Jérémie Assous, avocat de Gérard Depardieu, était l'invité de C’est pas tous les jours Dimanche présenté par Benjamin Duhamel, ce dimanche 30 mars 2025, sur BFMTV.
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00:00Bonsoir Jérémy Assous. Bonsoir. Merci d'être avec nous ce soir dans C'est pas tous les jours dimanche. Vous êtes l'avocat de Gérard Depardieu
00:05que vous avez défendu cette semaine au tribunal alors que l'acteur est accusé d'agression sexuelle par deux plaignantes lors du tournage d'un film Les Volets Verts.
00:12En 2021, lui nie les faits qui lui sont
00:15reprochés alors qu'à l'issue du procès le parquet a requis 18 mois de prison avec sursis, une amende
00:19de 20 000 euros, l'indemnisation des partis civils, une obligation de soins psychologiques, une peine d'inéligibilité de deux ans et l'inscription au fichier des auteurs d'infractions
00:27sexuelles. Un procès qui a été marqué par des tensions notamment suscité par votre stratégie de défense, par
00:32vos attaques à l'égard des plaignantes, des avocats des partis civils. On y reviendra dans un instant mais pour commencer je voudrais
00:39revenir sur les faits Jérémy Assouss. Juste avant l'ouverture du procès, c'était lundi matin,
00:44vous disiez la chose suivante sur sur RMCO, micro d'Apolline de Malherbe, on va passer d'un dossier
00:49accablant à un dossier en faveur de Gérard Depardieu.
00:53Pour autant, à l'audience, l'accusation a mis en avant des témoins oculaires en ce qui concerne Amélie. Trois,
00:59dans le cas d'espèce, Gérard Depardieu a changé plusieurs fois de version quant au fait qu'ils lui sont
01:04reprochés. Ça ne s'est pas passé comme prévu, comme vous l'aviez imaginé ? Ça s'est extrêmement bien passé. Ah bon ?
01:09C'était une audience, comme vous l'avez dit,
01:12avec d'énormes tensions, c'était extrêmement violent.
01:16Et je tiens à saluer
01:19l'ensemble du tribunal, sa composition, mais également
01:24la présidente en charge de toutes les audiences pénales à Paris,
01:28madame Isabelle Prévaud-Depré, parce que ça a été une audience
01:32qui a permis de faire éclater la vérité. Et pourquoi ça a été extrêmement violent ? Pourquoi
01:39j'ai reçu autant de critiques depuis deux jours, c'est-à-dire la fin de l'audience ? C'est que
01:45ces quatre jours d'audience ont permis de démontrer
01:48que tout ce qui était présenté comme à charge ne l'était pas. Vous venez de reprendre
01:52les éléments qui avaient été communiqués avant le procès, à savoir qu'il y avait trois témoins
01:57oculaires à charge de cette audience. Il est ressorti que l'un des principales témoins
02:02a dit qu'il n'avait vu aucune agression sexuelle, au contraire, qu'il y avait eu un échange avec
02:09Amélie... Vous parlez de qui là ? Vous parlez de la double Olmière ?
02:12Cédric Gaudegrand, la double Olmière, qui a dit qu'il a vu
02:17Gérard Depardieu l'appeler, poser ses mains sur ses hanches et commencer à discuter. On lui a posé la question de
02:22est-ce qu'il a retiré ses mains ? Pas du tout. Est-ce qu'il l'a prise violemment ? Pas du tout.
02:26Est-ce que vous avez entendu des cris ? Pas du tout. Il reste deux autres témoins oculaires, la troisième assise centralisatrice,
02:31une de ses bagarres qui
02:33confirme avoir vu
02:35l'effet qu'ils se sont reprochés à Gérard Depardieu.
02:37Non, c'est pas vrai. Ça, c'est les éléments de langage qui sont communiqués par Mediapart et par
02:43les plaignants. Parce que ce qu'il faut savoir, c'est que Mediapart a fait un très beau travail.
02:46D'ailleurs, c'est les seuls, je les salue, c'est les seuls qui ont vraiment travaillé ce dossier en tant que
02:52médias. Après, avec une mauvaise foi extraordinaire, mais au moins Marine Turquie...
02:57C'est ça, on a compris qu'il fallait une fixette contre Mediapart et Marine Turquie, mais on y reviendra tout à l'heure.
03:00Je vous explique pourquoi. Parce qu'il n'y a que Mediapart qui a traité cette affaire.
03:03Donc vous repreniez les éléments de Mediapart.
03:05Mediapart a fait de ses trois témoins un témoin.
03:09C'est un peu ce qu'on appelle un assemblage par mosaïque.
03:11Le deuxième témoin, celle qui dit je l'ai vu entre les jambes de Gérard Depardieu.
03:16Mais on n'a jamais nié qu'il y a eu un échange.
03:18Vous pouvez être entre les jambes de quelqu'un sans l'agresser.
03:21Elle était, je vous l'ai dit, et ils l'ont fait citer à l'audience, elle était à 9 mètres.
03:25Et quand on lui a dit mais est-ce qu'il y avait du monde autour de Gérard Depardieu,
03:27elle a indiqué oui, il y avait au moins 4 personnes dans l'entrée.
03:30Ces 4 personnes, personne n'a voulu les identifier.
03:33Mais je termine, je termine.
03:35La troisième assistante réalisatrice, elle ce qu'elle a dit, c'est qu'elle a dit
03:40ah je l'ai vu mais je n'ai rien entendu.
03:42Mais j'étais à 2 mètres.
03:43C'est-à-dire que vous avez quelqu'un qui porte plainte en disant j'ai été agressé.
03:47Il hurlait, laissez-moi finir.
03:49Il hurlait des obscénités.
03:51Et le témoin qui n'est pas plus loin que vous l'êtes de moi, c'est-à-dire à moins de 3 mètres, n'a rien entendu.
03:56Donc ça ne fonctionne pas.
03:58Qu'a dit Gérard Depardieu en garde à vue tout au long de cette enquête ?
04:01Qu'il n'avait pas touché la plaignante Amélie.
04:05Qu'a-t-il dit au cours de ce procès ?
