Vendredi 21 juin 2024, SMART BOURSE reçoit Jean-Louis Cussac (Trader et formateur, Perceval Finance Conseil) , Philippe Béchade (Rédacteur en chef, La Bourse au Quotidien) et Romain Daubry (Membre de la cellule Infos d'Experts, Bourse Direct)
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00:00Comme chaque troisième vendredi du mois, pour l'échéance des marchés, j'ai le plaisir d'accueillir les trois sorciers de Smart Bourse.
00:16Alors, Philippe Béchat, président des Econoclast et rédacteur en chef de la Bourse au quotidien. Bonsoir Philippe, merci d'être là.
00:22Bonsoir, merci de m'accueillir.
00:23Merci aussi à Romain Dobry, membre de la cellule Info d'Experts de Bourse Directe. Bonsoir Romain.
00:28Bonsoir.
00:29Et puis bonsoir Jean-Louis, Jean-Louis Cusac, trader chez Perceval Finance Conseil.
00:33Bonsoir tout le monde.
00:34Alors, on va commencer avec vous Romain, bilan de l'échéance. On aurait dû vous prendre au mot le mois dernier.
00:42Vous nous avez dit « sell in mid-May and go away ». C'est vraiment ce qu'il fallait faire là.
00:47Oui, ça a été aussi accentué en France, parce que si on regarde les marchés américains, ce n'était pas le moment de vendre non plus.
00:53Non plus, non.
00:54Mais à Paris, effectivement, le déclencheur a été celui que tout le monde connaît maintenant.
00:58On avait des signaux de faiblesse, ou en tout cas de manque de momentum sur les indices européens depuis quelques temps.
01:04Et l'annonce politique a enfoncé le clou et déclenché un mouvement de consolidation un peu marqué, assez brutal.
01:13Mais en fait, pour aller chercher les cibles parfaites et idéales qu'on avait fixées graphiquement.
01:17C'est-à-dire qu'il n'y a pas encore eu de… ce n'est pas tant pour dire que la cible était bonne que pour dire qu'il n'y a pas eu de panique.
01:21Il y a eu un peu de dégagement.
01:23Pas de panique.
01:24Avec des volumes. On est allé se mettre en situation de position de risque moyen.
01:29C'est-à-dire qu'on a des niveaux à ne pas enfoncer.
01:31En revanche, on a des niveaux à réintégrer relativement rapidement.
01:36Sur le cas 40, 7 770, 7 790 points à réintégrer assez rapidement au risque de valider des figures plus graves.
01:43Donc on est vraiment dans une situation… Au cours de cette échéance, on a perdu finalement 72%.
01:47La compensation, c'est 7612,90.
01:50On perd 548 points sur le mois de juin, sur l'échéance du mois de juin par rapport au mois de mai.
01:57Et on clôture donc cette échéance trimestrielle en bas.
02:00Ce qui est intéressant de noter, c'est qu'au cours du mouvement de baisse,
02:03et même avant l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale,
02:08on a remarqué que la baisse se formait sur la disque à 40 sans pression baissière.
02:12Alors on a quand même perdu environ 10% par rapport au plus haut.
02:15Il est rare qu'un mouvement se produise comme ça sans qu'il y ait un peu de spéculation baissière qui vienne alimenter cette baisse-là.
02:20Or, le nombre de contrats futurs n'a pas évolué dans le sens du marché.
02:24Si on regarde le cas 40, sur la période échéance-échéance du 20 mai à hier soir, on a perdu 6%.
02:31Et le nombre de contrats futurs a baissé 13% sur le cas 40.
02:34C'est-à-dire qu'il y a vraiment très peu d'intérêt.
02:36Et au cours de la baisse, ça s'est plutôt asséché.
02:38C'est-à-dire que le contexte fait qu'il n'y a pas d'opérateurs qui veulent prendre des paris sur ce marché,
02:42ni la baisse, ni la hausse.
02:45C'est l'attentisme avant les législatives.
02:48Et c'est rare de voir ça à ce point-là.
02:50C'est-à-dire qu'on pourrait prendre des paris d'un sens ou de l'autre,
02:52et c'est à chaque fois dans le sens de la baisse que la position s'est vraiment asséchée.
02:55On arrive à des niveaux vraiment très bas d'intérêt sur le cas 40,
02:58particulièrement bas par rapport à la moyenne habituelle.
03:01Et puis, dans le même temps, on a vu aussi le nombre de contrats d'options s'assécher de la même façon,
03:06et ça aussi c'est très rare.
03:08On entame l'échéance du mois de juillet avec 80% d'options de vente et 30% d'options d'achat.
03:13Il y a toujours les options d'achat et de vente en moyenne, call et put.
03:16Après, il peut y avoir des stratégies haussières ou baissières ou de stagnation,
03:19on va dire, sur les marchés d'options.
03:21Mais là, l'ensemble des positions indiquent qu'il n'y a pas non plus du tout d'acheteurs,
03:26ce qui fait que le ratio de couverture devient très pessimiste, très prudent.
03:30Mais en fait, de fait, parce qu'il y a un retrait d'intérêt qui est quand même assez important.
03:34Donc, on est vraiment en situation de stand-by, c'est la situation très propre à l'indice CAC 40.
03:39Sur l'Eurostox, on a...
03:40Oui, c'est différent, enfin légèrement différent.
03:42Oui, c'est légèrement différent, effectivement,
03:44puisque sur l'Eurostox, on a une position ouverte sur le nombre de contrats futurs qui a augmenté.
03:48On a baissé de 2,5%, c'est quand même beaucoup moins méchant sur l'Eurostox,
03:54avec un nombre de contrats qui a progressé de 16%.
03:57Et la quasi-totalité de cet intérêt, il a été ouvert à partir du 6 juin.
04:01Donc, en fait, on avait, à chaque fois qu'on rebondissait,
04:04baisse d'intérêt sur les futurs et augmentation dans les mouvements de baisse.
04:07Ça, c'est plutôt fréquent, sauf qu'à chaque fois qu'on remontait, l'intérêt se neutralisait.
04:11Donc, on n'avait pas vraiment de pression baissière qui naissait, légèrement.
04:14Après, ça a été le cas, sauf qu'on approchait de l'échéance technique des marchés dérivés
04:18et que la position ouverte augmente mécaniquement l'approche de l'échéance des marchés dérivés.
04:22Donc, il y a, dans cette augmentation de l'intérêt baissier,
04:26aussi des stratégies et des positions d'options.
04:29Donc, hyper intéressant de voir, lundi matin, quel est le nombre de contrats qui restent
04:33par rapport à la position ouverte à ce soir, puisqu'il y a 3,175,000 contrats futurs ouverts à ce soir sur l'Eurostox.
04:38On s'approche de la moyenne qui était à 3,6 millions, on avait des positions qui étaient très faibles.
04:42Sur les indices américains, ce n'est pas la même chose du tout,
04:44parce que là, on a pris 3,20% et la position ouverte a augmenté de 23% sur le S&P.
