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00:00C'est une réunion très intéressante et de mon point de vue très encourageante, parce que toutes les organisations qui sont là,
00:12on peut noter que moins de 72 heures après l'annonce de cette démarche,
00:19toutes les organisations étaient là, organisations syndicales, organisations patronales, de l'agriculture aussi,
00:28toutes les organisations étaient là, et toutes ont dit qu'elles venaient pour aboutir à quelque chose.
00:35Aucune d'entre elles ne pense que ça va être facile, et moi non plus.
00:40Je sais à quel point les obstacles sont nombreux et paraissent infranchissables,
00:48mais j'ai la conviction que cet effort de partage peut déboucher sur quelque chose qui sera positif et encourageant.
00:58J'ai été frappé, il a participé à un représentant d'organisation très habitué à ces débats,
01:06puisque c'était sa dernière participation, il va passer la main à la tête de son organisation,
01:13et il a dit « est-ce que vous connaissez un autre pays dans lequel les partenaires sociaux se voient reconnaître une responsabilité aussi ? »
01:24J'ajoute que ça s'est fait, je ne suis pas familier de cette négociation,
01:31mais je pense depuis longtemps qu'elles ont un grand avenir,
01:37parce que ça permet de sortir de l'affrontement perpétuel que sont les débats politiques.
01:44Mais j'ai été très frappé du caractère volontaire que tout pays d'organisation a appelé, manifesté,
01:56sur la possibilité de nouvel avenir.
02:01Donc aujourd'hui, j'ai demandé à la présidente de ce discours ici, le premier président de la cour des comptes,
02:07que j'ai rencontré hier, va conduire lui-même le bilan,
02:12et il présentera ce bilan du système des retraites le 19 février,
02:23mais cette période ne va pas être terminée,
02:27puisque j'ai demandé que toutes les organisations puissent présenter les questions qui se posent à elles,
02:35les sujets qu'elles exigent qu'on doit traiter, et même commencer à formuler des pistes de proposition.
02:43Après, nous aurons trois mois pour arriver à la fin mai,
02:47à un constat des possibilités de progrès total, partiel, que nous rencontrerons.
03:05D'abord, vous vous trompez, ce n'est pas vrai que tous les partenaires sociaux s'y opposent.
03:10Je pense que la question de la retraite, elle touche à la fois le privé et la fonction publique,
03:17et comme un des participants l'a remarqué, il arrive aussi que les salariés soient une partie de leur vie dans le privé,
03:26une partie de leur vie dans le public, et donc on ne peut pas séparer.
03:30J'ai expliqué souvent, sur une chose très précise, les entreprises privées, leurs dirigeants comme leurs salariés.
03:43Évidemment, leurs enfants vont à l'école.
03:47Vous savez qu'en France, la presque totalité du système scolaire est publique.
03:52Les maîtres sont payés par la fonction publique.
03:56Tout le monde, quand il a un problème de santé, va à l'hôpital.
04:00L'hôpital, c'est du public.
04:02Et donc dire qu'il y a d'un côté les uns et de l'autre les autres, et qu'on ne veut pas avoir la moindre discussion sur ce point, ce n'est pas juste.
04:10Je pense que la question du système de retraite est une question générale de la société française,
04:17de chacun d'entre nous, de chaque famille, et aussi de l'ensemble de la société.
04:23C'est pourquoi c'est un problème tellement crucial.
04:26C'est pourquoi c'est tellement important d'entrer dans une démarche nouvelle, inédite, et d'essayer de progresser.
04:35M. le Premier ministre, vous avez été un ardent défenseur de la retraite par points.
04:38Est-ce qu'elle est encore d'actualité aujourd'hui, sous votre gouvernement ?
04:42C'est exactement ce que chacune des organisations va pouvoir préfigurer.
04:48Quelques-unes autour de la table ont expliqué qu'ils demeuraient partisans de la retraite par points,
04:55et mon avis à moi est que c'est la solution qui un jour s'imposera.
05:00Alors je la défends depuis longtemps, sans avoir réussi à convaincre,
05:05mais peut-être les organisations qui vont être autour de la table vont-elles se convaincre elles-mêmes
05:11qu'un jour cette solution qui est beaucoup plus souple, qui est beaucoup plus à la carte, s'imposera.
05:19Est-ce que vous considérez que c'est une première victoire, ce rendez-vous ?
05:22Non, je ne parle pas de victoire.
05:24Parce que la victoire, ça veut dire que je réussis à imposer quelques régimes.
