• il y a 16 heures
Regardez Les auditeurs ont la parole avec Eric Brunet et Céline Landreau du 09 janvier 2025.

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Transcription
00:00Jusqu'à 14h, les auditeurs ont la parole.
00:05Eric Brunet et Céline Landreau sur RTL.
00:08Et aujourd'hui les auditeurs donnent la parole aux buralistes.
00:11Les braquages violents se multiplient en ce début d'année 7 en deux semaines dans le seul département de l'ISER.
00:17Des bureaux de tabac dévalisés également dans le nord de la France. Patrick a fait le 3210.
00:22Bonjour mon cher Patrick.
00:24Oui bonjour.
00:26Vous êtes buraliste, vous avez été victime vous-même de ce genre de braquages ?
00:29Oui tout à fait, on a été victime de ce braquage à la date du 24 décembre.
00:33Le 24 décembre, il y a quelques semaines donc.
00:36Restez avec nous Patrick, vous allez nous dire ce qui vous est arrivé dans votre bureau de tabac.
00:4113h01, je me tourne vers Céline Landreau. C'est le rappel des titres Céline.
00:45Et à la une, ces images qui nous parviennent des Etats-Unis.
00:485 morts, plus de 100 000 personnes évacuées à Los Angeles.
00:51Où les incendies continuent de progresser.
00:53Hollywood a dû être évacuée, des quartiers entiers ont été rasés par les flammes.
00:58Y compris ceux qui habitaient les villas de stars Laetitia et Lydée.
01:02Explique ainsi à RTL avoir vu sa maison partir en cendres.
01:06On a tout perdu, il ne reste rien, nous assure la veuve de Johnny.
01:11Les intempéries, à la une également en France, dans le nord du pays.
01:14Cette fois où elles ont fait deux morts.
01:17Une personne victime d'une chute sur un trottoir à Croix près de Lille.
01:20Un sans-abri et par ailleurs mort d'hypothermie.
01:23Cette fois dans la région de Valenciennes, on déplore également une vingtaine de blessés.
01:28Et prudence toujours dans le nord du pays, Peggy.
01:31Puisque l'on craint maintenant un regel dans la soirée.
01:34Oui exactement, c'est pour ça qu'il y a encore 3 départements en vigilance orange.
01:38Neige, verglas, le Pas-de-Calais et la Somme.
01:41Et puis toujours 7 départements en vigilance orange cru.
01:44L'Oise, la Seine-Maritime, l'Eure, le Calvados, l'Île-et-Vilaine, la Vendée et les Deux-Sèvres.
01:49Le gros de la perturbation est passé sur un large quart nord-ouest.
01:52On a un ciel de traîne entre nuages, éclaircies et encore quelques gouttes ici ou là.
01:56Pas grand chose et la perturbation s'évacue par l'est.
02:00Mais il pleut encore cet après-midi entre le sud-ouest, le massif central, les frontières de l'est.
02:05On peut avoir aussi quelques flocons sur le nord de l'Alsace et de la Lorraine.
02:09Le tout avec du vent.
02:11Près de la Méditerranée, c'est un ciel plus dégagé, on va dire, avec quelques éclaircies.
02:16Mais surtout beaucoup de vent.
02:18Les températures, 3 à 8 degrés sur un tiers nord, 10 à 15 degrés ailleurs.
02:22Ambiance printanière près de la Méditerranée, 16 à 20 degrés.
02:26Merci beaucoup, Peggy Broch.
02:33Patrick, vous me disiez que vous êtes buraliste et que la veille de Noël, le 24 décembre, vous avez été braqué.
02:40Racontez-nous.
02:41Oui, c'est ça, tout à fait.
02:43La veille de Noël, le 24 décembre, un quart d'heure après notre ouverture,
02:47mon salarié a été braqué par trois personnes
02:50qui sont rentrées cagoulées et armées d'une batte de baseball et d'un pistolet.
02:56Ils ont frappé au visage mon salarié, le mis en joues,
03:00et ils l'ont traîné dans la réserve pour aller faire leur petit shopping, on va dire ça.
03:08Ils étaient cinq, quand ils volaient ?
03:11Ils ont volé principalement des cartouches de cigarettes.
03:16Pas du cash ? Ils ne sont pas partis avec des fortunes ?
03:21Non, pas des fortunes, mais quand même assez conséquents.
03:24Pour combien, à peu près ?
03:27On peut dire entre 30 et plus de 30 000.
03:31Ça peut monter jusqu'à 30 000 euros, 30-40 000 euros.
03:35Donc ce n'est pas n'importe quel commerce qui est visé, on est d'accord, c'est bien le tabac.
03:41Est-ce que vous y voyez une conséquence de la hausse du prix du paquet de cigarettes ?
03:46Alors évidemment pas celle du 1er janvier puisque votre braquage a eu lieu le 24 décembre,
03:50mais les hausses successives qui font que la cigarette est en train de devenir,
03:53aux yeux de certains, un produit de luxe ?
03:56Tout à fait, bien sûr, c'est cette pression, cette taxe en permanence
03:59qui augmente ces vols à marmer, ces braquages qu'on peut se dire depuis longtemps
04:06et puis là que ça s'accélère malheureusement ces derniers temps.
04:09Ça vous était déjà arrivé, Patrick ?
04:11Non, du tout, le braquage, jamais. Le cambriolage, oui, mais pas de braquage.
04:14C'est vrai qu'on est habitué à voir dans les journaux de 20 heures
04:18ou à écouter sur RTL des histoires de braquage, de bijouterie, de joaillerie,
04:24mais imaginez un commando cagoulé, armé, investir un buraliste, un bureau de tabac
04:33pour piquer des cartouches, avouez que ce n'est pas habituel, Patrick.
04:37Non, du tout, ce n'est pas habituel, c'est nouveau, c'est ce qu'on disait tout à l'heure,
04:41c'est par rapport au prix de l'augmentation permanente qu'on a, la pression fiscale.
04:46Quel profil avaient-ils ces voleurs ? J'imagine que vous n'avez pas leur CV sous le coude,
04:52mais selon ce qui était à leur contact, quel profil avaient-ils ?
04:57Ils étaient d'une trentaine d'années, grands, costauds, après ils étaient cagoulés,
05:04donc difficile de dire quoi.
05:06Patrick, vous nous avez dit que c'était juste après l'ouverture du bureau de tabac,
05:12j'imagine que votre salarié est choqué après un événement pareil, on serait à moins.
05:18Il a pu reprendre le travail, comment il va aujourd'hui ?
05:20Oui, il a pu reprendre, mais pour le moment il reste fragile, il ne peut pas ouvrir tout seul,
05:25il ne peut pas beaucoup de la boule au ventre pour venir travailler malheureusement.
05:29Et vous avez mis des choses en place pour éviter que ça se reproduise,
05:32est-ce que c'est possible de sécuriser un commerce comme un bureau de tabac
05:37pour éviter que de tels faits se reproduisent ?
05:40Bien sûr, on est déjà sécurisé principalement pour le cambriolage,
05:43mais le braquage, on rajoute des dispositifs qu'on n'avait pas, on est en cours de tout ça.
