Dans C'est Excellent, Judith Beller reçoit Bernard Werber, auteur de "La Valse des Ames" et une "Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu" - Ed. Albin Michel & Jean-Michel Fauvergue, ancien commandant du Raid lors des attentats du 13 novembre et auteur "Les Hommes en Noir" - Ed. Pocket
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NewsTranscription
00:00SUD RADIO, C'EST EXCELLENT, JUDITH BELAIR
00:04Bienvenue à toutes et à tous, c'est excellent votre rendez-vous du dimanche 19h avec l'excellence française sur Sud Radio.
00:11Ces livres, vous les connaissez depuis longtemps avec son regard qui voit le plein dans l'invisible, j'ai envie de dire.
00:16Bernard Werber n'est bien plus qu'un écrivain, il transmet avec passion son amour des différentes philosophies qui animent l'humanité.
00:22Bernard Werber, comme pour illustrer ce fait, vous nous venez ce soir avec deux nouveaux livres titre évocateur,
00:27la valse des âmes et une encyclopédie du savoir relatif et absolu.
00:31Tout ça, c'est sorti chez Albin Michel, on va en parler évidemment, bienvenue.
00:35Merci de m'avoir invitée.
00:36Avec plaisir.
00:37C'est excellent, crée le lien entre tous les créateurs, tous métiers confondus.
00:41Après une très belle carrière dans la police nationale, Jean-Michel Fauvergue a été notamment député de Seine-et-Marne sous les couleurs de La République En Marche.
00:48C'est un habitueux des vraies voix de Sud Radio.
00:50Et puis Jean-Michel, vous avez été en première ligne lors des attentats de 2015 puisque vous êtes aussi l'ancien chef du RAID.
00:56Vous nous avez raconté la réalité de ce groupe d'intervention d'excellence et surentraîné dans votre roman Les Hommes en Noir, disponible chez Pocket.
01:02Jean-Michel Fauvergue, bonjour et bienvenue.
01:04Merci.
01:05Avec plaisir.
01:06C'est excellent, bienvenue chez vous chers auditeurs.
01:12Alors Bernard Werber, comme je le disais en introduction, vous nous venez ce soir avec vos deux tout derniers ouvrages,
01:17la valse des âmes et une encyclopédie du savoir relatif et absolu, sorti chez Albin Michel.
01:23Avant de rentrer dans le vif du sujet, je vais quand même vous demander ce que c'est le savoir relatif et absolu.
01:29J'ai été pendant 7 ans journaliste scientifique.
01:32Je me suis aperçu qu'on ne pouvait être sûr de rien.
01:36Donc je me suis dit, n'importe quelle encyclopédie a la prétention de mettre des vérités et des certitudes.
01:43Et je suis conscient que ces vérités et ces certitudes sont relatives au temps et à l'espace,
01:47c'est-à-dire que ça peut être vrai maintenant et plus tard on peut s'apercevoir que c'est autre chose.
01:51Ça évolue quoi.
01:52Voilà, et c'est donc pour mettre cette modestie ou en tout cas ce recul par rapport à l'information,
01:59je me suis dit, mettons-le directement dans le titre.
02:02Mais au début c'était des sortes de petits extraits qui étaient dans les fourmis,
02:05un peu pour faire comme des petits apéritifs au milieu du repas.
02:08Mais je crois que, par exemple, la crise du Covid a montré que des scientifiques avec des titres et des blousons
02:16peuvent avoir des opinions complètement opposées.
02:19Jusque-là, il y avait le spécialiste qui a été invité à la télévision principale au journal de 20 heures
02:25et tout ce qu'il disait, c'était considéré comme la vérité.
02:29Maintenant on a compris que même les scientifiques ne sont pas d'accord entre eux sur beaucoup de sujets
02:32et plus on connaît les informations, plus on s'aperçoit qu'il y a toujours des gens qui ont des opinions différentes sur tous les sujets.
02:40Il n'y a pas de vérité absolue quoi.
02:41Il n'y a pas de vérité absolue.
02:42Alors dans la valse des âmes, votre roman, vous mettez en lumière aussi la lune éternelle entre l'obscurantisme et la lumière.
02:49C'est une lutte très contemporaine.
02:51Tout ça, ça se passe avec votre héroïne Eugénie Toledano qui voyage dans le temps
02:55grâce à une technique très particulière d'hypnose sur laquelle on va revenir.
02:58Elle va sauver l'humanité.
03:00Et tout ça, c'est agrémenté de passages justement de votre deuxième volume
03:04de l'Encyclopédie du savoir relatif et absolu.
03:07Les deux livres sont absolument liés, mais j'ai envie de dire que tous vos livres sont liés en fait entre eux.
03:11Je crois que c'est juste avant de mourir, quand l'œuvre ne pourra plus être continuée,
03:16que je me rendrai compte de ce que je voulais raconter.
03:19Parce que moi-même, c'est comme des tas de briques que je rajoute.
03:21Mais je n'ai pas la vision globale du bâtiment que ça va donner.
03:25Parce que Eugénie, c'est la petite-fille de votre héros René Toledano qui était dans les abeilles.
03:31Voilà, exactement.
03:32C'est la fille.
03:33C'est la fille, oui.
03:34Ah oui, parce que je pensais à sa mère Mélissa, c'est pour ça.
03:38C'est l'idée de poursuivre.
03:42En fait, vu que mon héros, on connaissait toutes ses vies antérieures,
03:45je voulais qu'il y ait un lien avec ce héros, mais qu'on ne connaisse pas les vies antérieures.
03:49Donc, j'ai pris sa fille.
03:51Alors, à travers ces voyages intérieurs que vous nous racontez,
03:55qui sont créés par l'hypnose,
03:57on voyage dans les vies antérieures et dans l'histoire de la France.
04:02Vous nous racontez, pas que de la France d'ailleurs,
04:04vous nous racontez des périodes clés de l'histoire humaine,
04:06comme l'invention de l'écriture, les premières sépultures, la domestication du feu, etc.
04:12C'est un livre qui est un espèce de polar instructif et en même temps livre d'amour.
04:16Merci. L'idée, c'est de retrouver l'histoire des livres.
04:20C'est un livre qui raconte comment, où on en est actuellement,
04:23des livres, des bibliothèques et des encyclopédies,
04:26et comment ce combat n'est pas du tout un combat gagné.
04:30Il y a toujours des bibliothèques qui brûlent, il y a toujours des autodafés,
04:32il y a toujours des gens qui remettent en question le fait d'avoir plusieurs opinions.
04:39Et ça méritait d'être vu à travers le temps.
04:42Donc, ce que je voulais montrer, c'est tout ce qui se passe de nos jours,
04:45à des sources, à des racines, qui démarrent à la préhistoire
04:48et qui sont poursuivies avec le Sumer, l'Égypte, la Grèce, Rome.
04:52Et vous remontez à 120 000 années en arrière. C'est impressionnant.
04:56Parce que c'est le moment où on a estimé que l'homme a fait son premier enterrement cérémonial
05:01et que le fait de ne plus manger grand-père ni de faire des flûtes avec les autres grand-mères
05:07était le passage à la civilisation.
05:10Pourquoi on s'est mis à enterrer nos cadavres ?
05:12Il n'y a pas beaucoup d'animaux. Il y a des animaux qui enterrent leurs cadavres,
05:15mais c'est un comportement déjà qui sous-entend.
05:17Il y a des éléphants.
05:18Voilà, les éléphants enterrent leurs enfants.
05:21Alors, c'est aussi un nouveau style de polar, puisque vous réhabilitez notamment l'homme de Néandertal,
05:26dont on ne sait toujours pas les raisons vraiment réelles de sa disparition de nos jours.
