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Il met en lumière le noir... cet anthracite extrait dans l'obscurité par les gueules noires de Matheysine : le Musée de la Mine Image leur rend hommage et perpétue leur mémoire. On redécouvre cette histoire avec le président du Musée, Marc Guillot.
La Lumière de Gnawa Diffusion revient éclairer les esprits, sur les platines et sur la scène du Magic Bus ! Le festival va rassembler le monde dans les salles grenobloises du 10 au 19 avril. On vous offre un tour avec le programmateur Damien Arnaud et Amazigh Kateb, fondateur de Gnawa Diffusion.
Les lumières qui vous transportent du chapiteau jusqu'aux rêves : la piste aux étoiles va encore vitanimer votre printemps. Gilles et Charline Kandilian nous disent tout sur cette édition.
























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00:00Avec Giltrinia Résidence, vous êtes confortablement installé pour regarder si on parlait.
00:30Bienvenue à tous, ravis et honorés de partager ce moment avec vous autour de tous ceux qui font jaillir la lumière de votre quotidien.
00:38Et ils mettent en lumière le noir, cet anthracite extrait dans l'obscurité par les gueules noires de Matheysine.
00:44La mine-image leur rend hommage et perpétue leur mémoire.
00:48La lumière de Gnawa Diffusion revient éclairer les esprits sur les platines.
00:53Et sur la scène du Magic Bus, le festival qui va rassembler le monde dans les salles grenobloises.
00:59Et les lumières qui vous transportent du chapiteau jusqu'au rêve.
01:02La piste aux étoiles va encore vite animer votre printemps.
01:06Je ne me suis pas trompée ouf avec les circuits courts de l'art circassien.
01:10Courcircuit va célébrer les arts du cirque pendant deux semaines et près de chez vous.
01:14Assassiné, emmené par Vitanime.
01:17Gilles et Charline, bienvenue.
01:19Bonjour.
01:20Alors Gilles et Charline Candy liant respectivement directeur et artiste de cirque à Vitanime.
01:26Merci d'être là. On va découvrir cette édition dans un petit instant.
01:30Et pour Vitamine et le printemps, les salles grenobloises vont se teinter aux couleurs du monde.
01:35Avec la scène locale et pas que, du rap, électro, pop, punk et à la baguette.
01:41Damien Arnaud, programmeur, avec retour de scène, bienvenue.
01:45Bonjour.
01:46Et à l'affiche, les légendaires Gnawa Diffusion avec vous Amazir.
01:50Amazir Katheb, bienvenue.
01:52Merci.
01:53Parce qu'on est content de vous y retrouver ici, déjà sur ce plateau.
01:57Et sur ce festival du Magic Bus dont on va faire un tour, dans un petit instant encore.
02:03Alors j'ai appris que Gnawa, ça veut dire homme noir, c'est ça ?
02:07Oui.
02:08Eh bien, les gueules noires, en lumière, en pleine lumière, grâce à vous Marc Guillot
02:14et tous les bénévoles qui font perdurer la mémoire des mineurs.
02:18Bienvenue à vous.
02:19Merci à vous.
02:20Alors, c'est qui font perdurer d'ailleurs la mémoire de cette industrie minière en Matheysine.
02:26Vous êtes le président du musée de la Minimage à la Motte d'Aveyan.
02:31Là où, jadis, et il n'y a pas si longtemps encore,
02:35les mineurs accomplissaient un travail de fourmi dans les galeries souterraines
02:39pour extraire le charbon, l'anthracite en particulier,
02:43qui est toujours là d'ailleurs, sous le musée.
02:47Tout à fait. En effet, aujourd'hui, il y a encore de l'anthracite sous le massif du Snépi.
02:51Dans le musée, une grosse partie sur la Motte d'Aveyan, l'anthracite a été extrait.
02:56Mais une des particularités, oui, c'est cette histoire de cette mine en montagne
03:00qui donne une note particulière à ce musée.
03:03Bien sûr, pour la France, on pense nécessairement aux mines du Nord.
03:09Ici, les mines de montagne étaient très spécifiques et c'est ça que vous racontez.
03:13C'est cette histoire que vous racontez dans ce musée.
03:16Et ce qui est incroyable, quand on y repense,
03:18c'est que cette histoire de l'industrie minière fait partie de notre patrimoine.
03:22Elle a fait partie de notre quotidien pour tous ceux qui sont nés avant 1997.
03:28Et pourtant, c'est toute une tranche d'histoire qui paraît très loin.
03:33En effet, je l'évoquais tout à l'heure dans notre échange,
03:36mais c'est si loin et si près, je dis, si loin parce qu'on a déjà oublié cette histoire-là.
03:43Parce qu'il faut aller de l'avant.
03:44Et en même temps, c'est si près parce que 1997, c'est hier.
03:48Et en effet, le projet de l'association et donc du musée de la Minimage,
03:52c'est de dire qu'il ne faut pas oublier.
03:54Si on veut aller de l'avant, il ne faut pas oublier d'où on arrive.
03:57Alors, on va tenter de s'en souvenir et de comprendre aussi.
03:59Alors, on va au siège d'extraction du Villaret avec le charbon.
04:04Oui, l'anthracite, il paraît que c'était une richesse unique en France.
04:08Oui, on a tendance à dire que c'est le diamant de la mathésine
04:12parce que l'anthracite de la mathésine est très riche en carbone.
04:16Et donc, il a 96, entre 96 et 98 % de carbone.
04:20S'il était à 100 % de carbone, ça serait du diamant.
04:23Il est très, il est très, justement, riche dans la mesure où il a un pouvoir calorifique extrême
04:29et qui posait d'ailleurs des problèmes au tout début,
04:31puisque d'ailleurs, il avait tendance à faire fondre les poils qui le brûlaient.
04:37Et il y a eu même une interdiction de le brûler
04:39parce que tant qu'on n'a pas eu la technique pour pouvoir brûler ce charbon,
04:42et c'est qu'en mathésine, une entreprise, l'entreprise Villart,
04:46avait fabriqué un four, un poêle qui permettait de brûler ça.
04:49Mais également parce qu'on peut l'utiliser à d'autres finalités,
04:52pas uniquement comme une énergie,
04:54mais on peut l'utiliser comme matière première également,
04:56puisque c'est une matière qui est noble.
04:57Alors, il y a très, très longtemps, c'est la chute des glaciers qui a fait apparaître ce charbon
05:01et on s'est dit qu'il fallait l'exploiter, mais l'organiser.
