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Le Premier ministre François Bayrou répond seul aux questions des députés lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale à partir de 15h.

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00:00:00au jeu de cette séance de questions au gouvernement, et la première question va être posée à madame Laure Lavalette
00:00:07par madame Laure Lavalette pour le groupe Rassemblement National.
00:00:12Applaudissements
00:00:18Merci madame la présidente. Le groupe RN et sa présidente Marine Le Pen s'associent au deuil national annoncé par le président Macron
00:00:25suite au drame épouvantable que vit le département de Mayotte.
00:00:28Compatriotes maorais, français au milieu des malheurs du monde, recevez notre sollicitude et toute notre affection.
00:00:35Monsieur le Premier ministre, le 7 juillet dernier, par un jeu de désistement indigne d'une démocratie mature,
00:00:41le président de la République a empêché une alternance, pourtant largement réclamée par les Français.
00:00:46Alors qu'il prétendait redonner au pays le choix de son avenir, Emmanuel Macron l'a privé d'une majorité claire
00:00:52et a pris de l'instabilité et du chaos que nous subissons aujourd'hui.
00:00:55Ils resteront, lui et son Premier ministre d'alors, seuls responsables devant l'histoire.
00:01:01Aussi, nous espérons sincèrement, parce que c'est l'intérêt fondamental d'un peuple qui ne vous a pas choisi,
00:01:06que votre action soit malgré tout salutaire face aux urgences qui s'amoncèlent.
00:01:11L'urgence pour nos agriculteurs, abandonnés par un gouvernement atal qui n'a pas fait la moitié de ce qu'il avait promis.
00:01:17Nous vous proposons, monsieur le Premier ministre, d'organiser l'examen et le vote d'une loi d'urgence agricole d'ici au 31 décembre
00:01:25et de stopper la folie du traité avec le maire Caussure en gelant notre contribution financière à l'Union Européenne.
00:01:32L'urgence démocratique, et nous savons que vous partagez notre engagement pour un mode de scrutin proportionnel
00:01:38alliant juste représentativité et stabilité institutionnelle.
00:01:42L'urgence toujours prégnante du pouvoir d'achat et d'une fiscalité plus juste.
00:01:46L'urgence de l'hôpital et de l'accès aux soins partout sur le territoire.
00:01:50L'urgence enfin sécuritaire et migratoire qui s'aggrave de jour en jour malgré les postures et les grands mots.
00:01:56Alors face à cet Himalaya de défis, pouvez-vous décliner devant la représentation nationale les priorités qui seront les vôtres ?
00:02:02Vous connaissez nos positions et nos lignes rouges.
00:02:05Vous nous trouverez ouverts aux compromis, hermétiques au chantage, vigi inépuisables de l'intérêt général.
00:02:11Le 7 juillet dernier, un pouvoir déclinant a créé tant de désespérance.
00:02:16Tâchons un minima de rendre les prochains mois utiles à la France.
00:02:20Je vous remercie.
00:02:21Merci beaucoup.
00:02:26La parole est à monsieur le Premier ministre.
00:02:32Merci, Madame la Présidente.
00:02:37Madame la députée, d'abord un mot pour vous dire l'émotion qui est la mienne il y a longtemps,
00:02:46que je n'ai pas pris la parole dans cette Assemblée, que j'ai beaucoup aimée,
00:02:53et à laquelle je veux dire quelque chose de simple,
00:02:59c'est le sentiment et l'expression de respect de la part du gouvernement
00:03:06à l'égard de chacune et chacun de ceux qui siègent sur ces bancs,
00:03:15d'un bout à l'autre de l'échiquier politique,
00:03:19et pour chacun des groupes,
00:03:22parce que je suis partisan acharné du pluralisme en politique.
00:03:30Je pense que ce n'est pas parce que nous avons des opinions différentes,
00:03:35parfois des opinions opposées,
00:03:38que nous ne pouvons pas débattre et dialoguer ensemble.
00:03:45Madame la députée, vous avez fait la liste des très nombreux défis qui existent devant nous.
00:03:51Vous avez utilisé une expression que j'avais moi-même employée,
00:03:56c'est un Himalaya.
00:03:58Ça paraît, comme vous le savez tous, insurmontable.
00:04:02Et pourtant, nous devons le surmonter.
00:04:05Et spécialement quand nous sommes rappelés par la catastrophe de Mayotte
00:04:12au respect de ce que nous avons de plus sacré,
00:04:19notre concitoyenneté, notre compatriotisme
00:04:27à l'égard de tous ceux qui sont atteints par les accidents de la vie.
00:04:33J'imagine qu'on aura tout à l'heure l'occasion de reparler de ce drame de Mayotte.
00:04:40Je sais que vous avez fait respecter, madame la présidente, hier une minute de silence.
00:04:45Et donc je m'associe par la pensée, rétrospectivement, à cette minute de silence.
00:04:52Vous avez décrit, madame la députée, les très nombreux obstacles qui sont devant nous.
00:04:59Et vous me demandez de les décliner.
00:05:03Je ne suis pas sûr que je déclinerai les réponses.
00:05:05Mais je vais vous dire une chose simple.
00:05:07Je ne dissimulerai rien.
00:05:10Je ne laisserai rien sans traitement et sans réponse.
00:05:14Tous les problèmes que vous avez indiqués, qui tiennent à la dépense publique,
00:05:19qui tiennent aux fractures de la société française,
00:05:24j'essaierai de les résoudre.
00:05:27J'essaierai, pour les autres, les fractures, de les résorber.
00:05:33Et j'essaierai de le faire en tenant compte de chacun des groupes, en tout cas, qui siègent sur ces bancs.
00:05:42Je ne fais pas de différence entre les députés.
00:05:46Je pense que qui que ce soit qui soit élu et franchit ce sieuil et siège sur ces bancs
00:05:55a droit au respect et à un traitement équitable.
00:06:00C'est ma vision. Elle n'est pas d'aujourd'hui.
00:06:02Je l'ai défendue longtemps sur ces bancs.
00:06:06Je l'ai défendue à l'extérieur.
00:06:08Et pour moi, c'est très important.
00:06:10Et quand je dis que je ne laisserai rien de côté,
00:06:13bien entendu, les problèmes que vous avez évoqués,
00:06:16les problèmes de finances publiques, par exemple, nous les traiterons.
00:06:20Je crois avoir montré dans ma vie politique que ces problèmes étaient pour moi essentiels.
00:06:27Madame, il n'y avait pas de questions sur Mayotte.
00:06:31Mais j'imagine qu'il va y en avoir d'autres.
00:06:33Et je vous répondrai avec la précision que ce drame mérite.
00:06:40En tout cas, j'ai bien compris les défis.
00:06:44J'ai bien compris l'impératif qui est le nôtre.
00:06:49Et je vous promets d'essayer, pas seulement aujourd'hui,
00:06:52de le résoudre avec l'ensemble de la représentation nationale.
00:06:56Merci beaucoup, monsieur le Premier ministre.
00:06:59La parole est à monsieur Gérald Darmanin pour le groupe Ensemble pour la République.
00:07:12Merci, madame la présidente.
00:07:14Monsieur le Premier ministre,
00:07:16le magnifique archipel qu'est Mayotte pleure.
00:07:22Pleure ses morts.
00:07:24Pleure la détresse de ses habitants.
00:07:27Pleure la pauvreté.
00:07:30Et pleure sans doute la désolation.
00:07:33Et nous, ici, qui aimons Mayotte,
00:07:36magnifique bout de France du bout du monde,
00:07:40où les Français sont de volonté,
00:07:43nous interrogeons.
00:07:46Nous interrogeons sur la capacité qu'a notre pays à aider
00:07:50une population manifestement
00:07:54pleine de souffrance et de difficultés.
00:07:58Nous saluons votre engagement, monsieur le Premier ministre,
00:08:01dès votre nomination et celle du président de la République,
00:08:04pour au plus vite répondre aux urgences.
00:08:07Et ma première question est celle des urgences.
00:08:10Comment éviter les pillages ?
00:08:12Comment lutter contre les maladies qui vont naître
00:08:15après ces bangas détruits,
00:08:18ces hôpitaux qui ont du mal à fonctionner,
00:08:21ces personnels de soins et de pompiers qui n'arrivent pas à atteindre les blessés ?
