'est la vice-présidente et fondatrice de l'association Espoir de Femmes,
00:33 qui a été fondée en 2015, initialement centrée sur la fourniture d'une aide alimentaire aux femmes
00:37 en situation précaire et à leurs enfants, dans la ville des Mureaux, c'est dans le 77, dans les Yvelines.
00:42 L'association a évolué pour en devenir un pilier essentiel de la communauté.
00:46 Et vous continuez d'ailleurs à demeurer engagée à l'amélioration de la qualité de vie des femmes
00:52 et de leur famille en situation de précarité. Bienvenue Leïla Amrouch,
00:55 un vrai destin comme on les aime sur Sud Radio.
00:57 - Merci.
00:58 Sud Radio, Destin de Femmes, Judith Beller.
01:02 - Leïla Amrouch, pour débuter, les quatre questions que je pose à toutes les invitées de Destin de Femmes.
01:05 La première, quel destin de quelle femme vous inspire le plus ?
01:08 - Alors, si on devait en citer, je pense qu'il y en a beaucoup,
01:12 énormément même de femmes qui ont fait énormément de choses pour les femmes.
01:18 Je dirais que plutôt les femmes qui m'inspirent, ça va être les femmes que je rencontre tous les jours,
01:27 que ce soit dans mon milieu professionnel, dans le milieu associatif.
01:31 J'en rencontre énormément, ma maman, même en priorité,
01:36 qui a fait énormément de choses et qui a beaucoup travaillé.
01:38 - Qu'est-ce qui vous inspire chez votre mère par exemple ?
01:40 - Elle a toujours été bosseuse, elle s'est jamais arrêtée,
01:43 jusqu'à un accident de travail malheureusement par la suite où elle avait des difficultés à marcher.
01:48 Mais elle a continué jusqu'au bout pour s'occuper de ses quatre enfants.
01:53 Elle a combattu, elle est toujours en vie, mais elle a énormément combattu.
01:58 Elle a accompagné ma sœur qui était en fin de vie d'un cancer, etc.
02:02 Donc c'est assez compliqué pour une maman de perdre un enfant, en plus très jeune.
02:08 Et puis après, toutes les femmes que je rencontre, leur parcours, que ce soit même professionnel,
02:14 le parcours des femmes engagées, etc.
02:18 - Les femmes combattantes quoi ?
02:19 - Voilà.
02:20 - C'est ça.
02:21 Donc finalement, il n'y a pas une définition propre, il y a toutes les formes que ça prend
02:26 chez toutes les femmes aussi avec lesquelles vous travaillez.
02:29 - Oui, oui. Même celles qu'on accompagne socialement, on voit leur évolution.
02:34 Alors déjà, ça c'est magnifique.
02:36 - C'est agréable ça.
02:37 - Quand on voit qu'elles partent de tout en bas et qu'elles remontent la pente
02:40 et qu'elles redeviennent autonomes, etc.
02:43 Ça, c'est juste un vrai plaisir.
02:44 - Alors quel a été votre plus grand succès justement, tiens, les Lamouches ?
02:49 - Alors, je dirais la création de l'association Espoir de Femmes en 2015.
02:56 Un réel succès.
02:57 J'espère qu'il y en aura d'autres.
02:59 Et puis après, il y a également aussi l'obtention des diplômes que j'ai effectués
03:02 par la suite dans le social.
03:04 - Oui, parce qu'en fait, ce que vous me disiez en rentaine, c'est que vous êtes partie
03:07 de peu d'études pour arriver là où vous êtes aujourd'hui.
03:10 C'est-à-dire que vous êtes quand même cadre en intervention et en ingénierie sociale
03:13 dans le centre communal et puis d'action sociale de votre ville.
03:19 Donc vous avez gravi les échelons sur le terrain, j'ai envie de dire.
03:22 - Tout à fait.
03:24 Je rentre au CCS en 2011 dans un service de prestations à domicile.
03:29 Donc on gérait l'ensemble des auxiliaires de vie et des domiciles
03:33 au domicile des seniors de la ville.
03:35 Et ensuite, j'ai voulu évoluer vraiment dans le social.
03:39 Donc me voilà repartie sur les bancs de l'école en 2013.
03:42 - Ça a dû vous faire bizarre.