04:09Il a dit dans un premier temps qu'il s'était accroché à ses hanches pour éviter de tomber.
04:13Et dans un deuxième temps, quelques heures après, qu'il s'était accroché à ses hanches pour lui parler.
04:18Il y a donc bien eu un changement de version de Gérard Depardieu.
04:21Je peux vous expliquer ? Je vous explique.
04:23En garde à vue, il est mis en examen pour agression sexuelle.
04:26Donc on lui pose la question, est-ce qu'il a eu un contact lié à une agression sexuelle ?
04:31Est-ce qu'il y a eu un contact physique ? Il répond absolument pas.
04:34Au tribunal, on lui dit comment ça s'est passé.
04:37Et il explique qu'il a eu une discussion avec Amélie, qu'en effet il lui a parlé et qu'il lui a passé un savon.
04:44Il a été d'une brutalité, d'une violence verbale très forte.
04:48Mais ce n'est pas une agression sexuelle.
04:49Et il dit, il était sur son cube, en effet, je me suis, je l'ai prise entre mes mains, j'ai posé mes mains sur ses hanches,
04:56tant pour ne pas tomber, que pour discuter, que pour m'accrocher.
05:01Ce qu'il n'avait pas dit en garde à vue face aux policiers qu'il interrogeait.
05:04Mais je vous répète encore une fois, la question qu'on lui posait en garde à vue, c'est
05:09avez-vous eu un contact physique lié à une agression sexuelle ?
05:12La réponse est non.
05:13Si vous parlez à quelqu'un qui est dans un fauteuil roulant,
05:15et que lorsque vous penchez pour lui parler, il met ses mains sur vos hanches,
05:19ce n'est pas une agression sexuelle.
05:21Donc là, c'est ce qui a été établi.
05:23Et il a dit, mais oui, bien sûr, je peux tomber pour me tenir.
05:26Il n'y a aucun changement de version.
05:27C'est à tel point que le tribunal ne l'a même pas relevé.
05:30Là, ce que vous reprenez, c'est les affirmations des avocats de la Défense.
05:36Elles ont tenté, elles ont fait une espèce de communication.
05:38Maître Assous, vous êtes ce soir avocat de la Défense ici, vous mettez en avant des éléments.
05:43Il y a des avocats des partis civils qui ont souligné qu'il y avait eu des changements de version,
05:46qui ont souligné également la faiblesse des témoignages, des témoins que vous avez appelés à la barre
05:53pour tenter de décharger Gérard Depardieu.
05:55C'est ici l'objet d'un échange contradictoire dans les questions que je vous pose.
05:59Je vous en remercie.
06:00En plus, j'ai eu beaucoup de chance parce qu'en effet, on a énormément de temps.
06:04Là, ce qui s'est passé, pourquoi il y avait une grande tension et une grande violence,
06:08c'est que, contrairement à ce que mes consœurs ont l'habitude d'avoir dans ce dossier-là,
06:15c'est-à-dire qu'elles ont découvert, elles ont un peu découvert la lune,
06:18c'est que la justice, ce n'est pas pareil que sur un plateau de quotidien où c'est à vous.
06:24C'est-à-dire que vous ne pouvez pas dérouler votre narratif, votre version, sans aucune contradiction
06:28et avoir comme interlocuteur ou contradicteur quelqu'un qui est très compatissant.
06:33Là, ce qui s'est passé à l'audience, et dès le premier jour,
06:36c'est pour ça qu'il y a d'énormes tensions dès le premier jour,
06:38on a rappelé un certain nombre d'éléments comme ceux-là,
06:40à savoir que le témoin qui était présenté comme le plus à charge, c'est Godegrand,
06:43même le procureur de la République a considéré que ce n'était plus un témoin à charge,
06:47même le procureur de la République.
06:48C'est-à-dire que l'audience, c'est la magie de l'audience,
06:51et dans tous les gros procès comme ça, ça a permis de faire éclater la vérité.
06:56Et ça, Maitrasou, c'est votre vision de la façon dont s'est passée l'audience.
07:00Je le disais, Gérard Depardieu n'a cessé de nier les faits qui lui sont reprochés.
07:03Il continue.
07:04Une nouvelle fois ce soir.
07:05Mardi, à l'audience, il s'exclame, je ne suis pas Émile Louis quand même.
07:08Et mercredi, il explique ne jamais avoir mis de main aux fesses à quiconque,
07:12tout en rajoutant, ouvrez les guillemets, une agression sexuelle, c'est plus grave que ça.
07:17Donc pour votre client, Maitre Jérémy Assous, une main aux fesses, ce n'est pas une agression sexuelle ?
07:22Merci.
07:23Merci de m'interroger sur ce point, parce que pareil,
07:25très belle opération de communication, ne me contradicte pas.
07:29Une agression sexuelle, ce n'est pas ça.
07:31Le ça, c'est quand il parle, qu'il a posé ses mains sur les hanches pour parler.
07:36Et tout de suite, c'est interprété, et il dit, et ça a été noté par le Président,
07:40ça a été acté par le Président, et il rajoute, je n'ai pas mis de main aux fesses.
07:43Donc oui, une agression sexuelle, ce n'est pas poser ses mains sur ses hanches.
07:46Excusez-moi, Jérémy Assous, c'est ce qui a été constaté à l'audience,
07:50par nos journalistes, ceux qui ont suivi, que la phrase, ce n'est pas ça, une agression sexuelle,
07:55dans la foulée de la question de savoir si Gérard Depardieu avait mis des mains aux fesses ou pas.
07:59Mais pas du tout, et d'ailleurs, comme c'est ce qu'ont tenté de faire acter les avocates des plaignantes,
08:06et qu'a fait le tribunal, avec la greffière, parce que c'est comme ça que ça se passe,
08:10il a dit, attention, le ça est lié aux mains sur les hanches.
08:13Bien sûr, si vous le sortez de son contexte...
08:15Mais en fait, c'est une agression sexuelle ou pas ?
08:17Bien évidemment.
08:18Et c'est ce que pense Gérard Depardieu aussi ?
08:19Bien évidemment, c'est la loi.