04:51Donc, on a des comportements de marché qui sont très désynchronisés.
04:55Ça, on n'aime pas tellement sur les marchés en général.
04:58Enfin, il y a toujours un retour à la moyenne qui se forme.
05:00Et quand on part de points bas et qu'un indice part seul, c'est différent.
05:03Mais quand on est tous montés et que certains retracent, avec des écarts de volatilité qui sont très importants aussi,
05:09il y a vraiment des choses à regarder.
05:12Il y a un petit peu de prudence à avoir, d'autant plus qu'on a eu quelques soubresauts.
05:15On y reviendra, j'imagine.
05:16Mais sur les marchés américains, hier soir, rien d'alarmant à ce stade.
05:19Mais on a débordé puissamment des cibles graphiques.
05:22Et puis, on est allé un peu plus haut, sur fond d'échéances techniques
05:25et dans des proportions et avec des niveaux d'intérêt qui sont assez impressionnants sur les marchés américains.
05:30Et donc, on a vraiment des comportements assez dissymétriques.
05:33Et ça, c'est à prendre en compte.
05:34Donc, on entame l'échéance du mois de juillet probablement avec beaucoup d'attentisme sur l'indice CAC 40.
05:40Un trading range qui est bien identifié maintenant.
05:43C'est 7 507 en bas sur le futur juillet, 7 791 en haut.
05:48Il faut sortir de ces deux bornes pour avoir des réponses et réactiver la dynamique haussière au-delà de 7 916.
05:54Si on va s'installer en dessous de ce niveau-là, la cible suivante, c'est autour de 7 200 points.
05:58Et là, on est dans un cas de figure beaucoup plus gênant.
06:00On a la possibilité, si on ne réintègre pas 7 791 avant la fin du mois de juin,
06:05et on va pousser ce calendrier à cause du résultat des législatives,
06:09jusqu'au 8 juillet, on va mordre un peu.
06:12Et on peut dire que si on reste sous 7 791 après le 8 juillet,
06:16on valide une structure de retrouvement baissière qui est beaucoup plus gênante pour le CAC 40
06:19et qui donnerait des cibles aux alentours de 6 500, 6 300, 6 500.
06:23Je ne dis pas qu'on va y aller, mais voilà le terrain de jeu et voilà la route à observer.
06:27Il faut dire qu'on est vraiment dans une vraie incertitude.
06:30La dernière chose que je voulais préciser, il y a un corollaire important à tout ça,
06:33c'est que comme la position s'est complètement asséchée, que le pessimisme est important,
06:37il peut y avoir un mouvement de soulagement et un décalage haussier, brutal aussi,
06:42lié à une reprise d'intérêt de la part des investisseurs, un retour du risque,
06:45quand même assez brutal et assez subit.
06:48On aime bien avoir des scénarios préférés, privilégiés.
06:53Autant pour l'instant, on est vraiment très lié à l'actualité politique.
06:57Toutes les options restent ouvertes. Jean-Louis, vous voulez rebondir ?
07:01Romain a tout dit, pratiquement. C'est vrai. En plus, les niveaux, c'est à peu près ça.
07:08Le mois dernier, quand nous étions ici tous ensemble, on disait
07:14qu'on ne voit pas quel pourrait être le nouveau catalyseur qui permettrait au marché européen d'avancer.
07:23Il faut remarquer qu'en Europe, on a baissé les taux.
07:26Nous, on se casse la figure. Et aux États-Unis, ils n'ont pas baissé, mais ça monte.
07:30Le moteur de la hausse, au départ, c'était l'anticipation de cas de baisse des taux.
07:34C'est juste des anecdotes.
07:37Là, sur ce marché, je répétais tous les jours, il reste bien construit.
07:43C'est-à-dire qu'en fait, on voyait qu'ils ne voulaient plus avancer.
07:47Mais à la différence de la fin 2019, les gérants étaient méfiants.
07:54Et ils n'ont pas vendu de poutre.
07:56Ils ne se sont pas mis dans la situation d'être obligés d'acheter si ça baisse.
08:01Parce que, justement, ils se disaient que ce n'était peut-être pas tout à fait normal qu'on soit là.
08:06Ils se posaient beaucoup de questions.
08:08Donc, voilà, on a baissé.
08:10Dès lundi, de l'annonce, d'après les européennes, le marché a décroché, etc.
08:16Mais mardi matin, j'ai envoyé le message tout de suite en disant,
08:19tel que le prix se comporte, tel que la volatilité se comporte,
08:24on a eu une réaction à la fois des particuliers, des institutionnels
08:30qui ont eu le dimanche et la nuit pour réfléchir.
08:34Et ils ont commencé à vendre rapidement.
08:37En se protégeant.
08:39Puisque la volatilité implicite est passée de 12, 13 à 21 immédiatement.
08:47C'était très violent.
08:49Donc, tout de suite, la voile a monté.
08:51Et à part les sociétés qui font une grosse partie de leur chiffre d'affaires en France,
08:59il n'y avait pas de drame du tout.
09:01C'est-à-dire qu'on voyait bien les cibles.
09:03C'était, par exemple, ENGIE, l'énergie, puisque le gouvernement serait susceptible
09:09de contrôler les prix d'une manière différente, etc.
09:12Les autoroutes, nationalisation des autoroutes.
09:15Enfin bon, ok, on peut se calmer aussi.
09:18Entre ce qui est annoncé et ce qui se fera réellement, il y a un gap.
09:23Et donc, il y a une chasse possible aux bonnes affaires.
09:28Moi, je dis qu'on devrait rester entre 7500 et 7700.
09:32Ok, pour l'instant, c'est parfait.
09:34On reste dans la zone.
09:35Pour ce qui est de 7700, ce matin, j'ai vendu.
09:37Mais le marché tient très bien, encore une fois.
09:40C'était une échéance trimestrielle.
09:43Vous aviez une échéance du SPI à 15h30.
09:47Vous en avez une à 15h30 qui est la plus importante.
09:49Et vous en avez une à 22h encore, tout à l'heure.
09:51Donc, vous avez deux échéances sur les options.
09:54Et un contrat terme ayant été liquidé à 15h30.
10:00Et là, vous avez les options encore ce soir.
10:02Donc, vous avez deux fois les options, etc.
10:04Donc, aux Etats-Unis, il y a des enjeux très importants.
10:07Peut-être que donc, justement, lundi, on y verra peut-être plus clair.
10:10Parce qu'il y a beaucoup de contraintes de construction.
10:13Les gestions de vente d'options qui sont couvertes.
10:18Tout ce qui est edge.
10:20Il y a vraiment de gros montants sur le marché américain.
10:23Donc, maintenant, pour revenir à l'Europe.
10:25L'Allemagne n'a pas trop baissé l'indice allemand.
10:27Bon, il a fait quoi ?
10:28Moins 5 au pire, je crois.
10:29Un truc comme ça.
10:30Et peut-être un peu plus.
