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00:00Au quotidien, prenez les transports en commun.
00:0213h-14h, l'Europe 1 13h.
00:05Avec Céline Giraud sur Europe 1, il est 13h20, c'est l'heure d'accueillir vos deux chroniqueurs du jour.
00:08Céline, pour décrypter l'actualité, l'écrivain et séguiste Paul Melun, et le chroniqueur politique Jean-Claude Bassier.
00:13Bonjour les amis !
00:14Bonjour Céline !
00:15On vous retrouve en ce mardi à l'Américaine.
00:18On va commencer évidemment par ce show.
00:21On a beaucoup écouté ces dernières heures.
00:25Tony Truant, déflagration, tous les adjectifs sont sortis.
00:29Avant d'en parler, on va écouter justement Donald Trump qui est officiellement depuis hier,
00:34donc le 47ème président des Etats-Unis.
00:37Écoutez un extrait de son discours dans le Capitol.
00:39L'âge d'or de l'Amérique commence maintenant.
00:44L'Amérique sera bientôt plus grande, plus forte,
00:50et bien plus exceptionnelle qu'auparavant.
00:54Nous sommes face à une crise de confiance.
00:57L'establishment corrompu a extrait le pouvoir du peuple,
01:02ne s'est plus reposé sur les piliers de notre société.
01:05A partir de maintenant, le déclin des Etats-Unis est terminé.
01:11Voilà, c'est du Donald Trump.
01:13Paul Melun, je vous voyais réagir.
01:16C'est fascinant.
01:17J'ai écouté avec délectation chaque seconde de ce discours
01:20et je trouve qu'il est probablement l'un des plus importants que les Etats-Unis aient connu ces dernières années.
01:24Parce que ça nous annonce la couleur.
01:27Quand on fait de la géopolitique et qu'on raconte tout le temps le réveil des empires,
01:31le réveil des passions de puissance, de grandeur,
01:35quand on parle de Poutine ou de Xi Jinping ou de Trump.
01:38Ce que vous dites, c'est que le révolutionnaire libertarien
01:41est presque aussi populaire que Roosevelt avec son New Deal ?
01:44Oui, je pense qu'il a acquis une popularité très importante en témoigne,
01:48on l'a rappelé dans son discours du reste, son éclatante victoire face à Kamala Harris.
01:54Il a ravivé tout l'imaginaire de l'Amérique des cow-boys,
02:00il en a parlé d'ailleurs, de l'Amérique des pionniers, de l'Amérique des bâtisseurs,
02:04de l'Amérique qui va dans l'espace.
02:05Il a dit d'ailleurs, on ira planter notre drapeau américain sur Mars
02:09sous le regard goguenard d'Elon Musk à l'arrière de lui qui était là, frétillant.
02:13La tête dans les étoiles.
02:16Et en même temps, la tête sur terre lorsqu'il s'agit de la puissance,
02:18lorsqu'il s'agit du canal de Panama,
02:20lorsqu'il s'agit du golfe du Mexique,
02:23on va renommer le golfe de l'Amérique.
02:24Donc il y a des prétentions terribles.
02:26C'est prétentieux mais optimiste, c'est ça Jean-Claude Dacy ?
02:30Je me demande quand Paul va partir aux Etats-Unis.
02:33Ça ne serait tardé.
02:35Je vais en dire du mal après.
02:38On ne va pas dire tous les deux la même chose,
02:41moi j'ai été impressionné comme toi par le discours.
02:44Globalement un homme qui arrive...
02:4678 ans, spectaculaire.
02:48Oui, 78 ans, mais encore beau, il porte bien ses 78 ans
02:52et qui promet l'âge d'or à l'Amérique,
02:54qui vient de le dire,
02:56de manière moins importante qu'on ne l'a dit,
02:59mais néanmoins il a été brillamment élu,
03:01il a les deux chambres,
03:03même si les chambres de représentants il n'y a que deux voies d'écart,
03:06il a la cour suprême, enfin bref,
03:08il a les moyens, je trouve, me semble-t-il, de gouverner.
03:13Donc un homme qui promet l'âge d'or,
03:14le retour de l'âge d'or de l'Amérique...
03:16La grandeur perdue des Etats-Unis.
03:18Voilà, il ne peut pas être forcément mauvais,
03:20alors on peut se dire évidemment qu'il joue sur une certaine nostalgie
03:24et qu'il raconte des cracks, je vais vous dire...
03:26Mais est-ce que ça ne faisait pas du bien en regardant finalement tout ça ?
03:29Avec évidemment tous les flonflons autour, l'américaine,
03:32tout était minuté, c'était très spectaculaire, très coloré.
03:36C'était une cérémonie très réussie,
03:38si on met à part le discours,
03:40qui n'en était pas un d'ailleurs,
03:42l'improvisation qui a été la sienne devant ses supporters au Capitole,
03:45c'est ça, la deuxième séquence, la première à compter,
03:48c'est là où il a fait...
