Vendredi 20 décembre 2024, SMART BOURSE reçoit Jean-Louis Cussac (Trader et formateur, Perceval Finance Conseil) , Philippe Béchade (Rédacteur en chef, La Bourse au Quotidien) et Romain Daubry (Membre de la cellule Infos d'Experts, Bourse Direct)
Category
🗞
NewsTranscription
00:003 invités avec nous chaque soir donc pour commenter les mouvements de la
00:12planète marché et en ce jour d'échéance trimestrielle ce sont bien
00:15sûr nos trois sorciers, les trois sorciers de noël si je puis dire, qui
00:19sont avec nous Romain Dobré en vidéoconférence, bonsoir Romain, membre
00:23de la cellule info d'experts de Bourse Direct et en plateau à mes côtés
00:26Philippe Béchat, président des éconoclastes et rédacteur en chef de la
00:29Bourse au quotidien, bonsoir Philippe, bonsoir, Jean-Louis Cusac, Perceval
00:32Finances Conseil, bonsoir Jean-Louis, bonsoir, bon Romain, quels commentaires
00:36peut-on faire déjà sur cette journée d'échéance, une échéance du mois de
00:41décembre, une échéance trimestrielle qui se termine dans une ambiance un peu
00:45tourmentée on peut le dire ? Oui un petit peu tourmentée, on s'en sort quand même
00:49pas mal sur l'indice parisien, sur l'échéance on ne perd qu'un pour cent, 0,99%
00:53de baisse par rapport à l'échéance du 15 novembre dernier, on a perdu 72 points
00:58avec un cours de compensation à 7 225 points, on a à noter parmi le
01:05comportement des choses assez différentes selon les indices
01:09évidemment et notamment avec notre indice de 40 qui reste toujours très
01:12très lourd et très plombé, ce qu'on peut dire c'est qu'on n'a vraiment pas
01:15beaucoup d'intérêt depuis quelque temps sur les indices pour des
01:18raisons différentes à mon avis, si on regarde du côté des marchés américains
01:21l'intérêt il est assez faible pour une raison logique c'est que l'année a été
01:26probablement très bonne pour les opérateurs et depuis au moins un mois
01:29les consignes dans les salles de marché doivent être de ne plus prendre de risques
01:32c'est pour ça que les indices américains ont probablement prolongé
01:35leur mouvement sur une ère, une inertie assez forte et que l'intervention de
01:40Jerome Powell a réveillé un peu de complaisance, on le voyait du côté des
01:43ratios de couverture, on le voyait du côté de l'intérêt mais pas un intérêt
01:46très fort du côté des marchés à dériver. En Europe aussi c'est un petit peu la
01:49même chose et c'est ce qu'on craignait, le rebond qu'on a mis en place ces
01:53derniers jours, qu'on tente de mettre en place et bien c'est fait sur fond de
01:57manque d'intérêt aussi, il n'y a pas d'opérateurs, si on regarde l'indice
02:01Eurostox en 2022 au mois de décembre il y avait 4 800 000 contrats ouverts en
02:05décembre 2022, en décembre 2023 il y avait 3 800 000 contrats ouverts au
02:09moment de l'échéance et là on est plutôt aux alentours de 3 millions de
02:12contrats ouverts sur l'indice Eurostox à la même période donc on monte et on est
02:17nettement plus haut à chaque fois et on a un intérêt qui est en berne et des
02:23indices qui sont un peu en situation de stand-by pour les indices forts
02:27européens, l'Eurostox et le DAX, pour le CAC 40 c'est vraiment assez plombé, assez
02:31lourd toujours, ce qui est intéressant de noter c'est que dans la petite phase de
02:35réveil d'accélération baissière qu'on a connu au cours des derniers jours, on n'a
02:38pas eu d'ouverture d'un intérêt fort, c'est-à-dire qu'on n'a pas eu de pression
02:41baissière marquée, ce sera intéressant de voir ce qui est reconduit ou pas mais là
02:45on entame plus tôt et on va encore entamer probablement l'année 2025 avec
02:49un scénario, une page blanche, un scénario assez ouvert avec des possibles
02:53reconstructions d'intérêts. Maintenant reste que ce petit warning qu'on a connu
02:58sur les indices américains, on a quand même connu des records assez
03:02impressionnants puisque c'était la plus vive réaction à une annonce de la Fed
03:05depuis 2001, mercredi dernier, plus forte baisse depuis 2001 et puis le Dow Jones
03:13a quand même baissé quand même 10 séances d'affilée, on n'avait pas connu
03:17ce record-là depuis 1974. Donc des mouvements qui sont assez puissants et je
03:23pense que c'est un petit entrée en matière pour 2025 et des éléments qui
03:27vont être à surveiller. On a des indices qui sont plus aussi, qui
03:32risquent de ne plus être aussi forts probablement dans les semaines ou dans
03:36les mois qui viennent, toujours pas mal de volatilité, on n'arrive pas à
03:38reconstruire et puis à Paris en tout cas et donc ça c'est la photographie sur
03:42l'indice parisien qui, de ce mouvement de baisse, alors que les grands indices
03:46n'ont fait que consolider, eh bien sur l'indice parisien c'est différent, on est
03:49repassé sous des niveaux d'alerte. Donc on a vraiment deux comportements
03:52différents, un indice parisien qui reste baissier, résolument baissier, qui n'arrive
03:55pas à reconstruire et puis qui repasse sous des niveaux d'alerte et puis des
03:59indices forts comme le DAX, comme le S&P ou le Nasdaq qui eux sont simplement
04:04une phase de consolidation. Il faut quand même dire pour un élément
04:08important que le S&P, dans son mouvement de baisse de mercredi dernier, est sorti
04:13du canal haussier au sein duquel il évoluait depuis août dernier, donc c'est
04:17un mouvement de moyen terme mais c'est quand même quatre mois de hausse, à
04:20laquelle il a mis fin brutalement et on peut envisager au moins une pause dans
04:23la tendance pour l'instant à très court terme dans la tendance haussière sur le S&P.