00:08:25Comment mettre l'eau, l'électricité
00:08:28et la sécurité pour chacun de ses habitants ?
00:08:31A plus long terme, monsieur le Premier ministre,
00:08:33comment reconstruire Mayotte, son aéroport,
00:08:36ses infrastructures, ses écoles,
00:08:38son fonctionnement qui fait que la République est partout chez elle ?
00:08:42Et puis, monsieur le Premier ministre,
00:08:44il y a très longtemps, les Mahorais ont choisi d'être français.
00:08:47Il y a plus de 40 ans, les Mahorais ont redit,
00:08:50par deux référendums, leur volonté d'être français.
00:08:53Aujourd'hui, je sais que par votre voix et celle de votre gouvernement,
00:08:56vous démontrerez qu'ils ont eu raison,
00:08:59car Mayotte, non seulement c'est la France,
00:09:02mais c'est aujourd'hui le plus beau coin de France qui existe.
00:09:08Merci beaucoup, monsieur le député.
00:09:11La parole est à monsieur le Premier ministre.
00:09:18Vous avez raison, monsieur le ministre.
00:09:21Le drame de Mayotte,
00:09:24il a frappé une population
00:09:27qui, plus que d'autres,
00:09:30s'est engagée pour la France.
00:09:33J'ai tout à fait en mémoire
00:09:36les visages de ceux qui se sont battus
00:09:39pour Mayotte française et pour Mayotte département français.
00:09:42Et plusieurs d'entre eux
00:09:45étaient mes aînés, mes amis.
00:09:48Marcel Henry, Henri-Jean Baptiste,
00:09:51pour ne parler que
00:09:54de la fin du siècle précédent.
00:09:57C'étaient des hommes
00:10:00qui considéraient que la vocation de Mayotte,
00:10:03c'était d'être ce visage de la France là-bas.
00:10:06Et ils ont fait confiance.
00:10:09Et ce que nous avons à prouver,
00:10:12c'est qu'ils ont eu raison de faire confiance
00:10:15devant une des tragédies,
00:10:18une des pires tragédies que l'on puisse rencontrer.
00:10:21Alors, vous m'interrogez d'abord sur le bilan.
00:10:24Pour l'instant, le bilan est incertain.
00:10:27J'ai parlé tous les jours
00:10:30et à plusieurs reprises
00:10:33avec le préfet de Mayotte, monsieur Bieuville,
00:10:36à qui je veux rendre hommage,
00:10:39et avec les représentants de l'Etat,
00:10:42qu'ils soient basés à partir de la Réunion
00:10:45ou à Mayotte directement.
00:10:48Le bilan n'est pas encore établi.
00:10:51Le bilan, c'est
00:10:54aujourd'hui constater
00:10:57plus d'une vingtaine de morts
00:11:00et puis quelque chose comme
00:11:03200 blessés graves
00:11:06et 1500 blessés
00:11:09qui sont en urgence relative.
00:11:12Ce bilan peut s'alourdir,
00:11:15nous le savons tous.
00:11:18Et nous sommes tous anxieux devant le destin
00:11:21de ceux qui ont été pris dans la tourmente
00:11:24alors qu'ils n'étaient pas protégés
00:11:27contre la tourmente.
00:11:30Au-delà de ce bilan d'urgence,
00:11:33comme vous l'avez dit,
00:11:36il y a la question de la remise en route
00:11:39de la vie à Mayotte.
00:11:42Vous avez parlé de l'hôpital.
00:11:45L'hôpital, c'est quelque 50%
00:11:48qui a retrouvé son activité.
00:11:51C'est la question de l'eau essentielle.
00:11:54Des ministres de l'Outre-mer précédents
00:11:57ont eu à traiter la question de l'eau,
00:12:00monsieur Vigier.
00:12:03Aujourd'hui,
00:12:06il y a quelques...
00:12:09Enfin, deux des six usines
00:12:12ont été remises en route.
00:12:15La question des usines n'étant pas celle
00:12:18des mécanismes de traitement de l'eau,
00:12:21c'est l'électricité,
00:12:24l'alimentation électrique de ces usines
00:12:27qui permet à ces usines de traitement
00:12:30d'être remises en route.
00:12:33La question de l'électricité,
00:12:36il y a aujourd'hui à peu près 50%
00:12:39du réseau électrique qui a été remis en route.
00:12:42La partie haute tension du réseau
00:12:45a été détruite.
00:12:48Elle est en état et elle fonctionne.
00:12:51C'est la basse tension qui,
00:12:54selon l'endroit où l'on se trouve,
00:12:57a été plus endommagée.
00:13:00Les services de l'Etat considèrent
00:13:03que d'ici la fin de la semaine,
00:13:06on pourrait atteindre 75% de remise en route
00:13:09du réseau électrique.
00:13:12C'est gravement atteint.
00:13:15C'est sur la surface des arbres
00:13:18qui sont tombés.
00:13:21On considère aujourd'hui
00:13:24qu'à peu près 80% du réseau routier
00:13:27est de nouveau accessible.
00:13:30Vous posez la question
00:13:33de la reconstruction.
00:13:36Pour moi, c'est une question essentielle
00:13:39parce que l'espoir des populations
00:13:42est dans la reconstruction.
00:13:45Le gouvernement va lancer un appel à projets
00:13:48sur des conceptions
00:13:51d'habitations très rapides,
00:13:54préfabriquées, faciles à monter,
00:13:57pratiques à mettre en place et pas trop chères.
00:14:00Je suis persuadé qu'un grand nombre
00:14:03d'acteurs français, d'entreprises françaises,
00:14:06peut-être même d'écoles d'architecture
00:14:09vont se passionner
00:14:12pour ces projets qu'il faudra
00:14:15très rapidement analyser et choisir.
00:14:18Il y a la question des fonds
00:14:21pour aider tout cela.
00:14:24Il y a des fonds européens qui peuvent être activés.
00:14:27Le fonds Restore, en particulier.
00:14:30Il y aura la solidarité nationale.
00:14:33Nous sommes là pour ça.
00:14:36Nous sommes là, l'Etat,
00:14:39les pouvoirs publics,
00:14:42pour manifester une aide réelle.
00:14:45Il n'y a que 10% des foyers de Mayotte
00:14:48qui soient assurés.
00:14:51Vous voyez la dimension de ce que nous devons faire.
00:14:54L'idée, c'est de mettre en place,
00:14:57comme nous l'avions fait pour Irma,
00:15:00une équipe spécialement dédiée
00:15:03sous une autorité choisie par l'Etat.
00:15:06Dans les prochaines heures,
00:15:09cette décision devrait être prise.
00:15:12C'est ainsi que nous ferons face à ce drame.
00:15:15Les Mahorais font déjà face à ce drame.
00:15:18Ils sont déjà au travail
00:15:21et en train de reconstruire leur île
00:15:24avec toutes les difficultés que nous connaissons.
00:15:27Elles sont d'ordre économique et d'ordre social.
00:15:30Merci beaucoup.
00:15:33La parole est à madame la présidente
00:15:36pour le groupe La France insoumise.
00:15:39La parole est à madame la présidente
00:15:42pour le groupe La France insoumise.
00:15:45La parole est à madame la présidente
00:15:48pour le groupe La France insoumise.
00:15:51La France pleure ses bien trop nombreuses vies
00:15:54arrachées au monde.
00:15:57Nos pensées se tournent vers les familles des disparus
00:16:00et vers ceux qui attendent des nouvelles de leurs proches.
00:16:03Nous saluons le courage des secouristes.
00:16:06La situation des survivants est dramatique.
00:16:09Des bidonvilles transformées en cimetières.
00:16:12Plus de 100.000 personnes s'entouanent.
00:16:15Un système de santé réduit à néant.
00:16:18La faim et les épidémies menacent.
00:16:21La crise climatique est politique.
00:16:24Depuis les nombreuses personnes
00:16:27qui ne se sont pas rendues dans les abris de la préfecture
00:16:30par peur d'un piège pour les expulser.
00:16:33Jusqu'aux sous-investissements chroniques.