03:44 - Tout à fait.
03:45 Donc en plus, avec un enfant de 4-5 ans.
03:48 - T'en avais plusieurs des enfants d'ailleurs.
03:49 - J'en ai deux, un 14 ans et 18 mois.
03:51 Me revoilà partie à l'école et puis j'obtiens un diplôme d'état de travailleur social.
03:57 Je reprends un nouveau poste au sein du CCS avec de l'accompagnement social pur.
04:03 Je deviens responsable de secteur et ensuite je décide de retourner encore à l'école
04:10 pour un autre diplôme de cadre.
04:12 - Pour quelqu'un qui avait arrêté tôt.
04:13 - C'est ça.
04:14 Je reprends ensuite et en plus j'ai fait un double cursus, donc un KFR 8, c'est un diplôme
04:20 pour être chef et directeur d'établissement social.
04:23 Et je le cumule avec un master pareil dans le social.
04:27 - Donc on est d'accord que c'est une vocation.
04:29 C'est-à-dire qu'à partir du moment que vous avez touché du doigt à ce que vous
04:31 deviez faire, rien ne pouvait vous arrêter.
04:34 - Voilà, c'est parti.
04:35 - C'est un peu ça que vous reconnaissez chez les femmes que vous admirez aussi, non ?
04:37 - Oui, voilà.
04:38 - Votre plus grande déception, la mouche ?
04:41 - Je dirais que dans le milieu associatif, c'est malheureusement la place des petites
04:48 associations.
04:49 On ne se voit pas reconnues à la même échelle que les grandes associations.
04:53 - Ça vous le sentez vraiment ?
04:54 - Oui.
04:55 - Concrètement, qu'est-ce que ça donne ?
04:56 - Même au niveau des donations, on privilégie beaucoup les grandes assos, les grosses structures
05:03 et nous, on est un petit peu dans l'ombre alors qu'on est sur le terrain.
05:06 - Vous êtes comme une association très reconnue.
05:09 - Oui, oui.
05:10 Oui, après, énormément sur la ville, on a les élus qui nous soutiennent, etc.
05:15 - Mais vous manquez de frais de fonctionnement, d'argent ?
05:18 - Oui, voilà.
05:19 - Bêtement, on peut le dire.
05:20 - Pas spécialement d'argent, mais les donations, etc.
05:25 On marche beaucoup en produits, les donateurs qui nous donnent les produits, tout ce qui
05:29 est alimentaire ou non alimentaire.
05:31 Et c'est vrai qu'on privilégie beaucoup les grosses structures.
05:34 - C'est où vous avez besoin des produits, où vous avez besoin de sous pour en acheter.
05:37 C'était par rapport à ça que je disais.
05:38 - Oui, c'est l'un comme l'autre.
05:39 Après, on a toujours été sur le terrain.
05:41 On a vu pendant la Covid, on a été une des seules associations sur la ville à être
05:47 ouverte et on a travaillé du lundi au dimanche non-stop.
05:51 C'était des journées de 8h à 22h et on faisait uniquement du porte-à-porte parce
05:54 qu'on n'avait pas le droit de sortir.
05:55 Les gens n'avaient pas le droit de sortir.
05:56 Nous, on avait une autorisation en tant qu'association.
05:59 On faisait du porte-à-porte et on allait.
06:01 - Parce qu'il y en a du monde au bureau.
06:03 - C'est ça.
06:04 C'était des grosses journées.
06:05 - Alors, votre plus grande joie, qu'est-ce que c'est ?
06:07 - La naissance de mes deux enfants, donc 14 ans et 18 mois.
06:11 Deux garçons.
06:12 - Gros écart, hein ?
06:13 - Oui, c'est vrai.
06:14 - Qu'est-ce que ça fait de revenir à la maternité au bout de 13 ans, 12 ans de vie
06:20 en France.
06:21 - Ça ne s'oublie pas.
06:22 - Oui, je me rends compte que ça ne s'oublie pas.
06:24 C'est toujours le même bonheur.
06:25 C'est top.
06:26 - Alors, cette association, je rappelle l'espoir de femmes, ses objectifs principaux, c'est
06:32 d'offrir une aide aux femmes isolées, avec ou sans enfant, d'ailleurs, c'est important
06:36 de le dire.