05:30Il y a nombre de théories.
05:32Vous, pour votre part, vous avancez dans ce livre qui a été massacré par Homo sapiens,
05:35qui s'est ensuite attribué ses découvertes notoires de l'humanité, comme le feu.
05:39Le même Homo sapiens moins intelligent qui peuplerait donc la Terre aujourd'hui.
05:43Ça expliquerait pas mal de conflits, Bernard Werber.
05:46Nous sommes des Homo sapiens, mais en effet, le premier enterrement cérémonial,
05:50en tout cas on sait où ça s'est passé, c'était en Israël, à El Taboun,
05:53et c'était des Néandertals, ce n'était pas des Homo sapiens.
05:56Maintenant, nous avons tous entre 1 et 4% de Néandertal en nous,
06:01par le seul fait que les Néandertals, les Homo sapiens,
06:04ont à un moment arrivé à avoir des enfants ensemble.
06:06C'est ça qui est fou, quoi.
06:07Et alors, votre thématique principale, c'est la lutte contre l'obscurantisme,
06:11avec la lumière, c'est très actuel.
06:14J'ai envie de dire, le passé est un phare pour le présent quand on s'y intéresse, en fait.
06:17Exactement. Je ne pourrais pas dire mieux.
06:20Mais c'est pour ça que vous nous donnez à voir aussi,
06:23pour qu'on en tire les leçons.
06:26C'est comme si ça s'était déjà passé, mais on l'a oublié,
06:29ou on n'a pas analysé,
06:31ou on n'a retenu qu'un seul angle de l'information.
06:34Mais si on regarde ce qui se passe actuellement,
06:37c'est que des échos de choses qui se sont déjà passées
06:42et dans lesquelles on a déjà vu les résultats.
06:45C'est d'où l'importance de l'histoire, des profs d'histoire,
06:48d'où l'importance aussi de l'exactitude dans la mémoire.
06:51Et je crois que l'histoire va devenir une zone de combat,
06:55puisqu'il y a des gens qui la réécrivent,
06:58pour raconter des conneries,
07:00et ils sont de plus en plus nombreux.
07:03Donc la vérité va être difficile à imposer.
07:07Et souvent les gens qui racontent des conneries sur le passé
07:10ont des théories simplistes et faciles à assimiler,
07:13alors que la vérité est complexe
07:15et demande qu'on fasse attention à tous les détails.
07:18Tout n'est pas blanc et noir aussi,
07:20évidemment c'est important de le dire.
07:22Non, mais le combat de la lumière et de l'ombre,
07:24c'est-à-dire le moment où il y a eu des gens
07:26qui prenaient des valeurs de barbarie et de violence,
07:28et des gens qui essayaient de défendre les livres et la culture,
07:31c'est quand même...
07:32Ça c'est très clair.
07:33C'est très clair, oui.
07:34Par exemple, la destruction de la bibliothèque d'Alexandrie,
07:41c'est quand même...
07:42Il y a des gens qui ont mis le feu en se disant
07:43nous espérons que tout le savoir qu'il y a dedans va disparaître.
07:46Et il y a des gens qui ont essayé de sauver tout ce qu'il y avait dedans.
07:49Donc après, même si tout n'est pas blanc et noir,
07:51il y a quand même des gens qui détruisent et d'autres qui sauvent.
07:54Alors justement, Jean-Michel Fauvergue,
07:56vous êtes, je le rappelle, ancien patron du RAID.
07:58Et en 2015, face à l'horreur des attentats,
08:01vous étiez en première ligne pour protéger nos valeurs
08:03face à l'obscurantisme dont on parle avec Bernard.
08:06Est-ce que ces événements tragiques ont renforcé votre conviction
08:09que la lumière, qui est là dans votre cas symbolisée par la liberté
08:12et par nos valeurs républicaines,
08:13elle peut triompher des ondes comme l'islamisme,
08:15comme l'obscurantisme qu'on connaît aujourd'hui ?
08:17Moi je suis totalement persuadé que oui, la lumière peut triompher.
08:22Le problème, c'est qu'il faut porter haut et fort le combat
08:24et qu'il ne faut jamais baisser la garde et jamais baisser les armes.
08:28Et aujourd'hui, on est dans une forte période de troubles.
08:31Tout est remis en question.
08:33Bernard le disait, tout est remis en question.
08:36Et il faut se battre sur tout, y compris sur notre mémoire,
08:39y compris sur notre histoire, comme il a été dit là, juste à l'instant.
08:44Et ça, c'est le combat le plus dur.
08:46Le combat le plus dur, c'est pas de rentrer dans une salle bourrée de terroristes
08:52qui vous tirent dessus et continuer cette action-là.
08:56Le combat le plus dur, c'est de savoir pourquoi on fait ça,
08:59pour quels motifs.
09:01C'est certes pour sauver les otages,
09:03mais c'est surtout pour faire en sorte que nos valeurs triomphent.
09:06Et les valeurs d'une civilisation qu'on a mis des siècles et des siècles à établir,
09:11c'est très long de travailler sur des valeurs et de les fixer dans une civilisation.
09:16C'est très rapide de les perdre.
09:19Bernard Werber, j'ai envie de dire qu'aujourd'hui, désormais,
09:23quand on est pour la liberté, pour la culture,
09:26pour la transmission du savoir, etc.,
09:29on est un peu considéré comme réac.
09:31Est-ce que c'est quelque chose qui vous parle ?
09:34Est-ce que vous avez eu des gens qui vous invectivent
09:38de ce qu'ils lisent dans vos romans ou pas du tout ?
09:40Non, je n'ai jamais eu...
09:42Vous savez, je pense que je suis perçu,
09:44et d'ailleurs je me définis aussi comme une sorte d'auteur d'anticipation,
09:47qui dit que l'anticipation, c'est pratiquement la science-fiction.
09:50Je suis là pour donner à réfléchir.
09:52Votre dystopie, elle est quand même bien près de notre réalité.
09:54Oui, mais je ne vais pas utiliser des noms des vraies personnes.
09:59D'ailleurs, j'utilise le parti néo-stalinien, le parti néo-nazi,
10:03parce qu'il y a des groupes qui se réfèrent et de Staline et de Hitler.
10:08C'était juste pour montrer qu'il y a une sorte de retour d'écho
10:14des pires périodes du passé,
10:16qui sont revendiquées comme des personnages guides,
10:22des gens totalitaires de notre époque.
10:26Il y a trois totalitarismes qui nous attaquent actuellement,
10:31qui attaquent les démocraties.
10:34L'un des problèmes que je perçois,
10:37et que monsieur doit aussi percevoir et combattre,
10:42c'est que nos démocraties sont divisées.
10:44C'est-à-dire que les forces de la liberté
10:49n'arrivent pas à s'entendre entre elles
10:51pour résister aux forces du totalitarisme.
10:53D'où les cinq doigts de la main dont vous parlez.
10:58J'essaie malgré tout de ne pas rentrer dans un combat étiqueté politique,
11:05parce que la politique, automatiquement, ça devient...
11:08On est coincé.
11:10Vous n'avez plus de liberté d'action.
11:12C'est pour ça que je parle d'un futur,
11:14qui est d'ailleurs non défini dans le roman, mais qui est proche.
11:17Et ce que je propose, c'est que chaque lecteur réfléchisse
11:20par rapport à ses propres convictions,
11:22et par rapport à sa propre analyse.
11:24Mais je n'ai pas de vérité à vendre,
11:26je n'ai pas de questionnement à proposer.
11:28Allez, c'est excellent.