04:27Bon on se prendra au jeu évidemment des projections 2025 dans cette
04:32émission, je vous voyais dos de l'inné de la tête Jean-Louis en regardant votre
04:36téléphone, c'est vrai qu'au moment où on se parle en cette fin de séance européenne,
04:40malgré ce contexte un peu plombé qu'on décrit depuis quelques temps, on voit
04:45qu'on est encore un peu dans les portes de saloon, c'est-à-dire qu'il y a encore
04:48des contrepieds possibles là sur ces marchés Jean-Louis.
04:51Ah oui c'est à mon grand plaisir !
04:54On décrivait une ouverture en baisse à Wall Street mais ça n'a pas duré très longtemps là aujourd'hui.
04:58Non, on est à plus de 1% en fin de hausse, on vient de prendre 130 points
05:02depuis l'échéance tout à l'heure, ça a boosté, le CAC revient quasi à l'équilibre,
05:10il est à 7280 pratiquement, enfin c'est fou.
05:14Donc ça traduit ce que moi j'écris chaque jour, c'est-à-dire un manque de densité
05:19et surtout un manque de conviction.
05:22Dans les deux sens ?
05:24Dans les deux sens, un manque de conviction aussi à l'avance, c'est-à-dire qu'on a eu des ventes
05:29pour je ne sais même pas, pourquoi vraiment on a baissé autant ?
05:36Parce que les attentes de toute façon en Europe sont très différentes des attentes aux Etats-Unis
05:41puisque nous de toute façon on va baisser les taux aux Etats-Unis ok, ils vont ralentir la...
05:49On verra parce que le Corpese du jour qui sort sous les attentes relance l'idée qu'il y aura peut-être
05:54plus que deux baisses de taux l'an prochain aux Etats-Unis alors que la Fed nous disait
05:58à peu près l'inverse il y a trois jours quoi.
06:00Ralentir les baisses de taux mais on en a dans tous les sens.
06:05Sur les marchés c'est pareil, on voit des divergences de performances incroyables,
06:10tout d'un coup les actions boost, le lendemain elles reperdent les trois quarts de ce qu'elles ont gagné,
06:17enfin ça va dans tous les sens.
06:19Alors le sentiment en Europe c'est qu'on a tout, tout imaginé
06:23et c'est pour ça que les marchés aussi ne décalent pas fortement.
06:25Surtout le pire quoi.
06:26Oui oui bien sûr.
06:27Surtout le pire.
06:27Surtout le pire oui, le pire est imaginé.
06:30Bon après il y a encore toujours des possibilités que ça aille encore plus mal
06:34mais il ne faut pas confondre après l'économie de la France avec l'économie des valeurs du CAC 40,
06:41ça déjà c'est important.
06:43Pareil, tout le monde dit mais en Allemagne ça va très mal aussi.
06:46Oui d'accord mais enfin SAP qui pèse quasi 17% du DAX.
06:51Il y a trois ou quatre valeurs qui font le DAX.
06:53Regardons le MDAX qui est les valeurs moyennes allemandes,
06:56là ça monte peut-être un peu plus la situation domestique allemande.
07:00Voilà les indices, en effet entre le DAX et le CAC,
07:05je crois sur 2024 il y a à peu près 20 et quelques pourcents de différence.
07:10Oui c'est ça.
07:10Je dis 20%, je tiens compte des dividendes.
07:13Très bien, c'est ça.
07:14Je crois à peu près.
07:16Et non mais là on a accompagné la baisse US
07:22mais comme ça rebooste, on remonte.
07:24Mais le trend c'est quand même de revoir le CAC, refaire les points bas de l'année.
07:29On était tombé à 7000 là, c'est ça ?
07:31Fin novembre, 7000 au cours du mois d'août, même pas sûr là.
07:34Non, de toute façon vous avez vu ce que j'ai écrit.
07:36Je pense que vraiment on a tout le temps eu des volatilités implicites.
07:43Donc c'est-à-dire que ce qu'on envisage pour la suite,
07:46bon autour de 13, 14, parfois quand ça remontait vers 7500
07:50là ça rebaissait un tout petit peu plus, mais pas vraiment 13, 12,5, 13.
07:54Donc il y a toujours eu de la méfiance.
07:56Et puis ça fait des mois maintenant qu'on se balade dans la zone.
07:58Alors on est revenu là un peu dans la zone basse de laquelle on évolue depuis des mois.
08:04Donc voilà on est prêt à tout, on est prêt à tout.
08:07Et puis c'est opéré, une sélection de la part des gérants, de la part de tout le monde.
08:16Ils ont été hyper sélectifs dans ce qu'ils ont acheté.
08:20Ils ont bien réfléchi à ce qu'ils achetaient.
08:22Et du coup ils ne remettent pas en cause, il n'y a pas de raison.
08:25L'idée c'est, bon peut-être qu'en 2025 l'économie européenne va repartir.
08:30Peut-être même aussi en profitant de la baisse de l'euro, pourquoi pas.
08:34Parce que l'euro a quand même bien reculé donc c'est aussi favorable à nos entreprises.
08:38Il y aura un revers plus positif à ce qu'on voit aujourd'hui en Europe à un moment.
08:43Et donc si vous voulez, l'ambiance, il n'y a pas d'inquiétude pour les marchés financiers.
08:50Il y a plus d'inquiétude pour la bourse, pour l'économie, pour la politique, etc.
08:54Mais bon, encore une fois, pas de surprise, tout est envisagé.
09:00Donc le pire, le meilleur, on se dit, on verra plus tard.
09:05Oui, aux US peut-être qu'ils ont envisagé le meilleur.
09:08Aux US, il y a des valeurs qui peuvent prendre leur...
09:12Bon, on aura l'occasion d'en discuter, mais moi sur Nvidia, je n'étais pas assez vendeur.
09:15Mais il y a des valeurs aussi qui peuvent prendre leur relais, Broadcom, etc.
09:19Mais donc là-bas, il y a une hyper spéculation, c'est évident.
09:24Donc ce n'est pas un barrez-vous, il n'y a pas de barrez-vous, quoi ?
09:26Non, non, non, il n'y a pas de barrez-vous, on est toujours baissus.
09:30Sur le plan purement technique, on a une baisse qui est non-affirmée.
09:33Mais on va vers un biais de neutralité depuis un bout de temps puisque il ne se passe pas grand chose.
09:38Et on ne voit pas d'indication de relais possible.
09:41Alors à la hausse, on ne voyait pas le catalyseur, ça c'est sûr.
