• il y a 5 heures
Vendredi 10 janvier 2025, SMART IMPACT reçoit Thierry Blandinières (PDG, InVivo) , Marie Marchand-Pilard (Responsable Santé-Environnement, Entreprises pour l'Environnement) , Elodie Bondi (Directrice Générale, Qualisteo) , Richard Sempéré (Chercheur, Institut méditerranéen d'océanologie) et Mathieu André Febrero (Responsable du programme "Donnez votre voiture", Roole)

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00:00Bonjour à toutes et à tous, bienvenue. C'est un Smart Impact format XXL que je vous propose
00:13aujourd'hui. Une heure d'émission avec la rubrique Prêt pour l'impact. C'est la question
00:17que je pose une fois par semaine à un ou une chef d'entreprise, une personnalité qui
00:22compte dans l'économie française cette semaine. Grand entretien d'une demi-heure avec Thierry
00:26Jandinière, le président d'Invivo, l'un des premiers groupes européens de l'agroalimentaire,
00:3015 000 collaborateurs, près de 12 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Quel bidon
00:34RSE ? Comment accompagner le monde agricole vers des produits plus simples, plus locaux ? Le
00:39modèle économique d'Invivo change-t-il depuis que le groupe est devenu société à mission
00:44en 2020 ? Beaucoup de questions à lui poser tout à l'heure. Dans ce Smart Impact, je
00:48reçois également Elodie Brouguil, ADG de Calisteo qui vient d'obtenir le prix d'excellence
00:53de la planification écologique pour sa solution de meilleure gestion énergétique des territoires
00:57et des sites industriels. Le débat de notre émission, il portera sur la pollution plastique.
01:02Les solutions prônées notamment par l'Association des entreprises pour l'environnement verra
01:07si c'est possible d'empêcher la prolifération des nanoplastiques. Et puis dans notre rubrique
01:11start-up, je vous présenterai Roule et sa solution de don de véhicules pour aider les
01:17Français qui n'ont pas de solution, tout simplement de mobilité. Voilà, pour les
01:20titres, c'est parti pour ce Smart Impact format XXL.
01:23L'invité de ce Smart Impact, c'est Elodie Bondy. Bonjour.
01:33Bonjour.
01:34Bienvenue. Vous êtes la directrice générale de Calisteo, entreprise créée à Nice en 2010.
01:39Votre métier, c'est d'analyser, d'améliorer la consommation électrique de vos clients.
01:43Vous étiez déjà venue nous en parler dans cette émission, mais présentez-nous Calisteo
01:47en quelques mots.
01:47Alors, Calisteo, c'est une entreprise innovante, créée il y a plus de 10 ans, qui a pour
01:52objectif d'accompagner les sites industriels dans la mesure et la réduction de leur consommation
01:57d'énergie. On aide nos clients à comprendre leur consommation et à la réduire de minimum
02:0310 %, voire 15 %, 20 %, ça dépend en fait des typologies de projet.
02:08Avec quels outils ?
02:09Alors, en fait, on a développé un système de mesure intelligent qui s'appelle le Lynx,
02:15qui est un boîtier intelligent qui permet de récupérer toutes les données disponibles
02:19sur un site, de les analyser en temps réel et grâce à des algorithmes d'intelligence
02:23artificielle, d'identifier les économies qui sont à réaliser sur le site.
02:27Et alors, ça peut marcher dans toutes sortes de sites. J'ai lu en préparant l'émission,
02:32ça va d'un stade à l'autre. Alors, il y a des sites industriels, évidemment, mais
02:35stades, gares, ça marche aussi ?
02:37Oui, en fait, ça marche absolument dans toutes les typologies de bâtiments. Donc, les sites
02:43industriels, les stades, les gares, les musées. Et aujourd'hui, la solution est installée
02:47dans plus d'une quarantaine de pays.
02:49Je me posais la question, une gare, par exemple. C'est une gare, oui. Et comment optimiser,
02:55maîtriser sa consommation d'énergie dans une gare ? C'est à chaque fois le même
03:00processus ? C'est-à-dire, c'est d'abord, collectons les données, puis ensuite, on
03:04va trouver les leviers à activer ?
03:05Exactement. En fait, vraiment, le principe, c'est de dire qu'on ne peut réduire que
03:12ce que l'on mesure. Et en fait, pour pouvoir réduire ses consommations, il faut mesurer
03:16et comprendre en temps réel. Quand on installe Calisteo dans un site, c'est un peu le
03:20big brother de l'énergie. On voit absolument tout ce qui se passe. Et en fait, quand on
03:24a l'information, on peut ensuite faire de la réduction.
03:27Oui. Alors, vous proposez une solution qui s'appelle MEDE, qui vient d'être primée
03:32par la région sud, la région sud PACA, Prix d'excellence de la planification écologique.
03:37Il y a quoi de particulier avec MEDE ? En quoi c'est une brique supplémentaire ? En
03:42quoi c'est différent de ce que vous faites déjà ?
03:43Alors en fait, MEDE a ajouté de l'innovation dans notre technologie qui existait déjà.
03:50Donc, on avait déjà développé notre système de mesure intelligent. Et avec MEDE, on a
03:54travaillé sur l'IA pour en fait pouvoir, en temps réel, piloter les sites. Donc, grâce
04:00à des algorithmes d'intelligence artificielle basés aussi sur tout le track record de projets
04:07qu'on avait réalisés par le passé, on a la capacité en fait de prédire la consommation
04:11en fonction de différents paramètres d'influence, de récupérer des informations sur le process
04:18reliées aux consommations d'énergie. Et grâce à ça, en fait, on va beaucoup plus
04:22loin que ce qu'on faisait avant.
04:25Oui. Il est destiné d'abord, d'ailleurs, pour vos principaux clients, à des sites
04:30industriels ?
04:31Alors, c'est un choix qu'on a fait. C'est qu'en fait, les sites industriels sont des
04:35grands consommateurs d'énergie. Il y a des grands enjeux d'économie d'énergie dans
04:39l'industrie, notamment en France, mais aussi à l'international. Et nous, on a décidé
04:44vraiment de travailler dans les sites industriels. On travaille particulièrement dans les usines
04:50d'incinération, les stations d'épuration, l'agroalimentaire. Donc, en fait, on a vraiment
04:56des secteurs industriels de prédilection dans lesquels on est très différenciés.
05:00Avec ce chiffre, vous le disiez, l'industrie française, c'est vrai dans plein d'autres
05:05pays, ça représente autour de 20% des émissions de gaz à effet de serre, 78 millions de tonnes
05:12par an. Si on rentre dans le détail, vous avez évoqué les économies possibles. C'est
05:19une moyenne, évidemment. En fonction des sites, en fonction de la vétusté des sites,
05:24on va pouvoir faire plus ou moins d'économies ?
05:26Alors, j'oserais dire que c'est aussi en fonction des pays, puisqu'en fait, en France,
05:30on fait entre 10 et 20%. Quand on va à l'international et notamment au Moyen-Orient, on peut atteindre
05:3540-50% aux Etats-Unis, où on est sur des pays qui sont, on va dire, moins en avance
05:41que la France en matière d'économies d'énergie. Et en fait, ça va aussi dépendre de la maturité
05:47des clients et est-ce qu'ils ont déjà travaillé sur la gestion de leurs énergies ou non.
05:53Si c'est un client qui est très mature, qui a beaucoup travaillé, on va faire forcément
05:57moins d'économies. Si c'est un client qui se lance dans une démarche RSE, alors là,
06:03il y a beaucoup d'économies à faire.
06:04On parle beaucoup, et heureusement, de relocalisation industrielle. Alors, c'est intéressant parce
06:09que si on relocalise, c'est OK, mais en polluant beaucoup moins qu'avant. Alors, vous, vous
06:14intervenez ou pas dans des contextes comme celui-là ? Parce que si on crée une nouvelle
06:18usine ou si on recrée une usine, on va cocher toutes les bonnes cases des économies d'énergie,
06:23forcément ?
06:24Oui. Alors, c'est vrai qu'il y a à la fois l'enjeu de pollution, puis il y a aussi l'enjeu
06:27de consommation énergétique, puisqu'on a des processus industriels pour lesquels la
06:31facture énergétique a un vrai impact sur la rentabilité du site. Et donc, consommer
06:3610 ou 20% de moins dans une période où il y a une certaine volatilité des prix de l'énergie,
06:41c'est quand même très important. Et là, on voit en fait un groupe industriel pharmaceutique
06:47avec lequel on travaille qui relocalise sa production en France, qui donc la délocalise
06:52d'Australie en France, qui construit de nouveaux bâtiments et qui va nous intégrer
06:56dès le départ. On est dans son cahier des charges pour justement, dès le départ, à
07:00la conception du bâtiment, maîtriser ses énergies.
07:02Je reviens sur ce prix que la région Sud vous a délivré. C'est quoi ? C'est un soutien ?
07:09C'est un soutien financier ? Parce qu'on voit bien que l'ambition de Calisteo, elle
07:14n'est pas seulement française, elle est déjà, ce n'est même pas une ambition,
07:18factuellement vous êtes déjà à l'international. Donc, qu'est-ce que ça représente quand
07:21même l'ancrage local ?
07:23Alors, quand on développe une innovation, une entreprise innovante, l'écosystème
07:27dans lequel on est, dans lequel on vit, dans lequel on se développe, est très important.
07:32Et dans notre cas, la région Sud a été un grand soutien pour Calisteo parce qu'on
07:36a eu plusieurs projets d'innovation financés par la région, donc Médé étant le dernier
07:42projet en date. Et la région Sud, aujourd'hui, est vraiment un catalyseur, elle permet aux
07:49entreprises innovantes de se développer plus vite grâce à différents mécanismes qui
07:53sont mis en place.