06:37 Donc, vraiment lutter contre l'isolement, favoriser le lien social, aider à la parentalité,
06:44 ça m'a marqué aussi.
06:45 Et puis, distribuer une aide alimentaire et lutter contre le gaspillage.
06:49 - Vous travaillez dans pas mal de quartiers de la ville et puis vous agissez aussi notamment
06:54 sur les problèmes d'hygiène, la précarité hygiénique des femmes, menstruelles notamment.
07:02 Puis aussi, les fournitures scolaires, enfin...
07:05 En fait, vous intervenez à tous les niveaux de la vie.
07:09 - C'est ça, exactement.
07:11 - Et est-ce que vous...
07:13 Où est-ce qu'on en est ?
07:14 Est-ce que ça va mieux qu'avant, depuis que vous êtes là ?
07:17 Comment ça évolue ? Dans quelles situations sont les femmes au muraux des quartiers difficiles
07:22 ?
07:23 - Alors, je dirais qu'on a eu une augmentation des bénéficiaires depuis l'épidémie.
07:28 - Depuis l'inflation, l'épidémie.
07:30 - On a doublé de bénéficiaires.
07:33 Alors, il y en a qui arrivent à s'en sortir.
07:38 - Temporaire, on va dire.
07:39 - Temporaire.
07:40 On les a aidées et puis hop, ça y est, elles volent de leurs propres ailes.
07:43 Mais il y en a qui continuent.
07:45 - C'est la majorité qui s'envolent ou c'est la majorité qui reste en difficulté quand
07:49 même ?
07:50 - On est sur la moitié.
07:52 Moitié, moitié.
07:53 - Bon, mais c'est déjà vachement bien.
07:54 - Mais c'est déjà bien.
07:55 C'est déjà très très bien.
07:56 On a vu plein de monde partir.
07:57 Elles n'ont plus besoin de nous, mais elles restent là.
07:59 On a même des gens qui sont passés de l'autre côté et qui sont devenus bénévoles pour
08:03 l'association.
08:04 Mais après, il y a quand même des femmes encore en grande difficulté.
08:09 - Et vous avez autant des femmes qui sont en difficulté aussi dans leur cœur familial,
08:15 des femmes qui sont victimes de violences par exemple ?
08:17 - Oui, on en a.
08:18 Après, ça reste encore malheureusement tabou.
08:20 - Elles en parlent peu ?
08:22 - Peu.
08:23 Mais on les accompagne.
08:24 On essaye de voir.
08:25 - Vous remarquez, vous voyez les signes ?
08:26 Vous êtes là pour ça aussi ?
08:27 - Oui, on voit les signes, on essaye d'échanger, de parler de ce qui s'est passé, d'accompagner
08:33 vers le commissariat.
08:34 - Parce qu'il faut leur dire qu'on peut toujours partir ?
08:36 - Voilà.
08:37 Même si c'est compliqué pour elles.
08:39 Après, il y a certaines catégories de femmes qui ne veulent pas, certaines par rapport
08:46 à...
08:47 - À la vision de la société aussi ?
08:49 - Voilà.
08:50 Beaucoup.
08:51 C'est assez compliqué pour certaines de franchir le cap et de partir et de porter plainte.
08:55 Mais on essaye d'accompagner vers afin de...
08:58 - Parce qu'elles se soumettent encore, j'ai envie de dire, aux portraits arcades, ces
09:01 femmes-là ?
09:02 - Oui, beaucoup.
09:03 - D'accord.
09:04 Donc ça, c'est un vrai sujet quand même.
09:05 - Ah oui.
09:06 - Alors, qu'est-ce que vous mettez en place pour leur ouvrir les yeux ?
09:08 - On fait un accompagnement.
09:11 On essaye de les accompagner au mieux en échangeant avec elles beaucoup.
09:15 On essaye de faire des groupes de parole, ce qu'on appelle des petits groupes où on
09:20 échange avec elles, on parle.
09:21 Ça passe du rire aux larmes, rapidement.
09:23 Concrètement, on essaye de voir ce qui se passe derrière.
09:28 Et puis, le fait de venir juste sur des distributions, parce qu'on a un camion ambulant, on se déplace
09:35 et on n'est pas dans un local où on est enfermé.
09:38 Donc elles viennent et parfois, c'est leur seule sortie de la journée.