00:16:36Depuis des années, dans le département le plus pauvre de France,
00:16:39une personne sur trois n'avait pas accès à l'eau potable.
00:16:4240% des logements étaient des habitats précaires.
00:16:45Le changement climatique ne vient pas de nulle part.
00:16:48Nous ne sommes pas devant le cyclone du siècle.
00:16:51Nous sommes entrés dans le siècle des cyclones, des ouragans
00:16:54et de la montée des eaux.
00:16:57Pourquoi la grande loi de prévention des catastrophes naturelles
00:17:00en Outre-mer, promise en 2018 par Emmanuel Macron,
00:17:03n'a-t-elle jamais vu le jour?
00:17:06Pourquoi la délégation interministérielle aux risques
00:17:09majeurs Outre-mer, créée en 2019, a-t-elle été dissoute?
00:17:12Pourquoi la commission d'enquête obtenue par la voix de Jean-Philippe
00:17:15Niller sur les risques naturels majeurs en Outre-mer,
00:17:18a-t-elle été sabotée?
00:17:21A cet instant et avant tout, la République doit porter secours
00:17:24par tous les moyens à Mayotte et à ses habitants.
00:17:27Dans ce contexte, monsieur le Premier ministre, vous n'auriez pas dû
00:17:30vous rendre à peau pour conserver un mandat, mais à la réunion de crise
00:17:33de l'Elysée pour assumer votre nouveau rôle, le mépris est éprouvé
00:17:36d'autant plus rudement quand la souffrance est là.
00:17:39Le grand poète Aimé Césaire disait que ce n'est pas par la tête
00:17:42que les civilisations pourrissent, c'est d'abord par le coeur.
00:17:45Notre coeur est tout entier avec Mayotte.
00:17:48Nous portons notre solidarité à tous ses habitants.
00:17:51Que tout soit mis en oeuvre pour sortir de ce cataclysme et prévenir
00:17:54les suivants.
00:17:57Je vous remercie.
00:18:00La parole est à monsieur le Premier ministre.
00:18:03Madame Pannot, madame la présidente, d'abord, vos mots sont justes
00:18:14sur la situation des Mahorais.
00:18:17Il est vrai que c'est le département le plus pauvre de France
00:18:22et non sans raison.
00:18:25Parce que son développement, le développement de ce département
00:18:30qui est le dernier à avoir rejoint la France, le développement de ce
00:18:35département a commencé plus tard que les autres.
00:18:38Les conditions socio-économiques, y compris les conditions
00:18:41socio-économiques de cette région du monde, ne sont pas favorables.
00:18:47Je me joins au regret d'une certaine manière que vous avez exprimé,
00:18:52qu'il n'y ait pas eu plus tôt, beaucoup plus tôt, de prise en compte
00:18:59dans les 30 ans ou 40 ans précédents et d'adoption d'un modèle
00:19:04de développement.
00:19:07Après, vous avez eu une petite phrase polémique à laquelle je voudrais
00:19:10répondre.
00:19:13C'est extrêmement simple.
00:19:16J'étais à la réunion de crise avec le président de la République.
00:19:20J'y ai participé de la première à la dernière minute.
00:19:24Simplement, j'y ai participé par visio, comme le ministre de l'Intérieur
00:19:30y a participé par visio depuis l'île de la Réunion.
00:19:34Parce que je suis obligé de vous dire que Pau, c'est en France.
00:19:40Si j'étais allé, président, si j'étais allé au Conseil municipal,
00:19:48il y avait hier soir à peu près dans toutes les communes de France
00:19:52des conseils municipaux pour voter le budget.
00:19:56Si j'avais été dans une mairie du 7e arrondissement ou la mairie de Neuilly,
00:20:08vous auriez considéré, madame, que c'était très bien.
00:20:12Permettez-moi de vous dire que il y a une rupture que peut-être vous ne
00:20:33sentez pas entre la vie de la province et le cercle des pouvoirs à Paris.
00:20:42Madame, ce n'est pas la peine de crier.
00:20:48Nous pouvons avoir des opinions différentes.
00:20:52Je suis de ceux qui pensent que l'on n'a pas le droit de séparer
00:21:00la province et le cercle des pouvoirs à Paris.
00:21:10Vous pouvez vous égosiller.
00:21:15A Mayotte, il y avait le ministre de l'Intérieur.
00:21:20C'est le président de la République qui dirigeait la réunion de crise.
00:21:23J'y participais.
00:21:29J'ai présidé le conseil municipal de ma ville de 19h à 23h.
00:21:36Ce faisant, j'étais aussi à ma place de citoyen.
00:21:41J'ai l'intention de défendre cette idée que la citoyenneté ne se
00:21:46divise pas entre être à Paris et occuper ses responsabilités de
00:21:51citoyen sur le terrain.
00:21:55Je vous remercie. La parole est à monsieur le
00:22:00président Boris Vallaud pour le groupe socialiste.
00:22:04Madame la présidente, monsieur le Premier ministre, nos premières
00:22:07pensées vont à nos compatriotes de Mayotte, aux victimes et à leurs
00:22:11familles, ainsi qu'aux services de secours.
00:22:13Nous leur disons notre solidarité. Je le dis sans esprit de polémique,
00:22:18mais avec gravité, votre place n'était pas à Pau.
00:22:21L'urgence n'était pas au retour du cumul des mandats, mais aux
00:22:25inquiétudes des Françaises et des Français, et d'abord des
00:22:28maorais. Votre seul devoir est d'y répondre
00:22:31sans attendre. C'est notre seul devoir d'opposition
00:22:34et d'y veiller, de nous battre pour répondre aux attentes des Français
00:22:38dans la fidélité à ce que nous avons défendu devant eux, et d'être
00:22:42utile à leur vie. Notre devoir dans l'intérêt du
00:22:45pays est de chercher un chemin, un chemin qui nous permettra de
00:22:49réussir et de chercher un chemin de stabilité et de progrès, d'être des
00:22:53parlementaires adultes, à la recherche de majorité, texte par
00:22:57texte, fidèles à l'élan de front républicain.
00:23:00Je vous adresse à cet instant une forme d'avertissement républicain
00:23:04solennel. Nous voulons un bon budget au pays.
00:23:07Et vous? Nous voulons parler des retraites.
00:23:10Et vous? Nous voulons avancer sur la question
00:23:13de la vie chère outre-mer, de l'hôpital public, de l'agriculture,
00:23:17de l'agriculture, de l'agro-traffic, des salaires.
00:23:20Et vous? Nous avions revendiqué un Premier
00:23:25ministre de gauche ouvert au compromis.
00:23:28Vous n'êtes pas de gauche. Mais serez-vous ouvert au compromis,
00:23:32disposé à autre chose qu'à la défense, quoi qu'il en coûte, du
00:23:36bilan d'Emmanuel Macron? Monsieur le Premier ministre, nous
00:23:40avions revendiqué le respect strict du front républicain.
00:23:44Monsieur le Premier ministre, comment entendez-vous obtenir la
00:23:49stabilité dans la justice, avancer dans le sens des Français, sortir de
00:23:54la crise et échapper peut-être à une nouvelle censure?
00:23:58Quelle est votre méthode? Quel est votre calendrier?
00:24:02Quand allons-nous enfin nous mettre au travail, vous mettre au travail?
00:24:06Nous y sommes prêts. Dès aujourd'hui.
00:24:08Et vous?
00:24:11Merci. Merci, monsieur le président
00:24:14Vallaud. Monsieur le Premier ministre,
00:24:16vous avez la parole.
00:24:19Monsieur le Président Vallaud, d'abord, je me joins aux mots qui
00:24:28ont été les vôtres et que je sais sincère, à destination des
00:24:32maorais et de ceux qui, aujourd'hui, essaient et réussissent à leur
00:24:37et secours, et cette tonalité qui est unanime dans nos bancs
00:24:44est, à mon sens, très importante pour ceux qui nous écoutent.
00:24:48Après, vous dites qu'est-ce que...
00:24:51Où êtes-vous dans la crise que le pays traverse ?
