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Un accident de car scolaire s'est produit jeudi matin près de Châteaudun, en Eure-et-Loir. Une lycéenne de 15 ans est décédée et il y a également 20 élèves blessés, en "urgence relative". Le conducteur a été testé positif aux stupéfiants. Regardez la réaction de Jean-Sébastien Barrault, président de la FNTV, la Fédération nationale des transports de voyageurs.
Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin avec Jérôme Florin et Marina Giraudeau du 31 janvier 2025.

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Transcription
00:00RTL, au coeur de l'actu.
00:04On reprend le fil de l'actualité avec encore à la une ce matin les questions et la consternation,
00:09surtout au lendemain de cet accident de car scolaire près de Châteaudun.
00:12Une adolescente tuée, 20 élèves blessés, le conducteur en garde à vue, il avait consommé de la drogue.
00:17Bonjour Jean-Sébastien Barraud.
00:19Bonjour.
00:20Vous êtes le président de la Fédération Nationale des Transports de Voyageurs.
00:23Merci d'être en direct avec nous ce matin.
00:25D'abord, votre sentiment au lendemain de ce drame ?
00:29D'abord, je voudrais exprimer ma compassion, dire que mes pensées vont à la victime, à sa famille.
00:34Naturellement, c'est un drame qui bouleverse notre profession.
00:38Une profession qui est orientée, croyez-le, vers la sécurité des voyageurs transportés.
00:43On est une profession extrêmement réglementée.
00:46On est, je crois, la profession la plus réglementée parmi toutes les professions du transport routier de voyageurs.
00:53Il y a de nombreuses mesures qui sont prises à bord des autocars.
00:56Malheureusement, c'est rare, mais quand un drame comme celui-ci survient, c'est un drame de trop.
01:01Profession extrêmement réglementée, sans doute, mais on l'a vu encore, il y a des trous dans la raquette, visiblement.
01:07Parce qu'il y a des contrôles pour l'alcoolémie.
01:11On ne peut pas démarrer son bus sans passer par un étilotest, vous confirmez ?
01:17Effectivement, tous les autocars, c'est obligatoire, sont équipés d'un étilotest anti-démarrage.
01:22Le conducteur doit souffler avant de pouvoir démarrer le véhicule.
01:26S'il ne souffle pas ou s'il a consommé de l'alcool, le véhicule ne démarrera pas.
01:31Il n'y a pas ça pour les stupéfiants, en revanche ?
01:33Aujourd'hui, la solution technique n'existe pas.
01:36Pour les stupéfiants, il n'existe pas sur le marché d'appareils qui permettent de faire ce que fait un étilotest anti-démarrage.
01:43Par contre, les entreprises procèdent à des contrôles régulièrement dans les entreprises, à des tests salivaires des conducteurs.
01:50Évidemment, ces contrôles-là ne peuvent pas avoir lieu à chaque prise de service pour chaque conducteur, mais elles en font déjà beaucoup.
01:56Quand le ministre des Transports dit hier soir sur RTL qu'il faut plus de contrôles, ça va se passer comment ? Comment faire plus de contrôles ?
02:03Mais on appelle de nos voeux ce renforcement des contrôles.
02:06On se réjouit que les forces de l'ordre puissent procéder à des contrôles.
02:09Nous, chefs d'entreprise, nous procédons à des contrôles dans l'entreprise avant que le conducteur ne s'en aille.
02:14Les forces de l'ordre ont la capacité de réaliser ces contrôles sur la route, à n'importe quel moment.
02:19On les appelle de nos voeux.
02:21Et puis, lorsque le ministre en a parlé également, lorsqu'il existera des appareils équivalents à un étilotest anti-démarrage, mais pour les stupéfiants,
02:29on y faudra étudier la possibilité d'en équiper nos véhicules.
02:32On sait qu'il y a un problème de recrutement chez les conducteurs.
02:35Vous le disiez vous-même en septembre dernier, il manquait 3000 conducteurs en France.
02:38C'est ce que vous disiez il y a quelques mois.