09:41 - Elles sont enfermées chez elles.
09:43 - Et c'est leur seule sortie de venir, d'échanger avec d'autres femmes.
09:47 - Pour reprendre un peu, parce que ce que vous êtes en train de me dire, c'est qu'il y a
09:50 un gros pourcentage de femmes dans votre ville, au Mureau, qui n'ont pas le droit de sortir,
09:56 c'est ça ?
09:57 - Ah non, si.
09:58 - Mais c'est d'elles-mêmes qui ne sortent pas ?
09:59 - Oui, elles sont assez isolées.
10:00 - Pourquoi elles s'isolent comme ça ?
10:01 - Elles n'ont pas d'amis.
10:02 Après, il y a peut-être aussi la barrière de la langue.
10:06 Et puis on a aussi, depuis quelques années, une augmentation du public senior.
10:11 Des femmes seules seniors qui viennent de plus en plus.
10:15 - D'accord.
10:16 - Qui sont complètement isolées.
10:17 - C'est vrai qu'on n'y pense pas, aux femmes seniors, dont les enfants sont partis, ou les
10:22 maris aussi, ou plus là en tout cas, et qui se retrouvent très isolées.
10:27 Et ça, c'est vrai que c'est un vrai sujet même de société globale, parce que l'isolement
10:31 des seniors, c'est un sujet.
10:32 Est-ce que vous travaillez aussi avec des hommes ?
10:35 - Oui, on a des hommes, on a des familles entières.
10:40 Il n'y a pas d'info.
10:43 - Et alors, vous faites des actions, là notamment, vous avez une distribution de cadeaux, lors
10:49 de la journée Femmes en Fête, qui aura lieu demain, de 10h à 16h30 au Mureau.
10:53 J'aurais bien voulu venir, mais hélas, je suis retenue.
10:56 Ce qui est intéressant, c'est que vous faites des événements qui permettent aussi, à travers
11:00 la fête, à travers la gaieté, de créer du lien, de se retrouver.
11:04 Parce qu'il faut injecter une dose d'optimisme.
11:06 - Tout à fait.
11:07 En fait, chaque événement, on organise une distribution généralement de cadeaux.
11:12 Et c'est un échange pendant la journée.
11:14 Et on échange, il y a un cocktail déjeunatoire à chaque fois.
11:18 Et c'est les femmes qui participent.
11:19 Tout le monde apporte quelque chose de sucré, salé.
11:22 Et on échange toute la journée.
11:24 Donc, il y a les élus qui sont invités de la ville.
11:26 Et tous les bénéficiaires se réunissent et partagent un moment convivial.
11:31 Et en même temps, on distribue des cadeaux qui proviennent de nos partenaires.
11:35 - D'accord.
11:36 Et alors, vous faites plein de choses.
11:37 Vous faites des dons de jouets.
11:38 Vous avez fait une journée à la mer.
11:41 Vous faites des choses pour la fête des mers.
11:43 Des séjours d'été aussi.
11:45 Vous les emmenez au cirque.
11:47 - Oui.
11:48 Parce qu'on a le festival du cirque aux Mureaux, tous les ans, qui s'installe pendant trois
11:52 jours.
11:53 Et avec la mairie, en fait, on a une proposition de tarifs intéressants.
11:57 Donc, on les emmène.
11:58 - Et alors, dans ces moments-là, on imagine que c'est des moments de joie et que le lien
12:03 se fait tout seul.
12:04 - Voilà.
12:05 - C'est beau ce que vous faites, Leïla Amrouch.
12:07 - Merci.
12:08 - Chers auditeurs, chers auditeurs, vous restez avec nous.
12:10 Sud Radio, c'est votre radio, vous le savez.
12:11 Dessin de femmes, aujourd'hui, c'est avec Leïla Amrouch, vice-présidente et fondatrice
12:15 de l'association Espoir de Femmes.
12:17 A tout de suite.
12:18 Le groupe Connect, expert en recrutement intérimaire.
12:22 Rejoignez les 35 agences du groupe Connect pour des opportunités de carrière partout
12:26 en France.
12:27 Le groupe Connect présente Sud Radio, Destin de Femmes, Judith Beller.