00:24:55Et je l'ai dit, je le répète,
00:24:57aucun des sujets que vous avez traités
00:25:01ne sera mis de côté,
00:25:02aucun ne sera exclu de l'action du gouvernement,
00:25:06et j'espère, je souhaite, comme vous l'avez fait verbalement,
00:25:12que nous participerons tous à la mise au point des réponses.
00:25:17Ma méthode, c'est celle-là,
00:25:19et je répète que tous les...
00:25:23C'est pas clair, c'est...
00:25:26C'est assez clair.
00:25:29Est-ce que je fais aujourd'hui le discours de...
00:25:32Est-ce que je fais aujourd'hui le discours de politique générale ?
00:25:36Non. J'ai l'intention de proposer au président de la République
00:25:40de former le gouvernement,
00:25:42ce que j'espère nous ferons dans les jours qui viennent.
00:25:47Peut-être, je sais, pas seulement j'espère.
00:25:50Nous le ferons dans les jours qui viennent.
00:25:53Et à ce moment-là, il y aura naturellement
00:25:56le débat à l'Assemblée, le discours de politique générale.
00:26:00Et donc, soyez pas véhémentes, madame, dans votre...
00:26:06Voilà, nous allons faire ça.
00:26:08Nous allons faire ça, et il y aura réponse
00:26:12à toutes les questions que vous avez posées.
00:26:15Je répète que la réponse sur la question des dépenses publiques,
00:26:19nous devons la trouver ensemble.
00:26:21Je ne laisserai pas la situation budgétaire sans réponse.
00:26:25Mais permettez-moi de vous dire que s'il n'y a pas eu de réponse,
00:26:29c'est parce qu'il y a eu censure.
00:26:30Acclamations
00:26:33Et ce n'est pas nous qui avons censuré.
00:26:37Acclamations
00:26:40...
00:26:44Vous avez raison de dire, en effet, que la censure n'a été acquise
00:26:49que parce qu'il y a eu des votes qui se sont additionnés
00:26:52sur les bancs des uns et sur les bancs des autres.
00:26:57Acclamations
00:26:59Je... Et donc, la situation dans laquelle nous sommes,
00:27:05la situation dans laquelle nous sommes,
00:27:08objectivement, c'est la conséquence du vote de censure qui a eu lieu.
00:27:14On a des raisons de le conduire, mais c'est la conséquence.
00:27:17Et nous allons réparer cette situation.
00:27:22Et j'espère que nous le ferons
00:27:25en trouvant des chemins d'entente
00:27:28entre le gouvernement et les différentes sensibilités
00:27:32qui formeront le gouvernement
00:27:35et les élus responsables sur vos bancs.
00:27:38Cette certitude, je la garantis devant vous.
00:27:43Est-ce qu'on sera d'accord sur tout? Non, sûrement pas.
00:27:47Je ne vois pas sur quelles décisions
00:27:50l'ensemble des bancs de l'Assemblée nationale
00:27:52pourraient être du même avis.
00:27:54Mais je suis certain...
00:27:58Mais je suis certain, monsieur le président Vallaud,
00:28:01peut-être est-ce de l'optimisme irréaliste,
00:28:05je suis certain que le chemin existe
00:28:07pour que les uns fassent un pas et les autres un autre.
00:28:11On ait au moins la certitude
00:28:14qu'on s'approche un peu plus
00:28:17du consensus qu'il faudrait. Voilà.
00:28:21Ne...
00:28:24N'entrez pas en colère les uns sur les autres.
00:28:28De toute façon, il faut que vous sachiez
00:28:31que les Français ne vous entendent pas
00:28:33pour des raisons qui tiennent au micro.
00:28:36Je serai à ce rendez-vous, monsieur le président Vallaud.
00:28:39Merci beaucoup, monsieur le Premier ministre.
00:28:43La parole est à présent à monsieur Vincent Jeanbrun
00:28:46pour le groupe droite républicaine.
00:28:49Applaudissements
00:28:52Merci, madame la présidente.
00:28:54Je veux d'abord dire solennellement au nom du groupe
00:28:57et du président Laurent Wauquiez toute notre solidarité
00:29:00avec Mayotte et ses habitants.
00:29:02Nous sommes de tout coeur avec nos compatriotes.
00:29:05Ma question s'adresse à monsieur le Premier ministre.
00:29:09Je me rappelle de ces mots.
00:29:13Nous ne pouvons pas continuer...
00:29:16Applaudissements
00:29:19Je...
00:29:22Je me rappelle de ces mots.
00:29:24Nous ne pouvons pas continuer à creuser le déficit de la France
00:29:27et à augmenter la dette de notre pays comme nous le faisons.
00:29:31Ces mots, monsieur le Premier ministre, ce sont les vôtres.
00:29:34Vous les avez prononcés il y a 17 ans
00:29:36lors de la campagne présidentielle de 2007.
00:29:39Déjà à l'époque, vous dénonciez à juste titre
00:29:41le dérapage de nos comptes publics.
00:29:44A l'époque, nous avions 1 200 milliards de dettes.
00:29:47Aujourd'hui, c'est deux fois plus.
00:29:49A l'époque, la dette s'élevait à 66% du PIB.
00:29:52Aujourd'hui, c'est deux fois plus.
00:29:54Alors, il faut le dire, pendant que la France insoumise
00:29:57et le Rassemblement national fêtent main dans la main
00:30:00la chute du gouvernement,
00:30:02ce sont les Français qui payent la note et elle est lourde.
00:30:05Car non, messieurs-dames, la censure du gouvernement
00:30:08n'a pas censuré nos déficits.
00:30:10La censure n'a pas effacé notre dette,
00:30:12dont les intérêts, mes amis, sont supérieurs au budget de la défense
00:30:16et bientôt supérieurs au budget de l'éducation.
00:30:19Alors, la facture de la censure est bien réelle
00:30:22et nos agriculteurs le savent bien, malheureusement.
00:30:25Quand la France voit sa note dégrader,
00:30:27ce sont les Français qui voient leurs impôts augmenter.
00:30:30Alors, monsieur le Premier ministre,
00:30:32la première tâche de votre gouvernement sera de faire voter un budget.
00:30:35Ce ne sera pas simple, mais c'est vital.
00:30:37Avec le groupe La droite républicaine,
00:30:39autour de Laurent Wauquiez, nous sommes convaincus
00:30:41que dans un pays qui détient le record des prélèvements obligatoires
00:30:44et celui des dépenses publiques,
00:30:46l'idée doit être de faire des économies.
00:30:48Tous les gouvernements en parlent depuis 15 ans.
00:30:50Aucun n'a eu le courage de le faire. Il est temps.
00:30:52Ayons cette audace d'assumer que l'on peut faire mieux avec moins.
00:30:55Avec mon groupe, nous avons fait des propositions en ce sens.
00:30:58Entendez-nous. Réduisons le train de vie de l'Etat,
00:31:01débureaucratisons, revalorisons le son de travail.
00:31:03Bref...
00:31:04Applaudissements
00:31:06Merci.
00:31:08La parole est à présent à monsieur le Premier ministre.
00:31:12Applaudissements
00:31:14Chut.
00:31:16Madame la présidente, il semble que j'ai oublié de vous saluer
00:31:19dans une réponse précédente.
00:31:21Je vous réitère ce salut initial.
00:31:30Monsieur le député Jean Brun,
00:31:33vous avez dit quelque chose qui est à mes yeux très important
00:31:36et qui explique les combats que j'ai menés
00:31:39sur la question des finances publiques
00:31:41sans être à l'époque totalement entendu
00:31:44par tous les bancs de cette Assemblée.
00:31:47Sur tous les bancs de cette Assemblée.
00:31:50Et c'est très important parce que je considère
00:31:54que la question des finances publiques
00:31:57n'est pas une question financière seulement,
00:32:00n'est pas une question économique seulement,
00:32:03c'est une question morale.
00:32:05Nous ne pouvons pas passer...
00:32:10d'année en année, de décennie en décennie,
00:32:13comme nous le faisons immémorialement,
00:32:17nous ne pouvons pas passer sous silence
00:32:21la lâcheté qui est la nôtre
00:32:23d'entretenir nos dépenses courantes
00:32:26en empruntant sur le dos des générations futures.
00:32:30Je considère, pour ma part,
00:32:33que ceci n'est pas digne de parents, de pères de famille,
00:32:36et n'est pas digne de citoyens.
