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00:00L'info en continu, c'est sur Europe 1.
00:06Punchline, 18h-19h, Thierry Cabane sur CNews et Europe 1.
00:1418h15, merci de nous accueillir pour votre Punchline Week-end
00:18et sur Europe 1 et sur CNews.
00:20Toujours à mes côtés en ce vendredi soir,
00:22Véronique Jacquet, Bernard Cohen Haddad,
00:24Raphaël Stainville, Joseph Touvenel.
00:26Avant de parler de ce premier conseil des ministres cru 2025,
00:33on va se parler de Mayotte.
00:35On aura un invité dans quelques instants,
00:37Ousseini Balahachi, qui est un ancien infirmier
00:40et secrétaire général de la CFDT Mayotte.
00:43On va parler de Mayotte parce qu'il n'y a pas eu
00:45de projet de loi d'urgence évoqué aujourd'hui.
00:47C'est reporté à plus tard,
00:49ce qui ne veut pas dire qu'on occulte le dossier.
00:51On va en parler ensemble.
00:53On va écouter Thomas Ménager, député RN du Loiret,
00:56puisque Marine Le Pen va se déplacer ce dimanche à Mayotte.
00:59On écoute Thomas Ménager par rapport à cela.
01:03Je m'interroge si la volonté de M. Bayrou
01:05n'est pas de lier le texte à son avenir
01:08en faisant en sorte que la nécessité du vote consensuel
01:12voulu notamment par le premier groupe,
01:13qui est le Rassemblement National,
01:15de cette loi d'urgence pour Mayotte
01:17soit corrélée au vote du budget et à l'absence de censure.
01:20Parce que ce texte est prêt.
01:21Il y a près d'un mois de débats parlementaires
01:24entre la commission, la séance au Sénat.
01:27Même si le texte n'était pas totalement finalisé,
01:29le gouvernement a toujours la possibilité
01:30de déposer des amendements.
01:31Les groupes sont là pour faire leur travail parlementaire.
01:33Thomas Ménager, ce que vous dites,
01:34c'est que le gouvernement sera en train d'utiliser le sort,
01:36la détresse des maorais,
01:37pour essayer de faire voter ce budget.
01:39Je ne le dis pas.
01:40Je dis juste que c'est le bruit qui se dit dans les couloirs
01:43parce que ça a été reporté.
01:44Le texte était prêt par l'ancien ministre de l'Outre-mer
01:46il y a plus de dix jours.
01:47Oui, mais ils ont des remontées de terrain des élus locaux
01:49et peut-être qu'ils veulent le peaufiner.
01:51Je l'espère.
01:52J'espère que c'est raison.
01:53Je n'ai aucun élément qui permet d'accréditer
01:55ce bruit de couloir et ces rumeurs.
01:58Mais j'espère que ça ne serait pas le cas
02:00parce que ça serait très cynique et très inquiétant
02:01pour les maorais.
02:03Raphaël Stainville,
02:04avant de retrouver notre invité et de faire réagir,
02:06faut-il être inquiet de ce report ?
02:08Non, je ne pense pas qu'il faille être inquiet de ce report.
02:12Les débats parlementaires ne reprendront qu'à partir
02:16du 13 janvier et donc qu'ils soient présentés
02:19une semaine plus tard en Conseil des ministres
02:21ne change rien à l'affaire.
02:22En revanche, là où Thomas Ménager a raison,
02:25c'est que je pense que les partis politiques
02:27ont une responsabilité immense,
02:29notamment à l'égard de Mayotte.
02:31Il y a un an, lors du précédent vote de la loi de finances,
02:35ils avaient renoncé à un abonnement déposé
02:40par le Ration national qui devait permettre
02:45de venir en aide à Mayotte.
02:47Je crois que c'était une enveloppe de 100 millions
02:49qui avait été refusée, balayée d'un revers de l'an
02:51par l'ensemble des groupes politiques.
02:53Aujourd'hui, il y a une urgence.
02:55J'espère que tous se mettront d'accord
02:58pour voter cette loi spéciale,
03:00parce que Mayotte en a besoin.
