Au programme, nous reviendrons sur les effets produits par le discours de politique générale de François Bayrou devant les députés. Avec une portée comique indéniable, le premier ministre a tenté de faire une synthèse entre objectifs de la gauche et lignes rouges de la droite. Un équilibre difficile.
Nous poursuivrons avec le coup de force en Roumanie. Ravie de l’annulation des élections, Bruxelles espère reproduire le scénario dès que les résultats lui déplairont. Une nouvelle démonstration de l’autoritarisme contre les peuples.
Et puis nous terminerons avec la mise en place des ZFE, les zones à faibles émissions qui excluent une partie des voitures thermiques. Mises en place dans les grandes agglomérations du pays, elles devraient exclure un grand nombre de Français modestes. Une véritable ségrégation sociale.
Nous poursuivrons avec le coup de force en Roumanie. Ravie de l’annulation des élections, Bruxelles espère reproduire le scénario dès que les résultats lui déplairont. Une nouvelle démonstration de l’autoritarisme contre les peuples.
Et puis nous terminerons avec la mise en place des ZFE, les zones à faibles émissions qui excluent une partie des voitures thermiques. Mises en place dans les grandes agglomérations du pays, elles devraient exclure un grand nombre de Français modestes. Une véritable ségrégation sociale.
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00:00["Musique du générique"]
00:14Madame, Monsieur, bonsoir, je suis ravie de vous retrouver pour cette nouvelle édition.
00:19Au programme, nous reviendrons sur les effets produits par le discours de politique générale
00:23de François Bayrou devant les députés.
00:25Avec une portée comique indéniable, le Premier ministre a tenté de faire une synthèse
00:30entre objectifs de la gauche et lignes rouges de la droite.
00:33Un équilibre bien difficile.
00:35Nous poursuivrons avec le coup de force en Roumanie.
00:38Ravie de l'annulation des élections, Bruxelles espère reproduire le scénario
00:43dès que les résultats lui déplairont.
00:44Une nouvelle démonstration de l'autoritarisme contre les peuples.
00:48Et puis nous terminons avec la mise en place de ces ZF, les zones à faible émission
00:53qui excluent toute une partie des voitures thermiques
00:56mises en place dans les grandes agglomérations du pays.
00:59Elles devraient tout simplement rejeter un grand nombre de Français modestes.
01:03Une véritable ségrégation sociale.
01:05["Musique du générique"]
01:09La survie de François Bayrou toujours en suspens.
01:12Après avoir tendu la main à la gauche sur la question de la réforme des retraites,
01:15le Premier ministre semble toujours sur un siège éjectable.
01:18Le point tout de suite.
01:20La droite défaite et la gauche insatisfaite.
01:23Le discours de politique générale de François Bayrou n'aura finalement contenté personne
01:27malgré d'importants compromis.
01:29Après des jours de tergiversations et de tractations,
01:31le Premier ministre Bernay semblait espérer gagner sa survie
01:35grâce à une image inversée de son fugace prédécesseur Michel Barnier.
01:40Ainsi, les mains tendues aux Républicains sont devenues finalement de petits gestes
01:44en faveur de la gauche sur la question de la réforme des retraites.
01:47Une stratégie qui semble déjà insuffisante au vu de la réponse du socialiste Boris Vallaud.
01:52En vous nommant Monsieur le Premier ministre et en refusant obstinément à la gauche
01:57qu'il revendiquait légitimement l'exercice du pouvoir,
01:59le Président de la République a pris le risque d'aggraver la crise politique et institutionnelle
02:04qu'il a lui-même ouverte avec les dissolutions.
02:07Le mal n'est pas que le pouvoir lui échappe.
02:10Le mal, c'est qu'il refuse de l'accepter.
02:12Ce gouvernement, Monsieur le Premier ministre, n'est assurément pas le nôtre.
02:16Votre politique n'est assurément pas la nôtre.
02:19Votre budget n'est pas celui que nous aurions défendu à gauche.
02:23Et les socialistes ne tairont jamais leur désaccord.
02:25Un mécontentement retranscrit plus tard par Olivier Faure, le patron des socialistes.
02:29Non, le comte n'y est pas.