09:45Et à la baisse, est-ce qu'on en voit ?
09:48Non, pas vraiment, on ne voit pas de catalyseur.
09:50Et surtout, on ne voit pas dans la construction du marché l'idée que ça puisse dévisser.
09:56Il n'y a pas de si grande fragilité ?
09:57Il n'y a pas de si grande fragilité, il n'y a pas de complaisance.
10:01Et encore une fois, tout le monde est bien assis dans son fauteuil,
10:05ils sont prêts à tenir le choc en disant « moi de toute façon j'ai acheté des valeurs qui dans une perspective de 6 mois doivent bien tenir, elles vont repartir, etc. »
10:17Philippe, votre bilan de cette échéance, Romain vous a piqué quelques stats sur la réaction de marché sur un jour de fête.
10:24C'est la pire réaction de marché sur un jour de fête depuis quasi 25 ans, nous disait Romain.
10:31Oui, ça a surtout compromis d'un important support.
10:37Et moi je voudrais quand même revenir sur la douche glacée de mercredi soir.
10:43Jamais il ne fait ça, Jérôme Powell, là, petit papa Noël, il nous a pourri le sapin là.
10:49Quand il va y avoir une inflexion de la politique monétaire de la fête, généralement ça se prépare à coups de petites phrases.
11:00Des commentaires, puis bon, la fête, il y a des membres qui discutent quand même lors de dîners informels, bref.
11:06Personne n'est jamais surpris, on ne se prend pas le saut d'eau glacée sur la tête.
11:10Le marché n'attendait plus de la fête qu'elle baisse 100 points de base encore en 2025.
11:14Il y en a qui croyaient encore.
11:16C'était plus pricé comme ça dans le marché depuis un moment quand même, Philippe.
11:21Je joue les faux naïfs, parce que quand ça tombe, les tolons américains, ils ont déjà repris 60 points.
11:28Après l'annonce, ils sont à plus 75 depuis la mi-septembre.
11:32Avouez quand même que 100 points de baisse depuis le 15 septembre, 75 points de hausse sur le 30 ans et le 10 ans,
11:42je veux dire qu'il n'y a pas grand monde qui anticipait ce genre de scénario.
11:46Et il y aura encore eu moins de monde, pour vous dire qu'entre le 15 septembre et le 16 décembre dernier,
11:55record en date pour le Nasdaq, on aurait repris quasiment 20%.
12:0060-70 points de hausse sur les taux et 15 à 20% de hausse sur les indices.
12:07On aboutit quand même à cette situation, c'est qu'aujourd'hui, on se retrouve avec des taux longs à 4,5%.
12:15Et le PER moyen des Batmans, puisque aujourd'hui, c'est les GAFAM, alors Broadcom a gagné sa médaille.
12:24Voilà, T pour Tesla, N pour Nvidia, on a ça et on avait un PER moyen de 54 pour les 7 fantastiques.
12:37Arrive Broadcom avec ses 130 de PER, les choses ne s'améliorent pas.
12:42Autrement dit, pour arrondir, disons qu'on a 52 PER, ce qui est déjà monstrueux.
12:49Ça veut dire que le rendement d'un portefeuille est de 0,2%. Vous avez 4,5% sans risque sur l'obligataire.
12:56Alors vous me direz, oui, mais ça gagne de l'argent.
12:58— C'est momentum. — C'est momentum. Alors je vais vous prendre Palantir.
13:02Alors là, c'est plus 20 fois ou 25 fois le chiffre d'affaires comme Nvidia ou Broadcom. C'est 50 fois. Et c'est 200 fois.
13:10Bon. Alors on répète le mantra. C'est des boîtes d'avenir. C'est des boîtes qui sont en contrat avec la CIA, la NSA pour Palantir.
13:19Notre ministère de l'Intérieur, nos services spéciaux sont également sur Palantir depuis déjà une décennie.
13:27Bref, oui, ils ont des clients, des clients prestigieux. Je ne me fais aucun souci. Le carnet de commandes est plein.
13:35On entendra certainement encore parler d'eux en 2030. — Mais pointron en faux. C'est ça ?
13:39— Enfin 200 fois les bénéfices. Il va falloir... Il faut faire quoi ? Donc à partir du moment où on se récite le mantra,
13:45oui, c'est pas les dot-com, parce que là, ça gagne de l'argent. — Mais attendez. Quand vous êtes à 130 fois les bénéfices,
13:52c'est comme si ça gagnait pas de l'argent, quoi. — Ah, vous me dites l'inverse de Jean-Louis. Jean-Louis dit le risque,
13:55il est plus dans l'économie ou dans la politique, pas dans les marchés. Mais là, vous me dites le risque, il est là,
14:00dans les marchés, devant nous, avec des boîtes qui font la une de tous les journaux tous les jours.
14:04— Mais parce qu'on est sur des niveaux de valorisation délirantes. Alors peut-être que c'est la nouvelle normalité
14:09d'avoir des valorisations délirantes. Mais vous avez en face les value, un S&P value. Value, c'est quoi ?
14:18Bah value, c'est les banques, les assurances, la santé, les pharmas. — Oil, matière première.
14:26— C'est les premières. Les pétrolières, les minières, plus les services aux collectivités, plus l'automobile.
14:35Donc c'est plus de la moitié des valeurs du S&P 500. Et elles ont aligné jusqu'à l'ouverture. Ce matin, à New York,
14:43on en était à la 15e séance de baisse consécutive sur les value. Alors ça y est, elles sont en hausse, là, à l'instant où on se parle.
14:50Mais on était ce matin à la 15e séance. Ça n'est jamais arrivé dans l'histoire des marchés américains.
14:54Donc on va dire qu'il y a des tas de choses... — Une polarisation incroyable.
14:57— Il y a des tas de choses techniquement qui ont craqué. — Romain, est-ce que c'est le moment de regarder un peu...
15:02Vous êtes venu avec des graphiques, là. Il y a le S&P 500 et le Nasdaq 100 pour parler des États-Unis.
15:07Est-ce qu'on peut regarder un peu ces graphiques avec vous, Romain ? — Volontiers. Et je voulais dire, parce que je suis
15:14entièrement d'accord et avec Jean-Louis et avec Philippe... — Ah, vous êtes sympa. — Mais je pense que c'est toujours une raison d'oublier.
