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00:00L'info en continu, c'est sur le site et l'appli Europe 1.
00:07Punchline, 18h-19h, Thierry Cabane sur CNews et Europe 1.
00:1518h40, merci de nous accueillir et sur Europe 1 et sur CNews, c'est la dernière ligne droite pour votre Punchline Week-end.
00:22Toujours à mes côtés, Véronique Jacquier, Pierre-Henri Bovis, Luc Gral, Louis Morin et Fabrice Hakoun.
00:28On va parler, vous l'évoquiez tout à l'heure, Louis Morin, on va parler de Samuel Paty au terme de 7 semaines d'audience et de débats.
00:37La cour d'assises spéciale de Paris va rendre ce soir son verdict dans le procès de l'assassinat de cet enseignant.
00:43Il est attendu aux alentours de 20h. En attendant, on va retrouver notre journaliste police-justice Tanguy Hamon qui est sur place au tribunal.
00:49Bonsoir Tanguy, désolé pour ce retard, je sais que vous attendez depuis quelques temps, mais l'actualité est chargée en ce vendredi soir.
00:57Est-ce que vous pouvez nous rappeler les enjeux de ce verdict à venir Tanguy Hamon ?
01:03Oui, 8 personnes, 7 hommes et 1 femme sont accusés d'avoir participé à des degrés divers à l'engrenage qui a mené à l'assassinat du professeur Samuel Paty.
01:14Ils en courent entre 30 ans de réclusion criminelle et la réclusion criminelle à perpétuité,
01:19mais les réquisitions du parquet national antiterroriste ont été beaucoup plus faibles avec des peines demandées allant de 18 mois de prison avec sursis seulement à 16 ans de réclusion.
01:31Des réquisitions incompréhensibles pour les partis civils qui estiment que les accusés, à l'exception d'un seul d'entre eux, n'ont jamais été capables de reconnaître leur tort durant le procès.
01:43Que ce soit les auteurs des vidéos qui ont fait s'embraser la situation, que ce soit les amis du terroriste qui l'ont accompagné la veille de l'assassinat pour acheter des armes,
01:53et bien aucun d'entre eux n'estime avoir une part de responsabilité dans la mort de Samuel Paty.
01:59Plusieurs avocats de la défense ont d'ailleurs plaidé l'acquittement au cours du procès,
02:04et c'est pour cela que le verdict est particulièrement attendu ce soir pour savoir si la justice va être capable de punir fortement ou pas les mises en cause.
02:14Merci beaucoup Tanguy Hamon avec Timothée Forgé depuis la cour d'assises spéciale de Paris.
02:20Et on attend avec impatience évidemment ce verdict ce soir aux entours de 20h.
02:25J'ai peur que l'on soit déçu, je le disais, mais il y en a une qui a peur également d'être déçue et qui a peur d'être dupée carrément.
02:33C'est Michaëlle Paty, la sœur de Samuel Paty, on l'écoute et on réagit juste après.
02:40Depuis 4 ans, on nous soutient qu'on va juger prochainement, le procès qui vient de se terminer, les vrais méchants de l'histoire.
02:49On nous a servi également cela au procès des mineurs où, ne vous inquiétez pas, vous êtes peut-être déçus de la clémence des juges,
02:56il y aura une forme de rattrapage au jugement des adultes.
03:00Sauf qu'à l'heure actuelle, si ce qui est proposé est confirmé ce soir, je considérerai qu'on a été dupé.
03:07Elle a raison d'être inquiète, Michaëlle Paty, Pierre-Emile Bovis ?
03:14Elle a peur d'être dupée, dit-elle.
03:16C'est un procès hors normes, le procès de la liberté d'expression, la liberté d'un professeur de s'exprimer en cours.
03:26C'est un procès qui était particulièrement intense, notamment aussi avec des mises en cause qui, soit n'ont pas assumé,
03:35soit n'ont pas eu les propos espérés par les partis civils.
03:42C'est un verdict qui a été très attendu, pour voir si, d'une part, les jurés ont pris conscience de la gravité,
03:53l'extrême gravité de ces faits, et de l'espérance aussi des partis civils qui attendent aussi ce verdict-là pour faire leur deuil.
04:03Dans ces affaires criminelles, le plus gros est le procès pour qu'ensuite, une fois que le verdict tombe,
04:13que les partis civils puissent ensuite se recueillir et entrer dans un deuil.
04:17Et c'est ce que, d'ailleurs, disait Michael Paty dans une interview.