02:31Et donc moi, ce que je demande au Premier ministre, c'est qu'il soit clair
02:34et qu'il dise qu'il y ait accord ou pas accord.
02:37Le Parlement sera saisi de la question des retraites.
02:40Les socialistes en tentent en effet voire intervenir les partenaires sociaux
02:44pour ni plus ni moins revoir de fond en comble le texte sur les retraites.
02:47Un message clair qui consiste donc à vouloir effacer le 49.3 dégainé
02:52par Elisabeth Borne pour passer en force.
02:55Une Elisabeth Borne qui, rappelons-le, est revenue dans le gouvernement
02:58en tant que ministre de l'éducation nationale.
03:01Un poste qui leur a fait briller à Mayotte
03:03quand elle tournera les talons face à des enseignants mahorais inquiets.
03:065 kilomètres à pied d'oeuvre, en plein cagnard.
03:085 kilomètres retour, c'est 10 kilomètres en plein cagnard, sans eau, sans nourriture.
03:12C'est impossible, c'est infaisable.
03:14Une tendance au mépris que l'on ne pourra toutefois pas reprocher au Premier ministre
03:18lequel a misé sur l'auto-dérision tout au fil de son discours de politique générale.
03:23Et c'est vrai qu'il lui en fallait.
03:25Ces grandes puissances, c'est à nous de leur signifier qui nous sommes.
03:30Et si nous ne sommes pas capables d'exprimer notre détermination,
03:35elles l'oublieront et le négligeront.
03:43Je suis là.
03:50Il y a eu un peu de mélange dans mes pages.
04:01Merci beaucoup.
04:09Dans ce nouveau monde, c'est parce que je suis un néophyte
04:14et donc je suis bien obligé d'apprendre ce métier.
04:19Un métier qu'il va falloir apprendre plus vite que la motion de censure.
04:22En effet, l'insatisfaction de la gauche brandit, sans surprise,
04:26cette menace désormais prise au sérieux.
04:28A plus forte raison que le Rassemblement National,
04:31souvent présenté comme clé de voûte de la survie du gouvernement,
04:34n'a pas montré un engouement particulier après le discours Béarnais.
04:38Et ce, malgré quelques vœux pieux concernant le contrôle de l'immigration
04:42que l'on imagine difficilement compatibles avec ce discours pro-européen.
04:47Ainsi, le député RN de La Somme, Jean-Philippe Tanguy,
04:50a déploré cette cécité gouvernementale après une censure pourtant lourde de sens.
04:55Si vos manipulations électorales ont réussi, sans doute pour la dernière fois,
04:59à faire barrage à la volonté du peuple au nom de l'oligarchie,
05:02nous, le Rassemblement National, avons fait enfin barrage à l'oligarchie au nom du peuple.
05:06Oui, tout relevé dans cette censure de l'événement historique,
05:13tout aux yeux des Français, mais rien pour vous.
05:16Oui, car qu'avez-vous fait de cette censure et du message politique inédit qu'il portait ?
05:20Rien. Fidèles à la nature nihiliste du macronisme,
05:24vous n'avez fait que détourner la prophétie de Nietzsche.
05:26Tout ne vaut rien, tout arrive, et cependant il ne se passe jamais rien,
05:30tant cela vous est indifférent.
05:32Car l'ultime mérite de la censure et des semaines pitoyables qui l'ont suivi
05:36aura été de confirmer aux Français votre vraie nature.
05:39D'un événement historique, vous ne voyez rien.
05:41Du peuple souverain, vous n'écoutez rien.
05:44D'une rupture démocratique, vous ne dites rien.
05:46Avec cette censure, la Vème République aurait-elle tremblé
05:50sans qu'aucun macroniste ici ne sente la moindre secousse ni aucune réplique ?
05:54Encore aurait-il fallu pour cela que vous vous soumettiez au sens profond de la Vème République,
05:59celui du pouvoir du peuple, pour le peuple et par le peuple.
06:03Un discours qui assume ainsi pleinement le vote de censure contre Michel Barnier par le RN
06:08et agite même la menace d'un deuxième opus contre François Bayrou en cas de désaccord majeur.
06:14Seul ancrage possible pour le Premier ministre, donc celui de la droite parlementaire,
06:19bien que réduite à peau de chagrin.