15:19— La synthèse. — Pour ce qu'a dit Jean-Louis sur le court terme et la construction, le rebond du jour prouve encore une fois
15:27qu'il ne faut pas accorder trop d'importance à ce qu'on a connu comme mouvement. Les années 60 américains avaient payé non-stop,
15:33sans retracer. Ils ont atteint des cibles graphiques importantes. On peut le voir effectivement avec le graphique du Nasdaq à l'instant,
15:38qui est allé chercher précisément la borne haute de son canal haussier de long terme, un canal qui est actif depuis plus de 2 ans
15:45et qui était extrêmement proprement travaillé. Vous voyez les ellipses bleues à chaque fois qu'on a touché une des bornes de ce canal.
15:51C'était un parcours haussier sans faute et avec quasiment pas de retracement, en tout cas très lent.
15:56Donc il y a un mouvement technique qui est lié aussi au fait qu'il y avait moins d'opérateurs et qui a été accentué parce qu'on est
16:01au cours d'une semaine technique d'échéance des marchés dérivés. Donc on sait que quand on rompt ou quand on déborde un niveau,
16:06au cours de ces semaines-là, les arbitragistes vont amplifier les mouvements puisqu'ils se hedgent, ils équilibrent leur position.
16:12Donc à court terme, je pense qu'il n'y a pas plus de danger que ça. Et quand je parlais de complaisance, on avait effectivement
16:18dans le comportement et sur les indices un peu de complaisance à court terme, c'est-à-dire qu'on avait une volatilité qui était en zone moyenne
16:26que moi, j'appelle complaisance, mais qui n'est pas encore l'euphorie. Et puis le petit coup de stress et l'intervention de Jérôme Powell
16:33a réveillé un peu tout le monde puisque ça dormait. Mais on voit que les forces de rappel sont importantes compte tenu du parcours aujourd'hui.
16:39En revanche, je suis d'accord. Et effectivement, quand on regarde cette photographie à long terme, on a un parcours qui est gigantesque.
16:45Si on prend la photographie cette fois-ci du S&P, je suis d'accord avec Philippe, on entre à mon sens dans une zone qui commence à être de l'euphorie.
16:53J'ai essayé de découper le comportement de l'indice S&P depuis 2022, mais vous voyez même le début du graphique tout en bas avec ce point bas
17:03qui date du moment dont on se rappelle tous, le point bas de COVID en mars-avril 2020. Et bien depuis ce moment-là, le S&P a pris 180 %,
17:11dont 80 % depuis octobre 2022. Il a évolué dans une zone qu'on a pu identifier comme une zone de peur, une zone d'accumulation au début, puis une zone de scepticisme.
17:23Et puis pour l'année 2024 quasiment en totalité, dans un fonctionnement d'optimisme. On a un mouvement qui est long, qui est puissant. Et on retrouve vraiment
17:32le comportement classique d'un marché où tout le monde est d'accord et que tout le monde veille. Est-ce que là, on a des petits signes de début de surchauffe
17:40à court terme dans un mouvement de très long terme ? Et c'est pour ça que je suis d'accord avec les deux, ça dépend de la perspective dans laquelle on se trouve.
17:46Et effectivement, ce discours qui consiste à dire que ça n'est pas pareil qu'en 2000 puisque là, les sociétés gagnent de l'argent, c'est vrai, mais je pense que ça aura une limite.
17:54Alors vous voyez, j'ai donné comme plage de zone d'euphorie possible, ça n'est qu'une feuille de route, le niveau de 5964, niveau qu'on a réintégré sur le S&P
18:02quand même un peu puissamment, donc qui sera un niveau de bascule et avec des extensions possibles jusqu'à 6500 points qui est la borne vraiment haute, à mon sens,
18:11des extensions qu'on peut avoir. En fait, quand on a un ébourement d'une telle ampleur, la probabilité que le S&P continue à avoir un parcours haussier très fort cette année,
18:18ne serait-ce que statistiquement est difficile. Et puis en termes de comportement, de la même façon, et puis en termes de valorisation aussi, on sait que cette hausse,
18:26elle est alimentée par une concentration de 30% de la hausse est concentrée sur les fameuses Batman. Donc, avec quelques failles, on voit que Netflix, effectivement,
18:37est peut-être en train de former ce qu'on appelle un avalement baissier en mensuel, c'est-à-dire que la bougie du mois en cours est peut-être en train d'englober
18:45celle du mois précédent. Il faudra un rebond très puissant pour l'invalider. Ça, en haut de marché, c'est un très mauvais signal. Et puis, on ne parle plus que de Nvidia.
18:52Nvidia Day. Et ça, ce comportement-là, il est à prendre en compte, à mon avis, dans le consensus et dans un mouvement à venir. Donc, la consolidation ou la baisse,
19:02elle peut prendre du temps. Les retournements de tendance sont lents. Pour l'instant, on n'a aucun signal de retournement de tendance sur les marchés américains.
19:08En revanche, on arrive dans des niveaux. Et comme on l'a vu sur le Nasdaq, on arrive sur des portes hautes de cadenas haussiers long terme qui pourraient être débordées
19:14mais qui, pour l'instant, permettent de marquer la pause. — Jean-Louis, est-ce que les fragilités sont allées chercher du côté du marché américain pour 2025 ?
19:24En tout cas, vous disiez d'un mot tout à l'heure que vous aviez pris des positions courtes sur Nvidia récemment. — Oui. Et sur le marché américain, moi, j'étais en poudre synthétique.
19:33Donc c'est-à-dire que c'est une manière de se préparer à un éventuel retournement ou, en tout cas, dans l'idée que le marché aurait du mal à poursuivre.
19:44Le problème, c'est toujours le même. Il y a tellement de violence dans les mouvements que... Regardez, juste avant l'émission, ce que je vous disais.
19:52Je vous disais que j'ai allégé ma position. En effet, on arrive à la fin de l'année. Je me suis allégé. Et là, déjà, j'ai revendu un peu, parce que j'avais mis des ordres.
20:00Mais je pensais pas être atteint ce soir. On a déjà pris 150 points. — C'est bien. Vous allez pouvoir prendre des vacances, Jean-Louis. C'est bien.
