Caroline Espiau-Rochas : retrouver le haut niveau après une grave blessure en 2013

Reportage : Antonin Kermen

Transcript

00:00Quand on arrive au sol, après on est quasiment allé à 80 km heure, peut-être sur des

00:13petits tremplins, qu'on tombe, malheureusement quand il y a quelque chose qui bloque dans

00:17une chute, il y a forcément quelque chose qui casse et là c'est mon genou qui s'est

00:21cassé, bien comme il faut, donc je me suis luxé le genou, j'ai tout arraché, les

00:26deux croisés, antérieur et postérieur, les ligaments latéraux, internes et externes,

00:29les ménisces, le tournon rotulien, donc j'avais un genou vraiment dans le pire état

00:34qu'on puisse avoir et le bon réflexe de mon entraîneur à cette époque c'est de

00:40tout de suite demander au chirurgien de l'équipe de France de me voir le lendemain et quand

00:43effectivement j'ai vu le chirurgien, il m'a dit là on t'opère d'urgence mais par contre

00:47va peut-être falloir amputer.

00:48La flamme elle s'était pas éteinte en fait, il y avait ça au fond de moi et que j'écoutais

00:54pas au début en me disant non mais tu rêves ma pauvre, qu'est ce que tu crois après

00:57plus de dix ans, tu vas pas réussir à revenir et puis en plus tu sais même pas si ton genou

01:01ça va marcher, si ça se trouve tu vas faire un saut et tu vas retourner à l'hôpital

01:04parce que tu vas le recasser, mais j'avais quand même envie d'y croire, évidemment

01:08que tout ce que je fais là et c'est pour ça que je dis que oui je me suis fixé un

01:12objectif hyper haut et que j'ai bien conscience que c'est possible, fortement possible que

01:18j'aille pas aux Jeux Olympiques mais par contre c'est tout ce que j'ai entrepris depuis

01:25des mois, c'est une forme de guérison aussi de remonter sur le tremplin, de se dire que

01:30mon dernier saut ça sera plus ce saut là où je suis tombée et où je me suis blessée,

01:35que ça peut s'arrêter demain mais c'est pas grave je me serais fait plaisir pendant

01:39tout ce temps, je me serais remise en forme et que au delà du saut à ski aujourd'hui

01:43je peux aller faire de la course à pied, je peux aller faire du ski de fond, je peux

01:47aller faire beaucoup d'autres sports que je faisais plus parce que justement j'avais

01:50cette douleur qui était trop présente et qui m'handicapait trop pour prendre du plaisir

01:56même sur des sorties familiales où on va faire du sport pour soi.