08:20Donc ce n'était pas ce qu'il a dit à l'audience.
08:22Mais il vous a dit, une agression sexuelle, ce n'est pas ça, c'est pas ça.
08:26Ce n'est pas le fait de mettre les mains sur les hanches.
08:29Et il continue sa phrase en disant, je n'ai pas mis de mains aux fesses.
08:34Jérémy Assous, pour clore ce point-là, même si, là encore, je ne vous convaincrai pas,
08:38et la question de cet entretien est aussi un rapport au fait,
08:41je maintiens qu'au moment des échanges avec les policiers de la garde à vue,
08:44Gérard Depardieu a nié tout contact physique.
08:47Mais dans le cadre d'une agression sexuelle.
08:49Tout contact physique, sans plus, et c'est bien ce sur quoi il est revenu à l'audience.
08:53Là encore, ça ne veut pas dire que Gérard Depardieu est coupable.
08:56C'est la justice qui décidera.
08:58Et je précise de ce moment pour rappeler qu'il est présumé innocent.
09:01Mais quand vous me dites qu'il n'y a pas eu de changement de version de votre client,
09:04pardonnez-moi, ça ne tient pas la route.
09:06Alors, ça c'est votre opinion, merci.
09:09Maintenant, je vais vous donner le mien.
09:11Il est en garde à vue pour des faits d'agression sexuelle.
09:15Et on lui demande s'il a un contact physique lié à une agression sexuelle.
09:18Non, c'est vous qui précisez lié à une agression sexuelle.
09:20Ce n'est pas ce qu'il y a dans le contenu de l'audition.
09:22Je suis désolé de vous dire, ça va être direct, vous avez mal fait votre travail.
09:25Je vous rappelle quand même qu'il est bien en garde à vue pour agression sexuelle.
09:28Donc, quand vous êtes en garde à vue pour agression sexuelle,
09:30on vous pose la question tout simplement,
09:32est-ce qu'il y a un contact physique lié à une agression sexuelle ?
09:35Et il ne répond absolument pas.
09:37Bon, là-dessus, voilà.
09:39Peut-être que le tribunal décidera.
09:41Là encore, le tribunal décidera, vous avez raison,
09:43et les uns et les autres se feront leur avis par rapport...
09:45Ce n'est pas à moi qu'il faut convaincre,
09:47mais le tribunal n'a pas relevé ça comme un changement de version, c'est tout.
09:50C'est un peu plus nuancé.
09:51Vous, vous êtes habitués à avoir des choses extrêmement binaires.
09:53La justice, c'est un peu plus nuancé.
09:55Mais vous savez, ce n'est pas une question de nuance.
09:57C'est une question aussi de rapport au fait.
10:00Juste avant de parler de votre stratégie de défense,
10:02le procès a suscité une nouvelle accusation, celle de l'actrice Vahina Jocante.
10:05Voilà ce qu'elle dit sur son compte Facebook.
10:07Ouvrez les guillemets, je l'ai vue de mes yeux fourrer ses mains grasses,
10:10sous des jupes de figurantes muselées par la peur et la sidération.
10:13Je l'ai vue faire pleurer des techniciennes et des jeunes actrices plus vulnérables.
10:16Je l'ai entendu gueuler, grogner, susurrer de mes pauvres oreilles
10:19toutes les dégueulasseries crasses possibles et imaginables.
10:22Je rajoute qu'elle vous qualifie, vous, d'avocat venu des enfers.
10:26Vous ne voulez pas entendre ce témoignage de Vahina Jocante ?
10:30Si le fait de défendre une personne et de rapporter des éléments de preuve,
10:35notamment des témoins qui démontrent qu'il est victime d'accusations mensongères,
10:40c'est venir de l'enfer.
10:42Je fais mon métier, je suis avocat.
10:44Elle a le sujet maître, c'est plutôt ce qu'elle dit
10:46sur ce qu'elle a vu sur des plateaux de tournage.
10:48Elle l'a vu quand ?
10:51Je ne peux pas vous dire, moi je ne lis ce qu'elle dit sur ses réseaux sociaux.
10:55Si moi je lis un témoignage qui dit qu'on vous aurait vu faire telle ou telle chose,
11:01ça ne veut rien dire.
11:02Pour vous défendre, il faut quand même être un minimum précis.
11:04Je ne vais pas commenter des choses sur lesquelles on ne peut pas se défendre.
11:08Maintenant, moi, j'ai un dossier, il y a des éléments,
11:11on nous les a présentés comme à charge.
11:13On a étudié le dossier.
11:14Nous nous retrouvons sur un plateau de tournage où il y a 44 personnes.
11:18Il n'y a personne qui a vu l'agression telle que décrite par Mme Amélie.
11:22Mieux, cette dernière dit que quand il est passé dans l'entrée,
11:25l'agression a pris fin grâce à l'intervention de deux gardes du corps.
11:30On les a vus, vous les voyez, on les a vus sur les photos et les vidéos.
11:33Vous avez vu le physique des gardes du corps de Gérard Depardieu.
11:35C'est eux qui l'ont extrait et heureusement ils l'ont sauvé.
11:39Très bien, vous êtes dans une entrée, il y a 40 personnes.
11:42Quand on demande, est-ce que vous avez vu aux autres, à tous les témoins,
11:45est-ce que vous avez vu les gardes du corps, tous répondent,
11:47mais non, ils n'ont pas le droit d'entrer sur le plateau.
11:49S'ils étaient rentrés, nous les aurions vus.
11:51Donc, c'est une pure invention.
11:52Ma vocation ici n'est pas de refaire le procès,
11:54mais puisque vous allez et que vous, comment dire,
11:57refaites aussi ce qui s'est passé pendant ce procès,
12:00je voudrais juste vous parler de l'autre plaignante,
12:05celle que les médias ont appelée Sarah, ce n'est pas son vrai nom.
12:09Celle qui passe à la télé devant tout le monde.
12:11Il y a cette conversation sur ses réseaux sociaux du 2 septembre 2021,
12:16au lendemain des faits qui sont reprochés à Gérard Depardieu,
12:19et voilà ce qu'elle dit à sa colocataire.