07:54Ça veut dire que vous ne pourriez pas forcément innover autant sans avoir le soutien de la
08:00région ?
08:01On ne pourrait pas innover autant sans avoir le soutien de l'écosystème dans sa globalité,
08:05la région en faisant partie, puisqu'une entreprise innovante a besoin d'être supportée
08:08financièrement aussi.
08:10Parce que la R&D, c'est quel pourcentage de votre chiffre d'affaires aujourd'hui ?
08:13Aujourd'hui, on consacre à peu près 30% de notre chiffre d'affaires à la R&D, donc
08:17ça fait quand même beaucoup. On est dans un environnement extrêmement concurrentiel
08:24et on doit continuer à être à la pointe de l'innovation.
08:26Et vos principaux concurrents étrangers, ils sont où ? Parce que vous disiez qu'il
08:31y a des pays qui sont moins matures que nous.
08:34Alors nous, nos principaux concurrents étrangers, ils sont plutôt aux Etats-Unis et en Chine.
08:42Parce qu'en Chine, on voit quand même pas mal d'innovation sur les consommations d'énergie.
08:46Oui, évidemment. Les Chinois ont bien compris que c'était un enjeu environnemental et
08:51économique très important. Alors on était sur l'échelon, c'est intéressant, il y
08:57a l'échelon régional, l'échelon international et puis cet échelon européen aussi. Et je
09:01crois qu'on parle de la nouvelle directive européenne qui est l'un de nos thèmes de
09:04prédilection dans Smart Impact depuis plusieurs mois, la CSRD qui impose petit à petit à
09:09toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, un bilan extra-financier. Est-ce que
09:14vous en voyez déjà les effets sur votre activité ? Vous voyez ce que je veux dire ? Il y a
09:18des entreprises qui se disent, ok, il va falloir qu'on remplisse la CSRD, donc il faut aussi
09:22qu'on améliore notre consommation d'énergie. Oui, alors en fait, on le voit, je dirais
09:27depuis le deuxième semestre 2024, où en fait on a pas mal de clients qui, dans le
09:34cadre de la CSRD, lancent des projets. Alors on le voit plutôt dans les grands groupes,
09:38les PME sont pour l'instant un peu plus en retard, ils font souvent un peu les choses
09:42plus tard que les grands groupes, mais les grands groupes anticipent beaucoup. Et là
09:46on travaille sur des projets, notamment internationaux, dans le cadre de la CSRD. Avec, on l'a entendu,
09:53plusieurs voix qui s'élèvent en Europe, en France aussi, pour appuyer sur le frein,
09:57pour assouplir le calendrier de cette CSRD. Qu'est-ce que vous en pensez ? En fait, je
10:01pense que c'est compliqué de contraindre les entreprises, en plus qui sont déjà face
10:07à des challenges de développement, dans une économie qui est peut-être en ce moment
10:12un peu compliquée. C'est vrai que nous, on voudrait que le calendrier ne soit pas assoupli.
10:18Oui, parce que c'est un accélérateur de business, on l'a bien compris. Mais je peux comprendre
10:21que les contraintes réglementaires qui posent sur les entreprises, et qui pesent aussi
10:25sur ma propre entreprise, soient quand même parfois compliquées à gérer, quand on les
10:31confronte avec la réalité économique. Un exemple de contrainte réglementaire qui
10:36vous freine, ou vous avez le sentiment qu'elle vous freine ? Nous, en fait, on est une entreprise
10:41à impact. Donc en fait, ça ne va pas nous freiner, mais on a des fortes contraintes
10:46RSE, comme les autres entreprises, même en matière de production. Voilà, donc c'est
10:54vrai qu'on est content de produire en France, etc., avec des fournisseurs locaux, mais ça
11:01demande quand même finalement plus de travail de produire un produit à impact, si plutôt
11:11on se disait qu'on allait délocaliser la production en Chine par exemple.
11:15La CSRD, elle va vous concerner, pas vous concerner, vous concerner indirectement ?
11:20Indirectement, oui. Nous, on est encore un peu petit pour être concernés.
11:23Dernière question, il reste une petite minute. Est-ce qu'il y a un levier évident, plus
11:30facile à activer ? Celui qui ressort le plus souvent quand vous sortez de la phase d'audit.
11:36Vous avez posé les boîtiers, il y a les données qui reviennent. C'est quoi le levier
11:40le plus efficace ? Le levier le plus efficace, c'est de chasser
11:44les consommations quand il n'y a pas de production, de dire zéro production, zéro
11:49consommation. Alors ça, c'est possible que dans les sites qui ont des arrêts de
11:52production. Mais ça, c'est le levier le plus efficace, c'est de faire pas de consommation
11:57quand on ne produit pas. Sur les sites qui sont en consommation, en production continue,
12:02à ce moment-là, on va plutôt comparer la performance des lignes industrielles et prendre
12:07la plus performante et appliquer les bonnes pratiques aux autres process.
12:12Merci beaucoup Elodie Bondy et à bientôt sur Be Smart For Change.
12:16On passe à notre débat, la pollution plastique au programme.
12:26Comment agir contre la pollution plastique ? C'est le thème de notre débat avec Marie Marchand-Pillard.
12:31Bonjour. Bienvenue. Vous êtes doctorante en droit de la santé et environnement et vous
12:36travaillez pour l'association Entreprises pour l'environnement. Et puis avec nous en
12:40duplex, Richard Semperé. Bonjour. Bienvenue à vous. Vous êtes chercheur au CNRS et
12:45au Institut Méditerranéen d'Océanologie. On va peut-être commencer, vous avez publié
12:49une étude avec Entreprises pour l'environnement sur cette pollution plastique. On va commencer
12:54par le constat, c'est combien de tonnes produites chaque année dans le monde ?
12:59Alors aujourd'hui, on a pu constater effectivement qu'en l'espace de 70 ans, on est passé
13:05de 2 millions de tonnes produites par an dans le monde à 438 millions. Et ça, c'était
13:10le chiffre de 2018. Et ça continue d'augmenter. Donc clairement, c'est un enjeu puisque,
13:16au-delà du nombre de tonnes de plastique produites, on sait que 98% des plastiques
13:22sont issues de matières fossiles et que les plastiques ont un impact sur l'environnement
13:27et pas uniquement juste les déchets plastiques. Il faut vraiment insister sur le fait que
13:32sur l'ensemble du cycle des plastiques, de la production, du transport, de l'utilisation...
13:37Oui, le simple fait de les produire, c'est déjà une aggravation du bilan cardinal.
13:41Mais alors sur les déchets, on a trouvé ces chiffres en 20 ans. La production annuelle
13:44de déchets plastiques, parce qu'il y a une grande partie de ces plastiques qui finissent
13:50en déchets, elle est passée de 180 millions de tonnes à plus de 350 millions de tonnes
13:55en 20 ans. Quasiment x2 en 20 ans. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'aujourd'hui,
14:00si on reste sur ce constat, ils sont toujours indispensables dans une foultitude de secteurs,
14:05les plastiques ? Alors exactement. En fait, c'est qu'aujourd'hui, les plastiques, du
14:09fait de leurs coûts et de leurs propriétés remarquables, ils ont permis des évolutions
14:13technologiques majeures et restent indispensables dans les secteurs qui sont aujourd'hui essentiels
14:19pour les sociétés humaines. Je pense notamment à la santé, les transports, la construction
14:23et même le textile. Par contre, effectivement, la question, elle peut se poser dans d'autres
14:28secteurs, d'autres usages, puisqu'en plus, un même plastique en fonction des utilisations
14:32n'a pas le même impact sociétal. Est-ce que finalement, ils sont essentiels pour
14:38les sociétés humaines ? Et c'est plus sur ces plastiques-là que la question va se
14:41penser et d'autant plus qu'on sait qu'aujourd'hui, 35 à 40 % des plastiques qui sont produits
14:47sont à usage unique et à courte durée de vie. Et je crois même que c'est 81 % des
14:51plastiques qui auraient une durée de vie de moins d'un an.
14:54Richard Semperé, vous aviez publié il y a un peu plus d'un an une tribune dans Libération
14:58sur ce thème, puisque c'est l'un des objets, évidemment, de votre expertise de chercheur.
15:04Il y a un impératif d'action, sauf que là, on a le sentiment, quand on fait ce constat,
15:10qu'il n'est pas tellement partagé cet impératif. Votre avis ?
15:15Écoutez, je pense qu'on a passé un cap, c'est-à-dire que maintenant, tout le monde
15:20est persuadé de l'ubiquité de ces fragments de plastique qu'on retrouve à peu près
15:25dans tous les environnements de la planète. Ça a été dit plusieurs fois, dans l'océan,
15:30sur la terre, dans des continents aussi éloignés que l'Antarctique, l'Arctique.
15:36Donc maintenant, il y a une prise de conscience, c'est indéniable.
15:38Où il y a toujours un problème, c'est sur les actions qui doivent être menées
15:42pour limiter la production de plastique, tant au niveau de l'industrie qu'au niveau
15:45des habitudes, au niveau des sociétés, par les populations dans l'ensemble des pays.
15:51Donc c'est plutôt sur ce point-là qu'il y a des actions à mener.
15:56Mais la prise de conscience, maintenant, il me semble qu'elle est générale.
16:00Oui, mais c'était ma question, c'était ça, c'est les actions qu'on ne voit pas
16:03pour l'instant suffisamment, en tout cas, se mettre en œuvre, Richard Semperé.
