Dans Destins de femmes, Judith Beller reçoit Fatima Amarir, ingénieure chimiste et directrice du développement et des relations institutionnelles chez Rellumix Filtration
"Destins de Femmes" nous raconte les parcours des femmes extraordinaires qui tissent le lien de notre République. Nous explorons des thèmes universels tels que la lutte pour l’Egalité des genres, la liberté d’expression, la diversité culturelle, le droit à disposer de son corps. Emission tirée du livre de Valérie Perez-Ennouchi, "Destins de Femmes", sorti chez Ramsay, prix Edgard Faure 2021.
Une émission de Judith Beller.
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##DESTIN_DE_FEMMES-2024-09-07##
"Destins de Femmes" nous raconte les parcours des femmes extraordinaires qui tissent le lien de notre République. Nous explorons des thèmes universels tels que la lutte pour l’Egalité des genres, la liberté d’expression, la diversité culturelle, le droit à disposer de son corps. Emission tirée du livre de Valérie Perez-Ennouchi, "Destins de Femmes", sorti chez Ramsay, prix Edgard Faure 2021.
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00:00Bienvenue à toutes et à tous dans la saison 2 de Destin de Femmes sur Sud Radio, votre
00:08rendez-vous du samedi à 13h30, inspiré du livre au même titre de Valérie Pérez.
00:13Cette année, on évolue un peu puisque le féminisme est l'affaire de tous les genres.
00:17Nous allons aussi citer à chaque émission des hommes qui se sont engagés pour le droit
00:21des femmes.
00:22Il s'agit de raconter ici un féminisme qui nous lie tous au lieu de nous cliver.
00:25Car dans ce monde de dualité, chères auditrices et chers auditeurs, l'équilibre naît
00:29par l'harmonisation des forces opposées.
00:32Dans Destin de Femmes aujourd'hui, l'ingénieur chimiste Fatima Amarir.
00:36Fatima, vous êtes depuis peu directrice du développement et des relations institutionnelles
00:40chez ReluMix Filtration.
00:41Avant cela, vous avez été engagée en politique, notamment en tant qu'adjointe au maire d'Argenteuil
00:46et puis dans le foot aussi au RFC Argenteuil, que vous continuez à soutenir, même si
00:50vous n'êtes plus au club depuis 2019.
00:51En tout cas, votre destin, vous vous l'êtes tracée, ça c'est clair, avec conviction,
00:54c'est une évidence.
00:55Et c'est ça qu'on raconte sur Sud Radio.
00:57Bienvenue Fatima Amarir.
00:59Bonjour à tous.
01:00Merci beaucoup.
01:01Avec plaisir.
01:02Sud Radio, Destin de Femmes, Judith Belair.
01:05Voilà, maintenant qu'on a rapproché le micro, on va s'entendre.
01:07Alors, chères auditrices et chers auditeurs, on fait évoluer le concept, on fait évoluer
01:11les questions aussi et on introduit les hommes dedans comme promis.
01:15Alors, Fatima Amarir, déjà, on va commencer par la première question.
01:19Quelle est votre définition du féminisme ?
01:20Le féminisme, alors pour moi, ma vision du féminisme, c'est vraiment une égalité
01:28au niveau des sexes.
01:29C'est-à-dire que les femmes doivent être les égales des hommes, mais dans tous ces
01:37combats, il ne faut jamais exclure les hommes parce que je pense qu'on est totalement complémentaires.
01:41Par contre, je ne suis pas du tout dans le féminisme un peu extrémiste où on veut
01:48tout pour nous les femmes et en occultant complètement les garçons.
01:54Ce qui me déplaît, c'est qu'il ne faut pas qu'on soit dans l'opposition.
01:58Pour moi, on est complémentaires, mais ce que je souhaite pour la nouvelle génération,
02:05c'est vraiment qu'on ait les mêmes avantages qu'un homme, tout à fait, et que même
02:11à compétence égale dans le monde du travail, le salaire, oui, pour moi, c'est un véritable
02:17combat.
02:18L'égalité salariale, à compétence identique, un homme et une femme pour le même poste
02:22soient payés de la même manière.
02:23Je vais poser un peu la question, on parle d'égalité salariale, on parle d'égalité
02:27des trois, est-ce qu'on parle d'égalité des genres pour vous ?
