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  • il y a 6 jours

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Transcription
00:00Et vous avez la parole pour ouvrir la trousse à Pharmacie.
00:03Est-ce que vous avez des médicaments ou du matériel médical en trop dans vos placards ?
00:06Qu'est-ce que vous en faites ? Est-ce que vous les ramenez en Pharmacie ?
00:08On attend vos appels et on tente ensemble de réduire le gaspillage médical. Théo ?
00:12Oui, un gaspillage colossal, 123 millions d'euros chaque mois,
00:15estime le collectif d'infirmiers.
00:17Convergence infirmière, un pognon de dingue, dirait quelqu'un.
00:20Des médicaments périmés, des seringues inutilisées, des béquilles en berne.
00:24Comment remédier à ce gaspillage ?
00:27On va tenter de trouver des pistes de solution avec vous, Isabelle Burley, bonjour.
00:31Oui, bonjour.
00:32Merci d'être en ligne avec nous.
00:33Pharmacienne à Grenoble, présidente en Isère de l'Union de syndicats de pharmaciens d'officine, l'USPO.
00:39Merci d'être avec nous ce matin.
00:41D'abord, petite question.
00:43Pour démarrer, vous jetez combien de boîtes de médicaments chaque semaine dans votre pharmacie, Mme Burley ?
00:49Alors, ce ne sont pas des boîtes, pour en parler, parce que les gens nous ramènent des blisters
00:55que l'on met dans des cartons et qu'ils partent via un circuit particulier qui s'appelle Cyclamède,
01:01donc uniquement pour les médicaments.
01:03Mais c'est des volumes importants ?
01:06Ça doit être peut-être un carton par semaine, je dirais, mais après, ce sont des petits cartons, mais c'est variable.
01:14Concrètement, comment ça se passe quand on vous rapporte des médicaments ?
01:18Vous en faites quoi ensuite ? J'imagine que ça dépend aussi s'ils sont périmés ou pas.
01:22Comment ça se passe ? Expliquez-nous.
01:24Non, on n'a pas le droit de... On est comme les infirmières.
01:26Les infirmières n'ont pas le droit de réutiliser le matériel médical, nous, on n'a pas le droit de réutiliser les médicaments.
01:32Donc, en fait, tout part dans la filière Cyclamède.
01:35Donc, je répète encore que les patients ne rapportent que les médicaments.
01:39Les boîtes et les notices doivent être jetées dans la poubelle verte pour que ça fasse moins de déchets.
01:47Et donc, les médicaments sont mis dans des cartons Cyclamède qui sont partis et qui sont brûlés pour être valorisés en énergie.
01:55Oui, tout est brûlé, je crois. Il n'y a pas de recyclage possible dans cette filière.
01:59Non, non.
02:00On a, je crois, quelques bons élèves au standard d'ici, M. Mathieu.
02:04Exactement. Michel nous appelle de Montbonneau-Saint-Martin. Bonjour, Michel.
02:07Bonjour.
02:09C'est Mathieu, en l'occurrence.
02:10Mathieu, oui, voilà.
02:11Dites-moi, Michel, qu'est-ce que vous faites, alors, de vos médicaments ?
02:14Moi, ça fait longtemps, quand j'étais dans une autre région, j'ai ramené aux pharmaciens.
02:18Et puis, comme par exemple les pansements, parce que j'ai eu des accidents, donc ceux qui sont tout neufs, je les garde, je les réutilise si j'en ai besoin.
02:29C'est une habitude chez vous, vous avez pris comme ça sur réflexe.
02:32Oui, oui, oui. Et puis, moi, j'aimerais bien, c'est sûr que ça fait longtemps, mais je crois qu'ils en avaient parlé.
02:37Je pense qu'il y a quelqu'un qui peut, enfin, éventuellement, les médicaments, avoir juste la dose d'une semaine, par exemple, des cachets.
02:46Ah, vous, vous seriez pour avoir moins pour pas garder à la maison ?
02:49Ben oui, voilà, pas jeter, comme je viens d'entendre que...