16:08Oui, absolument, absolument. Effectivement, je vous dis, nous, notre rôle de chercheur,
16:13c'est de mettre en évidence la présence de microplastiques, notamment ou de nanoplastiques
16:18ou de tous les additifs dont on ne parle pas assez, qui sont ces molécules chimiques
16:23que l'industrie ajoute dans la production de plastique, qui ont des effets délétères
16:27comme les phtalates ou les biphénols ou d'autres composés chimiques qui sont toxiques,
16:32qui sont ajoutés pendant la production de plastique.
16:36Donc maintenant, on sait qu'il y a cette distribution très large,
16:41mais il n'y a pas encore de prise de décision économique, politique,
16:47d'ailleurs, on a vu que les accords récents ont échoué à Busan, en Corée,
16:53et qu'il n'y a pas eu de prise de position qui a été ferme pour limiter véritablement la production de plastique.
16:58Et d'ailleurs, c'était à la fin du mois de décembre dernier,
17:02l'ADEME a publié une étude qui va dans le sens que vous nous dites l'une et l'autre,
17:06c'est-à-dire qu'on trouve des microplastiques un peu partout, dans nos campagnes,
17:12dans nos vignes, dans tous les terrains agricoles, nos vergers, nos forêts,
17:17sans parler des nanoplastiques qui, là, sont retrouvés dans le corps humain.
17:22Parmi les solutions que vous proposez, vous disiez tout à l'heure,
17:24il y a des secteurs où peut-être les plastiques sont moins indispensables.
17:27C'est là qu'il faut agir prioritairement, d'après vous ?
17:29Non, en fait, je pense que, justement, la question des plastiques, elle est extrêmement complexe,
17:33puisqu'on l'a dit, il y a vraiment une ubiquité des plastiques dans l'environnement,
17:37et surtout, comme on le disait, l'impact des plastiques, ce n'est vraiment pas que les déchets,
17:41c'est la production, l'utilisation, le transport.
17:44Donc, en fait, c'est dans tous les secteurs qu'on peut agir,
17:47puisque dans les secteurs où, effectivement, les plastiques sont peut-être jugés moins essentiels,
17:51il peut y avoir des raisonnements sur, finalement, comment réduire l'utilisation de ces plastiques.
17:55Est-ce que j'en ai vraiment besoin et quels pourraient être les autres modes ?
17:58Donc, par exemple, on a certaines entreprises, notamment Kering,
18:01qui réfléchit, qui a déjà commencé à mettre en place une politique de zéro emballage plastique à usage unique,
18:07et de réfléchir, par exemple, aussi au réemploi,
18:09puisque l'idée n'est pas aussi de remplacer les plastiques par un autre matériau
18:13avec des impacts sanitaires et environnementaux, qui peut être équivalent,
18:17je pense notamment aux pailles plastiques qu'on a remplacées par des pailles en papier.
18:21Aujourd'hui, on retrouve des péphaces dedans, donc la question aussi se pose.
18:24Mais, par contre, pour, effectivement, les autres secteurs où l'usage du plastique, il est essentiel,
18:28il y a aussi des leviers d'action, puisque là, on peut réfléchir sur la conception des plastiques
18:33en se disant, ok, on en a besoin pour le moment, mais déjà, à terme, réfléchir éventuellement à des matériaux alternatifs,
18:39et sur le plus court terme, réfléchir sur la manière de réduire l'impact environnemental et sanitaire de ces plastiques,
18:46tout en gardant, finalement, les mêmes propriétés à ces plastiques.
18:49Mais du plastique responsable, ça a du sens ?
18:53Alors ça, c'est une question, effectivement, assez large.
18:56Plastique responsable, en fait, tout dépend de ce qu'on va entendre par là.
18:59Comme je disais, ça peut être tout simplement, effectivement, de réduire, d'améliorer, en fait, l'impact environnemental et sanitaire des plastiques.
19:06Donc, effectivement, pour justement les secteurs où le plastique, il est essentiel, c'est vraiment regarder l'ensemble du cycle de vie des plastiques
19:14et de se dire, comment, à chaque étape, je peux réduire cet impact environnemental et sanitaire aussi,
19:20puisque, effectivement, comme l'a dit Richard St-Péret, on trouve énormément d'additifs,
19:24donc c'est aussi identifier tous ces additifs, ceux qui sont plus préoccupants et, finalement, est-ce qu'on en a besoin et comment les réduire.
19:31Vous avez dirigé, Richard St-Péret, le laboratoire microbiologie et géochimie du campus de Lumigny à Marseille.
19:38J'imagine que vous avez réfléchi sur ces questions d'alternatives, de plastique, de bioplastique, de plastique responsable.
19:46Est-ce que c'est possible ou est-ce que c'est un leurre ?
19:50Excusez-moi, je ne vous ai pas bien entendu.
19:53Sur ces questions de plastique responsable, est-ce que, pour vous, c'est possible ?
19:59Est-ce que c'est un leurre de se dire qu'on va produire un plastique qui sera biosourcé, moins polluant, etc. ?
20:08Je pense que, sur ce problème, en tout cas, il faut agir dans toutes les directions.
20:14Et je dois dire qu'on n'a pas trouvé de solution idéale pour l'instant, mais il est clair qu'il faut agir.
20:19Je rappelle aussi que les effets délétères du plastique agissent en tant que particules, microplastiques ou nanoplastiques,
20:28ou les additifs organiques qui sont toxiques.
20:30Mais il ne faut pas oublier non plus l'impact qu'il peut y avoir sur...
20:34Comme cela a été dit, les plastiques sont, en grande partie, en très grande majorité, produits à partir des fuels fossiles.
20:41Donc il y a un effet également sur la production de CO2.
20:45Il y a 10 à 13 % du CO2 sur les 570 milliards de tonnes de CO2 qui sont émis dans l'atmosphère.
20:52Il y a à peu près 10 à 13 % qui sont émis par la production de plastique ou par l'incinération des déchets plastiques.
20:58Donc on voit bien que la problématique du plastique concerne le plastique en tant que tel,
21:02mais ça concerne également la production de CO2 et donc le climat de la planète.
21:08Donc on peut jouer, comme cela vient d'être dit, sur des habitudes à changer, sur des nouveaux matériaux.
21:16Il y a des matériaux biosourcés qui ont des propriétés intéressantes.
21:19Ce qu'il faut voir, c'est que les propriétés intéressantes qu'on pourrait avoir avec le plastique, c'est le côté biodégradable.
21:27Parce que la particularité, l'effet docile du plastique, c'est sa dégradabilité qui est très longue,
21:32très longue dans le temps, plusieurs centaines d'années parfois.
21:35Donc en fait, l'effet négatif du plastique est en grande partie lié à son intérêt.
21:42Et la raison pour laquelle il a été produit, c'est que c'était un matériau qui était inerte et qui se dégradait très lentement.
21:48Donc il y a certains matériaux plastiques qui doivent être explorés et qui se dégradent plus rapidement.
21:54Donc il faut qu'il soit biodégradable et il faut aussi qu'il soit plutôt biosourcé.
21:59Effectivement, parce que si on produit des matériaux qui ne sont pas biodégradables et produits à partir de fuels fossiles,
22:05ce n'est pas très bon pour la planète, on peut le comprendre.
22:09Oui, mais Marie-Marchand-Pillard, on a traité ce thème-là il y a quelques semaines dans l'émission,
22:16de ces plastiques biodégradables, c'est qu'ils peuvent contribuer à la prolifération des nanoplastiques dont on parlait,
22:27avec malgré tout des particules nocives à l'intérieur.
22:30Donc je vois bien qu'il n'y a pas de solution simple, il n'y a pas de solution évidente.
22:33Oui, complètement, effectivement. C'est pour ça que les conclusions de ce rapport qu'on a fait,
22:40que vous avez ici à Entreprises pour l'environnement avec une quarantaine d'entreprises,
22:45c'était vraiment ce constat-là. C'est que finalement, il n'y a pas du tout de solution unique.
22:49Et comme vous le dites, effectivement, les plastiques biosourcés se posent la question aussi de la compétition
22:56qu'il va y avoir avec d'autres brusants aussi sur toutes les matériaux biosourcés.
23:03Et puis aussi, comme vous le dites, sur les plastiques biodégradables,
23:06se posent la question de leur impact sur l'environnement quand ils se dégradent.
23:10Donc c'est pour ça que c'est vraiment sur l'ensemble du cycle de vie qu'il faut regarder.
23:15Et quand on réfléchit justement à des matériaux alternatifs ou même à un plastique alternatif,
23:20il ne faut pas juste se contenter de regarder l'utilisation qu'on ait faite,
23:24mais finalement, quel va être son impact sur l'ensemble de son cycle de vie ?
23:27Est-ce qu'il va être moindre ? Et si oui, quels vont être les avantages ?
23:30Et puis aussi, est-ce qu'il répond finalement aux mêmes besoins ?
23:33– Est-ce qu'il y a des secteurs qui sont plus avancés que d'autres,
23:38qui prennent ce problème à marée de cordes ?
23:41Parce qu'on a bien compris qu'il n'y avait pas de solution simple
23:43et qu'il n'y a pas de solution rapide qui soit viable,
23:48parce qu'il y a une telle prolifération et utilisation partout du plastique dans notre vie
23:52et dans notre économie qu'on ne peut pas l'arrêter du jour au lendemain.
23:55Mais est-ce qu'il y a des secteurs qui sont plus avancés que d'autres ?
23:57– Alors ce qu'on a remarqué, c'est en tout cas parmi les entreprises membres d'EPE,
24:01qui représentent surtout les entreprises du CAC 40 et du SBF 120,
24:06c'est qu'elles ont déjà commencé à agir,
24:09elles n'ont pas forcément attendu la réglementation,
24:11elles ne se sont pas concentrées uniquement sur les déchets.
