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  • 01/04/2025

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00:0013h-14h, l'Europe 1 13h, avec Céline Giraud sur Europe 1, il est 13h18, Céline, l'heure d'accueillir vos deux chroniqueurs du jour,
00:09Gabriel Cluzel et Paul Melun.
00:11Oui, c'est mon tandem du mardi. Bonjour les amis.
00:13Bonjour Céline.
00:14Alors avant 14h, le programme, il est chargé encore une fois à la France, c'est le seul pays où l'on fait ça.
00:19Déclaration de François Bayrou ce matin à propos de la condamnation de Marine Le Pen.
00:23Vous entendrez aussi la réaction de Donald Trump qui en creux compare le destin contrarié de Marine Le Pen à son parcours tumultueux.
00:29L'actualité, c'est aussi les relations entre la France et l'Algérie qui se réchauffent.
00:33Et puis ces départements qui refusent de prendre en charge l'augmentation du RSA qui entre en vigueur aujourd'hui.
00:39Mais pour commencer, on va écouter la prise de parole musclée et offensive, on peut le dire, de Marine Le Pen ce matin à l'Assemblée devant les députés du parti.
00:47Le système a sorti la bombe nucléaire.
00:51Et s'ils utilisent une arme aussi puissante contre nous, c'est évidemment parce que nous sommes sur le point de gagner les élections.
01:02Et qu'ils se disent que tout ce qu'ils ont mis en œuvre n'a pas servi et que peut-être faut-il passer à la vitesse supérieure.
01:10Alors les choses sont extrêmement claires, on ne se laissera pas faire.
01:16Et on ne se laissera pas faire, non pas tant pour nous défendre seulement nous-mêmes, mais pour défendre les Français qui ont le droit de voter pour qui ils le souhaitent.
01:24Et puis pour défendre le pays.
01:26Voilà, donc après le coup de massue hier, j'ai envie de dire dans la guerre des étoiles, l'Empire contre-attaque.
01:31Gabrielle Cluzel.
01:32On se doutait bien que Marine Le Pen, qui en a vu d'autres, elle est assez résiliente, disons-le.
01:36Elle a quand même traversé un paquet d'épreuves, de l'attentat quand elle était petite fille contre l'appartement de son père.
01:43En passant par le premier débat, vous vous souvenez, tout le monde avait dit qu'elle ne s'en remettra pas jusqu'à aujourd'hui.
01:49Donc je pense qu'elle n'a pas dit son dernier mot.
01:51Et de fait, elle a l'air combative et elle angle sa contre-attaque.
01:56Et c'est en effet le maillon faible pour les juges vers la politisation de la justice.
02:03C'est-à-dire le syndicat de la magistrature qui avait appelé en juin dernier à s'opposer par tous les moyens à l'accession de l'extrême droite au pouvoir.
02:13Donc c'est vrai qu'on pourrait en avoir la preuve patente avec cette exécution immédiate qui quand même pose question.
02:23Parce qu'on ne voit pas très bien comment, n'étant plus parlementaire européenne, elle pourrait récidiver.
02:29Donc tout cela jette un voile de suspicion sur les visées politiques de cette juge qui par ailleurs, par le passé,
02:37je n'en nommerai pas parce que je ne souhaite pas faire écho à des personnels à cette affaire,
02:45mais elle disait qu'elle s'était inspirée d'Eva Joly, telle qu'il avait donné sa vocation de juge.
02:51Donc Eva Joly, c'est le juge rouge vert très très opposé au Le Pen.
02:55Ecoutez, vous dites que c'est une contre-attaque. Je trouve que la façon dont Marine Le Pen se défend,
03:01parce que là maintenant elle se défend aussi sur le plan politique, sur le plan médiatique,
03:05m'étonne un peu par sa placidité.
03:07Elle est partie avant la fin de l'audience hier, elle n'a pas dit mot, elle est restée sobre hier soir et ce matin on sent qu'elle a changé de braquet.
03:16Moi je trouve, je l'ai écouté très attentivement chez votre confrère Gilles Boulot hier soir,
03:21j'ai écouté son intervention devant les parlementaires, je trouve qu'elle est placide.