02:54Qu'il y ait du gaspillage.
02:55Oui, il y a du gaspillage.
02:57Michel, on va poser la question à notre invité, mais en tout cas, merci d'être venu nous dire qu'il y avait des bonnes habitudes de prise.
03:03Exactement. Notre invité Isabelle Burley, pharmacienne à Grenoble et présidente en Isère de l'Union de syndicats des pharmaciens d'officine.
03:09Alors, Michel nous disait, elle aimerait bien avoir des médicaments en plus petite quantité.
03:13Ça, je crois que c'est possible depuis l'année dernière.
03:16Désormais, vous pouvez donner des quantités plus faibles.
03:20Est-ce que vous le faites concrètement ? Dans les faits, ça se fait ?
03:24Alors, en fait, on est obligé de respecter des boîtages.
03:28Donc, on peut délivrer des médicaments à l'unité, les antibiotiques, par exemple, les médicaments stupéfiants, ce qu'on appelle la morphine, par exemple.
03:39Mais le reste, non, le reste est adapté. Normalement, l'industrie pharmaceutique adapte ses boîtages à la prescription, à l'autorisation de mise sur marché.
03:50C'est-à-dire qu'un antibiotique doit être prescrit deux fois par jour pendant une semaine.
03:54Il existe des boîtes de 14 jours. On donne une boîte de 14 jours. Il ne doit pas y avoir de reste.
03:58D'accord. Même si ce n'est pas forcément ce qui est indiqué sur l'ordonnance, si le contenant de l'industriel est plus important, vous donnez des quantités plus importantes.
04:07Vous ne pouvez pas diviser les boîtes ?
04:10Non, on ne peut pas diviser les boîtes.
04:12C'est ce que demande un petit peu le collectif d'infirmiers Convergences Infirmières, qui organisait hier, avant-hier, à Bourgogne-à-Lieu, une opération Balance ton Gaspi, en plein centre-ville, place Carnot.
04:25Ils ont amoncelé, notamment, un certain nombre de médicaments, et parmi eux, il y avait Julien Lefèvre, infirmier à Bourgogne-à-Lieu.
04:32Écoutez, et je vous demanderai une réaction, juste après Madame Burley.
04:35Le but, c'est de dénoncer tout ce gaspillage, de promouvoir la prescription des pansements infirmières, pour gérer un peu ce gaspillage à la maison.
04:43Au vu des coûts, n'en a pas été augmenté depuis une dizaine d'années, et l'argent, il est là.
04:47Les infirmiers voudraient être consultés, avant le passage à la pharmacie, pour vérifier le stock de médicaments que le patient a déjà dans l'armoire, et donc éviter les dépenses inutiles.
04:57Qu'est-ce que vous, vous en pensez, Madame Burley ?
04:59Alors, les infirmiers, là, ils parlent de pansements.
05:03Depuis le 1er avril, en fait, nous ne pouvons, quand on a une ordonnance, nous ne devons délivrer qu'une semaine de pansements.
05:10Et après, pour éviter, justement, les gaspillages, parce que souvent, en sortie d'hospitalisation ou d'intervention, les médecins prescrivent des choses qui ne correspondent pas forcément aux besoins du patient.
05:24Et donc, on ne donne qu'une semaine, et c'est à l'infirmier de prescrire la suite du traitement, si besoin, en fonction de l'évolution de la plaie.
05:35Et ça, ça va dans le bon sens ? Vous trouvez, les patients ne vous demandent pas des quantités supplémentaires ?
05:39Non, non, non. Et puis, déjà, nous, à la pharmacie, quand on a une sortie hospitalière comme ça, on ne donne jamais la totalité du traitement, parce qu'on sait très bien que la plaie va évoluer et que le patient n'aura pas besoin de la totalité de ce qui est prescrit.
05:53On retourne aux standards.
05:54Ça, c'est déjà une chose que l'on fait naturellement, en fait.
05:58Uniquement pour les pansements, les compresses, des choses comme ça.