05:04Donc, c'est l'État qui était propriétaire des sous-sols,
05:06qui a créé le service des mines.
05:08Le problème, c'est qu'il faut l'exploiter.
05:11Il faut aussi le transporter.
05:12Une mine en montagne, ce n'est pas une mine dans le Nord.
05:14Elle est complètement isolée.
05:15En effet, vous l'évoquez, c'est le jeu des concessions.
05:19C'est Napoléon qui met ça, comme il met beaucoup de choses en France.
05:21Il l'organise, c'est-à-dire qu'il dit au propriétaire,
05:23vous êtes propriétaire dessus, mais pas dessous.
05:25Dessous, c'est à l'État.
05:26Et donc, il met en place un jeu de concessions.
05:28Alors, bien sûr, c'est parce qu'il y voit un intérêt,
05:30mais également parce que derrière, il y avait une exploitation qui était anarchique
05:34et qui occasionnait beaucoup plus de dégâts, de dangers, etc.
05:38Donc, il met en place les concessions et la compagnie des mines,
05:40pendant deux siècles.
05:41Ensuite, charbonnage de France.
05:43Puisque c'est nationalisé après la guerre,
05:45il ne faut pas oublier qu'à la sortie de la Seconde Guerre mondiale,
05:47il y a énormément besoin d'énergie.
05:49Et on a besoin de cette énergie qui arrive de la mathésine.
05:52Mais le problème majeur, comme vous l'avez dit il y a un instant,
05:55c'est que c'est une mine de montagne.
05:57Et pour descendre ce charbon, c'était compliqué.
06:00C'est pour ça que la compagnie des mines
06:02et puis l'État vont créer le chemin de fer qui va descendre ce charbon.
06:06Chemin de fer qui aujourd'hui ne transporte plus du charbon,
06:09mais transporte des touristes qui viennent découvrir la mathésine et cette histoire.
06:13Et ce souvenir bien sûr, emprunter ce même chemin, bien sûr.
06:17Et surtout ce souvenir de ces conditions de travail particulièrement éprouvantes,
06:23très difficiles, ces mineurs qui ne voyaient pas le jour.
06:26Alors, elle avait une particularité aussi, cette mine,
06:29c'est qu'on y accédait à l'horizontale.
06:31Et non pas par un puits à la verticale.
06:35En effet, vous l'évoquez, c'est la particularité de cette mine en montagne.
06:39On peut rentrer puisque on est face au coteau de la montagne
06:43et on peut rentrer à l'horizontale à différents niveaux pour aller chercher cette couche.
06:47Il y a également une spécificité, c'est qu'il y a eu ce qu'on appelle la poussée géologique
06:53et notamment la poussée des Alpes.
06:55Parce qu'en principe, une veine de charbon, c'est une veine qui est à plat,
06:58dans le nord, dans le sud, etc.
07:00La particularité avec la poussée des Alpes,
07:02ces veines vont être fracturées, elles se retrouvent inclinées
07:05et on les retrouve en surface.
07:06C'est comme ça que près de la pierre percée,
07:08les premières veines de charbon étaient aperçues
07:11parce qu'avec l'érosion des glaciers, la couche de charbon est apparue
07:14et on a commencé à l'exploiter.
07:16Et ensuite, on est descendu toujours à l'horizontale pour aller chercher.
07:19Et aujourd'hui, au musée de la mini-image, on raconte cette histoire-là,
07:22mais surtout, on propose aux visiteurs une expérience unique
07:28puisqu'il s'agit d'une expérience immersive.
07:30On rentre dans ces véritables galeries à l'horizontale
07:33et on rentre sous terre.
07:35Comme ça rappelle un peu Gringotts, vous savez, dans Harry Potter.
07:38C'est un peu ça.
07:39C'est un peu ça, en effet.
07:41Ce qui fait que les enfants aiment beaucoup, d'ailleurs,
07:43parce qu'il y a une expérience qui est assez riche.
07:45Et pour les personnes plus âgées,
07:47également, sont très sensibles à cette histoire
07:50et notamment à la particularité de ce métier qui est un métier difficile
07:54où des valeurs fortes comme la solidarité et l'entraide
07:57étaient vraiment une nécessité.
07:59C'est une véritable société qui s'organisait sous cette terre.
08:02Pour produire, on est allé jusqu'à 2200 tonnes par jour,
08:06800 ouvriers par jour au sol, 1400 au fond.
08:12Et oui, et oui.
08:13On travaillait sur les postes.
08:14On travaillait trois postes par jour,
08:16donc deux postes de production et un poste la nuit
08:19pour entretenir le site et permettre aux autres postes
08:22de pouvoir extraire ce charbon.
08:23Donc en effet, au fort de l'exploitation,
08:26on est sur une extraction très importante et une mono-industrie.
08:32C'est-à-dire que tout le territoire s'appuie sur cette activité-là,
08:36y compris les artisans, les commerçants.
08:38Tout le monde vit de ça.
08:39On le voit ici, le train qui transportait le charbon.
08:41Les hommes aussi pour s'y rendre ?
08:42Alors bien entendu, il permettait.
08:44Il y avait des wagons et il y avait le transport des mineurs.
08:46Par la suite, le train va être remplacé par des bus
08:49parce que c'est plus pratique, ça va plus facilement.
08:51Mais le train a été utilisé également dans une vocation touristique
08:56puisqu'il y a également une autre spécificité,
08:59c'est les sources thermales qu'il y a à la mode d'Aveyan.
09:01Et donc, des gens venaient, prenaient le train
09:04pour aller bénéficier de ces cures.
09:07Oui, et on imagine le traumatisme de la fermeture des mines.
09:12On commençait à en parler dans les années 80,
09:14elles ont fermé en 97,
09:17tant la mine faisait partie du territoire.
09:21Elle a contribué à la prospérité de la Mathésine.
09:23Chacun a une histoire liée à la mine en Mathésine,
09:26et à la mure en particulier.
09:28La mine occupe une place très importante
09:30puisque pendant deux siècles,
09:32c'est la mono-industrie qui va faire vivre tout le monde.
09:35Vivre et travailler en montagne, c'est quelque chose de compliqué.
09:38L'agriculture est difficile.
09:41Donc cette mine va apporter pendant deux siècles
09:43un boum, une histoire économique remarquable.
09:46Mais également, puisqu'on est dans cette période du paternalisme,
09:50de l'industrie paternaliste,
09:53et c'est vrai que la compagnie des mines a compris que derrière,
09:56si elle s'occupait bien de ses ouvriers,
09:59elle y avait un retour immédiat,
10:01parce que la production était de qualité.
