• il y a 2 mois

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00:00Encore quelques minutes avec Jean-Michel Salvatore et Nathan Devers pour commenter l'actualité et ici même à 19h15 alors que se terminait cette première journée de CMP.
00:10Malin celui qui aurait pu dire si ça allait durer un jour, deux jours, trois jours, une semaine.
00:15Voilà, donc c'est pas terminé, il recommence demain.
00:19Les socialistes n'ont absolument rien obtenu des lignes rouges qu'ils voulaient obtenir.
00:25Quant au RN, ils ne sont pas contents non plus.
00:28Écoutez Johan Gillet qui était notre invité tout à l'heure à 19h15 dans ce studio.
00:34Il est porte-parole du Rassemblement National.
00:36Au Rassemblement National, nous ne laisserons pas le gouvernement prendre dans la poche des Français
00:41parce que prévoir l'augmentation du coût de l'électricité c'est encore une fois taxer davantage les Français et c'est pour nous une ligne rouge.
00:47On dit non, cette fois-ci le RN ne censurera pas, mais en fait pas sûr.
00:50Quand on a censuré la première fois, on a protégé et les Français et les entreprises et in fine l'économie du pays.
00:56Et on n'hésitera pas à appuyer à nouveau sur le bouton de la censure si jamais le gouvernement franchit nos lignes rouges.
01:02Quant au parti socialiste, vous savez, ils le sont dans des tractations purement électorales,
01:07sur des petites mesurettes qui n'ont pas leur importance et ils ne pensent pas à l'intérêt du pays.
01:12Voilà, on disait c'est les socialistes, il faut leur donner des gages.
01:18Finalement, il ne faut pas l'oublier, c'est le RN qui a le doigt sur la gâchette.
01:24Oui, mais je crois que c'est exactement comme ça depuis le début.
01:27Oui, et on avait oublié parce qu'on nous avait tellement parlé des socialistes et des tractations avec les socialistes.
01:32Mais François Bayrou a fait ce pari, il a fait un double pari je crois.
01:36Le premier pari c'était de se dire qu'il allait échapper à la situation de Michel Barnier
01:40en ne dépendant pas seulement du RN mais aussi du PS.
01:45C'était beau sur le principe, peut-être que ça marchera d'ailleurs, j'en doute fortement,
01:49parce que pour l'instant le PS est dans une situation où ils sont sous la coupe de LFI, qu'ils le veuillent ou non.
01:55Si demain il y aura peut-être une dissolution, le PS devra évidemment revenir quémander des postes et des candidatures à LFI.
02:06Et donc à partir de là, ils se sentent dans une sorte de liberté, de souveraineté extrêmement réduite.
02:10Et je crois que le premier secrétariat d'Olivier Faure en est la preuve de A à Z.
02:15Et je crois que la deuxième erreur que fait François Bayrou d'appréciation politique, c'est de croire...
02:21Michel Bayrou et François Barnier.
02:23Exactement, mais c'est un lapsus révélateur.
02:25C'est de croire qu'en étant un peu plus à l'écoute du RN, il va échapper à ce qui est arrivé à Michel Barnier.
02:32Déjà Barnier était extrêmement diligent, à l'écoute, très respectueux vis-à-vis de Marine Le Pen.
02:40Il refusait de la qualifier d'extrême droite, il disait qu'elle faisait partie du Front Républicain.
02:44Il refusait de l'écarter en quelque sorte de la politique sérieuse.
02:47Et pour autant, Marine Le Pen, dès qu'il y a eu la première raison sur la même question du budget,
02:51elle a décidé d'appuyer sur le bouton sur la gâchette de la censure.
02:54Pourquoi elle ne le ferait pas pour François Bayrou ?
02:56Il me semble qu'il y a une forme de continuité qui risque d'arriver là.
02:59Jean-Michel Salvatore.
03:00Je ne suis pas tout à fait d'accord.
03:01Je pense que Bayrou a très bien compris que la situation était totalement bloquée,
03:05et qu'on ne pourrait rien faire, parce qu'il n'y a pas de majorité pour voter quoi que ce soit.
03:10Et donc il essaye de sauver tant bien que mal le bateau,
03:14en sachant très bien qu'il va être obligé de céder aux uns et aux autres des choses totalement contradictoires.
03:19Moi ce que je trouve extrêmement frappant, dans ce qu'on a entendu tout à l'heure avec le représentant du RN,
03:26c'est que je trouve qu'il y a une démagogie qui est absolument incroyable,
03:30de la part du RN,
03:32qui utilise finalement les mêmes mots que la France Insoumise, que les Verts,
03:37et que les socialistes, quand ils disent qu'on va protéger les Français.
03:41Mais on va protéger les Français de quoi ?
03:43Je pense que le sujet aujourd'hui, c'est protéger les Français de la faillite,
03:46c'est protéger les Français du FMI, c'est ça protéger les Français.
03:50Censurer, c'est justement ne pas les protéger.
03:53Mais faire croire aux gens qu'il y a de l'argent magique,
03:57qu'on pourra échapper au paiement de nos dettes,
04:01qu'on pourra échapper à l'augmentation du prix de l'énergie,
04:04qu'on pourra échapper, mais tout ça, excusez-moi, mais c'est du prix monumental.
04:09Et quand on dit donc protéger les Français,
04:11en fait c'est un lexique qui est vraiment commun à l'extrême gauche,
04:14à la gauche et à l'extrême droite,
04:17et je crois que là, c'est un exemple vraiment très frappant du déni français de réalité,
04:22et c'est pour ça d'ailleurs que les patrons hurlent si fort,
04:25c'est que finalement, les seuls qui sont vraiment au contact de la réalité, ce sont eux.