11:29Sur Sud Radio, on vous revient tout de suite
11:31avec l'écrivain Bernard Werber
11:33et l'ancien patron du Red, Jean-Michel Fauvergue.
11:36A tout de suite, restez avec nous.
11:39Sud Radio, c'est excellent. Judith Bélair.
11:41Merci d'avoir choisi Sud Radio.
11:43C'est un bon choix, je dirais même plus.
11:44C'est excellent.
11:45Avec moi ce soir, pour vous, l'écrivain que vous connaissez bien,
11:47Bernard Werber, et ses deux nouveaux ouvrages,
11:49La valse des âmes et une encyclopédie
11:51du savoir-faire relatif et absolu.
11:53C'est sorti chez Albain Michel.
11:54Et puis Jean-Michel Fauvergue, qui est ex-chef du Red
11:56et ex-député en marche aussi,
11:58conférencier et auteur du roman
12:00Les hommes en noir, c'est à trouver chez Poquette en ce moment.
12:02Alors, Jean-Michel Fauvergue,
12:04dans Les hommes en noir,
12:06dans ce livre,
12:08vous racontez en fait des histoires
12:10qui sont inspirées de la réalité
12:12et notamment de votre réalité
12:14en tant que patron du Red.
12:16Est-ce qu'il y a une frontière entre fiction et vérité
12:18dans votre livre ?
12:21Il y a toujours une frontière
12:23entre fiction et réalité.
12:25En tout cas, on aimerait
12:27qu'il y ait une frontière qui ne soit pas
12:29franchie. Malheureusement,
12:31on s'aperçoit, et là en l'occurrence
12:33c'était le cas, on s'aperçoit que
12:35la réalité dépasse de loin la fiction.
12:37Quand vous rentrez au
12:39Bataclan et vous pataugez dans le
12:41sang des victimes,
12:43vous êtes au-delà de la fiction.
12:45C'est une réalité forte
12:47qui s'impose. Elle s'impose
12:49à l'homme de guerre, à celui qui est là
12:51et ceux qui sont là,
12:53tous les gens du Red, de la BRI,
12:55qui sont là pour faire cesser ça.
12:57Mais elle s'impose
12:59au monde entier et on s'aperçoit
13:01effectivement qu'à un certain
13:03moment, on a
13:05perdu quelque chose
13:07et on a peur de
13:09chavirer dans le chaos
13:11infini. Et pour ne pas
13:13chavirer dans le chaos infini, on a
13:15des instruments, on parlait de démocratie,
13:17les démocraties,
13:19elles sont peu nombreuses par rapport
13:21aux autres types d'administration
13:23de pays. Mais les démocraties
13:25ont des ficelles pour
13:27ne pas tomber dans le chaos infini.
13:29Ces ficelles-là, c'est d'abord
13:31les forces armées et les forces
13:33de la police pour
13:35combattre une fois que le mal est là.
13:37Mais ça, c'est
13:39à la limite.
13:41Les ficelles que l'on a, c'est la liberté.
13:43Les ficelles que l'on a, c'est les vertus.
13:45Les ficelles qu'on a, c'est l'égalité de l'homme
13:47et de la femme. Les ficelles qu'on a,
13:49c'est de pouvoir s'exprimer,
13:51que le peuple puisse s'exprimer.
13:53Tout ça,
13:55les barbares qui sont
13:57rentrés au Bataclan, à l'Hypercacher
13:59voulaient nous imposer
14:01tout le contraire. Et donc,
14:03c'est à ça qu'il faut
14:05se maintenir.
14:07Et c'est pour ça, moi, que j'ai voulu faire
14:09ce roman inspiré de la réalité
14:11sur ce questionnement-là
14:13et sur le fait aussi
14:15que, et ça, ça me semblait
14:17être important de le dire,
14:19et on peut ne le dire que dans un roman,
14:21le fait que les réalités
14:23sont perçues différemment en fonction
14:25du policier qui est
14:27à l'assaut, en fonction de l'otage
14:29qui est l'otage
14:31des terroristes, en fonction des terroristes.
14:33Et le temps est perçu
14:35différemment aussi. Un otage...
14:37Moi, je peux vous garantir
14:39que l'assaut du Bataclan
14:41et les autres assauts sont passés
14:43à un trait de temps phénoménalement
14:45rapide. Poser la question
14:47aux gens qui étaient otages,
14:49ça durait une vie entière.
14:51Tous ces moments
14:53d'une intensité extrême
14:55auxquels vous avez été confrontés
14:57en dirigeant le RAID,
14:59vous nous les racontez. Dans ce livre, c'est une manière
15:01de transmettre aussi une autre forme de la réalité,
15:03de votre réalité, au public,
15:05pour que les gens comprennent
15:07ce que ça implique.
15:09C'est pas tant une manière
15:11de transmettre, parce que, pour transmettre,
15:13moi j'avais fait un autre livre
15:15qui relatait les faits, tous les faits,
15:17rien que les faits.
15:19C'est de transmettre
15:21ce que ressentent les gens
15:23qui, à un certain moment, doivent
15:25défendre nos valeurs et notre démocratie
15:27et qui sont là
15:29pour ça, et les gens en face d'eux qui ont été
15:31pris en otage. C'est-à-dire, il y a quelque chose
15:33de plus important,
15:35c'est le cœur et les âmes des hommes
15:37et des femmes qui se retrouvent dans des
15:39circonstances comme ça,
15:41et qui doivent résister,
15:43qui doivent se reconstruire,
15:45et il n'y a pas que les victimes qui doivent se reconstruire,
15:47les gens qui sont intervenus, pour certains,
15:49doivent se reconstruire aussi, et
15:51qui doivent continuer à mettre un pied
15:53devant l'autre, parce que ce qu'ils ont fait,
15:55ils l'ont fait
15:57pour les autres,
15:59ils l'ont fait pour la démocratie, ils l'ont fait pour les valeurs.
16:01Et alors, comment on fait pour voir la lumière
16:03quand même, quand on a vu des horreurs
16:05pareilles, Jean-Michel ?
16:07Eh bien, on croit,
16:09j'allais dire
16:11désespérément, c'est pas le mot, on croit
16:13toujours
16:15encore et encore
16:17au fait qu'on est dans un monde
16:19qui, certes, n'est pas merveilleux,
16:21mais qui est la meilleure des choses
16:23qu'on puisse vivre.
16:25On est dans des pays
16:27qui sont libres,
16:29on peut faire quasiment
16:31ce qu'on veut, et donc, on continue
16:33à aller
16:35comme ça. Dans une
16:37grande émission télé
16:39auquel j'avais participé,
16:41sur mon premier bouquin,
16:43il y a l'animateur qui disait
16:45moi,
16:47quelques jours après,
16:49j'ai fait un spectacle
16:51au Bataclan. Il me dit, est-ce que j'ai bien fait ?
16:53La question m'a surpris au départ,
16:55mais je lui ai dit, mais
16:57on a fait ça pour ça, donc oui, il faut continuer,
16:59oui, il faut faire.
17:01Et là, on a besoin
17:03non pas d'hommes valeureux,
17:05d'hommes et de femmes valeureux des groupes d'intervention,
17:07on a besoin de toute la population
17:09qui doit avoir le courage de continuer
17:11à exister tel qu'on veut exister.
17:13Alors, à la lumière
17:15des difficultés communautaires
17:17qu'on connaît aujourd'hui en France en 2025,
17:19dix ans après les attentats de Charlie,
17:21de l'Hypercacher, du Bataclan,
17:23c'est cette année, vous avez parlé
17:25dans vos interventions publiques de l'importance
17:27de l'unité nationale
17:29et de la résilience qui provoque
17:31cette résilience face au terrorisme.