10:04Et quand il y a eu la nationalisation, donc après-guerre,
10:08on s'est rendu compte que derrière,
10:10il y avait des acquis sociaux sur le plateau mathésin qui étaient remarquables.
10:13Mais c'est également parce que derrière,
10:15le travail et cette capacité de permettre aux gens de se retrouver,
10:18et devant le travail, devant l'effort, dans la difficulté,
10:23qu'on soit italien ou français, c'est la même chose.
10:26Il faut travailler.
10:28Et comme il y avait besoin de main-d'oeuvre,
10:30c'est une terre d'accueil, la Mathésine.
10:33Et elle a permis différents moments d'intégration d'Italiens,
10:38de Polonais, principalement en Mathésine,
10:40puis par la suite de Turcs, sur la fin.
10:43Avec cette histoire que vous racontez au musée de la Minimage,
10:47avec aussi ce fameux petit train de la Mûre qui s'est immobilisé
10:51en raison d'un éboulement, vous le savez, pendant une quinzaine d'années,
10:54une dizaine d'années en tout cas immobilisés.
10:56Vous avez été plus forts que les éléments.
10:59Vous vous êtes battus, vous et les bénévoles,
11:02avec bien sûr les institutions,
11:04pour faire repartir, faire redémarrer ce petit train
11:08et rendre cette mémoire plus vivace ici encore aujourd'hui.
11:11C'est touristique, c'est aussi un devoir de mémoire ?
11:14C'est également un devoir de mémoire.
11:16Et puis la mono-industrie minière, elle est derrière nous.
11:21Il faut regarder d'autres façons d'exister,
11:24d'autres modèles économiques.
11:26Et le tourisme est probablement un modèle à travailler.
11:30Sans le train, il n'y aurait jamais eu d'essor industriel minier.
11:34Mais aujourd'hui, le train est absolument nécessaire
11:37également pour pouvoir promouvoir le développement touristique en Matheysine.
11:41Aujourd'hui, on trouve, la comitée commune de la Matheysine
11:44a fait quelques petits clips.
11:46C'est « Montez en Matheysine ».
11:48Justement, monter en Matheysine, découvrir ce train,
11:51monter en Matheysine, découvrir ces musées,
11:53monter en Matheysine, découvrir ces paysages,
11:55monter en Matheysine également pour profiter
11:58de ces espaces naturels sensibles, protégés,
12:01puisque derrière, ils sont vierges.
12:04Derrière, on a travaillé sous la terre,
12:06on n'a pas touché au-dessus.
12:08Donc le territoire est vierge et il ne demande qu'à être découvert.
12:11Et en dessous de cette mini-image,
12:13on peut sentir encore battre le cœur de cette activité.
12:16On peut sentir le travail des miniers, les voir, les approcher.
12:19C'est ce que vous faites, ainsi que beaucoup de bénévoles,
12:22pour faire tourner ce musée aussi à un fonctionnement très particulier ?
12:25En effet, l'organisation, la gestion de ce site
12:28est entièrement portée par une association.
12:31On est soutenu, bien entendu, par le département,
12:33la comité de commune et puis la commune de la Baie d'Aveyan.
12:35Mais en effet, le fonctionnement est entièrement porté
12:38par une équipe de bénévoles qui, avec les années,
12:41a dû recruter du personnel puisque les anciens mineurs,
12:45eh bien, ils vieillissent.
12:47Et derrière, ils ont d'ailleurs fait leur temps.
12:49Alors, ils aiment bien témoigner.
12:51Mais pour pouvoir transmettre cette chose-là,
12:53il faut également former des personnes
12:55pour pouvoir transmettre cette histoire-là,
12:57cette histoire dans son côté émotionnel,
13:00dans son histoire humaine.
13:02Et aujourd'hui, le pari est gagné.
13:05On a des guides qui ont cette fibre
13:08et qui savent très bien faire passer ces moments d'émotion.
13:11Il faut dire que quand on rentre dans les galeries,
13:13immanquablement, on est dans des conditions propices
13:16à écouter ce témoignage
13:19et cette histoire remarquable de la mathésine.
13:22Bien sûr, il faut les rencontrer, il faut les écouter,
13:24ces anciens mineurs.
13:26Pourquoi Images ?
13:28Alors, c'est une particularité,
13:30c'est que quand on crée l'association,
13:32à la mode d'Aveyan, le site est déjà arrêté.
13:35On n'exploite plus à la mode d'Aveyan,
13:37mais on continue à exploiter de l'anthracite
13:40sur le plateau mathésa ou à Suville.
13:42Mais il faut en même temps déjà préparer l'avenir.
13:45Et il faut préserver, il faut sauvegarder des choses
13:47parce que de toute façon, la fin, on sait,
13:49on peut la reculer le plus possible.
13:52Et donc, on ne voulait pas être en conflit
13:54avec nos copains mineurs qui, eux, étaient dans la vraie mine.
13:57Nous, on était une image de la mine.
13:59Donc voilà, c'est l'histoire de la mini-Images.
14:01Et ça se dit très bien aussi.
14:03On la retrouve toujours à l'honneur du trail des Passerelles,
14:06qui traverse ces galeries,
14:08qui traverse le musée de la mini-Images.
14:10Et ça, c'est une image magnifique aussi.
14:13On a dit qu'on faisait pas mal de parallèles.
14:16Ça nous prend...
14:18C'est forcément beaucoup d'émotion,
14:20cette histoire patrimoniale, ici, sur notre territoire,
14:23et quelque part, chez nous, à Mazir.
14:25Oui, en plus, en discutant tout à l'heure avec Marc,
14:28il m'a dit qu'il y avait eu un besoin,
14:31à un moment donné, de faire venir les familles des mineurs
14:34parce qu'il y avait une première immigration plutôt d'hommes,
14:37italiens, notamment, qui sont venus travailler.
14:40Et qu'après, ces gens-là, il a fallu qu'ils amènent leurs familles
14:43pour pouvoir vivre en harmonie,
14:45et puis se faire à l'endroit sans avoir le mal du pays,
14:48sans avoir la nostalgie,
14:50sans être amoureux d'une lointaine.
14:53Et donc, ça montre que, finalement,
14:56l'histoire des immigrations,
14:58les histoires des immigrations se ressemblent et se rejoignent,
15:02et qu'en fait, Rotaio dit n'importe quoi.
15:07Pour résumer, quoi, pour faire court.
15:11Et donc, merci encore, vraiment,
15:14de nous refaire découvrir cette histoire.