06:21En effet, entre la participation de ministres de droite au gouvernement
06:25et l'obsession de la marche en avant,
06:27Laurent Wauquiez a avant tout déploré l'immobilisme provoqué par la censure.
06:32Nous avons donc écouté la troisième déclaration de politique générale en un an
06:37et la France a connu quatre premiers ministres, ce qui n'était pas arrivé depuis un siècle.
06:44Et pour quels résultats ?
06:47Que de temps perdu, que d'incertitude pour les Français pendant ce temps-là,
06:53pour nos entreprises, pour les agriculteurs, pour les artisans, pour les commerçants,
06:58pour nos communes, que de projets reportés.
07:03Reste à savoir s'il faut regretter de voir les projets de la Macronie reportés.
07:07Les trois prochains mois seront donc consacrés à l'élaboration d'un budget
07:11dont François Bayrou a annoncé l'objectif 5,4% de déficit pour 2025
07:16et sous les 3% imposés par Bruxelles pour 2029.
07:20Il espèrera donc pouvoir compter sur ses meilleurs ennemis de toujours
07:23pour se contenter des 32 milliards d'économies de dépenses publiques
07:27sans avoir à invoquer le 49-3, à savoir la droite.
07:31Un calcul ardu au vu des gages offerts à la gauche qui fort probablement ne s'en satisfera pas.
07:37Trop pour les uns, pas assez pour les autres,
07:39donc de quoi assurer un gouvernement bancal jusqu'à la nouvelle chute.
07:44Le feuilleton du putsch constitutionnel à Bucarest va-t-il faire tache d'huile ?
07:53Après l'annulation de l'élection présidentielle roumaine,
07:55l'ancien commissaire européen Thierry Breton incite les instances européennes
07:59à renouveler la manœuvre.
08:01Explication de Nicolas De Lambertery.
08:03L'incroyable saga de l'élection présidentielle roumaine se poursuit
08:07avec dimanche pour la première fois une manifestation très importante
08:11des standards roumains en faveur de la démocratie
08:13qui a été confisquée le 6 décembre dernier
08:16par une décision in extremis de la cour constitutionnelle
08:19qui a invalidé les résultats du premier tour de l'élection présidentielle roumaine.
08:22Pour rappel, le motif de l'annulation de l'élection
08:25était un soupçon d'ingérence étrangère, en l'occurrence russe,
08:29via la promotion sur le réseau social TikTok de la candidature de Kalin Djordjescu,
08:33arrivé de façon surprise en tête du scrutin au soir du premier tour.
08:37Entre temps, fin décembre, il s'est avéré que les fameux comptes TikTok
08:41ayant soutenu Djordjescu n'avaient pas été financés par la Russie
08:44mais par des proches du président sortant Klaus Johannis
08:47et que le prétexte de l'annulation de l'élection était donc totalement fallacieux.
08:51Ces révélations ont choqué une bonne partie de l'opinion publique roumaine
08:54qui reste plus que jamais mobilisée en faveur de Kalin Djordjescu.
08:58Ça a été une très grande manifestation.
09:00Alors évidemment, les estimations varient énormément
09:04entre une presse aux ordres qui parlait même de moins de 10 000,
09:07bon ça c'est pas très sérieux,
09:09les manifestants eux-mêmes parlaient plutôt de 50 000,
09:11ce qui me semble relativement crédible,
09:13et peut-être même plus, ça a pu aller jusqu'à 100 000.
09:15À la rigueur, ça fait pas une énorme différence.
09:17C'est sûr que c'est la plus grande mobilisation de rue en Roumanie
09:21depuis les manifestations de 2018.
09:24Pour ce genre de base électorale, on manque un peu de points de référence
09:28pour mesurer l'importance de la mobilisation de rue,
09:31a fortiori dans un pays qui, à la différence de la France,
09:33manque singulièrement de traditions de mobilisation de rue.
09:36Alors maintenant, il y a une date pour de nouvelles élections
09:39qui seraient censées avoir lieu en mai.
09:41Ça fait cinq mois de distance entre le scrutin qui a été annulé
09:44et le scrutin de remplacement,
09:46et on peut s'attendre, oui, à ce qu'en cinq mois,
09:50la popularité de Kalin Djordjescu se tasse.