00:32:38Est-ce que la réponse est facile à trouver ?
00:32:40Elle aurait été trouvée depuis longtemps.
00:32:42Comme vous l'avez rappelé,
00:32:44ce débat-là que j'ai animé en 2007,
00:32:48il a donné ensuite lieu à un endettement important
00:32:53à partir de la crise de 2008,
00:32:56et c'était votre courant politique
00:33:02qui était en responsabilité principale.
00:33:04Et puis il y a eu cette succession de crises que nous avons vécues,
00:33:08les gilets jaunes,
00:33:11et puis le...
00:33:14et puis le Covid,
00:33:17et puis la guerre, et puis l'inflation,
00:33:20et avouer que cette cascade de crises
00:33:23n'était pas tout à fait anodine.
00:33:26Et vous avez fini sur une idée,
00:33:28c'est qu'il faut faire des économies.
00:33:30Et vous avez raison de dire
00:33:32qu'il n'y aura pas de redressement sans faire des économies,
00:33:35que c'est une responsabilité,
00:33:38sur tous ces bancs,
00:33:40partagée.
00:33:42Je plaide pour qu'on prenne conscience du fait...
00:33:46Oui, de l'exécutif aussi,
00:33:48et de ceux qui supplient l'exécutif de dépenser plus,
00:33:51ce qui arrive assez souvent.
00:33:53Je plaide pour que nous considérions,
00:33:55que nous comprenions que nous sommes en situation
00:33:58de co-responsabilité.
00:34:00Et je vous assure que je vous suivrai dans ce sens
00:34:03dès l'instant que nous pourrons...
00:34:07dépenser moins pour agir mieux.
00:34:10Et je crois que c'est possible.
00:34:13Merci beaucoup, monsieur le Premier ministre.
00:34:16La parole est à présent à monsieur Stéphie Gustave
00:34:19pour le groupe écologiste.
00:34:21Applaudissements
00:34:24Monsieur le Premier ministre,
00:34:26la situation à Mayotte est tragique et insoutenable.
00:34:29Le cyclone Shido a laissé derrière lui
00:34:31un territoire de la République en ruine.
00:34:33C'est une crise humanitaire sans précédent
00:34:35qui bouleverse la nation.
00:34:37Des habitations éventrées,
00:34:39des corps retrouvés sous les décombres,
00:34:41des vies brisées.
00:34:43Le bilan humain, partiel,
00:34:45est d'or et déjà...
00:34:47D'or et déjà, pardon, dramatique.
00:34:50Le définitif s'annonce encore bien pire.
00:34:53Potentiellement, des milliers de vies
00:34:55sans papier ou non, qui s'éteignent,
00:34:57même si ces corps restent enterrés sous la boue,
00:35:00même s'ils deviennent des fantômes administratifs,
00:35:03à jamais, ils continueront à hanter
00:35:05notre histoire nationale.
00:35:07Je tiens à saluer le courage et le dévouement
00:35:10des secours mobilisés sur place.
00:35:12Pompiers, soignants, forces de l'ordre,
00:35:14et tous les bénévoles incarnent la solidarité
00:35:17et l'engagement de la République dans l'épreuve.
00:35:19Mais ce drame frappe le département
00:35:21le plus pauvre de la République.
00:35:23A Mayotte, il manquait déjà tout avant le cyclone.
00:35:26Pas d'eau potable, un seul hôpital saturé,
00:35:29des conditions de vie et des habitants souvent indignes.
00:35:32Le risque d'épidémie est bien réel.
00:35:34Sans eau, sans soins et sans abri,
00:35:36comment assurer la survie des sinistrés ?
00:35:39Le cyclone n'est pas une exception
00:35:41si c'est l'incarnation de la crise climatique.
00:35:44Les catastrophes se reproduiront encore et encore.
00:35:47Comme toujours, ce sont les plus vulnérables
00:35:49qui paieront le prix lourd.
00:35:51Pendant que Mayotte pleure ses morts et Cher s'est disparu,
00:35:54que tant de citoyens se mobilisent,
00:35:56il nous est incompréhensible
00:35:58que vous ayez privilégié un conseil municipal,
00:36:01monsieur le Premier ministre,
00:36:03plutôt que de vous rendre sur place.
00:36:05Ce choix vous engage.
00:36:07Que doit penser le peuple maorais d'un gouvernement
00:36:09qui regarde ailleurs pendant qu'il souffre ?
00:36:11Quant à Bruno Rotaïo, ses propos sont choquants.
00:36:14Instrumentaliser une tragédie pour faire de la politique
00:36:17est indigne de nos valeurs républicaines.
00:36:19Monsieur le Premier ministre,
00:36:21les Maoraises et les Maorais et tout le peuple français
00:36:24attendent que vous y soyez à la hauteur de ce drame.
00:36:29Quand comptez-vous vous rendre à Mayotte ?
00:36:31Quelles mesures allez-vous prendre pour prévenir les épidémies ?
00:36:35Quelle action concrète...
00:36:40Merci, monsieur le député.
00:36:43Merci de respecter le temps de parole qui est le vôtre.
00:36:46La parole est à monsieur le Premier ministre.
00:36:50...
00:36:52Madame la présidente,
00:36:54monsieur le député Stevie Gustave,
00:36:59je répète que, comme l'expression de tous les groupes,
00:37:02vos mots sur les Maorais, sensibles et justes,
00:37:06méritent d'être soutenus et partagés.
00:37:13Vous dites que le gouvernement n'était pas à Mayotte.
00:37:18Ce n'est pas exact.
00:37:19Il y avait deux ministres, le ministre de l'Intérieur
00:37:22et le ministre de l'Outre-mer, qui étaient hier à Mayotte.
00:37:25Et le président de la République a annoncé qu'il irait à Mayotte.
00:37:31Il n'est pas d'usage que le Premier ministre
00:37:34et le président de la République quittent en même temps
00:37:36le territoire national.
00:37:38Surtout que, disons-le humblement,
00:37:41j'ai la responsabilité de proposer au président de la République
00:37:45un nouveau gouvernement.
00:37:48Et je le ferai dans les délais les plus rapides,
00:37:52comme nous en sommes d'accord avec le président de la République.
00:38:00Ce que vous avez effleuré comme situation
00:38:04ne doit pas être éludé.
00:38:07Il y a à Mayotte, en plus du drame que nous vivons,
00:38:12une déstabilisation qui dure depuis des années
00:38:16et qui tient à ce que des afflux de population
00:38:20sont vécus par la population mahoraise.
00:38:23Pourtant, avec des origines proches ou semblables,
00:38:27avec religions proches ou semblables,
00:38:29avec langues proches ou semblables,
00:38:31il y a des afflux de population qui sont très mal vécus.
00:38:34Est-ce que nous avons su le réguler ? Non.
00:38:37On peut le rappeler sans polémique.
00:38:40On n'est pas obligé de s'entre-accuser.
00:38:45C'est une situation sociale, appelons-la par son nom,
00:38:50qui est une situation critique.
00:38:52A cela aussi, nous devrons apporter des réponses.
00:38:55A cela aussi, nous devons être attentifs.
00:38:57Parce que les Mahorais, eux,
00:38:59sont pour une grande partie de la population
00:39:02profondément déstabilisés
00:39:05par ce qu'ils ressentent comme une injustice
00:39:09dans leur propre espace de vie.
00:39:12Je n'ai pas l'intention de l'oublier non plus.
00:39:14Sans en faire, en aucune manière,
00:39:17une question d'accusation réciproque.
00:39:20Parce qu'une vie vaut une vie.
00:39:22Mais le sentiment de la population
00:39:26de nos compatriotes Mahorais
00:39:29mérite d'être pris en compte.
00:39:31Ce qui nous a manqué, c'est la capacité de régulation.
00:39:35Et c'est très important pour notre avenir.
00:39:39C'est peut-être un sujet
00:39:41que nous devrons encore traiter ensemble.
00:39:44Merci beaucoup, monsieur le Premier ministre.
00:39:46La parole est à présent à monsieur Philippe Vigier,
00:39:49pour le groupe Démocrate.