02:30L'égalité des genres, j'ai envie de répondre oui, mais il y a aussi, on ne va pas se mentir,
02:39les hommes.
02:40Il y a des différences ?
02:41Oui, je pense qu'il y a beaucoup de différences notables entre un homme et une femme.
02:45Comme vous l'avez dit, je suis ingénieur chimiste, donc j'ai fait pas mal de sciences,
02:48et effectivement, il y a certaines différences.
02:50Plus sérieusement...
02:51Ce serait quoi le bon mot alors ? C'est l'égalité, l'équité ?
02:54L'égalité de traitement, j'irai plus là-dessus.
03:01Et je vous dis, même sur les métiers aujourd'hui, il faut vraiment, pour moi, il n'y a plus
03:08de séparation, on ne peut plus dire qu'il y a des métiers pour les hommes, des métiers
03:11pour les femmes.
03:12Aujourd'hui, si une jeune femme veut être astronaute, elle peut être astronaute.
03:18Si un jeune homme veut faire...
03:22J'allais dire pâtisserie, mais on va dire que les plus grands pâtissiers, c'est pas
03:27le bon.
03:28Mais faire de la mode, faire du stylisme, c'est pareil, c'est déjà des milieux qui
03:31sont accessibles, que ce soit pour les hommes ou pour les femmes.
03:33Si un homme veut être nounou, tiens.
03:35Ah bah oui, mais tiens, des hommes, sages-femmes.
03:38On dit sages-femmes, c'est vrai qu'on n'a pas trouvé un autre mot, mais il y en a certains,
03:42comme on a des infirmiers.
03:43Il y a quelques années en arrière, on ne parlait que d'infirmières, il y avait très
03:47peu d'hommes qui s'engageaient dans cette voie.
03:49Et dans la voie de l'ingénierie, il y a encore beaucoup de place à faire pour les femmes.
03:52Ah oui, et c'est pour ça que ça fait partie aussi de l'un de mes combats pour le MEDEF
04:00du Val-d'Oise.
04:01Moi, j'interviens sur les sciences aux féminins, dans les collèges et dans les lycées.
04:07Je vais à la rencontre de jeunes filles pour justement leur parler des sciences et leur
04:11dire tout à fait de l'ingénierie.
04:13Moi, personnellement, vous avez dit que j'étais ingénieur chimiste, aujourd'hui directrice
04:17du développement chez Relumix, mais j'étais ingénieur chimiste dans le milieu de la lubrification
04:22industrielle.
04:23Et juste ça, quand je rencontrais des personnes et que je leur disais que j'étais dans le
04:27secteur de la lubrification industrielle, alors voilà, ils ont à peu près la même
04:32réaction que vous.
04:33C'est-à-dire qu'il y a un petit moment de bug, et j'en profite pour saluer Vincent
04:38Jeanbrun, qui est député aujourd'hui, qui la première fois qu'il m'a vu et que je
04:43lui ai dit ça, ça l'a marqué.
04:45Il a fait une crise de fourrure un petit peu ou pas ?
04:47Ah bah il s'est demandé, il s'est dit, mais qu'est-ce qu'elle me raconte ?
04:50Quel type de lubrification ?
04:51Et donc la lubrification industrielle, qui est un milieu très masculin, et aujourd'hui
04:55j'ai su faire ma place, et c'est un peu le message que j'essaie de faire passer à ces
04:58jeunes filles, qu'il ne faut pas hésiter, il ne faut pas se mettre des barrières.
05:01C'est vrai qu'il y a assez peu de femmes finalement dans ces filières-là, mais aussi
05:04parce qu'elles ont l'impression qu'elles ne sont pas capables.
05:05Vous savez, on a aussi un grand problème, nous les femmes, c'est qu'on se met des barrières
05:11toutes seules.
05:12Même des hommes ne nous mettraient même pas, mais nous, parce que de par notre culture,
05:17de par les ancrages qu'on peut avoir également, on se dit, bah non, c'est pas fait pour nous.
05:21Ou parce qu'on n'a pas de modèle.
05:23D'où le fait que les rôles modèles sont aussi quelque chose d'assez important.
05:27Celles qui ouvrent les voies pour les générations futures, pareil, c'est très important.
05:31Et dans la question du féminisme, les hommes aussi qui accompagnent ces femmes.
05:40Justement, ça c'est ma deuxième question, est-ce que les hommes peuvent être féministes,
05:45selon vous ?