17:33Est-ce que notre mémoire est courte ?
17:37La mémoire, elle est...
17:39C'est pas évident
17:41de répondre à cette question-là, parce que
17:43on se rappelle, tout le monde se rappelle,
17:45je vous l'avais dit, je suis conférencier de temps en temps,
17:47j'aborde le problème du Bataclan,
17:49tout le monde se rappelle où il était au jour du Bataclan.
17:51On a des flashs
17:53comme ça, mais
17:55on édule corps.
17:57La résilience, c'est un
17:59beau mot, ça nous permet
18:01de survivre, mais
18:03un défaut, c'est qu'on édule corps
18:05un peu les choses qui se sont passées,
18:07on les simplifie, et
18:09on ne se rappelle pas
18:11exactement
18:13les choses et le pourquoi
18:15de tout ça.
18:17Le pourquoi de tout ça, il faut s'en rappeler
18:19pour ne pas retomber dedans.
18:21Par exemple,
18:23on évoque évidemment le terrorisme,
18:25mais quand on travaille sur le terrorisme, on ne travaille pas
18:27que sur l'événement une fois qu'il a surgit,
18:29on doit s'obliger de travailler
18:31sur tout ce qu'il y a en amont.
18:33Au niveau opérationnel,
18:35à la fois le renseignement,
18:37tout ce qui va toucher l'opération,
18:39mais au niveau de ce qui
18:41fait société pour nous, c'est-à-dire
18:43sur l'éducation, sur
18:45le fait que ça commence déjà très petit,
18:47de cette égalité
18:49garçon-fille,
18:51les valeurs que l'on transmet aussi,
18:53on ne peut pas lâcher sur rien, sur rien du tout.
18:55Bernard Werber,
18:57vous avez un concept
18:59de l'univers où la lumière
19:01et l'obscurité s'affrontent, on l'a dit.
19:03Ça résonne,
19:05étrangement j'ai envie de dire, avec les expériences
19:07de Jean-Michel Fauvergne dans sa lutte
19:09contre ce terrorisme ou contre
19:11cet obscurantisme, on peut le redire,
19:13qui nous gangrène
19:15un peu plus tous les jours.
19:17Est-ce qu'à travers vos livres et à travers la culture,
19:19vous pensez que c'est un acte de lumière
19:21que vous faites ? Et que c'est en tout cas
19:23la nourrir ?
19:25Oui, je suis très admiratif
19:27de Jean-Michel et du travail que font
19:29ces hommes qui nous protègent.
19:31Je pense que c'est quand même
19:33plus facile d'écrire un roman
19:35que de se retrouver face à des gens
19:37harlés, qui veulent vous tuer.
19:39Et
19:41quand j'écris, j'essaie de ressentir
19:43ce que peuvent ressentir
19:45les personnes qui sont dans l'action.
19:47Évidemment, je suis conscient que
19:49tant qu'on ne l'a pas vécu,
19:51on ne peut pas connaître ses émotions.
19:53C'est pour ça que je pense que son roman doit être
19:55passionnant.
19:57Vous avez un nouveau lecteur ?
19:59Non, c'est parce que c'est des émotions pures.
20:01Je me suis retrouvé dans des situations très dangereuses,
20:03mais
20:05je n'ai pas eu en plus à coordonner d'autres personnes.
20:09Donc il faut vraiment avoir
20:11un talent particulier. Et je crois que
20:13plus l'histoire avance,
20:15plus on aura besoin de gens capables d'agir ainsi.
20:17Oui, bien sûr.
20:19Jean-Michel Fauvergue, on a envie de savoir un petit peu,
20:21pour changer de sujet,
20:23sur les principaux défis
20:25auxquels sont confrontés nos forces
20:27d'intervention aujourd'hui, parce que ça évolue
20:29tout le temps. Il y a la cybercriminalité
20:31qui grandit, il y a
20:33beaucoup de radicalisation, etc.
20:35Comment on se met en place pour affronter
20:37tout ça, avec tous ces nouveaux
20:39tenants et aboutissants
20:41qui changent ces situations,
20:43finalement ?
20:45Oui, je vais répondre de suite,
20:47mais je veux juste rebondir
20:49sur ce que disait Bernard Werber.
20:51Il dit que c'est facile d'écrire un roman.
20:53Moi, j'en ai écrit un, je pouvais garantir
20:55à Bernard que ce n'est pas facile, et je suis admiratif
20:57des romanciers et des
20:59écrivains. Je lis beaucoup et je suis admiratif de ça.
21:01Je voulais rendre hommage
21:03aux vrais écrivains.
21:05C'est vrai que c'est de la lumière qui nous apporte.
21:07C'est vrai que c'est de la lumière qui nous apporte.
21:09Alors, comment on s'organise sur la menace
21:11actuelle, qui est une menace
21:13multiforme, qui est à la fois
21:15une menace de
21:17radicalisation, de radicalité
21:19qui n'est pas que religieuse,
21:21d'ailleurs, chez nous.
21:23Des fake news qui nous détruisent
21:25aussi la société.
21:27Moi, je pense que
21:29on s'organise.
21:31Alors, il y a des moyens opérationnels, mais je ne vais pas
21:33revenir dessus. On a, depuis
21:35les attentats de 2015, travaillé
21:37de mieux en mieux, en échange
21:39de renseignements internationals, nationals,
21:41et ça nous a permis d'éviter
21:43des attentats.
21:45Mais ça ne veut pas dire que
21:47tout va passer
21:49au tamis de la racaille. Il y a des choses qui passeront
21:51un jour et il y aura d'autres attentats.
21:53Il faut en être sûr. Mais on a besoin
21:55de la population derrière.
21:57On parlait de résilience de la population.
21:59On a besoin du soutien de la population
22:01et du courage de la population.
22:03C'est ça qui me paraît important. Aujourd'hui, on a un peu trop tendance
22:05et je l'ai été homme politique,
22:07on a un peu trop tendance à dire
22:09que les hommes politiques ne sont pas bons, qu'ils ne sont pas à l'écoute de la population,
22:11qu'ils sont nuls, etc.
22:13Oui, ça dépend.
22:15C'est un discours qu'on entend.
22:17Les discours globaux, c'est ça le danger.
22:19Oui, tout à fait.
22:21Ce que je veux dire, c'est que
22:23derrière, ces hommes politiques
22:25ont besoin de leur population.
22:27Ils ont besoin du courage de la population.
22:29Et il faut que, pour avoir
22:31ce courage de la population,
22:33on ne banalise pas les choses d'une manière générale.
22:35On a eu des avancées qui sont importantes.
22:37Très pratiques,
22:39la sécurité sociale, par exemple, la retraite, etc.
22:41On a des avancées qui sont importantes,
22:43mais on a aussi des avancées culturelles,
22:45des avancées au niveau des libertés, etc.
22:47Ce n'est pas de l'acquis, ce n'est jamais de l'acquis.
22:49Donc il va falloir combattre là-dessus.
22:51Et sur la lutte
22:53anti-terroriste, pour revenir
22:55à la question précise que vous me disiez,
22:57là, pour le coup,
22:59ce qui peut être rassurant,
23:01il y a deux choses qui peuvent être rassurantes, c'est que les gouvernements,
23:03les uns après les autres, ont toujours lutté contre le terrorisme.
23:05Et donc,
23:07il n'y a pas de faiblesse de ce point de vue-là.
23:09Et la deuxième chose, c'est qu'exceptionnellement,
23:11dans ce domaine-là, la justice
23:13est bonne.