12:32 - Si vous nous rejoignez, bienvenue les copines, les copains, dans l'émission du féminisme
12:36 positif, Destin de Femmes sur Sud Radio.
12:39 Aujourd'hui, on est avec Leïla Amrouch, vice-présidente et fondatrice de l'association Espoir de
12:43 Femmes, au Mureau.
12:44 Alors, le féminisme positif, Leïla Amrouch, on enfonce des portes ouvertes, mais en même
12:51 temps, elles sont bien fermées.
12:52 L'idée, c'est de créer un féminisme qui allie les femmes et les hommes ensemble pour
12:58 faire avancer le droit des femmes.
13:00 Je voudrais savoir ce que vous en pensez de ça.
13:01 - C'est important.
13:03 Moi, je trouve qu'on ne peut pas mettre les hommes à l'écart.
13:06 On en a besoin.
13:07 Et puis, un homme et une femme, ça a toujours été comme ça.
13:11 Donc, on a besoin d'eux.
13:13 Ils ont besoin d'être investis.
13:14 Il y a beaucoup, beaucoup d'hommes qui sont investis pour la cause féminine et qui sont
13:17 féministes.
13:18 - Et qui sont dans votre association ? - Oui, on en a.
13:20 Oui, tout à fait.
13:21 On a des bénévoles hommes.
13:22 - Ils n'ont pas peur de dire qu'ils sont féministes ? - Non.
13:24 - D'accord.
13:25 - Pas du tout.
13:26 Puis, ils aident et puis, ils sont là.
13:28 Nous, on a toujours eu des bénévoles hommes depuis 2015 qui nous aident sur les ramasses,
13:34 qui défendent la cause des femmes, des ramasses dans les différents supermarchés, dans les
13:40 magasins et qui ne s'en cachent pas.
13:41 Et puis, on porte le nom Espoir de Femmes.
13:43 Donc, quand ils se présentent, on vient pour l'association Espoir de Femmes.
13:46 Donc, il n'y a pas le choix.
13:47 - Espoir de Femmes dans Destin de Femmes, je trouve ça génial.
13:50 - C'était logique.
13:51 Il y a une autre question que j'ai à vous poser, c'est sur le féminisme en général.
13:57 C'est-à-dire que le féminisme, on est d'accord, il est la mouche, qu'il doit défendre la
14:01 totalité des femmes dans l'intégralité.
14:03 Intégralité, ça veut dire que je parle évidemment aussi des femmes israéliennes,
14:08 des femmes palestiniennes et puis des femmes du monde entier.
14:10 Qu'est-ce que vous pensez de ces courants féministes qui veulent mettre de côté les
14:14 femmes israéliennes ?
14:15 - Je ne trouve pas ça cool, concrètement.
14:19 Moi, je trouve qu'il faut défendre tout le monde, qu'elles soient israéliennes ou
14:24 palestiniennes ou qu'elles soient tu sais, peu importe.
14:26 - Ou yéménites ou whatever.
14:28 - Il faut se battre pour toutes les femmes.
14:30 On ne peut pas mettre à l'écart un certain peuple.
14:35 Pour moi, c'est l'ensemble des femmes.
14:37 Si moi, demain, il y a un groupe d'israéliennes qui viennent et qui sont dans le besoin et
14:41 dans l'aide, oui, on fera un accompagnement social sans chercher d'où elles proviennent.
14:46 Pour nous, il n'y a pas de religion.
14:47 Il n'y a pas de couleur de peau.
14:50 On aide tout le monde.
14:52 La misère, malheureusement, elle touche tout le monde.
14:54 Elle ne touche pas uniquement un peuple.
14:56 Donc non, ça, je suis pour aider.
14:58 - Et quand on vient vous solliciter, parce que vous m'en avez parlé un petit peu en
15:02 Thane, dans votre ville, pour participer à par exemple des manifs pro-palestinienne,
15:06 des choses comme ça, vous refusez.
15:07 Pourquoi ?
15:08 - Parce que je considère qu'il faut faire une marche pour tout le monde et pas pour
15:14 uniquement un peuple.
15:15 Alors pourquoi pas organiser une marche pour la paix dans le monde, pour tous les peuples.
15:21 Et là, oui, on sera en tête de cortège sans souci.
15:23 - D'accord.
