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00:00L'absence de gouvernement, on l'évoquait avec Nicolas Baverez.
00:02François Bayrou a reçu à nouveau les chefs des groupes parlementaires
00:06en dehors de la France Insoumise et du Rassemblement National.
00:09Il nous promet un gouvernement avant Noël.
00:12Là, l'agenda est extrêmement serré pour François Bayrou.
00:15Si lundi est jour de deuil national, Louis, on ne voit pas bien à quel moment.
00:19Il fait un journal de 20h ce soir, on ne sait pas...
00:21On va se rendre à l'évidence, Laurence.
00:23Allons-y, rendons-nous à l'évidence, Louis.
00:25Non, mais il faut qu'il n'y ait plus rien.
00:27Il faut tout arrêter, là.
00:30François Bayrou, donne-moi un domaine de gouvernement.
00:32Qu'est-ce que disent ces gens à Matignon ?
00:34Alors, attendez, on va parler de ce qui s'est passé cet après-midi.
00:38François Bayrou a dit qu'il proposait à tous les membres de formation politique
00:42qui participaient à la réunion, si vous voulez venir, vous êtes les bienvenus,
00:45pour former ce gouvernement.
00:46Sachant qu'avant la réunion, tous les partis de gauche ont dit
00:49que c'est hors de question, on est dans l'opposition,
00:51on se raconte François Bayrou, et même on envisage de voter la censure.
00:54Donc des gens qui, une heure avant, envisageaient de voter la censure
00:56vont pas soudainement dire qu'on va rentrer au gouvernement.
00:59Donc François Bayrou était obligé, si on est théorique,
01:03de se tourner plutôt vers la droite, puisque la gauche lui ferme la porte.
01:06Ensuite, il tente quand même de rattraper la gauche,
01:08alors que la gauche a fermé la porte, en disant, si vous voulez,
01:11on propose de suspendre la réforme des retraites pendant neuf mois
01:16et on vous demande donc à tous les participants, gauche, droite,
01:19que des gens qui pensent des choses différentes,
01:21on vous propose donc neuf mois pour travailler sur une nouvelle réforme
01:24et si au bout de neuf mois, vous ne faites pas une meilleure proposition,
01:27la réforme voter en 2023 au 49-3 sera bel et bien en application.
01:36Sur la formation du gouvernement ?
01:37Alors, sur la formation...
01:38Il va y en avoir un ou pas ?
01:39Oui, mais en fait, on parle du fond, on a toutes les conditions,
01:41on est quand même à ce qu'on vient de se dire.
01:43Et donc, on a dû... Franchement, je vois pas comment...
01:46Mais il a annoncé qu'il nous donnerait un gouvernement avant Noël.
01:48Non, il a pas annoncé, il a dit qu'il formait le vœu
01:50de former un gouvernement avant Noël.
01:52Donc, concrètement...
01:53Si vous parlez de vœux, on peut attendre le 31.
01:55Oui, attendons carrément les vœux du 31.
01:57Au point où on en est, il n'y a plus d'urgence à une journée ou deux journées près.
02:01Donc, il vaut mieux attendre que Noël se passe,
02:04que les députés partent en vacances
02:07et qu'il ait un peu le temps François Bayrou pour former son gouvernement,
02:10qu'il ne fasse pas trop d'allers-retours à peau.
02:12Et puis, voilà, qu'il nomme un gouvernement entre Noël et le jour de l'an.
02:15Adrien Splitteré, toujours sur place à Matignon avec Sacha Robin.
02:19Adrien, un petit résumé de la journée, on l'a eu avec Louis.
02:23Là, c'est terminé, les consultations sont terminées.
02:26François Bayrou continue à cogiter sur la façon dont il pourrait bien former un gouvernement.
02:29C'est ça, Adrien ?
02:33Oui, exactement, vous en avez parlé en plateau.
02:35Alors, écoutez, il y a vraiment deux propositions à retenir cet après-midi
02:39de cette réunion qui a duré environ 2h30.
02:42D'abord, c'est cette proposition de revenir sur la réforme des retraites.
02:46Il demande aux oppositions, à ces différentes personnalités politiques,
02:49avec les personnalités, les partenaires sociaux,
02:51de faire une nouvelle proposition de loi, une nouvelle réforme des retraites.
02:55Il leur laisse donc 6 mois, sinon la réforme actuelle restera en vigueur.
02:59L'autre proposition qui a été faite par François Bayrou,
03:02c'est de participer au futur gouvernement.
03:05Alors, évidemment, on sait que la gauche avait de toute façon exclu cette possibilité.
