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Donald Trump a continué mardi à avancer l'idée d'une vaste expansion territoriale des Etats-Unis, sans qu'il soit possible de dire s'il s'agit de projets sérieux ou de provocations destinées à arracher des concessions économiques ou politiques.

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Transcription
00:00Et alors le choix d'Elsa ce soir, je commence avec vous, pour l'international. On va revenir sur les toutes dernières déclarations qui datent de ce soir de Donald Trump.
00:08Donald Trump qui explique qu'il veut rebaptiser le Golfe du Mexique, Golfe de l'Amérique. Il menace d'utiliser la force, la force économique contre le Canada qu'il voulait annexer hier.
00:18Et justement, il n'exclut pas, vous allez l'entendre, une annexion du Groenland et du canal de Panama par la force.
00:26Pouvez-vous assurer au monde qu'en essayant de prendre le contrôle de ces zones, vous n'allez pas utiliser la coercition militaire ou économique ?
00:36Non.
00:37Elsa, qu'est-ce qu'on fait de ce nom et de ces déclarations à nouveau fracassantes de Donald Trump ? On les prend au sérieux ?
00:42On les prend au sérieux parce que si on est tenté de les prendre à la rigolade, comme ça a été le cas depuis très longtemps, on passe à côté du sujet.
00:48Mais il y a de bonnes raisons à ça. Il y a une vieille histoire autour du Groenland. Le Groenland qui est situé au nord du Canada, à un parti antarctique.
00:57On devrait avoir une carte très prochainement.
00:59Mais bien sûr que la carte arrive. La voilà.
01:01Ce Groenland, c'est en 1946 que les États-Unis ont essayé de l'acquérir pour 100 millions pour la première fois.
01:08Ça vient de loin et même Donald Trump lui-même en 2019 en avait fait la proposition.
01:15Ça avait été révélé par le Wall Street Journal.
01:17Tout le monde aux États-Unis avait pris ça à la rigolade.
01:19Mais en fait, le voyage de Donald Trump vers le Groenland avait dû être annulé.
01:24Et en décembre cette année, le président américain a renouvelé sa volonté en arguant attention de la sécurité nationale des États-Unis,
01:34mais aussi de la liberté dans le monde pour justifier de sa volonté de s'emparer de ce territoire de 2 millions de kilomètres carrés
01:42qui lui permettrait d'unifier toute l'Amérique du Nord puisqu'il entend aussi annexer le Canada pour en faire le 51e État.
01:50Et il ne s'est pas laissé démonter.
01:53Il a appris de sa dernière expérience puisque son fils est parti au Groenland en touriste.
01:58Et ce qui a permis à Donald Trump sur le réseau Truth Social de rappeler qu'ils étaient là, lui et son fils, pour faire rendre le Groenland great again.
02:10Mais, comme vous l'avez mentionné, il s'en prend aussi au Panama, à qui il reproche d'infliger des taxes de passage aux bateaux américains bien trop élevées.
02:19Et il suspecte surtout ces deux États d'être manipulés par la Chine.
02:25Et il utilise des techniques de négociation qu'il a toujours utilisées depuis les années 84, c'est-à-dire la brutalité, le choc,
02:34pour diviser les opinions et ensuite menacer de sanctions internationales.
02:39Les réactions sont de plus en plus fortes, on les a entendues.
02:42D'amuser en 2019, elles sont désormais beaucoup plus agacées ou fermes.
02:48Justin Trudeau, tout à l'heure sur son compte Twitter, rappelait à quel point il était opposé à ce projet en disant que jamais au grand jamais le Canada ne ferait partie des États-Unis.
02:58Le président du Panama, quant à lui, a dit qu'il n'y avait rien à discuter, que les prix étaient justes.
03:04Quant au Groenland, ils ont fait savoir que le territoire appartenait aux Groenlandais.
03:09Néanmoins, le Danemark a amélioré la sécurité de la base américaine et investi dans la défense de cette base.
03:17Ce que demandait Donald Trump, preuve que sa force marche parfois.
03:21Moi, ce qui me marque, c'est que les cellules diplomatiques des différents pays occidentaux, et en particulier de l'Élysée,
03:26ont toujours dit, y compris au cours du premier mandat de Donald Trump, mais en réalité, Donald Trump, attention, il est assez prévisible.
03:32Il est assez prévisible parce qu'il fait ce qu'il dit.
03:35Donc, attention, ne prenez pas à la légère ce que peut annoncer Donald Trump en disant, de toute façon, ça n'arrivera jamais.
03:40En réalité, le programme est annoncé à l'avance.
03:43Et on sent encore plus cette fois-ci qu'effectivement les cellules diplomatiques au Quai d'Orsay, à l'Élysée ou ailleurs se disent, on écoute bien,
03:49ça m'a dit Donald Trump, parce qu'il faut y faire extrêmement attention.
03:52Avec le sentiment que lui se sent peut-être encore plus fort qu'il y a huit ans.
03:55Il n'a objectivement jamais été aussi fort de sa vie.
03:58Il n'a jamais joui aux États-Unis d'un soutien aussi important.
04:01Il est à l'heure actuelle l'homme le plus puissant du monde, avec une base populaire incroyable.
04:07Ça me fait penser à la fois à l'impérialisme américain, mais aussi, si je reviens à mon cœur de métier, à savoir l'économie,
04:15c'est un peu la stratégie de négociation de salaire.
04:18Il faut demander gros, très très gros, pour avoir le plus possible.
04:22Mais à la fin, vous n'avez pas grand-chose.
04:24Alors, je ne sais pas ce qu'il va proposer au Groenland-Infini ou au Canada.
04:28Mais en tout cas, il négocie un gros salaire.
04:32Il faut frapper fort pour désarçonner le négociateur, le DRH, derrière.

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