15:17On y retourne tout de suite, justement,
15:20avec ce festival, ce Magic Bus qui arrive.
15:31Retour plateau avec retour de scène et son festival.
15:34Donc, le bus magique qui sillonne
15:37à travers les ondes de notre scène locale
15:40et des musiques du monde qui effacent les frontières.
15:43On vient d'en parler à Mazir.
15:45Le Magic Bus revient pour la 24e fois.
15:48C'est du 10 au 19 avril.
15:50Les chiffres, 24e édition, 8 jours de concert,
15:537 lieux et 25 groupes.
15:55C'est dense, c'est riche, c'est local, et pas seulement.
15:58Et ça fait du bien. C'est ça, le but du Magic Bus ?
16:01Exactement. Là, depuis deux éditions,
16:04le Magic Bus était historiquement en plein air à Grenoble.
16:07C'est la 24e édition, effectivement.
16:10Sous chapiteaux, notamment, sur scène, un peu partout.
16:13Sous chapiteaux, à l'Esplanade, sur le campus universitaire,
16:16dans plein de lieux différents.
16:19Mais avec le temps, effectivement,
16:22les difficultés liées aux contraintes de voisinage,
16:25de contraintes horaires,
16:28les coûts aussi d'installer un site en plein air,
16:31les concerts qui sont maintenant assez nombreux à Grenoble.
16:34Vraiment, ça devient plus compliqué de jouer de la musique en plein air,
16:37et notamment le soir, quand le printemps est arrivé,
16:40c'est difficile aujourd'hui ?
16:43Oui, en tout cas, à Grenoble, on a des places, des endroits
16:46qui ont de plus en plus d'immeubles d'habitations
16:49qui se construisent au fil des années.
16:52Là, je pense à l'Esplanade.
16:55Maintenant, il y a des immeubles qui étaient très proches de la scène.
16:58Les places se réduisaient de plus en plus, donc ça devenait compliqué.
17:01Et puis, à la fois, c'est vrai qu'on s'est aperçu aussi que le festival est né
17:04quand il n'existait quasiment aucune salle de concert.
17:07Aujourd'hui, on a plein de salles de concert à Grenoble,
17:10donc ça avait aussi du sens de réintégrer les salles de concert.
17:13Et puis, ça nous a permis, on a 25 artistes,
17:16de densifier la programmation,
17:19de la diversifier avec de plus en plus de groupes locaux,
17:22ce qui est aussi l'essence du projet de l'association.
17:25C'est en ça que, finalement, de ce petit changement,
17:28on a fait aussi une force pour ces éditions itinérantes.
17:31Donc, c'est un bus itinérant qui fait le tour de l'agglo.
17:34C'est ça, c'est du 100% indoor, vous l'avez compris.
17:37Alors, il y a l'ampérage, il y a la belle électrique,
17:40il y a la bifurque.
17:43Alors, 100% indoor, j'ai envie de dire non,
17:46parce que ça nous permet aussi d'avoir des propositions
17:49qui sont d'ailleurs gratuites, quelques propositions en plein air.
17:52On a notamment, le 11 et 12 avril,
17:55à la correspondance, un tire-lieu qui est à côté de la MC2,
17:58où on aura deux rendez-vous gratuits.
18:01Ça, c'est tout nouveau, d'ailleurs.
18:04Et puis, on a un rendez-vous à l'université entre midi et deux,
18:07le jeudi, mercredi 16 avril.
18:10Donc, on a quelques-ci, rendez-vous en plein air gratuits.
18:13Il y a tous les styles, Magic Bus.
18:16Oui, c'est vraiment l'idée de proposer une programmation
18:19qui représente un petit peu une vitrine des musiques actuelles
18:22en cours, de la scène Grenobloise, notamment.
18:25Donc voilà, on va retrouver du rock, du punk,
18:28les musiques du monde, le rap aussi, bien sûr,
18:31qui est assez présent, et la musique électronique.
18:34Pour quel public, alors ? Parce qu'on rappelle, vous travaillez à retour de scène ici,
18:37vous êtes le programmeur, comment est-ce qu'on travaille ?
18:40Pour quel public ? Le public est assez large,
18:43de par la diversité des esthétiques qui sont représentées.
18:47On n'a pas de proposition pour le public jeune ou enfant,
18:50mais par contre, après, tout le monde est bienvenu.
18:53Enfin, pour le jeune public, c'est ça ?
18:56Oui, pour ce qu'on appelle le jeune public, mais après,
18:59les musiques de Gnawa Diffusion, par exemple,
19:02ou de Bala Bangoura, je pense au concert du 15 avril à l'Empérage,
19:05ce sont vraiment des musiques qui sont très accessibles
19:08pour tous les âges, on peut dire.
19:11Oui, alors, il y en a accessibles, d'autres un petit peu moins.
19:15Ça, c'est sympa. Hippocampefou ?
19:18Hippocampefou, c'est la clôture du 19 avril à l'Iliade,
19:21qui est un rappeur de l'ancienne génération du rap,
19:24très écrit, avec des jeux de mots.
19:27Là, il a fait un titre assez marrant avec sa fille,
19:30qui a pas mal tourné sur les réseaux sociaux.
19:33C'est un rap où il y a beaucoup de jeux de mots.
19:36C'est à l'Iliade.
19:39À l'Iliade, oui.
19:42Le 19 avril, c'est ça, hein ?
19:45Oui, le 19 avril.
19:48Le punk, ça plaît beaucoup aux enfants, souvent.
19:51Pour certains, les enfants, là, c'est...
19:54Megadeth.
19:57Le 10 avril à la Bifurque,
20:00salles qui se prêtent bien, friches industrielles,
20:03qui se prêtent bien ce genre d'esthétique.
20:06Megadeth, un groupe nantais.
20:09Ça m'étonne pas.
20:12Tout à fait.
20:15Et puis, je retrouve ma programmation, tout de suite.
20:18Oui.
20:21Voilà, Nathalie Frolich, que je vois à l'écran,
20:24qui se produit le vendredi 18 avril à la Bifurque.
20:27Plutôt sur une soirée rap, mais avec cette énergie,
20:30on va dire, entre le rap et la techno.
20:33Et musique du monde, un peu aussi.
20:36Un peu féminine, locale, d'ailleurs.
20:39Mauve et Suzy Fosfort, sur cette soirée.
20:42C'est bon, ça, c'est ce qu'on vient d'entendre.
20:45Franchement, ça, c'est top.