03:02Bonsoir, Rousseni Balahachi,
03:04ancien infirmier et secrétaire général de la CFDT Mayotte.
03:07Merci d'avoir accepté notre invitation.
03:09Est-ce que, je suppose que vous avez suivi avec attention
03:12cette première réunion de M. Bayrou et de son gouvernement ?
03:20Est-ce que ce report vous a inquiété ?
03:22Est-ce que vous vous êtes dit, allez, ça y est, on nous a oublié ?
03:25Oui, tout à fait, parce que ce n'est pas du tout la première fois
03:29que Mayotte est traité de la sorte comme des citoyens de seconde zone.
03:34Alors, devant un tel désastre,
03:37j'aurais bien aimé que les choses soient bien cadrées
03:41et qu'une fois qu'on a promis que tel jour, le 3 janvier,
03:46le Parlement serait consulté pour que nous puissions voir
03:50comment faire par rapport à toutes les mesures nécessaires
03:54permettant de reconstruire Mayotte,
03:56pour, enfin, que les Mahorais commencent à se sentir vraiment pris en compte.
04:03Mais, malheureusement, ça n'a pas été le cas.
04:08Et on reporte ça pour un délai d'une semaine.
04:13Alors, j'espère que ce malentendu,
04:19soi-disant entre les élus locaux et ceux du gouvernement,
04:27ils pourront s'entendre d'ici la fin de la semaine
04:31pour que nous puissions voir comment faire
04:33pour pouvoir engager toutes les démarches nécessaires
04:37permettant de reconstruire Mayotte.
04:39Vous auriez aimé, Séné Balachi,
04:42qu'il y ait davantage de mots sur Mayotte aujourd'hui
04:44à l'issue du Premier Conseil des ministres.
04:46C'est ça, en gros, en substance.
04:47Au moins des paroles un peu fortes,
04:49même si c'est une restitution du Conseil des ministres.
04:52On n'a pas beaucoup parlé de Mayotte.
04:53Je ne voulais pas entendre ou attendre
04:58la question que vous êtes en train de me poser
05:01parce qu'il y a une situation vraiment grave
05:05qui s'est produite à Mayotte aujourd'hui
05:07du fait que nous avons une précipitation
05:10de 47 millimètres par mètre carré
05:18qui a provoqué pas mal d'inondations et d'éboulements.
05:23Face à cette situation,
05:25il faudrait que les autorités de l'État
05:28et ceux du territoire
05:33puissent bien régler leur diapason
05:39pour pouvoir prendre toutes les décisions nécessaires
05:43permettant de débloquer la situation.
05:46Restez avec nous, Séné Balachi.
05:48C'est important ce que vient nous dire Séné Balachi,
05:51c'est qu'en fait Mayotte a été encore touchée
05:55aujourd'hui par des inondations, etc.
05:58On voit bien la fragilité, Joseph Touvenel.
06:00Bien sûr, la situation de Mayotte est catastrophique.
06:03Il y a le cyclone, il y a les conséquences du cyclone,
06:06mais la colère des Mahorais, on la comprend
06:08parce qu'ils ont eu tant de promesses
06:10qui n'ont pas été tenues.
06:12Quand j'ai vu Mme Borne qui allait à Mayotte,
06:14très bien, mais Mme Borne, quand elle a été Premier ministre,
06:17les élus mahorais, quelle que soit leur tendance et leur couleur,
06:21sont intervenus pour demander qu'il y ait l'eau potable
06:24sur l'ensemble du département français,
06:27où il n'y avait pas l'eau potable partout.
06:30Ils n'ont pas été écoutés, ils n'ont pas été entendus.
06:33Aujourd'hui, ils ont l'impression qu'encore une fois,
06:36on va leur faire des promesses qui ne sont pas tenues.
06:38Je crois que ce ne sera pas le cas, en tout cas je l'espère,
06:40mais je souligne aussi une chose,
06:42c'est que dans cette situation très difficile,
06:45il y a des morts, il y a des blessés,
06:47il y a aussi des militaires, des gendarmes, des policiers
06:50qui font un travail remarquable.