05:50Et quels dispositifs on peut mettre en place ?
05:52Parce que ça peut être un client, quelqu'un qui apparaît comme un client lambda
05:56qui devient cambrioleur, comment on fait ?
05:58Bien sûr, on fait attention, on reste à l'écoute, on reste attentif au client qu'on a,
06:05on regarde nos alentours, à l'ouverture, on rajoute des dispositifs d'alerte,
06:11des bombes lacrymogènes, on met en place, du coup maintenant on n'est plus tout seul,
06:17on est toujours deux, on met des vidéosurveillances supplémentaires.
06:21Franchement Patrick, moi je suis, je vous écoute, je suis abasourdi de penser
06:28qu'un peu comme dans une série qu'on voit à la télévision ou sur une plateforme,
06:33cinq types arrivent cagouler, un peu genre la Casa de Papel,
06:40sauf qu'ils ne vont pas se faire la Banque d'Espagne à Madrid,
06:43ils vont se faire un buraliste !
06:45C'est fou qu'on en arrive à monter des opérations commando façon Casa de Papel,
06:50mais pour se faire un buraliste, et pour piquer des cartouches de cigarettes !
06:57Mais c'est incroyable Patrick, franchement c'est incroyable,
07:00et vous n'êtes pas un cas isolé, je rappelle que dans le département de l'ISER,
07:03on sera d'ailleurs avec un responsable des buralistes de l'ISER dans un instant,
07:07il y en a eu sept en deux semaines !
07:10Sept braquages de buralistes en deux semaines !
07:13Tout à fait, c'est bien triste de voir ça.
07:15Nous, commerce, pendant le Covid, on était en commerce de première nécessité,
07:20nous étions ouverts, et puis vivre tout ça, c'est bien triste.
07:24Vous en parlez avec vos collègues Patrick ?
07:27Bien sûr, bien sûr, moi je suis très actif, je veux qu'on en parle,
07:31je veux qu'on parle de tout ça, on en a ras-le-bol en général,
07:34nous les buralistes, de vivre ça, de la peur au ventre,
07:36et puis il peut se passer un drame surtout, des familles en deuil,
07:40tout ça quoi, travailler et de se faire tuer, c'est dramatique.
07:45C'est ce que je voulais vous demander tout à l'heure,
07:47quand vous nous avez expliqué que parmi les dispositifs que vous avez mis en place,
07:50il y a la bombe lacrymogène, mais est-ce que c'est quelque chose
07:54qu'on peut conseiller quand on est patron à son salarié ?
07:57Défends-toi, mets un coup de bombe, est-ce que ça vaut le coup pour protéger un stock ?
08:03Non, c'est sûr, mais après ça nous rassure entre guillemets d'être équipé de cela,
08:07mais c'est sûr que ce n'est pas conseillé.
08:09Après c'est sûr qu'il faut vivre la chose, c'est très compliqué,
08:16il faut vraiment vivre l'action.
08:18Non mais ça veut dire, si des buralistes se font attaquer Patrick,
08:21ça veut dire que n'importe quel commerçant peut se faire attaquer,
08:23une mercerie, une retoucheuse, c'est du délire quoi !
08:29D'ailleurs économiquement que vont-ils faire ?
08:31Donc ils ont pris beaucoup de cartouches de cigarettes,
08:33ils vont aller les revendre, ou à qui, quand, quoi, ou comment ?
08:36Bien sûr, le marché de la contrebande, voilà,
08:39nous on est à l'heure actuelle à 13 euros le paquet de Marlboro,
08:42donc eux peuvent le revendre à la sauvette comme ça à 7, 6, 7 euros.
08:47A la sauvette, au marché parallèle, bien sûr, on est victime de ça,
08:51vu les taxes qu'on a en France, on est victime de ça.
08:54On sent notre baisse d'activité permanente chaque année,
08:57chaque année il y a de la contrebande,
08:59on voit les clients arriver avec des paquets étrangers dans les poches,
09:02alors qu'on ne voyait pas seulement il y a un an, deux ans.
09:05C'est délirant, c'est franchement délirant.
09:07Restez avec nous Patrick, on va saluer l'arrivée dans ce débat de Thierry,
09:10mon cher Thierry, bonjour !
09:12Bonjour !
09:13Bonjour Thierry !
09:14Alors vous êtes dans le même département que Patrick,
09:16l'Isère, où je rappelle il y a eu sept braquages en deux semaines de buralistes,
09:21et vous êtes président de la Fédération des Buralistes du département,
09:24qu'est-ce qu'il se passe dans ce département ?
09:27Écoutez, on a aujourd'hui à peu près le reflet de ce qui se passe
09:32par rapport à une politique de santé publique,
09:34qui est en complet échec, et comme l'a très bien dit Patrick,
09:37aujourd'hui, d'augmenter le paquet de cigarettes,
09:40initialement ils pensaient que ça allait peut-être faire baisser le taux de cigarettes,
09:44non, aujourd'hui je pense franchement que la prévalence tabagique
09:47n'a pas connu du tout la diminution qu'escomptaient les différents ministres de la santé,
09:53et aujourd'hui on se retrouve dans un système de vase communicant.
09:57Donc la volumétrie chez le buraliste, qui je vous rappelle est un commerce tout à fait légal,
10:03qui a un contrat avec l'Etat, chute, abondamment,
10:08donc ce qui met en péril nos commerces, déjà financièrement.
10:12Et en plus vous avez ce risque de braquage qui augmente,
10:14restez avec nous Thierry, je suis désolée, je vous coupe, on vous retrouve dans un instant.
10:17J'irai le rechercher dans une seconde Thierry,
10:19parce que les politiques publiques et de santé ont-elles un rapport avec les braquages de buralistes ?
10:25Je lui poserai la question.
10:27Envoyez-nous vos messages sur l'application RTL ou appelez-nous au 3210.
10:3313h14, les auditeurs ont la parole avec Eric Brunet et Céline Landreau.
10:40C'est un vrai phénomène, des buralistes attaqués, menacés, braqués dans les Hauts-de-France,
10:47mais la palme revient malheureusement au département de l'ISER,
10:50où il y a eu 7 braquages en 2 semaines de buralistes.
10:55Thierry, vous êtes président de la fédération de buralistes de l'ISER,
10:59tout à l'heure je vous taraudais un peu, je vous provoquais,
11:03vous ne pouvez pas dire que c'est à cause des politiques de santé publique sur la cigarette
11:09que les buralistes sont braqués, c'est deux choses très différentes.
11:13Malheureusement si, ça n'engendre que pas de l'insécurité,
11:18en fait comme je vous disais c'est un vase communiquant.
11:21Aujourd'hui nous sommes avec un paquet de cigarettes à 13 euros en France,
11:24tous les pays qui sont autour de chez nous le sont beaucoup moins,
11:27donc en fait aujourd'hui qu'est-ce qui se passe ?
11:30La prévalence tabagique ne baisse pas, puisque comme le disait Patrick pendant le Covid,
11:34nous étions toujours ouverts et bizarrement nous avons tous fait plus de 30% de volume de tabac.