24:14Certaines vont effectivement peut-être être plus en avance que d'autres,
24:17et je pense notamment au secteur des déchets,
24:19où là effectivement ils ont vraiment commencé à prendre à bras le corps cet enjeu,
24:23aussi bien sur comment améliorer la collecte et le recyclage des déchets,
24:27mais aussi, et certaines entreprises, je pense par exemple à Paprec,
24:30sur en amont comment accompagner les entreprises
24:34pour justement par exemple la fabrication des emballages plastiques
24:37et comment réfléchir dès le moment de la fabrication à la fin de vie des plastiques.
24:42Puisque ça aussi c'est un énorme enjeu,
24:44et finalement un plastique qui est normalement recyclable,
24:47en fonction de tous les additifs, uniquement marketing pour certains,
24:51qui vont être ajoutés, finalement le plastique ne peut plus du tout être recyclé à la fin.
24:54Donc c'est un peu déjà cette démarche de prise de conscience,
24:57d'accompagner les entreprises en leur expliquant,
24:59finalement ce n'est pas aussi simple que ça,
25:01et comment vous pouvez construire votre emballage
25:05tout en répondant finalement à votre cahier des charges.
25:08Donc on a déjà ce secteur qui est assez actif aussi, mais bien d'autres aussi.
25:12Merci beaucoup, merci à tous les deux ici en plateau et en duplex.
25:16On passe tout de suite à notre rubrique Prêt pour l'impact.
25:25Prêt pour l'impact, c'est la question que je pose chaque semaine
25:29à un ou une chef d'entreprise, une personnalité qui compte dans l'économie française.
25:33Et pour cette interview de 30 minutes, j'accueille aujourd'hui Thierry Blandinière.
25:37Bonjour.
25:38Bonjour.
25:39Bienvenue.
25:40Merci de l'invitation.
25:41Le président d'Invivo, avant de présenter le groupe,
25:44peut-être une question très générale sur le sens de ce mot « impact »
25:47parce qu'il y a plein de façons de l'intégrer et finalement d'en faire un objectif.
25:52Absolument.
25:53Pour nous, l'impact, c'est un plan de transformation des métiers,
25:56de l'agriculture et des filières.
25:58Et c'est une dynamique positive en montrant que dans les transitions,
26:02on peut avancer sur la productivité et répondre aux grands enjeux sociétaux,
26:06environnementaux et délivrer des résultats financiers
26:09en conformité avec ce que veulent nos actionnaires.
26:13Invivo, c'est les chiffres de la fin du mois de juin dernier.
26:16Près de 15 000 collaborateurs, un chiffre d'affaires de 11,7 milliards d'euros,
26:21plus de la moitié de ce chiffre d'affaires en France.
26:23D'ailleurs, ça se retrouve dans les sites industriels.
26:2592 sites industriels, dont 65 % en France.
26:28Il y a plusieurs piliers.
26:29Si on fait une présentation générale, c'est quoi les grandes activités,
26:32les grands secteurs d'activité d'Invivo ?
26:34On peut considérer qu'on a quatre verticales.
26:36La première verticale, c'est qu'on est des traders,
26:38des négociants internationaux de céréales.
26:40On est le premier négoce de grains européens.
26:43On exporte dans le monde entier les grains européens,
26:45et principalement les grains français.
26:47À destination, pays d'Afrique, puis aussi Moyen-Orient et Chine.
26:52Je rappelle qu'une tonne sur deux de blé produit en France est exportée.
26:57Donc on exporte la moitié paystière,
26:59et c'est Invivo qui vend pratiquement 100 % de cette exportation du blé français.
27:03Donc on a une vraie mission aussi vis-à-vis des agriculteurs,
27:06c'est de pouvoir trouver des solutions de commercialisation
27:09de la production de la ferme en France.
27:11Donc ça c'est un engagement très fort, c'est notre mission.
27:14Au-delà des résultats économiques, on a une vraie mission,
27:17et c'est une question de souveraineté.
27:19Si on n'était pas là, ce serait des groupes internationaux
27:22qui feraient du trading de céréales en France,
27:24ce ne serait pas la même condition pour les agriculteurs français.
27:26Donc ça c'est notre mission, premier pilier.
27:28Deuxième pilier, c'est l'agriculture.
27:30Donc on est là pour apporter des solutions,
27:32on vend des intrants aux agriculteurs, des semences, des phytosanitaires aussi,
27:37et puis des engrais, tout ça pour produire plus et mieux,
27:40et durable, on y reviendra sur cette nouvelle agriculture durable
27:43qu'on souhaite promouvoir.
27:45Et puis on collecte le grain et ensuite on le commercialise,
27:48soit via notre négoce international,
27:51soit dans les filières industrielles françaises et européennes
27:54avec des clients qui sont dans la première, deuxième, troisième transformation.
27:58Troisième pilier, l'agroalimentaire.
28:01Donc on est dans la première transformation,
28:03on est le premier malteur mondial,
28:05on a 40 sites dans le monde,
28:07et donc nos principaux clients, ce sont les grands brasseurs que vous connaissez.
28:10Donc quand on boit une bière, il y a souvent une vivot à l'origine ?
28:14Une bière sur trois dans le monde, c'est une vivot qui est derrière.
28:17Et je vais même plus loin, deux whisky sur trois en Écosse,
28:21c'est un savoir-faire de malteurs in vivo, notamment en Écosse.
28:25A consommer avec modération, il faut toujours rappeler cette formule.
28:28Bien évidemment, vous savez que la bière sans alcool est un marché qui se développe beaucoup,
28:31et c'est très bien pour le Malte, parce que pour du goût,
28:33dans une bière sans alcool, il faut mettre de plus en plus de malte.
28:36Donc c'est très positif pour nous, et c'est très positif pour la consommation.
28:39Donc là, on a vu trois piliers, il nous en manque un quatrième.
28:41Dans le troisième pilier, il y a toujours la transformation des céréales,
28:46donc du blé, on est le premier meunier français,
28:49et aussi on est le premier transformateur de boulangerie industrielle,
28:53donc les baguettes, plus les croissants, les pains au chocolat,
28:58exportés dans le monde entier.
29:00On est présents aussi dans le vin, donc on a une filière Vitie,
29:03avec une marque qui s'appelle Cordier, qui est à Bordeaux.
29:05Et puis le quatrième pilier, c'est la distribution,
29:08où on est présents en distribution dans le jardinage,
29:10avec des enseignes comme Jardinrand, Gambert, et puis des boulangeries aussi artisanales.
29:15On a posé le décor en quelque sorte.
29:19Il y a une dimension coopérative, c'est un groupe en partie coopératif.
29:23Ça veut dire quoi ?
29:24A la base, c'est une union de coopératives.
29:26Les coopératives se sont réunies pour mieux acheter et mieux vendre ensemble.
29:29Donc nos actionnaires sont des coopératives françaises,
29:32c'est à peu près la moitié de la ferme en France.
29:34Le conseil d'administration sont des présidents de coopératives,
29:37avec qui on travaille notamment sur des solutions,
29:39et la mission d'Invivo, c'est d'apporter des solutions assez coopératives,
29:43adhérentes pour leurs agriculteurs, dans les grandes transformations.
29:47Donc ça veut dire qu'au-delà de la taille qu'on a décrite,
29:49l'important c'est les investissements que nous faisons,
29:52dans le digital, dans la recherche, dans l'innovation,
29:55pour faciliter ces grandes transitions agricoles.
29:57Si je dis qu'il y a beaucoup d'agriculteurs français
30:00qui, par capilarité, sont vos actionnaires, c'est juste ?
30:05Oui, c'est 200 coopératives, et derrière c'est 350 000 agriculteurs,
30:09donc c'est à peu près la moitié de la ferme en France.
30:11Et s'agissant des céréaliers, c'est 90 %.
30:13Oui, effectivement.
30:14Les céréales, l'année 2024, ça a été une année dure.
30:17Est-ce que c'est l'une des plus difficiles que vous ayez connu ?
30:20Oui, c'est incroyable, c'est la plus dure.
30:22Il faut remonter à, je crois, 1983,
30:24mais on n'était pas du tout sur les mêmes périmètres à l'époque.
30:26Donc c'est du jamais vu.
30:27C'est quoi, c'est la météo ?
30:28La météo, donc le printemps très pluvieux et l'été très pluvieux.
30:31Ça fait qu'il y a eu une baisse de rendement considérable,
30:33des qualités de rendement de 30 à 35 %, ce qui est énorme.
30:36Ce qui nous pénalise surtout à l'exportation,
30:38puisque l'exportation étant la variable d'ajustement,
30:40ça veut dire qu'on a moins à exporter de céréales,
30:42ça veut dire qu'il faut qu'on trouve d'autres sourcings,
30:44origination en Europe du Nord pour compléter
30:46et répondre aux attentes de nos clients à l'international.
30:48Mais du coup, c'est un impact considérable aussi sur le revenu des agriculteurs,
30:51ce qui implique aussi les tensions actuelles que vous vivez.
30:54Et justement, je voulais vous interroger là-dessus.
30:56Il y a une double dimension de la question.
30:58D'abord, est-ce que les aides promises,
31:00alors on sait bien qu'on est dans une grande période d'instabilité gouvernementale,
31:03bref, heureusement que les entreprises ne fonctionnent pas de la même façon,
31:06mais est-ce que les aides promises finissent par arriver ou commencent à arriver ?
31:11Oui, apparemment, alors je n'ai pas tout le détail,
31:14parce qu'il y a eu plein d'aides.
31:15Il y avait une liste de, je crois, 80 points d'action.
31:19Je crois que la ministre de l'Agriculture a communiqué sur le fait 75%.
31:23On a apporté 75% des réponses déjà.
