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Le Premier ministre, François Bayrou, a prononcé de mardi son discours de politique générale devant les députés à l’Assemblée nationale.

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00:00:00Madame la Présidente, d'abord, le gouvernement, par ma voix, se joint au vœu que vous avez formulé à l'égard de la représentation nationale et de tous les fonctionnaires qui servent dans cette maison.
00:00:15Mesdames et Messieurs les députés, en vérité, contrairement à ce que beaucoup pensent, la situation de ce gouvernement présente un avantage considérable.
00:00:30Sur ces bancs, même parmi ceux qui sont violemment hostiles à ce que nous pensons ou à ce qu'ils croient que nous pensons, pas un ne trouve notre position enviable.
00:00:45Et 84% des Français jugent, paraît-il, que le gouvernement ne passera pas l'année. Et il m'arrive même de me demander où les 16% restants trouvent la source de leur optimisme.
00:01:04Eh bien, au risque de vous surprendre, je crois que cette situation est un atout. Parce que quand tout va bien, on s'endort sur ses lauriers, et quand tout paraît aller mal, on est contraints au courage.
00:01:28Il y a un deuxième atout décisif, c'est le besoin, l'exigence, l'injonction que le pays nous assigne, retrouver la stabilité.
00:01:41Tout le pays, tous les Français en ont besoin. Ils comprennent bien que nous ne sommes pas d'accord sur tout, mais ils nous enjoignent, je le crois, de joindre nos forces pour forcer les issues.
00:01:56Un grand pays, un pays digne de ce nom, est un pays capable de regarder en face ses chances, et nous croyons qu'elles sont grandes, et ses difficultés qui ne le sont pas moins.
00:02:11Les sujets d'inquiétude sont innombrables, mais il en est un toutefois qui émerge avec une force criante, c'est le surendettement de notre pays.
00:02:23Et nos compatriotes, surtout les plus fragiles, savent ce qu'est le surendettement, quelles incertitudes et difficultés cette situation suscite.
00:02:43Depuis la guerre, mesdames et messieurs les députés, la France dans son histoire n'a jamais été aussi endettée qu'elle l'est aujourd'hui.
00:02:52Et j'affirme qu'aucune politique de ressaisissement et de refondation ne pourra être conduite si elle ne tient pas compte de cette situation de surendettement, et si elle ne se fixe pas comme objectif de la contenir et de la réduire.
00:03:10Pourquoi cette situation nous oblige-t-elle tous, collectivement ? C'est parce que tous les courants dits de gouvernement y ont pris leur part.
00:03:22Quand François Mitterrand est élu en 1981, la France est l'un des pays les moins endettés du monde, avec à peine plus de 20% de dettes sur notre production nationale.
00:03:38A la fin du second mandat en 1995, c'est 52%. Plus de 30 points d'endettement en 14 ans.
00:03:48A la fin des années 90, la France, pour tous les critères de santé économique, est nettement au-dessus de l'Allemagne.
00:03:58Notre commerce extérieur est largement excédentaire et notre endettement inférieur à celui de nos voisins.
00:04:05Puis en 2000, gouvernement de Lionel Jospin, brutalement les courbes se cassent et commence une descente que rien paraît ne pouvoir arrêter.
00:04:17Entre 2007 et 2012, gouvernement de Nicolas Sarkozy, accélération de l'endettement, 25 points de produits intérieurs.
00:04:28Entre 2012 et 2017, il y en aura pour tout le monde, je vous promets.
00:04:40Certains d'entre vous.
00:04:42Et donc, entre 2012 et 2017, François Hollande, 10 points d'augmentation de l'endettement.
00:04:52Et depuis 2017, Emmanuel Macron, 12 points.
00:05:00Je n'en fais pas un motif d'accusation. Et je connais les raisons.
00:05:17François Mitterrand en 1981, c'était l'alternance. Il fallait que les Français, comme on disait à l'époque, ils trouvent leur compte.
00:05:24Nicolas Sarkozy, c'est la crise des subprimes.