11:39Alors si vous posez les questions à des grands spécialistes de la santé,
11:43ils vont vous dire oui, il n'était pas au travail, il était sur son canapé pendant le Covid,
11:46donc il fumait 14 paquets de cigarettes par jour, c'est pour ça que vous en avez vendu plus messieurs.
11:50Non, c'est parce que les gens n'avaient pas la possibilité d'aller l'acheter à l'étranger.
11:54Donc en fait, si on rajoute réellement les plus de 30% de trafic qui sont aujourd'hui retrouvés dans la poche des consommateurs,
12:02eh bien la prévalence tabagique n'a absolument pas baissé.
12:05Quel est le rapport avec les braquages de buralistes en France ?
12:10Eh bien aujourd'hui, si vous ne voulez pas acheter un paquet à 13 euros chez un buraliste dans le réseau légal,
12:16qu'est-ce que vous faites ? Vous allez au trafic.
12:18Donc ça va être un point de deal, parce que ça devient des points de deal,
12:23puisque c'est beaucoup plus maintenant le grand banditisme qui s'en occupe,
12:27vous allez acheter dans la rue une vente à la sauvette,
12:30et pour mettre et fournir ces ventes à la sauvette, qu'est-ce qu'on fait ?
12:36Eh bien on va les chercher directement chez les buralistes.
12:38D'accord, ok, ok, pigé.
12:40Patrick, vous qui êtes le buraliste avec lequel on a ouvert les auditeurs tout à l'heure à 13h,
12:45vous êtes d'accord avec cette opinion de Thierry ?
12:49C'est-à-dire qu'en gros, le petit paquet de cigarettes qui a la taille d'un lingot d'or,
12:53c'est devenu, à cause des taxes, c'est devenu quelque chose de tellement coûteux
12:59que finalement vous en êtes les victimes.
13:01On organise des trafics et on vous braque, on vous cambriole.
13:04Bien sûr, tout à fait, on est des victimes de l'État à cause de ces taxes.
13:08Tout à fait, victimes de l'État.
13:11Mais ça veut dire que quand le paquet était plus accessible,
13:15un paquet à 8 euros, il n'y avait pas de braquage ?
13:17Du moins, je pense, beaucoup moins.
13:19Non, il n'y en avait quasiment aucun.
13:21Et puis après, ce qu'on oublie de dire en plus des braquages,
13:24c'est que ça pose beaucoup de questions sur la viabilité de nos entreprises,
13:28la valeur de la revente.
13:29Quand je suis arrivé dans la profession il y a 25 ans, il y avait 35 000 buralistes en France.
13:34Aujourd'hui, il n'y en a plus que 23 000.
13:36On peut bien qu'on en abandonne certains qui avaient peut-être une mauvaise gestion.
13:40Mais aujourd'hui, qu'est-ce qui se passe ?
13:43Moins vous vendez de tabac, plus c'est compliqué à la fin de l'année.
13:46Et c'est pour ça qu'aujourd'hui, on devient tous des sortes de drugstores à l'américaine
13:50où on vend à boire, on vend du snacking,
13:52on travaille avec l'État pour faire les valeurs fiscales, des choses comme ça.
13:56Mais sur ce point-là, c'est vrai qu'on s'éloigne un peu des cambriolages,
13:59mais est-ce que ce n'est pas une évolution, j'allais dire, normale,
14:04peut-être même souhaitable au regard de certains de votre profession,
14:07si on veut lutter contre le tabagisme dans le pays ? Je ne sais pas, je vous pose la question.
14:11C'est une obligation aujourd'hui qu'on a de toute façon de se diversifier
14:14si on veut continuer à fonctionner.
14:16Puisque le chiffre d'affaires, les revenus qu'on tire du tabac baissent de plus en plus.
14:24Donc en fait, il faut arriver à compenser.
14:26Mais le cœur de notre métier, notre ADN, ça reste quand même la vente de la nicotine
14:31par le biais de la cigarette, la cigarette électronique, les sachets.
14:36C'est fou d'ailleurs, moi j'ai des copains fumeurs autour de moi
14:41et ils passent leur temps à dire
14:43« Dis-donc, toi pour les vacances tu t'en vas, tu prends l'avion,
14:47tu pourrais pas me ramener une cartouche de ça ? »
14:50si t'es en zone aéroportuaire.
14:55C'est un truc que je n'entendais pas avant.
14:57Je me dis « Non, c'est quand même dingue ! »
14:59Et ils proposent à tout le monde, ils demandent à tout le monde
15:01d'avoir la gentillesse de bien vouloir leur rapporter une cartouche de cigarette moins chère.
15:06Tout à fait.
15:07Mais c'est pas ça en fait, c'est pas eux, c'est pas votre copain
15:10qui va dans une zone aéroportuaire, qui va venir le braquer.
15:13Je veux dire, oui, c'est du trafic de fourmis, ça fait partie du trafic.
15:15Et c'est légal par ailleurs, c'est les emprunts autorisés.
15:19Attendez, je vous interromps tous, pardonnez-moi.
15:21Victor me dit qu'il y a un autre buraliste qui a été braqué
15:25qui nous a appelés au 3210, je crois, c'est Benoît.
15:27C'est ça Benoît ? Bonjour Benoît.
15:29Oui, bonjour.
15:30C'est votre cas ? Vous êtes buraliste et vous avez été braqué ?
15:33Oui, tout à fait. En fait, je suis un ancien buraliste.
15:37Je suis dans le Nord et j'ai subi deux vols à ma armée il y a dix ans.
15:43Moi, j'ai tout perdu à cause de ces deux braquages.
15:47J'ai été hospitalisé une année.
15:51Heureusement qu'ils ont été pris en flagrant délit la deuxième fois.
15:55Hospitalisé parce que blessé, Benoît ?
15:58Oui, tout à fait. Psychologiquement, j'ai tenu tant que j'ai pu.
16:02Et après, j'ai fait un burn-out.
16:07Le procès a eu lieu quatre ans après.
16:10J'ai dû me battre avec mon avocat pour toucher des indemnités
16:13parce que j'avais emprunté un prêt.
16:19L'assurance n'a pas voulu m'aider.
16:22Donc, j'ai dû me débrouiller de mon côté.
16:24Ils ont été condamnés, vos braqueurs, Benoît ?
16:27Oui, j'ai un braqueur qui a pris dix ans ferme et un autre qui a pris six ans ferme.
16:32Mais ils étaient armés. C'était en février 2015.
16:38Après, il ne faut pas oublier aussi de parler des dommages collatéraux.
16:42Moi, j'ai ma fille qui a 19 ans aujourd'hui.
16:47Elle avait 9 ans. Elle était petite.
16:50Elle est toujours soignée en post-trauma.
16:54Ça a été, à vous écouter, un braquage très violent ?
16:59Oui, tout à fait.
17:03Que venaient-ils chercher ?
17:0415 ans, 17 ans, 17 ans.
17:07Des mineurs, donc. C'était trois mineurs.
17:09Oui, tout à fait.
17:11Trois mineurs. J'ai eu très peur.
17:16Ma femme étant infirmière de nuit, j'avais peur qu'ils s'en prennent à ma famille.