00:39:51Merci, madame la présidente.
00:39:53Monsieur le Premier ministre,
00:39:55l'archipel de Mayotte a été dévasté.
00:39:58La France est en deuil.
00:40:00Et je crois que cela exige de chacun
00:40:02un comportement à la hauteur
00:40:04et qu'il ne laisse pas de place à la polémique.
00:40:07Il y a deux mots qui reviennent immédiatement.
00:40:10D'abord, le mot urgence.
00:40:12Confirmez-nous, comme c'est le cas depuis vendredi soir,
00:40:15que tous les moyens de l'Etat,
00:40:17des collectivités, des départements,
00:40:19des communes de Mayotte,
00:40:21sont mobilisés, les sauveteurs, la réserve sanitaire,
00:40:24bref, tous ceux qui sont en capacité
00:40:27d'accueillir les blessés, de soigner,
00:40:29tous ceux qui sont en capacité de rétablir l'eau,
00:40:31de rétablir l'électricité, bref,
00:40:33de faire en sorte que la vie puisse reprendre.
00:40:36Mais l'heure aussi, monsieur le Premier ministre,
00:40:39c'est à l'espoir et à l'exigence.
00:40:41Vous avez bien voulu rappeler tout à l'heure
00:40:43que sous l'autorité d'Elisabeth Borne
00:40:45avec Gérald Darmanin, on avait commencé à régler
00:40:48la crise hydrique, la crise de l'eau.
00:40:50Il nous faut, mes chers collègues,
00:40:52pour le logement, tout rebâtir.
00:40:55Et j'espère qu'il n'y aura plus de recours
00:40:57lorsqu'on devra détruire des bidonvilles,
00:40:59comme on l'a fait courageusement avec Gérald Darmanin.
00:41:02Il nous faut pour les enfants des écoles,
00:41:0420.000 enfants non scolarisés à Mayotte,
00:41:0620.000 enfants non scolarisés,
00:41:08qu'on soit à la hauteur des enjeux.
00:41:10Il nous faut pour l'eau, continuer ce que nous avons démarré.
00:41:13Il nous faut pour l'hôpital, donner à Mayotte, enfin,
00:41:16les moyens afin d'éviter l'évacuation sanitaire
00:41:19vers la Réunion.
00:41:21Il nous faut pour le secteur économique,
00:41:23trouver les moyens, là encore, de faire en sortie des filières.
00:41:26Il nous faut aussi la convergence des droits sociaux.
00:41:29A Mayotte, un RMI n'a pas la même somme que dans l'Hexagone.
00:41:33Le SMIC n'est pas le même que dans l'Hexagone.
00:41:36Alors, êtes-vous prêts, monsieur le Premier ministre,
00:41:38à nommer un délégué interministériel à la reconstruction
00:41:41comme on l'a fait pour Irma lorsqu'il s'est abattu
00:41:44sur Saint-Martin et Saint-Barthélemy?
00:41:46Êtes-vous prêts à faire voter ici même une loi de programmation
00:41:49puri-annuelle pour que, derrière l'émotion, il y ait l'espoir?
00:41:52L'espoir, c'est dire à Mayotte, vous êtes français, on vous aime,
00:41:55il y aura les moyens pour vous.
00:41:57Merci beaucoup, mon cher collègue.
00:41:59La parole est à monsieur le Premier ministre.
00:42:03Madame la présidente, monsieur le ministre Vigier,
00:42:10vous avez souligné l'action qui avait été entreprise
00:42:15par le gouvernement auquel vous apparteniez,
00:42:18sous l'autorité d'Elisabeth Borne,
00:42:21avec Gérald Darmanin comme ministre de l'Intérieur,
00:42:25pour résoudre la première crise hydrique
00:42:29et l'action que vous avez conduite a permis de passer le cap.
00:42:35On s'est inspiré, le gouvernement s'est inspiré de cette action
00:42:39pour la mise en place d'un pont aérien
00:42:43avec des avions gros porteurs qui ne vont pas tarder,
00:42:46qui sont sur le point d'arriver à Mayotte,
00:42:49avec des bateaux qui vont prendre en charge
00:42:53des stocks d'hydrogène,
00:42:56des stocks de conteneurs importants d'eau et de nourriture,
00:43:02et l'action que vous avez conduite a aidé.
00:43:05Vous avez rappelé que vous aviez mis en place
00:43:08un comité interministériel pour agir,
00:43:11et la décision a été prise hier soir,
00:43:14sous l'autorité du président de la République,
00:43:17d'aller dans ce sens
00:43:19et de désigner un délégué interministériel.
00:43:22Je veux vous rassurer sur un point.
00:43:24Vous demandez où en sont les personnels qui doivent rejoindre.
00:43:28450 ont déjà rejoint,
00:43:30et plus de 800 sont sur le point d'être mobilisés
00:43:35et vont rejoindre à nouveau.
00:43:38Très important est le sujet de la reconstruction.
00:43:41J'ai indiqué que l'appel à projet qui me paraissait nécessaire
00:43:45va être lancé,
00:43:47et je crois que l'assurance que l'Etat est là
00:43:53déjà en place,
00:43:55que les progrès de remise en route
00:43:59du réseau électrique et du réseau de télécommunication
00:44:04sont en cours de prise en main,
00:44:08et les moyens nécessaires que vous avez évoqués...
00:44:13J'ai toujours pensé qu'on pouvait, en effet,
00:44:16traiter de ces questions par des lois pluriannuelles
00:44:21d'investissement et de services publics.
00:44:26C'est cette ligne-là que je crois qu'il est nécessaire de suivre
00:44:30pour que personne ne doute de la volonté unanime sur ces bancs
00:44:34de soutenir Mayotte.
00:44:36Merci beaucoup, monsieur le Premier ministre.
00:44:39La parole est à présent à monsieur le président Stéphane Lenormand
00:44:43pour le groupe Libertés indépendants Outre-mer et Territoires.
00:44:46Merci, madame la présidente.
00:44:48Monsieur le Premier ministre, je porte ici, au nom du groupe LOT,
00:44:52la question de la députée de la 1re circonscription de Mayotte,
00:44:55notre collègue Estelle Youssoupha, qui est sur place.
00:44:58Je porte ici ce cri du coeur.
00:45:01Applaudissements
00:45:03Trois jours après le passage du cyclone,
00:45:06Mayotte est méconnaissable.
00:45:08Il ne reste plus rien de l'île.
00:45:10Elle est détruite à 90%, y compris les habitations hondures.
00:45:13Ses habitants ont été déjà durement éprouvés.
00:45:16Ils se retrouvent sans eau, sans électricité, sans médicaments,
00:45:19sans nourriture, sans aucune possibilité, bien souvent,
00:45:22de communication.
00:45:24Des familles entières demeurent sans nouvelles de leurs proches.
00:45:27La peur et le chaos vont s'installer.
00:45:29Les pillages ont débuté.
00:45:31Nous craignons un exode des fonctionnaires vers l'Hexagone,
00:45:34faute de conditions de vie minimales rapidement rétablies.
00:45:37Mayotte est aujourd'hui défigurée, dévastée, anéantie,
00:45:40monsieur le Premier ministre.
00:45:42Mayotte crie au secours. Mayotte est en détresse.
00:45:45Les rares structures publiques sont détruites,
00:45:47les bidonvilles rasées, les défunts sont enterrés à la hâte.
00:45:51Pourtant, hier, alors que se tenait une réunion de crise
00:45:54cruciale pour Mayotte, vous avez préféré présider
00:45:57le conseil municipal de Pau.
00:45:59Un choix qui peut évoquer l'indifférence et le mépris
00:46:02pour une population en danger.
00:46:04Comment justifier auprès d'elle ce sentiment d'abandon
00:46:07et d'urgence absolue ?
00:46:09Comprendrez-vous la pleine mesure de cette catastrophe humanitaire ?
00:46:12Quand déclarerez-vous l'état d'urgence
00:46:14et débloquerez-vous les fonds exceptionnels
00:46:17pour aider au plus vite cette population ?
00:46:19Quand allez-vous enfin reprendre à l'appel de Mayotte ?
00:46:22Monsieur le Premier ministre, nous avons été capables
00:46:25de reconstruire Notre-Dame en moins de cinq ans.
