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00:00Europe 1 Soir Week-end. 19h, 21h, Pascal Delatorre Dupin.
00:05Alors à propos de la Russie, tiens justement, je voudrais qu'on réécoute ce matin un extrait de la revue de presse de France Inter.
00:11Jules Thorez, Paul Mollin, écoutez.
00:13Le journal du dimanche est très sévère et c'est le monde qui donne des clés pour comprendre ce choix éditorial très marqué.
00:19Les médias du milliardaire Vincent Bolloré, dont le JDD fait partie, défendent désormais ouvertement la Russie,
00:26affirme Le Quotidien au terme de son enquête. La Tribune Dimanche appelle à ne pas se laisser berner, je cite,
00:32par les petits télégraphistes de la fabrique du mensonge.
00:36Et de la caricature pour finir sa phrase. C'est un papier du monde.
00:42L'immonde. L'immonde, dit Jules Thorez.
00:45Depuis que Donald Trump tend la main à Moscou sur le conflit ukrainien,
00:48et que son vice-président Gidevens proclame que la liberté d'expression serait menacée en Europe,
00:53les médias, radio, télé et journaux d'extrême droite soutiennent aussi Vladimir Poutine.
00:58Le groupe Bolloré se fait taxer d'abord d'être d'extrême droite et de soutenir Vladimir Poutine.
01:04C'est immonde.
01:06Plus c'est gros, plus ça passe. J'ai lu cet article qui, objectivement, n'est pas très étayé.
01:13Que disent les médias du groupe Bolloré ?
01:15Déjà, ils vendent ça comme s'il y avait une vérité officielle.
01:20Une ligne qui était dictée de tout là-haut et que tout le monde répéterait la même ligne.
01:24Non, j'ai entendu diverses opinions.
01:26Je pense que Paul Mellin et moi n'avons pas la même ligne sur le conflit en Ukraine.
01:30Nous n'avons pas la même ligne sur Emmanuel Macron.
01:32Et on en débat tous les vendredis, tous les dimanches.
01:35Et personne ne nous a jamais rien demandé, rien dire.
01:37Ça, c'est la première des choses.
01:38La deuxième des choses, c'est ce que je vous disais tout à l'heure.
01:41C'est qu'on est, à un moment donné, dans un point de crispation.
01:44Il y a deux camps. Il y a le camp du bien, il y a le camp du mal.
01:47Le camp du mal, nous, à l'outrecuidance, de ne pas réciter la vérité officielle.
01:54De ne pas dire que les chars sont à nos frontières.
01:59Moi, quand j'écoute Emmanuel Macron mercredi soir, je la commente ici avec Pierre de Villeneuve.
02:03La première chose que je me dis, c'est qu'Emmanuel Macron, il veut nous faire peur.
02:07Emmanuel Macron nous dit que la menace russe, elle est bien réelle.
02:10Ça, tout le monde le dit.
02:11Il n'y a pas une seule personne en France qui parle dans les médias, qui ne dit pas que la Russie n'est pas une menace.
02:16La question, c'est, est-ce qu'on peut dire qu'Emmanuel Macron, eh bien, il dramatise ?
02:19Est-ce qu'on a le droit de dire qu'Emmanuel Macron, il veut faire peur les chars russes ?
02:24Moi, je voudrais comprendre Paul Melun.
02:26Paul Melun, vous n'êtes pas du JDD.
02:29Je voudrais que vous réagissiez à ces papiers du monde.
02:32Oui, c'est vrai, c'est vrai.
02:34Pardon, pardon, d'accord, c'est vrai.
02:37Je ne suis pas journaliste et je ne suis pas journaliste.
02:40Voilà, Paul Melun, vous êtes écrivain, grand écrivain.
02:42Comment vous réagissez-vous face à ces attaques ?
02:45Enfin, c'est quand même incroyable que le monde nous attaque les mémoires.
02:47J'en ai connu des dizaines.
02:49Je ne comprends pas.
02:51Nous, quand on est arrivé avec Geoffroy Lejeune au JDD, on a eu ces papiers-là.
02:55Vous savez, c'est le dixième, le quinzième.
02:57On est habitué, c'est faux.