05:46Bien sûr.
05:47Vous avez un exemple ?
05:48J'en ai plein d'exemples.
05:50Moi j'ai eu la chance, honnêtement, d'avoir été entourée par beaucoup d'hommes et par
05:56beaucoup d'hommes qui m'ont accompagnée dans mon développement.
05:58Par exemple, vous avez dit que j'étais engagée en politique adjointe au maire en 2014 d'Argenteuil
06:07jusqu'en 2019.
06:09Et 2014 a été aussi pour moi la rencontre d'un homme qui m'a accompagnée pendant
06:13dix ans et qui a su me soutenir.
06:20Un autre homme, que je ne pourrais pas citer, mais qui s'en reconnaîtra, qui a su me soutenir
06:27et me dire, n'hésite pas, vas-y, tu as largement ta place et tu as les compétences.
06:31Donc ce que vous dites, c'est que finalement vous vous êtes éveillée aussi grâce à
06:33son regard à lui et que si ça avait été un autre regard, peut-être que ça n'aurait
06:36pas été la même chose.
06:37Vous avez eu besoin du regard masculin aussi pour comprendre vos capacités à vous.
06:41C'est-à-dire que ça ne vient pas forcément toujours des femmes.
06:43Disons qu'on ne va pas se mentir, mais par moments, nous les femmes, nous sommes très
06:48dures entre nous.
06:50Alors on parle beaucoup de sororité, mais je pense qu'il y a beaucoup de mots qui sont
06:53utilisés pour très peu d'action derrière.
06:56Et il y a quand même une grosse forme de jalousie entre nous les femmes.
07:00Et je trouve ça aussi très dommage parce que moi j'utilise souvent une expression
07:04à savoir que le gâteau est assez grand pour que chacun puisse avoir sa part.
07:09Et c'est vrai qu'en revanche, il y a des femmes qui sont aussi des modèles extraordinaires,
07:16qui savent tendre la main.
07:17Mais moi, dans mon parcours personnel, c'est vrai que ce sont plus les hommes qui m'ont
07:21tendu la main et les hommes aussi qui m'ont, d'une certaine manière, donné confiance
07:26en moi et qui ont été là dans l'ensemble de mon parcours et mon père le premier.
07:31Parce que je sais que moi j'ai grandi en cité en HLM sur Argenteuil et quand j'étais
07:36plus jeune, j'avais un frère avec lequel j'ai 10 ans à 10 ans d'écart et deux soeurs
07:42entre les deux.
07:43Et mon père nous a toujours tenu le même discours, fille ou garçon, c'est-à-dire
07:48vous rentrez à 18 heures au plus tard à la maison, donc quand vraiment le maxi dépôt
07:52a été terminé.
07:53Tapez pas trop sur le micro sinon on l'entend.
07:54Et surtout de se dire que faites vos études, ayez vos diplômes, ayez votre travail et
08:01vous aurez largement le temps après de profiter.
08:04Alors citez-moi Fatima, pardonnez-moi Marie-Hérin, un obstacle selon vous à l'avancement justement
08:11du droit des femmes qui vous touche, vous tout particulièrement.
08:14J'ai envie de dire peut-être tout ce qui est stéréotype et comme on le disait aussi
08:22tout à l'heure, la question du plafond de verre ou des ancrages qu'on peut avoir,
08:29des blocages naturels qu'on va aller se mettre alors que ça n'est pas le cas.
08:33Des fois aussi il faut savoir sortir de sa zone de confort, mais c'est vraiment le côté
08:39de se dire ah oui non mais ça c'est pour un homme, ah non ça c'est pour une fille,
08:43et pareil vous avez cité tout à l'heure le club de foot, encore aujourd'hui j'ai
08:4746 ans, ma mère ne comprend toujours pas ma passion pour le football car selon elle
08:52c'est un milieu de garçon.
08:54Mais qu'est-ce que tu vas faire là-dedans ma fille ?
08:56C'est ça, et je parlais de ma nièce qui voulait faire du foot et elle me disait les
08:59ans.
09:00Ce que vous dites c'est que ce qui vous dérange ce sont les stéréotypes de genre qui sont
09:04aussi promulgués par les femmes.
09:05C'est un peu ça parce qu'entre nous on se met déjà des barrières.