20:48On ne peut pas éplucher toute la programmation,
20:51mais arrêtez-vous quand même le 17 avril à la Belle Électrique.
20:54Ce sera l'occasion d'y retrouver Gnawa Diffusion,
20:57un des groupes les plus populaires à travers les frontières
21:00de notre ville, toujours là, 33 ans après.
21:03Poil blanc à la pluie.
21:06Qui sort un nouvel album, le 8e.
21:09On a compté.
21:12Justement, on va quand même revoir,
21:15on aime bien aussi regarder dans le rétro,
21:18parce qu'on a tous une histoire à Grenoble,
21:21avec Gnawa, avec vous, Amazir.
21:24On retourne dans les années 90, même si le groupe
21:27a été fondé en 92, c'est ça ?
21:30Oui, c'est ça.
21:33C'est un groupe, c'est parti d'une histoire,
21:36d'un message aussi, surtout.
21:39L'écriture a toujours été très importante pour vous, Amazir.
21:42Oui, après, je pense qu'à l'âge qu'on avait,
21:45quand on a monté le groupe, on avait tous plus ou moins
21:48un truc à dire, parce que quand on est jeune,
21:51on a toujours un truc à dire.
21:54Mais je pense qu'il y a eu aussi pas mal de chômage
21:57à nos différents messages, qu'on a commencé
22:00d'abord à mélanger.
22:03On a fait beaucoup d'expériences différentes
22:06qui n'étaient pas forcément toujours concluantes.
22:09On a mélangé les styles, les langues.
22:12On a essayé de faire un truc qui ressemblait
22:15à un abattage de frontières.
22:18Mais finalement, on s'est vite rendu compte
22:21que les frontières qu'on voulait abattre,
22:24c'était plus que les frontières négatives.
22:27Aujourd'hui, quand on passe n'importe quelle frontière,
22:30même quand on n'a pas une tonne de drogue sur soi,
22:33on sent qu'on a quelque chose à se reprocher.
22:36Il y a toujours quelque chose de l'ordre du contrôle,
22:39de l'ordre du flicage.
22:42Alors qu'avant, quand les gens voyageaient encore
22:45à dos de chameau et à dos de cheval,
22:48la frontière, c'était quelque chose d'heureux.
22:51Je pense que c'est le sens de frontière
22:54qui a changé avec le système actuel,
22:57avec les passeports.
23:00Je rappelle que ce n'est pas très vieux.
23:03Ça ne fait pas très longtemps
23:06que les êtres humains ont des passeports.
23:09Avant, c'était les marchandises qui avaient des passeports.
23:12Dans notre volonté de faire passer un message
23:15qui transgresse les frontières,
23:18finalement, on s'est rendu compte
23:21que le problème, ce n'était pas la frontière.
23:24C'est plutôt la marchandisation des êtres humains.
23:27On traite les êtres humains comme du stock qui arrive à la frontière.
23:30Il y a beaucoup à écrire à ce sujet.
23:33L'écriture est très importante pour vous aussi.
23:36On rappelle, Amazir, que vous êtes le fils
23:39de l'écrivain Katheb Yassine,
23:42une figure de la littérature algérienne,
23:45qui écrivait en arabe, en trois langues ?
23:48Non, il écrivait en français.
23:51C'est plus compliqué que ça.
23:54Mon père a écrit en français
23:57puisque c'est la langue qu'il a étudiée et qu'il maîtrisait.
24:00D'ailleurs, il disait qu'il écrivait en français
24:03pour dire aux Français que l'Algérie n'était pas française.
24:06Ça, c'était le pourquoi.
24:09Par la suite, il a monté une troupe de théâtre
24:12qui s'appelait l'Action culturelle des travailleurs.
24:15C'est là qu'il s'est mis à traduire ses écrits en français,
24:18ses écrits théâtraux, en arabe populaire et en berbère.
24:21C'est pour ça qu'on dit que c'est un théâtre en trois langues.
24:24Mais c'est un théâtre en trois langues qui a été matérialisé
24:27grâce au travail de tout un groupe d'acteurs
24:30qui faisait de l'adaptation de texte en direct avec l'auteur
24:33qui était lui aussi metteur en scène.
24:36Voilà comment a fonctionné cette progression vers les trois langues.
24:39C'est aussi lié à une progression de l'écriture elle-même.
24:42Mon père a commencé poète.
24:44Ensuite, il a écrit un roman qui l'a fait connaître.
24:47C'est Nejmar. C'est là qu'il parle de l'Algérie et de l'Algérie coloniale notamment.
24:50Par la suite, il a fait beaucoup de journalisme
24:53parce qu'il trouvait que le roman et la poésie
24:56étaient des formes pas forcément accessibles à tout le monde.
24:59Donc il s'est dit que peut-être pour toucher le plus de monde possible,
25:02c'était le journalisme.
25:04Il s'est mis à écrire dans des journaux comme Algérie publicain,
25:07comme la revue Esprit, des revues qui étaient plutôt engagées
25:10clairement à gauche et à l'extrême gauche à l'époque.
25:13Par la suite, il s'est rendu compte que même ça,
25:16que même le journalisme était finalement orienté
25:19vers un certain lectorat et orienté vers une certaine élite
25:22qui pouvait se permettre déjà d'acheter des journaux,
25:25de se tenir au courant, qui avait ces intérêts-là.
25:28C'est pour ça qu'il est allé vers le théâtre.
25:31Il s'est dit, là, je peux aller même vers les analphabètes finalement.
25:35Finalement, ça coïncidait bien avec l'état de l'Algérie indépendante à l'époque,
25:40puisque lui-même a opéré un retour au pays,
25:43d'abord en 1962, puis après déception,
25:46il est reparti et il est revenu en 1970.
25:49Et c'est vraiment à partir de 1970 qu'il a commencé
25:52à faire ce travail théâtral en abordant trois langues,
25:56voire même parfois plus que trois langues,
25:59puisqu'il n'y avait plus de barrière de langue,
26:02vu qu'il n'y avait pas la barrière de la lecture.
26:05Et c'était aussi un théâtre très musical.
26:08Et vous, vous la prolongez, cette histoire, en musique,
26:11et en trois langues aussi ?
26:13Oui, trois, quatre langues même.
26:15Après, c'est des histoires différentes.
26:17Moi, je ne suis pas né pendant la colonisation,
26:20je suis né dix ans après la colonisation,
26:23donc c'est plutôt une Algérie de l'indépendance
26:27que j'évoque dans mes textes.
26:30Ensuite, moi, je vis en exil.
26:32Gnawa Diffusion est né à Grenoble.