15:24 Donc l'idée, c'est quand même vraiment de ne jamais cliver.
15:26 - Non, jamais.
15:27 - De toute façon, pour faire avancer les choses, c'est ce que vous dites, il faut
15:32 favoriser le lien.
15:33 - Voilà.
15:34 - C'est ça qui vous motive.
15:37 Et alors justement, sur l'autonomisation des femmes aussi, ça, ça m'intéresse beaucoup
15:41 parce qu'en fait, on se rend compte qu'il y a beaucoup de femmes qui ne se rendent pas
15:44 compte qu'elles peuvent être autosuffisantes et indépendantes.
15:47 Ça, vous vous en rendez compte concrètement.
15:50 - Oui, et on y arrive.
15:52 - Comment vous faites ?
15:53 - On avait énormément de femmes qui ne voulaient pas quitter leur conjoint ou mari par rapport
16:03 aux problèmes financiers.
16:04 Elles ne sont pas autonomes, elles n'ont pas de boulot, etc.
16:07 Donc on a réussi sur certaines femmes à faire un accompagnement global et puis à
16:13 les accompagner vers préparer un CV, une lettre de motivation, à prendre soin d'elles,
16:17 pouvoir se présenter pour un entretien d'embauche et pouvoir par la suite, travailler et devenir
16:22 déjà autonome financièrement, pouvoir acquérir un logement, des meubles, etc.
16:27 Et ça, on les accompagne pour qu'elles sentent qu'elles peuvent le faire et qu'elles
16:32 peuvent être autonomes et qu'elles n'ont pas besoin spécialement de rester avec un
16:36 mari violent dans leur vie.
16:38 Et on les accompagne, on essaye d'accompagner au mieux.
16:42 - Finalement, changer la société et stopper les violences aux femmes, ça commence aussi
16:45 par la prise de conscience des femmes en question.
16:48 - Tout à fait.
16:49 - Parce qu'en fait, on ne leur donne pas les infos ou elles ne viennent pas à elles.
16:53 Comment ça se passe ? Comment ça se fait qu'elles ne savent pas qu'il y a quand même
16:56 plein de billets en République pour pouvoir sortir de ces situations ?
16:59 - Non, je pense qu'elles sont enfermées dans leur sphère chez elles et que du coup, comme
17:04 elles ne sortent pas de leur monde, pour elles, c'est enfermé.
17:07 Elles ne peuvent pas frapper à d'autres portes que chez elles, donc elles restent et puis
17:13 elles ne savent pas que derrière, il y a plein d'aides et qu'elles peuvent s'en sortir
17:17 toutes seules.
17:18 - Oui, bien sûr.
17:19 Et alors vous parlez de vous un petit peu parce que vous êtes inscrit dans le social.
17:25 Donc on est d'accord que ça, c'est une vocation.
17:27 Ça vous est venu à quel âge ? Comment ça vous est venu ça ?
17:30 - Déjà toute petite.
17:31 Je voulais faire du social, sauf que je me dis il fallait passer un bac, il fallait
17:36 reprendre une école.
17:37 Et puis j'ai arrêté très rapidement.
17:40 J'ai eu un BEP secrétariat, j'ai arrêté quand j'étais jeune, 2005.
17:45 Et puis me voilà déjà à travailler.
17:48 Et puis je rentre, j'ai travaillé à la mission locale des Mureaux.
17:51 C'est quand même un accompagnement un petit peu social sur les jeunes.
17:54 Et puis l'envie était toujours là.
17:58 Je rentre quand même au CCAS des Mureaux, donc le Centre communal d'action sociale.
18:03 Et puis là, je vois, on est la première porte d'entrée du social dans les mairies.
18:09 Donc là, je vois la misère, tout le social qui peut.
18:13 Et je me dis non, mais en fait, c'est ce qu'il faut que je fasse.
18:16 Et donc, voilà, je repars à l'école avec un enfant en bas âge, mais je repars.
18:20 Et puis je me dis si, il faut le faire.
18:22 Et puis voilà, ça a été une vocation d'aller plus loin.
18:26 - Parce qu'il y a des gens qui seraient effrayés par la quantité, en fait, de gens
18:32 qu'il faut aider de travail et par le fait que parfois ça régresse.
18:37 - Oui, ça régresse.
18:39 Ça prend énormément de temps.