03:50Son discours de politique générale, on va dire.
03:52C'est là où il a fait de la politique.
03:54Moi je n'ai qu'une réserve, parce que je ne vais pas répéter ce qu'a dit Paul.
03:57Non mais allez-y Jean-Claude.
03:58Moi je trouve qu'il a décrit une Amérique,
04:01il y avait Trump, il y avait Biden,
04:03qui était à quoi ? Deux mètres derrière.
04:05Je pense qu'il a manqué d'une certaine classe,
04:08qu'on dénonce un certain nombre d'erreurs,
04:11un certain nombre de fautes.
04:13La classe, ce n'est pas forcément le truc qui le caractérise en premier.
04:15Alors vous considérez la politesse ?
04:17Je ne sais pas.
04:18Je dis que quand on est un homme politique de ce niveau,
04:20et qu'on a l'ancien président derrière,
04:22on ne se comporte pas tout à fait comme il s'est comporté,
04:25mais c'est une question de forme.
04:27Je referme cette parenthèse.
04:29Il avait été sympa quand il avait fait son truc autour du feu,
04:31la réconciliation a été actée.
04:33Honnêtement, décrire une Amérique qui n'est pas celle dont il hérite,
04:37pardonnez-moi, mais l'Amérique dont il hérite à l'heure actuelle,
04:40n'est pas en situation catastrophique.
04:43Il y a des choses à faire, notamment l'immigration,
04:46et tu l'as rappelé,
04:48il a donné un horizon extraordinaire à l'Amérique,
04:54en disant on va aller planter le drapeau américain sur Mars.
04:59J'imagine la réaction des Chinois,
05:01et de quelques autres peuples.
05:03Mais vous avez vu que ce discours avait été énormément suivi,
05:06sur toutes les antennes de France et dans le monde entier,
05:08et en France, toutes les chaînes d'info ont fait des scores incroyables.
05:11Il y avait une appétence, même si c'est too much,
05:14parce qu'ils sont dans l'excès absolu,
05:16mais c'est très américain.
05:18Est-ce que ça n'arrive pas au bon moment, finalement ?
05:20L'écho qu'a eu ce discours est proportionnel,
05:23et d'ailleurs Trump l'a dit dans son discours,
05:25dans son allocution, à la grandeur de l'Amérique.
05:27Il a dit nous sommes le premier pays du monde.
05:29On est arrivé ici, il dit,
05:31il oublie de dire qu'il y a eu un génocide des Indiens d'Amérique,
05:34quand on est arrivé, on était quelques colons,
05:36et voilà qu'on est devenu la plus grande puissance du monde,
05:38les meilleurs en tout, et il les graine, les sujets,
05:40à quel point le patriotisme américain exalté,
05:43qu'il défend, et si vous voulez,
05:45a quelque chose d'anachronique.
05:47Il n'y a quasiment plus aucun dirigeant dans le monde,
05:49qui ose parler de son pays de la sorte.
05:51Donc c'était un mélange
05:53de grandiloquence patriotique,
05:55ça fait longtemps qu'il l'a fait sauter,
05:57depuis même sa première élection,
05:59mais il y avait une forme de grandiloquence patriotique,
06:01associée à un discours anti-système.
06:03C'est ça qui est un peu nouveau, on n'en a pas encore parlé,
06:05mais il y avait vraiment cette dimension anti-système,
06:07quand il parle dans l'extrait de l'Establishment,
06:09très précisément, c'est ça,
06:11il dit, il critique Washington, il a critiqué Washington
06:13pendant toute sa campagne,
06:15il parle de l'Amérique des plaines du Midwest,
06:17il parle de l'Amérique des sans-grades,
06:19il a même parlé d'ailleurs, il a remercié
06:21les électeurs hispanos et noirs américains
06:23qui avaient voté pour lui,
06:25en disant, voilà, il a même cité
06:27I have a dream,
06:29donc il a vraiment, si vous voulez, Luther King,
06:31il s'était assez déroutant
06:33comme discours, et puis alors,
06:35voir Joe Biden et Kamala Harris au premier rang,
06:37les pauvres, moi j'avais de l'empathie pour eux,
06:39en train d'écouter.
06:41Moi aussi, je veux dire, écoutez l'Amérique,
06:43l'Amérique était foutue, et tiens,
06:45heureusement, le sauveur arrive,
06:47j'ai trouvé que c'était un peu trop, un peu too much.
06:49Et à 13h27, évidemment,
06:51dans quelques instants, on va continuer à parler
06:53de cette investiture.
06:55Est-ce que le retour de Donald Trump
06:57peut ranimer, inspirer, influencer
06:59la politique française ?
07:01Il a 78 ans, Trump, n'a-t-il pas mis
07:03un méchant coup de vieux à notre République ?
07:05Eh bien, on va en débattre dans quelques instants.