26:34Moi-même, je suis arrivé à Grenoble
26:36deux ans avant la création du groupe,
26:38donc c'est vraiment dans cette formation-là
26:41que j'ai commencé à exprimer mes premières sensations,
26:44douloureuses ou pas, de ce qu'était l'exil pour moi à l'époque,
26:48d'autant plus que c'était une période très violente en Algérie,
26:52puisqu'il y a eu dix ans de terrorisme,
26:54entre 1990 et 1999 à peu près.
26:57Et donc voilà, ça a été un peu aussi ma soupape de sécurité.
27:01Ça a été quelque chose, en tout cas,
27:03qui m'a permis d'évacuer beaucoup, beaucoup de choses
27:06et de partager aussi beaucoup, beaucoup de choses,
27:09de montrer peut-être une autre algérianité
27:11que l'algérianité de l'immigration pure,
27:14chose que moi, j'ai découverte ici.
27:16En réalité, la vie des cités, je ne connaissais pas.
27:19Tout l'univers de l'immigration,
27:22je l'ai découvert en même temps que Monté Gnawa.
27:25Bien sûr. Alors, on parle du moment où c'est Monté Gnawa.
27:29Gnawa, aujourd'hui, c'est ça, c'est Rwina.
27:31C'est ça qu'on dit ?
27:32C'est une Rwina.
27:33C'est un nouvel album.
27:34Ça veut dire plusieurs choses.
27:36Rwina, ça veut dire aussi notamment...
27:38Ça peut vouloir dire le chaos.
27:40C'est aussi quelque chose, c'est un truc sucré qui se mange.
27:43C'est à base de semoule et de miel.
27:45Et c'est aussi le mélange.
27:48Quand on dit que quelque chose est une Rwina,
27:51ça veut dire que c'est un genre de patchwork,
27:53de plein de choses différentes.
27:54C'est très Gnawa, ça.
27:55Oui, ça nous ressemble.
27:57À la fois berbère, à la fois un peu groove aussi,
28:00trance, vraiment beaucoup d'influence.
28:02Mais vraiment une couleur qui n'appartient vraiment qu'à Gnawa.
28:05Un son qui n'appartient qu'à Gnawa et qu'on entend.
28:07Gnawa Diffusion, pardon, on va dire le nom en entier.
28:11C'est le titre éponyme qu'on entend ici.
28:14Cet album, c'est donc le huitième.
28:16Il y a eu aussi un album live,
28:19mais ça fait 13 ans que vous n'aviez pas sorti d'album.
28:22Qu'est-ce qu'il veut dire celui-ci ?
28:24Qu'est-ce qu'il représente, ce nouvel album-là ?
28:26Ce nouvel album est quand même assez politique.
28:30Par exemple, Rwina, ça parle de la période Covid,
28:34mais en Algérie, avec un décryptage plutôt nord-africain
28:37et une perception de cette espèce de dictature sanitaire
28:43qui nous a tous écrasés, qui nous a tous mis des masques,
28:45qui nous a tous obligés à nous vacciner,
28:47même si on n'a pas tous obéi, bien sûr.
28:49Mais en tout cas, j'ai senti clairement, moi,
28:53un virage totalitaire dans le discours, en tout cas,
28:56et dans les effets aussi.
28:58À partir de 2020, j'ai senti un virage antidémocratique aussi,
29:03que je dénonce dans certains titres de cet album.
29:07Donc il y a Rwina qui parle de ça.
29:09Il y a Caravan to Dystopie qui est un titre en anglais
29:12qui parle justement de transhumanisme
29:15et de cette espèce de volonté de trier les êtres humains,
29:20qu'il y ait des inutiles et des utiles, etc.
29:23Enfin voilà, tout le discours de Jacques Attali,
29:25de Bill Gates, de tous ces gens-là
29:27qui voudraient bien devenir les chefs d'orchestre de nos vies
29:30et qui voudraient bien nous imposer leur dictate
29:32pour garder la planète verte, mais que pour leurs enfants.
29:35Donc ça rejoint aussi une forme d'écologie punitive
29:39qu'on subit, y compris à Grenoble.
29:41Je crois que Grenoble est peut-être une des villes
29:43les plus punitives en termes d'écologie.
29:45Notamment les ZF qui sont discutées et qui sont très discutables.
29:52Après ça parle d'amour aussi, même si c'est...
29:56C'est discuté, pardon, pas que à Grenoble.
29:58Oui, je sais que c'est discuté au niveau national.
30:01Mais bon, en tout cas, c'est vrai qu'on vit une époque,
30:05là on vit un tournant, une espèce d'accélération depuis 5 ans
30:09qui moi, en tout cas en tant qu'auteur, me fait réagir pas mal.
30:14Donc dans cet album-là, ça parle de ça, ça parle de résistance,
30:17ça parle de révolution, ça parle de retourner la table à des moments.
30:21Je reprends aussi un poète marocain
30:24qui a fait beaucoup de prison au Maroc dans les années 70-80
30:29qui s'appelle Abdelalou Adden, que je reprends aussi
30:32parce que c'est peut-être un des plus beaux textes que j'ai lus.
30:37C'est en arabe, mais je mettrai les traductions bientôt.
30:41En tout cas, c'est une ruina qui est plutôt révoltée.
30:48C'est pas la ruina qui se mange, c'est pas la ruina sucrée.
30:51Celle-là, il y a un peu d'anthracite dedans, il y a 2-3 choses.
30:56Et on peut le découvrir, il est en ligne déjà, il est sorti.
30:59Il est tout frais sorti et on peut aussi l'écouter.
31:05Je reprends encore mes notes le 17 avril à la Belle Électrique.
31:10Allez-y vite, je pense qu'il va y avoir du monde.
31:12Merci beaucoup.
31:13J'espère bien.
31:14On ferait bien encore 30 minutes pour écouter.
31:16Et puis ça fait bien plaisir aussi, on a une histoire commune.
31:19On a fait les débuts de Télé Grenoble aussi.
31:21Oui, je me rappelle.
31:22Il y a 19 ans, décidément.
31:24Et merci de cette fidélité encore.
31:26Et puis très beau Magic Bus et très bon concert.
31:28Merci beaucoup.
31:29Cette fois-ci, on retourne sous Chapiteau.
31:35Si on est souvent bercé par votre musique, là on prend un court circuit.
31:38Pourquoi court circuit avec la piste aux étoiles qui souvent évoque le rêve, les étoiles, la douceur ?
31:45Pourquoi court circuit ?