05:28Je pense qu'il est inimaginable que ce programme si important pour la société française
05:36se résolve uniquement par l'épreuve de force.
05:39Je ne crois pas ça.
05:41Je ne crois pas que le problème difficile ne se règle que par l'épreuve de force,
05:50la victoire des uns sur les autres, la soumission des uns aux autres.
05:55Parce que si c'est par l'épreuve de force et si ça vient du sommet, il n'y a que deux solutions.
06:01Ou bien vous vous soumettez, ou bien vous vous révoltez.
06:05Et moi je crois qu'il y a une démarche beaucoup plus constructive et beaucoup plus intéressante,
06:09beaucoup plus nouvelle. Je ne suis pas le premier à la défendre.
06:12Jacques Delors hier défendait exactement la même vision.
06:17Je pense qu'on peut progresser ensemble.
06:20Je pense qu'on peut trouver des réponses peut-être même qu'on n'avait jamais imaginées.
06:29Et dans cette démarche nouvelle qui est que les délégations vont vivre ensemble
06:35jusqu'au bout du dispositif, jusqu'au bout de négociations.
06:39Parce que je crois, vous allez me trouver naïf ou idéaliste,
06:44je crois qu'on trouve autant de solutions autour de la machine à café qu'autour de la table de négociations.
06:50Et cette idée qu'on partageait des mois et des mois de travail au départ,
06:55pour moi c'est une idée fructueuse.
06:59Peut-être que je suis un peu trop optimiste, un peu trop idéaliste.
07:05Mais vous voyez bien l'état dans lequel on est.
07:09L'état de blocage général.
07:11On est un pays qui n'a pas de budget.
07:14On est un pays qui n'a pas de majorité.
07:17On est un pays dans lequel les uns ne cessent de s'affronter aux autres,
07:21y compris violemment par des invectives et des injures.
07:25On ne peut pas en rester là.
07:27Parce que pendant ce temps, le monde où nous assiège, la Chine, j'ai dit hier,
07:33la Chine a dépassé, c'était bien du chiffre,
07:37a dépassé en décembre 1000 milliards de dollars d'euros d'accédents commerciaux,
07:45de bénéfices commerciaux.
07:48Si nous ne rendons pas compte que notre Europe,
07:52qui a tellement de mal à équilibrer,
07:56risque d'être en situation de domination,
08:02si vous ne voyez pas ce qu'il se passe aux Etats-Unis,
08:06le président sortant des Etats-Unis a dit hier
08:10qu'on était sur le point de voir une oligarchie prendre le contrôle des Etats-Unis,
08:17les Etats-Unis, état le plus puissant du monde,
08:20et par la technologie, la recherche, l'industrie, le commerce et le dollar,
08:26devenir surpuissant.
08:30Et nous qui portons un héritage aussi précieux,
08:34moi en tout cas, je n'ai aucune intention d'accepter que tous ensemble nous baissions les bras.
08:40Donc il faut trouver des voies nouvelles.
08:42Ces voies nouvelles, elles ne peuvent être que positives,
08:44parce qu'il faut rendre de l'espoir au pays.
08:46Et cette première rencontre, elle est dans ce sens-ci.
08:49Est-ce que vous fixez une date d'étoile, M. le Premier ministre, pour la France ?
08:52J'ai dit la fin mai, mais si les organisations décident qu'il leur faut quelques jours de plus,
09:01c'est eux qui choisiront.
09:04Je fais confiance, je sais qu'il y a des gens qui ne croient pas,
09:07je fais confiance à la responsabilité du dialogue social,
09:12qui est une autre forme de préparer l'avenir que l'affrontement politique.
09:17Sophie Binet parlait à votre place, il y a quelques minutes, de désaccords d'ampleur.
09:21Est-ce que cela vous inquiète sur la suite ?
09:23Si vous connaissez une situation humaine dans laquelle on trouve un accord
09:29sans être parti d'un désaccord, présentez-la-moi.
09:32Parce que ça, ça veut dire qu'il n'y a pas besoin de négociations,
09:34il n'y a pas besoin de travailler, il n'y a pas besoin de chercher.
09:37Moi, je crois que tout ça est normal et naturel.
09:41Et je prends intégralement les ministres qui sont autour de moi,
09:45il y a probablement des désaccords.
09:48Mais le contexte, le climat n'était pas au désaccord.
09:52Le climat était à réfléchir ensemble et à travailler ensemble.
09:57Merci beaucoup.