03:09Il leur dit de toute façon, François Bayrou, il y a trois possibilités.
03:11Soit vous faites partie du gouvernement,
03:12soit vous êtes dans l'opposition permanente
03:14comme la France Insoumise et le Rassemblement National,
03:16soit vous vous engagez à ne pas censurer ce gouvernement.
03:20C'est aussi ce qu'a demandé Laurent Wauquiez des Républicains.
03:23Mais sur cette question de la non-censure, ça s'annonce évidemment très compliqué.
03:26On a pu s'entretenir avec les écologistes et notamment Marine Tondelier
03:30à l'issue de cette rencontre ici à Matignon.
03:33Elle nous dit que la censure est toujours sur la table.
03:35Nous n'avons pas de garantie.
03:36Ils se disent insatisfaits des échanges avec François Bayrou.
03:40Donc ça s'annonce évidemment très compliqué pour le nouveau Premier ministre
03:43qui veut former donc son gouvernement avant Noël,
03:46idéalement d'ici la fin de la semaine.
03:49Dernière information qu'on peut vous donner,
03:51c'est que François Bayrou demande justement à toutes ses personnalités politiques
03:55de donner une réponse avant midi
03:57pour une éventuelle participation au futur gouvernement.
04:01Merci beaucoup Adrien Spiteri et Sacha Robin pour ces explications.
04:04Catherine Neige, je vois votre air accablé,
04:06je le dis pour nos auditeurs qui ne vous voient pas.
04:08Mais là, vous vous dites qu'on est mal parti ?
04:11On a déjà vu Marine Tondelier sortir de l'Elysée et dire la même chose.
04:15On a déjà vu.
04:16Moi, ce qui me donne le capheur, c'est quand je vois le trio socialiste
04:20quand on voit Fort, Olivier Fort, Chanel...
04:23Qui respirent la joie.
04:24Oui, ils respirent la joie.
04:25Tous les trois.
04:26Ils sont heureux, quoi.
04:27C'est la vie.
04:28Pas de cafard.
04:29Vraiment, oui.
04:30Non, mais je trouve que là, le gouvernement Barnier avait trop de ministres.
04:35Il y en avait quelques-uns qui s'étaient déjà mis au travail et qui travaillaient.
04:39S'ils veulent bien rester, qu'ils continuent.
04:41On voit bien que, par exemple, en ce moment à Mayotte,
04:44il y a Noël, Monsieur Buffet, qui a été président de la Commission des lois,
04:48qui connaît très bien les sujets, qui est vraiment...
04:50Et là, ses premières déclarations, vous voyez qu'il y avait une autorité,
04:54qu'il y avait une méthode.
04:55Bon, je veux dire, qui peut remplacer aujourd'hui...
04:58Pareil pour M. Rotaillot.
05:00Bon, mais qu'il reste.
05:01La ministre du Travail, à ce titre, pas noncientifiée,
05:03qu'il saluait pour son sens du dialogue avec les partenaires sociaux.
05:09Bon, mais voilà.
05:10Il va bien falloir qu'il y ait un gouvernement, ceux qui sont d'accord
05:13pour faire quelque chose pour la France.
05:15Vraiment.
05:16Nicolas Baverez, on en est assez loin du sursaut
05:19que vous évoquez dans votre livre aux éditions de l'Observatoire.
05:22La situation politique est inextricable, selon vous, ou pas ?
05:25Ce qui est vrai, c'est qu'à très court terme, ce qui est compliqué,
05:28c'est qu'en réalité, la nomination de François Bayrou,
05:32elle rétrécit encore la base politique, normalement, du gouvernement,
05:37puisque c'est l'allié historique d'Emmanuel Macron,
05:40et a priori, Emmanuel Macron est le meilleur des repoussoirs
05:43pour toutes les autres forces politiques.
05:45Donc, comment est-ce qu'il peut essayer de se sortir de cette nasse ?
05:50C'est très compliqué.
05:52Moi, ce qui m'inquiète vraiment, c'est ce que vous indiquez,
05:56c'est-à-dire que quand on quitte un peu,
05:59effectivement, parce que ça devient extrêmement lassant,
06:02tous les jours, il y a de nouvelles lignes rouges des uns et des autres,
06:04des objectifs, des délais qui sont fixés,
06:10dont on sait qu'évidemment, ils ne seront pas tenus.
06:13Un gouvernement de la Quatrième République,
06:15ça durait sept mois, en moyenne.
06:17On en est à quatre dans l'année 2024.