09:54Maintenant, encore une fois, il y a des sondages
09:56qui l'ont gratifié de 63% d'intentions de vote.
10:00D'autant plus que, pour l'instant, on ne voit vraiment pas
10:02quels contre-candidats les partis de l'establishment,
10:06les partis putschistes, auraient à lui opposer.
10:09On a examiné plusieurs variantes, on a parlé de plusieurs candidats,
10:12mais au dernier moment, ils se sont tous retirés avec la queue entre les jambes.
10:16Mais le feuilleton roumain s'est désormais internationalisé,
10:19puisque l'ancien commissaire européen Thierry Breton,
10:21architecte du DSA, un outil législatif européen de régulation,
10:25pour ne pas dire de contrôle et de censure politique,
10:28a affirmé, sur un plateau de télévision,
10:30que d'autres annulations électorales étaient envisageables,
10:33notamment en Allemagne, où la candidate de l'AFD Alice Weidel
10:36a effectué un entretien vidéo avec Elon Musk,
10:39propriétaire du réseau social X.
10:41Effectivement, en Roumanie, dans le camp souverainiste,
10:45ces propos de l'ex-commissaire Breton
10:49ont été compris comme une sorte d'aveu du criminel.
10:52Moi, je pense qu'ils ont tort là-dessus.
10:54Je pense que c'était une initiative de Bucharest,
10:57que c'était de l'improvisation balkanique sur place.
11:01Mais je ne peux naturellement pas non plus le prouver.
11:04À mon avis, la Roumanie ne préoccupe pas particulièrement Breton,
11:07ni en général les eurocrates, ne serait-ce que parce qu'eux
11:09savent très bien depuis le tout début que la Roumanie,
11:11c'est une chasse gardée américaine.
11:13À mon avis, ce qui préoccupe non seulement Breton,
11:15mais aussi Macron, Oursula, les eurocrates en général,
11:18en ce moment, c'est le scrutin à venir en février en Allemagne.
11:22Et le but de ces déclarations de Breton,
11:25qui à mon avis n'était absolument pas improvisée ou brouillonne,
11:29c'est au contraire une tentative de conjurer le risque
11:33d'une entrée au gouvernement de l'AFD.
11:36Comment ? En réenclenchant dans l'électorat de la CDU
11:41le réflexe de vote utile.
11:44Donc l'impression que ça ne sert à rien de voter pour l'AFD,
11:46puisque de toute façon l'AFD est hors du spectre de l'admissible
11:50et qu'on ne les laissera jamais entrer dans un gouvernement.
11:53C'est cette impression qui débouche sur un réflexe de vote utile
11:58en faveur de la CDU que, de façon à mon avis préméditée,
12:02Elon Musk a cherché à neutraliser au moyen de cette main tendue à l'AFD
12:09son long entretien en ligne avec Alice Weidel.
12:12Et voyez, comme par hasard, sur ces entrefaites, arrive Breton
12:15pour dire « Ah mais vous savez, malgré tout,
12:18même si maintenant il y a un blanc-seing de Washington,
12:21mais nous, de toute façon, on ne laissera pas faire.
12:23Vous voyez, ça ne sert à rien de voter pour l'AFD
12:25parce que si jamais vous votez mal, nous, on n'en tiendra pas compte.
12:29Et on invalidera votre vote comme on l'a déjà fait en Roumanie.
12:34Ah bon ? Vous l'avez déjà fait en Roumanie ?
12:36Quelles sont les preuves ?
12:38Parce qu'on fera appliquer la loi, dit Breton.
12:40Quelle loi ? Il n'existe aucune loi, ni européenne ni roumaine,
12:42permettant de justifier ce qui s'est passé le 6 décembre à Bucarest.
12:46Mais ça, ce n'est pas grave.
12:48Les gens qui écoutent Breton ne le savent pas.
12:50Lui le sait très bien, mais ça marche au bluff.
12:52Derrière ces affrontements de plus en plus évidents
12:55entre la future administration américaine de Donald Trump
12:58et les élites libérales de Bruxelles,
13:00Elon Musk jouant le rôle d'influenceur de Washington en Europe,
13:03il se pourrait bien qu'une autre bataille se joue.