06:52On a des services, on l'oublie un peu,
06:54on a eu un gendarme qui est mort.
06:56C'est important de le rappeler aussi, oui.
06:58Pour, sur ce département, amener de l'eau,
07:01les réunionnais aussi font beaucoup en ce moment,
07:04à l'heure où on parle.
07:05Cette solidarité, quand même, est très importante,
07:07mais je comprends, je soutiens les Mahorais
07:09et je comprends leur inquiétude,
07:11parce qu'il n'y a pas eu les paroles fortes
07:13qui devaient être subies par des actes forts, en tout cas à ce jour.
07:16Bernard Kouanadade, Raphaël Staville,
07:18nous rappelait, très justement,
07:20qu'il n'y a pas péril dans la demeure,
07:22mais on se met à la place des Mahorais.
07:25C'est vrai que c'était le premier Conseil des ministres.
07:28C'était le premier Conseil des ministres
07:30et on s'attendait, effectivement.
07:32Moi, j'étais persuadé de la réaction d'Ousseini, Balahachi.
07:36Ils ont le sentiment d'être encore abandonnés.
07:38Une semaine, ça paraît court,
07:40mais quand on est confronté à la situation
07:42avec laquelle sont confrontés les Mahorais,
07:44une semaine, c'est long, Bernard Kouanadade.
07:46Bien entendu qu'une semaine, c'est long,
07:48mais il y a un an déjà, c'était long
07:50de ne pas donner aux Mahorais
07:52une réponse urgente et concrète
07:56aux attentes, à leurs attentes.
07:58Mais aussi, il faut savoir être patient et responsable.
08:00Là, je vais être en symbiose avec Raphaël.
08:05Faire une loi alors qu'aujourd'hui,
08:09le Parlement n'est pas réuni,
08:12c'est pas sérieux, prendre le temps,
08:14il faut avoir le courage de le dire,
08:16d'avoir des remontées de terrain,
08:18de toutes les remontées, que ce soit de l'administration,
08:20que ce soit des acteurs économiques,
08:22que ce soit des ministres qui se sont déplacés,
08:24que ce soit des organisations syndicales,
08:26que ce soit des enseignants,
08:28pour reconstruire Mayotte,
08:30non pas à l'identique, parce que ce serait ça l'échec,
08:32mais de faire en sorte que Mayotte
08:34soit demain construite d'une autre façon,
08:38plus sécurisée,
08:40avec plus de responsabilités pour chacun,
08:42et un confort de vie,
08:44y compris pour les acteurs économiques.
08:46Bien entendu, il y a des déceptions immédiates,
08:48mais est-ce qu'il ne vaut mieux pas
08:50des déceptions d'une semaine,
08:52et sur la longue durée,
08:54un plan soutenu par l'ensemble
08:56de la représentation nationale,
08:58pour pouvoir refaire Mayotte
09:00telle que l'attendent les Mahorais.
09:02J'entends Bernard Konadad,
09:04et je comprends également ce que vous nous dites,
09:06Raphaël Stainville,
09:08mais moi je me mets à la place
09:10évidemment de ces Mahorais,
09:12là ils nous parlent encore
09:14d'inondations,
09:16Ousseini, Balahachi,
09:18qui viennent de toucher Mayotte.
09:20Mais la loi d'urgence, la loi spéciale,
09:22n'aurait rien changé.
09:24On est de l'ordre du symbole.
09:26Moi je préfère qu'il y ait un plan,
09:28une feuille de route qui soit claire,
09:30que tout le monde soit d'accord,
09:32et qu'on signe là-dessus,
09:34plutôt qu'on se gargarise de mots,
09:36que le gouvernement présente quelque chose
09:38qui soit bâclé,
09:40on n'est pas malheureusement à une semaine près.
09:42Ça mérite mieux.
09:44J'entends, j'entends.
09:46Je me mets à la place d'Ousseini et Balahachi,
09:48vous souhaitez réagir au propos tenu sur ce plateau
09:50d'Ousseini et Balahachi.
09:52Oui, tout à fait,
09:54c'est pour autre chose,
09:56également pour vous informer
09:58par rapport au passage
10:00de la délégation interministérielle
10:02qui était chez nous
10:04il y a 3-4 jours.