20:07— On a déjà pris 140 points. Donc ça y est, j'ai déjà revendu. Oui ! En partie. Mais c'est dingue. Ça va très très vite. Donc c'est violent. C'est difficile à un moment donné.
20:18Oui. Pourquoi il n'y a pas de conviction non plus ? Parce que tous les opérateurs se disent « Mais à quelle sauce on va être mangé ? ».
20:25Mais la logique reste-t-elle d'acheter les creux de marché ou est-ce que c'est quelque chose qui peut à un moment sur le marché américain basculer dans autre chose ?
20:32— Pour l'instant, il n'y a pas d'indication, en effet, de retournement. Moi, je voyais 5 850 comme un retrasement normal. Voilà. C'était logique.
20:42Mais on l'a fait encore une fois. Quand c'est violent comme ça, on se dit « Hop, attention, on va pas mettre tout de suite des ordres d'achat, on va attendre un petit peu ».
20:51Bon ben voilà. Et dès le lendemain, on va un tout petit peu plus bas. Et ça rebondit tellement vite.
20:58— Donc cette vitesse de marché, ça, c'est quelque chose qui est... C'est un lieu normal. C'est comme ça, maintenant, que les marchés fonctionnent.
21:04— C'est pas très sain. Alors maintenant, c'est vrai qu'aux États-Unis, on paye très cher. Donc moi, ça me donne pas envie de payer. C'est pour ça.
21:11Alors dans le trading, quand on achète des poutes, alors que ce soit des poutes synthétiques ou on achète des poutes parce que les volatilités implicites n'étaient pas très chères,
21:20évidemment, avec ce dernier mouvement de baisse puis de hausse, la voile, de toute façon, elle a augmenté très très vite. Donc c'est trop tard pour acheter des poutes,
21:29puisqu'on va les payer très très cher. Mais là, on se sert de ce qu'on a fait précédemment. C'est-à-dire qu'on avait acheté des protections.
21:37Donc ce qui fait qu'on a pu racheter du futur sur des points bas. Et déjà, on est en train de l'envendre. Et c'est vrai que c'est quand même perturbant, quoi.
21:44C'est dur. Il faut être hyper rigoureux. Et on fait des mouvements en 3 jours comme on pourrait faire en 3 semaines ou en 3 mois, quoi.
21:53Donc oui, c'est quand même assez difficile de se projeter. C'est difficile de mettre des plans en place, etc. Donc du coup, on a des orientations dans les gestions
22:04beaucoup plus long terme. Et puis on ne fait rien sur ces mouvements-là. Comme on ne fait rien sur ces mouvements, il n'y a pas de densité.
22:12Et comme il n'y a pas de densité, ça permet justement les portes de sa boule. — L'intraday fait du grand yo-yo.
22:18— Et amplifiée par justement... Alors les échéances dont parlait évidemment Romain, les échéances, si vous voulez, au réclame du hedging de position,
22:27notamment sur les ventes d'options, parce que c'est le boule des market-makers. Et ils vendent des options. Et après, il faut aller vendre quand ça baisse,
22:33acheter quand ça monte. Enfin bon, ils le font pas à la seconde forcément. Mais il faut le faire. Et du coup, ça amplifie les mouvements. Et c'est vrai que c'est dur.
22:42— Philippe, j'insiste. Désolé. C'est un peu le jeu aussi de se projeter. Mais vous avez le droit d'être joker. Comment vous voyez 2025, au moins le démarrage d'année ?
22:53Est-ce que vous avez des schémas ou différents schémas, idées en tête sur la manière dont le marché pourrait alors soit continuer avec la domination américaine
23:02emmenée par les boîtes que vous avez citées ? Ou est-ce qu'au contraire, il faut s'attendre à un moment, au moins tactiquement, à quelque chose qui reconvergerait ?
23:12De quelle manière ? Entre la partie du marché américain qui n'a rien fait et celle qui est au firmament, ou même voir entre l'Europe et les États-Unis.
23:21Vous avez des schémas un peu clairs, là, en tête ? — Non. Et je vais expliquer pourquoi. — Ben oui. Voilà. Ça, ça m'intéresse.
23:29Je suis dans le brouillard, comme tout le monde peut l'être. Donc on a tous en tête la date du 20 janvier. Voilà. Donc ce jour-là, je pense qu'il y a
23:39une pile de classeurs où Trump, il va mettre sa grande signature comme ça, là. Voilà. Donc là, ça va dérouler. Et on espère qu'il n'y aura pas trop de
23:50« je mets des tarifs sur les Mexicains », « je mets des tarifs sur les Canadiens ». Et je vous remets une petite parenthèse. Mais voilà, je suis de moitié d'origine canadienne.
23:58Et il y a Trump qui dit « Devenez le 51e État américain ». J'espère que les anglophones, ils vont aller rejoindre. Pique-nous en outre.
24:08— C'est vrai ? Ah ouais, c'est comme ça, là-bas ? — Non, non, mais non. Mais il essaye. Et là, je dis un truc en rigolant.
24:16Mais il y en a un dont la position, elle est quand même aujourd'hui très fragile. C'est Trudeau.
24:21— Ah bah le gouvernement, il sera en train de sauter depuis que Trump a menacé de mettre 25% de tarifs. Oui. Mais la pression, elle est partout, là, déjà.
24:29— Le relais est tout trouvé, puisque la vice-première ministre, elle fait partie aussi du WEF. Donc c'est la même écurie.
24:38— Il arrivera peut-être le 20 janvier en n'ayant plus rien à faire. — Ouais, ouais, ouais. Donc il y a cette incertitude politique-là.
24:43Il y a la nôtre. Quel sera le gouvernement ? Bon, qui sera à Bercy ? C'est ça, la question. Voilà. Alors c'est Breton qui tiendrait la corne.
24:51Mais bon, ça, c'est... — Oui, bon, on va laisser les spéculations de côté. Oui, on va laisser les spéculations...
24:55— Mais laissons la presse spécialisée alimenter le buzz. On a l'Allemagne, donc, élection le 23 février. Le temps de former une coalition,
25:05ça peut prendre encore 15 jours, 3 semaines. — Oui. — Oui. — Oui. — Oui, plus. — On a connu... — Ça a pu prendre plus.
25:13— Voilà. Tant de trouver un sujet minimum, le plus petit dénominateur commun sur lequel on s'accorde, ça peut prendre jusqu'à 3 semaines, 1 mois.
