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00:00Ensuite, l'autre sujet que je voulais aborder avec vous, ça concerne encore le Rassemblement National,
00:03puisque Jordan Bardella, le président du parti et eurodéputé, présentait ses voeux à la presse ce matin
00:09et il a annoncé que le parti souhaite une dissolution de l'Assemblée Nationale.
00:14Nous nous préparons en réalité depuis l'été dernier à de potentielles élections législatives anticipées à minima,
00:21parce que ça n'aura échappé à personne que rien de stable ne pourra émerger de cette situation.
00:28Et donc, par conséquent, nous qui sommes attachés à la stabilité du pays
00:33et surtout extrêmement inquiets de voir les urgences quotidiennes des Français passer à la trappe,
00:39nous sommes effectivement lucides sur la situation et je crois que seul un retour aux urnes
00:46permettra en réalité de dégager un cap clair et de dégager une majorité stable sur le long terme.
00:51Ça paraît être une évidence.
00:53Voilà, une évidence pour Jordan Bardella qui ajoute à la façade du consensus mou et d'un compromis qui ne satisfait personne.
01:00François Bayrou incarne une inertie préoccupante, se demandant encore s'il y a un pilote dans l'avion.
01:05Oui, il se demande s'il y a un pilote dans l'avion et il rajoute, et s'il y en a un, c'est pour aller où ?
01:09Donc, dissolution ?
01:11Ce n'est pas nouveau dans la bouche du Rassemblement National.
01:14Oui, oui, il confirme le fait que le Rassemblement National souhaite le retour aux urnes pour des élections législatives
01:21quand institutionnellement cela sera de nouveau possible, c'est-à-dire à partir de juillet prochain.
01:27Ce qui est plus intéressant, il me semble, dans son intervention ce matin dans ses voeux à la presse,
01:32c'est sa non-réponse concernant la censure qui, je le cite, n'est ni un jouet ni une fin.
01:38On se rend compte en lisant les sondages que la première censure a plutôt été favorable au Rassemblement National
01:46dans l'opinion publique, ça lui a été crédité.
01:49Le problème est qu'aujourd'hui, le Rassemblement National peut voter la censure sans que le gouvernement soit censuré
01:56si le parti socialiste maintient ce compromis construit sur les taxes budgétaires
02:02puisqu'il faudrait 21 députés socialistes sur 66 pour que le gouvernement tombe.
02:07Yvan Riofold ?
02:09Le gouvernement est assuré du coup, en tout cas, de tenir jusqu'en juillet
02:12parce que jusqu'en juillet, il n'y aura pas de censure qui sera votée par le Rassemblement National,
02:16si je comprends par déduction ce que vient de dire Bardelac qui, d'autre part, n'annonce rien de très particulier
02:22car on se doutait bien que le Rassemblement National était prêt à affronter des élections législatives
02:27parce qu'il doit se dire, naturellement, que cette fois-ci, il les gagnerait
02:31vu l'état de la société et vu l'immobilisme qui a été théorisé par le Premier ministre lui-même
02:37avec ce centrisme mou auquel je n'ai jamais cru mais qui là, me semble-t-il, est en train de démontrer son efficacité.
02:42Mais le véritable problème est de savoir si, à ce moment-là, en juillet, en juin ou en juillet,
02:46le Rassemblement National pourra précisément voter cette motion de censure
02:51en récoltant l'adhésion de tout un groupe qui le déteste.
02:56Et je ne suis pas sûr, en effet, que le Parti Socialiste ait envie de jouer cette instabilité au profit du Rassemblement National.
03:02Donc, il est possible qu'il y ait des occasions de censure
03:04et que la France Insoumise se joigne au Rassemblement National
03:09mais il est possible que la défection du Parti Socialiste dans le vote final empêche cette motion de censure.
03:14Tout est possible, tout est possible.
03:16Et tout en ajoutant, Yvan, qu'une nouvelle censure, à partir de juillet prochain,
03:21ne veut pas dire à coup sûr une dissolution qui reste l'arme dans les mains du Président.