00:05:28Emmanuel Macron, coup sur coup, une cascade de crise, jamais vue et jamais imaginée, dont je fais la liste.
00:05:39A partir de 2018, les gilets jaunes, puis le Covid et un pays à l'arrêt, puis la guerre en Ukraine, l'inflation et l'explosion du prix de l'énergie.
00:05:52J'affirme donc que tous les partis de gouvernement, sans exception, ont une responsabilité dans la situation créée ces dernières décennies.
00:06:04Et j'affirme que tous les partis d'opposition, demandant à cette tribune sans cesse des dépenses supplémentaires,
00:06:13ont dansé aussi le tango fatal qui nous a conduits au bord de ce précipice.
00:06:28Cette dette est une épée de Damoclès au-dessus de notre pays et de notre modèle social.
00:06:35Et ceci est d'autant plus grave que nous avons basculé dans un monde nouveau et dangereux.
00:06:44Nous sommes passés du monde de la force de la loi au monde de la loi de la force.
00:06:52Le 24 février 2022, au vu et au su de la planète, et avec l'indulgence d'un certain nombre des courants d'opinion,
00:07:04une des principales puissances du monde, puissance géographique et militaire, la Russie, de Vladimir Poutine,
00:07:12a jeté son dévolu sur un pays souverain, l'Ukraine, pour l'annexer.
00:07:17Un pays de la taille de la France, ce qui est un fait sans précédent sur le sol européen depuis 75 ans.
00:07:25Cette agression a été un signal. Celui du règne de la force brutale, c'était rampant, c'est aujourd'hui affiché.
00:07:35Et immédiatement et significativement, l'Iran, la Corée du Nord, sont entrés dans le soutien à l'agression de Vladimir Poutine.
00:07:44Ce sont les autres maillons de cette chaîne de puissance décidées à ne plus se laisser arrêter par des règles que nous respections
00:07:52et dont ils contestent désormais la légitimité même.
00:07:57Et naturellement, les dirigeants chinois ne sont pas en reste. En faisant l'éloge d'un monde multipolaire, à juste titre,
00:08:04la Chine tisse en réalité le réseau de sa domination économique, technologique, diplomatique et militaire.
00:08:13L'excédent commercial chinois vient de franchir ce mois-ci.
00:08:19Le cap, écoutez bien, des mille milliards de dollars d'excédent.
00:08:26C'est une stratégie programmée depuis dix ans et dont le but, la conséquence et la visée est purement et simplement de remplacer notre industrie.
00:08:40Dans la défense de ces règles bafouées, nous avions un grand allié, c'était les Etats-Unis.
00:08:46Or ceux-ci ont choisi par d'autres voies, heureusement pas la violence, la même politique de puissance et de domination.
00:08:56L'offensive monétaire, la captation de la recherche mondiale, la poursuite de l'application extraterritoriale de leurs droits,
00:09:09la domination technologique par des entreprises de taille planétaire et le pouvoir que tout cela donne d'intervenir dans la vie démocratique d'autres Etats.
00:09:22Ce nouvel ordre mondial, ou plutôt ce nouveau désordre mondial qui menace tous les équilibres et toutes les règles de la naissance,
00:09:30il y a un certain nombre de figures qui l'incarnent sans complexe, comme celle de monsieur Elon Musk.
00:09:37Mais le président réélu des Etats-Unis lui-même fait inédit article des menaces d'annexion de territoires souverains, le Greenland, le canal de Panama et même le Canada.
00:09:52Il est temps de regarder ces choses en face, ces grandes puissances.
00:09:59C'est à nous de leur signifier qui nous sommes.
00:10:02Et si nous ne sommes pas capables d'exprimer notre détermination, elles l'oublieront et le négligeront.
00:10:20Je suis là.
00:10:29Il y a eu un peu de mélange dans mes pages.
00:10:40Dans ce nouveau monde, c'est parce que je suis un néophyte et donc je suis bien obligé d'apprendre ce métier.
00:10:50Dans ce nouveau monde de la force brutale, la France a ses atouts.