25:22Donc ça veut dire que l'Allemagne ne peut plus rien attendre d'elle d'ici mi-mars, probablement.
25:27— Mais ça, c'est déjà dans les prix, finalement. — Non, je ne crois pas. — Ah ouais ? — Mais non.
25:32— Il y a encore une jambe de baisse pour l'Europe, là, devant nous. On n'a pas encore tous compris que l'Allemagne était plantée jusqu'au 23,
25:40que la France était un peu dans l'ornière aussi. — Ce qui est embêtant, c'est que l'Allemagne est plantée. Ça veut dire qu'il n'y a pas
25:47une entreprise qui va bouger ses pions, qui va investir, ni en France ni en Allemagne. On sait pas où ça va. Donc c'est bloqué.
25:56C'est-à-dire qu'il n'y a pas d'embauche, à mon avis, dans l'industrie allemande avant fin mars.
26:00— Ça peut créer un effet de rattrapage une fois que la chose se débloque. Non mais je suis d'accord avec vous. C'est pas bon.
26:05Non mais il n'y a rien de bon. Mais on le sait, quoi. — La croissance en Allemagne, elle a été revue fortement à la baisse par la Booba.
26:11Pratiquement de moitié, quand même. La France, on rêve à 0,5 % de croissance. — Donc ça veut dire quoi ? Il faut rester investi sur les US
26:17à 70 %, comme au sein du MSCI World ? — Ah mais là... Tiens, puisque Romain est là, encore une statistique. Pour la première fois de l'histoire
26:29ou la deuxième fois de l'histoire, parce que c'est arrivé une fois en 70, la capitalisation globale des États-Unis est égale à l'ensemble
26:35de la capitalisation mondiale. Japon, Chine, Europe. Et puis l'Amérique du Sud, après, voilà. Mais donc tout l'argent est allé là-bas.
26:45Tout le monde pense de la même façon. Tout le monde pensait d'ailleurs il y a une semaine, et à 56% d'après le dernier sondage, que 2025 sera une année.
26:52Forcément aussi. On n'a jamais eu un consensus haussier aussi écrasant. Et je termine avec le politique, puisqu'il faut quand même parler
27:00de nos voisins britanniques. Vous avez des guildes aujourd'hui qui sont... Ils étaient hier à 4,70. Donc c'était le pire de la crise qu'on avait
27:07quand l'Istrus s'est fait dégager. On a vu les taux exploser. Et là, Starmer, il se retrouve avec des taux à 4,70. Ça chauffe quand même, là.
27:18— Oui, oui, oui. Enfin disons que les raisons qui ont fait que les taux se sont envolés au moment de Truss, déjà la violence du mouvement sur quelques heures, etc.,
27:26c'est pas... — Ça a duré. Ça a quand même duré 15 jours. — Oui, oui, oui. Non mais bon, d'accord. Romain, c'est vrai que Philippe le dit très bien.
27:36Mais je suis assez d'accord avec l'idée que le consensus assez facile nous ramène toujours et encore aux États-Unis en cette fin d'année 2024, là.
27:46— Mais il est incroyable, ce consensus. Pour vous donner une anecdote pas du tout de marché, j'ai pris un taxi la semaine dernière qui m'a dit
27:54« L'Europe, c'est nul. Il faut investir sur le S&P ». On connaît l'histoire. Quand on a ce genre de comportement et ce genre de réflexion,
28:03il faut se poser des questions. Et effectivement, tout le monde, tout le monde est 100% marché américain. Alors pour vous répondre aussi et parler de l'Europe,
28:11puisque on a déjà regardé les graphiques du S&P et du Nasdaq, je vous ai proposé aussi le graphique de l'Eurostox 50 avec une vision en mensuel
28:18pour avoir une photographie qui me semble très claire et qui rejoint ce que disait Philippe aussi. On est dans le brouillard.
28:23Le Eurostox, il a fait un parcours magnifique qu'on connaît depuis 2020, bien entendu, au-delà d'une ligne de tendance haussière bien active
28:33depuis octobre 2022. Et puis depuis le mois d'avril dernier, il est dans un canal baissier extrêmement propre qui est pour l'instant un niveau de consolidation.
28:41Donc entre 4 678 et 5 006 en clôture mensuelle, on est dans une consolidation pour l'instant. Maintenant, si on rompt ce niveau-là, on rompt la ligne de tendance
28:51haussière de long terme et on peut accélérer et donc mettre fin à cette séquence haussière. C'est possible et à envisager. Si on déborde 5 006, donc en clôture mensuelle,
29:03on sort de cette longue congestion enfin et on peut réactiver la dynamique haussière. Pour l'instant, le schéma n'est pas franc de ce côté-là.
29:10Maintenant, pour vous donner des éléments de réponse et ce qui est plutôt mon point de vue, je vous ai aussi proposé le graphique de l'indice CAC 40 en mensuel
29:19et une énorme structure de retournement baissière qui malheureusement fonctionne extrêmement bien et qui porte le nom d'une vague de Wolf avec un E à la fin.
29:28L'inventeur de cette structure graphique a fait fortune et ses enfants l'exploitent encore aujourd'hui. C'est un mouvement qui se décompose en 5 séquences.
29:39La structure en question s'est construite avec la vague 1 de hausse jusqu'au début 2022, mouvement de baisse qu'on a connu jusqu'en octobre 2022, 3 la hausse suivante jusqu'en avril 2023,
29:544 le mouvement de baisse d'octobre 2023 et puis 5 qui pouvait être 5 et qui a été validé en juin dernier. On réintègre l'oblique 1-3 puissamment et on valide à ce moment-là cette vague de Wolf.
30:06Or, la cible de cette vague, c'est de répliquer le chemin qui nous est donné par l'oblique formé par les points 1 et 4. Vous les avez à l'écran, j'espère que ce n'est pas trop technique et assez clair.
30:17Mais en clair, l'oblique baissière que vous voyez là avec la grande ellipse bleue en bas nous donne comme cible idéale de ce mouvement de très long terme la zone 6350-6400.
30:27Et pour l'instant, ce mouvement n'est pas invalidé depuis le mois de juin dernier sur l'indice CAC 40. Il faudrait vraiment repasser 7580-7600 points pour neutraliser le mouvement et pour réactiver la dynamique haussière au moins 7800 points.
