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Souvent en dents de scie, les relations franco-algériennes se sont détériorées depuis l'été dernier. La tension entre les deux pays s'est illustrée récemment lorsque l'Algérie a refusé l'entrée sur son territoire d'un influenceur algérien expulsé de France.

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Transcription
00:00Elsa Vidal, on passe à votre choix ce soir. On va reparler des relations franco-algériennes.
00:05On sait à quel point c'est compliqué, notamment après l'arrestation de l'écrivain franco-algérien Boalem Sansal.
00:10D'ailleurs, dernier rebondissement si je puis dire, le Parlement européen a exigé la libération de Sansal aujourd'hui.
00:16C'était un texte qui a été voté à une très belle majorité par le Parlement européen aujourd'hui.
00:23On en voit les images, donc plus de 556 en faveur de cette résolution qui appelle à une libération immédiate et inconditionnelle de Boalem Sansal.
00:32Boalem Sansal, c'est un écrivain algérien et français depuis peu, naturalisé par Emmanuel Macron, qui est retenu, qui a été incarcéré en Algérie, accusé de mettre en cause la sécurité de l'État.
00:45Et Emmanuel Macron lui-même s'était inquiété de son sort. En janvier dernier, devant les ambassadeurs français, il avait fait entendre que la France aimait une certaine Algérie
01:00et que cette Algérie que nous aimons se déshonorait en traitant ainsi Boalem Sansal.
01:05Alors, quel est le rapport entre cette crise, cet écrivain et l'actualité internationale ?
01:11En fait, c'est assez simple. Boalem Sansal a pris position en faveur du Maroc dans une dispute essentielle qu'il oppose à l'Algérie.
01:19Et la France a fait de même il y a très peu de temps. On traite donc Boalem Sansal pour punir la France dans ce dossier.
01:27Et ce dossier, ça a été véritablement la pierre de discorde entre Rabat et Alger pendant des années.
01:33La France a hésité, prenant plutôt une position neutre, puis se rapprochant d'Alger pour des questions mémorielles.
01:39Mais ça ne nous a pas vraiment réussi. Le dialogue était véritablement aigre. Il n'y a pas d'autre mot avec Alger.
01:45Et on a changé de braquet complètement. Octobre, on se rend au Maroc. La France signe des contrats et surtout reconnaît solennellement qu'elle a une préférence pour le Maroc dans cette question.
01:59En allant jusqu'à modifier les cartes sur le site internet du Quai d'Orsay pour montrer qu'effectivement on accordait ce territoire-là au Maroc.
02:09Les petits pointillés disparaissent de la carte et Alger réagit dans la seconde et se lance dans une guerre hybride.
02:16Vous en avez entendu parler, Boalem Sansal, mais aussi 7 influenceurs algériens mis en examen, arrêtés sur le territoire français pour des propos haineux
02:25qu'on ne va pas reproduire, qu'on ne va pas mentionner parce que ce sont des propos très graves qui leur valent pour certains des accusations.
02:32Et ces propos, Bruno Rotaïo les avait remarqués et il s'était enorgueilli d'expulser vers l'Algérie le 9 janvier dernier l'un de ses influenceurs.
02:42Mais le soir même, l'influenceur en question était revenu. Mais Bruno Rotaïo, toujours sur les starting blocks sur cette question de l'immigration,
02:51avait accusé l'Algérie de vouloir faire quelque chose. On l'écoute, on a un petit son.
02:57Je veux dire ma superbe action et je pense qu'on a atteint avec l'Algérie un seuil extrêmement inquiétant.
03:05On voit bien que l'Algérie cherche à humilier la France.
03:09Oui, est-ce que l'Algérie cherche à humilier la France ?
03:13Bruno Rotaïo avait été prévenu la veille par son homologue des affaires étrangères et le quai d'Orsay que à défaut de prendre la tâche avec les autorités algériennes,
03:22il y avait de fortes chances que cela se produise et le ministre avait décidé de passer outre.
03:26C'est donc plutôt le ministre qui a donné une bonne occasion à Alger de nous humilier, mais pas échauder.
03:32Le lendemain, il s'était fendu d'un tweet pour se féliciter de l'arrestation d'un autre influenceur.
03:39Et là, c'est le parquet qui n'avait rien laissé passer cette fois-ci à Bruno Rotaïo,
03:44en lui rappelant que non, en fait, cet individu n'avait pas été placé en garde à vue et qu'à cette heure, il était libre de ses mouvements.
03:51Donc la crise française vient télescoper une crise internationale.
03:55Le gouvernement agit en pleine cacophonie.
03:58La porte-parole du gouvernement est intervenue pour rappeler que personne n'avait à cette heure d'intérêt à l'escalade et qu'il me soit permis d'en douter.
04:05Puisque Bruno Rotaïo a fait d'autres sorties, il rappelle aussi qu'il serait peut-être opportun de revenir sur un accord de 1968.
04:12Or, il n'en a aucun pouvoir puisqu'il s'agit d'un accord international et qu'il ne peut pas de cette manière être dénoncé.

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