10:31Mais ce n'est pas un drame, moins 5.
10:33C'est par rapport à la hausse qu'il y a eu précédemment.
10:35C'est un retrasement normal.
10:36Qui, normalement, est vraiment une opportunité d'achat.
10:39Bon, après, je ne dis pas qu'il faut se précipiter.
10:41D'ailleurs, je n'ai pas beaucoup acheté de valeurs, moi.
10:43J'ai acheté un peu de Valouregg.
10:45J'ai acheté un petit peu de Bouygues.
10:47Parce que je regardais aussi ce que font les insiders.
10:50C'est-à-dire que, quand je vois que Bouygues achète du Bouygues,
10:52il achète du TF1.
10:53Bon, le TF1 s'est fait taper, hein.
10:55Comme l'existe dans tout le secteur.
10:57Mais je vois qu'ils gardent confiance.
11:00Qu'ils ont, en tout cas, confiance dans les capacités
11:04et la qualité intrinsèque de la valeur puisqu'ils l'achètent.
11:07Bon, ça, c'est quand même assez rassurant.
11:08Après, moi, quand je vois qu'ils achètent,
11:10j'essaie de regarder les niveaux techniques
11:12sur lesquels on peut intervenir.
11:13Bouygues en a fait un.
11:15Mais il y a beaucoup de valeurs
11:17qui ont atteint ces niveaux.
11:19Comme Angie A13, par exemple.
11:21Et il y en a d'autres.
11:22Donc, je trouve que c'est pas mal, en fait.
11:24C'est sûr que le risque d'une construction baissière,
11:29elle peut toujours survenir.
11:31C'est-à-dire que, si on commence à faire peur aux gens, encore plus.
11:34Parce que, ce dimanche-là,
11:36pourquoi ils ont réagi comme ça ?
11:37Parce qu'il y a eu un buzz énorme
11:39sur ces prochaines élections législatives
11:43qui allaient être catastrophiques.
11:45Donc, les gens ont vraiment pris peur, quelque part.
11:48Oui, l'effet de surprise, l'incertitude.
11:50C'était même plus que ça.
11:53Mais il y a eu un matraquage, dès le dimanche,
11:57qui a fait que le lundi, les gens ont réagi.
12:02Et ils n'ont pas attendu.
12:05C'est pour ça que ce marché résiste bien aujourd'hui.
12:08Ce soir, on est à 7 660.
12:12Moi, je regarde le futur juillet, maintenant.
12:16Donc, on garde une construction extrêmement solide.
12:20Et on l'a vu encore.
12:22Parce que, dans la baisse, Romain, qui est sur les dérivés,
12:25il peut le confirmer, il n'y a pas eu d'effet domino.
12:27C'est-à-dire qu'on n'a pas eu d'effet d'entraînement
12:30avec des clients finaux,
12:34mais qui peuvent être des gérants, des clients indépendants, etc.
12:37Ils n'étaient pas vendeurs de poutres.
12:40Il y a toujours des gens qui font des bêtises,
12:43mais globalement, c'était très sain.
12:46Et donc, on a des marchés qui sont encore aujourd'hui
12:50assez bien construits, solides,
12:53et qui ne sont pas à même d'aller chercher en panique 7 002.
12:57Après, évidemment, les annonces, on les attendra.
13:00Les sondages, on en aura.
13:02Il y aura des réactions.
13:04Hier, on a pu emprunter...
13:08Alors, les taux ont monté un peu.
13:10Oui, mais l'adjudication s'est faite sans problème.
13:12Voilà, sans problème.
13:13Elle a même été bien demandée,
13:15exactement comme les adjudications précédentes.
13:18Voilà, c'est très bien,
13:20parce que, justement, le taux était un peu plus haut aussi.
13:23Évidemment, mais là, Philippe,
13:24tu as peut-être des choses à dire là-dessus aussi.
13:27Alors, Philippe, qu'est-ce que vous en pensez ?
13:30Est-ce qu'on a un retracement rationnel ?
13:32Il y a des opportunités d'achat qui se dessinent, là ?
13:36Depuis le lundi 8 juin, sur 40 valeurs,
13:41j'ai quand même vu pas loin de 30 signaux de retournement.
13:46Quand ce n'est pas 3, 4 valeurs du luxe
13:50ou 3 valeurs bancaires qui ont commencé à corriger.
13:55Donc là, le mouvement est beaucoup plus large.
13:58Alors, évidemment, dans une période d'incertitude politique,
14:02c'est clairement les banques qui sont les plus exposées.
14:05Maintenant, fondamentalement,
14:07le secteur qui a le plus à craindre, c'est l'immobilier,
14:11quelle que soit la façon dont on envisage la chose.
14:14Depuis le 8 juin, plus personne ne va demander un prêt immobilier.
14:19Les visites des agences se sont arrêtées.
14:22Il n'y a plus rien, plus aucune espèce d'activité.
14:25Les demandes de permis de construire, tout ça,
14:28ça va s'effondrer littéralement.
14:30Déjà qu'on était au plus bas depuis 1990.
14:33On a quand même des foyers de fragilité dans notre économie
14:40qui ne sont pas négligeables du tout.
14:43Et ça tombe sur une économie qui n'était pas en croissance forte,
14:48puisqu'on a révisé plusieurs fois de 1,4 à 1, puis 0,8.
14:53Quand on voit à quel point l'immobilier est totalement sinistré,
14:58c'est quand même un secteur qui est très créateur d'emplois
15:01et d'embauches à la semaine ou au moins.
15:04On va en voir la conséquence.
15:07Donc on est sur quelle hypothèse de croissance en France
15:10d'ici la fin de l'année ?
15:12C'est probablement très très faible.
15:15Je dirais que par rapport au niveau des marchés
15:18qui sont tout simplement au plus haut historique,
15:20ça reste bien payé.
15:22Alors maintenant les Etats-Unis, le dimanche 7,
15:28c'est l'aubaine.
15:30C'est l'aubaine, un seul coup.
15:32On se fait peur avec l'Europe, on va rapatrier des capitaux,
15:35on va vendre les OAT pour acheter des T-Bond,
15:37on va vendre ST Micro pour acheter Nvidia, AMD, etc.
15:42C'est merveilleux.
15:44Et quand même, 7 records consécutifs pour le Nasdaq.
15:487 séances de baisse ou quasiment de baisse en Europe,
15:527 séances de hausse aux Etats-Unis.
15:54Donc là, vraiment fantastique.
15:56Une désynchronisation comme on en voit rarement.
15:58Le phénomène de vastes communicants
16:00avec le reflet dans le miroir.
16:02C'est ça, c'était le fly to quality, on l'a vu tout de suite.
16:05Donc ça a poussé des indices américains
16:07qui étaient déjà au sommet,
16:09encore plus haut, le S&P à 5500,
16:13le Nasdaq 100, il a manqué 20 petits points hier
16:16pour atteindre les 20000.
16:1820 tout petits points, franchement,
16:19ils auraient pu faire un effort.
