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Les Vraies Voix avec Loïc Guérin, avocat pénaliste.

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##LE_COUP_DE_PROJECTEUR_DES_VRAIES_VOIX-2024-12-19##

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Transcription
00:00Les Vraies Voix Sud Radio, le code projecteur des vraies voix.
00:03Bonsoir Paul Bismuth.
00:05Je dois aux français la vérité, je n'ai jamais trahi leur confiance.
00:10Bonjour Nicolas Sarkozy condamné à 3 ans de prison dont 1 an ferme dans l'affaire dite des écoutes.
00:16Il est donc juste et nécessaire que cet homme soit mis en prison.
00:19Mais vous fumez monsieur.
00:20L'ancien chef de l'état était reconnu coupable de corruption et trafic d'influence devant le tribunal correctionnel de Paris.
00:26Quelle indignité.
00:27L'ancien haut magistrat Gilbert Aziber et l'avocat de Nicolas Sarkozy Thierry Herzog ont également écopé de la même peine.
00:33Je comprends qu'il soit tout le boussolier.
00:35Je vais t'en donner une avarice et puis une bonne, qu'il y a des enfèvres.
00:38Allez, emballez-le.
00:411 an ferme sous bracelet électronique, Nicolas Sarkozy après le rejet de son pourvoi en cassation doit purger une peine inédite pour un ancien président.
00:48Clamant toujours son innocence, il dénonce donc une injustice et promet de porter l'affaire devant la cour européenne des droits de l'homme.
00:54Alors parlons vrai, la justice est alors venue de la même manière selon le positionnement politique des prévenus.
00:59Est-ce que les politiques ne payent pas le fait d'avoir voulu laver plus blanc depuis des années ?
01:04Et à cette question, condamnation de Nicolas Sarkozy à 1 an ferme, est-ce une injustice pour vous ?
01:08Vous dites non à 69%, vous voulez réagir ?
01:11Le 0826 300 300.
01:13Loïc Guérin est avec nous, avocat pénaliste.
01:16Bonsoir Loïc, merci d'avoir accepté notre invitation, que vous connaissez bien dans les vraies voix.
01:21Philippe Bilger.
01:22Alors je suis très heureux de pouvoir continuer à parler de Nicolas Sarkozy dans une émission que j'adore, les vraies voix.
01:31J'ai commencé ce matin et je vais terminer ce soir.
01:35D'abord, j'ai remarqué, pardon, je serai un peu long au détriment de notre ami Loïc.
01:43Parce que je constate qu'il y a beaucoup d'ignorance en ce qui concerne le droit.
01:50Et qu'il y a beaucoup de partialité avouée de la part de beaucoup des gens qui soutiennent Nicolas Sarkozy.
01:58Ils me disent, peu importe, je ne connais pas, je n'ai pas lu l'arrêt, mais c'est Nicolas Sarkozy, donc je le défends.
02:06Je sais qu'Anne sera plus subtile.
02:09Deuxième élément, je rappelle que Nicolas Sarkozy a été condamné une première fois.
02:17Une condamnation en appel qui a aggravé la sanction initiale et qui lui a permis aujourd'hui de n'être pas incarcéré,
02:27mais d'avoir un bracelet électronique.
02:30Et la cour de cassation a validé l'arrêt de la cour d'appel.
02:34Et je termine là-dessus.
02:35Ce que les gens ignorent.
02:37Et Nicolas Sarkozy lui-même, auquel j'ai répondu, je ne sais pas s'il a lu ma réponse sur X,
02:44il s'étonnait, ça n'avait pas marché, la sollicitation qu'on lui avait demandée.
02:49Aucune importance, c'est une infraction formelle qui existe dès que le pacte téléphonique est noué.
02:57Et deuxième élément, il est évident que Nicolas Sarkozy, à partir de là, ne pouvait qu'être condamné.
03:05Et ça a été le cas.
03:07Étonnamment, on préfère défendre celui qui est coupable et définitivement condamné
03:14que les magistrats qui ont accompli leur travail de manière remarquable, à mon avis.
03:21On peut discuter le quantum des peines, mais les infractions sont constituées.
03:26Anne Mazouillet.
03:28Alors, je vais d'abord vous répondre par une phrase biblique.
03:31Je suis sûre que ça va vous ravir.
03:33Le problème, c'est que Nicolas Sarkozy, dans cette affaire,
03:36pâtit de ce vieil adage qui dit malheur à l'homme par lequel le scandale arrive.