06:02Oui, les médicaments également, parce que quand c'est en sortie d'hôpital, on a six douleurs, trois boîtes, deux boîtes, mais la personne, on ne sait pas comment elle va avoir mal.
06:12En général, on donne une boîte, et puis si elle en a besoin d'autres, elle revient en chercher.
06:17On retourne aux standards d'ici, Zaire Mathieu.
06:19Oui, Éliane nous appelle de Chimilin. Bonjour, Éliane.
06:22Bonjour, Mathieu. Bonjour, Théo. Bonjour, madame.
06:26Je suis tout à fait d'accord avec ce qu'a dit la dame avant.
06:29C'est-à-dire, un, je ramène les médicaments que je n'utilise pas à la pharmacie, et deux, que je serais tout à fait pour des doses moindres.
06:40Bien que pour, par exemple, certains antidouleurs, j'ai remarqué qu'il y avait des boîtes où il y avait moins de médicaments avant.
06:48Et là, c'est le contraire. On aurait besoin d'un peu plus dans une boîte.
06:53Et par contre, certains médecins ont tendance à donner beaucoup plus de boîtes à prendre chez le pharmacien quand on a un certain traitement.
07:06Et moi, à ce moment-là, je préfère en prendre moins.
07:10Il me semble que c'est trop donné. Des fois, c'est mon impression.
07:16J'en prends une partie. Puis comme, disons, l'ordonnance n'est pas complète, on peut y retourner après pour éviter plutôt que de prendre tout à la fois.
07:25Oui, ça permet de mieux réguler, effectivement.
07:27Voilà. Et puis, dernière chose, j'aimerais poser une question.
07:31Savoir, quand on a une date de péremption sur un médicament, combien de temps...
07:36Est-ce qu'on peut vraiment l'utiliser encore un peu ? Pas du tout.
07:41Combien de temps après la date de péremption ?
07:43Est-ce que c'est comme les produits laitiers ? Est-ce qu'il y a 15 jours de... Très bien.
07:46Bon, on va poser la question. Eliane, merci beaucoup d'être passée ce matin.
07:49Isabelle Burley, notre invitée ce matin, présidente de l'union de syndicats des pharmaciens d'officine et pharmacienne à Grenoble.
07:55Est-ce qu'on peut utiliser des médicaments après la date de péremption ?
08:01Non. Non, non. Je ne peux pas vous dire que l'on peut. Les médicaments, c'est de la chimie.
08:06Les molécules peuvent évoluer avec le temps. Donc, non, non.
08:12Effectivement. C'est important de le rappeler. On parle du gaspillage de médicaments d'un côté.
08:17De l'autre, il y a des pénuries aussi. On a parlé ici même des pénuries de Doliprane, d'amoxycyline.
08:22Ça semble s'améliorer. Deux fois moins de rupture de stock en un an, nous dit l'agence nationale de sécurité du médicament.
08:29Est-ce que ça, vous le constatez, Madame Burley, dans votre pharmacie ?
08:32Alors, sur l'amoxycyline, oui. Mais d'autres médicaments apparaissent en rupture.
08:38Donc, en ce moment, ce sont les antidépresseurs, les neuroleptiques.
08:42Donc, en fait, c'est sans arrêt un nouveau flux. Quelquefois, ça s'arrange et puis ça repart. Enfin, bon, ça continue.
08:49On va suivre ça, évidemment, ensemble sur l'antenne d'ICISR.
08:53Merci beaucoup, Isabelle Burley, d'avoir été notre invitée ce matin. Belle journée. Merci.
08:57Je peux juste dire quelque chose.
08:59Rapidement. On n'a plus beaucoup de temps.
09:01En fait, il existe une association qui s'appelle PHI et c'est pharmacie humanitaire.
09:07Les personnes peuvent ramener les pansements, peuvent ramener le matériel médical aux pharmacies,
09:13qui ensuite les transmettent à cette association.
09:18C'était important de la citer quand même.
09:20Oui, on mettra le lien, effectivement, sur notre site ICISR.fr. C'était important de le dire.
09:24Merci beaucoup, Isabelle Burley.

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