16:20Ils auraient pu faire un effort, oui.
16:21Il les a fait sur le futur.
16:22Oui, mais moi je n'étais pas sur le futur.
16:23Il les a fait sur le futur.
16:25Sur le futur, il les a fait.
16:26C'est bon, l'honneur est sauf.
16:27L'honneur est sauf, très bien.
16:28Bon, alors à ce moment-là,
16:29le Nasdaq 100 était à plus 18,5% de hausse
16:34depuis le 1er janvier.
16:35Le Nasdaq Composite était à plus de 19%.
16:38Et le CAC 40, il était à plus 1%.
16:41Voilà.
16:42Sur le trimestre,
16:43puisque là, on va faire le point,
16:45puisque là, on est à l'assistance des quatre sorcières.
16:49On est les trois sorciers.
16:50Donc, faisons le bilan.
16:52S&P, plus 4,3 à plus 4,5.
16:57Depuis le 18 mars dernier.
16:59Le Nasdaq, pas mal.
17:01On est quand même à plus de 7% de hausse.
17:04Et le CAC est à moins 7%.
17:06Voilà.
17:07Donc, voyez un petit peu le truc.
17:0914% d'écart de performance
17:11entre le CAC et le Nasdaq sur un trimestre.
17:13Je pense qu'il faut qu'on remonte très, très loin
17:16pour retrouver quelque chose de comparable.
17:18À une époque, le CAC n'existait pas,
17:20puisque c'est 1980,
17:22où la Bourse de Paris, toute seule,
17:24est partie à la voile,
17:26perdant 25% en dix jours.
17:28Mais depuis, on n'a jamais vu un tel écart,
17:32un tel spread se creuser.
17:34Alors, ce qui est effectivement troublant,
17:36et ce que soulignent très bien Romain et Jean-Louis,
17:40c'est qu'il n'y a pas de pression.
17:42Il n'y a pas de pression baissière,
17:43alors que tout le monde est dans l'incertitude absolument totale.
17:46La seule chose, par contre, qu'on voit,
17:48c'est que même sans aucune conviction d'aucune sorte aux États-Unis,
17:50ça monte mécaniquement.
17:52J'ai l'impression que le côté mécanique des choses prend le pas.
17:56On aurait eu, peut-être il y a 15 ans,
17:59des marchés un peu psychologiques,
18:01après la dissolution.
18:03Là, on n'a même plus la psychologie du marché,
18:05où je la vois très, très peu.
18:07Par contre, ce qu'il va falloir vraiment surveiller de très, très près,
18:11ça va être quand même l'euro.
18:13On est sous les 1,7 face au dollar,
18:15donc là, il y a un peu de pression.
18:18Surtout, l'écartement du spread au ATB.
18:22On est à 75 points.
18:24La prochaine étape,
18:25si jamais il devait y avoir une période de tension supplémentaire,
18:28ça serait 100 points.
18:30Là, à 100 points, on commence vraiment à parler d'un niveau d'alerte.
18:34Et on a un euro stocks
18:39qui n'est pas loin d'un seuil d'inversion,
18:43en dessous de 4 900.
18:45Et puis, on a un S&P qui, pour moi,
18:48est complètement perché.
18:50Par contre, je dirais avec Jean-Louis,
18:52construction parfaite.
18:55Mais derrière, il n'y a aucun fondamental.
18:58Il y a 35 000 milliards de dettes aux Etats-Unis.
19:00Les Etats-Unis viennent de faire 3 000 milliards de dettes de plus en un an.
19:05C'est même plus que pendant le Covid.
19:07Tout se barre.
19:09Et les marchés ne reflètent rien de tout ça.
19:13C'est une belle construction technique,
19:14mais au niveau de l'analyse fondamentale,
19:15on se demande d'où ça sort.
19:17C'est pour ça que le fly to quality,
19:19c'est peut-être fly to security.
19:22C'est un réflexe américain très classique.
19:26Ça va mal quelque part.
19:28La réflexion est rapide.
19:31La décision est rapide.
19:33Tout est rapide.
19:34C'est-à-dire qu'on vend et on revient sur les Etats-Unis.
19:36Ce qui a provoqué, en effet,
19:38comme tu l'avais dit, une impulsion.
19:40Là, on voit que ça patine un peu.
19:42C'est toujours pareil.
19:44On se demande quel sera le prochain catalyseur.
19:47C'est toujours le même pour l'instant.
19:49C'est les pressions inflationnistes qui diminuent.
19:51Et puis l'IA qui continue.
19:54Demain, Biden n'est plus dans la course.
19:56Là, on ne va rien.
19:58Là, ça rebatte les cartes encore.
20:00Est-ce qu'on peut peut-être parler un peu des secteurs,
20:02les secteurs qui souffrent
20:04et les secteurs qui vont plutôt pas trop mal, Romain ?
20:06On va commencer avec vous sur l'Europe et sur les US.
20:09Oui, bien sûr.
20:11Il y a effectivement des secteurs qui sont un peu dans l'épingle du jeu.
20:13Le thème depuis le début de l'année, c'est qu'il n'y avait pas vraiment
20:15de secteur qui s'en sortait mieux,
20:17à part le secteur bancaire et l'automobile à un moment.
20:19C'est moins le cas, évidemment.
20:21On a vu les small caps repartir
20:24très franchement il y a quelques semaines.
20:26Et puis le coût donné au marché
20:30a été assez brutal pour les small caps.
20:32Parce que le CAC a fait moins 6,2
20:34et l'indice small, je crois qu'il a fait quelque chose
20:36de mémoire, moins 10, moins 11.
20:38Il a glommé sa performance
20:40en 10 jours de quelques semaines.
20:44Il y a des vrais dégagements,
20:47un vrai questionnement.
20:49Alors on revient sur les niveaux.
20:5111.355 sur l'indice CAC small.
20:53C'est le point à partir duquel on avait déclenché la hausse.
20:56On s'est remis au niveau d'arrêt.
20:58On revient sur l'oblique baissière de long terme
21:01qu'on avait débordé enfin après
21:03trois ans de sous-performance et de stabilisation.
21:05Et donc on est en situation d'arrêt.
21:07C'est-à-dire qu'on gomme et on attend
21:09pour voir ce qu'il en est.
21:11Donc pour les plus courageux,
21:13ce sont des points d'entrée avec un stop assez court.
21:15Pour les plus prudents,
21:17il faut attendre de voir l'évolution par la suite.
21:19On l'a vu sur quelques small caps,
21:21un peu de coup de trading,
21:23mais on voit que ça ne dure pas longtemps
21:25et que ce sont vraiment des petits arbitrages intraday.
21:27Il n'y a pas grand-chose qui se produit là.
21:29Ce qu'on peut dire sur les indices aussi
21:31d'Axe et Eurostox, c'est que l'Eurostox
21:33avait rompu son niveau d'alerte,
21:35son niveau de consolidation par le bas,
21:374880-4915, et qu'il a réintégré.