17:20Parce que moi, j'habitais sur place.
17:23Ça s'est passé, pardon de vous demander de nous raconter un peu la scène.
17:29Tout à l'heure, Patrick nous disait que c'était à l'ouverture.
17:31Vous, dans votre cas ?
17:33Moi, dans mon cas, c'était pareil, à l'ouverture.
17:36Un matin, 7h30.
17:40Moi, j'ai eu le canoncier sur la tente.
17:43J'ai un client qui avait un 357 Magnum sur la tête.
17:47Et puis, un troisième qui faisait le guet à la porte.
17:52Aujourd'hui, je peux en parler, mais j'ai mis au moins 3-4 ans à récupérer.
18:01Vous n'êtes pas dans le département de l'Isère ?
18:03Vous êtes dans quel coin de France, vous, Benoît ?
18:04Non, dans le nord, à Lille.
18:07Je peux comprendre tout à fait les anciens libéralistes qui téléphonent, qui témoignent.
18:15On dit toujours que ça n'arrive qu'aux autres, pour n'importe quel commerce.
18:20Ma psychiatre m'a toujours dit que l'être humain réagit différemment.
18:25Chaque cerveau réagit différemment par rapport à une agression, un braquage, un accident.
18:31C'est fou, pardonnez-moi, mais je le redis.
18:34Vous n'êtes pas bijoutier ni joaillier.
18:36Vous avez des gens qui venaient avec des 357 Magnum pour piquer des cartouches de cigarettes.
18:41Tout à fait.
18:42C'est délirant.
18:43Je voudrais qu'on passe la parole à Christophe.
18:44Beaucoup d'appels, me dit-on, au standard.
18:46Oui, tout à fait.
18:47Merci beaucoup.
18:48Merci, Benoît, du côté de l'Amberssar dans le nord de la France.
18:50Christophe, bonjour.
18:51Oui, bonjour.
18:52Vous êtes buraliste, vous également ?
18:54Non, absolument pas.
18:55Je suis chauffeur-livreur et je livre les buralistes.
18:59Ah, vous n'êtes quand même pas fait attaquer en tant que chauffeur-livreur de cigarettes.
19:04Nous, ça nous arrive très, très fréquemment.
19:06Vous vous êtes déjà fait braquer, vous ?
19:08Ah oui, moi, ça fait 6-7 ans que je fais ce travail-là et j'ai dû me faire braquer plus d'une dizaine de fois.
19:14Avec des braquages à main armée, à chaque fois, c'est le même mode opératoire que Pascal et Patrick y témoignaient ?
19:20Non, en général, nous, ça se joue sur les premiers clients parce que ça se fait très tôt.
19:26Dès qu'on ouvre les portes du camion, ils interviennent.
19:29Ils nous neutralisent ou nous, on se met de côté parce qu'en général, on les laisse faire.
19:33Et ils prennent un maximum de cartons de marchandises qu'ils chargent dans leur voiture ou leur fourgonnette.
19:38Et après, ils prennent la petite auguste campette.
19:42Incroyable. Cette histoire est incroyable.
19:45Et pour des butins de combien ? Plusieurs milliers d'euros quand même, quand on voit le prix du paquet de cigarettes ?
19:50Non, c'est pareil, ça varie. Mais nous, on a des cartons, on va dire, le prix du carton, c'est 2500 euros.
19:55Donc, selon ce qu'ils arrivent à prendre, 5-6 cartons, c'est assez facile à charger dans une voiture.
20:02Jean-Alphonse Richard, merci d'être là.
20:04Jean-Alphonse, vous allez parler dans un instant du programme de l'heure du crime à 14h.
20:08Mais avouez quand même que c'est Buralis qui ont aujourd'hui le même niveau de danger que les convoyeurs de fonds ou les bijoutiers.
20:16Exactement, c'est ce que raconte le livreur.
20:19Tout à fait étonnant, mais réel effectivement, il y a beaucoup d'actions comme ça.
20:23Des vols d'opportunités d'ailleurs.
20:25C'est quelques cartons qu'on arrache comme ça très rapidement.
20:28Mais ça suffit pour faire un joli butin.
20:30Évidemment, ce n'est pas encouragé du tout.
20:32Voilà, donc l'heure du crime.
20:34On va continuer, Céline.
20:36Allez-y.
20:37On continue à parler de ça parce qu'il y a beaucoup d'appels, me dit-on.
20:39On va continuer, oui, après la pause.
20:42Mais on va juste demander à Alphonse de gouverner par la 14h.
20:45Voilà, très rapidement, je vous donne le programme de l'heure du crime.
20:48Je vous emmène loin, au Texas, à Waco.
20:50Évidemment, vous connaissez, au printemps 1993, la secte des Davidiens.
20:54Deux mois et demi de siège, 82 morts, dont 23 enfants.
20:57On revient sur cette tragédie qui a marqué l'Amérique.
21:00Mais surtout, sur l'homme qui est derrière cet apocalypse.
21:03Parce que finalement, on ne le connaît pas si bien que ça.
21:05Il s'appelait David Koresh.
21:07C'était un rockeur devenu gourou.
21:09Il disait être l'agneau de Dieu.
21:11Il disait être Jésus-Christ.
21:12Et sous ce visage de playboy, il y avait tout simplement un dictateur, un bourreau,
21:16un détraqué sexuel et un pédophile.
21:19C'est l'affaire de Waco.
21:21Je vous raconte tous les dessous de cette affaire avec David Koresh,
21:24dans l'heure du crime, 14h sur RTL.
21:2714h, et donc nous, c'est entendu, on continue à parler quelques instants
21:30de ces braquages hallucinants de buralistes,
21:34de plus en plus fréquents dans notre doux pays de France.
21:37A tout de suite.
21:39Jusqu'à 14h.
21:42Éric Brunet, Céline Landreau vous donne la parole sur RTL.
21:46RTL.
21:49Vous écoutez RTL midi, les auditeurs ont la parole.
21:52Des buralistes braqués sept pendant les fêtes de fin d'année, rien que dans le Nord-Isère.
21:57On en parle avec vous et on revient dans 50 secondes.
22:00Éric Brunet, Céline Landreau sur RTL.
22:03Ah, les amis, il faut que je vous dise que, comme tous les jeudis,
22:06c'est la sortie d'un nouvel épisode de mon podcast,
22:09Les Salauds de l'Histoire,
22:11et le nouvel épisode qui sort aujourd'hui,
22:14c'est le portrait de cet inquisiteur espagnol fanatique Torquemada.
22:19Jusqu'à présent, il est difficile de connaître le nombre de victimes de Torquemada.
22:23On est dans l'Espagne du XVIe siècle, mais il torture, il tue, il assassine.
22:27On parle de plusieurs centaines de milliers de victimes.
22:31J'espère que vous écouterez avec passion ce podcast des Salauds de l'Histoire.
22:36Et puis, si vous voulez vous plonger dans l'Histoire également,
22:38je vous recommande aussi l'épisode sur Charles-Henri Samson.
22:42C'est le bourreau qui a guillotiné 3000 personnes pendant la Révolution française.
