Lors de sa déclaration de politique générale, François Bayrou a annoncé devant le Parlement un "conclave" de trois mois pour réviser la réforme des retraites, "sans aucun totem et sans aucun tabou" sur le départ ultra-contesté à 64 ans. Les Socialistes demandaient la suspension de la réforme le temps de la renégocier. Vont-ils censurer le gouvernement dès jeudi ? Philippe Brun, député (PS) de l'Eure, vice-président de la commission des finances est l'invité de RTL Soir.
Regardez L'invité de Yves Calvi du 14 janvier 2025.
Regardez L'invité de Yves Calvi du 14 janvier 2025.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Yves Calvi, Agnès Bonfillon, RTL, édition spéciale, François Bayrou face à l'Assemblée Nationale.
00:06Il est 18h17, bonsoir Philippe Brun, merci beaucoup de nous rejoindre sur RTL.
00:11Vous êtes député socialiste de l'heure, vice-président de la Commission des Finances de l'Assemblée Nationale
00:15et à l'instant même, Jean-Luc Mélenchon accuse le Parti Socialiste de mettre le NFP, le Nouveau Front Populaire,
00:22donc à terre en négociant avec le gouvernement. Que lui répondez-vous ?
00:26Écoutez, en nous parlant, rejoindre Mélenchon, c'est peu d'importance en vérité.
00:31La vraie question est de savoir quel sera le degré d'ouverture du gouvernement de François Bayrou
00:36à l'astuce des déclarations de politique générale qui nous a laissés sur notre fin.
00:41Nous disons que le compte n'y est pas. Nous avions demandé un certain nombre de concessions.
00:46Certaines nous ont d'ailleurs été accordées par les ministres concernés.
00:50Et François Bayrou n'a même pas pris la peine de reprendre dans son discours de politique générale
00:54les différentes concessions qui nous ont été accordées.
00:57À ce stade, les socialistes ont demandé des précisions à François Bayrou.
01:02Notre orateur Boris Vallaud, président du groupe, a demandé solennellement à François Bayrou de préciser
01:07quelle serait sa politique économique, quelle serait sa politique budgétaire,
01:10quelle serait sa politique vis-à-vis des comptes de la sécurité sociale.
01:13Et nous attendons d'ici 19h les réponses du Premier ministre pour savoir ce que sera notre position ce jeudi,
01:20censure ou pas censure ce jeudi.
01:22Et si nous ne censurons pas ce jeudi, est-il possible de continuer à négocier, discuter, dialoguer
01:26d'ici le 30 janvier, qui est le moment où nous voterons le budget ?
01:30Ce sera la discussion budgétaire qui reprendra.
01:33Et à ce moment-là, nous demandons effectivement à ce que le gouvernement nous fasse un certain nombre de gestes.
01:38On l'a bien vu chez le Barnier.
01:39– Et auquel pensez-vous spontanément ?
01:43– Écoutez, d'abord sur la question de la réforme des retraites.
01:46Nous accueillons très positivement le fait que le Premier ministre ait annoncé
01:49qu'il allait rouvrir le chantier de manière très importante,
01:52de manière bien plus substantielle que ce que proposait jusqu'ici Michel Barnier.
01:57Toutefois, François Bayrou a dit que si la négociation n'arrivait pas à son terme,
02:01alors ce serait la réforme Borne qui continuerait à s'appliquer.
02:05Ce que nous disons ici, c'est qu'il faut que cette réforme soit suspendue le temps de la négociation
02:09et pour inciter chacun des acteurs à trouver une solution.
02:12Si on dit que c'est la réforme Borne qui s'applique à la fin, alors qu'est-ce qui va se passer ?
02:16C'est très simple, le MEDEF qui se négociera au nom du patronat et qui a son rôle,
02:24dira que la réforme Borne nous va très bien, qu'on n'a pas besoin de négocier davantage
02:28et donc on laissera la négociation finalement se planter
02:32et puis à la fin on dira que finalement la réforme Borne va s'appliquer.
02:36Donc cela, c'est une concession qui ne nous semble pas suffisante.
02:38Nous demandons à nouveau au Premier ministre la suspension de la réforme,
02:42le temps de la négociation qui peut être un temps très court.
02:44Tous les paramètres sont connus aujourd'hui.
02:46On connaît à la fois les problèmes de financement de notre système de retraite,
02:50nous connaissons à la fois les difficultés que nous avons pour les carrières longues, les carrières hachées,
02:53les gens qui ont commencé à travailler très tôt et qui exercent les métiers les plus pénibles.
02:57Tout cela, nous l'avons en tête, donc cette négociation peut avoir lieu très rapidement.
03:01Nous pensons qu'il n'y a pas besoin pour cela, il faut en tout cas suspendre la réforme.