23:15C'est excellent, sur Sud Radio,
23:17on est avec l'écrivain Bernard Werber et l'ancien boss
23:19du Red, Jean-Michel Fauvert.
23:21Vous restez avec nous, surtout, tout de suite.
23:23Sud Radio,
23:25c'est excellent, Judith Beller.
23:27Merci d'écouter Sud Radio, c'est excellent,
23:29comme tous les dimanches, on est avec l'écrivain,
23:31un succès bien connu, Bernard Werber
23:33et ses deux nouveaux livres,
23:35La valse des âmes et une encyclopédie du savoir relatif et absolu,
23:37sorti chez Abin-Michel.
23:39Et puis Jean-Michel Fauvert, ex-patron du Red,
23:41ex-député en marche et auteur du roman
23:43Les hommes en noir à trouver chez Poquette, sans oublier
23:45Conférencier. Alors Bernard Werber,
23:47je voudrais parler de l'hypnose, parce que
23:49c'est quand même un sujet important chez vous.
23:51C'est votre dada,
23:53j'ai envie de dire, un peu, parce que
23:55on connaît votre goût pour l'exploration des mystères
23:57de l'esprit humain. Vous en avez fait
23:59aussi sur scène, avec des séances de
24:01méditations guidées, c'est une forme de spectacle
24:03participatif, qui vise à stimuler l'imagination,
24:05à plonger dans les profondeurs de l'inconscient.
24:07Et puis j'ai envie de dire, c'est aussi le personnage principal
24:09de votre roman, parce que sans cette hypnose,
24:11on ne pourrait pas découvrir ce qui se passe
24:13il y a 120 000 ans.
24:15Qu'est-ce qui vous...
24:17Pourquoi ce choix-là,
24:19en fait,
24:21pour voyager dans le temps,
24:23et qu'est-ce qui vous interpelle, vous tout particulièrement,
24:25dans votre propre construction
24:27et dans ce que ça implique
24:29chez les autres, de faire de l'hypnose ?
24:31Qu'est-ce qu'on va chercher quand on en fait ?
24:33Déjà, le fait que je le fasse
24:35sous forme de spectacle, c'est parce que, pour moi,
24:37c'est la prolongation de mon métier, qui est
24:39conteur. Écrivain,
24:41j'aime pas trop ce mot, parce qu'à la limite, un comptable,
24:43il écrit des choses, ou un auteur, il écrit des choses.
24:45Ce sont des gens, des écrivains.
24:47Mais il ne m'en dit pas que ce sont des écrivains, un comptable écrivain,
24:49qui écrit un bouquin.
24:51Par définition, qui écrit. Après, il y a
24:53le mot romancier, qui écrit des romans,
24:55et il y a un mot que j'aime beaucoup, c'est auteur.
24:57Auteur, ça vient de
24:59la racine octus, qui signifie
25:01augmenter. Donc, quelqu'un qui augmente.
25:03Je vais changer de mot.
25:05Mais, en tout cas,
25:07au-delà de tous ces mots,
25:09le mot dans lequel je me sens
25:11le mieux, c'est compteur. Et compteur, ça consiste
25:13à dire à une personne,
25:15il était une fois, je vais te raconter
25:17une histoire, et d'amener tout d'un coup cette personne
25:19en dehors de son monde habituel,
25:21connu.
25:23La source de mon métier,
25:25c'est les compteurs au coin du feu.
25:27C'est-à-dire, c'est les gens qui, jadis, dans les tribus
25:29les plus anciennes, racontaient
25:31des chasses ou racontaient la vie des ancêtres,
25:33et c'est comme ça que ça maintenait un lien culturel,
25:35c'est-à-dire la tribu devenait la tribu
25:37qui est liée à telle légende.
25:39C'est par exemple, notre monde
25:41occidental s'est construit sur
25:43la Bible et sur
25:45Homer, l'Odyssée.
25:47Ces deux récits, ces deux histoires,
25:49ont nourri
25:51toutes les autres petites histoires.
25:53Pour moi,
25:55le travail sur scène consiste
25:57à me reconnecter à ça
25:59et à raconter de manière vivante
26:01ce qui se passe.
26:03Quand j'écris un roman, je ne sais pas
26:05la réaction des gens. Je ne sais pas s'ils rient,
26:07s'ils pleurent, s'ils abandonnent le livre au milieu,
26:09ou est-ce qu'ils sont pris par
26:11une sorte de fringale pour savoir ce qui va arriver.
26:13Alors que quand je fais le spectacle, je le vois.
26:15Et quand je fais le spectacle,
26:17en plus, vu que je leur propose de fermer les yeux,
26:19j'ai l'impression que je recrée du roman
26:21dans leur esprit.
26:23Après, le mot hypnose ou le mot méditation,
26:25c'est des mots fourre-tout dans lesquels
26:27on a mis des bonnes choses et des mauvaises choses.
26:29Je préfère me revenir
26:31juste à ce terme.
26:33Je raconte des histoires, mais
26:35en racontant ces histoires, je leur permets par mon nom
26:37d'accéder à des niveaux
26:39peu connus par eux-mêmes de leur propre inconscient,
26:41voire à des niveaux
26:43de leur propre inconscient dans lesquels
26:45il peut y avoir des souvenirs de vie antérieure.
26:47Mais je n'en ai même pas la certitude.
26:49Merci, parce que c'était ma question.
26:51D'après, vous croyez vraiment
26:53aux vies antérieures ?
26:55Je ne suis pas dans la croyance.
26:57Je suis dans l'expérimentation.
26:59Parce que quand on se jette à l'eau, on croit dans la flottaison
27:01de l'être humain. On saute à l'eau, on voit
27:03est-ce qu'on coule ou est-ce qu'on coule pas ?
27:05Je vois une chose,
27:07c'est que ça offre une perspective
27:09et que ça rend les gens heureux.
27:11C'est-à-dire que les gens se disent
27:13imaginons que les vies antérieures n'existent pas.
27:15Ça veut dire que vous naissez,
27:17vous grandissez, vous vieillissez,
27:19à un moment, vous prenez votre retraite,
27:21vous partez à l'épargne,
27:23ça se complique de plus en plus et vous mourez.
27:25Il y en a qui vous dirait qu'il y a le paradis et l'enfer.
27:27Après, on a inventé le paradis
27:29et l'enfer pour pouvoir
27:31compléter ça, mais
27:33le risque de tomber en enfer peut ajouter
27:35de la peur. Maintenant, si on vous dit
27:37ce n'est qu'un feuilleton d'une série,
27:39vous avez eu plusieurs vies avant et vous en avez l'air d'avoir
27:41après. Je trouve que tout d'un coup,
27:43ça détend. On se dit
27:45ce n'est pas grave, ça se peut que cette vie est
27:47entièrement foirée, mais je ferai mieux la prochaine fois.
27:49Donc, c'est presque
27:51une ouverture
27:53en arrière et en avant
27:55qui me semble
27:57décontractante. Après,
27:59quand on ramène ça à de la religion, d'où le mot
28:01croyance, ça me semble
28:03pas la bonne. Vous n'avez pas de certitude.
28:05Je n'ai aucune certitude, mais par contre,
28:07j'ai expérimenté, chaque fois qu'on me propose
28:09de faire des nouveaux trucs comme ça.
28:11Vous êtes passionné, on peut le dire comme ça.
28:13Ça vous passionne de savoir ce qui se passe dans l'infini,
28:15dans le vide,
28:17dans l'invisible ?
28:19Je plains les gens qui ne sont pas curieux.
28:21Les gens qui se disent, je sais tout
28:23et je vais juste
28:25montrer aux autres que je détiens des vérités.