02:59Mais personne ne les lit, donc on s'en fiche.
03:01D'abord, une fois n'est pas coutume, ce soir en tout cas, j'étais d'accord avec ce que disait notre ami Jules,
03:06lorsqu'il disait qu'il y avait du pluralisme.
03:09Et j'en suis, dis-moi, on ne m'a jamais dit,
03:12avant d'entrer sur un plateau de télévision ou de radio de ce groupe,
03:16cher Paul, vous ne devriez pas parler de cela ou plutôt parler de ceci.
03:19On ne me l'a jamais dit.
03:20Donc je mentirais si je disais le contraire.
03:22Ensuite, effectivement, il y a du pluralisme.
03:24Moi, je l'ai vécu en direct, le pluralisme.
03:26Moi, j'étais chez Pascal Praud à 20h, le soir où le Président s'est exprimé.
03:30J'ai défendu ce qui me paraissait être fondé dans la locution du Président,
03:34la même chose que ce que j'ai dit ce soir à Henri Gaineau sur le réarmement.
03:37Et j'ai eu un désaccord assez important et assez structurant avec Gilles-William Gollnadel.
03:42Elisabeth Lévy était un peu sur ma ligne.
03:44Vous savez à quoi ça me fait penser ça ?
03:46Il y a eu un vrai débat.
03:47Je vais vous dire, on a fermé C8, première étape.
03:50Mais bien sûr.
03:51Et la suite.
03:52Ils sont en croisade.
03:53C'est la suite.
03:54Ils sont en croisade.
03:55Ils sont en croisade contre nous en permanence.
03:57Il y a des fermetures de médias non plus.
03:58Mais vous rigolez ?
03:59Il y a bien C8.
04:00Pour terminer peut-être le raisonnement,
04:02et d'ailleurs ça rejoint un peu ce qu'on faisait tout à l'heure
04:04sur le parallèle entre la pandémie et le débat sur le conflit russo-ukrainien.
04:08Nous entrons dans un âge, et moi je le déplore parce que j'aime la pensée libre, la libre-pensée,
04:13nous sommes dans un monde où aujourd'hui tout est clivage,
04:16où tout est conflit de chapelle,
04:18et où effectivement le fait qu'il y ait la liberté d'expression,
04:22le fait qu'on reçoive toutes les opinions,
04:24même les opinions avec lesquelles on n'est pas d'accord,
04:26ça dérange certains.
04:27Et d'autres voudraient qu'on ne débatte qu'entre gens d'accord.
04:30Moi j'aime me frotter aux gens qui ne sont pas d'accord avec moi.
04:32Et je pense qu'on devrait tous s'imposer cette discipline de l'esprit,
04:35c'est un peu ce que notre ami Nathan Devers, qui intervient aussi ici,
04:38avait écrit dans son livre « Penser contre soi-même »,
04:40c'est-à-dire aussi réfléchir en contre,
04:43réfléchir pas seulement avec son miroir, comme Narcisse,
04:46et à seulement parler à ceux qui sont d'accord avec soi.
04:48Et j'invite tous les journalistes, mais ceux du Monde comme tous les autres journaux,
04:52à aussi penser contre eux-mêmes,
04:53et à parler avec des gens qui ne sont pas d'accord avec eux,
04:55parce que ça fait du bien !
04:56Non mais ça fait du bien !
04:57Je voudrais juste aussi vous lire cet extrait.
04:59« Dès mi-février, Vincent Bolloré s'adosse à l'offensive idéologique de Gilles Evans
05:03et donne le « là » dans son puissant groupe du journal du dimanche à Europe 1 en passant par CNews.
05:07La vision trumpiste est distillée chaque jour,
05:11quitte à réhabiliter le régime de Moscou. »
05:13Mais c'est très grave !
05:14Et il cite Pascal Praud, et il cite Laurence Ferrari, Philippe Devilliers,
05:18je ne vais pas tout lire, mais c'est très grave ce genre d'accusation !
05:23C'est très très grave !
05:24« Ils vont pointer du doigt tous ceux qui ne récitent pas le verbe d'Emmanuel Macron. »
05:29C'est très simple.