03:07– C'est extraordinaire, en vous écoutant,
03:09on comprend que vous ne faites pas confiance du tout aux partenaires sociaux
03:12pour faire évoluer et pour, d'une façon ou d'une autre, nous proposer cette réforme.
03:17– Moi, j'ai fait confiance évidemment aux partenaires sociaux.
03:20Maintenant, nous ne nous payons pas de mots et évitons les jeux de rôles
03:24et de transformer ces discussions en un théâtre d'ombre.
03:27Si nous voulons que ces discussions aboutissent, et nous y sommes très favorables,
03:30il faut qu'elles comprennent un certain nombre de garde-fous.
03:33Et le premier de ces garde-fous, c'est la suspension de la réforme.
03:35– Soyons simples, au moment où nous parlons,
03:37est-ce que vous votez la censure jeudi si rien ne bouge ?
03:40– Écoutez, en tout cas, nous disons simplement que nous voulons rouvrir le dialogue.
03:43Donc d'abord, un, ne comptez pas sur les retraites, je vous l'ai dit.
03:45Ne comptez pas, ça veut dire que vous votez la censure s'il n'y a pas de modification.
03:49Deuxièmement, nous disons qu'il y a un gros problème sur le reste du budget
03:52parce que la discussion sur les retraites, on en a beaucoup parlé,
03:55c'est le sujet le plus médiatique de la discussion que nous avons aujourd'hui.
03:58Mais la question budgétaire demeure centrale.
04:01Est-ce que nous voulons un budget qui supprime 4000 postes de professeurs ?
04:06Nous ne le souhaitons pas.
04:07Souhaitons-nous un budget qui détruit les moyens des services publics
04:10dont nous avons besoin au quotidien ? Nous ne le souhaitons pas.
04:13Souhaitons-nous un budget qui casse la croissance française par deux ?
04:16C'est l'analyse qui a été faite par l'OFCE,
04:18qui est un organisme économique indépendant, nous ne le souhaitons pas non plus.
04:22Donc il faut recommencer la négociation, elle a eu lieu depuis une semaine.
04:27Nous avons eu un certain nombre de concessions
04:29et nous remarquons d'ailleurs que les concessions que nous avons obtenues
04:31des ministres Éric Lombard, Amélie de Montchalin, Catherine Vautrin,
04:34hier en réunion à l'hôtel à Duquesne,
04:38nous constatons que ces concessions n'ont même pas été énoncées
04:41par François Bayrou lui-même lors du discours de politique générale,
04:44ce qui nous aurait finalement permis de les inscrire dans le marge.
04:46Donc vous les accusez de tenir un double langage.
04:48Il y a les réunions auxquelles vous participez
04:50et après ce que dit le Premier ministre
04:52lorsqu'il intervient devant l'Assemblée Nationale.
04:55Effectivement Yves Kelvin, au moment où nous nous parlons,
04:57il y a un double langage.
04:58Il y a le langage des ministres
05:00qui nous assure un certain nombre de concessions très importantes
05:02et qui pourrait justifier une non-censure de notre part.
05:06Et il y a d'autre part le discours du Premier ministre
05:08qui demeure dans de grandes incantations, très floues,
05:11qui ne reprend pas à son compte les propositions que nous ont faites les ministres
05:14et qui nous inquiète.
05:15Alors qu'est-ce qu'il faut ?
05:16Là nous attendons encore une demi-heure
05:19pour que le Premier ministre réponde aux questions que lui ont posées Boris Vallaud
05:23et qui permettront d'en savoir davantage.
05:26Il y a le dialogue qui doit continuer.
05:27Il doit continuer d'ici jeudi, c'est le vote de la première censure.
05:30Il doit surtout continuer jusqu'au 30 janvier.
05:33C'est le moment du vote du budget en commission mixte paritaire.
05:36Vous savez, c'est la réunion de l'Assemblée et du Sénat pour discuter du budget.
05:39Le 30 janvier, ce serait une date importante.
05:40Et d'ici là, on peut continuer à dialoguer, dialoguer, dialoguer
05:44pour obtenir le meilleur accord possible.
05:46Alors justement, puisque vous avez écarté en gros la question que je vous posais tout à l'heure,
05:50on en vient maintenant aux tensions politiques.
05:52Je le rappelle, Jean-Luc Mélenchon vous accuse ce soir de...
05:57accuse le Parti Socialiste de mettre le NFP à terre en négociant avec le gouvernement.
06:01Que lui répondez-vous ?
06:02Mathilde Panot s'est adressée au Premier ministre en lui disant
06:04vous ne respectez rien, vous partagez cette analyse.
06:07Est-ce que vous partagez, vous, cette analyse ?
06:10Écoutez, je veux dire une chose extrêmement claire.