06:20Et l'espérance de vie, de toute manière,
06:23si tant est que François Bayrou arrive à former un gouvernement,
06:27son espérance de vie est très limitée.
06:29Donc, aujourd'hui, ce qui est frappant,
06:32c'est que la Ve République, la stabilité,
06:36elle est du côté du parlementarisme italien.
06:39Madame Mélanie a un gouvernement stable,
06:42et elle est en train de s'affirmer comme la femme forte de l'Europe.
06:46L'Allemagne est en crise, mais contrairement à ce qu'on dit ici,
06:49l'Allemagne est dans une bien meilleure position que nous,
06:51puisqu'il y a une alternative politique, la CDU de M. Mertz,
06:54et il y a 63 % de dettes publiques,
06:56donc il y a la capacité à traiter les problèmes.
07:00Chez nous, en face du chaos politique,
07:04et surtout le chaos politique, là, tout est bloqué,
07:08l'économie ne s'est pas bloquée, c'est en train de s'effondrer.
07:13La production de voitures de cette année, c'est celle de 1962.
07:18La production de logements de cette année, c'est celle de 1952.
07:23Les banques françaises ont été dégradées après la notation de la France.
07:30On a un pays qui est complètement à l'arrêt, les capitaux fuient,
07:34tout le monde est en train de partir,
07:36et on a le spectacle que vous venez de décrire.
07:39Et si je reviens une seconde sur le sursaut,
07:42quelle est la seule bonne nouvelle ?
07:44Il y a deux bonnes nouvelles.
07:45S'il y en a une, déjà.
07:46Je pense qu'il y en a deux.
07:48La première, c'est que contrairement à ce qu'on dit,
07:50les Français sont très rationnels, donc ils épargnent.
07:54Pourquoi ? Parce qu'eux, ils savent, contrairement à leurs dirigeants,
07:56que les déficits et de la dette, c'est de l'impôt différé.
07:59Et la deuxième chose, c'est que l'économie réagit à toute vitesse.
08:03Le seul problème, c'est que c'est catastrophique,
08:06mais les acteurs économiques...
08:08Et la deuxième bonne nouvelle, je trouve,
08:10c'est qu'enfin, la société civile est en train de réaliser
08:14qu'on n'aura pas de solution du côté de la classe politique.
08:18Et je trouve que l'appel qui a été lancé par le MEDEF et les syndicats,
08:22en disant...
08:23Excepté la CGT.
08:24Sauf la CGT.
08:26Mais c'est quand même la première fois qu'on a ce type d'appel,
08:30et je trouve que c'est très positif.
08:32Parce que là...
08:33Et vous voyez, typiquement, les retraites,
08:35je pense que la solution raisonnable,
08:37ça serait effectivement d'arrêter d'en faire des lignes rouges
08:42dans le monde politique,
08:43et incapable de toute manière de trouver une solution.
08:45Et en revanche, je pense qu'il y a plus de chances aujourd'hui
08:49que les partenaires sociaux puissent trouver quelque chose de raisonnable.
08:53Ce qu'ils avaient d'ailleurs plutôt fait sur l'assurance-chômage.
08:56Un petit mot de Philippe Guibert avant l'appel des titres de l'actualité.
08:58Mais ceci dit, il faudrait quand même trouver une solution politique.
09:02Et aujourd'hui, la seule ouverture pour éviter de se retrouver
09:07dans une situation de censure du RN,
09:09comme ça a été le cas pour Michel Barnier,
09:11c'était de faire une ouverture au Parti Socialiste.
09:13Sans quoi il n'y a pas de stabilité possible.
09:15Je suis absolument d'accord avec vous,
09:17mais le problème c'est que tout le monde sait que le seul...
09:20Et la voiture ballée du mélenchonisme...
09:22C'est Bernard Cazeneuve,
09:23mais le Président de la République n'en veut pas.
09:25Et les socialistes n'en veulent pas.
09:27Amine Elkaderi !
09:29Il y a plus de la moitié du Parti Socialiste
09:31qui a consenti à devenir la voiture ballée du mélenchonisme
09:34pour sauver quelques sièges.
09:36Ils se sont assis sur des dizaines d'années de défense
09:38de la laïcité, de l'universalisme,
09:40de l'esprit Charlie, des principes républicains,
09:43pour aller sauver la circonscription de M. Ford en Seine-et-Marne.
09:46Donc je ne vois pas bien ce qu'ils vont aller faire dans un gouvernement
09:49après avoir trahi tout ce qu'ils ont trahi.

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