00:10:58Sa diplomatie, la force et la présence de son armée et l'engagement de ses militaires auxquels je veux rendre ici hommage.
00:11:07Ils nous protègent collectivement dans un monde brutal et c'est à ce moment l'occasion d'évoquer le sort de nos otages retenus par le Hamas ainsi que celui de tous nos otages dont nous exigeons la libération.
00:11:38Mais pour que la France fasse vivre son trésor de civilisation et continue de le partager au monde, l'Europe doit devenir une communauté stratégique, une puissance politique et de défense à la dimension de la puissance économique qu'elle devrait être.
00:12:01Une seule condition qui est que nous acceptions de nous définir et de nous affirmer ensemble.
00:12:07La construction d'une communauté politique pour faire vivre cette communauté de civilisation, c'est la question qui domine notre vie publique depuis 1945.
00:12:19A cette construction ont contribué chacun à leur manière le général de Gaulle, Jean Monnet, Robert Schuman, Valéry Giscard d'Estaing, François Mitterrand, Jacques Delors et Emmanuel Macron.
00:12:32Tous ont partagé cette conviction, l'indépendance de la France dépend de celle de l'Europe et réciproquement, la prospérité de la France dépend de celle de l'Europe capable, si elle le veut, de devenir le premier marché de la planète de parler technologie, industrie, agriculture à égalité avec les Etats-Unis et la Chine.
00:12:54Et c'est la raison pour laquelle nous soutenons de toutes nos forces le rapport que Mario Draghi a présenté récemment et qui signifie ou qui entraîne l'idée que nous devons nous battre tous ensemble pour un investissement à la hauteur de nos besoins.
00:13:14Mais l'Europe est travaillée, elle aussi, par des ferments inutiles de division.
00:13:21Si nous ne reconstruisons pas notre unité, comme le président de la République le fait jour après jour, à la fois à la place de la France en Europe et de la vision française de ce qu'audait être l'Europe, alors nous entrerions dans la soumission.
00:13:41Je salue le fait que toutes les sensibilités rassemblées au sein de l'équipe gouvernementale sont unies par cette conviction commune.
00:13:50C'est dans cet esprit que j'ai constitué notre équipe gouvernementale.
00:13:56Elle reflète l'union des grandes sensibilités du pays avec de l'expérience et de l'enracinement, avec de fortes personnalités.
00:14:07Cette équipe porte un message.
00:14:10Comme aux heures où le sort même de notre nation est en question, l'intérêt général oblige à dépasser les préférences partisanes pour que le pays se ressaisisse.
00:14:22Je doterai chaque ministre d'une feuille de route et chaque feuille de route sera communiquée et partagée avec les commissions compétentes du Parlement et du Conseil économique, social et environnemental.
00:14:35Car je pense, je tiens, que la société civile organisée doit avoir pleinement sa voix à ce chapitre.
00:14:43La confiance dans les partenaires sociaux, je l'illustrerai dans une minute, elle est entière, elle est importante, elle est centrale.
00:14:51Je crois qu'ils ont entre les mains une part décisive de notre avenir national.
00:14:56Cette équipe de ministres reflète des choix révélateurs.
00:15:01L'éducation nationale est à sa place, c'est-à-dire à la première place.
00:15:07Elle est confiée à une personnalité, Elisabeth Borne, ancienne première ministre, exemple de méritocratie républicaine et de service de l'Etat, assistée de l'ancien président du Centre national d'études spatiales et spécialiste des universités.
00:15:23C'est une équipe de ministres qui a été déployée par le Parlement.
00:15:29C'est une équipe de ministres qui a été déployée par le Parlement.
00:15:35Les Outre-mer viennent ensuite.
00:15:40Cet engagement sur les Outre-mer n'a jamais, dans aucun gouvernement, été porté aussi haut dans notre histoire.
00:15:50Cet engagement sur les Outre-mer n'a jamais, dans aucun gouvernement, été porté aussi haut dans notre histoire.
00:15:56Cette équipe de ministres, qui a été déployée par le Parlement, avec tous les risques et tous les dangers, devait être promue au rang de toute première préoccupation de la nation.