06:12Nous n'avons pas fait le choix du pire.
06:14Notre patriotisme nous empêche de choisir toute solution
06:18qui amènerait à une situation de chaos.
06:21Ce que nous souhaitons, c'est un accord.
06:22Pour qu'il y ait un accord, il faut que le Premier ministre lui-même
06:25nous accorde un certain nombre de concessions.
06:27Pour l'instant, nous ne les voyons pas.
06:29Jean-Luc Mélenchon peut dire ce qu'il souhaite.
06:32Pour notre part, nous ne ferons jamais le choix du pire.
06:35Alors maintenant, la balle est dans le...
06:36Donc votre problème, ce n'est pas Mélenchon.
06:37En ce moment, les choses sont très claires, c'est François Bayrou.
06:40Absolument. Ce que nous demandons maintenant, c'est des concessions claires.
06:43Aujourd'hui, vous avez écouté Yves Kelvin, le discours de politique générale, comme moi.
06:47Vous n'avez pas vu de concessions à l'égard de la gauche.
06:49Eu égard d'ailleurs aux grandes discussions qui ont eu lieu depuis une semaine.
06:53Moi, j'ai été à Bercy tous les jours, de lundi à vendredi dernier,
06:56en passant par le week-end, à discuter, discuter, discuter.
06:59Essayer de trouver des voies de passage.
07:00Le dialogue a été très fructueux avec Eric Lombard et Amélie de Montchalin,
07:02les deux ministres au budget, à l'économie et aux finances.
07:05Et on n'a pas eu, finalement, la traduction...
07:08Est-ce que vous pensez que ces ministres ont été...
07:09...dans le discours politique général ?
07:10Vous êtes donc parfaitement clair.
07:12Mais est-ce que vous pensez que ces deux ministres avec qui vous avez travaillé toute la semaine
07:16ont, comme vous, été surpris, voire stupéfaits,
07:18par la prise de parole de leur chef de gouvernement ?
07:21Je pense qu'eux-mêmes ont été étonnés.
07:23Puisque, hier encore, et si on l'a dit, ce n'est pas il y a un siècle,
07:26les ministres nous disaient, demain, le Premier ministre dira ceci et cela,
07:29et nous ne l'avons pas entendu, vous comme moi, dans les discours de politique générale.
07:33Par exemple, vous nous avez dit, grâce à vous,
07:36on ne supprimera pas 4 000 postes de l'éducation nationale,
07:38le Premier ministre l'annoncera demain.
07:39Eh bien, cela n'a pas été annoncé.
07:42Vous avez dit également qu'on allait avoir 2 milliards supplémentaires pour l'hôpital,
07:46ce qui veut dire un nombre considérable de lits augmentés,
07:48la situation des soignants améliorée.
07:51Pour un, on sait à quel point, aujourd'hui, l'hôpital a besoin de moyens.
07:53Cela n'a pas non plus été annoncé.
07:55On nous avait dit aussi qu'il y aurait un grand budget pour l'outre-mer.
07:58Cela nous a été promis hier.
07:59On nous a dit que ce sera annoncé demain, dans les discours de politique générale.
08:01Le Premier ministre n'en a pas dit un mot.
08:04On nous a dit aussi qu'il va y avoir une augmentation
08:06du nombre d'impôts qui visent les marchés financiers,
08:09la taxe sur les transactions financières.
08:11On nous a fait la proposition d'augmenter d'un point cette taxe
08:14qui permettra de financer les services publics.
08:16Là aussi, François Bayrou n'en a pas dit un mot.
08:18En tout cas, en l'état, il n'y a pas d'accord entre nous et le gouvernement.
08:22Puisque le gouvernement, par la voix de son Premier ministre,
08:24qui est le chef du gouvernement, n'a pas repris à son compte
08:27les propositions qui nous ont été faites par les ministres.
08:30Et donc, nous demandons des précisions à François Bayrou.
08:33Le débat a encore lieu. Nous sommes ici à l'Assemblée nationale
08:35à écouter le Premier ministre.
08:37Les orateurs se succèdent. Le Premier ministre doit répondre à nos questions.
08:40Et donc, nous nous prononcerons ce jeudi sur la motion de censure
08:44en fonction des réponses que nous apportera le Premier ministre.
08:46Merci infiniment, Philippe Brun, député socialiste du département de l'Heure.
08:50Dans un instant, sur RTL, les toutes dernières informations dans notre journal.
08:54Et puis à 18h40, nous allons retrouver le héros du jour.
08:58Il s'appelle Charlie Dalin.
09:00Le skipper normand signe un exploit en remportant le Vendée Globe.
09:03Le tour du monde en solitaire en seulement 64 jours.
09:06Il sera en direct avec nous pour tout nous dire de ce record absolu et exceptionnel.