30:42Donc reconstruire quelque chose. Or, une structure de cette ampleur-là, elle a de grandes probabilités de fonctionner. Il y en avait une de taille équivalente qu'on avait proposée en mars dernier sur l'Oréal.
30:53Elle a très bien fonctionné, même si ça paraissait des mouvements énormes. Et on n'est plus maintenant qu'à 12-13% de réaliser cette structure.
31:02Donc, vous voyez de quel côté mon point de vue penche. Mais ça peut mettre du temps. Effectivement, à court terme, on n'a pas tous les ingrédients encore, à mon sens, pour ça.
31:10Et on peut avoir des mouvements de rebond sur le ROSTOX notamment sur l'indice CAC 48. Entièrement d'accord, ça reste plombé. Et on n'a pas de configuration graphique très sexy, si je puis dire, pour l'instant en tout cas.
31:22— Bon, il y a quand même une petite épée de Damoclès, quand même, là, sur l'indice CAC, Jean-Louis, non ? — Oui, mais on la connaît. — Oui.
31:28— De toute façon, j'en reste au fait. — Oui, oui, j'entends. Pas de signal. — On a tout, on connaît tout, on sait tout. Et donc on a tout anticipé. Donc il faut des surprises, hein. Il faut des...
31:41— Des nouvelles nouvelles, quoi. — Voilà. Comme on a eu avec, tout d'un coup, Powell qui annonce... Voilà. — Le contre-pivot. — Ce qu'il a annoncé. Et encore...
31:49— Il l'a fait exprès. — Non mais vous l'aviez dit, moi, j'ai été surpris de la réaction, parce que même dans la première ligne du communiqué, quand ils annoncent la baisse des taux,
31:59tout de suite, ils disent qu'il va y avoir... — Pour en discuter avec les gens avant, c'est mon métier, je fais ça tous les jours, je peux vous dire que personne ne croyait,
32:07plus personne ne croyait qu'il y aurait 100 points de base de baisse de taux en 2025. — Moi, je ne fais que lire aussi des analyses, des trucs d'économistes. Tous les jours, tous les jours,
32:15je lis. Et je voyais bien que oui, bon, ben OK, très bien, il va annoncer. Et moi, vous savez ce que je m'étais dit ? Je m'étais dit que je vais attendre qu'ils annoncent,
32:22et là, vraiment... — Le débat, c'était même « Est-ce que ça va être la dernière ? ». Moi, c'était un peu le débat qu'on avait les derniers jours.
32:27« Est-ce que la baisse de décembre pourrait être l'ultime ou la quasi-ultime baisse de taux de la Fed ? » — Moi, ce que je voulais faire, c'est je vais attendre qu'ils annoncent
32:35la baisse des taux. Et là, derrière, si il y a une petite réaction à la hausse, je vais acheter des poutes. Et c'est le problème du trader, de toute façon, les éternels regrets.
32:46Comme on est parti tout de suite à la baisse, pas trop violemment, je me suis dit « Bon, ben tant pis, je le fais pas ». J'ai gardé mes poutes synthétiques,
32:52mais je voulais acheter des petits poutes pas chères. Et là, les poutes, ils ont fait 10 fois la mise en peu de temps. Ça a été très violent. Bon, c'est la vie.
33:00C'est comme ça. Maintenant, sur le marché américain, encore ce mois-ci, là, depuis qu'on s'est vus la fois dernière, je crois que c'est 120, 130, 140 milliards sur les ETF.
33:11Dans la moitié, c'est les États-Unis, encore une fois. Dans le monde entier, c'est des flux constants. — Depuis l'élection de Trump, sur le mois qui a suivi l'élection de Trump,
33:18c'est 140 milliards de flux vers des fonds actions américains. — Ça n'arrête pas. Donc là aussi, il y a de l'argent, il y a de l'argent. Alors jusqu'au jour...
33:27C'est sûr que pour se demander comment les gens vont réagir, il faut regarder ce qu'ils ont fait. Ce qu'ils ont fait, c'est qu'ils ont acheté, ils ont acheté, ils ont acheté.
33:34Un jour, quand ? Je ne sais pas. Mais un jour, il y aura... — Ma question, c'est qui peut acheter encore des US aujourd'hui ? C'est-à-dire que le retail est au max,
33:43les gérants sont au max, benchmarkés, impossible de sortir ou trop sous-pondérer les US. J'ai l'impression que tout le monde est là des US, quoi.
33:51Donc qui peut acheter encore en plus des US ? — Après, on achète du dollar et on achète des US. C'est le refuge, quoi. C'est ça.
34:01— C'est ça. Il y a cet argument en plus. C'est que Trump, c'est un dollar raffermi. C'est un dollar sur lequel on se pose peut-être pas de question
34:09avant 2, 3 ans, avant qu'on attaque les prochaines présidentielles, pour succéder à Trump. Il sera un peu vieux pour succéder. Si ça se passe bien, là, le dollar,
34:23il vient de s'assurer 3 ans de domination à peu près certaine. La quatrième année, c'est l'année préélectorale. On est un petit peu moins sûr. Voilà.
34:36— Moi, il y a un marché que je verrais bien quand même, qui est le Japon. — Ah !
34:43— Donc là, les ratios sont quand même beaucoup plus raisonnables. C'est un pays qui fonctionne bien. La hausse des taux qu'on attendait, qu'on pensait possible,
34:54elle est repoussée, donc, hein, depuis hier. — Mars, peut-être, maintenant. — Voilà, mars. Donc là, il y a une petite fenêtre.
35:00Le problème, c'est que si on regarde un petit peu le Nikkei, il est dans un corridor, là, actuellement. Faut pas en sortir par le bas. Et on est justement, là, sur le support.
35:10Donc ça peut rebondir. À ce moment-là, on a toujours une cible à 40 000. Faut pas aller aujourd'hui en dessous de 38 700, sinon ça se passe mal.
35:21Alors parmi les autres actifs, qu'est-ce qu'on envisage ? On a vu aussi beaucoup de flux sur le bitcoin. — Oui.
35:27— Bien sûr. — Oui. — Là aussi, il y a eu un tram trade. Bon, là, aujourd'hui, le bitcoin, à un moment, je l'ai vu à 88 600. À ce midi, hein.