22:47Il y a également, je vous recommande beaucoup de choses,
22:50un épisode sur Néron qui vient de sortir.
22:52Voilà, Salauds par excellence.
22:54Voilà, pour ceux qui ne connaissent pas, vous pouvez dès à présent écouter
22:57Les Salauds de l'Histoire, 16 épisodes sur le site rtl.fr.
23:01Revenons à nos moutons, Céline.
23:03Et vous disiez, dans le département de l'Isère, et plus singulièrement dans le nord du département de l'Isère,
23:097 buralistes attaquaient ces derniers jours.
23:11Il y a également eu des attaques de buralistes dans les Hauts-de-France.
23:15On a eu des témoignages assez fous de buralistes,
23:18à propos desquels on pourrait se dire qu'ils sont des convoyeurs de fonds,
23:22disait à l'instant Jean-Alphonse Richard.
23:24Ben non, ils vendent juste des cigarettes,
23:26et pourtant, c'est 357 magnums sur la tempe pour piquer quelques cartouches de cigarettes.
23:32On prend Christophe, qui est avec nous.
23:36Christophe, c'est ce chauffeur-livreur.
23:38Alors lui, Christophe, il n'est pas buraliste,
23:40mais il amène, au petit matin ou dans la journée, les cigarettes aux buralistes,
23:44et il a été plusieurs fois déjà braqué.
23:47C'est quelque chose, dans votre vie, de fréquent, Christophe.
23:50Tout à fait, oui, c'est assez récurrent.
23:53Et vous avez été braqué, vous, ou votre camion,
23:57pendant que vous étiez en train de livrer, par exemple ?
24:00Oui, en fait, c'est pendant la livraison, en général, sur les premiers clients.
24:03Au moment où on ouvre les portes, il y a une équipe qui débarque
24:07et qui nous immobilise ou nous met sur le côté,
24:10et qui se sert dans le camion.
24:12Et ces livraisons que vous faites, Christophe,
24:14elles sont sécurisées d'une manière ou d'une autre ?
24:17Vous n'êtes pas des convoyeurs de fonds ?
24:19J'imagine que vous n'êtes pas armé ? Comment ça fonctionne ?
24:21Non, on n'est pas armé.
24:22C'est beaucoup moins sécurisé qu'un fourgon blindé.
24:25On n'est pas blindé.
24:26On a un petit système d'alarme pour prévenir la sécurité.
24:29Mais rien de plus.
24:31Mais la sécurité de votre entreprise, ça ne prévient pas directement les forces de l'ordre ?
24:34Non, c'est la sécurité privée.
24:36Les forces de l'ordre sont déclenchées après, par la suite.
24:41Je voudrais qu'on retrouve Benoît, maintenant.
24:43Benoît, vous étiez avec nous tout à l'heure.
24:45Vous nous avez expliqué avoir été victime, vous, d'un braquage il y a dix ans.
24:50Si j'ai bien compris votre propos, vous avez depuis changé de métier.
24:53C'est directement lié à ce braquage ?
24:55C'était la crainte de revivre ça qui vous a fait changer de profession ?
24:59Oui, parce que je ne me voyais plus du tout ouvrir un commerce.
25:05Trop de stress, trop de...
25:08Je ne me voyais plus du tout...
25:11J'adorais ce que je faisais, mais je ne me voyais plus du tout faire ça.
25:16Et vous avez gardé des amis dans la profession ?
25:20Est-ce que vous continuez à parler de ça avec eux ?
25:22Des risques qu'ils en prennent aussi ?
25:24Oui, parce que sur Tourcoing, j'ai un très très bon ami qui s'était aussi braqué en 2021,
25:30qui a depuis revendu, mais il a été fort fort choqué aussi.
25:35C'est très très traumatisant.
25:40Vous associez-vous directement ces braquages à la hausse de la fiscalité,
25:47des taxes sur le paquet de cigarettes, à l'augmentation du prix du paquet de cigarettes ?
25:51Oui, je pense que tout est lié.
25:54Même si il y a 10 ans, les paquets de cigarettes étaient moins chers, à 6,50 euros.
26:00Donc même que les paquets soient 6 ou 7 ou 12 ou 13,
26:04je pense que le fait que le tabac augmente n'a pas du gain reste là.
26:14Ça fait plus pressant encore peut-être.
26:16Comment vous avez réagi, vous Benoît, quand les braqueurs sont arrivés ?
26:20On les laisse faire en espérant que ça ne dérape pas ou on essaie de résister ?
26:24Oui, tout à fait.
26:26De toute façon, j'ai des amis dans la police qui m'avaient dit
26:32que le jour où il y a un souci, je me suis battu avec celui de 15 ans dans ma cave
26:41parce qu'il ne voulait pas de cash.
26:45Donc il est parti avec 15 ou 20 000 euros de cartouche de cigarettes.
26:51Même question à Christophe.
26:53Quand vous vous faites attaquer, vous vous tentez de résister ?
26:56Non, pas du tout.
26:57Ou on vous dit, allez-y, prenez et partez ?
26:59On ne leur demande pas de violence.
27:02On se met de côté, on les laisse faire en espérant que ça se passe le mieux et le plus vite possible.
27:06C'est les consignes qui vous sont données d'ailleurs par l'entreprise ?
27:09Oui, tout à fait.
27:10C'est des consignes qu'on nous demande de ne rien faire du tout.
27:14Quels profils ils ont ? Ils sont très jeunes ?
27:19Il y a un peu de tout parce qu'on va tomber sur la bande organisée qui ne va faire que ça
27:24et on va faire la petite équipe de petits braqueurs
27:27qui vont faire ça de temps en temps.
27:29C'est un peu tous les profils, il n'y a pas de profil vraiment défini.
27:32Peut-être que ma naïveté va vous étonner, Christophe.
27:35Moi, je n'aurais jamais imaginé, si j'avais fait le même métier que vous,
27:38que le fait d'être dans la cigarette puisse m'exposer à des braquages avec des flingues, etc.
27:46Je n'aurais jamais imaginé ça.
27:49Je le savais avant de commencer.
27:52Je ne pensais pas qu'il y en aurait autant.
27:55Mais avec des produits qui ont quand même de la valeur et qui s'écoulent aussi facilement,
28:00c'est étonnant.
28:02Restez avec nous, si vous voulez bien.
28:04Benoît, qui est dans le nord de la France, du côté de l'Ambersa.
28:07Christophe, qui est ton livreur de paquets de cigarettes au Buraliste.
28:13On est avec Philippe.
28:15Philippe, il est président de la Fédération des Buralistes de Paris, c'est ça Philippe ?
28:18Tout à fait.
28:19Bonjour.
28:20Bonjour Philippe.
28:21Bonjour.
28:23En région parisienne, c'est un peu la même chose ?
28:25En région parisienne, on a eu un événement il y a un an et demi qui s'appelait les émeutes.
28:30Donc vous pouvez bien savoir qu'il y avait un vrai sujet de sécurité pour nos Buralistes.
28:35Je voudrais juste rajouter, et non pas jeter lui sur le feu,
28:38je sais que dans la région du Puy-de-Dôme, sur l'année 2024,
28:43il y a eu plus de 40 cambriolages chez des Buralistes.