12:22« GG me touche depuis hier, ça me rend dingue,
12:24j'ai envie de lui foutre une tarte.
12:25Connard, bloque-le ! »
12:26Réponse de sa colocataire.
12:27« Il te touche quoi, Jean ? »
12:28Réponse.
12:29« Mes fesses, mes seins. »
12:31Là, quand vous expliquez parfois, je vous ai écouté,
12:34que ce soit à l'audience ou dans les médias,
12:35expliquer qu'il s'agit d'une forme de machination,
12:38que les plaintes déplaignantes ne seraient suscitées que par la médiatisation,
12:41là, on est au lendemain de ce qui s'est passé sur ce tournage du film de Jean Becker.
12:45Je peux répondre ?
12:46Oui, bien sûr.
12:47Alors, ces SMS sont dans le dossier,
12:49et le président, à la demande de son avocate,
12:53lit le premier SMS seulement.
12:55Lorsqu'on lui demande à cette personne
12:59« Où est-ce qu'il vous a touché ? »
13:01et elle dit « Les fesses. »
13:03« Mes fesses, mes seins. »
13:04« Mes fesses, mes seins », c'est écrit, justifie.
13:06Et oui, justement, vous voyez toute l'importance,
13:08merci M. Duhamel, vous êtes le seul à avoir posé cette question sur ces SMS.
13:13Et le président lui dit « Et autre chose ? »
13:15« Non, que les fesses. »
13:17« Ah bon ? »
13:18« Que les fesses. »
13:19« Oui, que les fesses. »
13:20Et une des juges assesseurs dit « Mais attendez, comment ? »
13:23« Ah, juste la main droite, la fesse. »
13:26« C'est tout ? »
13:27« Oui. »
13:28« C'est tout ? »
13:29« Oui. »
13:30Et donc ?
13:31Là, vous avez bien lu qu'elle dit qu'il lui touche les seins,
13:33c'est-à-dire que…
13:34Donc, si c'est juste les fesses, c'est moins grave ?
13:35Mais non, pas du tout.
13:36C'est-à-dire que là, moi, je vous dis qu'elle ment,
13:38puisqu'elle dit « Il me touche les fesses et les seins. »
13:41Et quand on l'interroge, elle dit « Ah, finalement, que les fesses. »
13:43Mais surtout, elle dit…
13:44Et donc, si c'est juste les fesses, ça reste une agression totale ?
13:47Bien sûr.
13:48Sauf qu'elle dit que ça a eu lieu sur un trajet de 160 m à pied,
13:52la nuit, sans garde du corps.
13:54Or, tous les témoins ont dit que Gérard Depardieu,
13:57non seulement ne sort jamais dans la rue Boulevard du Montparnasse
14:00pour aller sur un tournage sans garde du corps,
14:02mais qu'en plus, il ne peut pas faire 160 m à pied.
14:05Pourquoi ?
14:06Pourquoi raconterait-elle tout cela ?
14:07Pour faire l'intéressant auprès de sa copine,
14:09lisez l'intégralité de la conversation avec sa copine.
14:12Alors, maintenant, on va être un peu indélicat.
14:14Qu'est-ce qu'elle dit à sa copine ?
14:15« Ah, moi, il y a tel mec qui me bloque. »
14:16« Ah, moi, il me fait ça. »
14:17« Ah, vraiment, j'en peux plus. »
14:18« Il me saoule, l'autre. »
14:19« Et moi, si. »
14:20Et là-dessus, elle dit « Ah bah, moi, c'est Gérard. »
14:22Et vous savez, lisez tout.
14:23Et donc, c'est quoi ?
14:24Laissez-moi finir.
14:26Elle dit cela à sa copine, à son amie, à sa colocatrice,
14:29pour faire l'intéressant.
14:31Exactement.
14:32Et regardez, les autres SMS, c'est « Ah, Gérard, je l'adore. »
14:35« On s'est bénis avec Gérard. »
14:37« C'était merveilleux. »
14:38Après, et donc, tout…
14:40Ça n'empêche pas qu'il ait pu avoir une régression sexuelle.
14:42Mais bien évidemment.
14:43Mais quand on lui dit « Mais Madame, c'était hier. »
14:45« Donc, c'était… »
14:46Puisqu'il date du 2 septembre, c'était le 1er septembre.
14:48« C'était où ? »
14:49« Dans la rue, les 160 m. »
14:50On lui dit « C'est pas possible, physiquement. »
14:51Quand on lui dit « Mais alors, c'était où ? »
14:53« Je ne sais plus. »
14:54« D'accord. »
14:55Et les autres fois, « Je ne sais plus. »
14:56« Madame, il faut être un minimum précis. »
14:58« Donc, ça ne vaut rien. »
14:59Là encore, Maître Assou, c'était par rapport à ce que vous dites sur les plaignantes
15:02pour reparler des faits et du dossier.
15:04Je voudrais qu'on parle de votre stratégie de défense
15:06et des mots que vous avez employés tout au long du procès.
15:09Petit florilège pour, là encore,
15:11ceux qui n'ont pas forcément suivi la chronique judiciaire.
15:13Vous avez qualifié les avocates d'hystériques,
15:15ouvrez les guillemets, d'abjectes, d'ignobles.
15:17Vous avez moqué le rire d'une avocate des parties civiles
15:19en parlant de son rire d'hystérique.
15:21Vous avez suggéré aux avocates d'aller, je cite,
15:23« pleurer chez le bâtonnier » si elles n'étaient pas contentes.
15:25Vous avez aussi eu cette phrase au sujet d'une des plaignantes,
15:27ouvrez les guillemets,
15:28« Je veux bien qu'Amélie ne lise pas Le Monde parce que c'est trop compliqué,
15:30mais qu'elle lise Closer au moins. »
15:32Là encore, ici, tout le monde sera d'accord sur le droit qui est le vôtre
15:35d'avoir une défense offensive,
15:37de vouloir placer les plaignantes devant leurs éventuelles contradictions.
15:40Mais ces phrases-là, ces propos sexistes,
15:43en quoi est-ce qu'ils viennent servir votre défense,
15:47le propos que vous tenez à l'audience ?