09:08Alors une avancée pour le coup qui a efficacement amélioré la condition des femmes selon
09:14vous dans le droit en général ou quelque chose de société qui fait avancer positivement
09:19les choses ?
09:20Alors je ne sais pas parce qu'aujourd'hui on est en plein dans la semaine de la rentrée,
09:26pour moi c'est vraiment l'éducation et l'ouverture à l'éducation pour les femmes
09:32ça a été une avancée assez importante et on oublie qu'il y a 100 ans, en 1924,
09:40qu'un député a promulgué un décret pour que l'enseignement à l'école soit le
09:45même pour les filles et pour les garçons.
09:48Oui qu'il n'y ait pas broderie et maths quoi.
09:49Certaines on va leur apprendre les tâches ménagères et puis les garçons plus les
09:53tâches ouvrières.
09:54Donc l'éducation pour toutes.
09:56Pour toutes, ça c'est évident et c'est aussi l'un de mes combats au Maroc, aussi
10:00pour les jeunes filles.
10:01L'éducation c'est la clé, le savoir, la connaissance c'est ce qui permettra d'ouvrir
10:05les portes pour la suite.
10:06Et les fenêtres aussi.
10:07Oui aussi.
10:08Parlons vrai sur Sud Radio Fatima, parlons de vous, Simone de Beauvoir disait « on ne
10:13naît pas femme, on le devient ». La première fois vous êtes devenue femme Fatima ?
10:17C'était il n'y a pas très longtemps j'ai envie de vous dire.
10:21Ah bon ?
10:22Ah oui, oui.
10:23Parce que j'étais fille, donc j'étais enfant, adolescente, j'étais épouse, ensuite
10:31mère de famille et j'ai envie de vous dire que femme, j'ai commencé à le devenir
10:35en 2011 quand j'ai commencé à avoir mon émancipation on va dire professionnelle,
10:42à prendre des responsabilités plus importantes, à aussi voyager.
10:45Donc c'était une indépendance en fait la féminité pour vous ?
10:49Tout à fait.
10:50Et même mon père m'a fait la remarque, j'ai divorcé en 2008 et limite mon divorce
10:56a été une libération parce que c'est là où j'ai réellement commencé à vivre
11:00pour moi et pour ma fille.
11:01Ça a catalysé en fait, ça a libéré quelque chose ?
11:03Bah je me suis, vous savez quand vous êtes une famille monoparentale vous devez faire
11:09le rôle et du père et de la mère, et vous avez des responsabilités du quotidien, donc
11:15je savais que je n'avais pas le droit de flancher pour ma fille qui était à l'époque
11:182008 elle avait 3 ans, donc 2011 6 ans et je savais que je devais travailler, que ma
11:24carrière professionnelle était importante donc je devais manier les deux au quotidien,
11:29la vie pro, la vie professionnelle et vraiment 2014 a été la révélation et puis je vous
11:34dis tous les hommes que j'ai rencontrés et je tiens quand même à citer mon président
11:38actuel Frédéric Dombrovski de Relumix qui pareil est quelqu'un qui au quotidien accompagne
11:44les femmes et n'hésite pas à recruter des femmes lorsque le talent et les compétences
11:50sont au rendez-vous.
11:51On va parler de lui dans un instant, merci pour la transition, vous êtes parfaite Fatima,
11:55ne changez rien.
11:56Vous avez choisi Destin de Femmes sur Sud Radio, vous avez bien raison, vous êtes
11:59aujourd'hui avec l'ingénieur chimiste, directrice du développement et des relations institutionnelles
12:03chez Relumix Filtration, Fatima Amarira tout de suite.
12:07Sud Radio, Destin de Femmes, Judith Beller.
12:10C'est la première de la saison 2 de Destin de Femmes sur Sud Radio, l'émission qui
12:15vous propose une nouvelle voie vers un féminisme qui lie les genres au lieu de les cliver à
12:18travers les femmes, qui s'engage pour la République.
12:21Vous êtes en compagnie aujourd'hui de Fatima Amarira, l'ingénieur chimiste, directrice
12:25du développement et des relations institutionnelles chez Relumix Filtration.
12:28Alors justement, vous avez commencé un petit peu Fatima à me parler de Frédéric Dombrovski
12:34qui est votre patron chez Relumix Filtration et qui justement s'engage pour les femmes.
