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Comme cinq autres opérateurs de transports en France, la RTM va se doter mercredi 8 janvier de "Stop Fraude", outil qui permet de vérifier les adresses des fraudeurs verbalisés. Pour l'heure, l'impact de ce dispositif semble incertain sur une fraude qui, à Marseille, représente un quart des trajets.
C'est un nouvel outil, que le ministre des Transports, Philippe Tabarot, vend comme un moyen d'endiguer la fraude dans les transports. Le dispositif "Stop Fraude" doit être déployé mercredi 8 janvier, chez six opérateurs de transports en France, dont la RTM, à Marseille.

Les contrôleurs devraient ainsi pouvoir "exiger des usagers la preuve de leur adresse postale", et croiser celle-ci "avec les administrations publiques et organismes de sécurité sociale". Autrement dit, ils vont pouvoir croiser l'adresse des fraudeurs avec celle de leur domicile fiscal, pour que les contraventions soient bien transmises. Auparavant, selon l'Union des transports publics et ferroviaires (UFTP), elle était fausse "dans 50% des cas".

"Cela va donner plus de sens, plus de crédibilité à notre travail, estime David Barris, secrétaire général du syndicat CFE-CGC de la RTM. Les agents de contrôle vont disposer d'un outil supplémentaire pour travailler de façon efficace."

Des adresses contrôlées en fin de journée, et non pendant le contrôle
Mais, le syndicaliste l'assure : "On n'est pas là pour se substituer à la police". Si bien que les adresses devraient être vérifiées électroniquement "en fin de journée, après une remontée d'informations", et non lors du contrôle.

Difficile, alors, d'imaginer le véritable impact de "Stop Fraude" dans la cité phocéenne, où la fraude représente 25% des voyages. "Cela ne va rien changer au fait de frauder, prédit un voyageur, habitué à relayer l'emplacement des contrôleurs sur les réseaux sociaux. La personne qui ne peut pas se payer de ticket continuera à frauder."

Au sous-sol de la gare Saint-Charles, les nouveaux portiques anti-fraude à l'allure monolithique devaient déjà rendre la pratique "quasi inexistante", pour la RTM. Se poster quelques minutes, de l'autre côté de leurs vitres coulissantes, permet d'affirmer le contraire.

Une cigarette allumée au coin des lèvres, deux jeunes s'engouffrent derrière une voyageuse en règle. "On a toujours fraudé, sourient-ils, avant d'ajouter au sujet de "Stop Fraude". Ce n'est pas cet outil qui va nous faire arrêter. On a déjà eu des amendes, mais on continuera." L'un d'eux dit devoir 4 000 euros.

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Transcription
00:00La fraude dans le métro de Marseille va-t-elle enfin s'arrêter ?
00:10La RTM dispose d'un nouvel outil pour lutter contre cette pratique.
00:13Il s'appelle Stop Fraude.
00:14Il a été lancé par le gouvernement mercredi 8 janvier.
00:17Concrètement, la RTM, si la SNCF veut pouvoir s'assurer
00:20que l'adresse des voyageurs verbalisés est la bonne,
00:22lorsqu'ils seront contrôlés, cette adresse sera vérifiée
00:25croisée avec les données de l'administration de la sécurité sociale.
00:30A Marseille où la fraude représente 27,5% des trajets,
00:33l'outil est plutôt bien accueilli par certains syndicats de la RTM
00:36comme la CFE-CGC qui estime qu'il va permettre aux contrôleurs
00:39de travailler de façon plus efficace.
00:41Dans un premier temps, les adresses des voyageurs verbalisés
00:43seront toutefois contrôlées en fin de journée seulement
00:45et non pendant le contrôle.
00:46Avec ou sans cet outil, la métropole ex-Marseille-Provence
00:49donne un objectif, réduire la fraude dure sur le réseau de la RTM
00:52à environ 15% en 2025.
00:54Elle a lancé un appel d'offres pour trouver un prestataire
00:56afin de mener une enquête concernant la fraude sur son réseau.
00:59Cette fraude coûte 24 millions d'euros par an.

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