A l'occasion de la sortie du film « Le Jardinier » réalisé par David Charhon et disponible au cinéma depuis vendredi, Jérôme Le Banner a accepté de nous rencontrer pour évoquer sa carrière et le paysage actuel des sports de combat en France.
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00:00Déjà, je remercie aujourd'hui David Charron de m'avoir proposé ce rôle.
00:18Non, de tourner avec Jean-Claude Van Lamme, pour moi, c'était quelque chose d'exceptionnel
00:23puisqu'on se connaît depuis 20 ans, mais de jouer avec lui, c'était quelque chose
00:30d'extraordinaire.
00:31Peut-être.
00:32Peut-être qu'il y a une espèce de dilige du mec qui va être ronchon, qui va faire
00:44la gueule, puis qui va parler comme ça.
00:46Non, je ne suis pas du tout comme ça.
00:48Je sors de boîte de nuit, je sors au Coyote Café, et puis je sors à 4h du matin, je
00:58suis avec mon pote Alain, et je reçois un téléphone de bouteille, enfin, je reçois.
01:01Quelqu'un lance un téléphone de bouteille qui atterrit en plein milieu de la conversation.
01:05Je vois le mec, et le mec, je vois le mec qui est un peu vénère, tu vois, et je dis
01:10putain, t'as pas choisi ta soirée et t'as pas choisi les bonnes personnes mec.
01:14Donc j'y étais.
01:15Ce mec-là, il vient pour me faire un takedown, mais là, mon pote, on n'est pas vénère,
01:20qu'est-ce qu'il se passe ? Je lui tape sur le crâne, dans le crâne, au sol.
01:24Lui, il se croyait, il s'est cru que je vais faire un takedown, donc je fais une espèce
01:27de scroll, et en même temps, j'y mets un coup de marteau dans le crâne, et je relève,
01:32et je finis, tu vois.
01:33Chose à ne pas faire, surtout quand on est alcoolisé.
01:35J'ai fait un convoi en mois de juin, c'était le dernier, toujours pareil, oui, non, non.
01:45Le combat se passe bien quand on est avec des 40 ballets, 40 ans, on redemande, on fait
01:51relaitre le K1, machin, tatatata, là j'ai le coffre, le coffre qui est mon organisation
01:58de MMA.
01:59On est à Limoges, machin, on est à Châteauroux, on est à Clermont-Ferrand, on fait des allers-retours
02:04et tout avec mon équipe, et puis ça me prend du temps, je ne m'entraîne pas, je fais
02:10la fête.
02:11On a fêté le truc, on a fêté la victoire de tout le monde, il n'y a pas de secret,
02:16et là, le jour du combat, je ne m'échauffe même pas, pour dire la vérité, je ne m'échauffe
02:20même pas, mon entraîneur me dit, écoute, donne ce que tu as, je vois bien, je suis déjà
02:26pas.
02:27Et je voulais mettre les gants au milieu du ring, à la fin, c'est mon cul qui a fini
02:32par terre.
02:33C'est la vie.
02:34Quand je regardais, je tombais sur, on m'envoyait un truc, parce qu'on m'envoie plein de choses,
02:43en DM, et on m'envoie le combat du Havre, il y a 14 ans, il y a 52, il faut être débile.
02:50Quand tu n'as pas la motivation, quand tu as la motivation, je l'avais la motivation
02:54au mois de juin, quand je contendais la combattue à Kumamoto, je suis en pleine bourre, je
02:58suis bien, puis on s'entraîne, je mets ma souris, je suis un peu dedans, non, non,
03:01pas du tout, donc oui, il y a une conséquence, donc j'en ai plus rien à foutre, j'ai
03:06cet âme de deux.
03:07Et encore, ce matin, je m'entraîne, je te dis ça, ce matin, je m'entraîne, le maire
03:14de Belgique, de Bruxelles, veut me voir combattre.
03:17Je suis en train de me dire, ce matin, je m'entraîne, j'ai la pêche, et je me dis,
03:21putain, qu'est-ce que je fais ? Il y a un moment donné, où est-ce que je vais être
03:27comme ça ? C'est peut-être là, le dernier coin, je me dis, c'est bien, si je finis
03:33sur une victoire, one more, encore un, jusqu'à temps que tu prennes la voiture et tu vas
03:39dans le décor.