18:40 Moi, mes journées, c'est les journées de mairie toute la journée.
18:44 Et puis ensuite, c'est l'association et ensuite, c'est la vie de maman derrière.
18:49 Donc, c'est des journées à rallonge du lundi au dimanche non stop.
18:52 Parce qu'on a des événements à chaque fois.
18:54 Mais c'est une vocation.
18:56 Oui, et puis on aime ça, on aime aider.
18:57 Et puis, voilà.
18:58 - Et finalement, même s'il y en a, je dis n'importe quoi, une sur cinq qui s'en sort,
19:04 celle qui s'en sort, ça vous prouve qu'en fait, votre travail, il sert à quelque chose.
19:09 - Ah oui, on sert à quelque chose.
19:11 - Clairement.
19:12 Et sur les profils de femmes, il y a tout type de profils.
19:15 - Tout type.
19:16 On va de la jeune étudiante à la seigneur de 80 ans qui est toute seule.
19:21 On a vraiment tout type de public.
19:24 On a également les travailleurs pauvres, ce qu'on appelle les travailleurs pauvres,
19:27 ceux qui ont des contrats précaires, ceux qui galèrent parce qu'ils ont un parcours
19:32 de vie compliqué, des dossiers de sur-endettement, etc.
19:35 Même s'ils travaillent, ils ont du mal à boucler les fins de mois.
19:39 - Bien sûr.
19:40 Si vous aviez une jeune femme de 17, 18 ans qui avait envie d'avancer sur un chemin similaire
19:47 au vôtre et de se lancer dans le social et d'être dans l'action concrète, qu'est-ce
19:51 que vous lui conseilleriez ?
19:52 - De continuer ses études.
19:54 - De commencer par là.
19:57 - Voilà.
19:58 De ne pas lâcher ses rêves.
20:00 Justement, pas du tout de passer son bac.
20:04 - Parce que tout est possible en fait.
20:05 - Oui, tout à fait.
20:06 Et ensuite de continuer l'école et de poursuivre pour avoir au moins un diplôme d'État
20:11 et de se lancer dedans.
20:12 Et après, tout va très vite.
20:14 - Et peut-être de trouver aussi l'association ou l'endroit où elle se sent utile.
20:22 - Et ça c'est un conseil que vous donneriez à n'importe quelle personne ?
20:27 - Oui, à toutes les personnes qui veulent faire du bénévolat, etc.
20:30 Qui veulent se lancer dans le social.
20:32 - Vous recrutez ? Vous avez besoin de gens ?
20:33 - Oui, tout le temps.
20:36 - D'accord.
20:37 Donc on peut faire un petit appel aux auditrices, aux auditeurs du Sud Radio.
20:39 - Tout à fait.
20:40 Ils peuvent venir aider.
20:41 On fait des collectes, on organise pas mal de choses sur des événements.
20:43 - Si vous aviez un souhait pour votre ville et pour votre association, qu'est-ce que
20:49 ça serait ?
20:50 - C'est d'évoluer, de devenir une grande association reconnue.
20:55 - Vous avez besoin de quoi pour ça ?
20:58 - D'être reconnue.
20:59 On a envie d'évoluer, d'aider beaucoup plus de monde qu'on aide.
21:05 - Peut-être dans d'autres quartiers aussi ?
21:06 - Voilà.
21:07 S'élargir vraiment.
21:08 - Sur la France ?
21:09 - Voilà.
21:10 Et concrètement, c'est s'élargir vraiment à la France, faire énormément de choses.
21:15 Alors on a fait de l'humanitaire.
21:16 J'étais partie en Haïti juste après un des ouragans.
21:22 C'était très compliqué, très fort, mais j'ai eu énormément de témoignages de femmes
21:27 sur place.
21:28 Après, c'est un pays très pauvre, mais ça a été très enrichissant pour moi et ça
21:32 m'a encore donné plus l'envie de poursuivre et de me battre.
21:36 Et puis dernièrement, on avait été au Maroc juste après le séisme en septembre dernier,
21:42 où pareil, on avait été au cœur de l'épicentre, on avait fait de la distribution, etc.
21:46 J'avais été en binôme avec le club Soroptimisme de Marrakech.
21:49 - Donc vous êtes vice-présidente aussi ?