28:27Je pense qu'ils doivent être
28:29dans leur esprit très vieux.
28:31Ou assez malheureux.
28:33Tant qu'on se pose des questions, tant qu'on a envie
28:35de voyager, de bouger, de prendre des risques,
28:37on est jeune.
28:39Moi, chaque fois qu'on me propose
28:41de faire des trucs bizarres,
28:43le dernier truc bizarre que j'ai fait, c'est que j'ai sauté en parachute
28:45au-dessus de la pyramide de Khéops.
28:47Je peux vous dire qu'au moment où j'ai sauté,
28:49je me suis dit, qu'est-ce qui m'a pris
28:51de me foutre dans ce... Trop tard, il faut sauter.
28:55Ce que je conseille à tout le monde,
28:57c'est de vivre après
28:595 secondes avant de mourir. Vous regarderez votre vie
29:01en arrière et vous direz, ok,
29:03il y a eu des trucs bien, des trucs pas bien, au moins,
29:05j'ai vécu. Le contraire, c'est
29:07ok, zut, j'ai laissé passer.
29:09J'ai voulu me protéger, j'ai pas voulu
29:11prendre de risques. Chaque fois
29:13qu'il y a eu des choses bizarres, je me suis dit,
29:15c'est bizarre, je laisse pour les autres. Du coup, j'ai raté
29:17les expériences.
29:19Jean-Michel Fauvergue, vous,
29:21après cette carrière opérationnelle intense
29:23entre la police, la politique et tout,
29:25vous avez choisi
29:27de vous exprimer avec l'écriture,
29:29avec ce livre. Quand on
29:31écoute Bernard Werber
29:33parler, on se dit que ça vient
29:35du fait de se poser des questions,
29:37ça vient de l'envie
29:39de créer son propre concept de vie
29:41chez lui. Et vous, c'est quoi ?
29:43C'est une forme de catharsis ?
29:45C'est une façon de transmettre,
29:47de faire perdurer ? Pourquoi
29:49vous avez écrit ?
29:51Déjà, c'est sans doute pour évacuer
29:53des choses et c'était important
29:55de le faire. Et chacun qui a vécu
29:57des choses qui sont
29:59innommables, je pense
30:01à cette envie d'évacuer d'une manière
30:03ou d'une autre. L'écriture,
30:05c'est un bon moyen
30:07et l'écriture, on s'y prend assez
30:09rapidement, on essaye
30:11de mélanger les mots, de corriger,
30:13d'avoir une sonorité particulière
30:15et ça, c'est
30:17génial. En plus,
30:19mes personnages m'ont échappé
30:21et ils ont eu une vie propre
30:23et en fait, ils m'ont dicté
30:25l'ensemble des choses. C'était plutôt
30:27sympathique. Ils ont fait leur chemin ?
30:29Oui, ils ont fait leur chemin. Il y a des gens
30:31qui étaient complètement insignifiants
30:33qui ont pris une grande place, etc.
30:35Mais ça arrive, paraît-il,
30:37assez souvent
30:39pour des gens
30:41qui écrivent, d'une manière générale.
30:43Que le personnage vous dépasse à un moment donné.
30:45Oui, mais c'est aussi
30:47une envie... Moi, j'ai
30:49une envie de transmettre aussi,
30:51de dire...
30:53Avec un narratif différent,
30:55sans doute, que ce qui nous a été dit
30:57jusqu'à présent, mais une envie de transmettre
30:59de toutes les formes...
31:01Oui, dans toutes les formes
31:03que ce soit.
31:05Y compris, d'ailleurs, en faisant des conférences
31:07en entreprise, sur le management,
31:09etc. J'ai envie
31:11que le
31:13savoir que j'ai
31:15serve à quelque chose. Et puis,
31:17j'ai envie aussi de confronter ce savoir
31:19pour qu'il soit encore
31:21mieux. Et moi aussi,
31:23j'apprends beaucoup des uns
31:25et des autres. Donc, vous apprenez en transmettant, en fait ?
31:27Oui, tout à fait. Je pense que
31:29chacun qui transmet... Je pense qu'un
31:31bon enseignant, par exemple,
31:33c'est celui qui
31:35donne son savoir, mais c'est celui qui apprend
31:37aussi de ses élèves en regardant
31:39dans les yeux comment ça se passe, comment ça vibre,
31:41etc. Et là, vous apprenez tous les jours.
31:43Alors, vous,
31:45vous avez naggué, Jean-Michel Fauvergue,
31:47entre des mondes d'une grande violence, mais aussi de camaraderie
31:49intense, c'est important de le dire, parce que
31:51justement, vous êtes conférencier en entreprise, vous parlez beaucoup
31:53de team building, notamment.
31:55Alors, dans une société où l'individualisme
31:57prédomine, c'est une preuve que c'est possible de créer des liens
31:59solides, même dans les contextes les plus
32:01hostiles. C'est comme si la solidarité,
32:03l'entraide, transforment la douleur
32:05et cette peur, dont on parlait en rentaine tout à l'heure,
32:07en force collective. C'est ça ?
32:09Oui. Moi, je ne sais pas...
32:11Je sais pas
32:13faire tout seul, en fait, en réalité.
32:15Moi, si
32:17je devais m'analyser et avoir un seul talent,
32:19c'est celui de m'entourer
32:21de gens qui,
32:23quelquefois, dans leur domaine, sont plus forts que moi,
32:25largement plus forts que moi, mais de pouvoir
32:27les coordonner et travailler sur ce management-là
32:29et de faire de beaux recrutements.
32:31Je sais faire ça
32:33et d'animer l'équipe.
32:35Ça, c'est extraordinaire. Alors, je l'ai fait
32:37dans les sports collectifs, j'ai fait beaucoup de rugby,
32:39donc c'est ça
32:41au départ aussi, mais dans mon
32:43job, dans tous mes jobs que j'ai eus
32:45comme commissaire de police, le commissaire de police,
32:47c'est celui qui anime les équipes,
32:49qui va sur le terrain aussi à l'occasion, etc.
32:51J'ai toujours fait ça et j'ai une
32:53grosse satisfaction parce que
32:55vous montez les gens au plus haut,
32:57mais il doit y avoir aussi un esprit d'abnégation
32:59et en particulier lors des
33:01résultats. Les résultats que vous avez, quand ils sont
33:03bons,
33:05quand vous avez pris une décision
33:07et que le résultat est derrière,
33:09il faut les partager, il faut les redonner à votre équipe.
33:11Quand ils sont mauvais, c'est tout pour vous.
33:13Eh bien, c'est bien excellent ce soir
33:15sur Sud Radio, vous l'aurez compris, on est avec
33:17l'écrivain Bernard Werber et Jean-Michel
33:19Fauvergue, ex-chef du Red.
33:21Alors, pas écrivain, auteur Bernard Werber.
33:23J'ai changé de mot un peu trop tard, mais c'est pas grave,
33:25je l'ai fait quand même. Allez, à tout de suite.
33:27Restez avec nous, surtout.
33:29Sud Radio, c'est excellent.
33:31Judith Bélair.
33:32C'est excellent d'être avec vous tous les dimanches
33:34sur Sud Radio, chers auditeurs, chères auditrices.
33:36On est bientôt à la fin de cette émission, mais il nous reste
33:38encore quelques minutes avec l'auteur que vous
33:40connaissez bien, Bernard Werber, et ses deux nouveaux
33:42ouvrages que je vous recommande,
33:44La valse des âmes et une encyclopédie du savoir relatif
33:46absolu, sorti chez Albin Michel et puis
33:48Jean-Michel Fauvergue, ex-chef du Red,
33:50député en marche, conférencier et auteur
33:52du roman Les hommes en noir, à retrouver
33:54chez Poquette.