12:39Alors un petit point quand même sur votre entreprise, c'est une entreprise qui existe
12:43depuis 1924, donc ce n'est pas une jeune entreprise, mais c'est une entreprise maniée
12:47avec, j'ai envie de dire, de la jeunesse dans le pont.
12:49Frédéric n'a pas 100 ans, je tiens à le préciser.
12:52A priori, on espère pour lui en tout cas.
12:54Alors vous faites des trucs qui moi ne me parlent pas plus que ça, vous allez pouvoir
12:57nous expliquer un peu.
12:58Vous faites de la filtration, de la séparation des fluides, de l'industrie, de la défense,
13:01de la pétrochimie, de la marine, de l'avitaillement, du traitement des eaux de process aéronautique,
13:06ingénierie et distribution des hydrocarbures.
13:08Et votre patron, comme je le disais, Frédéric Dombrovski, s'engage pour les femmes même
13:12s'il n'aime pas la lumière, on va le citer, on est contente de le citer parce qu'il n'avait
13:15pas trop envie, je crois.
13:16Peut-être que comme ça, oui.
13:19C'est plus quelqu'un de l'ombre.
13:22Juste pour revenir avant qu'on parle de lui sur ce que vous faites, c'est vrai que ce
13:27sont des mots qui ne sont pas des mots usuels, comme on vient de le dire depuis le départ
13:32de cette émission, dans la bouche d'une femme et pourtant l'équipe est grandement féminine
13:37chez vous.
13:38C'est très intéressant.
13:39Tout à fait.
13:40Pour vous dire, en quelques mots rapides sur l'entreprise, on va fêter les 100 ans très
13:46prochainement.
13:47On est dans la séparation des liquides, plutôt sur la partie kérosène, par exemple quand
13:52vous avez de l'eau.
13:53Quand on monte dans un avion ?
13:55Quand on fait l'avitaillement de l'avion, on s'assure qu'il n'y ait pas d'eau dans
13:59le kérosène parce que sinon on pourrait avoir des petits problèmes.
14:01Après, tout ce qui est aussi récupéré des matières en suspension, ce type de choses.
14:06Mais moi aujourd'hui, si j'ai rejoint l'entreprise, c'est plus parce qu'on va ouvrir une nouvelle
14:09voie dans le traitement de l'eau.
14:11C'est très important.
14:14Ça devient une ressource de plus en plus à préserver.
14:19Et donc avec Thomas Dombrovski, tous les deux, on travaille sur cette thématique.
14:25Thomas, c'est le fils de Frédéric.
14:28C'est vrai que pour revenir à l'entreprise, à la position des femmes, à ma première
14:33réunion chef de service, je me suis retrouvée en salle et je me suis dit.
14:39Ah ouais, nous sommes une dizaine de personnes.
14:42Il y avait trois hommes.
14:43D'accord, ça a changé depuis que vous êtes arrivée.
14:46Non, c'était déjà comme ça.
14:48C'est vrai que j'ai fait la remarque à Frédéric, mais il m'a dit, mais même lui, en fait,
14:51pour vous dire, il ne s'en était même pas rendu compte.
14:53Il ne s'était pas posé la question, forcément, parce que justement, c'est quelqu'un qui est
14:57plus de nature vraiment sur la question des compétences.
15:00Et quand il a des gens face à lui, il n'engage pas un homme ou une femme.
15:03Il engage la personne qu'il faut pour le poste.
15:04Tout à fait. C'est ça. Il n'est pas là en train de regarder, effectivement, quelle est
15:09le genre.
15:11Bizarrement, il est entouré de femmes, quand même.
15:13Écoutez, c'est les meilleurs.
15:14Il a pris les meilleures personnes.
15:18Non, mais c'est vrai qu'après, côté atelier, on a aussi des hommes.
15:21Par exemple, sur l'atelier, effectivement, pour la partie montage, tout ce qui est
15:25seduit, on est plus vraiment sur des métiers masculins.
15:28Et alors vous, on l'a dit au début de l'émission, vous avez été adjointe au maire
15:32d'Argenteuil, vous avez fait du foot.
15:33Qu'est ce qui vous a passé? Enfin, vous n'avez pas fait du foot, vous.
15:36J'ai géré le club.
15:40Qu'est ce qui vous a motivé, justement, à passer de la politique et du foot à un rôle
15:43dans l'industrie de la filtration, quand même?
15:46Disons que c'était votre formation de base et c'était logique.