15:49Alors, je vous remercie de les rappeler.
15:51Là, vous avez extrait des propos qui ont été tenus
15:54le troisième jour de l'audience et le quatrième jour.
15:57Je rappelle quand même, et c'est sur le live-tweet,
16:00je vous invite à lire le compte Twitter de Vincent Wintigame
16:04qui travaille pour vous,
16:05mais également celui de Cécile Olivier qui travaille pour elle,
16:09ou de Dubreuil pour RTL ou RMC.
16:13Alors qu'on est le premier jour,
16:15je ne fais que plaider des conclusions de nullité et de demandes d'actes.
16:19Les consoeurs, je ne leur adresse pas la parole,
16:21les consoeurs disent que je suis grossier.
16:24Le fait de plaider des conclusions, c'est être grossier.
16:26Le fait, laissez-moi finir, vous allez comprendre.
16:28Le fait que je fasse des demandes d'actes, c'est ridicule,
16:31et que je suis un imbécile.
16:32Puis, elles estiment qu'elles vont arrêter de me répondre
16:36à mes conclusions, c'est du droit,
16:37parce qu'elles s'arrêtent de plaider là,
16:40parce qu'elles ont envie de me mettre des tartes.
16:42Donc vous avez quelqu'un qui, le premier jour,
16:45vous menace physiquement.
16:46Le représentant du bâtonnier qui était présent a demandé si j'entendais,
16:50je vous explique, a demandé si j'entendais saisir le bâtonnier.
16:54Je ne l'ai pas fait pour l'instant.
16:56Maintenant, le mot hystérique, qui apparemment électrise.
17:00Le mot hystérique, c'est elle qui l'a employé la première fois,
17:05elles m'ont qualifié d'hystérique, j'ai donc répondu.
17:08Si vous plaît M. Rassous, c'est important ce que vous dites.
17:10Là, vous mettez en avant des phrases qui, effectivement,
17:12pour certaines, ont été chroniquées par celles et ceux
17:14qui ont assisté au procès.
17:15Simplement, vous parlez à des femmes.
17:18Hystérique, vous vous moquez de leur rire.
17:20Cette phrase sur Amélie, l'une des plaignantes, en disant
17:22le monde c'est trop compliqué pour elle,
17:24elle ferait mieux de dire closer.
17:25Ça, ça s'appelle du sexisme.
17:27Est-ce que c'est sexiste ces mots ?
17:29Je vous réponds.
17:30Quand j'ai dit, je peux entendre qu'elle ne lise pas le monde,
17:33mais peut-être qu'elle a lu closer.
17:35Nous sommes en 2021.
17:37Septembre 2021.
17:39Gérard Depardieu a été mis en examen en décembre 2020.
17:43Elle a l'ose de dire devant le tribunal,
17:44ce qui a choqué tout le monde,
17:45je n'étais pas au courant de la mise en examen
17:47pour viol de Gérard Depardieu.
17:48Écoutez, Mme Amélie Kine, vous mentez,
17:51parce que soit vous vivez dans une grotte,
17:53soit vous êtes dans le cinéma.
17:55Laissez-moi finir.
17:56C'est intéressant la façon dont vous répondez,
17:57puisque vous répondez sur le fond de vos arguments.
18:00Je vous réponds, j'explique pourquoi j'ai dit ça.
18:04Que vous ne lisiez pas le monde,
18:05puisque ça fait la une du monde, je comprends.
18:07Mais vous lisez peut-être closer.
18:09En ce qui concerne le terme hystérique,
18:11puisque vous en avez beaucoup parlé.
18:12Est-ce que c'est acceptable,
18:13quand on est avocat de la défense,
18:14de parler comme ça ?
18:15Pas du tout.
18:16Est-ce que c'est acceptable de parler comme ça ?
18:17Est-ce que c'est hystérique ?
18:18Pourquoi pas.
18:19Mais je leur pardonne.
18:20Je leur pardonne.
18:21Non, la preuve que non.
18:22Vous savez quoi, la meilleure preuve ?
18:23C'est que c'est elle qui m'ont traité d'hystérique en premier.
18:25Et j'ai répondu à un énorme éclat de rire,
18:27qui était vraiment très surprenant,
18:29où le président lui a dit
18:30que c'était tellement gênant.
18:31Il a dit, ça suffit.
18:32J'ai dit, l'hystérie est partagée, apparemment.
18:34Le sujet dans vos mots,
18:36c'est la répétition.
18:38Là encore,
18:39hystérique, abject, ignoble,
18:41rire d'hystérique.
18:42Vous voyez bien qu'il y a une multiplication
18:44de croix et de comportements
18:47qui ont posé problème.
18:48J'assume complètement.
18:49Est-ce que vous vous excusez
18:50auprès des avocates et des plaignantes
18:51de votre comportement ?
18:52Absolument pas.
18:53Jamais.
18:54J'ai commis aucune faute.
18:57Quand je dis qu'elles sont abjectes,
19:01ça veut dire quoi ?
19:02Être abjecte, c'est inspirer du mépris
19:04et un dégoût moral.
19:06C'est exactement ce que m'a inspiré
19:08une des avocates.
19:09Pourquoi ?
19:10Parce que Gérard Depardieu
19:11a fait une grande digression
19:12sur son rapport aux femmes
19:14et les femmes de sa vie.
19:16Après, il a parlé de ses enfants
19:18et de ses petits-enfants.
19:19Et à un moment,
19:20il a indiqué qu'il avait une relation
19:23assez extraordinaire avec mon fils.
19:26Quand une heure,
19:28je crois que c'était une heure
19:29ou deux heures plus tard,
19:30l'avocate de la fameuse Sarah
19:32prend la parole,
19:33elle dit « On a bien entendu
19:35votre rapport aux femmes
19:36et la manière dont vous aviez
19:37un rapport avec vos… »
19:39Je carre le bouquet,
19:40avec qui il est intime.
19:41« …avec Charlotte Arnould,
19:43pour lequel vous êtes mis en examen,
19:45et avec la fille de votre avocat
19:47qui a 12 ans. »
19:49Mais attendez.