13:05Celle de la neutralisation en Europe
13:07des partis politiques clairement affiliés au réseau du Parti démocrate américain.
13:11En effet, depuis la victoire de Donald Trump,
13:14on a pu voir des événements politiques assez imprévus
13:16secouer plusieurs pays européens.
13:18Tout d'abord, dans les 24 heures qui ont suivi la victoire de Trump,
13:21la chute de la coalition gouvernementale en Allemagne,
13:24avec le désir évident de la part du chancelier social-démocrate sortant Olaf Scholz
13:29de faire en sorte que la prochaine coalition gouvernementale allemande
13:33ne compte ni les Verts, ni les libéraux.
13:35Les événements en Roumanie, dont les libéraux de l'USR
13:38ne semblent pas se réjouir particulièrement
13:40tant ils ne semblent pas pressés de revenir aux affaires.
13:43Et enfin, l'échec des négociations gouvernementales en Autriche
13:46entre les partis traditionnels,
13:48avec le retrait des libéraux du néos des négociations.
13:51En clair, la réélection de Donald Trump
13:54est en train de bouleverser le jeu politique européen
13:56et une lutte sans merci semble s'annoncer entre les populistes
14:00qui ont un vent favorable et les eurocrates bruxellois
14:03de plus en plus ouvertement tentés par l'option
14:05de la suppression radicale du processus démocratique.
14:10La mise en application des ZFE sera-t-elle le terreau
14:16d'une nouvelle révolte sociale ?
14:18Les zones à faible émission, cette invention parisienne
14:21mise en place dans la capitale en 2016
14:23s'étend désormais cette année à de nombreuses autres agglomérations
14:27créant de fait une ségrégation sociale entre les Français.
14:30Un sujet de Louis de Torcy.
14:32Les voitures de pauvres chez les pauvres.
14:35Depuis le 1er janvier de cette année,
14:37les véhicules critères 3 ou au-delà sont interdits de circuler
14:41à l'intérieur des zones à faible émission, les ZFE,
14:44de plusieurs agglomérations françaises dont Paris, Lyon et Grenoble.
14:49Des zones d'exclusion qui vont s'étendre
14:51puisque d'autres lieux ont simplement opté
14:53pour un calendrier plus souple en interdisant pour l'instant
14:56que les critères 4 ou 5.
14:58Mais à terme, l'objectif est le même partout,
15:00passer au 100% électrique d'ici 2030
15:03et exclure tous les autres véhicules.
15:05Problème, le système tel qu'il a été pensé
15:08souffre de nombreuses incohérences.
15:10Selon les chiffres du service des données et études statistiques,
15:13au 1er janvier 2024, la France comptait un peu plus de 11 millions
15:17de voitures classées critères 3 ou au-delà,
15:20près du tiers du parc automobile national.
15:23Certes, le gouvernement propose des mesures
15:25comme des prêts à taux zéro afin de faciliter le changement de véhicules.
15:29Mais dans le contexte économique difficile que le pays traverse,
15:32tous les Français concernés n'ont pas les moyens
15:34de troquer leur véhicule pour un neuf,
15:36et ce, malgré les aides.
15:38Beaucoup de Français ont d'ailleurs déjà dû engager un crédit
15:41afin d'acheter le véhicule qu'ils sont désormais sommés de remplacer.
15:44Ils vont donc faire face à une entrave brutale
15:46de leur liberté de mouvement.
15:48De quoi renforcer la polarisation autour du clivage
15:51entre villes et campagnes.
15:53L'année 2025 se veut pédagogique
15:55pour reprendre les termes du gouvernement.
15:57Ainsi, il ne devrait pas y avoir de verbalisation
15:59en cas de contravention aux nouvelles règles des ZFE.
16:02Les verbalisations ne commenceront qu'à l'année 2026.
16:05Pour Philippe Nozière, président de l'association
16:0840 millions d'automobilistes,
16:10ce système de contravention est absurde et incohérent.
16:13Prenons un exemple, je vais vous donner un exemple très simple.
16:16Vous prenez la métropole de Reims.