15:49Alors, j'étais déjà dans le milieu industriel parce que j'ai commencé en 99, mais dans
15:53la lubrification industrielle.
15:55Et c'est vrai qu'après 25 ans, j'ai eu un petit problème de santé qui m'a aussi un
15:59peu fait réfléchir. Et entre temps, Frédéric, on se connaissait parce qu'on est tous les
16:03deux conseillers du commerce extérieur de la France.
16:06Et quand il a su que je quittais, que je quittais Motul et que j'étais plus ou moins en
16:10train de réfléchir à une autre voie, c'est là où il m'a fait la proposition et
16:14traitement de l'eau. Comme je dis, j'ai été pendant 25 ans plutôt du côté des
16:18pollueurs. Et c'est vrai que là, j'ai ma fibre écolo qui reprend un peu le dessus et
16:22traitement de l'eau. Voilà, c'est vraiment un sujet qui est très intéressant, sachant
16:25qu'on a des projets en France, mais aussi à l'international.
16:28Mais c'est ça. Et évidemment aussi, quand on se positionne en tant que femme, on se
16:31positionne aussi en tant que mère et on pense à nos enfants.
16:33Et on se dit qu'effectivement, il faut préparer une terre meilleure, en fait.
16:36Tout à fait. La planète, on a peut être que notre génération ou celle d'avant, on
16:41n'a pas été assez sensibilisés, oui, faire très attention à la planète.
16:48Et aujourd'hui, on est un peu en train de, j'allais dire, de payer les pots cassés
16:53quand on voit le dérèglement climatique qui peut y avoir, quand on voit que dans le
16:56nord, les inondations et que dans le sud de la France, il y a de la sécheresse.
17:01On se dit qu'il y a vraiment un gros problème.
17:03Donc, si on peut essayer de ramener notre petite pierre à l'édifice, pourquoi pas?
17:08Bien sûr. Alors, justement, donc, on l'a dit, un politique, la politique, ça a dû
17:13influencer forcément votre approche aussi de votre positionnement dans votre
17:16entreprise aujourd'hui, du développement, peut être même des relations
17:19institutionnelles que vous mettez en place.
17:21Oh oui, aussi, parce qu'effectivement, quand on est adjointe aux mères, on est
17:25vraiment tous ceux qui sont dans les collectivités.
17:29C'est vraiment pour moi le meilleur mandat politique et c'est celui qui est très
17:32formateur, parce qu'on apprend énormément par les problématiques que peuvent avoir
17:36les administrés, par aussi le fait d'interagir avec d'autres politiques qui
17:41sont plus à des échelons plus importants, avec des ministères.
17:44Et c'est vrai que dans la vie du quotidien, on ne va pas se mentir, tout le monde fait
17:48de la politique à son niveau.
17:50C'est vrai. Donc, il y a de la politique qu'on connaît, qu'on voit à la télé et
17:52dont on a un sujet en ce moment pour le futur résident de Matignon.
17:57Mais on a aussi de la politique dans les milieux associatifs et de la politique
18:01dans le milieu du travail.
18:02Et alors, justement, le fait d'avoir cette
18:08expérience politique, est-ce que vous pensez que ça vous positionne, vous, autrement
18:12dans la vie même en général ?
18:13Est-ce que ce sont des choses qui sont un peu indissociablement liées ?
18:15Et puis, deuxième question, pourquoi vous avez arrêté ?
18:19Alors, c'est vrai que personnellement, je vais peut-être dire d'abord pourquoi je me
18:23suis engagée. Moi, je suis à Argenteuil
18:28depuis toujours. Et donc, je me suis principalement
18:33occupée de ma carrière. Et en 2013, la ville était
18:37gérée à partir de 2008 par un socialiste.
18:41Et je me suis dit, j'ai vu l'état de la ville et je me suis dit, non, ce n'est pas
18:44possible, je ne peux pas rester inactive.
18:46Nicolas Sarkozy m'a donné l'envie de faire de la politique.
18:50C'est comme ça que je me suis aussi engagée à droite.
18:52Vous vous êtes engagée chez la LR, c'est ça ?
18:54C'est ça. Et enfin, plus maintenant, parce que j'ai rendu ma carte entre temps.
18:57Vous l'avez rendue quand, votre carte ?