05:30Mais moi, j'aimerais questionner Le Monde.
05:32Est-ce qu'ils ont quelque chose à dire, par exemple,
05:34sur l'enquête qui avait été diffusée par Le Figaro il y a quelque temps,
05:37où, vous savez, on parlait du « Nomerta » sur le conflit israélo-palestinien.
05:41Il y avait dans la rédaction du Monde un mur de Gaza.
05:44Moi, je n'ai pas l'impression qu'il y ait...
05:46C'est Eugénie Bastier qui l'avait révélé.
05:48C'est Eugénie Bastier qui l'avait révélé, absolument.
05:50Eh bien, il n'y avait pas eu une polémique.
05:52Le Monde n'avait pas fait un article pour s'excuser,
05:55parce qu'il y avait un mur de Gaza.
05:57Je ne sais pas si vous vous rendez compte.
05:59Nous, on n'a pas de portrait de Vladimir Poutine dans la réaction.
06:01Ça, je peux vous le dire.
06:02On ne défend pas ouvertement.
06:03C'est le titre de l'article du Monde.
06:05Personne ne défend ouvertement Poutine.
06:07Il a agressé l'Ukraine en 2022.
06:09C'est un dictateur en qui on ne peut pas faire confiance.
06:12La question, c'est est-ce que, oui ou non,
06:14on continue à laisser mourir des milliers et des milliers d'Ukrainiens ?
06:17Est-ce qu'on va vers la paix ?
06:18C'est les seules questions qui sont posées.
06:20C'est un peu ce que disait en substance Henri Gueneau.
06:22Il faut parler avec Vladimir Poutine pour trouver un compromis.
06:25Il a une lecture gaulliste du conflit.
06:27Il dit qu'à un moment donné, la géographie fait l'histoire des nations et des peuples.
06:31Et la Russie restera toujours notre voisin.
06:34Et il y a un continent eurasiatique.
06:36Je ne vais pas paraphraser ses propos.
06:37Mais ça, c'est intéressant, par exemple.
06:39C'est une parole qui est intéressante,
06:41et qui ne doit pas être réduite à être pro-Poutine.
06:45Je pense que c'est aussi un des défauts de notre époque.
06:48Dès lors qu'on n'est pas d'accord, on fascise ou on poutinise.
06:51C'est au choix et ça rejoint un peu la même chose.
06:53Alors qu'on ferait mieux de débattre.
06:55Et moi, je vais peut-être même vous choquer.
06:56Si quelqu'un arrive face à moi et est un pro-Poutine,
06:58et il en existe en France, Jules,
07:00je suis prêt à débattre avec, à lui dire qu'il a tort d'être un pro-Poutine.
07:02Et un pro-Trump.
07:04J'ai rencontré sur les plateaux de TéléTooth,
07:06pas seulement ceux de ce groupe,
07:07des gens qui représentaient les Républicains overseas,
07:10qui représentaient Donald Trump.
07:12Je n'ai rien à voir avec eux.
07:13Je n'ai que des désaccords avec eux.
07:15Je sais que Donald Trump est un personnage grossier, vulgaire,
07:17qu'il rabaisse l'histoire des nations.
07:19Vous voyez ce qu'on peut dire sur les groupes de médias de Bolloré ?
07:21Je peux dire tout ça,
07:23parce que je ne suis pas un Trumpiste du tout.
07:25Et pas pour dessous.
07:26Et c'est vrai que, moi, ce qui pourrait m'agacer,
07:28ce serait que des gens disent,
07:30tout le groupe Bolloré,
07:31du moment que vous intervenez sur ces médias-là,
07:33vous êtes un Trumpiste, un pro-Poutine,
07:35qui refassent la généalogie, par exemple, de mes propos,
07:37qui ne regardent pas ceux de là d'où je m'exprime,
07:39et qui lisent mes textes.
07:41J'ai fait paraître, d'ailleurs, dans le JDD,
07:43un texte, il y a quelques jours,
07:45dans lequel j'ai précisément dit ce que je dis là,
07:47sur le Président de la République, etc.