03:25C'est-à-dire qu'elle est déterminée, elle explique précisément ce qu'elle va faire,
03:30elle explique pourquoi est-ce qu'elle est innocente, elle l'a dit sur TF1, etc.
03:34Mais elle n'est pas dans une forme de trumpisation, d'hystérisation du débat.
03:39Elle n'est pas en train de rejouer le capitol façon Trump, au contraire.
03:42Elle, et d'ailleurs Jordan Bardet là aussi, ont tout de suite dit pas de menace envers les magistrats, etc.
03:48Mais ils ont quand même dit indignez-vous.
03:50Bah oui mais indignez-vous ça veut pas dire saccager tout.
03:52C'est pas pareil.
03:53Donc si vous voulez, moi je trouve que c'est intéressant d'observer ça,
03:56parce que le risque pour moi de cette décision prise par les magistrats,
04:00c'est précisément de trumpiser le débat public français,
04:03de le rendre plus antagoniste, plus brûlant, plus violent,
04:07parce que c'est un déni de démocratie, ou en tout cas ça va être vécu comme tel.
04:10Et que le Rassemblement National, les dirigeants du Rassemblement National,
04:14soient dans une réponse, je dirais, proportionnée et de défense sur le fond,
04:18ça montre qu'eux, ils veulent faire une pétition, etc.
04:21Que je sache, ça n'a rien d'un appel aux armes, quoi, une pétition.
04:24Donc je trouve que ça c'est un vrai enseignement de la riposte de Marine Le Pen,
04:28c'est cette forme de calme dans la tempête.
04:31Est-ce une décision partisane, une décision politique ?
04:34Jordan Bardet là, qui était donc l'invité exceptionnel d'Europe 1 ce matin,
04:37président du RN je le rappelle, et bien vous allez l'entendre,
04:40et vous allez également entendre la réponse de Rémi Hetz,
04:43il est procureur général près de la Cour de Cassation,
04:46et il a défendu l'impartialité de la justice.
04:49On a rarement vu une motivation aussi politique,
04:52comme jugement partial, et comme décision qui est une décision partisane.
04:57Quand on fait de la politique, on n'est pas au-dessus des lois,
05:00mais on n'est pas non plus en dessous.
05:02Marine Le Pen a été jugée avec cette violence et cette brutalité,
05:05non pas comme une justiciable comme une autre,
05:07mais parce qu'elle est Marine Le Pen,
05:09et parce que son tort est d'être aujourd'hui en capacité
05:12de donner le camp national à la victoire.
05:14Donc oui, il y a un climat.
05:15Tout sera fait pour nous empêcher d'arriver au pouvoir.
05:17La justice n'est pas politique.
05:19Cette décision, c'est une décision judiciaire,
05:22rendue par trois juges, indépendants, impartiaux.
05:25Moi, ce que je peux dire, c'est que c'est une décision
05:28qui a été rendue à l'issue d'un débat contradictoire,
05:31et conformément à nos règles,
05:34et aux règles qui sont le socle de notre démocratie,
05:37et auxquelles il faut être attentif,
05:39et sur lesquelles il ne faut pas porter de jugements
05:42trop caricaturaux et trop hâtifs,
05:44sous peine de fragiliser nos institutions.
05:47Jordan Bardella et donc Rémi Hetz,
05:49procureur général près de la Cour Cassation,
05:51on a deux versions.
05:54Le sujet, c'est que si Rémi Hetz est obligé
05:57de ramer un peu pour justifier l'affaire,
05:59c'est bien qu'il y a une forte suspicion.
06:01Comment vous pouvez dire que la justice n'est pas politique ?
06:03En France, qu'en 30%, en tout cas,
06:05si on s'en tient à ceux qui votent aux élections de la corporation,
06:08donc votent pour le syndicat de la magistrature,
06:11qu'ils ne se cachent pas.
06:12C'est même pas, tiens, il paraît que le syndicat de la magistrature
06:15traiterait différemment les gens de droite.
06:17Ils ne s'en cachent pas, d'ailleurs.
06:19C'est l'acte fondateur, vous vous souvenez,
06:21du juge Baudot en 68.