19:01Avant Laurent Wauquiez, lorsque Florence Portelli a perdu les élections de la
19:05présidence. Et lorsque Georges Mottron, en 2013, a décidé de retourner au combat,
19:09je me suis dit que j'allais m'engager à ses côtés.
19:11Parce que c'est plus une histoire de personne.
19:13C'est toujours comme ça, la politique.
19:16C'est des gens qui incarnent. Le monde de la politique, c'est aussi ça.
19:18C'est des gens qui incarnent et c'est surtout des gens.
19:21Et je vous dis, le mandat local, pour moi, c'est vraiment celui de l'intérêt
19:24général. C'est de pouvoir faire avancer des choses.
19:26Et moi, j'ai adoré mon mandat de 2014 à 2019, parce que j'ai rencontré beaucoup
19:31d'argentiers. J'ai pu faire avancer des choses.
19:33J'ai surtout été très animée par la question de la jeunesse et de l'éducation.
19:37Et c'est aussi pour ça qu'aujourd'hui, je suis fière d'être présidente du
19:41Carrefour de l'enseignement supérieur et des entreprises, où je m'engage auprès
19:44des étudiants.
19:45C'est plus concret, quoi.
19:46Tout à fait. Je veux vraiment.
19:48Vous avez envie de continuer à vous engager, on va dire plus concrètement,
19:51parce que peut-être que la politique, parfois, ce n'était pas assez concret.
19:54Ah non, si, si, c'était parfaitement concret.
19:56Mais moi, j'ai dû m'arrêter parce que ça prenait beaucoup de temps.
19:58Non, mais j'avais un challenge professionnel et j'avais une partie de ma vie qui
20:03était en Italie. C'est un peu compliqué de faire de la politique locale tout en
20:07étant en Italie. Donc, j'ai préféré à ce moment-là mettre ça en stand-by.
20:11Tout au long de votre parcours, Fatima Amarir, vous avez quand même une grande
20:13diversité de rôles, de secteurs aussi.
20:16Donc, vous avez une carrière très riche et non disloquée ou trop dispersée,
20:20comme diraient certains, parce qu'on a le droit de changer d'avis dans la vie.
20:23Et c'est aussi ça qui nous enrichit.
20:25Qu'est-ce que ce serait le conseil que vous donneriez aux jeunes femmes qui ont
20:28envie de suivre un peu votre exemple et de se faire plaisir ou qui sont en
20:31transition, qui n'hésitent pas ou qui hésitent plutôt?
20:34Enfin, voilà.
20:36Alors, pour moi, elles doivent surtout ne pas se mettre de barrières.
20:40Et si elles ont un rêve, il faut qu'elles se donnent les moyens.
20:43Elles ont le droit de changer de rêve ou pas?
20:45Mais bien sûr qu'elles ont le droit de changer de rêve.
20:46On peut changer plusieurs fois de rêve dans une vie?
20:48On se cherche pendant toute une vie.
20:50Mais moi, je me suis cherchée pendant des années et pareil.
20:53Alors, je n'en ai pas forcément parlé là, mais j'ai aussi été énormément
20:55coachée. J'ai fait énormément de développement personnel parce que même
20:58moi, il fallait que je me trouve.
20:59Il fallait que je connaisse aussi ma mission de vie, entre guillemets.
21:02Et je sais qu'aujourd'hui, ça vous a aidé d'être coachée, justement?
21:06Oui, oui, parce que ça m'a révélé des trucs auxquels vous n'auriez pas
21:10forcément pensé. C'est ça.
21:12Et c'est surtout aussi des fois des traumas qu'on peut avoir dans notre
21:15jeunesse et qu'on n'a pas su, à un moment donné, verbaliser.
21:19Et que là, il y a des gens dont c'est le métier vont pouvoir vous
21:22expliquer peut être pourquoi vous avez eu telle ou telle réaction ou
21:26pourquoi aujourd'hui, par exemple, vous êtes dans tel domaine.
21:29Et je reviens sur la présence des hommes.
21:31C'est vrai que moi, le fait que je sois dans le milieu du foot, beaucoup
21:34de personnes m'ont dit mais t'es un garçon manqué alors que non, ce n'est
21:37pas le sujet. Je suis.
21:38On peut aimer le foot ou la boxe et être une femme.
21:40Et je suis une femme et pleinement féminine, tout en aimant aller
21:45regarder un match.
21:46Est-ce qu'on peut être, petite question drôle comme ça, être féministe et en
21:48talons aiguilles?