07:49Pourquoi est-ce qu'ils n'ont pas parlé de ce texte-là à Le Monde,
07:51disant, regardez, il y a quelqu'un qui a pu écrire dans le journaliste...
07:53Et je peux vous dire que c'est moi qui l'ai relu,
07:55et j'ai rien mis fait.
07:57C'est intéressant.
07:59Mais c'est important de le dire,
08:01et que les auditeurs d'Europe 1 le sachent.
08:03Moi, je n'ai jamais eu,
08:05jamais, ni de près,
08:07ni de loin, un appel
08:09de M. Bolloré,
08:11pour me dire,
08:13mais pas du tout,
08:15ni de la direction d'Europe 1, personne.
08:17C'est parce que ces gens-là,
08:19ils veulent la pensée unique. Ils détestent le pluralisme.
08:21Et en réalité, quand vous regardez la fermeture
08:23de C8, qui est une décision politique arbitraire,
08:25on ne cessera de le dire,
08:27c'est parce qu'il y avait du pluralisme.
08:29Cyril Hanouna, c'est le seul qui organisait
08:31des émissions avec des gilets jaunes.
08:33Ça a beaucoup dérangé le pouvoir, à ce moment-là.
08:35Pendant la présidentielle de 2022,
08:37il a reçu tous les candidats.
08:39C'est Emmanuel Macron.
08:41C'est le pluralisme.
08:43Et cette chaîne, on l'a fermée.
08:45Certains ministres, je pense à
08:47Rima Abdoulmalak, ministre de la Culture à l'époque,
08:49menaçaient CNews de fermer.
08:51C'est ça été C8.
08:53CNews, on sait qu'il y a une menace.
08:55Le JDD, il est en permanence attaqué.
08:57La semaine dernière, on a fait une couverture
08:59sur l'aide au développement. Monsieur Moscovici,
09:01le président de la Cour des Comptes, nous a attaqué.
09:03Il n'était pas du tout dans son rôle.
09:05Ces gens-là détestent qu'on ne dise pas
09:07ce qu'ils veulent qu'on dise.
09:09Après, ils nous cibleront et nous pointeront du doigt.
09:11Mais bien sûr.
09:13Mais avec des arguments,
09:15c'est beaucoup mieux.
09:17Et moi, je ne vois pas beaucoup les arguments
09:19quand on dit qu'on défend ouvertement Vladimir Poutine.
09:21Moi, je n'ai pas vu ça. Et pourtant, je passe
09:23un certain nombre de temps sur ses antennes.
09:25Et d'ailleurs, je vais aller rejoindre...
09:27On peut dire que vous les squattez, ces antennes-là,
09:29Jean-Thoraz. Paul Melun aussi.
09:31Mais moi aussi, je vous adore.
09:33C'est un bonheur de vous avoir tous les vendredis,
09:35tous les dimanches. Merci infiniment
09:37d'être venu avec moi sur ce plateau.
09:39C'était passionnant. Enrigueno, c'était passionnant.
09:41C'était même mieux que Jules Thoraz, d'ailleurs.
09:43C'était même mieux que Jules Thoraz.
09:45Non, mais c'était quand même deux ou trois étages au-dessus.
09:47Oui, voilà. On a répondu et on répond.
09:49Le Yarl,
09:51cet influenceur très connu
09:53qui parle très ouvertement
09:55des problèmes de sécurité autour du monde de la nuit
09:57sera avec moi dans ce studio dans un instant.
09:59Il est venu, en fait, pour un livre qui s'appelle
10:01« Ça va mal finir. Depuis la nuit des temps,
10:03tout est question de territoire ».
10:05En fait, il y a eu une polémique.
10:07Aujourd'hui, il est accusé
10:09avec ses hommes de sécurité
10:11d'avoir, je cite,
10:13gazé des passants au hasard
10:15et avoir tenté de voler leur téléphone portable
10:17pour effacer des images de violence.
10:19Ça a buzzé toute la journée
10:21sur les réseaux sociaux. Il va répondre pour la première fois en direct
10:23sur Europe 1. Et c'est tout de suite.
10:25Merci infiniment, Paul Melun. Merci, chère Pascale. Bonne émission.
10:27Merci beaucoup. Il est 19h58.

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