28:47C'est un phénomène qui est pour l'instant, on l'a vu effectivement acté en Isère.
28:53Je remercie, en tout cas je dis bonjour à mon collègue M. Méronin de l'Isère.
28:58Mais c'est un phénomène où il faut parler aussi de réseaux mafieux.
29:02Les gens qui viennent nous cibler, il faut parler de cible,
29:05viennent avec des objectifs, c'est des logisticiens ces gens-là.
29:10Donc attention, on est identifié.
29:13On ne peut pas comprendre qu'un commerce de proximité soit autant attaqué.
29:17La valeur, le prix, comme l'a dit Thierry, il est évident que c'est le facteur X
29:23qui fait basculer notre commerce du quotidien dans un sujet d'être une cible.
29:28C'est dangereux, les Buralistes sont des commerçants de proximité.
29:32C'est comme vous le disiez, relativement aberrant.
29:36On ne va pas attaquer son boulanger pour une baguette,
29:39on va peut-être l'attaquer pour les fonds qu'il tient.
29:43La cible est objectivement fixée par des réseaux mafieux.
29:49On voit un peu le phénomène en Isère,
29:51je pense que c'est un groupe usul qui s'est identifié ces cibles.
29:55Donc voilà, je vous ai parlé du Puy-de-Dôme,
29:58je ne vous parle pas de ma région d'Ile-de-France
30:00où on peut voir que le paquet est dans la rue sur le domaine public
30:03au travers de différentes sorties de gare ou bien d'autres choses.
30:09Donc le tabac est objectivement un produit dangereux,
30:13le prix devient également dangereux.
30:16Puisque nous ne ralentissons pas la consommation,
30:19on fait un autre réseau, un réseau illégal.
30:22Et à la sortie des gares, moi ça m'arrive très souvent,
30:25vous voulez des cigarettes, il y a des gens qui viennent vous proposer des paquets.
30:29A combien ils les proposent le paquet de Marlboro ?
30:32Vous avez une promotion qui est de l'ordre de trois fois moins cher.
30:37Et donc ce n'est pas toujours des cigarettes de contrebande,
30:41ça peut être parfois des cigarettes qui viennent d'un buraliste qui a été braqué.
30:46Tout à fait.
30:47De toute façon, je pense que les investigations des forces de l'ordre doivent signifier ce sujet.
30:53On doit avoir du cible.
30:55Quand je parle de réseau mafieux, c'est des gens organisés.
30:58Ils ne vont pas aller taper et on le voit par évidence.
31:02On voit que c'est un chapelet de cambriolage qui s'effectue.
31:05Vous avez parlé aussi du phénomène de braquage.
31:07Là, je reviens sur le collègue qui a subi un braquage.
31:10Dans mon établissement, j'ai subi un braquage.
31:12Il a quitté la profession.
31:14Il a quitté la profession.
31:16On s'imagine que cet indépendant subit des...
31:21C'est un traumatisme.
31:23Pour certains, ils n'arrivent pas à en sortir.
31:26On parle dans ces sujets de braquage des faits de tunnel.
31:29Vous rentrez dans un tunnel, vous n'entendez plus, vous ne voyez plus.
31:32Vous ne fixez que ce qui vous est arrivé.
31:36Comme vous disiez, un 357 Magnum pour un paquet à 13 balles, ça fait mal.
31:42C'est délirant.
31:44Je rajoute que le phénomène de votre émission, c'est qu'au-delà de ce 357 Magnum,
31:52on est une cible.
31:54C'est inadmissible.
31:56C'est incompréhensible.
31:58Merci Philippe d'avoir fait le 3210 et merci à tous.
32:02Je n'aurais jamais imaginé ce matin en blevant qu'on aborderait ce thème.
32:06Que les buralistes soient à ce point ciblés, menacés dans ce doux pays de France.
32:13Nous allons changer de sujet maintenant Céline.
32:15Oui, dans un instant on va évoquer quelque chose qui vous agacera.
32:19Peut-être la hausse des frais bancaires.
32:21Plus 5% d'après l'enquête de l'association de consommateurs CLCV.
32:25A tout de suite.
32:26Contactez-nous gratuitement via l'appli RTL ou au 3210.
32:3050 centimes la minute.
32:32Céline Landreau et Éric Brunet.
32:34Les auditeurs ont la parole sur RTL.
32:37Augmentation des frais bancaires.
32:39Pourquoi faire ? Pour qui ?
32:40Des agences fermes.
32:41Quand vous allez au guichet, il n'y a plus de guichet.
32:43Les virements, il faut les faire vous-même.
32:44Les remises de chèques, il faut les faire vous-même.
32:45Dès que vous voulez quelque chose, il faut appeler des numéros.
32:47Ils font quoi de notre argent à les banques ?
32:49Ah, il n'est pas content.
32:51C'est intéressant Céline Landreau.
32:53Ce qu'on a appris ce matin, c'est une association de consommateurs
32:56qui nous dit que les frais bancaires dans leur globalité
32:59augmentent un peu partout.
33:01Oui, et d'ailleurs ce qui augmente le plus,
33:03alors l'augmentation moyenne c'est 5%
33:05d'après les chiffres de la CLCV que vous évoquiez.
33:08Et ce qui augmente le plus, ce sont les frais de tenue de compte
33:10qui augmentent eux de 8%.
33:12Les frais de tenue de compte, c'est juste les frais de gestion
33:15comptés à 23 euros en moyenne.
33:17Le coût des cartes bancaires classiques, lui aussi,
33:20augmente de 3 à 3,5%.
33:22Et là, le conseil, évidemment, c'est de comparer
33:25d'une banque à l'autre, parce qu'on peut se retrouver
33:27avec une carte qui vous coûte
33:29entre 43 et 51 euros
33:32pour des prestations quasiment similaires.
33:34C'est vraiment ça le conseil.
33:35Comparer, comparer, comparer.
33:37Clément-Pierre a fait le 3210.
33:39Mon cher Clément-Pierre, bonjour.
33:41Bonjour.
33:42Quel joli prénom.
33:43Vous êtes dans quel coin Clément-Pierre ?
33:45Meurthe-et-Moselle.
33:47Meurthe-et-Moselle.
33:48Vous avez fait le 3210.
33:50Vous l'avez constaté, j'imagine,
33:52cette augmentation des frais bancaires en tout genre ?
33:56Disons que j'avais fait mon prêt pour mon immobilier.
34:00Il y avait des frais classiques.
34:01En fait, j'ai fait un peu la recherche
34:04pour payer moins cher.
34:05Et j'ai trouvé une banque en ligne
34:07où depuis, je n'ai plus de frais tout court.
34:10Racontez-nous, parce que beaucoup de gens,
34:13j'en fais partie moi, se disent fréquemment
34:15si je quittais ma grande banque,
34:17on les connaît, les grandes banques françaises historiques,
34:19pour aller vers une banque en ligne plus récente.
34:23Et donc, on se pose la question.
34:25Je me dis, moi, je n'ai pas franchi le pas.
34:27J'ai envie, mais je ne l'ai pas.