21:49Mais tout à fait. Oui, mais oui.
21:51Alors là, vous me parlez de ça, mais attendez, j'étais à la rentrée du
21:54Medef et j'ai eu, j'ai assisté à un débat où
21:58Sandrine Rousseau était là et je ne voulais pas la nommer la pauvre.
22:04C'était parce que voilà, ça m'a rappelé ce qu'elle a ce qu'elle a pu
22:07dire quand on parlait de la parité et pour elle, c'était était parti
22:11sur le débat sur les tâches ménagères.
22:14Mais j'ai envie de dire mais pour moi, c'est même pas le débat.
22:16C'est pas ça le sujet.
22:17Le problème se pose dans son couple, c'est qu'il y a un problème.
22:19Ben oui, mais je me dis, mais dans la vie, les gens, ils savent ce qu'ils
22:23ont à faire chez eux. Et si monsieur ne veut pas passer l'aspirateur, peut
22:26être qu'il fait la vaisselle ou qu'il fait un chauffement.
22:28Ben oui, mais bon, voilà, c'est pas le sujet.
22:30Franchement, mais c'est pour ça que des fois, il faut aussi savoir élever
22:32le débat. Et aujourd'hui, c'est surtout redonner confiance à toutes ces
22:35jeunes filles. Elles ont largement leur place dans la société, dans tous
22:39les métiers, tout comme ces jeunes filles.
22:41Elles peuvent s'habiller comme elles le veulent.
22:44Il n'y a pas de question de se dire oui, non, je ne peux pas mettre non,
22:47je ne peux pas mettre un pantalon trop court ou un pantalon trop moulant.
22:50Je ne peux pas mettre une jupe trop courte, je ne peux pas ou celles qui
22:52veulent.
22:53Il y a quand même aussi les tenues de circonstance qu'il faut savoir.
22:57C'est-à-dire que si on est en représentation, c'est important de le
23:00dire aussi.
23:01Oui, tout à fait, tout à fait. Il faut savoir se tenir.
23:04Il y a du savoir être et du savoir vivre à avoir.
23:09Mais je voulais aussi terminer sur le fait que, pareil, parce que ça a été
23:13des débats que j'ai eus sur Argenteuil, la question du voile, pour moi,
23:15c'est un faux débat parce que les gens font ce qu'ils veulent.
23:18Moi, à partir du moment où on ne vient pas me dicter comment je dois m'habiller,
23:21si ma jupe est trop courte ou ma jupe est inappropriée,
23:26ça me regarde de moi.
23:27Ça sera votre mot de la fin?
23:29Mon mot de la fin, c'est non, c'est juste dire à toutes ces jeunes filles
23:34qu'elles n'hésitent pas aussi à aller pousser la porte et à les demander
23:38conseil à des mentors.
23:40Et quand je dis des mentors, ça peut être aussi des hommes.
23:42Je serai ainsi sur ce point-là parce que je ne suis vraiment pas du tout
23:45dans l'opposition homme-femme et je vous dis, et moi, j'ai eu la chance
23:49dans mon parcours d'avoir eu que des hommes, enfin que, je ne peux pas dire ça,
23:53d'avoir eu beaucoup d'hommes, beaucoup d'hommes qui m'ont permis de m'épanouir
23:58en tant que femme et dans la vie perso et dans la vie professionnelle.
24:02Merci beaucoup, Fatima Amari.
24:04Merci à vous, Judith.
24:05Alors, je rappelle quand même le site de votre entreprise.
24:07Pour ceux que ça intéresse, c'est www.relumix.com
24:13Et nous sommes assergies.
24:14Et vous êtes assergies.
24:16Voilà.
24:17Nous, on a rendez-vous samedi prochain à 13h31 pour un nouveau Destin de Femme.
24:20Et puis demain, c'est la première de cette excellente saison 6.
24:23Ça sera à 19h en compagnie notamment, chers auditeurs et chères auditeurs
24:26de Stéphane Guillon.
24:28Tous nos rendez-vous sont sur sudradio.fr, la chaîne YouTube de Sud Radio.
24:31Sans oublier les réseaux sociaux, évidemment.
24:32Merci à mon cher Quentin qui réalise pour vous.
24:35Bisous à lui et aux équipes de Sud Radio.
24:37Bisous à tous aussi. Bye.