21:39Et le DAX, lui, est resté solide.
21:41Il n'a pas rompu ses niveaux d'alerte.
21:43Je ne sais plus les niveaux exacts.
21:45Et donc,
21:47on n'a pas
21:49d'alerte majeure de ce côté-là.
21:51Pour la Chine,
21:53on avait parlé mollement surperformant.
21:55La zone Asie, en revanche,
21:57on avait parlé d'un panier de valeur
21:59Asie hors Japon
22:01qui était pas mal
22:03et qui performe bien le marché.
22:05L'Inde, malgré son trou d'air,
22:07forme de nouveau plus haut.
22:09On avait insisté aussi beaucoup
22:11sur les commodities
22:13et la surpondération en matière première
22:15qui permettait de faire un bon arbitrage.
22:17Ça sert toujours bien dans ce contexte.
22:19Même si on a eu des retracements
22:21un peu marqués sur le cuivre,
22:23notamment à cause de la Chine,
22:25qui a reperdu 15% par rapport à ses plus hauts,
22:27mais qui arrive, à mon sens,
22:29dans une zone d'intérêt.
22:31On peut faire un parallèle
22:33avec le comportement de l'or.
22:35L'or avait stagné pendant 4 ans
22:37entre 2020 et 2024
22:39dans un grand trading range.
22:41Il en était sorti par le haut
22:43au mois de décembre.
22:45Il avait réintégré la partie basse.
22:47Mais surtout, il avait stagné
22:49au-delà de la médiane de ce trading range
22:51juste avant de former ce niveau-là.
22:53C'est ce que fait le cuivre aussi.
22:55Il est dans un grand trading range
22:57depuis une dizaine d'années,
22:59de 5,06.
23:01Il a testé la médiane pendant 2 ans.
23:03Il en était sorti par le haut
23:05pour aller rechercher la borne haute 5,06.
23:07Là, il consolide une quinzaine de pourcents.
23:09Pour moi, ce sont des opportunités
23:11d'entrer techniquement et graphiquement
23:13parce que des signaux se mettent en place
23:15timidement, mais en revanche,
23:17ce sont des points d'entrée intéressants
23:19sur un métal de la transition énergétique.
23:21Il y a aussi des choses à faire
23:23toujours de ce côté-là.
23:25L'argent qui avait bien performé
23:27à mon avis un mouvement haussier
23:29pour aller chercher autour de 35 dans un premier temps
23:31et puis autour de 40 par la suite,
23:33voire même un peu plus.
23:35Ce sera peut-être un peu plus long,
23:37mais ça fait toujours partie des arbitrages valables.
23:39Le panier de valeur Comodities
23:41qui englobe pétrole,
23:43gaz et métaux précieux
23:45notamment,
23:47met au-delà de son support
23:49à 23,41 et il a toujours
23:51une dizaine de pourcents à prendre encore
23:53à mon sens. Donc, pas d'accélération
23:55des matières premières, mais ça fait un très bon arbitrage
23:57dans ce contexte de marché
23:59et ça nous a bien
24:01permis d'amortir ce choc-là.
24:03Pour le reste des secteurs,
24:05les énergies renouvelables avaient commencé à redonner
24:07des signaux depuis quelques jours timidement
24:09et ils se sont fait doucher
24:11par le contexte.
24:13Donc, on a une situation
24:15d'attente. En revanche, ce qui se porte toujours bien,
24:17même en Europe, c'est l'économie digitale, l'intelligence
24:19artificielle, alors ça c'est plus large évidemment,
24:21et technologique un petit peu, assurance
24:23et finance qui sont les paniers
24:25de valeurs européens qui surperforment
24:27le benchmark de CAC 40.
24:29Donc, pour l'instant, largement, mais
24:31surperformer le CAC 40 c'est plutôt
24:33facile ces derniers jours,
24:35mais parmi les secteurs qui se portent le mieux. Maintenant,
24:37c'est vraiment encore une fois à observer parce que
24:39la donne peut être assez vite
24:41inversée.
24:43Dernier élément, c'est effectivement
24:45au sujet des indices américains,
24:47c'est le mouvement,
24:49le mouvement s'est construit de façon très propre,
24:51l'accélération haussière s'est faite avec
24:53des volumes, avec du soutien à l'acheteur,
24:55c'est-à-dire qu'après une petite pause, on est reparti
24:57de plus belle.
24:59On a là
25:01aussi des superlatifs
25:03qui sont assez impressionnants quand on regarde des valeurs comme
25:05Nvidia sur lesquelles il y a eu un peu de soubresaut
25:07au cours des dernières heures.
25:09Hier,
25:11ce qu'on appelle un avalement baissier, la bougie d'hier
25:13a commencé avec une ouverture
25:15en hausse par rapport aux jours précédents,
25:17les acheteurs avaient la main, ça s'est terminé par des
25:19vendeurs qui ont repris la main.
25:21On soupçonnait l'aspect technique des choses et effectivement
25:23il y avait une position
25:25ouverte qui est gigantesque sur les options Nvidia.
25:27Pour vous donner un ordre de grandeur,
25:29sur deux prix d'exercice d'options,
25:31le prix d'exercice 130 et 135 sur Nvidia,
25:33il y a eu échangé
25:35sur la journée d'hier uniquement en nominal
25:37en valeur de
25:39l'action, plus de 8,15 milliards
25:41de dollars
25:43d'échange juste sur
25:45deux prix d'exercice d'options Nvidia.
25:47Alors que la valeur
25:49a coté un instant
25:51140 dollars, quelques minutes,
25:53ça veut dire que pendant un instant, elle a été aussi
25:55double de la distance
25:57de sa moyenne mobile de 100 jours,
25:59qui est un repère pour tous les chartistes,
26:01qui était à 69.
26:03Donc on est vraiment
26:05dans un contexte
26:07de surachat.
26:09Je sais que derrière
26:11on n'est pas dans le cadre,
26:13je parle d'un excès graphique
26:15et technique de court terme.
26:17Pour ce qui est de la progression de sa marge,
26:19on l'a tous intégré maintenant.
26:21En revanche, il faut se prendre compte des
26:23écarts à la moyenne qu'on peut avoir
26:25et des phénomènes.
26:27C'est l'action de tous les excès
26:29et l'action de tous les excès en spéculation aussi.
26:31Il faut comprendre que
26:33quand un acheteur d'options d'achat
26:35sur Nvidia entre comme ça sur le marché,
26:37soit il y a une contrepartie
26:39en face de lui qui répond et qui lui vend
26:41ces options-là.
26:43En général, c'est un market maker qui le fait
26:45pour la plus grosse partie et ce market maker-là,
26:47il va aller acheter les actions en contrepartie.
26:49Ce qui veut dire qu'au moment de la clôture des positions ce soir,
26:51l'acheteur, l'arbitragiste,
26:53le market maker, lui, il n'a pas d'exposition directionnelle
26:55sur le marché, il est équilibré avec des positions
26:57d'options en face. Donc le sens lui importe peu.