31:26Forcément, il y a toujours un peu d'inquiétude,
31:28parce que ce n'est pas encore complètement redescendu
31:30par le système administratif dans la ferme, quelque part.
31:34Mais tout ça, ça va dans la bonne direction.
31:36Et la bonne nouvelle, c'est qu'aujourd'hui,
31:38malgré les changements de gouvernement,
31:40on est toujours dans la même logique de vouloir appliquer
31:42ce qui avait été dit, notamment, il y a six mois,
31:46avec la loi agricole, notamment, qui n'a pas été votée l'été dernier,
31:49qui devrait être votée assez rapidement.
31:51Mais les agriculteurs, ils continuent.
31:53Il y a quasiment tous les matins.
31:55En ce moment, je viens ici, j'écoute la radio.
31:58Il y a encore une action dans le sud,
32:00une centrale d'achat qui est bloquée.
32:02J'imagine que vous êtes solidaires.
32:05Mais est-ce que c'est le seul moyen ?
32:07Moi, je me pose toujours cette question en France
32:09où on est parfois aussi un peu les rois de la manif et du blocage.
32:16Sur le sujet, c'était l'Europe.
32:18Parce que vous vous rappelez, en Allemagne aussi,
32:20ils ont manifesté.
32:21Aux Pays-Bas, ils ont manifesté.
32:22Donc, il y a un énorme enjeu de surtransposition des normes
32:25par rapport au marché mondial.
32:26Et donc, ça crée un écart de compétitivité aujourd'hui
32:29qu'on ne peut plus absorber
32:30puisque le consommateur ne veut plus payer la différence de prix.
32:33Donc, il y a vraiment un rééquilibrage économique à faire,
32:36notamment sur les coûts de production.
32:38Et c'est un sujet européen.
32:40Alors forcément, la France est toujours plus sensible
32:42aux manifestations que l'Allemagne.
32:43Mais l'Allemagne a manifesté.
32:44Vous avez raison.
32:45Mais bon, ça ne répond pas tout à fait à la question
32:47de le levier de la manif, du blocage.
32:51Après, vous avez aussi des élections aujourd'hui
32:56à la Chambre d'agriculture.
32:57Vous avez fait une compétition entre différents syndicats.
33:00Donc, forcément, il y a des postures en période de campagne électorale.
33:03Mais pour autant, il y a une réalité qu'il faut traiter
33:06et rapidement au niveau des agriculteurs.
33:08Et notamment, une réalité de rémunération des agriculteurs.
33:11On prendra le temps d'en parler.
33:13Sur ce pôle agriculture, vous avez mis en place,
33:15ça s'appelle BioLine by InVivo.
33:17Alors là, on rentre dans notre question prêt pour l'impact.
33:20Qu'est-ce que ça veut dire ?
33:21Quel changement vous activez ?
33:23Alors, on essaye en tout cas de déployer,
33:26parce qu'on sait le faire déjà sur des fermes pilotes,
33:28à grande échelle, une agriculture de précision.
33:31C'est-à-dire utiliser moins d'intrants.
33:34Donc, moins d'intrants, ça veut dire moins d'achats
33:36pour l'agriculteur, donc du revenu,
33:38tout en garantissant le rendement optimum.
33:40Et pour ce faire, on travaille beaucoup sur les datas agricoles,
33:44sur les digitales notamment, donc avec des applications
33:48où maintenant, l'agriculteur peut piloter sa parcelle
33:50au mètre carré près pour doser au bon endroit
33:53la bonne dose d'eau ou d'intrants
33:55pour optimiser le rendement pratiquement au mètre carré.
33:58A partir de là, vous avez un impact qui baisse,
34:00c'est-à-dire quelque part, vous baissez 30%
34:02l'utilisation des intrants et vous augmentez de 10% le rendement.
34:06Donc, vous avez un effet CISO positif.
34:08Donc, c'est un schéma vertueux
34:10où en baissant les intrants,
34:12vous êtes plus dans la modération
34:14et la modération, ça veut dire
34:16l'impact sur le climat est moins fort
34:18et en même temps, vous sécurisez le revenu de l'agriculteur.
34:20Ça, il faut le faire à grande échelle
34:22et c'est le projet aujourd'hui de Biolagne.
34:24– Et vous le disiez tout à l'heure,
34:26vous fournissez des intrants, des produits sanitaires
34:31et vous avez monté un partenariat sur des engrais bas carbone.
34:36Je crois que le consortium s'appelle Fertigai.
34:38Alors, de quoi on parle ?
34:40– Fertigi, oui, Fertigi.
34:42Mais ça, c'est un très bon exemple
34:44parce que quand on parle de changement à l'échelle,
34:46là, on est dans le cœur du sujet.
34:48C'est que, quand on parle déjà de souveraineté alimentaire,
34:50il faut rappeler qu'on importe 100% de nos engrais.
34:52Sans engrais, vous n'avez pas de ferme France.
34:54Donc, il y a un sujet de souveraineté.
34:56Donc, ça veut dire qu'il faut relocaliser
34:58la production d'engrais en France.
35:00Donc, ça, c'est notre moteur aujourd'hui.
35:02– Donc, ça, c'est en cours.
35:04Avec la guerre en Ukraine, ça a été déclenché.
35:08– Oui, ça a été déclenché.
35:10Mais bon, tout ça, c'est compliqué
35:12parce que c'est réinvestir sur des usines
35:14avec des CAPEX considérables.
35:16Une usine comme Fertigi, c'est 1,3 milliard d'investissements
35:19pour 500 000 tonnes d'engrais.
35:21Je rappelle que le marché français, c'est 6 millions de tonnes.
35:23Donc, ça répond qu'à une partie.
35:25Mais on veut faire la démonstration sur le bassin nord
35:27avec cette usine que c'est possible de changer à l'échelle.
35:29Et donc, ça veut dire quoi ?
35:31Ça veut dire qu'on va reproduire de l'engrais en France,
35:33plus à base d'air, à base d'électricité
35:35et plus à base de gaz.
35:37Donc, dans le cadre du plan hydrogène France que vous connaissez.
35:39Donc, on va s'inscrire complètement dans ce schéma-là.
35:41Et donc, on a poussé nous,
35:43puisqu'on est off-taker, comme on dit,
35:45c'est-à-dire qu'on est capable de mettre 500 000 tonnes d'engrais
35:47dans cette usine.
35:49Donc, on peut garantir sur le long terme
35:51le fait de faire tourner cette usine.
35:53Pour autant, il faut mobiliser les financements pour cette usine.
35:55C'est ce que nous avons fait aujourd'hui.
35:57– Ils viennent d'où, les finances ?
35:59– Alors, cette usine, elle devait s'installer d'abord en Espagne.
36:01– OK.
36:03– Donc, en fait, c'est des financements espagnols, quelque part,
36:05et européens. Donc, des investisseurs
36:07qui se sont mis autour de table.
36:09Puisqu'une Vivo, on est une partie prenante,
36:11et d'autres industriels de l'agroalimentaire.
36:13Et on a considéré qu'il fallait la relocaliser en France.
36:15Dans le cadre du programme Choose France.
36:17Donc, elle est revenue en France.
36:19Pourquoi ? Parce qu'on s'est dit,
36:21comme c'est un pont d'Hérule,
36:23il faut que ça soit produit sur le territoire,
36:25en proximité des utilisateurs.
36:27Donc, le bon endroit, si vous voulez
36:29adresser le marché du nord de la France,
36:31c'est d'avoir une usine dans le nord de la France.
36:33Donc, du coup, on a expliqué qu'il fallait
36:35effectivement venir en France, parce qu'on était les principaux clients.
36:37– C'est la couronne pour les espagnols, j'imagine.
36:39– Mais non, parce qu'en fait, les clients, c'était le marché français.
36:41Parce que c'était les céréales. Donc, on s'est rapproché.
36:43– Donc, c'était cohérent. – Donc, c'était cohérent.
36:45Donc, ils ont accepté. Donc, du coup, on est en train de faire un tour de table.
36:47Et donc, là, bon, c'est un enjeu de 1,3 milliards.
36:51Aujourd'hui, on a les autorisations.
36:53Elle devrait sortir de terre en 2032.
36:55Donc, c'est quand même assez rapide.
36:57Quand on considère un site Cébeso aussi.
36:59Donc, sur 5 ans.
37:01Et donc, avec cette usine, on n'en est pas considérable.
37:03C'est-à-dire qu'on pourra basculer.
37:05On verra après les prix. On va en parler.
37:07Les écarts de prix entre l'engrais vert et l'encrais d'importation à base de gaz.
37:11Il y a un écart important qu'il va falloir réguler.
37:13Mais on va pouvoir basculer à peu près 500 000 tonnes d'engrais sur un territoire.
37:17Ça veut dire, derrière, rapidement produire 3 à 4 millions de tonnes de céréales.
37:21Et avec 3 à 4 millions de tonnes de céréales,
37:23ce qu'on souhaiterait, c'est faire coter sur Euronext
37:25un blé vert premium avec un premium sur un prix.
37:28Pour en faire une commodities verte.
37:30Et donc, du coup, on enverrait un signal très fort
37:32au marché français et international.
37:34Mais alors, justement, la question du prix,
37:36c'est parce que c'est vrai pour ce thème-là.
37:39Mais c'est vrai aussi pour les produits bio en général.
37:44C'est-à-dire que s'ils ne sont pas soutenus,
37:46on a bien vu le retournement des consommateurs depuis 2 ans.
37:51Finalement, on n'avance plus, voire on recule.
37:54Donc, c'est quoi ? C'est une action politique ?
37:58Le levier, il est où, d'après vous ?
38:00Nous, on a des chiffres assez concrets.
38:02Si vous voulez, je pouvais donner.