19:50C'est-à-dire qu'on est en pleine salle
19:51d'audience et il y a quelqu'un
19:52qui sous-entend qu'il a une relation
19:54avec ma fille de 12 ans.
19:55Là, je suis désolé,
19:56ça ne m'inspire que mépris.
19:58Et je le confirme.
19:59Elle est belle et bien,
20:00ça ne me pose aucune difficulté.
20:02Vous pouvez ressentir du mépris
20:03vis-à-vis des avocates
20:04de la partie civile.
20:05Je le répète que le sujet,
20:06c'est la façon dont vous vous adressez
20:07à des femmes.
20:08Là encore,
20:09est-ce que dans une salle d'audience,
20:10il y a de la place pour dénoncer
20:13le rire d'hystérique
20:14d'une de vos consoeurs ?
20:15Est-ce que vous considérez
20:16que quand on est avocat de la défense,
20:17c'est un comportement acceptable ?
20:19Si c'est le cas,
20:20elles ont bien dit à un moment
20:21où moi, j'ai fait une remarque
20:23que j'étais hystérique.
20:24C'est elles qui l'ont dit en premier.
20:25Donc moi, je ne m'offusque pas.
20:27Là, attendez,
20:28elles sont en train...
20:29Vous semblez ne pas vouloir voir le problème.
20:30Pas du tout.
20:31Je voudrais juste vous dire une chose.
20:32Je voudrais juste vous dire une chose.
20:33Je voudrais juste vous dire une chose.
20:34Elles sont là,
20:35elles ont découvert que,
20:36en effet,
20:37quand vous dites quelque chose,
20:39vous avez le droit de répondre.
20:40Et là, c'est plus difficile.
20:41Donc, tous les mensonges
20:43qu'elles avaient annoncés
20:44et qu'elles distribuaient
20:45à la télévision
20:46depuis un an et demi
20:47ont été mis à nu.
20:48Donc, le monde,
20:50vraiment,
20:51s'est écroulé.
20:52Leurs versions ont été
20:53complètement pulvérisées
20:54parce que...
20:55Et c'est ça, la violence.
20:56Ça, c'est ce que vous dites encore une fois.
20:58Mais la vérité ne bouge pas.
21:01Par contre,
21:02les mensonges,
21:03c'est très difficile.
21:04Et là,
21:05elles n'ont eu de cesse.
21:06Vous parlez de la changement
21:07de version de Gérard Depardieu.
21:08Mais vous vous rendez compte
21:09que là, Amélie,
21:10à Kint,
21:11elle a changé
21:12le lieu,
21:13l'heure,
21:14le nombre de témoins
21:15et le nombre de personnes présentes
21:16et le nombre de personnes
21:17qui ont intervenu.
21:18De sa version,
21:19ça ne veut rien.
21:20Pas du tout.
21:21Je viens de vous dire que non.
21:22Je viens de vous dire que non.
21:24Mais non, pas du tout.
21:25Elle a même dit,
21:26quand on lui a demandé,
21:27elle avait fait un plan
21:28pour dire comment avait eu lieu
21:29l'agression
21:30ou avait eu lieu la régression.
21:31Elle avait fait ce plan
21:32à la police.
21:33Et elle dit,
21:34dès qu'on a démontré
21:35que tout était faux,
21:36alors qu'elle n'a eu de cesse
21:37de dire que c'était vrai,
21:38quand on démontre,
21:39et c'est le procureur
21:40qui dit,
21:41il y a une difficulté,
21:42elle dit,
21:43moi, je les ai mis au pif.
21:44J'ai dessiné un plan au pif.
21:45Que Gérard Depardieu
21:46a été placé en garde à vue.
21:47Et donc,
21:48c'est sur la base
21:49d'un plan fait au pif.
21:50Quand vous lisez
21:51dans les colonnes du Monde
21:52des propos écrits
21:54par des consoeurs
21:55et des confrères
21:56qui disent la chose suivante,
21:57le sexisme contre les avocates
21:58ne doit plus avoir sa place
21:59en audience.
22:00Celles et ceux
22:01qui signent cette tribune
22:02sont des avocats
22:03des avocates
22:04qui ont l'habitude
22:05d'être avocat
22:06ou avocate de la défense.
22:07Ce ne sont pas
22:08ceux que vous ne cessez
22:09de m'originer,
22:10les magistrats,
22:11des journalistes.
22:12Ce sont des avocats
22:13qui connaissent leur métier
22:14et qui connaissent
22:15que vous avez dépassé
22:16des lignes rouges,
22:17que vous avez été sexiste.
22:18Vous ne les entendez pas ?
22:19Alors, des 200 avocats,
22:20je ne connais pas,
22:21beaucoup voire pas.
22:22J'ai vu William Bourdon,
22:23mais William Bourdon,
22:24il signera une pétition
22:25pour dire que l'eau,
22:26ça mouille.
22:27Par contre,
22:28des 200,
22:29c'est un peu
22:30comme votre invité précédente.
22:31Je lui ai demandé
22:32en sortant,
22:33vous étiez à l'audience ?
22:34Vous avez vu l'audience ?
22:35C'est-à-dire que là,
22:36vous avez des avocats
22:37qui signent une tribune
22:38sur des faits
22:39qu'ils ne connaissent pas
22:40pour une audience
22:42à laquelle ils n'étaient pas.
22:43Écoutez-moi.
22:44Là encore,
22:45et je crois ce soir
22:46en avoir parlé,
22:47il y a des mots
22:48et des phrases
22:49qui ont été prononcés.
22:50Vous pouvez expliquer
22:51que c'était votre réponse.
22:52Vous pouvez dire
22:53que vous n'avez aucun regret,
22:54mais ces mots-là,
22:55ils ont été prononcés.
22:56Je viens de vous expliquer
22:57que les premiers actes
22:58de violence,
22:59violence physique,
23:00c'est elles,
23:01le lundi soir,
23:02qui ont dit
23:03qu'elles voulaient
23:04me mettre des tartes.
23:05Je n'avais fait que plaider.
23:06Je n'avais pas d'échange.