31:47Pour avoir des étincelles plein les yeux, peut-être.
31:50Et puis un petit jeu de mots avec circuit court aussi.
31:53Puisque nous, on travaille sous Chapiteau, on y tient beaucoup.
31:57Pas de chauffage, un circuit court.
32:00Des transports légers, etc.
32:03C'est en avril, pendant deux semaines, ce festival circuit court, court circuit.
32:10Donc le circuit court des arts du cirque qui revient ici pour une nouvelle édition orchestrée par Vitanim.
32:19Qui veut bien dire ce qu'il veut dire, toujours vitaminer le quotidien.
32:25Qui décidément est intergénérationnel et qui ne vieillit pas.
32:29Exactement.
32:30C'est le mot.
32:31Peut-être que le cirque, c'est un peu le parent pauvre de la culture.
32:34Mais par contre, c'est très populaire.
32:37C'est très familial et on y tient.
32:40C'est pour ça que le Chapiteau est un peu notre marque de fabrique aussi.
32:43Parce que c'est une tradition qui nous tient à cœur.
32:46C'est très chaleureux.
32:47C'est une parenthèse.
32:48Et effectivement, quand on regarde les spectateurs, on a aussi bien des enfants de 2-3 ans que des personnes âgées.
32:53Donc c'est effectivement intergénérationnel.
32:55Et ça, c'est vraiment un point fort de notre festival.
32:58Oui.
32:59Et vous nous avez encore concocté une programmation très locale et très peu locale aussi.
33:06Finalement, l'idée, c'est vraiment de satisfaire tous les publics.
33:09L'illusion, elle fait toujours partie du spectacle.
33:11Oui, oui, tout à fait.
33:12On va dire qu'on pourrait avoir le sous-titre.
33:15Le festival court-circuit, c'est le cirque sous toutes ses formes.
33:18Et on fait, en quelque sorte, le grand écart entre le cirque contemporain et le cirque traditionnel.
33:24Avec des bonnes valeurs et avec aussi les arts frères qui sont le théâtre, la danse.
33:29Un peu de révolte là aussi.
33:30Oui, c'est ça.
33:31Voilà, il y en a pour tous les goûts.
33:32Parce qu'effectivement, il y a des spectacles très adaptés pour les ados aussi.
33:35Oui, à partir de 10 ans, le diktat de l'image, du téléphone, de soyez belle, soyez forte, ayez un beau corps.
33:41Voilà.
33:42Avec beaucoup d'humour, un peu clown, toujours.
33:44Oui, on peut appeler ça du clown, effectivement.
33:46Il y a plusieurs formes de clown, mais voilà.
33:48Et la poésie.
33:49Et beaucoup de poésie.
33:50C'est ça.
33:51C'est ça.
33:52C'est ça.
33:53C'est ça.
33:54C'est ça.
33:55C'est ça.
33:56C'est ça.
33:57C'est ça.
33:58C'est ça.
33:59C'est ça.
34:00Et beaucoup de poésie, beaucoup de... parfois des messages et parfois uniquement du divertissement.
34:07Ça fait du bien aussi de ne pas trop réfléchir et puis de se laisser bercer par des prouesses
34:12techniques, artistiques, des fous rires.
34:14Voilà.
34:15Et puis beaucoup de recherche, beaucoup de création, beaucoup de créativité.
34:18C'est marrant de s'appeler circuit court alors qu'on...
34:21court circuit, pardon, alors qu'on débranche tout finalement.
34:23Oui, on peut débrancher le cerveau.
34:26Effectivement, ces artistes vont être dans de bonnes conditions, sous la lumière, avec
34:32une équipe technique vraiment maintenant qui, au bout de six éditions, tient la route.
34:36Et c'est une scène qu'on leur offre pour qu'ils puissent passer dans de très bonnes
34:40conditions.
34:41En famille.
34:42Alors, Charline, vous êtes artiste circassienne.
34:45Vous, votre truc, c'est les rideaux, c'est ça ? Notamment, comment ça s'appelle ?
34:49Je suis spécialiste des numéros aériens, oui.
34:51Notamment le tissu aérien, ça s'appelle.
34:53Le tissu.
34:54Ça ressemble à un rideau, un drap, voilà.
34:56Mais oui, on appelle ça du tissu aérien.
34:58Et je fais aussi de la corde volante.
35:00De la corde volante, c'est un petit peu plus acrobatique ?
35:03Oui, c'est un peu plus acrobatique, oui.
35:05C'est comme une balançoire.
35:06Du coup, c'est un aérien qui va balancer et ça ressemble un petit peu au trapèze
35:10volant, sauf qu'on est tout seul dessus, entouré de la corde.
35:13Et oui, on parle du festival court-circuit, mais Vitanim, c'est une école de cirque
35:17qui est historique à Grenoble.
35:19C'est là-bas que vous avez fait vos premiers pas ?
35:21Ah bah oui, moi je suis...
35:22Enfin, vos premiers pas en l'air.
35:23Je suis tombée dans la marmite en étant petite.
35:26Et oui, l'école existe depuis 1987, donc avant moi même.
35:31J'ai fait mes premiers pas là-bas, oui, c'est clair.
35:33Oui, et vous avez désormais des formations qui sont amateurs, des formations qui sont
35:38professionnelles aussi, c'est-à-dire qu'il y a des troupes Vitanim ?
35:42Ah bah oui, oui, on a donc des amateurs.
35:44Dans les amateurs, on en a aussi qui se démarquent dans un groupe qui s'appelle Perfaux, qui
35:49sont donc encore plus investis pour créer des spectacles et avoir une dimension performance
35:54à leur activité.
35:55On a aussi des adultes amateurs qui créent des spectacles, qui vont participer au festival,
36:00ça fait plusieurs années.
36:01Et puis on a une formation professionnelle au métier d'artiste de cirque, effectivement aussi.
36:06Ce sont eux qu'on voit ici, ça veut dire qu'avec cette formation, on peut finalement
36:12avoir sa troupe et on peut devenir un professionnel, même sur le tard ?
36:16Ah oui, oui, c'est ça, on devient artiste de cirque avec des compétences soit d'interprète,
36:21soit de créateur, mais en tout cas...
36:24Monsieur loyal aussi, pourquoi pas, animateur.
36:26Pourquoi pas.
36:27On peut à la fois créer sa compagnie si on le souhaite ou intégrer une autre compagnie
36:31ou production, il y a plein de projets possibles.
36:33Vous en avez parlé de Perfaux, c'est ça, c'est ce spectacle sur le thème du loup-yarou,
36:39qui est très inspirant.