10:06Moi j'ai trouvé regrettable
10:08le fait que
10:10nous avons eu
10:12le ministre de la santé
10:14qui était en déplacement
10:16avec M. le Premier ministre
10:18et je pensais qu'il allait
10:20prendre tout son temps
10:22pour pouvoir s'asseoir
10:24auprès des professionnels
10:26de la santé, médecins
10:28et infirmiers
10:30pour savoir c'est quoi leurs difficultés,
10:32dans quelles conditions
10:34ils sont amenés à exercer au quotidien.
10:36Mais cela n'a pas été le cas.
10:38Pour que nous, représentants
10:40du personnel, puissions
10:42le rencontrer, il a fallu
10:44qu'on aille comme
10:46des journalistes
10:48courir derrière lui
10:50pour avoir
10:52ne serait-ce qu'une minute d'échange
10:54avec lui.
10:56Et alors que
10:58il y a déjà eu
11:00une demande
11:02d'audience qui a été prise
11:04par la TFDTS
11:06pour que
11:08nous puissions le rencontrer.
11:10Comment voulez-vous nous rassurer
11:12par rapport à des tels
11:14comportements de hauts responsables
11:16du gouvernement ?
11:18Restez avec nous
11:20si Véronique Jacquy
11:22souhaite intervenir.
11:24Oui, je pense que pour Mayotte, là,
11:26il y a le fond et la forme.
11:28Bien entendu, les Mahorais sont
11:30en attente de paroles
11:32fortes, de mesures fortes.
11:34Et c'est vrai que
11:36le Conseil des ministres, peut-être
11:38il aurait pu y avoir un affichage
11:40les concernant directement.
11:42Ne serait-ce que parce que
11:44Marine Le Pen est attendue sur l'île
11:46et qu'elle va prendre la main, elle va
11:48rester là-bas trois jours.
11:50Elle est arrivée en tête
11:52au deuxième tour de la présidentielle.
11:5459% des suffrages.
11:56Deuxième tour de la présidentielle.
11:58Les Mahorais ont voté en masse pour elle.
12:00Emmanuel Macron, c'était 40,9%.
12:02Il y avait 45% de participation.
12:04En 2017, c'était l'inverse.
12:06C'était Emmanuel Macron qui est arrivé en tête
12:08avec 57% des suffrages. Donc, on voit
12:10qu'il s'est passé quelque chose.
12:12Ne serait-ce que parce que les Mahorais sont en attente,
12:14effectivement, qu'on les prenne au sérieux.
12:16Qu'on règle aussi, peut-être,
12:18sérieusement cette question
12:20du droit du sol sur leur île.
12:22Donc, il y a la forme
12:24il y a un déficit, effectivement,
12:26d'affichage.
12:28D'affichage, de communication, de mots.
12:30Voilà, sur le Conseil
12:32des ministres. Maintenant, sur le fond,
12:34attention, il y a
12:36une attente des remontées
12:38des ministres qui sont de retour de Mayotte.
12:40Emmanuel Valls a prolongé son voyage.
12:42Emmanuel Valls a quand même son mot à dire. Il est
12:44ministre d'État. Il va peut-être faire
12:46valoir des arbitrages concernant, justement,
12:48ce qu'il faut mettre en place.
12:50Il y a peut-être aussi des attentes
12:52en provenance des fonds européens,
12:54puisque un fort pourcentage
12:56des fonds européens que la France reçoit
12:58peuvent servir pour
13:00financer la reconstruction de Mayotte.
13:02Emmanuel Macron a parlé
13:04de la mise en place d'un établissement public.
13:06Ça veut dire que quand
13:08on veut
13:10parler à un ministre, on est en attente
13:12de la parole d'un ministre. Non.