26:59Mais il va devoir alléger ses positions.
27:01Il va devoir aller sortir ses actions Nvidia
27:03à un moment ou à un autre.
27:05Il y a au moins des éléments qui militent
27:07pour une pause dans la tendance
27:09et dans les normes
27:11que connaît le titre.
27:13On a donc cet avalement baissier graphiquement et techniquement
27:15hier. Des excès d'écarts à la moyenne
27:17qui sont vraiment rarissimes.
27:19Aujourd'hui, une ouverture avec un gap baissier
27:21sous 129,50 qui pourrait former
27:23ce qu'on appelle un island reversal.
27:25C'est-à-dire que les cotations du 16
27:27au 20 juin sont isolées
27:29par deux gaps.
27:31Ce n'est pas un bon signal en analyse graphique.
27:33Maintenant, je le dis avec un bémol parce que comme le marché américain
27:35est minébranlable
27:37manifestement, on avait signalé un sur le
27:39S&P qui a été
27:41comblé dans les trois jours
27:43qui ont suivi. Et cet island reversal
27:45a été débordé et le S&P a repris 5 ou 6%
27:47depuis. Donc, prudence sur les signaux.
27:49Il fallait confirmer en clôture, en clôture hebdomadaire
27:51et puis voir ce qui se passe après l'échéance technique
27:53des marchés à dérivés. Mais on a quand même
27:55des éléments qui laissent à penser que ça pourrait
27:57aussi assister au moins
27:59à une pause sur un rallye
28:01qui est colossal. En tout cas,
28:03aussi, il y a une dernière chose
28:05intéressante, c'est que la hausse qui se forme sur le S&P
28:07et sur le Nasdaq s'est faite avec
28:09très peu de participation. C'est quelques titres
28:11qui ont alimenté ce mouvement de hausse.
28:13Ça aussi, on n'est pas tellement en analyse graphique.
28:15Au départ d'un mouvement, c'est moins grave. C'est ce qu'on avait
28:17constaté. Peu de participation au départ
28:19du rallye de 2022, de 2023,
28:21d'octobre 2022 à octobre 2023,
28:23des mouvements de reprise haussière. On avait constaté
28:25qu'il y avait peu de participation. Ça ne nous gênait pas beaucoup
28:27parce que c'était des mouvements de départ
28:29et ensuite les autres valeurs ont rattrapé. Là,
28:31l'accélération haussière et ce dernier mouvement,
28:33ce dernier coudrin aussi, enfin dernier, j'en sais rien,
28:35j'ai manifestement un biais,
28:37mais à l'air d'être alimenté
28:39par peu de valeurs. Ça aussi,
28:41il faut le prendre en considération.
28:43Quand on voit la différence avec le Russell
28:45ou le Dow Jones, on va dire, mais le Russell
28:47n'a jamais rien fait depuis des années
28:49et le Dow Jones qui
28:51se stabilise depuis maintenant plusieurs mois,
28:53c'est sûr que là, c'est énorme la différence.
28:55C'est gigantesque.
28:57Là, ce qu'il faut dire, je pense, pour celui
28:59qui a envie d'acheter des valeurs en France,
29:01pourquoi pas, parce qu'il y a quand même
29:03potentiellement des affaires.
29:05En tout cas, quand une valeur
29:07de qualité perd 10, 15, 20%,
29:09c'est beaucoup.
29:11Et le nombre de valeurs qui ont reculé
29:13de 15, il y en a quand même pas mal.
29:15Il faut acheter peut-être des valeurs,
29:17bon, il faut être vraiment
29:19très sélectif et acheter
29:21des sociétés qui font pas trop
29:23d'affaires en France, une majorité à l'étranger.
29:25Pour l'instant,
29:27le thème, ça serait ça.
29:29Si on veut
29:31investir sur le marché français
29:33qui a beaucoup baissé, pourquoi pas faire ça.
29:35– Et au niveau des secteurs,
29:37vous avez dit que vous aviez acheté Bouygues.
29:39Les problèmes sur l'immobilier,
29:41tout ça, ça ne vous fait pas trop peur sur le BTP, non ?
29:43– Oui, et
29:45Bouygues Télécom, etc.
29:47C'est pour ça qu'il y en a beaucoup baissé.
29:49Pourquoi j'en ai acheté un peu ?
29:51Parce qu'il y a un très gros rendement.
29:53– Oui, aussi, c'est vrai.
29:55– Enfin, il est autour de 6 quand même,
29:57c'est un bon rendement.
29:59C'est une valeur que j'aime bien travailler.
30:01À une époque,
30:03ça a été une de mes plus grosses lignes d'ailleurs.
30:05Donc voilà,
30:07j'étais bien rentré, bien sorti.
30:09Là, j'ai rentré un tout petit peu.
30:11J'en ai pas fait beaucoup.
30:13D'ailleurs, je racontais un peu
30:15mon histoire quand j'ai acheté.
30:17J'ai craqué un peu, j'ai acheté.
30:19Je sais ce que je fais,
30:21je suis prêt à prendre un risque.
30:23Si elle perd 10% de plus,
30:25ça ne va pas me faire stresser.
30:27De toute façon, sur les actions,
30:29on ne peut faire que du comptant.
30:31L'époque du règlement mensuel,
30:33c'était avant 2001.
30:35Et avec les volatilités qu'on connaît,
30:37ce n'est pas possible de faire des SRD.
30:39Enfin, moi je dis aux gens,
30:41si vous faites du SRD,
30:43c'est un peu dangereux quand même.
30:45Donc voilà, c'est payé au comptant.
30:47Il y a quand même, si on se dit,
30:49j'investis au comptant sur des valeurs comme ça,
30:51un peu de risque à moyen et long terme, on va dire.
30:53– Oui, d'accord.
30:55– On en parlera peut-être,
30:57mais moi ce que je regarde beaucoup,
30:59c'est l'euro.
31:01Le comportement de l'euro.
31:03J'avais dit qu'il pouvait servir un peu,
31:05parce que c'est facile à suivre pour tout le monde,
31:07plus facile que l'OAT
31:09ou des SPRED,
31:11avec l'Allemagne, etc.
31:13Donc l'euro, en fait,
31:15bon là, aujourd'hui, il s'est un peu affaibli,
31:17il est un peu nerveux aujourd'hui,
31:19il est un peu plus faible,
31:21mais globalement, il n'a pas baissé tant que ça.
31:23Alors, j'ai envie de dire
31:25que ça peut être un indicateur de confiance.
31:27– D'accord. – Voilà, regardons un peu l'euro,
31:29comment il évolue.
31:31C'est vrai que ce matin, il décrochait face au Yen aussi.
31:33Il y avait, justement,
31:35hier, on avait
31:37quelqu'un qui lançait une idée
31:39qui était de vendre l'euro Yen.
31:41Il a eu raison, puisqu'il a bien décroché.
31:43– Et il y a le franc suisse aussi
31:45qui se porte bien, qui est vu comme une valeur refuge
31:47par rapport à l'euro.