06:23Il avait dit, nous, on sera partiaux.
06:25Et là, ils l'ont répété encore, il y a quelques mois.
06:27Donc on peut...
06:29Il devrait se préoccuper, ce monsieur,
06:31de la partialité des juges.
06:33Donc vous, c'est une décision partisane ?
06:35Mais oui, mais vous voyez, ça dépasse Marine Le Pen,
06:38on parle beaucoup d'insécurité de toutes sortes, culturelle, etc.
06:41Les gens dans l'insécurité judiciaire,
06:43c'est la fable de la fontaine.
06:45C'est plus selon que vous serez puissant ou misérable,
06:47c'est selon que vous serez de gauche ou de droite.
06:49On instille cette idée que selon votre couleur politique,
06:52vous ne serez pas jugé de la même façon.
06:55On voudrait que les gens se défient
06:58de la justice, qu'on ne ferait pas mieux.
07:00En réalité, ceux qui détruisent l'état de droit,
07:03ce sont ces juges.
07:04Et je disais tout à l'heure, je citais la phrase de François Mitterrand,
07:07qu'a repris Alexis Brézé ce matin,
07:09lors de son dernier conseil des ministres en 1995.
07:11Il disait, méfiez-vous des juges,
07:13ils ont tué la monarchie, ils tueront la république.
07:15Il en savait quelque chose, François Mitterrand,
07:17il avait une relation assez délicate
07:19avec le monde judiciaire, pour le moins.
07:21Non mais, si vous voulez...
07:23Mais avec la monarchie aussi, d'ailleurs ?
07:25Je pense que c'est difficile de dire que c'est précisément
07:27une décision politique ou partisane de la part de ces magistrats,
07:29j'en sais rien.
07:30En tout cas, c'est une décision qui,
07:32telle qu'elle est prise, a des répercussions politiques
07:34tellement immenses que ces magistrats ne peuvent pas
07:36l'avoir prise, cette décision, sans penser
07:38à ces répercussions politiques.
07:40Ensuite, ce qui est vraiment, à mon avis,
07:42pose question, c'est pas tant la condamnation au fond,
07:44c'est l'exécution provisoire
07:46et c'est la notion d'inéligibilité.
07:48Et ça, c'est aussi ce que les politiques, ce que le législateur
07:50a voulu mettre dans la loi, cette histoire
07:52d'exécution provisoire et d'inéligibilité
07:54qui, à mon avis, n'a aucun sens.
07:56Mais pour tout autre justiciable, ça aurait été
07:58Jean-Luc Mélenchon, Olivier Faure ou Marine Tondelier
08:00à la place de Marine Le Pen, je dirais pareil.
08:02Et deuxième élément, il y a effectivement
08:04chez les juges, et là je rejoins Gabriel, certains magistrats
08:06mais du reste, comme il y a
08:08certains journalistes, comme il y a certains hommes politiques
08:10notamment Mme Tondelier ou autres, qui considèrent
08:12qu'il faut régler le compte à ses opposants
08:14dans les prétoires, dans les tribunaux
08:16et par la voie judiciaire. C'est extrêmement dangereux
08:18parce que dans une démocratie, c'est dans les urnes
08:20qu'on règle le compte à ses opposants politiques.
08:22C'est pas en essayant de les interdire de concourir.
08:24Quelle légitimité aurait Mme Tondelier,
08:26par exemple, si elle était élue présidente
08:28de la République, parce que Marine Le Pen
08:30avait été empêchée de concourir. Ça veut dire que
08:32vous qui connaissez bien le sport de haut niveau,
08:34vous gagnez sur forfait.
08:35S'il n'y a pas Djokovic ou Goupanadal, c'est sûr que c'est pas la même compète.
08:37Exactement, c'est pas la même compète.
08:39Il y a des gens qui sont des mauvais joueurs de la politique
08:41et qui préfèrent faire éliminer leurs opposants
08:43façon
08:45règlement de compte sinistre
08:47judiciaire, plutôt que
08:49les affronter face à eux. C'est un peu du reste la position
08:51du communiqué de presse qui a été fait par la France insoumise
08:53qui est un peu sur ce que je dis là.

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