13:14Moi, je suis en attente d'un patron, maintenant,
13:16pour Mayotte, qui, non seulement
13:18soit à l'œuvre pour prendre en charge
13:20la reconstruction pendant les deux ans qui viennent,
13:22donc ça, c'est important,
13:24sur le terrain, un homme de terrain qui soit
13:26finalement un petit peu un patron pour l'île,
13:28parce qu'après, le temps de l'humanitaire
13:30va venir le temps de la reconstruction, et puis
13:32surtout, un vrai patron à l'Élysée,
13:34c'est-à-dire Emmanuel Macron, qui nous parle enfin
13:36pour Mayotte d'un véritable projet de société
13:38pour les 30 ans qui viennent. Les
13:40Mahorais, c'est ça qu'ils attendent, et c'est
13:42sans doute Marine Le Pen qui va leur en parler demain,
13:44vous allez voir. Vous avez un peu pensé
13:46à la séquence qu'on a pu vivre
13:48il y a un an, justement, au Salon de l'Agriculture,
13:50entre un Emmanuel Macron qui avait été obligé
13:52de s'exfiltrer
13:54et de partir sous les huées
13:56des agriculteurs, et
13:58une Marine Le Pen, et un Jordan Bardella
14:00à l'époque, qui avait raflé la mise.
14:02C'est vrai que les attentes sont immenses,
14:04que probablement, le rôle
14:06de Marine Le Pen
14:08est beaucoup plus simple que celui du gouvernement.
14:10Elle est probablement
14:12plus en phase avec les attentes des Mahorais.
14:14Et puis, t'es en coquille là-bas, comme disait Véronique Jacquier.
14:16Oui, bien sûr.
14:18Ousseini Balahachi,
14:20vous restez avec nous, parce qu'on va écouter
14:22Marine Le Pen qui sera chez vous
14:24ce dimanche, et qui a
14:26parlé de vous au cours de sa cérémonie
14:28de vœux, mais on va faire à 18h30
14:30très précisément, un tour de l'info,
14:32avec Maureen Vidal, qui est avec nous, et on vous retrouve
14:34dans quelques instants, Ousseini Balahachi.
14:36Maureen. Ce vendredi marqué,
14:38le premier conseil des ministres du gouvernement
14:40Bayrou, Emmanuel Macron,
14:42demande de l'audace la porte-parole
14:44du gouvernement, Sophie Prima appelle
14:46chacun à sortir des positions inflexibles
14:48face à l'urgence de faire adopter un budget
14:50pour 2025.
14:52Les deux cambrioleurs sous OQTF, qui avaient été
14:54relâchés après avoir commis un vol dans une pharmacie
14:56à Ivry-sur-Seine, puis un vol
14:58à la roulotte à Thillay, passent en comparution
15:00immédiate aujourd'hui, actuellement en cours.
15:02Le verdict est attendu dans les heures à venir.
15:04Le président américain
15:06Joe Biden se rendra à la Nouvelle-Orléans lundi
15:08pour partager la peine des familles
15:10endeuillées par l'attaque à la voiture
15:12qui a fait au moins 14 morts mercredi.
15:14Il rencontrera également des responsables locaux.
15:16Les Etats-Unis sont encore sous le
15:18choc après cet attentat.
15:20Merci beaucoup Maureen Vidal,
15:22toujours sur Europe 1, sur CNews,
15:24à mes côtés ce soir pour ce punchline
15:26week-end. Véronique Jaquet, Bernard Cohen
15:28Haddad, Raphel Stainville et Joseph
15:30Touvenel. Et depuis Mayotte,
15:32Ousseini Balahachi, qui est notre invité, ancien
15:34infirmier et secrétaire général de CFDT
15:36de Mayotte.
15:38Ousseini Balahachi, Marine
15:40Le Pen, je le disais, a évoqué
15:42la situation de Mayotte,
15:44puisqu'elle sera ce dimanche chez
15:46vous. Elle l'a évoqué au cours de sa cérémonie
15:48de vœux. On l'écoute et on réagit et on
15:50poursuit le débat ensemble. Marine Le Pen.