16:19Quand vous arrivez en voiture à Reims,
16:22et que vous êtes sur l'autoroute A4,
16:24je crois que ça doit être l'autoroute A4,
16:26qui traverse Reims,
16:28l'autoroute traverse la ville de Reims.
16:32Imaginez-vous que vous allez vous retrouver face à
16:35un panneau de signalisation qui va vous informer
16:38que vous entrez dans une zone ZFE,
16:40donc que vous ne pouvez plus
16:43circuler si votre véhicule
16:45n'a pas la bonne vignette critère.
16:48Et qu'est-ce que vous faites ?
16:50Vous êtes sur l'autoroute.
16:53Vous sortez, parce qu'il y a une sortie,
16:56vous êtes de toute façon dans la ZFE,
16:59vous continuez, vous êtes dans la ZFE,
17:01vous arrêtez, vous faites demi-tour.
17:03On ne peut pas faire demi-tour sur une autoroute.
17:06C'est là qu'il y a un certain nombre d'absurdités
17:09dans le système. De toute façon, ce système,
17:11il est incohérent.
17:13D'une part, il est incohérent,
17:15et d'autre part, c'est une injustice sociale.
17:18En région parisienne,
17:20beaucoup de Français comprennent les préoccupations
17:22écologiques du gouvernement,
17:24et d'autres dénoncent le manque de pragmatisme
17:26du système des ZFE.
17:27Il faut vraiment songer à devenir
17:29beaucoup plus écolo,
17:31donc je pense que c'est super bien.
17:33Je pense aussi que, surtout en région parisienne,
17:35il y a beaucoup trop de pollution,
17:37on le voit notamment par rapport aux banlieues parisiennes,
17:39ou même beaucoup plus loin,
17:41donc je pense que c'est vraiment important de limiter cela.
17:43Ça peut être une bonne chose,
17:45comme peut-être pas une bonne chose,
17:47parce qu'en fait, les gens qui ont leur vignette
17:49depuis très longtemps, ils sont peut-être pollueurs.
17:51Dommage, on a tous du mal aussi,
17:53c'est un peu difficile,
17:55je trouve que donner des critères comme ça,
17:57les gens n'ont pas les moyens non plus sur une voiture,
17:59quand on voit les prix maintenant, c'est pas possible.
18:01Nous, jeunes permis, vu qu'on est assez jeunes,
18:03il y en a certains qui ne peuvent pas se permettre
18:05de mettre plus de 5 000 euros
18:07dans une voiture,
18:09parce que je suis un peu renseigné,
18:11les critères d'eux, c'est dans ces eaux-là.
18:13Philippe Nozière dénonce également l'irrationalité
18:15des normes critères sur lesquelles sont fondées les ZFE.
18:17La définition, en fait,
18:19des vignettes critères,
18:21ces vignettes critères, elles ont été basées
18:23uniquement sur
18:25l'année de mise en circulation.
18:27Donc, effectivement,
18:29dans la logique des choses,
18:31cette année de mise en circulation,
18:33on devrait avoir
18:35une moindre pollution
18:37sur les véhicules
18:39qui sont plus récents
18:41que les véhicules anciens,
18:43mais on a de toute façon cette disparité
18:45entre des gros véhicules
18:47et des petits véhicules.
18:49Les ZFE viennent également
18:51s'ajouter à d'autres problèmes.
18:53Les villes sont aujourd'hui
18:55le poumon économique du pays.
18:57En restreinte de l'accès aura nécessairement
18:59un impact sur la productivité française.
19:01De même, les campagnes
19:03sont bien souvent devenues de véritables déserts médicaux.
19:05Certaines spécialités
19:07ne se pratiquent qu'en ville.
19:09Il est par exemple bien difficile de trouver
19:11un centre de cancérologie en dehors
19:13d'une grande agglomération.
19:15Comment faire donc si les urgences hospitalières
19:17se trouvent dans une ZFE ?
19:19Une institutionnalisation de la ségrégation
19:21qui pourrait, bien plus que l'écotaxe
19:23avec les gilets jaunes,
19:25mettre le feu aux poudres d'une nouvelle révolte
19:27qui semble déjà imminente.