21:51 - Voilà, du club de Versailles.
21:52 - On peut en parler deux secondes.
21:53 Qu'est-ce que c'est Soroptimisme ?
21:55 - Soroptimisme, c'est une ONG qui siège à l'UNESCO et c'est les femmes au pouvoir
22:00 des femmes.
22:01 Donc on milite pour l'éducation de la femme, le leadership, etc.
22:05 Donc il y a un peu plus de 100 clubs en France et c'est mondial.
22:09 Le premier club en France a été créé en 1924 par Suzanne Noël.
22:13 - Bravo, ça fait longtemps !
22:14 - Qui a été une grande chirurgienne plasticienne.
22:19 - Une des premières ?
22:20 - Oui, une des premières qui réparait les gueules cassées et qui a milité pour le droit
22:23 des femmes en 1923, qui créait des manifestations.
22:27 C'est pour ça qu'elle a été appelée en 1924 par un des clubs aux Etats-Unis, puisque
22:33 le Soroptimisme existait déjà aux Etats-Unis.
22:35 Et elle a fondé le premier club en France.
22:37 - D'accord.
22:38 Et donc ça, en fait, allier les deux combats, ça vous permet de toucher encore plus de
22:44 monde.
22:45 - Oui, oui.
22:46 Parce qu'on est sur une autre population.
22:47 Enfin, on reste sur la même population, mais je suis sur d'autres associations, sur
22:51 Versailles.
22:52 Et puis là, on est sur également une salle d'audition pour la gendarmerie de Mantes-la-Jolie.
22:57 On va financer des travaux avec le club pour qu'il puisse avoir une salle d'audition
23:01 pour les femmes victimes de violences.
23:03 - Ça, c'est vachement important.
23:05 Si vous aviez un mot de la fin, un message à transmettre aux auditrices et aux auditeurs
23:10 de Sud Radio, quel serait-il ?
23:11 - Eh bien, continuez à poursuivre vos rêves.
23:13 - C'est tout ?
23:14 - Mais qu'elles aillent toujours plus loin et qu'elles se battent pour le droit des femmes.
23:20 - Et vous, Espoir de Femmes, il y a un site internet ?
23:25 - Non, il y a un Instagram.
23:27 - C'est un Instagram.
23:28 Donc si on veut vous contacter, c'est sur les réseaux sociaux.
23:31 - Sur les réseaux sociaux.
23:32 Et là, vous faites un appel aux dons en ce moment ?
23:35 Vous avez besoin que peut-être, là, vous avez une distribution prévue bientôt.
23:40 Peut-être qu'on peut faire un petit coucou aussi aux gens qui sont en Île-de-France ?
23:44 - Oui, après, il n'y a pas...
23:45 Enfin, même les donateurs, que ça soit même...
23:48 - Ça peut être des serviettes hygiéniques, ça peut être à manger, ça peut être des
23:51 vêtements, des vêtements d'enfants ?
23:54 - Oui, tout à fait.
23:55 - OK.
23:56 Bon, ben voilà.
23:57 L'association Espoir de Femmes a besoin d'aide.
23:59 Chers auditrices, chers auditeurs, n'hésitez surtout pas à les contacter et à leur faire
24:03 des dons.
24:04 Merci Leïla Mrouche.
24:05 - Merci à vous.
24:06 - Bravo pour ce que vous faites.
24:07 Continuez.
24:08 Eh bien voilà, nous on a rendez-vous déjà demain, 19h.
24:11 C'est excellent.
24:12 Et puis samedi prochain, 13h30, pour un nouveau Destin de Femmes.
24:15 Tout est à réécouter.
24:16 Tous nos rendez-vous sur sudradio.fr.
24:18 Vous êtes de plus en plus nombreux à nous suivre.
24:19 Merci beaucoup.
24:20 Chaîne YouTube de Sud Radio, les réseaux sociaux, etc.
24:23 Merci à Quentin qui réalise pour vous aujourd'hui.
24:24 Je vous embrasse.
24:25 À demain.
24:27 Sud Radio, Destin de Femmes, Judith Beller.
24:30 Avec le groupe Connect, expert en recrutement intérimaire.
24:35 Rejoignez les 35 agences du groupe Connect pour des opportunités de carrière partout
24:39 en France.