15:52Il ne faut pas
15:54qu'à nouveau puisse se
15:56construire de manière totalement
15:58anarchique de véritables bidonvilles
16:00qui couvrent l'île
16:02de Mayotte et qui ont été,
16:04bien entendu, un cimetière
16:06pour les immigrants
16:08clandestins qui s'y étaient
16:10réfugiés. Il ne
16:12faut pas que l'on ferme à nouveau les yeux
16:14dans les années qui viennent
16:16sur le nombre de personnes
16:18qui vivent à Mayotte et qui font que
16:20les services publics n'arrivent plus, en réalité,
16:22à fournir
16:24le service
16:26auquel vous avez droit
16:28comme citoyen français.
16:30Quel accueil
16:32risque-t-elle d'avoir
16:34Marine Le Pen,
16:36Ousseini, Balahachi,
16:38Véronique Jaquet, rappeler scores
16:40obtenus au cours des dernières élections ?
16:42Score très fort de Marine Le Pen,
16:44chez vous.
16:46Oui,
16:48comment vous dire ?
16:50Moi, étant donné
16:52que je suis issue de la
16:54CFDT, vous connaissez
16:58comment l'idéologie
17:00ou le principe
17:02fondamental
17:04de la CFDT,
17:06moi, je ne partage pas du tout
17:08les idées
17:10de Mme Le Pen.
17:12Mais par contre,
17:14j'ai envie de vous dire
17:16que c'est lui
17:18qui viendra,
17:20qui montrera
17:22qu'il y a
17:24telle disposition
17:26qui devrait être prise pour
17:28permettre d'accompagner les Mahorais
17:30à la reconstruction de leur territoire,
17:32peu importe
17:34la couleur politique
17:36de cette personne,
17:38cette personne sera prise comme
17:40le Messie. Alors,
17:42je demande aux autorités
17:44de l'État d'être
17:46sérieuses s'ils veulent
17:48vraiment lutter contre
17:50l'extrémisme comme
17:52leur cheval de
17:54bataille, pour montrer
17:56qu'effectivement, les citoyens
17:58de Mayotte ne sont pas des citoyens de
18:00seconde zone.
18:02Le problème, c'est qu'on évoque la fin
18:04des bidonvilles, enfin, plus exactement,
18:06c'est le Premier ministre qui l'a évoqué,
18:08mais vous nous le confirmez,
18:10on le sait à travers les nombreux témoignages
18:12qu'on a pu recueillir,
18:14les bidonvilles ont déjà été
18:16reconstruits, parce que vous n'aviez pas le choix,
18:18surtout.
18:20Oui, effectivement, il y a beaucoup
18:22de bidonvilles qui ont été construites déjà,
18:24mais je vous invite à regarder
18:26le journal qui a été présenté
18:28à Mayotte, la première,
18:30aujourd'hui. Vous allez voir une scène
18:32d'éboulement, et
18:34il y avait des personnes qui étaient à l'intérieur.
18:36Heureusement, on n'a pas
18:38déploré
18:40des victimes là-dedans.
18:42Merci
18:44Hosseini Balahachi, en tous les cas,
18:46d'avoir été notre invité
18:48ce soir dans Punchline.
18:50Je rappelle que vous êtes ancien infirmier et secrétaire
18:52général de CFDT Mayotte,
18:54et merci pour ces dernières
18:56précisions, une situation
18:58toujours très précaire en vertu des
19:00conditions météorologiques,
19:02et il fallait le redouter.
19:04On pouvait le deviner aussi,
19:06Joseph Tounel.
19:08On ne peut pas approcher à des gens qui n'ont plus rien
19:10de prendre les morceaux de bois, les morceaux de tôle,
19:12les bâches qui traînent, pour se couvrir.
19:14C'est une évidence. Et la formule du Premier ministre,
19:16on comprend ce qu'il a voulu dire,
19:18mais elle était très maladroite. On n'a jamais construit,
19:20l'État n'a jamais construit des bidonvilles.
19:22Donc dire qu'on ne va pas reconstruire
19:24s'il y a des bidonvilles,
19:26c'est parce qu'il y a eu une immigration
19:28sauvage, massive, dans ce plaine des
19:30Moorais, et Véronique Jacquet l'avait
19:32abordé tout à l'heure, est-ce qu'on
19:34va enfin aborder le droit du sol ?