31:49– Il y a beaucoup d'investisseurs qui vont, en effet,
31:51vendre du franc suisse.
31:53Non, mais simplement, déjà, regardons l'euro,
31:55ça peut nous donner une bonne indication.
31:57Et après une semaine un peu difficile,
31:59on peut dire que
32:01ce n'est pas le drame sur l'euro.
32:03– Non, c'est vrai.
32:05– Ça tient, on est baissier,
32:07il est plutôt baissier.
32:09Il n'y a pas eu d'accélération,
32:11il y a eu un bon rebond à un moment donné.
32:13Bon, voilà, ce n'est pas ridicule,
32:15il n'est pas parti en vrille.
32:17Rappelez-vous, dans des circonstances très différentes,
32:19on avait été beaucoup plus bas,
32:21vers 1 et même en dessous.
32:23– Il y a eu le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne.
32:25– Voilà.
32:27– On a fait 0,82.
32:29– Donc finalement, on a sauvé les meubles.
32:31Alors Philippe, est-ce que vous voulez revenir, vous,
32:33sur les secteurs les plus forts ou les plus faibles ?
32:35Ou peut-être sur NVIDIA ?
32:37Ça vous inspire ?
32:39La concentration du marché US ?
32:41– Allons-y pour NVIDIA, parce que j'ai quelques chiffres.
32:43Voilà.
32:45NVIDIA valait 500 milliards.
32:47Il y a un an.
32:49Et 3330 milliards,
32:51hier soir,
32:53à 16h.
32:55Autrement dit,
32:57en un an,
32:59NVIDIA a pris 2800 milliards.
33:01A rajouté 2800 milliards de capitalisation
33:03à Wall Street.
33:052800 milliards, c'est le CAC 40.
33:07– Voilà.
33:09– Ou le PIB de la France.
33:11Je rappelle que NVIDIA, c'est 26 000 salariés.
33:13Donc je vais faire un calcul un peu bêta,
33:15mais je crois qu'aujourd'hui,
33:17la valeur de l'entreprise,
33:19enfin, chaque salarié représente 14 millions
33:21par rapport aux 3300 milliards.
33:23– Et qu'est-ce qu'ils font ces salariés d'ailleurs ?
33:25– Ils designent des réseaux de puces, etc.
33:29– C'est ça, parce que la construction,
33:31elle se fait…
33:33– Bien sûr, c'est TSMC,
33:35et les machines viennent d'ASML,
33:37et on est d'accord, ou KL et Tencor.
33:39Voilà.
33:41Donc c'est vraiment un bureau d'ingénierie.
33:43C'est quelque chose d'absolument extraordinaire.
33:45Alors j'ai d'autres chiffres,
33:47bien sûr, avec NVIDIA,
33:49parce que c'est vraiment le dossier…
33:51Peut-être que nos petits-enfants
33:53reparleront à leurs petits-enfants.
33:55Est-ce qu'on imaginait qu'un jour,
33:57une entreprise, en l'espace d'un an,
33:59passerait du statut de grosse tech
34:05à représentant autant que toutes les pétrolières,
34:11plus toutes les valeurs minières,
34:13plus la totalité du marché de l'argent métal, par exemple ?
34:19Ou est-ce qu'on imaginait qu'une seule tech
34:21pourrait représenter l'intégralité
34:23de tout le secteur bancaire ?
34:25Enfin, vous voyez bien
34:27qu'on ne peut pas rajouter
34:29l'équivalent du PIB de la France
34:31avec 26 000 salariés,
34:33quand bien même on est archi-profitables.
34:35Enfin, il y a un truc qui est complètement dément.
34:37Mais la logique des algos qui gèrent
34:41et qui répliquent les indices,
34:43c'est implacable.
34:45Donc, ça ira jusqu'au bout.
34:47Ça ira jusqu'à se jeter de la falaise.
34:51Mais ça va y aller.
34:53Ça va y aller, c'est sûr.
34:55Mais je suis tout à fait d'accord.
34:57Aujourd'hui, regardez ce que pèse
34:59le secteur des valeurs minières.
35:01Alors qu'aujourd'hui, on commence à comprendre
35:03que le conflit en Ukraine,
35:05c'est un conflit pour mettre la main
35:07sur 10 000 à 12 000 milliards de dollars
35:11de richesses.
35:13C'est l'Instagram,
35:15un sénateur républicain qui l'a dit.
35:17Donc, on commence à se demander
35:19si de nouveau, les enjeux,
35:21ce n'est pas l'énergie.
35:23Alors oui, à ce moment-là,
35:25pourquoi est-ce que Nord Stream a sauté ?
35:27Je pense que ces thématiques-là,
35:29elles sont toujours pertinentes,
35:31mais en bourse, totalement oubliées.
35:33On découvre que les enjeux stratégiques,
35:35c'était finalement de priver l'Allemagne
35:37d'une énergie pas chère
35:39pour éventuellement rivaliser avec les États-Unis.
35:41L'Ukraine, peut-être, effectivement,
35:43qu'on fait la guerre pour mettre la main
35:45sur des richesses, pour contrôler les prix du blé.
35:47Donc, on est tout à fait dans une thématique
35:49como et aujourd'hui, il y a NVIDIA.
35:51NVIDIA représente plus
35:53que la totalité des titres
35:55miniers,
35:57l'argent, les comos.
35:59Donc, j'ai tendance à penser
36:01qu'on va peut-être vers un rééquilibrage.
36:03Donc, j'aurais tendance à jouer comme Romain,
36:05effectivement, plutôt un peu
36:07le secteur minier, un petit peu les matières premières,
36:09les indices comos, ETF.
36:11C'est beau, ce type de diversification
36:13face à la folie de l'IA.
36:15Mais c'est vrai que j'aurais du mal
36:17à me mettre vendeur sur NVIDIA.
36:19J'ai l'impression de vivre sur NVIDIA
36:21ce qu'on vit sur GameStop.
36:23Oui, voilà.
36:25Philippe, si vous permettez.
36:27Je t'en prie, vas-y.
36:29Je suis vraiment sincère, parce que c'est mon fils qui m'en a parlé,
36:31qui est ingénieur Big Data.
36:33Il m'a dit qu'il y avait une société qui s'appelait Grok.
36:35Est-ce que tu connais ? C'est une société
36:37californienne,
36:39une start-up,
36:41qui dit vouloir à terme
36:43concurrencer NVIDIA
36:45et qui aurait des solutions beaucoup plus
36:47efficaces, avec des rapidités beaucoup plus
36:49importantes que les solutions NVIDIA.
36:51Mais il y en a.
36:53ARN a des plus,
36:55qui peuvent concurrencer NVIDIA.
36:57ARN est
36:59un producteur de plus,
37:01et qui sont beaucoup moins gourmandes en énergie
37:03que celles produites par TSMC.
37:05C'est-à-dire qu'ARN
37:07est capable de
37:09vous fournir un GPU qui consomme
37:11deux, trois fois moins d'énergie.