38:03Il y a un écart de 200 euros la tonne, aujourd'hui, qu'il faut financer.
38:06Ce n'est pas l'agriculteur qui va payer.
38:08Parce que si on veut changer à l'échelle, il faut basculer d'un coup.
38:11Et donc, que ce soit au même prix.
38:12On va tout faire pour que ce soit au même prix.
38:14500 000 tonnes, sur cet exemple concret.
38:17Et ensuite, il faut trouver des compensations sur 200 euros la tonne.
38:21Certains clients sont d'accord pour accepter une partie de tarif.
38:25Donc, à peu près 30%.
38:28Et c'est ce qu'on veut faire aussi sur la cotation sur Renext.
38:31Donc, 30% par rapport aux produits standards.
38:34Donc, une dose de tarif.
38:35Ça, c'est acceptable.
38:36On n'est pas sur des communities.
38:39Donc, une fois que vous transformez du blé dans la baguette,
38:42ça va correspondre à un centime, ce que je vous parle.
38:44Pour bien comprendre.
38:46Donc, ce n'est pas un enjeu considérable.
38:48Mais en même temps, c'est important pour financer l'opération.
38:50Ensuite, il y a les aides publiques de la PAC.
38:53Notamment, qui doivent être fléchées vers le blé vert, quelque part.
38:57Qui doivent nous aider à financer ce type d'opération.
39:00Et puis ensuite, il y a les fameux crédits carbone.
39:02C'est-à-dire qu'il va falloir qu'on arrive à bien valoriser les sols.
39:08Et de démontrer que sur les céréales, c'est un puits de carbone potentiel.
39:13Et donc, à partir de là, ça génère des crédits carbone.
39:15Donc, la valorisation des crédits carbone sous réserve.
39:17Que les prix soient revalorisés.
39:19Font partie de la solution.
39:21Ok. Alors, dans cette rubrique Prêt pour l'impact,
39:24il y a un principe, c'est que chaque semaine,
39:26l'invité pose une question à celui de la semaine d'après.
39:29Donc, on avait Guillaume Pépi, l'ancien patron de la SNCF,
39:32qui était notre invité.
39:33Il est aujourd'hui président exécutif d'Emeis, l'ancien ORPA.
39:36Et il a donc, Guillaume Pépi, une question pour vous.
39:39La voilà.
39:41Bonjour Thierry Blandinère.
39:43Je sais que vous dirigez un groupe In Vivo,
39:45qui est un géant européen de l'agro-industrie.
39:49J'ai envie de vous poser la question.
39:51On sait que d'ici 10 ans,
39:53un agriculteur sur deux va partir en retraite.
39:56Alors, comment on peut donner envie à des personnes
40:01de s'installer comme agriculteurs,
40:03d'entrer dans ce secteur-là,
40:05pour à la fois faire une agriculture nouvelle,
40:08probablement une agriculture plus saine, plus locale,
40:11et en même temps, nous permettre à tous de manger mieux ?
40:14Merci.
40:15Et merci à Guillaume Pépi pour cette question.
40:17La question du renouvellement des générations chez les agriculteurs.
40:21C'est un enjeu très important.
40:23Pour autant, quand on regarde l'histoire,
40:25il y avait beaucoup plus d'agriculteurs il y a 30 ans qu'aujourd'hui.
40:28Et la production a quand même augmenté.
40:30Donc, la production n'est pas liée au nombre d'agriculteurs.
40:33Elle est liée à la taille des exploitations.
40:35Et donc, si demain, on veut avoir des agriculteurs
40:37qui gagnent bien leur vie,
40:38il faut prendre en compte cette notion de taille d'exploitation
40:41en fonction des filières et des productions.
40:43La France, on est plutôt un pays de petites ou moyennes exploitations ?
40:46De moyennes, oui.
40:47Sauf dans les céréales, où on commence à avoir des exploitations,
40:49700 hectares, 1000 hectares, etc.,
40:51qui sont à l'échelle intéressante.
40:53Et donc, ça veut dire que progressivement,
40:55on va avoir en regroupement encore des exploitations
40:58qui seront plus grandes.
41:00Et donc, à partir de là, plus compétitives.
41:02Et donc, du coup, pour des agri-managers,
41:04demain, qui sont des agriculteurs,
41:06ça sera des chefs d'entreprise.
41:08C'est déjà des chefs d'entreprise,
41:09mais encore plus des chefs d'entreprise
41:10qui géreront des comptes d'exploitation
41:12et qui pourront répondre aux attentes des consommateurs
41:15avec des filières structurées.
41:18Mais à côté de ça, on a des agriculteurs,
41:23et d'ailleurs, ça fait partie des thèmes de mobilisation depuis un an,
41:27qui n'arrivent pas à vivre, tout simplement, leur métier.
41:31Voilà, parce qu'en fait, on n'a pas une agriculture.
41:33On a des agriculteurs et des agriculteurs,
41:35et ça dépend des filières.
41:36Donc, s'agissant des céréaliers,
41:38si je parle des céréaliers,
41:39on a déjà des tailles assez intéressantes d'exploitation
41:42qui vont être consolidées.
41:44Après, vous avez l'agriculture polyvalente,
41:46vous avez l'élevage,
41:47donc voilà, il y a plusieurs composantes.
41:49Par exemple, c'est des sujets.
41:50Donc ça, effectivement, chaque filière doit traiter son sujet,
41:52filière par filière.
41:53Moi, je vous parle des céréales.
41:54Les céréales, on les a déjà organisées,
41:56donc avec des agriculteurs qui ont des grandes exploitations,
41:58mais qui doivent être consolidées.
42:00Et pour des jeunes, ça va être très intéressant
42:02de reprendre ce type d'exploitation,
42:03parce qu'ils vont devenir des vrais chefs d'entreprise
42:05à l'échelle française et même internationale.
42:08Ça ne vous concerne pas directement,
42:10mais quand on parle des produits, par exemple,
42:12de la marque Séquilpatron,
42:14on est au cœur de cette question de rémunération des agriculteurs.
42:17Oui, mais ça, c'est le lait.
42:18Le lait, effectivement, a une problématique
42:20qui a été réglée quelque part.
42:21Il faut peut-être féliciter aussi le fondateur de Séquilpatron
42:24qui a été un peu l'aiguillon,
42:25qui a fait que, finalement, la filière a bougé.
42:27Et aujourd'hui, je n'ai pas les chiffres en tête,
42:29les derniers chiffres du lait,
42:30mais apparemment, déjà,
42:31le revenu des producteurs laitiers s'est amélioré.
42:34Donc, ça va dans le bon sens.
42:35On peut trouver des solutions.
42:37Cette interrogation sur l'avenir,
42:39vous l'avez évidemment pour toutes vos activités,
42:41mais notamment sur le pôle 20.
42:43Vous parliez de Cordier.
42:44Je crois que vous l'avez réorganisé.
42:46Vous cherchez à le céder.
42:48Je n'ai pas bien compris.
42:49Vous en êtes où ?
42:50Vous voulez vendre le pôle 20 ?
42:52Non, on est en train de discuter avec la filière,
42:54de voir comment on peut structurer cette filière.
42:56On veut participer à la structuration de la filière.
42:58Pourquoi ?
42:59Elle est en danger, cette filière ?
43:00Elle est en danger,
43:01puisque vous avez la consommation de vin rouge qui baisse.
43:03Et ça, c'est vraiment structurel.
43:05Donc, il faut ajuster l'offre et la demande.
43:07Et donc, du coup,
43:08vous avez beaucoup d'outils industriels installés.
43:10Vous avez, par exemple,
43:12aujourd'hui encore 600 caves coopératives en France.
43:14Si vous prenez le Sud-Est,
43:17la région Méditerranée,
43:19vous avez 300.
43:20Vous avez des petites caves coopératives,
43:21deux par village.
43:22Donc, tout ça, aujourd'hui, c'est plus compétitif.
43:24Donc, nous, ce que l'on souhaite,
43:25en tant qu'Union Nationale et coopérative aussi,
43:27c'est de mettre les gens autour de la table
43:28pour dire comment on s'organise
43:30pour structurer ces outils industriels,
43:31parce que les charges sont trop importantes.
43:33Donc, nous, avec Cordier,
43:34notre mission, c'est ça.
43:35C'est aussi de participer,
43:36à dire, mais nous,
43:37on est prêts à s'associer avec d'autres,
43:39en majoritaire ou en minoritaire,
43:41mais on restera toujours présents,
43:42toujours un acteur,
43:43pour aider à la structuration.
43:45En fait, vous dites Big is Beautiful ?
43:48On est obligé de dire Big is Beautiful,
43:50parce que c'est comme ça.
43:52Il faut qu'on soit compétitif.
43:53Pour être compétitif,
43:55il faut qu'on fasse du volume et du prix.
43:57Parce que le consommateur ne va pas payer
43:5950 % plus cher.
44:00Après, vous avez aussi les niches rentables,
44:03qui nous permettent de différencier.
44:04Donc, c'est assez simple, la stratégie.
44:06C'est soit vous êtes dans la différenciation
44:07avec des niches rentables,
44:08soit dans le volume-prix.
44:09Et au milieu, vous êtes mort.
44:12Donc, il faut grandir.
44:14On est un peu condamné à grandir.
44:15Mais est-ce qu'on peut améliorer son impact
44:19tout en étant de plus en plus grand ?
44:21On peut dire, oui,
44:22je vais avoir un levier plus important.
44:23C'est exactement ça.
44:24C'est exactement ça.
44:25Je vais prendre l'exemple des Allemands, par exemple.
44:27Sur l'intégration, vous l'avez,
44:29de l'ex-Allemagne de l'Est,
44:30sur les Coopcause,
44:32la grande ferme.