00:46:28C'est notre défi moral humain de reconstruire Mayotte mieux,
00:46:32autrement, plus rapidement.
00:46:34Applaudissements
00:46:36Merci beaucoup, monsieur le président.
00:46:38La parole est à monsieur le Premier ministre.
00:46:42Madame la présidente, monsieur le président,
00:46:47je sais bien que l'art de la pédagogie,
00:46:50c'est la répétition.
00:46:52Pour l'avoir pratiqué assez longtemps et souvent.
00:46:56Et donc, je vous répète que je participais
00:46:59à la réunion de crise autour du président de la République.
00:47:02Comme il arrive à beaucoup d'entre nous,
00:47:05je l'ai fait par visio,
00:47:07et cette réunion a été fructueuse et précise
00:47:11dans les décisions qu'elle a prises.
00:47:15Je partage l'expression qui est la vôtre.
00:47:19On a été capables magnifiquement
00:47:21de reconstruire Notre-Dame en cinq ans.
00:47:24On a moins de temps que ça encore pour reconstruire,
00:47:28rendre à Mayotte,
00:47:30rendre à ses habitants
00:47:34des conditions décentes de vie
00:47:38et de logement.
00:47:41Ca ne pourra se faire que par un effort national,
00:47:45comme l'effort national a commencé à être déployé aujourd'hui.
00:47:49Je veux rappeler que, pour les difficultés des hôpitaux,
00:47:53un hôpital de campagne militaire est en train d'être mis en place
00:47:57et d'être installé, de manière que les réponses sanitaires
00:48:01puissent être apportées.
00:48:04Comme l'a rappelé hier la ministre de la Santé,
00:48:08nous avons pu évacuer les malades les plus en situation critique,
00:48:14notamment pour la dialyse.
00:48:16Nous avons pu les évacuer sur la Réunion
00:48:19pour que leur traitement ne soit pas interrompu.
00:48:22Ceci va nécessiter un effort de réflexion,
00:48:26de programmation et de financement
00:48:29qui implique tous les groupes de cette Assemblée
00:48:32et tous les banques qui la composent.
00:48:34Nous n'y arriverons pas si nous nous laissions entraîner
00:48:38à faire ça les uns contre les autres.
00:48:40Je suis persuadé que ce type de catastrophe
00:48:43montre que l'unité nationale est une condition du redressement.
00:48:47Applaudissements
00:48:49Merci beaucoup.
00:48:51La parole est à présent à madame Félicie Gérard
00:48:54pour le groupe Horizon.
00:48:56Merci, madame la présidente.
00:48:59Le groupe Horizon et Indépendance
00:49:01s'associe aux pensées et hommages exprimés
00:49:03pour nos compatriotes de Mayotte.
00:49:05Monsieur le Premier ministre, il y a deux semaines,
00:49:08la censure du gouvernement de Michel Barnier
00:49:10a plongé notre pays dans l'inconnu.
00:49:12De loi d'urgence en décret inédit,
00:49:14l'appareil d'Etat se met en marche
00:49:16pour permettre à notre pays de continuer à tourner,
00:49:19mais aucune des urgences budgétaires
00:49:21n'est aujourd'hui réglée.
00:49:23Nos entreprises sont dans l'inconnu la plus totale.
00:49:25Les commandes s'effondrent, elles ne peuvent rien prévoir,
00:49:28ni anticiper de ce que sera l'année à venir.
00:49:31Sans annonce concrète dès maintenant,
00:49:33les plans de licenciement ne feront que s'indensifier dès janvier.
00:49:37Des pans entiers de notre économie s'effondrent
00:49:40dans une crise historique.
00:49:42Je pense entre autres au secteur du bâtiment,
00:49:44de l'automobile ou de l'agriculture
00:49:46qui attendent des réponses d'urgence.
00:49:49Sans oublier nos collectivités locales
00:49:51qui se demandent si elles pourront continuer à agir
00:49:53dans de bonnes conditions en 2025.
00:49:56Ces difficultés ne datent pas de la censure,
00:49:58mais la censure ne fait qu'aggraver la situation.
00:50:01Monsieur le Premier ministre,
00:50:03les cris d'alerte de nos chefs d'entreprise,
00:50:05de nos élus locaux, des Français qui se lèvent tous les matins
00:50:08pour aller travailler et faire tourner notre pays se multiplient.
00:50:11Tous nous demandent de donner un cap à notre pays.
00:50:14Baisser le déficit et la dette de notre pays
00:50:17doit être la priorité absolue des prochains mois.
00:50:21Nous devons doter notre pays d'un budget de redressement.
00:50:24Plus de 60 milliards d'euros sont à trouver pour 2025.
00:50:27Aucun sujet ne doit être évité.
00:50:29Aucune ligne rouge ne doit être édictée.
00:50:32Mais si certains pensent qu'il suffit de taxer toujours plus
00:50:35aux groupes horizons et indépendants,
00:50:37nous considérons que la priorité doit être avant tout
00:50:40de baisser nos dépenses publiques.
00:50:42Monsieur le Premier ministre,
00:50:44comment comptez-vous mener ce redressement budgétaire?
00:50:47Quelles seront vos cibles de baisse de déficit et de baisse de dette?
00:50:51Quelles seront la méthode et le calendrier?
00:50:54Je vous remercie.
00:50:56Merci beaucoup, madame la députée.
00:50:58La parole est à monsieur le Premier ministre.
00:51:03Merci, madame la présidente.
00:51:05Madame la députée,
00:51:07je partage votre préoccupation.
00:51:11Je n'ai jamais cru que c'était dans la fiscalité
00:51:16que se trouvait la réponse à tous les problèmes du pays.
00:51:19Car si c'était le cas,
00:51:21car si c'était le cas,
00:51:24si la prospérité, la croissance et, pour tout dire,
00:51:29le bonheur d'un pays étaient indexés sur la fiscalité,
00:51:32nous serions aujourd'hui le pays le plus heureux du monde.
00:51:35Applaudissements
00:51:37...
00:51:42Je crois à la nécessité de l'assainissement,
00:51:45mais je crois qu'elle ne peut être que progressive.
00:51:49Et que nous entrons dans une phase
00:51:52qui doit nous permettre, étape par étape,
00:51:55de revenir à un équilibre plus sain.
00:51:58J'avais défendu souvent,
00:52:00notamment sur la question du financement des retraites,
00:52:03l'ignorance dans laquelle nos compatriotes étaient tenus,
00:52:06parce qu'on leur annonçait
00:52:09que ce financement des retraites était équilibré,
00:52:13et même, j'ai adoré le et même, légèrement excédentaire.
00:52:18Et donc, je n'ai jamais cru cela.
00:52:22Je pense aussi que, naturellement,
00:52:24le souci de justice doit être pris en compte.
00:52:27La fiscalité ne s'accommode pas d'un sentiment d'injustice.
00:52:31C'est tout cela que nous allons avoir à traiter.
00:52:36Je ne crois pas que ce soit uniquement
00:52:39par des impôts supplémentaires.
00:52:41Je pense nécessaire qu'on envisage des économies,
00:52:44mais je sais que cet équilibre-là
00:52:46est nécessaire à la société française.
00:52:49Merci beaucoup, monsieur le Premier ministre.
00:52:52La parole est à madame Méréana Red Arbelo,
00:52:56pour le groupe GDR.
00:53:01Monsieur le Premier ministre,
00:53:03une dévastation totale, un silence assourdissant.
00:53:06À Mayotte, une catastrophe naturelle
00:53:09se transforme en tragédie humanitaire.
00:53:11La violence du cyclone Shido,
00:53:13mais aussi la grande pauvreté de la population,
00:53:15et l'extrême précarité de l'habitat,
00:53:18font craindre à de très lourdes pertes en vie humaine.
00:53:21Mayotte est meurtrie, la France est en deuil.
00:53:24Une course contre la menthe a commencé,
00:53:27contre la soif, contre la faim,
00:53:29contre le choléra et toutes les menaces épidémiques,
00:53:32contre les traumas et tous les dangers post-cycloniques.
00:53:36Porter secours à l'ensemble de la population sinistrée
00:53:39est une priorité nationale.