00:16:06Je remercie Manuel Valls, ancien Premier ministre, d'avoir accepté d'en prendre la lourde et passionnante responsabilité.
00:16:14Les questions de sécurité sont brûlantes pour nos concitoyens.
00:16:20J'ai souhaité une coopération étroite entre les ministères de la Justice et de l'Intérieur pour leur confier la restauration de l'autorité de l'Etat, qui est indissociablement celle de l'Etat de droit.
00:16:37Deux ministres d'Etat, chacun avec son tempérament, mais dont on sait la résolution commune.
00:16:45Deux ministres d'Etat mèneront à bien cette action.
00:16:49La réponse au narcotrafic ou à la délinquance des mineurs, sur laquelle Gabriel Attal et son groupe ont proposé un texte,
00:16:57la présence des forces de sécurité sur le terrain, à travers de nouvelles brigades de gendarmerie, par exemple,
00:17:03devront confirmer à nos concitoyens que l'Etat de droit n'est pas l'Etat de faiblesse.
00:17:12Et nous devrons précisément être sans faiblesse pour lutter contre le terrorisme et tous les séparatismes.
00:17:23De même, il faudra repenser, chacun d'entre nous le sait, notre projet pénitentiaire, à travers un plan d'urgence,
00:17:29se fondant sur une nouvelle approche, mieux adaptée aux différents types de détention.
00:17:35Et pour tous les pans de l'action du gouvernement, chaque membre du gouvernement aura à agir,
00:17:41dans chacun de ces pôles, économiques, sociales, territoriales, écologiques, culturelles, agricoles,
00:17:47pour les armées, l'Europe et les affaires étrangères, la transformation publique et les sports,
00:17:53avec le sens de la responsabilité que le moment que nous traversons exige.
00:17:57Nous avons à faire face à trois échéances. La première, c'est l'urgence.
00:18:03Il faut nous ressaisir pour adopter sans tarder les deux budgets de l'Etat et de la Sécurité sociale.
00:18:10Cette précarité budgétaire, nous la payons tous au prix fort, entreprises, investisseurs, familles, contribuables, emprunteurs.
00:18:19Deuxième défi, mettre en place les conditions de la stabilité,
00:18:23qui imposent de se réconcilier ce dont le pays a tant besoin et que ses citoyens ne cessent de réclamer.
00:18:31Et troisième défi de plus long terme, notre pays doit refonder son action publique,
00:18:37ce qui exige que nous nous attaquions sans tarder à tous les problèmes devant nous et non à certains, à l'exclusion des autres.
00:18:46D'abord, se ressaisir.
00:18:49Je sais bien que ça n'est pas l'habitude, mais je voudrais vous conseiller qu'il est inutile de créer
00:18:56parce que les micros sont coupés et qu'on ne vous entend pas.
00:19:09Notre situation de blocage n'est pas seulement financière, elle est aujourd'hui politique.
00:19:17Le budget de la sécurité sociale a été censuré,
00:19:21le budget de la nation entièrement repoussé en première lecture à l'Assemblée,
00:19:25interrompu au Sénat,
00:19:28tous les secteurs d'intervention publique entravés,
00:19:31éducation, sécurité, santé, solidarité, agriculture, commerce extérieur.
00:19:38Des milliers de recrutements, par exemple dans la justice, sont suspendus,
00:19:41les mesures de soutien à la Nouvelle-Calédonie empêchées,
00:19:47la loi de programmation militaire entravée et le fond vert des collectivités bloquées.
00:19:53Les investisseurs s'inquiètent
00:19:57et l'épée de Damoclès de la motion de censure paraît avoir installé la précarité au sommet de l'Etat.
00:20:04Au coeur de ce blocage, il y a notre incapacité à vivre le pluralisme.
00:20:09A être en désaccord sans constamment nous menacer du pire.
00:20:17Les réquisitoires et les invectives minent la confiance des citoyens.
00:20:23Il est temps de changer de logiciel démocratique et donc de méthode,
00:20:29se confronter, mais aussi se respecter
00:20:35et trouver des voies de passage sans abdiquer ce que l'on est.