04:30Et alors justement, quand on pose la question au RN,
04:34quel argent, où est-ce que vous trouvez l'argent qui est nécessaire ?
04:37Tout à l'heure, M. Gillet nous disait, on a une proposition à 4 milliards,
04:41mais 4 milliards c'est rien par rapport aux 30 qu'on doit trouver,
04:43et quand je dis 30, c'est plutôt 50.
04:45Écoutez ce que disait Marine Le Pen hier soir sur LCI, justement sur la question du budget.
04:50Nos lignes rouges sont les mêmes, nous sommes constants, on peut nous accorder ça quand même.
04:54Et donc si ces lignes rouges sont dépassées, les mêmes causes entraîneront les mêmes effets.
04:59Mais d'ailleurs je pense que le gouvernement tient compte quand même de ce qui s'est passé.
05:03Moi ce qui m'inquiète, si vous voulez, dans le budget que je vois arriver,
05:06c'est en réalité qu'il n'y a aucune vision politique.
05:09On ne sait pas du tout où on va.
05:11Il faut faire un budget, alors il faut faire un budget, alors on fait un budget.
05:14Ben non, je ne suis pas d'accord moi.
05:16J'ai reçu Darius Rochebin d'LCI, il dit mais pourquoi pas supprimer les fonctionnaires ?
05:21Alors voilà ce que dit Marine Le Pen quand il a cette question de supprimer les postes de fonctionnaires.
05:29Est-ce que le nombre de fonctionnaires doit être diminué ?
05:33Un moment Schroeder, les Allemands l'ont fait, les Anglais l'ont fait,
05:35est-ce qu'on passera par là oui ou non ?
05:37Parce que le courage politique, vous savez très bien, c'est là où ça commence à se jauger.
05:41Mais non non non, ça c'est les trucs de droite.
05:43Le courage c'est supprimer les fonctionnaires.
05:46Voilà, donc c'est un truc de droite.
05:49Là-dessus, je sais que je n'ai pas l'habitude de défendre Marine Le Pen,
05:54mais je crois qu'elle n'est pas la seule à avoir utilisé cette logique de l'argent magique.
05:59Et que la situation dans laquelle on est, je ne suis pas économiste,
06:03mais enfin on a bien vu que ces dix dernières années,
06:05on a eu des gouvernements successifs qui se sont arrogés le monopole de la rationalité économique.
06:12Dès lors qu'on mettait en cause leurs choix politiques,
06:15je pense par exemple à la réforme des retraites,
06:17on était dans le camp des utopistes, des doux rêveurs,
06:21des gens qui n'y connaissaient rien, qui allaient précipiter la France dans le chaos.
06:25Et c'est vrai qu'il y a une contradiction à voir que des gens qui sont en effet très compétents,
06:30qui ont une maîtrise très technique de l'économie et qui sont très rationnels,
06:34ont créé une situation complètement irrationnelle de déficit français
06:39et qui continuent à vouloir avoir cette logique du monopole de la rationalité économique.
06:44Mais par exemple, pendant la crise du coronavirus,
06:47l'argent magique qui a été dépensé à ce moment-là,
06:50le déficit qu'on a fait exploser,
06:52ça n'est pas le fruit ni du Rassemblement National,
06:55ni de la France Insoumise.
06:57Et à l'époque, quand on contestait la politique qui était mise en place,
07:00la politique du quoi qu'il en coûte,
07:02consistant à paralyser économiquement un pays et à compenser cette paralysie,
07:05on était traités de fous.
07:07Ce que je veux dire, c'est que j'ai l'impression quand même
07:09que l'invocation de la rationalité dans le débat économique
07:14a parfois des biais, des biais politiques, des biais idéologiques
07:17et qu'à ce compte-là, on peut dire que personne n'est rationnel
07:20sur ce qui s'est passé ces dix dernières années.
07:22Toi Michel ?
07:23Je trouve que l'irrationalité politique et économique, on en voit le résultat,
07:30c'est une économie qui est complètement à l'arrêt,
07:32c'est du chômage qui explose,
07:34c'est des investissements qui sont également à l'arrêt
07:36et c'est une situation cataclysmique.
07:39Pour la première fois depuis très longtemps,
07:41tous les syndicats et salariés et patronaux hors CGT
07:45ont fait un communiqué pour dire qu'il faut en sortir,
07:47il faut trouver des solutions
07:49et on voit bien que les solutions ne sont pas là
07:51et ce qui s'annonce véritablement terrible,
07:54c'est non seulement le budget 2025,
07:57mais le budget 2026,
07:59dont la discussion va commencer au mois de mai, au mois de juin, au mois de juillet.
08:02Théoriquement.
08:03Et là, c'est là où il faudra faire des efforts
08:06et c'est là où ça deviendra encore plus impossible.
08:08Et ceux qui promettent aujourd'hui monts et merveilles
08:11se retrouveront dans de très grandes difficultés
08:13quand ils seront aux responsabilités.
08:14Et puis rappelons une chose, le quoi qu'il en coûte,
08:16c'était 300 milliards sur les 1000 milliards de dettes.
08:18On ne sait pas où sont passées les 700 000,
08:20comment ça a été 700 millions,
08:21je ne sais pas comment ça a été dépensé.
08:23Et puis, on misait sur une croissance.
08:25C'était fou de se dire,
08:27tiens, il va automatiquement y avoir une croissance.
08:30Merci messieurs, tout de suite les enfants d'Europe.

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