33:56Alors, Bernard Werber,
33:58La valse des âmes,
34:00c'est un très bon livre, je le recommande
34:02parce qu'on apprend beaucoup de choses sur nous-mêmes,
34:04en fait, en vous lisant.
34:06J'espère bien.
34:07C'est ce que vous cherchez à faire.
34:09Je crois que dans un roman,
34:11il y a...
34:13Le lecteur, en fait, il fait la moitié
34:15du travail, parce que le lecteur,
34:17il va se retrouver lui-même dans le roman,
34:19donc un bon roman, c'est un miroir
34:21dans lequel le lecteur va découvrir
34:23qui il est, en suivant les aventures
34:25du personnage et en se disant, tiens, ce personnage me ressemble
34:27ou me ressemble pas.
34:29Mais, découvrir
34:31qui on est, c'est le but de toute vie.
34:33On peut passer une vie entière en
34:35ne comprenant pas pourquoi on est né,
34:37qu'est-ce qu'on fout là et qu'est-ce qu'on doit faire.
34:39Et mon personnage principal,
34:41Jeanito Ledano, elle se pose cette
34:43question, elle se dit, au fait, c'est quoi ma place ?
34:45Dès le moment où on a trouvé, plus ou moins,
34:47qu'on commence à comprendre sa place,
34:49je pense que Jean-Michel a trouvé
34:51lui aussi sa place et
34:53du coup, on rayonne.
34:55Tant qu'on n'a pas trouvé sa place,
34:57on subit le système des autres, c'est-à-dire
34:59on copie les autres qui nous disent, tiens,
35:01ta place, c'est fait comme moi. Mais dès le moment où
35:03vous avez trouvé votre place, vous trouvez votre propre
35:05musique, votre propre lumière
35:07et en fait, vous commencez à vivre
35:09et à être heureux. Vous parlez d'expérience personnelle ?
35:11C'est à vous que
35:13vous pensez aussi quand vous dites ça ? Parce que vous avez commencé...
35:15Tous les romanciers ne font que parler
35:17d'eux-mêmes à travers leurs personnages.
35:19Oui, mais c'est-à-dire que vous vous êtes révélé au moment où
35:21vous avez sorti votre premier roman.
35:23C'est ça que je veux dire. Tout à fait.
35:25Avant, j'ai eu une vie où je n'étais pas à ma place
35:27comme journaliste.
35:29Et maintenant,
35:31c'est très simple, j'ai une maladie qui aurait dû
35:33me rendre infirme, qui commençait à me rendre infirme
35:35qui s'est arrêtée dès le moment où j'étais
35:37écrivain. C'est comme si...
35:39ou romancier auteur.
35:41C'est comme si mon corps
35:43me disait, je te faisais souffrir parce que
35:45tu n'avais pas trouvé ta place et
35:47toute cette douleur n'était qu'un signe
35:49bouge, ne reste pas là où tu es.
35:51Donc, j'étais journaliste, on devait être observateur
35:53et en effet, c'est un endroit où je ne pouvais pas m'épanouir
35:55parce qu'il y avait toute une partie politique
35:57mais pas politique dans le sens
35:59gauche-droite, mais en politique interne
36:01qui était épuisante.
36:03C'était à l'époque de Jean Daniel.
36:05Je ne pouvais pas faire
36:07transmettre des idées. Tout à l'heure, Jean-Michel
36:09parlait de transmettre. On est là, on a une envie
36:11de transmettre, mais si on vous retient
36:13on souffre.
36:15Dès que le moment où j'ai
36:17quitté le observateur et que je suis devenu écrivain
36:19c'est comme si...
36:21Auteur, compteur...
36:23En effet, vous avez raison.
36:25Dès ce moment-là,
36:27c'est comme si l'univers
36:29me disait, là, tu es sur le bon chemin
36:31continue. Je veux dire, quand mes livres
36:33ne se vendront plus, quand je fais des spectacles
36:35où les salles ne seront pas remplies, c'est-à-dire que l'univers me dit
36:37il faut à nouveau que tu bouges,
36:39ça a été ta place, mais ça ne l'est plus.
36:41Donc la place, elle peut bouger, quoi.
36:43Jean-Michel a été
36:45romancier,
36:47il a été policier, il a été
36:49politicien, ça veut dire que lui aussi, il a
36:51testé différemment. D'ailleurs, je crois que maintenant
36:53le grand avantage de notre génération, c'est qu'on peut
36:55avoir plusieurs vies dans une vie.
36:57L'ancienne génération,
36:59ils devaient faire souvent le même métier que les parents
37:01tout simplement parce que
37:03c'était la référence.
37:05Et une fois qu'on y était, il y avait plein de métiers
37:07dans lesquels, une fois que vous étiez engagé, que vous aviez
37:09un contrat à durée indéfinie, en fait,
37:11c'était jusqu'à la retraite.
37:13C'était une vie. Là, on peut avoir plusieurs vies
37:15et je trouve que
37:17c'est la meilleure période pour naître.
37:19C'est notre génération
37:21parce que la génération de nos parents, ils n'ont
37:23pas eu autant de possibilités.
37:25Alors Jean-Michel Fauvergue, vous
37:27être policier, c'est votre rêve
37:29de gosse, au départ.
37:31Ça arrive très tôt, à un très jeune âge.
37:33Vous m'avez confié
37:35hors antenne que c'était parce que vous aviez envie
37:37d'arrêter les méchants.
37:39Oui, tout à fait. Je voulais être le shérif.
37:41J'ai regardé les westerns et je voulais être le shérif.
37:43C'est quand même très drôle
37:45de réussir à transformer un rêve d'enfant
37:47devant un western en métier.
37:49Et ce que j'ai envie
37:51de savoir, c'est quand on consacre une grande
37:53partie de sa vie à une vocation aussi
37:55forte,
37:57comment on vit le moment où ça se transforme
37:59en autre chose ? Est-ce que, justement,
38:01comme le dit Bernard,
38:03l'univers évolue, donc vous impose le nouveau
38:05chemin et puis finalement vous vous en accordez très bien ?
38:07Ou alors est-ce que quand même ça a été un peu
38:09douloureux pour vous, parce que vous aviez
38:11trouvé votre place ?
38:13Non, ce que je voulais vous dire, c'est que
38:15la police nationale
38:17est une institution merveilleuse.
38:19Je vais peut-être surprendre beaucoup de gens, mais
38:21c'est une institution merveilleuse.
38:23Ça va plaire aux auditeurs.
38:25Oui, mais il faut qu'ils le sachent, en tout cas les plus jeunes,
38:27parce que dans une carrière de police nationale,
38:29et moi je suis passé presque 40 ans
38:31dans la police nationale, j'ai fait
38:33dix boulots différents, dans des thèmes différents,
38:35dans la sécurité publique, dans la
38:37police judiciaire,
38:39à l'international,
38:41dans l'intervention, dans le renseignement,
38:43j'ai fait dix boulots différents,
38:45dix boulots différents,
38:47et puis toujours plein
38:49d'adrénaline, toujours sur le terrain,
38:51et puis j'ai surtout managé
38:53des gens extraordinaires. Moi, c'est ce qui me
38:55plaisait, c'était construire les équipes,
38:57travailler là-dessus. Et donc, je ne me suis
38:59jamais lassé, parce que chaque trois ans,
39:01je partais vers d'autres horizons.
39:03Trois ans, c'est un chiffre important.