02:40Est-ce que ce n'est pas un problème, ça ? Est-ce qu'on n'est pas moins vigilant aujourd'hui sur les embauches ?
02:46Non, parce que d'abord, la situation est en très nette amélioration.
02:50Vous évoquez le chiffre des 3000, on était à plus du double deux ans auparavant.
02:54Ensuite, tous les conducteurs que nous mettons sur la route, ce sont des conducteurs qui ont passé des formations obligatoires.
02:59Il faut savoir que dans notre métier, le simple permis, qui est le permis des transports en commun, ne suffit pas.
03:05À côté du permis, il doit y avoir une formation obligatoire, dans laquelle justement, la consommation de stupéfiants est abordée pour sensibiliser les conducteurs.
03:13Et tous les conducteurs que nous mettons sur la route, ils ont rempli toutes ces formations.
03:17Je vais vous faire écouter un auditeur qui nous a appelé hier midi.
03:20C'était dans les auditeurs en la parole. Il s'appelle Stéphane, il est chauffeur de bus, et voilà ce qu'il nous disait.
03:25Le problème, il est qu'aujourd'hui, il y a eu un tel manque de conducteurs et de conductrices sur tous les réseaux français
03:35qu'on a commencé à gratter les tiroirs au niveau des embauches.
03:39Et il y a un moment où, quand on commence à trop gratter le tiroir, on passe dans le tiroir d'en dessous.
03:44Voilà, on est moins vigilant sur les embauches. C'est ce que dit ce conducteur qui fait ce métier-là aujourd'hui.
03:49Oui, mais encore une fois, tous les conducteurs que nous avons recrutés, nous leur avons fait passer le permis,
03:54nous leur avons fait passer l'ensemble des formations obligatoires qui durent plusieurs semaines après avoir passé le permis.
04:00Et les conducteurs que nous mettons sur la route, ils ont réussi toutes les épreuves.
04:03Mais ce conducteur qui est mis en cause après l'accident de Châteaudun, apparemment, il avait une conduite brutale.
04:08C'est ce que disent les élèves, on les entendait dans un reportage tout à l'heure.
04:11La drogue était retrouvée chez lui, donc voilà, c'est quelqu'un qui avait un passif, visiblement.
04:17En plus, 26 ans, c'est pas un peu jeune, 26 ans ?
04:20Écoutez, sur les circonstances de l'accident, je vais laisser les enquêtes, que ce soit l'enquête judiciaire ou l'enquête du BATT,
04:27se prononcer et nous dire ce qui s'est exactement passé.
04:3126 ans, non, c'est pas jeune, vous savez, à 26 ans, je pense qu'on est capable d'exercer un métier à responsabilité.
04:38Et il y a beaucoup de professions à responsabilité qui sont exercées par des personnes de 26 ans.
04:42Donc votre message ce matin aux parents qui nous écoutent, qui ont leurs enfants, qui vont encore voyager dans des cars scolaires,
04:49vous, en tant que président de la Fédération Nationale des Transports de Voyageurs, vous leur dites quoi après cet accident ?
04:54Je voudrais leur dire que l'autocar est aujourd'hui le mode de transport routier le plus sûr.
04:59Aujourd'hui, ce sont les chiffres de l'Observatoire de la Sécurité routière, du ministère de l'Intérieur.
05:04Aujourd'hui, c'est 0,3% des accidents de la route qui impliquent un autocar, alors même que les autocars assurent 5% des déplacements.
05:14Donc on a vraiment un taux d'accident qui est inférieur aux autres modes de transport de la route.
05:18Aujourd'hui, je veux leur dire, le drame qui est un drame terrible qui bouleverse notre profession, c'est un drame de trop,
05:24mais c'est un drame qui, fort heureusement, reste extrêmement rare.
05:27Et je crois pouvoir dire qu'on transporte les jeunes en toute sécurité.
05:30Merci beaucoup Jean-Sébastien Barrot, président de la Fédération Nationale des Transports de Voyageurs.
05:35Merci beaucoup, bonne journée.

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