03:26Seul le Président peut décider. Le Président peut essayer de faire du cabotage, texte par texte, sans soudre.
03:31Ça me paraîtrait de plus en plus difficile.
03:34On s'acheminerait dans ce cas-là vers une sorte d'usage de l'article 16 et ça me paraîtrait...
03:39Oui, si on va jusqu'au bout de cette logique qui serait une logique de s'accrocher au pouvoir quoi qu'il arrive,
03:44on en arriverait à cette dérive despotique, pour dire un mot gentil.
03:49Et dégainer cette idée de dissolution de la part du Rassemblement National,
03:53aujourd'hui, c'est une stratégie précise, pointue, du Rassemblement National ?
04:00Au temps de Michel Barnier, le Rassemblement National décidait, point levé ou pouce levé,
04:08ou pouce baissé, la vie ou la mort sur le gouvernement Barnier.
04:12Ils font ça au moment où le Parti Socialiste négocie avec Beyrou et d'ailleurs fait monter les enchères,
04:16vous l'avez vu, en demandant d'autres gages.
04:18Puisque les projecteurs sont plutôt braqués aujourd'hui sur la manière dont cela va se passer
04:22entre l'exécutif et le Parti Socialiste, bien évidemment, le Rassemblement National,
04:28d'une certaine manière, se rappelle aux bons souvenirs de l'exécutif,
04:31en disant qu'il mènera la bataille pour une dissolution à l'été prochain.
04:36Oui, parce qu'ils ont été assez discrets ces derniers temps,
04:38effectivement, il y a eu les obsèques de Jean-Marie Le Pen...
04:41Malgré tout, le vent de l'histoire qui souffle maintenant du côté des Etats-Unis,
04:45porte précisément à une politique qui se réclamerait de la souveraineté des frontières de l'identité oubliée
04:53et d'une lutte contre l'immigration illégale,
04:55c'est-à-dire l'ADN, dans le fond, de ce que représente le Rassemblement National.
04:58Avec quand même une prise de distance, Yvan ?
05:00Pas que le Rassemblement National, également d'une partie des LR,
05:03parce que Rotaillot est sur ce même terrain,
05:06mais malgré tout, le vent de l'histoire porterait plutôt Marine Le Pen,
05:10en tout cas, que la gauche qui s'effondre les côtés.
05:13Avec encore plus la confirmation d'une prise de distance des dirigeants du Rassemblement National avec le Trumpisme.
05:20Une distance, une sorte, oui...
05:22Enfin, ils ne sont pas...
05:24Je n'appellerais pas ça une distance, il y a un cousinage malgré tout,
05:27mais il y a une sorte d'anti-américanisme au sein du Rassemblement National
05:30qui l'empêche, me semble-t-il, d'avoir à s'accorder très directement
05:34avec ce vent libéral qui nous vient des Etats-Unis.
05:37Je pense qu'ils sont plus, malgré tout, cousins qu'opposants, il me semble.
05:41Transition toute trouvée, puisqu'on va parler de Donald Trump dans quelques instants, déjà.
05:45Est-ce que vous avez vu cette déclaration de Jacques Weber, immense acteur ?
05:49Mais qui déclare qu'il fallait supprimer, littéralement, le président américain.
05:54Entre Trump et le nazisme, dit-il, il y a une feuille de cigarette, ça fait causer.
05:58Et puis ce rapport de force, ce bras de fer, Donald Trump,
06:01qui frappe fort sur le dossier de l'immigration avec la Colombie.
06:04Est-ce qu'on peut s'en inspirer, nous ?
06:06Mais il y a une forme de dépendance, voilà, c'est tout le sujet.
06:08On en parle, là, tout de suite.
06:09Il est 13h44, restez bien avec nous, la suite d'Europe 1.
06:1213h, c'est Dans un instant avec Céline Giraud, sur Europe 1.

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