19:36Et on nous dit, à Mayotte, peut-être,
19:38mais si
19:40on veut vraiment arrêter l'immigration
19:42illégale, il faut arrêter, à mon sens
19:44aussi, le droit du sol sur l'ensemble
19:46du territoire national. D'ailleurs,
19:48pourquoi traiter ce département de façon
19:50différente pour ses droits
19:52essentiels ? Il faut aller jusqu'au
19:54bout. C'est une démonstration
19:56de ce qu'il ne faut pas faire à Mayotte. Alors maintenant,
19:58faisons la démonstration de ce qu'il faut faire
20:00et bloquons cette immigration sauvage.
20:02Alors, je voudrais qu'on écoute justement, puisque vous évoquiez
20:04cette problématique du droit du sol, Othmane Nassrou,
20:06qui était l'invité de Romain Desarbres
20:08ce matin. Écoutez ce que
20:10disait Othmane Nassrou.
20:12Ce que nous demandent nos concitoyens
20:14moorais, c'est qu'on lutte de manière implacable
20:16contre une immigration irrégulière
20:18qui a atteint, à Mayotte, des niveaux jamais
20:20vus. On est sur la moitié de la
20:22population qui est de nationalité étrangère,
20:24la moitié, et sur cette moitié-là,
20:26probablement la moitié également,
20:28qui est là de manière
20:30totalement irrégulière. Ça ne peut pas fonctionner.
20:32Le droit du sol ne peut évidemment pas s'appliquer
20:34à Mayotte de la même manière
20:36qu'ailleurs, au regard de ce que je viens de vous dire.
20:38Vous savez que la maternité de Mamoudzou
20:40est la première maternité
20:42de France, aujourd'hui, avec un nombre
20:44toujours plus important de
20:46femmes étrangères qui sont
20:48en situation irrégulière et qui viennent y accoucher.
20:50La question du droit du sol, elle doit aussi être encadrée
20:52ailleurs. Moi, je ne suis pas pour
20:54l'automaticité du droit du sol. Je pense que
20:56là aussi, il faut vérifier, et bien sûr, être très
20:58exigeant en matière d'intégration
21:00avant de donner la nationalité française.
21:02Réaction, Raphaël Stainville ?
21:04Comme on aimerait pouvoir le croire.
21:06Oui.
21:08Le problème, mais on l'a déjà
21:10évoqué tout à l'heure, c'est que
21:12la configuration, l'archépolisation
21:14de l'Assemblée nationale,
21:16aujourd'hui, rend impossible
21:18toute loi
21:20qui viendrait réviser
21:22le droit du sol à Mayotte
21:24et ailleurs, comme certains pourraient
21:26le souhaiter, et on les
21:28comprend.
21:30C'est ça qui rend la chose
21:32douloureuse, c'est qu'aujourd'hui, les politiques
21:34sont réduits à faire des
21:36vocalises.
21:38Alors, ça sonne doux à l'oreille
21:40de beaucoup, en se disant que les choses peuvent changer.
21:42Aujourd'hui, il y a,
21:44au sein de l'Assemblée nationale,
21:46l'impossibilité de
21:48faire voter ce genre de loi,
21:50alors même que
21:52les Français, dans leur immense majorité,
21:54et c'est là peut-être le plus
21:56grand drame, seraient,
21:58si on en croit les sondages,
22:00favorables à un certain nombre de restrictions,
22:02et notamment sur le droit du sol.
22:04Véronique Jacquier ?
22:06Je tiens à préciser qu'il y a une proposition de loi
22:08émanant de la députée
22:10de Mayotte, d'ailleurs
22:12d'Estelle Youssoupha,
22:14une proposition de loi pour supprimer le droit du sol
22:16à Mayotte,
22:18qui a été déposée en septembre 2024,
22:20et effectivement, on voit bien que ça se
22:22traduit ensuite par des vocalises, alors que
22:24l'on connaît son courage
22:26et le fait qu'elle fait tout pour apporter
22:28à bras-le-corps le destin
22:30des Mahorais, et elle a d'ailleurs été
22:32à chaque fois réélue brillamment députée.