37:13Et ce n'est pas neutre.
37:15Quand vous avez
37:17des salles entières
37:19de serveurs
37:21qu'il faut refroidir,
37:23si vous avez des trucs qui chauffent trois fois moins,
37:25ça crée des économies.
37:27Quand on voit le prix d'une carte NVIDIA,
37:29c'est 40 000 dollars.
37:3140 000 milliards.
37:3340 000 dollars.
37:35Quand vous en achetez 1000,
37:37vous êtes tout de suite
37:39à des dizaines de millions d'investissements.
37:41Mais ce n'est rien pour Microsoft, pour Amazon,
37:43Apple.
37:45Les premiers clients
37:47de NVIDIA, on les connaît.
37:49C'est les GAFA.
37:51C'est ceux qui font la course en tête sur
37:53l'économie.
37:55Je suis tout à fait d'accord, Jean-Louis.
37:57Il y a certainement des gens qui sont capables
37:59aujourd'hui de produire
38:01des GPU concurrents,
38:03beaucoup moins gourmands en énergie,
38:05peut-être même plus rapides.
38:07Et surtout, les Chinois sont tout à fait capables
38:09de vous fournir quelque chose qui est aussi rapide,
38:11beaucoup moins cher.
38:13Alors évidemment,
38:15peut-être que ça sera un petit peu plus gros.
38:17Peut-être qu'on va en mettre
38:19plusieurs en réseau.
38:2140 000 dollars pièce,
38:23les Chinois vont vous fournir quelque chose
38:25qui fait les mêmes calculs
38:27à 15 000 dollars,
38:29le tiers du prix. C'est toujours ça, les Chinois, d'ailleurs.
38:31Oui, c'est ça.
38:33Pour terminer, GroKo,
38:35ce n'est pas du côté.
38:37Pour l'instant, c'est vraiment une start-up.
38:39Il y a à suivre. Je ne sais pas si...
38:41Mais donc, potentiellement, en bourse, ensuite,
38:43on pourrait être du côté des sociétés.
38:45On dit qu'NVIDIA, effectivement,
38:47a une avance presque irratrapable
38:49en matière d'architecture.
38:51C'est ça, ce sont surtout des designers.
38:53Enfin, il ne faut quand même pas
38:55imaginer que
38:57les Chinois, les Russes
38:59et d'autres regardent ça en disant
39:01bon, nous, on n'est pas
39:03capables. Je pense
39:05qu'ils se disent tous chiche.
39:07The winner takes all. On va voir si ça
39:09se vérifie dans la durée.
39:11Moi, je pense
39:13qu'on va très, très vite, d'abord,
39:15s'apercevoir qu'on a
39:17vraiment extrapolé des consommations
39:21de serveurs
39:23NVIDIA. Pour l'intelligence artificielle,
39:25je pense qu'on a un peu rêvé.
39:27J'attends la
39:29démonstration que l'intelligence artificielle
39:31apporte vraiment
39:33des améliorations au niveau
39:35de la rentabilité
39:37de l'entreprise,
39:39des marges. Aujourd'hui,
39:41où est-ce que l'intelligence artificielle
39:43fait d'un seul coup apparaître
39:45des économies
39:47ou des gains de productivité
39:49énormes ? C'est peut-être pour du
39:51moyen terme, mais tout de suite,
39:53à mon avis,
39:55on a un peu rêvé.
39:57Je pense que même Amazon,
39:59Apple et les autres,
40:01il faut qu'ils regardent d'abord les coûts
40:03et voir si derrière,
40:05il y a effectivement
40:07des gisements
40:09de gains de productivité qui
40:11vaillent, qu'on mette 40 000 dollars
40:13et qu'il faille en acheter
40:15par 1 000, 2 000, parce que
40:17ce n'est pas avec un seul qu'on
40:19peut développer des programmes de recherche
40:21d'intelligence artificielle.
40:23Il y a peut-être
40:25des solutions effectivement moins chères.
40:27D'accord, ça serait à suivre.
40:29Est-ce qu'on fait un petit point très rapide sur
40:31le bitcoin, Romain ?
40:33Bitcoin, il est toujours dans son grand trading range.
40:35En bas, c'est 58 800,
40:3761 400, la borne basse large.
40:39Et en haut, 73 200,
40:4175 900 pour
40:43prendre des extensions.
40:45On n'a pas de tendance, une consolidation en partie
40:47haute qui s'est mise en place
40:49il y a 2-3 mois maintenant
40:51et qui se poursuit de façon propre
40:53et assez harmonieuse.
40:55C'est plutôt le marché
40:57le plus calme et peut-être le moins
40:59excessif ces derniers temps.
41:01Avec une volatilité implicite autour de 80.
41:03Toujours ?
41:05Donc ça reste très volatile.
41:07C'est-à-dire qu'on
41:09anticipe. La volatilité implicite,
41:11c'est ce qui est attendu pour la suite.
41:13Aujourd'hui, les investisseurs se disent
41:15que le bitcoin
41:17n'a pas fini de bouger
41:19dans un sens comme dans l'autre,
41:21potentiellement d'une manière violente.
41:23On a eu le helling il y a quelques mois.
41:25On attend la baisse des taux de la Fed.
41:27Les market makers, ils ne vont pas vendre
41:29à 12 de vol, c'est sûr.
41:31C'est sûr que ce sont
41:33des volatilités très importantes.
41:35On anticipe évidemment toujours
41:37beaucoup bouger.
41:39Je confirme,
41:41on en revient à Nvidia, mais si le bitcoin
41:43commence à baisser, il faudra d'abord
41:45regarder sur tout ce que fait Nvidia.
41:47Parce que le bitcoin, la vraie relation
41:49est bien avec le Nasdaq, le Nasdaq 100.
41:51Encore plus avec Nvidia
41:53et justement, comment mine-t-on
41:55avec des cartes ? Certains diront
41:57que ça ne s'appelle pas des GPU, mais peu importe.
41:59On comprend l'idée.
42:01C'est du matériel Nvidia qui sert aujourd'hui
42:03à miner Bitcoin de la façon la plus efficace.
42:05Sachant quand même que ce sont là aussi
42:07les instruments les plus chers du marché.
42:09Donc si le bitcoin chute,
42:11ça va vouloir dire que l'industrie
42:13du minage va quand même freiner un petit peu aussi sur les achats
42:15de Nvidia. Tout à fait, à surveiller.
42:17Ce sera le mot de la fin. Merci
42:19beaucoup à nos trois sorciers d'avoir été les invités
42:21de Planète Marché aujourd'hui.
42:23Merci Philippe Béchat, président
42:25des Eclos Netlaste et rédacteur en chef
42:27de la Bourse au quotidien. Merci Romain
42:29Dobry, membre de la cellule Info d'Experts
42:31de Bourse Direct. Merci Jean-Louis
42:33Boussac, trader chez Perceval Finance Conseil.
42:35Bonsoir.