03:41Et en fait, si vous voulez, il a effectivement constitué,
03:45il a vraiment eu une responsabilité dans un certain nombre de problèmes qu'on lui impute.
03:52Moi, je trouve que c'est un peu excessif par le fait que, d'abord, il n'était pas seul.
03:58Il n'a pas été le seul dans ce cas-là.
04:00Je ne citerai pas des présidents qui, maintenant, ont disparu
04:03et qui ont commis les mêmes fautes, même plus graves.
04:06Et j'ai été très proche de certains d'entre eux,
04:08travaillant pour eux dans ce cadre-là, pour vous dire que, voilà, c'est un petit peu excessif.
04:15Et je pense que le stigmatiser de cette manière-là, c'est une humiliation publique.
04:20Et cette humiliation n'était pas nécessaire.
04:23Après qu'il y ait des verdicts qui soient rendus et que l'affaire ait été instruite comme vous le décrivez,
04:29je suis d'accord, mais je considère que, voilà, c'est trop sévère.
04:34Et en plus, ça pose le problème, quand même, de la façon dont la justice est rendue en France.
04:38Quand même.
04:39Jean-Michel Fauvergue.
04:41J'ai été modérée, hein.
04:43Parfait.
04:44Je constate que cette condamnation intervient après l'interjection de tous les appels
04:49et après que tous les appels aient été terminés.
04:54Donc on est au bout du bout du chemin.
04:59Et il y a cette condamnation qui arrive là.
05:01Un an de prison, enfin trois ans de prison, dont un ferme, sous bracelet électronique.
05:07Je ne sais pas si c'est une peine particulièrement dure.
05:12Elle n'empêche pas de se déplacer, en tout cas.
05:15Mais ce n'est pas de ça que moi je voudrais parler.
05:17Je voudrais parler du fait que des hommes politiques, au niveau le plus haut,
05:21quels qu'ils soient, quelles que soient leurs tendances,
05:24ayant fait ça, il y en a d'autres qui l'ont fait,
05:28ont contribué à décrédibiliser le discours politique sur l'exemplarité des peines.
05:34Et certains, dont Nicolas Sarkozy, ont fait leur campagne électorale là-dessus,
05:38sur les peines fermes pour les délinquants que l'on a et dont on souffre aujourd'hui.
05:44Et c'est à cause de ça et à cause d'eux, depuis 20-30 ans,
05:50qu'aujourd'hui on est en face d'une délinquance qui tient le haut du pavé un peu partout.
05:57Parce que les réponses, elles sont difficiles à donner.
06:00En plus, vous ajoutez une justice dans la délinquance au quotidien,
06:05dans la justice au quotidien qui n'est pas à la hauteur.
06:08Et bien tout ça, ça s'accumule et ça fait que notre société,
06:11dans ce domaine-là, est devenue complètement pourrie.
06:13Quand vous avez des hommes et des femmes politiques qui ont été au plus haut,
06:16qui ont porté cette parole-là au plus haut et qui sont décrédibilisés à ce point,
06:20il faut revenir là-dessus.
06:23Il faut qu'on ait maintenant une corporation d'hommes et de femmes politiques
06:29qui soit au-dessus de tout soupçon et qu'on arrive à redresser la barre sur cette justice-là.
06:34– Alors… – Loïc Guérin.
06:36– Ah ben là, Loïc Guérin.
06:38– Pardon Loïc, Loïc Guérin, avocat pénaliste.
06:41– Bon, ça sera tous d'abord.
06:43J'ai écouté attentivement.
06:45Effectivement, je n'ai pas pour habitude de me prononcer sur le bien fondé ou non d'un dossier.
06:48Qui plus est, quand je ne suis pas moi-même l'avocat impliqué dans le dossier.
06:51Je le ferai d'autant moins ici que j'aurai la délicatesse de ne pas le faire,
06:55particulièrement ici dans la mesure où un de mes confrères, évidemment, se trouve condamné.
06:59Mais je n'ai pas besoin de le faire.
07:01La justice l'a fait pour moi.
07:03Justice est prononcée, Philippe Bigère l'a très clairement rappelée.
07:06Une condamnation, confirmé en appel, rejet du pourvoi par la Cour de cassation.
07:10Le système a fonctionné.
07:12Je m'étonne un petit peu d'avoir entendu il y a un instant
07:14que les conditions dans lesquelles la justice serait rendue seraient étonnantes dans ce dossier.