23:07C'est elles
23:08qui ont dit
23:09que j'étais hystérique en premier
23:10et j'ai répondu
23:11que l'hystérie est partagée.
23:12C'est-à-dire que maintenant…
23:13Mais je répète, Jérémy Massoud,
23:14que la multiplicité
23:15de ces mots
23:16et de ces convocations
23:17sont de son côté
23:18et que c'est bien de le faire.
23:19Mais prenez les leurs.
23:20Et maintenant,
23:21vous prenez des avocats
23:22qui remettent en cause,
23:23parce que c'est ça l'histoire
23:24dans cette tribune,
23:25qui remettent en cause
23:26la tenue de l'audience
23:29par le président
23:31de la dixième chambre
23:32correctionnelle de Paris.
23:33Mais vous savez qui c'est
23:34le président de la dixième chambre
23:35correctionnelle de Paris ?
23:36Vous savez qui est
23:37la dixième chambre
23:38correctionnelle de Paris ?
23:39C'est l'univers de France
23:40en matière d'agression sexuelle.
23:41C'est elle
23:42qui a prononcé une peine
23:43de six mois ferme
23:44avec exécution provisoire
23:45à l'encontre
23:46de M. Nicolas Baudos.
23:47Vous croyez vraiment
23:48que ces magistrats
23:49ont la moindre tolérance,
23:51indulgence
23:52vis-à-vis
23:53de quelconque propos sexiste ?
23:54S'il n'y a pas eu
23:55la moindre saisine du bâtonnier,
23:57la moindre interruption d'audience,
23:59c'est tout simplement
24:00parce que ce qu'on vous raconte
24:01et ce qu'on extrait
24:02est totalement faux.
24:03Et là encore, Jérémy Massoud,
24:04je laisserai ceux
24:05qui nous regardent ce soir
24:06et ceux qui ont assisté à l'audience
24:07savoir si vos propos
24:08étaient sexistes ou pas.
24:09J'ai encore une question
24:10à vous poser, Jérémy Massoud,
24:11si vous louez bien,
24:12sur un des leitmotifs
24:13de votre stratégie de défense
24:14qui était de dénoncer une enquête,
24:15une justice
24:16et des médias aux ordres.
24:17Je vais là encore vous citer
24:18pour être très précis.
24:19Vous dites qu'on veut faire
24:20tomber Gérard Depardieu,
24:21ouvrez les guillemets,
24:22que la justice est en service commandé.
24:23Ouvrez les guillemets,
24:24vous avez un ministère public
24:25qui est aux ordres.
24:26Ouvrez les guillemets,
24:27on voit la machination.
24:28Ouvrez les guillemets,
24:29Turquie, Marine Turquie,
24:30l'enquêtrice de Mediapart,
24:31est en service commandé
24:32mais on se demande
24:33qui commande qui.
24:34Il est où le complot ?
24:35Qui veut faire tomber
24:36Gérard Depardieu ?
24:37Qui est l'un des plus grands,
24:38si ce n'est le plus grand
24:39acteur français ?
24:40Où est la machination ?
24:41Alors là, vous prenez
24:42des bouts de phrases,
24:43alors je n'ai pas autant de temps
24:44qu'au tribunal,
24:45mais je vais essayer
24:46d'être plus court.
24:47Sachez que,
24:48comme par extraordinaire,
24:49tous ceux qui portent plainte
24:50contre Gérard Depardieu,
24:51donc Charles Ottawa,
24:52Jean-Luc Mélenchon,
24:53Jean-Luc Mélenchon,
24:54Jean-Luc Mélenchon,
24:56tous ceux qui portent plainte
24:57contre Gérard Depardieu,
24:58donc Charlotte Arnould,
25:00Légier, là, Amélie Kint,
25:04ont exactement la même avocate.
25:06Et que tous les dossiers,
25:07mais je vous explique,
25:08tous les dossiers ont été
25:10instruits préalablement
25:11à tout dépôt de plainte
25:13par Mediapart,
25:14en espèce, par Marine Turquie.
25:16Donc si vous voulez,
25:17il y a deux personnes
25:19qui œuvrent à essayer
25:21de faire tomber Gérard Depardieu.
25:22Je n'ai jamais dit la justice,
25:24je n'ai jamais dit les médias.
25:25Vous avez un ministère public
25:26qui est aux ordres, entre guillemets.
25:27Mais ça n'a rien à voir,
25:28je parlais de ça par rapport
25:29aux conclusions de nullité.
25:31Si vous extrayez une phrase,
25:32soyez un peu sérieux,
25:33un peu rigoureux,
25:34là vous me parlez de quelque chose,
25:35vous l'associez à autre chose,
25:36c'est gênant, c'est un peu gênant.
25:38Il y a des témoignages,
25:40il y a des plaintes,
25:41là encore la justice statuera
25:43sur le fait de savoir
25:44si Gérard Depardieu est coupable ou pas,
25:45mais ça interpelle de voir
25:47la façon dont vous semblez
25:48mélanger les médias,
25:49les magistrats,
25:50le ministère public,
25:51c'est vous qui le faites.
25:52Il y a une machination,
25:53je ne fais que vous citer Gérard Depardieu.
25:54Mais vous citez des extraits,
25:55si je prends des extraits
25:56des interviews que vous avez faites
25:57cette semaine,
25:58des petits bouts de phrases,
25:59je peux vous faire dire
26:00que vous êtes un fervent soutien
26:01du Rassemblement national,
26:02ça ne me poserait
26:03aucune difficulté de le faire.
26:04Si vous l'avez dit,
26:05je peux vous poser 50 fois
26:06la question et vous direz
26:07mais non, mais non, mais non.
26:08Donc ça, je ne vais pas répondre
26:09là-dessus, ça ne sert à rien.
26:10Maintenant, ce qui est intéressant,
26:11ce qui me paraît intéressant,
26:12c'est pour ça que j'ai accepté
26:13votre invitation,
26:14que je remercie,
26:16c'est que, voyez-vous,
26:17c'est la première fois
26:18dans un dossier d'agression sexuelle,
26:22un dossier avec une grosse personnalité,
26:25où il y a une opposition frontale
26:27entre la défense et les participants.