34:29Racontez-nous, vous, vous l'avez franchi le pas ?
34:32C'est très simple.
34:34En fait, il y a plusieurs papiers à envoyer.
34:36On ouvre son compte.
34:37Et ensuite, on demande une carte
34:39qu'on ne paye pas non plus.
34:41Les visas classiques, on n'a pas du tout de frais dessus.
34:45J'ai fait un emprunt pour une voiture.
34:48Pareil, on envoie les papiers pour la commande de la voiture.
34:52Et puis, ils débloquent les fonds.
34:55Voilà, en fait.
34:57C'est comme une banque classique.
34:58Seulement, il n'y a pas de guichet, effectivement.
35:00Comment elle serait munaire, alors ?
35:02Je n'en sais rien.
35:04C'est une bonne question.
35:06Ça, pour le coup, je ne sais pas du tout.
35:08Ça veut dire que vous n'avez aucun frais,
35:10pas de frais de tenue de compte.
35:11Votre carte bancaire, vous nous l'avez dit,
35:12elle est gratuite.
35:13Les virements, rien ne vous est facturé.
35:17Non, tous les ans, ils envoient le récapitulatif
35:21des frais qu'on a payés dans l'année.
35:24Cette année, pour le coup, je suis à 8 centimes.
35:27Parce que j'ai eu un petit incident de découvert.
35:30Oui, effectivement, ce n'est même pas très cher le découvert.
35:34Donc, il n'y a pas de regret.
35:36Le fait de ne pas avoir d'interlocuteur, ce n'est pas...
35:38Non, pas du tout.
35:39Après, je n'ai jamais eu de problème non plus avec ma banque.
35:42Je n'ai jamais eu besoin non plus d'appeler le service client.
35:46Je suis avec l'application.
35:48Oui, je suis avec l'application.
35:50Tout peut se faire avec l'application ou sur l'ordinateur.
35:52Il y a plein de codes de sécurité, etc.
35:55Ce n'est pas quelque chose qui est ouvert à tous.
35:58Il faut aimer les relations à distance.
36:02Parce que là, il n'y a pas de code.
36:04Il n'y a pas de guichet, voulais-je dire.
36:06Il n'y a rien de physique.
36:08En bas de chez vous, il n'y a pas d'agence bancaire
36:10de votre banque à distance.
36:12Non.
36:13Déjà, je suis assez loin de la première banque physique, on va dire.
36:17Je suis un peu en race campagne.
36:19Donc, ça ne change rien, en fait.
36:21Je n'y allais pas plus avant.
36:23Et maintenant, en ligne, c'est juste que ça m'évite de dépenser de l'argent.
36:28Et ces nouvelles banques qui n'ont pas de guichet, qui n'ont pas de bureau,
36:33elles vous octroient des prêts également ?
36:36Des prêts immobiliers ou des prêts pour acheter une voiture ?
36:39Immobilier, je ne sais pas.
36:40Mais pour la voiture, oui.
36:41J'ai eu un prêt pour ma voiture.
36:43Vous avez emprunté combien ?
36:4420 000.
36:4520 000, d'accord.
36:47Clément-Pierre, je voudrais qu'on donne la parole à Aurélie.
36:50Maintenant, bonjour Aurélie.
36:52Bonjour.
36:53Je crois que vous êtes banquière, Aurélie.
36:56Alors, je m'interroge.
36:58Quand vous entendez Clément-Pierre appeler les auditeurs
37:01qui sont un peu agacés par le prix qu'ils paient à leur banque,
37:05les inviter à se tourner vers les banques en ligne,
37:08comment vous réagissez ?
37:09Vous comprenez d'abord cet agacement, vous ?
37:12Non, je ne comprends pas.
37:14Et ce que je ne comprends pas, en fait,
37:16c'est qu'en fait, il n'a pas de relation avec un réel conseiller.
37:22Mais s'il n'en a pas besoin.
37:23Est-ce qu'on en a tous besoin d'avoir vraiment des relations
37:26avec notre conseiller bancaire ?
37:28Eh bien, oui.
37:29Demain, vous voulez acheter, oui.
37:32Oui.
37:34Je ne suis pas certain, moi.
37:37Le conseiller bancaire, il vous appelle pour vous dire
37:39que vous êtes en négatif sur votre compte.
37:42Il va falloir combler, monsieur ou madame.
37:46Mais est-ce que vous pensez vraiment et sincèrement
37:49que tous les clients...
37:51Sérieux ? Vous pensez que...
37:53Un conseiller bancaire, il a combien de clients ?
37:56Dans une banque classique, il en a des dizaines et des dizaines.
38:03Aurélie ?
38:04J'en ai huit.
38:05Vous en avez combien, vous ?
38:06J'en ai presque huit cents.
38:08Et oui...
38:09Vous gérez huit cents clients.
38:11Vous n'appelez pas tous les mois vos huit cents clients.
38:14Non, mais...
38:16On a des alertes sur nos clients qui sont débiteurs.
38:21Mais après, enfin...
38:26On entend que pour des achats importants, par exemple, Aurélie,
38:32on a besoin d'être conseillée, ne serait-ce que pour connaître
38:35précisément sa capacité d'emprunt.
38:37Souvent, on fait un point avec le banquier pour savoir
38:39un petit peu quelle est la situation du foyer,
38:42quels seront les frais qu'il faudra assumer au-delà du prêt.
38:45Mais pour ce qui est de la gestion quotidienne,
38:48par exemple, si on n'a pas d'emprunt immobilier,
38:50vous les accompagnez comment, vos clients,
38:52dans cette gestion du budget quotidien, j'allais dire ?
38:56Je les accompagne au quotidien, en fait.
39:02S'il y a besoin, je les accompagne, voilà.
39:06D'accord.
39:08C'est vrai que moi, j'ai parfois le sentiment,
39:11mais peut-être que je suis un peu excessif,
39:13j'ai un peu le sentiment que le conseiller bancaire
39:16vous appelle pour placer des produits, par exemple,
39:19tiens, est-ce que vous saviez, monsieur,
39:21qu'on fait désormais l'assurance résidence principale,
39:24l'assurance automobile, vous êtes comment sur ces questions-là ?
39:28J'ai le sentiment que c'est davantage du placement de produits
39:31que des conseils véritables.
39:33Mais bon, chacun jugera la compétence et l'expertise
39:38de ses conseillers bancaires.
39:40Et dans un instant, mesdames, messieurs,
39:42bon, en tout cas, voilà, on tenait à vous dire
39:45qu'il y a une bonne nouvelle, c'est quand même
39:47que les virements instantanés deviennent gratuits,
39:49Céline Landreau.
39:50Pour toutes les banques.
39:51Pour toutes les banques.
39:52Et la mauvaise nouvelle, c'est que les frais bancaires
39:54augmentent de 5% en moyenne.
39:56Dans un instant, si vous restez avec nous,
39:58nous allons nous poser la question,
40:00dix ans après l'attentat de l'hyper cachère,
40:03que reste-t-il de l'esprit Charlie ?
40:15J'ai toujours l'esprit Charlie
40:17et j'aurai toujours l'esprit Charlie.