07:18Je n'ai personnellement, en tout cas objectivement, pas vu de conditions particulières ici.
07:22Si ce n'est que M. Sarkozy, et c'est son droit, et c'est tant mieux pour lui,
07:26a été accompagné par des avocats d'excellence qui l'ont assisté, qui l'ont effondu,
07:30qui ont utilisé, et ils en sont… c'était attendu et c'est normal, c'est bien comme ça.
07:35Ils ont utilisé tous les moyens mis à disposition de tout prévenu dans des procédures pénales.
07:40Donc il n'y a rien qui me semble permettre, et l'accusation est assez grave, je dois le dire,
07:44de remettre en cause le système judiciaire dans son ensemble.
07:47On apprécie ou pas la décision qui est rendue par la justice,
07:50mais j'en reviens à ce que Philippe Bigère disait au début,
07:53il est toujours un petit peu piquant d'entendre autant de commentaires sur une décision rendue,
07:57alors même que, pour la plupart des commentateurs,
07:59ils n'ont eu accès à aucune page ni pièce du dossier.
08:02La mise en cause de la justice m'inquiète un peu,
08:06parce que ça devient un principe de fonctionnement qui me rappelle de mauvaises périodes dans d'autres pays,
08:10en Italie, entre autres, à l'époque Berlusconi,
08:12et c'est le point, moi, qui me gêne le plus dans les commentaires qui sont formulés, pour être tout à fait honnête.
08:16– Philippe Bigère.
08:18– Loïc, comment fait-il, à votre avis, au-delà de cette affaire,
08:22que dans le registre politique confronté à la justice française,
08:28presque systématiquement, en gros, il y a une majorité qui déplore ce qui arrive aux politiques,
08:36et qui, d'une certaine manière, s'en prend à la magistrature.
08:42Est-ce que l'inverse ne devrait pas être moralement souhaitable ?
08:46– Alors, je ne sais pas ce que vous entendez par l'inverse souhaitable,
08:50en revanche, il me semble, on peut critiquer,
08:54c'est un état de droit, donc on peut tout à fait critiquer, contester, il y a des voies de recours,
08:58la justice a ses imperfections, comme toute institution lui-même,
09:02mais s'en prendre systématiquement la justice quand la décision est mauvaise,
09:06après avoir assuré avant qu'on faisait toute confiance à la justice,
09:08apparaît quelque peu, à tout le moins, un peu hypocrite.
09:12Et le plus grave pour les citoyens, c'est d'entendre d'un côté, et souvent parfois de la même bouche,
09:16des mêmes individus, des mêmes relais politiques,
09:20de la justice pour une mensuitude trop grande, qu'on lui prête souvent d'ailleurs à tort,
09:24pour ensuite la trouver bien trop dure,
09:28lorsque, à la fois, on touche à un ami politique ou à un proche idéologique.
09:32Donc ce deux poids, deux mesures, de certains des relais de critique,
09:36positifs ou négatifs de la justice, m'apparaît comme une hypocrisie,
09:40qui me semble quand même flirter avec le deux poids, deux mesures.
09:42– Merci beaucoup Loïc Guérin.
09:44Juste une question, est-ce que son recours à la CEDH peut se suspendre pour l'instant, momentanément ?
09:48– Non. – Non, d'accord.
09:50Ok, très bien, c'était une question…
09:52– Non, non, c'est pas suspensif.
09:54Et fort heureusement, si je puis dire,
09:56dans la mesure où d'abord la décision finale a été rendue par la Cour de cassation,
09:58le pourvoi a été suspensif sur le plan pénal,
10:00et d'autre part, les recours devant la CEDH
10:02ont quand même la fâcheuse proportion à prendre des délais assez faramé.
10:06– Merci beaucoup Loïc Guérin, avocat pénaliste,
10:10qu'on aime beaucoup dans les vraies voix,
10:12puisque c'est une vraie voix.
10:14Merci beaucoup Philippe Bilger,
10:16merci beaucoup Jean-Michel Fauverge,
10:18merci beaucoup Anne Mazeuiller d'avoir été avec nous.
10:20– Merci, merci.
10:22– Dans un instant, les vraies voix qui font rouler la France,
10:24avec pas mal de choses qui vont faire grincer des dents aussi.
10:26Et puis avant tout, les Automobiles Awards,
10:28dont la Sud Radio était le partenaire,
10:30avec de belles récompenses encore pour cette année 2024.
10:34À tout de suite.

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