44:34Ils ont complètement révolutionné.
44:35Ils ont fait une économie circulaire,
44:37notamment avec de la biomasse.
44:39Ils ont organisé tout ça.
44:41Ils ont un impact considérable.
44:43Et la ferme allemande
44:45a gagné en impact positif.
44:47Et Dieu sait si l'écologie
44:49est au centre du jeu en Allemagne.
44:50Et donc, ils ont réussi à produire
44:52plus et mieux et durable.
44:54À l'échelle, avec un prix compétitif.
44:56Donc voilà, il faut s'inspirer
44:57de ce type d'exemple en France.
44:58On s'appuie dans cette rubrique régulièrement
45:00sur une citation de notre invité.
45:02Alors là, j'ai retrouvé dans une émission
45:03que vous aviez de Figaro TV
45:05en décembre dernier,
45:06sur le Mercosur.
45:07Et on va ouvrir ce débat.
45:09Il faut raison garder,
45:10le traité du Mercosur
45:11est un totem politique
45:12qui a été saisi
45:13pour que les réformes agricoles
45:14passent plus vite.
45:15Quand on aura discuté filière-pas-filière,
45:16on aurait trouvé des aménagements suffisants
45:18pour que chacun puisse s'y retrouver.
45:20Cela pourra passer par des compensations
45:21pour la filière bovine par exemple,
45:22ou par les clauses miroirs
45:23qui sont sur le long terme la solution.
45:25Si je vous lis bien,
45:27vous dites le Mercosur,
45:28il faut le signer.
45:29Il faut le signer avec des conditions
45:31de compensation
45:33pour certaines filières.
45:35Mais pour l'agriculture,
45:36c'est positif aussi.
45:37Parce que par exemple,
45:38sur la filière viticole,
45:39ça nous ouvre des marchés
45:40en Amérique du Sud.
45:42Par exemple, le malt
45:43aujourd'hui que nous exportons
45:44est taxé à 9% au Brésil.
45:46Donc demain,
45:47si on ouvre le jeu du Mercosur,
45:49on n'aura plus cette taxe
45:50de 9%.
45:51Donc il faut regarder filière par filière
45:53l'impact.
45:54Et effectivement,
45:55il peut y avoir des filières
45:56qui pourraient être un peu pénalisées.
45:58Discutons des compensations possibles.
46:02Mais pour l'instant,
46:04c'est devenu un totem.
46:05Exactement.
46:06Politique,
46:07mais aussi syndical.
46:08C'est un totem politique,
46:10syndical,
46:11aussi bien sûr un combat
46:13au niveau de l'Europe politique
46:14entre la gouvernance européenne.
46:17C'est un sujet de gouvernance européenne
46:18aujourd'hui.
46:19Donc c'est plus large
46:20que les dossiers techniques.
46:22Mais je pense qu'il faut raison garder.
46:24Comme je dis,
46:25je pense qu'avec le temps,
46:26tout ça, ça va se décompter.
46:27On va trouver l'accord
46:28qui va convenir à tout le monde.
46:29Est-ce qu'on peut à la fois
46:30être pour le libre-échange
46:31et pour les circuits courts ?
46:32Bien sûr.
46:33Pour que le marché soit les deux pieds.
46:35Local, global en fait.
46:37Le local,
46:38ça permet d'adresser
46:39la consommation courante,
46:41les fermes,
46:42le circuit court,
46:43les marchés.
46:44Tout ça, ça fonctionne bien.
46:45Ça dépend des régions.
46:46Les régions très traditionnelles
46:47avec une culture très traditionnelle,
46:48les filières traditionnelles.
46:49Ça marche très bien.
46:50Et puis le global,
46:51c'est important
46:52puisque notre force,
46:53en tout cas la France,
46:54c'est d'être un pays agricole
46:55reconnu mondialement.
46:56Et donc ça nous permet aussi
46:57de déployer la Ferme France,
46:59notamment à l'international,
47:01et d'exister en fait dans le monde.
47:03In Vivo,
47:04il nous reste 4 minutes,
47:05ça passe trop vite,
47:06est devenue une société à mission
47:08depuis octobre 2020.
47:10La raison d'être favorisait
47:11la transition agricole et alimentaire
47:13vers un agro-système résilient
47:15en déployant des solutions
47:16et des produits innovants,
47:18responsables en ligne
47:19avec les principes
47:20de l'agriculture régénératrice
47:22au bénéfice des agriculteurs
47:24et des consommateurs.
47:26Qu'est-ce que ça change
47:27de définir sa raison d'être ?
47:28C'est intéressant parce que
47:29cette émission,
47:30elle existe depuis 4 saisons à peu près.
47:32Il y a eu, je mets des guillemets,
47:34mais une mode de la raison d'être.
47:36J'entends beaucoup moins
47:37d'entreprises m'en parler
47:39ou s'en prévaloir aujourd'hui.
47:41Est-ce que c'était une mode ?
47:42Qu'est-ce que ça change ?
47:43Pour nous, ce n'est pas une mode
47:45puisque dans le monde mutualiste,
47:47on est déjà des entreprises à mission,
47:49on dirait nativement quelque part,
47:51des coopératives.
47:52On travaille pour le bien commun.
47:54Donc pour nous,
47:55cette émission,
47:56ce n'était pas une révolution.
47:57On y était déjà de fait.
47:58Donc on a utilisé ce moment
48:00d'entreprise à mission
48:01avec la loi PACTE.
48:02On a participé à la loi PACTE
48:03avec Bruno Le Maire,
48:04c'était en 2017,
48:05à l'écriture de textes
48:06pour justement voir comment
48:08des filiales de coopératives
48:09qui n'avaient pas un statut coopératif
48:11pouvaient devenir des entreprises
48:13à mission,
48:14en lignée avec la maison mère,
48:16en l'occurrence INVIVO,
48:17avec l'Union Nationale des Coopératives.
48:18C'est pour ça que nos filiales
48:19se sont transformées
48:20en sociétés à mission
48:21pour s'aligner aussi
48:22avec notre ADN historique.
48:24Qu'est-ce que ça a changé ?
48:25Par exemple,
48:26souvent j'entends dire
48:28que l'un des leviers
48:29les plus efficaces,
48:30c'est la direction des achats
48:31dans une entreprise.
48:32Qu'est-ce que vous avez modifié
48:34avec la définition
48:36de la raison d'être ?
48:37Parce que la raison d'être,
48:38c'est bien,
48:39mais ce qui est intéressant,
48:40c'est de voir ensuite
48:41les actions concrètes
48:42et les engagements concrets.
48:43Nous, on a par exemple
48:44un financement
48:45de notre crédit syndiqué
48:46avec un bonus-malus
48:47sur nos frais financiers
48:48liés à des engagements
48:50sur des impacts positifs.
48:52Donc on a été les premiers
48:53à signer ce type de financement.
48:55Ça veut dire quoi ?
48:56Ça veut dire qu'on a
48:57une offre en impact positif
48:58qui a été définie
48:59et qui doit progresser
49:00dans notre chiffre d'affaires.
49:02Chaque année,
49:03avec du chiffre d'affaires
49:04de 11,5 milliards d'euros,
49:06chaque année,
49:07une partie du chiffre d'affaires
49:08doit basculer
49:09sur des offres
49:10en impact positif
49:11dans l'innovation
49:12que l'on propose.
49:13Chaque année.
49:14Là, on est à 30%
49:15du chiffre d'affaires
49:16et chaque année,
49:17on a un objectif,
49:185% par an,
49:1910% par an,
49:20ça dépend des filières,
49:21pour attendre d'ici 2040
49:22à 100% du chiffre d'affaires
49:23sur les offres
49:24en impact positif
49:25et donc ça rentre
49:26dans le sujet
49:27des transitions agricoles.
49:28Une agriculture régénératrice,
49:29ça veut dire quoi ?
49:30Ça veut dire qu'on prend en compte
49:31la qualité des sols.
49:32Trop longtemps,
49:33on est passé à côté.
49:34Là, on veut que les sols
49:35soient plus riches.
49:36Pour qu'ils soient plus riches,
49:37ça veut dire qu'il faut
49:38qu'on rentre dans un schéma
49:39de rotation de culture.
49:40Donc, pas faire simplement
49:41que du blé.
49:42C'est faire du blé,
49:43ensuite des légumineuses,
49:44travailler la qualité des sols
49:45et puis que les sols
49:46soient enrichis naturellement.
49:47Et donc, à partir de là,
49:48on a aussi une qualité,
49:49une qualité d'environnement
49:50et aussi une qualité
49:51de production
49:52parce qu'avec des sols
49:53plus riches,
49:54vous mettez moins d'engrais.
49:55Donc, du coup,
49:56vous rentrez dans
49:57un cercle vertueux
49:58et ça, ça veut dire
49:59changer le mode
50:00de production historique.
50:01Oui, mais c'est moins
50:02ambitieux que le bio.
50:03Ah, c'est plus ambitieux
50:04parce qu'il y a
50:05plus compliqué à faire.
50:06C'est-à-dire qu'il faut
50:07rapidement...
50:08Parce que l'enjeu,
50:09c'est aussi de rester compétitif.
50:10C'est-à-dire que tout ça,
50:11on essaie de le faire
50:12au même prix.
50:13Alors que le bio,
50:14c'est juste pas possible
50:15parce que le bio,
50:16vous baissez les rendements
50:17à chaque fois de 30 à 40 %.
50:18Mécaniquement,
50:19vous avez une hausse
50:20dans le prix.
50:21C'est-à-dire que nous,
50:22on essaie de maintenir
50:23les rendements
50:24pour maintenir le prix
50:25et régler l'équation
50:26développement durable
50:27et prix
50:28pour que le consommateur
50:29continue à acheter
50:30un prix accessible.