03:40Je suis heureux, je ne suis pas jaloux, je ne peux pas dire, sur un banc, on regarde
03:49le train passer du même endroit et dire, oh, c'était mieux avant, non, non.
03:53Un jour, il y a un boxeur, Jahid, il me dit, damn, je suis né 20 ans trop tôt, moi j'ai
04:07mon truc.
04:08Les gens, comme commandant internet, ils se rappellent de l'époque où t'es obligé
04:13d'attendre le bouquin, à la fin du mois, qui s'appelle toujours Karate Bushido, t'es
04:19obligé d'attendre Fight Sport, qui sortait avec le DVD, et ça t'enracine dans l'esprit
04:27des gens.
04:28Et moi, ça m'a peut-être fait chier d'être un Taylor Lapidus, et puis qu'on t'arrête
04:33à tous les coins de rue quand tu veux faire ton essence, tu vois, déjà, moi ça me casse
04:36les...
04:37Quand on va au restaurant, j'accepte, parce que c'est le jeu, mais est-ce qu'en plus
04:43on prime plus les réseaux sociaux ? Oh non !
04:46Ouais, ouais, ouais, moi c'est pour ça que je suis pas sur le banc en train de me dire
04:54que c'était mieux avant.
04:55Non, je suis très très content pour les jeunes qui arrivent et je trouve qu'ils ont
04:57la chance de s'entraîner dans des salles qui sentent bon, parce que nous on s'entraîne
05:01dans des salles qui sentaient le cuir et la grosse sueur maintenant, tu vois, des sacs
05:05pourris maintenant, tous les sacs c'est des vénomes, des machins, des trucs en herbe,
05:08machins, trucs...
05:09Putain, t'as l'impression d'être dans un laboratoire !
05:12Hein ? T'as du libre genre ?
05:14Ah ouais !
05:18Tout ce qui monte redescend, surtout en France, ça monte vite, ça redescend vite, peut-être
05:21qu'à un moment donné il va y avoir peut-être une lassitude, peut-être trop d'organisations,
05:25et là je sais qu'il faut faire attention, s'il y a trop d'organisations, puis qu'il
05:30y a trop de champions, ça peut être un pétard mouillé.
05:37Ah non, du tout, non du tout.
05:39Ah non, pour moi, celui qui va représenter, c'est Lassourdine.
05:44Non, il a encore ses preuves à faire.
05:47Est-ce qu'il a rencontré un Céclan de...
05:50Non, pas encore, non, il faut arrêter.
05:52Alors par contre, dans la médiation médiatique, oui, il a intérêt de faire vite, parce que
05:56là, ça va commencer à tourner.
05:58Non, par contre, il faut, c'est tombé dans le carcan, dans le dogme du MMA français,
06:05mais il y a aussi Morgan Charié, il y a surtout Lassourdine.
06:13Il y a deux personnes importantes aussi là-dedans, parce que, moi je suis la vitrine, mais il
06:17y a Jérôme Porcu...
06:18Jérôme Porcu.
06:19Gianni, Porcu, Jérôme Bouffard.
06:20Voilà, c'est dit, parce que des fois, on ne parle pas à ces deux.
06:22Ils sont venus vers moi en me disant, voilà, on veut faire quelque chose à Rennes, on
06:25veut faire un peu de kickboxing, machin, comment on a fait Wavre, parce que Wavre, il y a
06:3014 ans, on a fait un show extraordinaire au Doc Océane.
06:33Et là, il y a Jérôme qui dit, non, non, non, le kickboxing, il ne faut pas le faire,
06:36il faut au MMA.
06:37Il nous faut une vitrine.
06:38Donc, ils viennent me voir, et puis au début, j'y crois moyennement.
06:41Bon, pour moi, il y avait l'arrêt, tu vois.
06:43Je ne pensais pas qu'on allait jouer dans le même cours.
06:44Et là, on commence, tu vois, Rennes, Marseille, Rouen, le Havre aussi, qui était quand même
06:50pas trop mal, mais enfin là, c'était une petite zone au casino.
06:54L'enfant, on l'a fait naître, on l'a fait tenir sur ses deux pattes, et il commence
06:59à bien marcher, et il va commencer à courir dans le 100 mètres.
07:02Donc les gars, si vous écoutez ça, on va se checker la main, et puis voilà.
07:06Il y a des choses encore à faire.