36:40On l'a vu, ça a même inspiré une série entre réalité, entre mythe et réalité.
36:45C'est un peu le cas de ce spectacle ?
36:47C'est ça, ils reviennent cette année, ces jeunes, avec une nouvelle idée, ils vont
36:51faire leur cinéma sous notre chapiteau.
36:54Voilà, la troupe a un petit peu changé, chaque année elle se diversifie avec les
36:59nouveaux arrivants.
37:01Donc il y aura de belles surprises encore cette année avec ce groupe qui travaille
37:05dur et qui a plein de talents.
37:07Oui, bien sûr, le public ne fait pas partie ni des villageois ni des loups-yarous.
37:13Non, on les a épargnés quand même.
37:14Non, ça c'est sûr.
37:16Et puis vous terminez aussi cette édition par un cabaret, par deux jours de cabaret.
37:21Ah oui, on peut dire que c'est le bouquet final.
37:24Effectivement, ce cabaret est toujours très attendu.
37:26D'ailleurs, nous avons ajouté une troisième séance cette année.
37:29La jauge est de 300 personnes sur notre chapiteau.
37:32Et là, le cabaret, c'est époustouflant, c'est magique, c'est très impressionnant.
37:39En plus avec les musiciens en live qui jouent les musiques des artistes,
37:43donc qui travaillent bien un mois et demi à l'avance avec les partitions.
37:47Donc c'est très interactif aussi.
37:51Les gens en redemandent, on a du mal à arrêter le spectacle.
37:55Franchement, c'est à ne pas louper.
37:58Ce sont les 3 et 4 mai le cabaret ?
38:00C'est ça.
38:01C'est le week-end qui termine et qui ferme le chapiteau.
38:04Exactement.
38:05Je crois que c'est du 22 avril au 4 mai cette édition du Festival Court-Circuit.
38:11Le cirque a beaucoup été court-circuité dernièrement aussi par l'évolution de nos sociétés.
38:17C'est un des spectacles qui a le plus évolué pour des raisons humanistes, animalistes aussi.
38:24Il conserve sa magie malgré aujourd'hui toutes les contraintes dont on comprend bien sûr le sens aujourd'hui.
38:32Oui, le cirque restera, comme je le disais au début, il restera populaire.
38:36C'est quelque chose de magique.
38:38Et puis comme c'est intergénérationnel, l'histoire des animaux, c'est réglé.
38:43Vous n'avez jamais eu de lion à Vitanime ?
38:45Non, on n'a jamais eu d'animaux, effectivement.
38:48Mais c'est vrai qu'on a assisté à des choses pas terribles dans les grands cirques
38:52lorsqu'on passait en première partie, quand l'école de cirque passait en première partie.
38:57Mais le cirque se réinvente, notamment avec les arts frères, comme je le disais.
39:02Il y a beaucoup de théâtralisation, beaucoup de danse, beaucoup d'acrobatie.
39:08Et puis avec la musique en live, c'est que du bonheur.
39:11Et puis les artistes sont aussi très créatifs.
39:16Donc même si le cirque n'avait pas la parole, on se rappelle avant,
39:21le cirque n'avait quasiment pas le droit de parler dans le cirque traditionnel.
39:25Maintenant, des formes se renouvellent et les artistes font preuve vraiment d'originalité.
39:30C'est pour ça qu'on pourrait l'appeler le cirque sous toutes ses formes.
39:33Comme je disais tout à l'heure, il y en a vraiment pour tous les goûts.
39:36Bien sûr, le Cirque du Soleil aussi avait offert une nouvelle image de ce cirque
39:40et l'a fait perdurer à travers le monde.
39:43Charline, les acrobaties aussi, il faut souvent beaucoup se surprendre de nouveau,
39:48aller encore plus loin, élever son niveau.
39:51C'est aussi le nouveau défi des artistes de cirque ?
39:54Oui, je pense que de toute façon, tous les métiers artistiques continuent d'évoluer et de se former toute leur vie.
40:02Et c'est vraiment ça qui est intéressant dans notre parcours.
40:05Et puis les rencontres, nous, c'est ce qu'on aime dans le festival aussi.
40:09C'est qu'on a à la fois les amateurs qui rencontrent les futurs professionnels,
40:13qui rencontrent les nouveaux professionnels, les anciens professionnels.
40:16Et justement, on voit tout ce partage et tous les points communs qu'il y a entre tous ces passionnés.
40:23Et le point commun aussi, c'est d'avoir cette bulle d'imaginaire qui nous transporte.
40:27On n'est pas nécessairement un grand acrobate, un ancien gymnaste.
40:31On a aussi de l'imagination, de la facétie.
40:34C'est souvent l'oufoque aussi.
40:35C'est vraiment l'identité de ce qu'on va proposer qui fera toute la différence et qui nous transportera.
40:40Oui, absolument. Moi, c'est ce que je trouve fabuleux dans cette discipline.
40:44C'est qu'il y a tellement de possibilités dans les spécialités
40:47que tout le monde peut trouver comment s'exprimer avec sa personnalité, son profil.
40:53Et pareil pour les spectateurs. En fait, on peut être touché par différentes choses.
40:58Ça peut être de la prouesse ou de la poésie ou un message un peu plus profond.
41:03Je pense que tout le monde peut se retrouver.
41:06Très bien. Quand est-ce qu'on vous voit au Festival, Charline ?
41:08Quand est-ce qu'on peut vous y admirer ?
41:10Moi, je vais mettre en scène aussi le spectacle des élèves en formation professionnelle.
41:14Donc, on ne me verra pas, mais je serai derrière en train de tout regarder.
41:19Et puis, moi, je propose cette année un numéro au fameux cabaret de clôture.
41:24Ce n'est pas tous les ans, mais cette année, j'y serai.
41:26Allez, les 3 et 4. On rappelle que c'est du 22 avril au 4 mai.
41:30Merci beaucoup, Vitamine. Et longue vie, très longue vie encore.
41:33Le musée de la mini-magie, il est ouvert depuis début avril.
41:37Donc, voilà, allez-y. Bien sûr, c'est à la mode d'Aveyan.
41:41Et le festival du Magic Bus, c'est du 10 au 19 avril.
41:48Et le 17 à la Belle Électrique avec Naoua Diffusion et Amazir.
41:52Merci beaucoup encore d'être venu.
41:54Et merci encore à vous tous de votre fidélité. À très vite.
41:58...
42:08Vous avez profité de Si on parlait avec Gilles Trignan Résidence.

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