04:21Elle disait qu'elle avait peur, justement, de ne pas pouvoir entrer dans ce deuil-là,
04:24si la sanction qui était prononcée n'était pas à la hauteur de ses espérances.
04:29Je crains qu'on soit déçus par des sanctions, Louis Morin, ce soir.
04:33Oui, c'est fort, malheureusement, à craindre.
04:37Mais justement, je voudrais rebondir au propos tout à fait juste de Maître Pierre-Henri Bovis.
04:43Vous avez évidemment le rôle de la justice qui est extrêmement important pour les victimes,
04:47pour leur permettre de faire leur deuil.
04:49Mais la justice, elle est aussi là pour protéger la société.
04:53Et en l'occurrence, la question qu'on peut se poser,
04:56si jamais les peines ne sont pas suffisamment fermes...
04:59Si elles ne sont pas à la hauteur.
05:00Si elles ne sont pas à la hauteur, c'est est-ce qu'elles permettront réellement
05:04de faire prendre conscience de la gravité des complicités ?
05:07C'est finalement ça, l'objet des peines que l'on va avoir ce soir.
05:11C'est la dissuasion de la peine qui permettrait, à ce moment-là,
05:15de protéger la société et d'éviter que ce type de situation ne se reproduise.
05:20Béronique Jacquet.
05:21Il me semble qu'il y a une part manquante dans ce procès.
05:24D'abord, on n'en a pas beaucoup parlé, sauf sur CNews,
05:28mais il n'y a pas eu de compte rendu d'audience comme il y en a eu, par exemple,
05:32pour l'affaire hors normes au centre de Mme Pellicot.
05:39On n'en a pas fait une affaire emblématique.
05:41Et je trouve ça extrêmement choquant, quand même.
05:44Cette semaine d'audience, quand même.
05:45Le professeur a été décapité.
05:46Cette semaine d'audience.
05:47C'est absolument atroce.
05:49Ça devrait être un procès qu'on suivait au jour le jour
05:53et dont on débriefait au jour le jour ce qu'il se passait.
05:56Pour moi, c'est comme un miroir dans lequel nous, Français,
06:01nous sommes confrontés, justement, à cette diadosphère, quelque part.
06:05Et ce qui me paraît très grave, c'est que, notamment,
06:08il y a eu des journalistes qui ont très bien fait leur travail
06:10et qui ont mis sur les réseaux sociaux des comptes rendus,
06:13et des comptes rendus qui faisaient froid dans le dos,
06:15notamment ceux qui concernaient Brahim China,
06:18le père de la collégienne qui a avoué avoir menti.
06:21Et la jeune fille est venue à l'audience,
06:26d'ailleurs en disant tout le mal qu'elle pensait désormais de son père,
06:30et elle racontait, finalement, ce que c'était que de vivre au quotidien
06:34avec un père qui était un islamiste radical.
06:37Ses frères n'avaient pas été scolarisés,
06:40elle-même était limite à être battue parce que c'était une fille,
06:44on avait évidemment voulu lui imposer le voile,
06:47elle vivait dans un climat de violence au quotidien absolument terrifiant,
06:51donc le père a une immense part de responsabilité dans ce qui est arrivé,
06:55ne serait-ce que parce qu'il entretient cette diadosphère au quotidien en France,
07:00et on n'avait pas l'impression qu'on parlait de la France,
07:02on n'avait pas l'impression qu'on parlait de l'Afghanistan,
07:04et sincèrement ça, ça n'a jamais été mis sur la table,
07:07ça n'a jamais été dévoilé, ça n'a jamais été traité,
07:10comme si finalement on mettait encore une fois la poussière sous le tapis.
07:13Donc moi je comprends la soeur de Samuel Paty,
07:15quelque part ce procès il aura été très mal traité,
07:18et surtout il aura été emblématique de toutes nos lâchetés.
07:22Oui, ça compte très rapidement.
07:24C'est complètement logique, en fait la presse,
07:26essentiellement la presse de gauche depuis maintenant plusieurs décennies,
07:29s'échine à masquer tout ce qui peut faire penser
07:33que nous sommes face à une attaque de notre système politique
07:36par un système politique antagoniste.
07:38Je veux dire, on est dans la droite lignée.
07:41Lorsqu'on entend effectivement les propos de Véronique Jacquet
07:45qui sont tout à fait justes,
07:46ça relance finalement aussi le débat sur la médiatisation des audiences,
07:50la captation et la diffusion éventuellement des images
07:53qui pourraient être salvateurs dans ce type de cas.

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