00:53:41Elle devrait être votre priorité prioritaire,
00:53:44monsieur le Premier ministre.
00:53:46Dans un des plus grands déserts médicaux français,
00:53:48l'hôpital de Mayotte et son personnel dévoué
00:53:50ne peuvent faire face.
00:53:52Le CHU de la Réunion réceptionne les évacués sanitaires.
00:53:55Des équipes médicales sont arrivées sur place.
00:53:58Mais en quelques heures, absolument tout
00:54:01est devenu extrêmement critique à Mayotte,
00:54:04particulièrement l'accès à des lieux d'accueil,
00:54:07à l'eau potable, aux soins et aux réseaux de télécommunication.
00:54:11C'est pourquoi il faut mobiliser tous les secours
00:54:13au niveau international.
00:54:15La France a-t-elle sollicité l'OMS, les grandes ONG?
00:54:18A-t-elle prévu d'augmenter les moyens
00:54:20de la plateforme internationale de la Croix-Rouge de l'océan Indien?
00:54:23A-t-elle fait appel aux navires de secours des pays voisins?
00:54:27Toutes les solidarités à l'oeuvre et à venir
00:54:30doivent se conjuguer dès à présent avec l'engagement entier de l'Etat
00:54:33pour que soit enfin lancée une véritable politique de développement
00:54:37en lien avec les comores et tout leur environnement régional.
00:54:42Monsieur le Premier ministre, la tragédie de Mayotte en appelle
00:54:45à la responsabilité de l'Etat pour venir en secours à tous,
00:54:49avec la plus grande détermination, sans aucune distinction.
00:54:54Chaque vie compte.
00:54:56Merci beaucoup, madame la députée.
00:54:58La parole est à monsieur le Premier ministre.
00:55:04Madame la présidente, vous avez abordé dans votre question
00:55:07la question sanitaire.
00:55:10Il se trouve qu'en effet, la crainte des épidémies
00:55:15est liée à la situation que nous connaissons aujourd'hui.
00:55:20Vous voyez bien les composantes que vous avez très bien indiquées
00:55:25de la situation avec des victimes,
00:55:29avec des systèmes d'assainissement de l'eau en difficulté.
00:55:34Et tout cela compose un paysage
00:55:37ou en tout cas multiplie les risques.
00:55:39C'est pourquoi nous avons demandé que se constituent
00:55:42des stocks de vaccins qui sont en train d'être mis en place
00:55:47pour une conservation optimale à la Réunion
00:55:50et immédiatement projetable à Mayotte.
00:55:56Le sentiment de gravité et de responsabilité
00:56:00que vous avez exprimé, je veux le saluer.
00:56:02C'est le nôtre et je suis sûr que les Mahorais le partagent.
00:56:05Merci.
00:56:06Merci beaucoup, monsieur le Premier ministre.
00:56:10Madame la députée.
00:56:12La solidarité nationale, c'est bien.
00:56:14La coopération internationale dans ce contexte, c'est mieux.
00:56:17Merci beaucoup.
00:56:19La parole est à madame Anan Mansouri pour le groupe UDR.
00:56:24Merci, madame la présidente.
00:56:26Le groupe UDR s'associe au deuil national
00:56:28et transmet tout son soutien fraternel aux habitants
00:56:30et aux secours à Mayotte.
00:56:32Monsieur le Premier ministre, tout d'abord,
00:56:34le groupe UDR vous souhaite la bienvenue
00:56:36dans vos nouvelles fonctions ici à l'Assemblée nationale.
00:56:38Fidèle à notre esprit de responsabilité,
00:56:40vous le savez, nous refusons toute censure,
00:56:42a priori, contrairement à la gauche.
00:56:44Toutefois, le cadre de notre constitution,
00:56:46héritée du général de Gaulle, nous garantit des moyens d'action
00:56:49pour défendre les intérêts du peuple et c'est ce que nous ferons.
00:56:52Nous avons donc trois questions majeures
00:56:54qui sont aussi nos lignes rouges.
00:56:57Premièrement, allez-vous rompre avec la logique budgétaire socialiste
00:57:00du précédent gouvernement qui prévoyait de raqueter les Français
00:57:03avec 40 milliards d'euros d'impôts ?
00:57:07Ensuite, nous sommes convaincus que les économies doivent se faire
00:57:10dans les dépenses de l'Etat et non dans les poches des Français.
00:57:13Il y a plus de 20 ans, avant même que je ne naisse,
00:57:16monsieur le Premier ministre, vous parliez déjà du fardeau de la dette.
00:57:19Alors, le visionnaire que vous êtes osera-t-il
00:57:21desserrer l'étau qui étouffe notre économie
00:57:23et hypothèque l'avenir des générations futures et de la mienne ?
00:57:27Enfin, la question de l'immigration de masse
00:57:29ne peut plus être mise sous le tapis comme le voudrait la gauche.
00:57:32Au moins pour Claire Géronimy, victime d'une agression par un OQTF
00:57:35qui a su trouver la force de témoigner de l'horreur qu'elle a endurée,
00:57:38mais aussi pour Lola, Thomas, Philippine, Nicolas
00:57:41et tous nos compatriotes que la France n'a pas su protéger,
00:57:44tués par notre laxisme d'Etat.
00:57:46Alors, monsieur le Premier ministre,
00:57:48allez-vous répondre à cet appel des Français
00:57:51qui veulent que vous les protégiez ?
00:57:53Allez-vous, oui ou non, céder au chantage de la gauche
00:57:56en renonçant à cette loi immigration ?
00:57:58En attendant, sachez que les Français sont lassés des demi-mesures.
00:58:01Je vous remercie.
00:58:02Merci beaucoup, madame la députée.
00:58:04La parole est à monsieur le Premier ministre.
00:58:11Madame la présidente...
00:58:17Merci, madame la députée, de votre mot de bienvenue.
00:58:21Il est sympathique et, pour moi, chaleureux.
00:58:25Vous demandez...
00:58:27Je dois dire ensuite que l'accusation de socialisme
00:58:32pour le gouvernement qui m'a précédé
00:58:35n'était pas tout à fait arrivée jusqu'à ma conscience.
00:58:38Mais...
00:58:44Et donc, c'est une occasion pour moi
00:58:47de saluer Michel Barnier,
00:58:49qui a eu le courage d'occuper les mêmes responsabilités.
00:58:54Et je vous promets que je ne le taxerai pas de socialisme
00:58:57pour ne faire de peine ni sur les uns,
00:59:00ni sur les autres de ces bancs.
00:59:02Est-ce que la question de l'immigration
00:59:05préoccupe nos concitoyens ? Oui.
00:59:07Est-ce que nous pouvons la traiter
00:59:10sur des données objectives,
00:59:12en essayant de trouver une ligne de conduite ?
00:59:15Non.
00:59:16Mais est-ce que nous pouvons la traiter
00:59:19sur des données objectives,
00:59:21en essayant de trouver une ligne de conduite ?
00:59:23Je crois que oui.
00:59:24Et donc, je serai naturellement heureux,
00:59:27à cette tribune, dans quelques jours,
00:59:29quand le gouvernement sera formé,
00:59:31de défendre un point de vue.
00:59:33Est-ce que ce point de vue fera l'unanimité absolue ?
00:59:36Je n'en suis pas sûr.
00:59:37Mais je crois qu'il sera de bonne foi
00:59:39et qu'il pourra être analysé comme tel.
00:59:41Et nous avons besoin de cette bonne foi
00:59:43en même temps que de la mobilisation de tous,
00:59:46comme c'est le cas pour Mayotte,
00:59:48que nous avons longuement traité aujourd'hui,
00:59:50ce qui me permet de ne pas oublier
00:59:52de saluer Tani Mohamed Sohili,
00:59:56membre du gouvernement et élu de Mayotte,
00:59:59que nous n'avons pas nommé
01:00:01et qui mérite peut-être nos encouragements
01:00:03et nos applaudissements.
01:00:05Merci à tous.
01:00:06Merci beaucoup, monsieur le Premier ministre.
01:00:08La séance des questions au gouvernement est terminée.
01:00:11La séance est levée. Merci à tous.
01:00:50...

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