19:33Et partons à présent faire un rapide tour de France
19:35en compagnie de Mathilde Davénia.
19:39La démographie française en plein déclin.
19:41Selon les données de l'INSEE publiées mardi,
19:43il y a eu en 2024
19:45presque autant de décès que de naissances
19:47646 000 morts
19:49et 663 000 nouveaux bébés.
19:51Cet écart appelé solde naturel est le plus bas
19:53depuis 1945.
19:55Notons que sur un an, les naissances ont diminué
19:57de 2,2% tandis que
19:59le nombre de décès a augmenté de 1,1%.
20:01Un fossé qui devrait
20:03s'accroître en raison du vieillissement
20:05des générations du baby-boom.
20:07Une tendance inquiétante qui n'empêche pas Yael Brown-Pivet,
20:09président de l'Assemblée Nationale,
20:11d'avoir d'autres priorités.
20:13Pour Yael, ce qui est extrêmement important,
20:15reste la légalisation de l'euthanasie.
20:17Autre enseignement des données de l'INSEE,
20:19malgré les 17 000 petites naissances de plus
20:21que les décès, la population a augmenté
20:23avec 169 000 personnes de plus.
20:25Une courbe due au solde migratoire.
20:27Ainsi, il y a eu en 2024
20:29sur le territoire 152 000 entrées
20:31officiellement recensées
20:33de plus que de sorties.
20:35La France classée septième en Europe
20:37pour la consommation de cocaïne.
20:39Selon une étude de l'Observatoire français
20:41des drogues et des tendances addictives
20:43publiée ce mercredi, la consommation
20:45de cocaïne en France a atteint
20:471,1 million de personnes sur l'année 2023,
20:49près du double par rapport à 2022.
20:51Une hausse liée à l'augmentation
20:53de la production mondiale,
20:55notamment en Colombie, en Bolivie et au Pérou,
20:57ainsi qu'à sa banalisation
20:59et l'utilisation de celle-ci, y compris
21:01dans les autosphères. En 2024,
21:03près de 47 tonnes ont été saisies en 11 mois.
21:05Parallèlement, l'usage de MDMA,
21:07extasie et d'héroïne
21:09a également progressé, avec un nombre
21:11croissant de consommateurs, l'héroïne
21:13étant désormais disponible partout en France.
21:15Le trafic de drogues génère un chiffre
21:17d'affaires estimé entre 3 et 6
21:19milliards d'euros par an, tandis que le coût
21:21social entraîné par la consommation de drogues
21:23s'élève à 7 milliards d'euros.
21:25La Seine-Saint-Denis se tiermondise.
21:27À Saint-Denis, depuis la rentrée
21:29de septembre 2024, plusieurs écoles
21:31sont privées de chauffage. Dans certaines classes,
21:33les températures peuvent descendre
21:35à 6 degrés, obligeant les enfants
21:37à manger en manteau et faire la sieste
21:39en tenue de ski. Au groupe scolaire Gisèle
21:41Halimi, des chauffages d'appoint ont été
21:43fournis par la municipalité,
21:45tandis qu'à l'école primaire Louise Michel,
21:47ce sont les parents qui apportent leurs propres convecteurs.
21:49La cause principale de cette situation,
21:51des bâtiments anciens mal isolés.
21:53La mairie socialiste de Saint-Denis
21:55est critiquée par la Fédération des conseils
21:57de parents d'élèves du département,
21:59qui dénonce les convecteurs fournis, jugés
22:01inadaptés à cette surcharge
22:03et suscitant des inquiétudes sur les risques d'incendie.
22:05Bien que des travaux soient annoncés
22:07pour les vacances scolaires de février 2025,
22:09les parents et enseignants réclament
22:11des solutions immédiates face à l'urgence
22:13de la situation.
22:17Et nous poursuivons aux côtés de Renaud de Bourleuf,
22:19cette fois pour l'actualité internationale.
22:24Déplacement d'Emmanuel Macron au Liban.
22:26Vendredi, le président français se rendra
22:28à Beyrouth et sera le premier chef d'État
22:30reçu par Joseph Aoun à la tête du Liban
22:32depuis le 9 janvier dernier. Dans son
22:34communiqué, l'Elysée a souligné que le déplacement
22:36d'Emmanuel Macron permettrait de travailler
22:38à la pleine mise en œuvre de l'accord
22:40de cessez-le-feu entre Israël et le Liban annoncé
22:42en novembre. Rappelons que la France était
22:44alors engagée à veiller au respect de cet accord.