22:34Le tout pour dire qu'effectivement,
22:36Mayotte, ce n'est pas gagné,
22:38mais moi je vous disais qu'il fallait
22:40penser à un projet de société,
22:42on va encore déverser des millions,
22:44on est en train de dire que c'est normal de reconstruire
22:46des bidonvilles. Il faut repenser Mayotte, Véronique Jacquier,
22:48totalement. Non mais il ne faut pas repenser
22:50Mayotte, il faut déjà faire en sorte
22:52que les Mahorais aient un toit,
22:54aient des canalisations, aient l'eau potable,
22:56aient des hôpitaux et des écoles,
22:58bref, que la République
23:00française soit là-bas
23:02la République française,
23:04mais que la loi soit respectée
23:06comme dans n'importe quel département français,
23:08ce qui n'est pas forcément le cas
23:10puisqu'on a évoqué la parole
23:12de François Bayreau, qui était peut-être maladroite
23:14quand il a dit « je ne veux pas que Mayotte
23:16redevienne une île bidonville », mais on s'est déjà
23:18accoutumé le fait à ce que ce soit
23:20une île bidonville, et pas simplement
23:22parce qu'il y a des clandestins,
23:24simplement parce qu'on trouve ça normal
23:26de construire des bidonvilles. Or,
23:28on ne doit pas là non plus s'habituer
23:30à cette normalité. Donc c'est un défi
23:32pour notre République française
23:34de voir si, là,
23:36il y a la reconstruction de bidonvilles,
23:38mais si on va être capable de venir avec des
23:40tractopelles en leur disant
23:42dans deux ou trois ans
23:44« eh bien non, ce n'est plus acceptable »
23:46parce qu'on a fourni l'effort nécessaire,
23:48on a monté un établissement public
23:50pour piloter la reconstruction de l'île,
23:52donc on ne s'accoutume pas
23:54à, effectivement, que vous redeveniez
23:56une île bidonville. Et ça, c'est un défi
23:58pour la France et pour la République. Et si on laisse
24:00faire ça, on montre encore une fois,
24:02une énième fois, comme c'est le cas
24:04depuis vingt, trente, quarante ans,
24:06à quel point nous nous accoutumons
24:08en permanence à la faiblesse de l'État.
24:10Et le challenge de deux ans
24:12confirmé sur place par
24:14M. Bayrou, super challenge
24:16quand même, hein ? Bernard Cohen
24:18Haddad, il faudra plus que deux ans
24:20quand on écoute les Mahorais, on devine.
24:22Autre chose que ce qu'on a vécu, justement,
24:24personne ne conteste le constat,
24:26y compris celui que fait Marine Le Pen.
24:28Enfin, ce qu'il fait
24:30est inacceptable. En revanche,
24:32les OQTF, on n'en a pas reparlé, mais à Mayotte,
24:34ça dépasse l'entendement.
24:36On ne va pas mettre le poing dessus.
24:38Enfin, moi je pense que Manuel Valls
24:40pourra faire beaucoup s'il a le courage d'aller jusqu'au bout,
24:42si on lui laisse le temps et si on lui donne les moyens.
24:44Ça fait partie d'un enjeu.
24:46Qu'on ait un ministre d'État, c'est valoriser
24:48aussi Mayotte, d'avoir un
24:50ministre d'État qui s'occupe de l'Outre-mer.
24:52Dernier mot, très rapidement, parce que
24:54je vois qu'on parle de cet influenceur algérien.
24:56D'accoutumance avec les bidonvilles.
24:58Mais il faut avoir confiance que moi,
25:00je n'ai connu une période où il y avait des bidonvilles
25:02il y a longtemps en région parisienne.
25:04Ça a disparu et ils sont en train de se recréer.
25:06Je pourrais vous emmener dans mon département
25:08où on laisse des bidonvilles.
25:10C'est-à-dire que cette accoutumance,
25:12vous avez raison Véronique, de dire que c'est l'ensemble
25:14du territoire national qui doit être traité de la même façon.
25:16Alors Mayotte, évidemment, c'est puissance plus,
25:18mais on est en train d'en recréer chez nous,
25:20aujourd'hui.