40:19Je suis pour la laïcité.
40:21C'est la laïcité le haut de la pyramide.
40:24On vit tous ensemble.
40:25C'est ça l'esprit Charlie.
40:27Vive les caricaturistes.
40:29Vive les humoristes.
40:31Vive les journalistes.
40:33Vive la liberté.
40:36Et je salue Isabelle,
40:38après ce message qui vient de nous être laissé
40:40sur le répondeur des auditeurs en la parole.
40:42Isabelle, bonjour.
40:43Bonjour Eric.
40:44Où êtes-vous Isabelle ?
40:46Je suis à Pau.
40:47Très bien.
40:48Bonjour Isabelle Lapalloise.
40:50Nous parlons effectivement de l'esprit Charlie,
40:52car aujourd'hui, c'est la commémoration
40:55dix ans de l'attentat de l'hyper cachère.
40:58Que reste-t-il Isabelle de l'esprit Charlie ?
41:01Alors moi en l'occurrence, j'étais Charlie,
41:04je suis Charlie et je resterai Charlie.
41:06Ça c'est une évidence.
41:08Je crois qu'aujourd'hui, si vous voulez,
41:10même si on dit qu'en France,
41:13on a le droit à la liberté d'expression,
41:15on a le droit à caricaturer toutes les religions,
41:19dans les faits, en fait, on ne le fait plus.
41:22On ne le fait plus.
41:23Parce qu'il y a trop d'autocensure ?
41:25Exactement.
41:26Et puis les faits nous font peur.
41:29Il y a eu Charlie, d'accord ?
41:31Donc ça c'était fin de la liberté d'expression et du dessin.
41:34Vous avez eu le Bataclan, fin du droit à la musique.
41:37Quand des personnes ont voulu résister,
41:39vous avez eu Samuel Paty.
41:41Comment voulez-vous que les peurs ne prennent pas le dessus ?
41:44Donc moi, si vous voulez, l'esprit Charlie,
41:46malheureusement, j'ai l'impression qu'il est en perte de vitesse.
41:48Et au fond de nous, on l'est.
41:51On ne le revendique plus autant, c'est ça en fait ?
41:54Non, parce qu'en fait, tout est scruté maintenant.
41:57Vous voyez les réseaux sociaux, quand vous utilisez un mot,
41:59pourquoi il a pris ce mot-là ?
42:00Ça va pas ? C'est horrible.
42:02On ne peut plus.
42:03C'est comme ça, on n'avait plus cette liberté,
42:05cette laïcité.
42:06Pour moi, c'est terrible.
42:07C'est vraiment terrible.
42:09Est-ce que vous vous auto-censurez parfois
42:11dans une conversation, en famille,
42:14ou avec des gens que vous connaissez peu, moins bien ?
42:17Non, moi je fais toujours cash.
42:19Mais j'aborde rarement, par contre,
42:22des problèmes de religion, si vous voulez.
42:24Parce qu'il y a quand même des...
42:26Je dis toujours ce que je pense,
42:28mais il y a des sujets qui sont plus à...
42:31Vous vous auto-censurez.
42:33Par peur de blesser ?
42:34Par peur de ne pas être comprise ?
42:36Par peur de savoir comment ça va être interprété
42:39par rapport à ce que je dis.
42:41Parce que c'est pareil, la communication,
42:43vous savez, entre ce que vous dites, l'émetteur,
42:45et comment c'est reçu le récepteur,
42:47même si on est l'un en face de l'autre,
42:49des fois, il y a de grosses surprises.
42:51Oui, c'est vrai.
42:52Mais on s'auto-censure.
42:53Regardez les profs s'auto-censurent.
42:56Oui, on s'auto-censure.
42:58Et c'est vraiment dommage.
43:00Pour moi, c'est...
43:02La France, on a pris un coup.
43:03Notre République, on a pris un coup.
43:05Notre liberté, on a pris un coup.
43:07Donc finalement, ce qui souffre le plus
43:09aujourd'hui en France,
43:11dans le débat, on va dire,
43:13c'est l'esprit de caricature,
43:15c'est le rire,
43:17le sourire,
43:19c'est ça ?
43:20Je dirais beaucoup de choses.
43:22La caricature, évidemment.
43:24L'humour, les humoristes,
43:26mais Coluche ne pourrait plus dire le quart de ce qu'il dit aujourd'hui.
43:29Cyril Olluron, enfin, tous ces humoristes,
43:32ce ne serait plus possible.
43:34Et même, on est en train de nous dire qu'il ne faut pas écouter de la musique bientôt.
43:39Bonjour Charles.
43:40Merci Isabelle, la paloise.
43:42Charles, vous venez d'entendre.
43:45Charles, vous venez d'entendre Isabelle
43:47faire un constat assez triste,
43:49en tout cas, qu'on peut qualifier comme tel.
43:51Vous le partagez ?
43:53Je pense que le problème déborde
43:55largement l'esprit Charlie.
43:57C'est-à-dire que c'est
43:59la liberté d'expression,
44:01d'opinion, est mise à mal
44:03par ceux qui prétendent la défendre
44:05aujourd'hui, vous voyez.
44:07C'est-à-dire que la gauche, l'extrême-gauche,
44:09font la morale à la terre entière,
44:11à longueur de journée.
44:13Les bons sentiments,
44:15mais dès que l'on n'est pas d'accord avec eux,
44:17alors là, on bascule de suite
44:19dans le camp des fascistes.
44:21Et je pense que ce sont eux
44:23les nouveaux ayatollahs de la pensée.
44:25Est-ce qu'on aurait pu imaginer
44:27par exemple, il y a 10 ans,
44:29que l'on supprimerait des chaînes de télévision ?
44:31Est-ce qu'on aurait pu imaginer
44:33les agissements de l'ARCOM
44:35avec C8 ?
44:37Est-ce qu'on aurait pu imaginer à quel point
44:39des journalistes, par exemple, à CNews
44:41se feraient critiquer, se feraient traiter
44:43de fascistes à longueur de journée ?
44:45Moi, je pense que vraiment, on assiste
44:47à une régression de la pensée
44:49et un effondrement intellectuel
44:51de nos élites, qui n'en sont plus
44:53d'ailleurs, parce que ce ne sont plus des élites.
44:55Excusez-moi, mais j'ai encore entendu
44:57Mathilde Panot sur votre antenne
44:59hier matin,
45:01ça y est, elle se découvre enfin
45:03dans la lutte,
45:05elle se révèle dans la lutte
45:07contre l'antisémitisme, parce que M. Le Pen
45:09est décédé, mais quand on entend
45:11ces gens-là, Louis Poyard, etc.,
45:13est-ce que vous vous rendez compte ?
45:15Est-ce que les gens aussi, les gens s'en rendent compte ?
45:17Mais le niveau intellectuel de ces gens-là,
45:19je trouve que c'est une
45:21faillite qui est très douloureuse
45:23et pour des millions de Français.
45:25Merci Charles,
45:27merci mon cher Charles, la parole
45:29et l'honneur seraient méritées des tas
45:31de suites.
45:33Cette conversation est importante, je vous propose
45:35qu'on la reprenne.

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