35:38— 88 600. — Oui, oui. Les taux réels remontent, donc... — Ah, il perdait. Non mais il perdait plus de 7%, là, à l'heure du déjeuner.
35:46Bon, là, il est remonté à 93 000. Mais voilà. Il n'y a rien aujourd'hui, à mon avis, qui puisse vraiment servir d'un refuge, enfin de refuge où on se sent bien.
35:58Faut vraiment être complètement en dehors des sentiers battus. Le Japon, je le répète, c'est peut-être un truc qui est un petit peu délaissé.
36:06En revanche, là, un trade auquel je crois beaucoup, c'est quand même que l'euro, il va pariter avec le dollar. Ça, c'est un de mes gros trades.
36:14— On l'a déjà vu une fois. C'est plus facile de le revoir une deuxième fois que la première fois. — C'était il y a 2 ans.
36:19— Oui, bien sûr. Octobre 2022, ouais. D'ailleurs, au moment où on a eu cette concomitance du point bas d'octobre 2022, quand l'euro-dollar passait sous la parité
36:27et ce grand rebond des actions européennes pour quelques mois, effectivement, à partir d'octobre 2022... Romain, 1 minute, 2 minutes sur l'idée d'un refuge
36:36à travers les matières premières. Ça, c'est votre idée, effectivement, s'il fallait à un moment se mettre un peu plus à l'abri face à un risque de baisse accélérée,
36:47de capitulation ? Toujours possible, hein ? — Bien sûr. Ça a déjà été le cas cette année. On avait évoqué largement les matières premières,
36:55notamment l'or et l'argent, qui ont eu des beaux parcours. Je regardais que l'argent a quand même pris jusqu'à 46 % dans le courant de l'année.
37:02Pour l'instant, ça n'est plus que 23 %. Ça reste des arbitrages volatiles. Et donc sur un panier de matières premières, pourquoi pas ? Les énergies, notamment,
37:11pourraient repartir un petit peu fort. Faut pas oublier le cash non plus. On a aujourd'hui la possibilité d'utiliser du monétaire, même si c'est pas très sexy.
37:18Mais le fait d'être en retrait et d'avoir des disponibilités, c'est aussi une prise de position. Mais effectivement, je voulais vous montrer
37:23ce panier de matières premières, l'indice ex-Thomson Reuters CRB, qui s'appelle Como. Là, vous l'avez sous forme d'un ETF qui représente ce panier
37:36de matières premières, 19 matières premières, donc une grosse pondération en pétrole. Et regardez son comportement. Il est intéressant.
37:41C'est un actif qui a baissé depuis juin 2022 pour se stabiliser au-delà d'un support à 20,62 sur lequel il a systématiquement rebondi.
37:49Et après le dernier repli du mois d'août dernier, il accumule maintenant en partie sous le niveau de résistance à 23,61. Et il vient vraiment tester
37:59une oblique baissière qui est active depuis juin 2022, propre et parfaitement testée pour la quatrième fois ce mois-ci, donc sous ce niveau de résistance.
38:08Une accumulation sous une résistance, c'est une possible sortie par le haut. Et dans ce cas-là, on pourrait avoir une accélération baissière assez marquée.
38:14On voit des soubresauts sur le gaz, même si c'est pas encore très franc. On voit que le pétrole ne baisse plus beaucoup. Et donc, ça peut être un armitrage
38:21qui me semble effectivement intéressant pour avoir des mouvements en direction sur ce produit-là, par exemple jusqu'à 26,64 au moins, mais des matières premières
38:28qui ont été sages jusque-là, si on peut dire, depuis 2022, mais dont on a eu quelques pics et soubresauts des chiffres d'inflation la semaine dernière
38:36aux États-Unis sur les prix à la production. Il y a 15 jours, 3 semaines au Royaume-Uni, on voit que c'est pas complètement canalisé.
38:41Il pourrait y avoir des soubresauts de ce côté-là. — Et au Japon, c'est 2,7% d'inflation. Non, je reviens au Japon, parce que vous disiez, Philippe,
38:47si c'était un graphique muet, on aurait pu penser que c'était le Nikkei. — J'aurais dit le Nikkei. — Si on avait tout enlevé du graphique, juste le graphe...
38:53— Là, on est à corrélation 0,91 ou 0,92. C'est extraordinaire. — Bon. Jean-Louis, pour conclure... — Je vois que New York, ça remonte encore.
39:03— 2% là. Donc ouais, on est tenté d'enterrer les US, mais il faut peut-être pas le faire trop vite, quoi.
39:10— Mais comment voulez-vous que les gens, après, ils se disent pas « Il faut acheter sur les replis ». Mais c'est...
39:16— Le chauffeur de taxi de Romain, il est encore bon, quoi. — Il est en raison. — Romain.
39:21— Jusqu'à quand ? Et il faut voir quelles mains payent. On connaît ces comportements-là. Quand des gros acteurs du marché sortent,
39:26ils ne sortent pas en quelques jours. Ils sortent en plusieurs semaines, plusieurs mois. Ils vendent, on baisse un peu.
39:31Et puis des mains faibles repayent. Et on le voit. Et c'est ce qu'on va essayer de mesurer ensemble. D'ailleurs, ça va être intéressant
39:36tout au long de l'année de voir si les rebonds auxquels on assiste sont alimentés par justement du soutien du côté des marchés dérivés,
39:41des volumes, du comportement, et puis des replis. Et on sait comment ça se passe à la fin. Il y a un moment où les vendeurs
39:47prennent vraiment la main et on capitule. Et dans ces cas-là, les mouvements sont très violents. Donc c'est difficile d'avoir le top.
39:53Mais je pense que c'est un bon moment pour alléger un peu les US plutôt que de renforcer.
39:56Merci beaucoup, messieurs. Les 3 sorciers de Smart Bourse qui étaient avec nous pour conclure cette année 2024.
40:02Romain Dobry, Bourse directe. Philippe Béchat, de la Bourse au quotidien. Président des Econoclast et Jean-Luc Hussac, Perceval Finance.
40:07On se retrouve, messieurs, si vous le voulez bien, le 17 janvier prochain à 3 jours de l'investiture de Donald Trump.
40:13Avec plaisir.