00:20:39Et le lieu de la diversité où se résout ces différences en capacité d'action,
00:20:48le lieu de ce pluralisme, c'est le Parlement.
00:20:54C'est ici, précisément dans ces bancs, que les différences s'exprimant
00:21:00arrivent à se dégager une volonté et une stratégie et des plans d'action pour le pays.
00:21:07La première urgence, c'est de répondre à la question des retraites
00:21:13qui occupe le débat public depuis longtemps.
00:21:17On voit combien cette question continue de tarauder notre pays.
00:21:23Le déséquilibre du financement du système de retraite
00:21:28et la dette massive qu'il a creusée ne peuvent être ignorés ou éludés.
00:21:36Je résume les chiffres que nous avions établis au commissariat au plan en 2021
00:21:42et qui sont probablement aggravés depuis.
00:21:45Notre système de retraite verse chaque année
00:21:50quelques 380 milliards d'euros de pension.
00:21:55Le système par répartition que nous affichons voudrait, dans son principe,
00:22:00que chaque année, les actifs assument le versement de ces pensions.
00:22:06Or, les employeurs et les salariés privés et publics,
00:22:11sur ces 380 milliards, versent à peu près 325 milliards par an.
00:22:18Cette somme s'obtient en additionnant les cotisations salariales et patronales
00:22:24du privé et du public, estimées au même taux,
00:22:27et les impôts versés par les contribuables et affectés aux retraites.
00:22:32380 milliards moins 325 milliards reste 55 milliards,
00:22:39versés par le budget des collectivités publiques
00:22:43et, au premier chef, le budget de l'Etat,
00:22:46à hauteur de quelques 40 ou 45 milliards.
00:22:49Or, ces 40 ou 45 milliards annuels,
00:22:54nous n'en avons pas le premier centime.
00:22:58Chaque année, cette somme, notre pays l'emprunte.
00:23:02C'est-à-dire qu'il a choisi de mettre à la charge
00:23:07des générations qui viennent ou qui viendront
00:23:10le service des retraites que nous versons à chacun de nos concitoyens.
00:23:18Sur les plus de 1.000 milliards de dettes supplémentaires
00:23:25accumulées par notre pays ces dix dernières années,
00:23:28les retraites représentent 50% de ce total.
00:23:33Jamais nous n'avons fait l'effort de partager avec les Français
00:23:40cette évidence que la dette contractée par notre pays
00:23:44concerne leurs propres enfants, nos propres enfants,
00:23:49que la charge que nous leur laissons sera trop lourde pour être supportée.
00:23:54Entendez-moi bien.
00:23:57Je ne dis pas que la dette en soi soit toujours immorale.
00:24:03Si nous construisons des infrastructures ou si nous finançons la recherche,
00:24:08il est légitime que nous partagions la charge
00:24:11avec ceux qui utiliseront ces équipements
00:24:14et qui profiteront de ces connaissances.
00:24:17S'endetter pour construire une université ou un hôpital,
00:24:22dont l'usage par les générations qui viennent durera 50 ou 80 ans,
00:24:27c'est légitime.
00:24:29Mais la dette est injuste et insupportable
00:24:32si elle met à la charge de nos enfants
00:24:35nos dépenses courantes de notre vie d'aujourd'hui.
00:24:45Loin d'être seulement un problème financier ou social,
00:24:51cette dette est d'abord un problème moral.
00:24:55Quand on est héritier dans une famille,
00:24:58on peut toujours refuser l'héritage qui comporte trop de dette.
00:25:01Mais quand on est citoyen d'un Etat, on ne le peut pas.
00:25:05Ce problème social et moral,
00:25:08le gouvernement n'entend pas le laisser sans réponse.
00:25:11La réforme des retraites est vitale pour notre pays
00:25:16et pour notre modèle social.
00:25:20Bien des gouvernements successifs s'y sont engagés,
00:25:24depuis Michel Rocard jusqu'aux efforts courageux
00:25:27du gouvernement d'Elisabeth Borne.