22:46Selon Beyrouth, il y aurait eu plus de
22:48455 violations israéliennes du cessez-le-feu,
22:50ayant entraîné au moins 32 morts
22:52et de nombreux blessés.
22:54Los Angeles brûle,
22:56mais au pays du dollar, des spéculateurs savent en tirer
22:58profit. Alors que les incendies continuent
23:00de ravager la deuxième ville des États-Unis,
23:02près de 90.000 personnes ont été évacuées.
23:04La plupart ne retrouveront pas leur domicile, plus de 9.000
23:06maisons ayant été brûlées. Face à cette
23:08situation d'urgence, de nombreux propriétaires ont fait
23:10exploser leurs prix. A titre d'exemple, une maison
23:12de 110 mètres carrés est proposée
23:14à 12.000 dollars par mois, l'équivalent de
23:1611.600 euros, un prix multiplié
23:18par 6 depuis l'annonce publiée en octobre.
23:20Une telle spéculation est illégale,
23:22la Californie étant en état d'urgence, une hausse
23:24de plus de 10% des prix de l'immobilier
23:26est interdite. Le président
23:28sud-coréen Yoon Suk-hyol de nouveau arrêté.
23:30Vers 10h30 heure locale ce mercredi,
23:32le dirigeant asiatique a été placé en garde à vue
23:34et interrogé par les agents du bureau
23:36d'enquête sur la corruption des hautes personnalités.
23:38Yoon Suk-hyol est actuellement suspendu de ses fonctions
23:40pour avoir tenté d'instaurer la loi martiale
23:42le 3 décembre dernier. Les députés avaient alors
23:44voté en urgence une motion de destitution,
23:46annulant de fait la loi martiale.
23:48Yoon Suk-hyol est depuis visé par une enquête pour
23:50rébellion. C'est la première fois qu'un chef d'état
23:52en exercice est arrêté en Corée du Sud.
23:54Les agents du bureau d'enquête sur la corruption des
23:56hautes personnalités avaient déjà tenté de l'arrêter
23:58le 3 janvier, mais avaient dû se retirer après
24:00un impasse de plusieurs heures avec les membres du service de sécurité
24:02présidentielle. La cour constitutionnelle
24:04a jusqu'à mi-juin pour se prononcer sur le
24:06cas de Yoon Suk-hyol.
24:08Cuba a retiré de la liste noire des Etats-Unis.
24:10Mardi, à quelques jours de la fin de son mandat,
24:12le président américain Joe Biden a décidé
24:14de retirer Cuba de la liste des pays
24:16soutenant le terrorisme. Une décision saluée
24:18par Bruno Rodriguez, le ministre des Affaires étrangères
24:20cubain, qui regrette néanmoins la poursuite
24:22du blocus économique du pays en vigueur
24:24depuis 1962. La décision
24:26du président Joe Biden s'inscrit en miroir de celle
24:28prise par Donald Trump en 2021.
24:30Quelques jours avant la fin de son mandat, l'ancien
24:32locataire de la Maison Blanche avait en effet décidé
24:34de placer Cuba sur la liste noire des Etats-Unis.
24:36Il n'est donc pas à exclure qu'un futur
24:38président décide de l'y remettre.
24:44Et voilà, on arrive à la fin de cette édition.
24:46Vous pouvez dès à présent retrouver passé, présent.
24:48Guillaume Fiquet reçoit l'historien argentin
24:50Marcelo Guglio pour évoquer
24:52la repentance demandée à l'Espagne après
24:54la conquête du Nouveau Monde.
24:56Dans Perle de culture, Anne Brassier revient sur la
24:58restauration et la cérémonie de réouverture
25:00de Notre-Dame de Paris avec
25:02l'abbé Barthes. C'est à présent la fin de cette édition.
25:04Merci à tous pour votre fidélité.
25:06On se retrouve demain, même lieu
25:08même heure. Portez-vous bien. Bonsoir.