50:31Donc, pour vous,
50:32c'est la solution
50:33Elle est là.
50:34Elle est là.
50:35Le bio,
50:36ça a été un peu le phare
50:37qui a aveuglé tout le monde ?
50:38Le bio,
50:39ça fait partie de la solution.
50:40Je l'ai déjà dit,
50:41mais il n'est pas que la solution.
50:42Donc, c'est une partie
50:43de la solution.
50:44C'est 5 à 10 %
50:45de l'agriculture française.
50:46Ce ne sera jamais 25 %
50:47comme ça avait été mis
50:48dans le Green Deal
50:49et la fameuse loi Pacte
50:50sur le Green Deal.
50:51Et donc, du coup,
50:52ça, il faut le changer.
50:53Les crises,
50:54la crise du Covid,
50:55la crise ukrainienne
50:56a bien montré
50:57que c'était pas un sujet,
50:58c'était pas la réponse.
50:59C'est ça,
51:00c'est la solution.
51:01C'était pas un sujet,
51:02c'était pas la réponse.
51:03C'était partie de la réponse.
51:04Voilà.
51:05Merci beaucoup Thierry Blandinière.
51:06Merci.
51:07Et à bientôt sur
51:08Be Smart For Change.
51:09On passe tout de suite
51:10à notre rubrique start-up.
51:11Smart Ideas avec Mathieu André Febrero.
51:21Bonjour.
51:22Bonjour.
51:23Bienvenue.
51:24Vous êtes le responsable
51:25du programme
51:26Donnez votre voiture chez Roule.
51:27On va évidemment détailler ce programme,
51:28mais présentez-nous Roule
51:29en quelques mots, c'est quoi ?
51:30Alors en quelques mots,
51:31Roule c'est un club automobile
51:32qui compte 1,5 million de membres
51:34et qui propose des garanties
51:36complémentaires à l'assurance automobile,
51:38qui propose de la protection
51:40contre le vol,
51:41un média
51:42et aussi des services solidaires
51:43et notamment Donnez votre voiture.org.
51:45Alors ce programme,
51:46de quoi il s'agit ?
51:47Donnez votre voiture.
51:48Alors si on revient un petit peu
51:49à la genèse du programme,
51:51il y a quelques années,
51:52la fondation Roule
51:53a été sollicitée
51:54par des garages solidaires
51:55pour avoir des financements
51:57complémentaires
51:58et à ce moment-là,
51:59on s'est dit qu'on pouvait
52:00aider un peu plus
52:01cet écosystème
52:02de la mobilité solidaire.
52:03Donc on a créé
52:04avec la fédération Solidar Auto,
52:07qui est une fédération
52:08de garages solidaires,
52:09une plateforme
52:10qui s'appelle
52:11Donnez votre voiture.org
52:12et qui permet de mettre en relation
52:13des donateurs de véhicules
52:14avec ces garages solidaires
52:15et l'ambition,
52:16c'est de développer
52:17et démocratiser
52:18le don de véhicules.
52:19Parce que,
52:20j'ai découvert ce chiffre
52:21en préparant l'émission,
52:221 français sur 4
52:23est en situation
52:24de précarité mobilité.
52:26Alors je vois bien
52:27ce que ça veut dire,
52:28mais si on rentre
52:29dans le détail,
52:30qu'est-ce qui fait
52:31que quelqu'un
52:32est en précarité de mobilité ?
52:34Alors il y a plein
52:35de facteurs différents.
52:36On le résume en disant
52:37qu'on est soit
52:38empêchés définitivement,
52:40soit limités
52:41dans ses déplacements.
52:42C'est ça le principe
52:43de la précarité mobilité.
52:44Donc on l'est soit
52:45parce qu'on habite
52:46dans un territoire rural,
52:48plutôt,
52:49sur lequel il n'y a pas
52:50de transport public
52:51et qu'on n'a pas de voiture.
52:52Et on n'a pas de voiture
52:53soit parce qu'on n'a pas
52:54le permis,
52:55soit parce qu'on ne peut pas
52:56payer une voiture.
52:57Donc en fait,
52:58cette précarité mobilité,
52:59elle touche,
53:00selon le baromètre
53:01de WeMove
53:02qui est paru il y a
53:03quelques mois,
53:0415 millions de personnes.
53:05Et même quand on rentre
53:06dans une logique plutôt
53:07d'insertion professionnelle,
53:08on estime qu'il y a
53:09un demandeur d'emploi
53:10sur quatre
53:11qui a déjà refusé
53:12une opportunité professionnelle
53:13parce qu'il n'y avait
53:14pas de solution de mobilité.
53:15Oui.
53:16On voit bien
53:17l'effet domino
53:18de cette précarité.
53:20Est-ce qu'il y a
53:21des critères
53:22pour être bénéficiaire
53:23de donner votre carte-morgue ?
53:25Oui, bien sûr.
53:26Les garages solidaires
53:27font une vente
53:29ou une location
53:30de véhicules
53:31à tarif solidaire
53:32sur prescription
53:33des opérateurs sociaux,
53:34donc type France Travail,
53:36la Mission Locale,
53:37des centres d'action sociale
53:39ou d'autres acteurs
53:40d'insertion
53:41qui vont envoyer
53:42des bénéficiaires
53:43vers ces garages solidaires
53:45pour qu'ils puissent bénéficier
53:46de véhicules à tarif solidaire.
53:48C'est combien de personnes
53:49qui en bénéficient aujourd'hui ?
53:51Je ne sais plus,
53:52vous nous l'avez dit,
53:53mais ça existe depuis
53:56Les garages solidaires
53:57existent depuis très longtemps,
53:59mais Donnez Votre Voiture,
54:00la plateforme,
54:01existe depuis deux ans.
54:02Et il y a eu
54:03combien de bénéficiaires ?
54:04On ne raisonne pas vraiment
54:05en bénéficiaires,
54:06on raisonne plutôt
54:07en propositions de dons,
54:08c'est-à-dire le nombre
54:09de voitures
54:10qu'on a collectées.
54:11Depuis deux ans,
54:12on est à 1500 propositions
54:13de dons
54:14sur tout le territoire
54:15puisqu'on a à peu près
54:1625 garages
54:17qui sont labellisés
54:18Donnez Votre Voiture.
54:19Et on peut estimer
54:20ensuite que,
54:21que ce soit en vente
54:22ou en location,
54:24on a environ
54:26un tiers de ces véhicules
54:27qui est effectivement
54:29remis en état
54:30et remis en circulation.
54:32Ça commence par quoi ?
54:34Ça commence par une remise
54:35en état, j'imagine ?
54:36Evidemment.
54:37Parce que par garage solidaire,
54:38la voiture, elle arrive
54:39parfois un peu
54:40dans une balance ?
54:41Ça commence d'abord
54:42par un diagnostic,
54:43évidemment,
54:44avant même que le garage
54:45accepte la proposition.
54:47Oui, on ne lui va pas
54:48accepter une épave.
54:49Evidemment.
54:50Et c'est souvent
54:51la tendance un peu naturelle,
54:52c'est quand on a
54:53une voiture,
54:54quand on découvre
54:55qu'on peut donner sa voiture,
54:56ça peut apparaître très vite
54:57comme un moyen
54:58de s'en débarrasser.
54:59Donc, en fait,
55:00les garages vont,
55:01une fois qu'ils sont mis
55:02en relation avec le donateur
55:03via la plateforme,
55:04vont prendre contact
55:05avec le donateur,
55:06faire un premier diagnostic
55:08à distance,
55:09éventuellement demander
55:10des photos,
55:11des compléments d'information,
55:12puis vont définir
55:13avec le donateur
55:14les conditions d'enlèvement.
55:15C'est-à-dire,
55:16soit ils vont aller
55:17chercher la voiture
55:18si elle ne peut pas rouler.
55:19Ça peut arriver,
55:20mais pour autant,
55:21ce n'est pas rédhibitoire
55:22pour une réutilisation.
55:23Et ensuite,
55:24quand ils récupèrent la voiture,
55:25ils vont la remettre en état,
55:27puis la mettre en vente
55:29ou en location,
55:30parce qu'on a les deux types
55:31de propositions
55:32qui sont faites ensuite
55:33aux bénéficiaires,
55:34sur des niveaux de prix
55:36pour des ventes
55:37autour de 2 000 euros,
55:38en moyenne,
55:39c'est ce qu'on constate.
55:40Et sur la location,
55:41on va être autour
55:42de 5 à 7 euros par jour,
55:43mais sur des durées limitées.
55:45Puisque l'objectif,
55:46que ce soit dans la vente
55:47ou dans la location,
55:48c'est quand même
55:49d'être sur une solution
55:50transitoire.
55:51L'idée, c'est d'accompagner
55:52avec ce moyen
55:53des personnes
55:54en insertion professionnelle
55:55pour qu'ensuite,
55:56elles acquièrent cette autonomie
55:57aussi de mobilité.
55:58Donc, éventuellement,
55:59se financer une voiture
56:01un peu plus récente,
56:03ou alors,
56:04s'ils louent des voitures,
56:06de pouvoir s'en acheter une,
56:08une fois qu'ils ont
56:09une stabilité professionnelle.
56:11Merci beaucoup Mathieu,
56:12André Febreiro.
56:14Et donc, le site,
56:15c'est DonnezVotreVoiture.org.
56:17Merci et à bientôt
56:18sur Be Smart For Change.
56:20Voilà, c'est la fin
56:21de ce numéro de Smart Impact.
56:23Merci à toutes et à tous
56:24de votre fidélité
56:25à la chaîne des audacieuses
56:26et les audacieux.
56:27Salut !

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