00:25:30Je note dans ce débat passionnel un progrès considérable.
00:25:36Plus personne ne nie qu'il existe un lourd problème de financement
00:25:41de notre système de retraite.
00:25:44Et en même temps,
00:25:47nombre des participants à ces discussions,
00:25:52notamment les organisations du dialogue social,
00:25:56les organisations syndicales,
00:25:59ont affirmé qu'il existait des voies de progrès
00:26:02et qu'on pouvait obtenir le même résultat
00:26:05de la réforme des retraites.
00:26:08C'est une réforme plus juste.
00:26:11Je choisis donc de remettre ce sujet en chantier
00:26:15avec les partenaires sociaux,
00:26:18pour un temps bref et dans des conditions transparentes,
00:26:22selon une méthode inédite et quelque peu radicale.
00:26:26La démarche s'appuiera sur un constat
00:26:31et des chiffres indiscutables.
00:26:33La loi de 2023
00:26:36a prévu que l'âge légal de départ passerait à 63 ans fin 2026.
00:26:43Une fenêtre de l'âge légal de départ
00:26:46est en train de s'ouvrir.
00:26:49C'est la première fois que l'Etat,
00:26:52en une mission flash de quelques semaines,
00:26:55nous donne l'état actuel et précis
00:26:58du financement du système de retraite.
00:27:00C'est la première fois que l'Etat,
00:27:03en une mission flash de quelques semaines,
00:27:06nous donne l'état actuel et précis
00:27:09du financement du système de retraite.
00:27:12Une fenêtre de tir s'ouvre donc.
00:27:15Je souhaite fixer une échéance à plus court terme,
00:27:19celle de notre automne,
00:27:22où sera discutée la prochaine loi de financement de la Sécurité sociale.
00:27:26Nous pouvons, j'en ai la conviction,
00:27:28défendre les conditions qui répondent à l'exigence fixée.
00:27:31La seule exigence fixée est que nous ne pouvons pas laisser dégrader
00:27:36l'équilibre financier que nous cherchons
00:27:39et sur lequel presque tout le monde s'accorde.
00:27:42Ce serait une faute impardonnable contre notre pays.
00:27:46Plusieurs des partenaires sociaux
00:27:49ont indiqué qu'ils avaient identifié des pistes
00:27:52pour que la réforme soit socialement plus juste
00:27:55et cependant équilibrée.
00:27:58Ces pistes méritent toutes d'être explorées.
00:28:01Toutes les questions doivent pouvoir être posées.
00:28:05Chacun des partenaires sociaux aura le droit
00:28:08de faire inscrire à l'ordre du jour de ces discussions et négociations
00:28:12les questions qui le préoccupent. Rien n'est fermé.
00:28:16Une délégation permanente sera donc créée.
00:28:20Je la réunirai dès vendredi.
00:28:23Je proposerai aux représentants de chaque organisation
00:28:25de travailler autour de la même table,
00:28:28de s'installer dans les mêmes bureaux ensemble
00:28:31pendant trois mois à dater du rapport de la Cour des comptes.
00:28:35Si au cours de ce conclave,
00:28:38c'est ce qu'on dit quand on ferme les portes,
00:28:41cette délégation trouve un accord d'équilibre
00:28:44et de meilleure justice,
00:28:47nous l'adopterons.
00:28:50Le Parlement en sera saisi.
00:28:52Lors du prochain projet de loi de financement,
00:28:55ou avant,
00:28:58et si nécessaire, par une loi.
00:29:01Je souhaite que cet accord soit trouvé.
00:29:04Mais si les partenaires ne s'accordaient pas,
00:29:07c'est la réforme actuelle qui continuerait à s'appliquer.
00:29:11Après les retraites,
00:29:14le budget.
00:29:17L'adoption d'un budget
00:29:20est indispensable pour les Français,
00:29:23pour l'action de la France,
00:29:26pour son image et pour son crédit.
00:29:29L'adoption d'un budget
00:29:32est indispensable pour les Français,
00:29:35pour l'action de la France,
00:29:37pour son image et pour son crédit.