39:05Oui, chaque
39:07trois ans. Et puis après,
39:09quand le moment est arrivé
39:11de la retraite et du
39:13départ définitif du RAID
39:15et de la police, il y a eu
39:17cette aventure politique qui s'est faite
39:19tout à fait au hasard, par hasard,
39:21et qui a duré
39:23cinq ans, donc je suis allé jusqu'au bout
39:25de cette aventure politique.
39:27Ça n'a pas éveillé la
39:29grande passion en vous, a priori ? Non, j'ai quelques fois
39:31ramé, mais j'aimais bien, moi,
39:33prolonger l'action de mes quarante
39:35ans de police au service du citoyen,
39:37la sécurité des citoyens, par une action politique
39:39en disant, je vais rester dans mon couloir de
39:41nage et on va travailler là-dessus aussi.
39:43On a fait ce qu'on a pu,
39:45avec quelques collègues,
39:47on a beaucoup travaillé là-dessus.
39:49Le résultat,
39:51je sais, bon, enfin, bref, on en
39:53reparlera une autre fois, mais
39:55ça a été un peu décevant
39:57là-dessus, et voilà.
39:59Mais j'ai bien aimé cette période politique-là.
40:01Donc j'ai pas eu de...
40:03J'ai eu aucun regret à quitter la police, j'ai eu aucun regret
40:05à quitter la politique. Parce que vous étiez à votre place
40:07à chaque fois, en fait ? Parce que je pense que
40:09oui, effectivement,
40:11on doit trouver sa place, mais les places
40:13changent au fur et à mesure du temps.
40:15Et là, aujourd'hui, je peux vous garantir que je suis
40:17épanoui dans
40:19le fait de transmettre, de faire
40:21des conférences, d'organiser
40:23des échanges. Hier, j'étais
40:25à l'ESSEC, au milieu
40:27d'étudiants, avec
40:29le créateur du GIGN,
40:31mon copain
40:33Christian Proutaud, on a transmis
40:35aux étudiants. C'est extraordinaire
40:37de voir leurs yeux briller, de transmettre
40:39des trucs, quoi. C'est super sympa.
40:41Et là, je suis totalement à ma place,
40:43oui, bien sûr.
40:44Quand on écoute Jean-Michel Fauvergue
40:46et Bernard Werber, le mot
40:48transmettre, il revient beaucoup. C'est un mot que vous avez
40:50en commun, tous les deux, en fait. C'est ça que vous avez
40:52envie de faire, vous aussi, et que vous faites, d'ailleurs,
40:54à chaque fois que vous faites quelque chose.
40:56Oui, je crois que,
40:58surtout quand on a compris quelque chose, c'est
41:00bien de l'expliquer pour que les autres
41:02le comprennent et l'expliquent encore à d'autres.
41:04Mais, on
41:06est tous en même temps à l'école.
41:08On est professeurs et étudiants.
41:10Et
41:12une vie entière ne suffit pas
41:14pour... D'où les vies intérieures.
41:16D'où les vies intérieures. Non, j'aime bien cette idée
41:18que... Et postérieures aussi.
41:20J'aime bien cette idée que ça fait très longtemps
41:22qu'on a commencé à apprendre et que nous sommes
41:24nés pour apprendre.
41:26Et cette idée, alors que, j'évoque
41:28dans le livre, quand on meurt, on nous pose trois questions.
41:30Qu'as-tu fait de tes talents ? Qu'as-tu appris ?
41:32Et qui as-tu aimé ? Je trouve que c'est
41:34les trois questions qui définissent
41:36le bilan d'une vie.
41:38Oui, voilà, il y a un système de notation
41:40et il faut avoir six
41:42pour pouvoir être libéré
41:44du devoir de renaître. Et si on est au-dessus de six, on devient un ange.
41:46Ouais, c'est ça. Voilà.
41:48C'est quoi que j'ai inventé ?
41:50J'ai trouvé cette symbolique dans plusieurs
41:52mythologies mystiques,
41:54mais je trouve qu'elle est assez intéressante. Trois, c'est
41:56le passage au niveau animal
41:58et nous sommes entre trois
42:00et six, donc entre l'animal
42:02et l'ange.
42:04Et l'idéal, c'est de monter
42:06mais il faut plusieurs vies
42:08pour que notre âme apprenne, évolue.
42:10Ouais, croyez pas que vous allez faire un 6 sur 6
42:12tout de suite, quoi.
42:14Je pense
42:16qu'il y a encore beaucoup de choses à apprendre
42:18mais on apprend dans tous les domaines,
42:20que ce soit professionnel,
42:22des connaissances, mais aussi sentimentale.
42:24Il faut ouvrir tous ces chakras
42:26et ouvrir le cœur, ouvrir le cerveau,
42:28ouvrir
42:30le courage. Toutes ces choses-là,
42:32une vie ne suffit pas.
42:34Il faut, comment dire,
42:36il faut parfois revenir, comme le baccalauréat.
42:38Vous avez eu presque la bonne note, mais pas suffisamment
42:40pour être libéré du devoir de renaître.
42:42Eh bien, c'est passionnant cette émission.
42:44On arrive à la dernière question.
42:46Je commence avec vous, Jean-Michel.
42:48Que dirait l'adulte que vous êtes
42:50à l'enfant que vous étiez ?
42:52Ce petit garçon, justement.
42:56L'adulte,
42:58qu'il dit aux petits garçons,
43:00bien,
43:02t'as fait le bon choix, refais-le.
43:04Continue comme ça.
43:06Rien à dire là-dessus,
43:08mais ça dépend aussi, vous voyez,
43:10du temps.
43:12J'ai parlé aux petits garçons il y a longtemps.
43:14Est-ce qu'aujourd'hui, un petit garçon
43:16de mon âge
43:18rentrerait dans la police
43:20avec les difficultés que ça subit ?
43:22Il y a toute une...
43:24Il faut se poser cette question-là aussi.
43:26Mais si je devais revenir dans le temps et parler aux petits garçons,
43:28je dirais, vas-y, fonce.
43:30Et vous, Bernard, alors ?
43:32Qu'est-ce que vous lui diriez à ce petit garçon ?
43:34Je n'ai pas peur de prendre des risques.
43:36Vous aviez peur quand vous étiez petit ?
43:38En tout cas, j'avais peur d'échouer,
43:40donc prendre des risques,
43:42ça veut dire accepter l'idée
43:44qu'on va peut-être échouer, mais que ce n'est pas grave.
43:46La pire chose, c'est d'avoir des regrets
43:48de ne pas avoir essayé. Donc je lui dirais,
43:50n'aie pas peur de prendre des risques. Prends plus de risques.
43:52Eh bien, merci. Ce sera le mot de la fin pour partir sur
43:54une bonne note. Merci à tous les deux,
43:56Jean-Michel Fouvergue, Bernard Werber, d'être venus partager
43:58avec nous. Alors,
44:00les deux derniers livres que je vous recommande,
44:02de Bernard Werber, La valse des âmes
44:04et Une encyclopédie du savoir relatif
44:06et absolu, sont chez Albin Michel.
44:08Jean-Michel Fouvergue, on peut toujours trouver
44:10Les hommes en noir en pocket.
44:12Et puis, merci à Dési,
44:14qui réalise Aujourd'hui pour vous.
44:16Merci à tous d'être au rendez-vous tous les dimanches.
44:18Vous pouvez tout podcaster sur sudradio.fr,
44:20notre chaîne YouTube, les réseaux sociaux,
44:22Deezer et tout le tintouin.
44:24Je vous retrouve samedi prochain
44:26à 13h30 pour Un destin de femme,
44:28comme d'habitude, et je vous embrasse. Bonne soirée.