26:31C'est-à-dire, et on a vu que
26:33ces premiers jours,
26:34j'ai fait des demandes d'actes,
26:35j'ai fait des nullités,
26:36ce qu'on fait tous les jours,
26:37elles n'ont pas compris
26:39et elles considéraient
26:40que c'était dilatoire
26:42et illégal de le faire cela.
26:44C'est-à-dire que,
26:45pour ces avocats,
26:46pour Marine Turchi,
26:47le fait de se défendre,
26:49c'est une agression.
26:52C'est ce qu'elles ont dit.
26:53Elles ont dit,
26:54on a été agressé par l'avocat.
26:55Écoutez, je ne fais que mon métier.
26:57Maintenant, vous savez,
26:58je vais vous dire,
26:59ce sont des avocates
27:00qui aimeraient,
27:01et tous ces mouvements,
27:02l'avocat idéal de la défense,
27:04pour elles,
27:05c'est l'avocat de chez Osescu.
27:06Mon client est coupable,
27:07il mérite la mort,
27:08est-ce que je peux partir ?
27:09Ça ne marche pas comme ça en France.
27:10En France, on a encore une justice
27:12qui laisse la parole à la défense.
27:14Et il y a des choses
27:15qui vont être dites.
27:16Quand vous êtes accusé de morceau,
27:17vous savez,
27:18le procès Outreau,
27:19le procès Outreau,
27:20ça a été d'une violence inouïe.
27:22Il y avait des personnes
27:23qui étaient emprisonnées
27:24depuis quatre ans,
27:25qui clamaient leur innocence.
27:26Je vous invite à relire
27:27les papiers à l'ouverture d'Outreau.
27:29Par exemple,
27:30Stéphane Durand-Soufflant,
27:31vous prenez son premier papier,
27:32il avait dit,
27:33c'est le réquisitoire de l'enfer
27:34ou de la mort.
27:35Le procès a permis
27:36de démontrer
27:37que tout ce qui était monté
27:38pendant cinq ans,
27:40présenté comme étant à charge,
27:41était faux.
27:42C'est ça, la magie de l'audience.
27:43Et vous avez des journalistes
27:44qui sont honnêtes
27:45comme Durand-Soufflant,
27:46qui l'écrivent
27:47et qui disent,
27:48en effet, il y a eu un changement.
27:49Et puis, vous avez les autres
27:50qui ont peur.
27:51Et vous êtes dans un climat de peur.
27:52Moi, je n'ai pas peur.
27:53Je défends.
27:54Et je vous le dis.
27:55Je termine juste là-dessus.
27:57J'ai fait mon rôle d'avocat
27:58et, vous savez, je déplais.
28:00Mais je ne suis pas là pour plaire,
28:01je suis là pour défendre.
28:02Maintenant, peu importe
28:03si c'est quatre, cinq personnes
28:04ou 200 avocats
28:06que je ne connais pas,
28:07ne soient pas satisfaits.
28:08Jérémy Assouf, sur ce plateau,
28:09je vous pose des questions,
28:10s'il vous plaît.
28:11Ne monopolisez pas la parole.
28:12Je noterai la comparaison
28:13avec, chez Ossescu,
28:14le dictateur roumain.
28:15Son avocat.
28:16Il y en a eu d'autres.
28:17Regardez.
28:18Alors, vous voulez qu'on parle
28:19des vôtres avocats ?
28:20On peut parler des avocats
28:21de Neuvalny, si vous voulez.
28:22Jérémy Assouf,
28:23j'ai une dernière question
28:24à vous poser.
28:25Est-ce que vous ne pensez pas,
28:26avec la stratégie qui est la vôtre,
28:27dont les téléspectateurs
28:28auront pu avoir une idée ce soir,
28:30Écoutez.
28:31Moi, ce que je vois,
28:32c'est qu'à priori,
28:33pas pour les partis civils.
28:34Puisque quand vous avez
28:35une partie civile
28:36qui vous attaque,
28:37vous, l'avocat,
28:38sur une plaidoirie
28:39de 40 minutes
28:40qu'en font 35 sur l'avocat,
28:41c'est que vous n'avez plus
28:42grand-chose à dire
28:43sur votre dossier.
28:44La deuxième chose,
28:45et c'est ça qui est très important,
28:46et merci de me laisser
28:47terminer là-dessus,
28:48c'est que pendant deux jours,
28:49on a attaqué,
28:50quatre jours,
28:51on a attaqué l'avocat.
28:52Et à partir du moment
28:53où le dossier est fini,
28:54et ils ont vu
28:55qu'il allait s'effondrer,
28:56ils commencent à attaquer
28:57les juges.
28:58Parce que la tribune,
28:59elle n'est pas contre moi.
29:00La tribune est contre les juges
29:01et les membres du Conseil de l'Ordre.
29:02Les membres du Conseil de l'Ordre,
29:03des avocats de Paris,
29:04étaient présents en permanence.
29:05Ils ont toujours considéré
29:06qu'il n'y avait aucune,
29:07aucune irrégularité.
29:08Je n'ai absolument pas manqué
29:09à la moindre déontologie.
29:10Au contraire.
29:11Quand je me réserve le droit,
29:12comme il l'a dit,
29:13j'ai encore la possibilité
29:14de le saisir.
29:15Merci Jérémy Assous.
29:16Et là encore,
29:17ici et ce soir,
29:18il était question de fait.
29:19Gérard Depardieu
29:20est présumé innocent.
29:21C'est la justice
29:22qui déterminera
29:23selon qu'il est coupable
29:24ou innocent.
29:25Et les phrases
29:26que j'ai citées
29:27que vous avez prononcées
29:28sont vérifiables
29:29par tout un chacun
29:30dans les chroniques
29:31et dans les récits
29:32qui sont faits.
29:33Merci Jérémy Assous.
29:34Je termine là-dessus
29:35sur le fait que
29:36quel que soit le résultat,
29:37on ne pourra pas critiquer
29:38la manière
29:39dont l'audience s'est déroulée.
29:40Merci Jérémy Assous.
29:41Merci.