00:29:40Cette orientation vers un retour à l'équilibre
00:29:43qui sera nécessairement pluriannuel
00:29:46et respectueuse de nos engagements européens
00:29:49passera nécessairement par des efforts de l'Etat lui-même.
00:29:52Nous ne changerons pas l'objectif
00:29:55de retour aux 3% de déficit en 2029.
00:29:59Cette contrainte se présente dès à présent.
00:30:02Les prévisions de croissance,
00:30:04à la suite en particulier de la crise
00:30:07née du vote de la motion de censure.
00:30:10Ces prévisions de croissance
00:30:13ont toutes été revues à la baisse.
00:30:16Nous ne voulons pas ignorer ces avertissements.
00:30:21Nous ne voulons pas ignorer ces avertissements.
00:30:24Le gouvernement a donc décidé
00:30:27de revoir sa prévision de croissance pour 2025.
00:30:30Elle était de 1,1% avant la censure.
00:30:32Nous la fixons à 0,9%
00:30:35conformément aux prévisions de la Banque de France.
00:30:38Et il sera proposé de fixer le déficit public
00:30:41pour 2025 à 5,4% du PIB.
00:30:47Des économies importantes seront proposées.
00:30:50Pour la suite, c'est un puissant mouvement de réforme
00:30:53de l'action publique qu'il faut conduire.
00:30:56Il faudra trouver des méthodes d'organisation de l'Etat
00:30:59qui ne requerront pas d'augmentation de nos dépenses publiques.
00:31:03Il nous faut repenser tous nos budgets
00:31:06à partir non pas du prolongement de ce qui se faisait l'année précédente,
00:31:11augmenté d'un pourcentage d'inflation,
00:31:14mais de ce qu'exige le service ou l'action à conduire.
00:31:18Ces budgets redéfinis, repensés,
00:31:21je demanderai à tous les ministres de les préparer dès le printemps.
00:31:25C'est un effort dont personne n'a eu l'occasion.
00:31:27C'est un effort dont personne ne devra s'exclure.
00:31:31Chacun à sa manière, dans l'exercice de ses missions.
00:31:35Cet exercice devra interroger notre organisation.
00:31:39Est-il nécessaire que plus de 1000 agences,
00:31:42organes ou opérateurs exercent l'action publique ?
00:31:46Nous connaissons...
00:31:51Nous connaissons le rôle précieux de plusieurs d'entre elles,
00:31:54comme France Travail,
00:31:57mais ces 1000 agences ou organes, sans contrôle démocratique réel,
00:32:01constituent un labyrinthe
00:32:04dont un pays rigoureux et sérieux peut difficilement se satisfaire.
00:32:08Les parlementaires seront pleinement associés
00:32:12à cet effort d'organisation et de rationalisation.
00:32:15C'est la fonction du Parlement
00:32:18qui s'exprimera à son degré le plus éminent,
00:32:21contrôlé et évalué.
00:32:24Cet effort devra être prolongé et inventif.
00:32:28Cet effort devra être soutenu dans le temps,
00:32:32parce que, souvent, la réforme prend du temps
00:32:36et, au début, coûte cher.
00:32:39J'annonce la création d'un fonds spécial,
00:32:42entièrement dédié à la réforme de l'Etat,
00:32:45financé en réalisant une partie de ses actifs,
00:32:49en particulier immobiliers, qui appartiennent à la puissance publique,
00:32:52de façon à pouvoir investir, par exemple,
00:32:56dans le déploiement de l'intelligence artificielle
00:32:59dans nos services publics.
00:33:02Ces sommes ne pourront pas être utilisées
00:33:06pour des dépenses courantes,
00:33:10pour abonder tel ou tel budget.
00:33:13Elles resteront donc uniquement consacrées
00:33:16à ces efforts de réorganisation.
00:33:19Cette manière de rendre actif un patrimoine
00:33:22aujourd'hui inactif nous permettra peut-être un jour
00:33:26d'initier le scénario de réduction de notre endettement.
00:33:31Deuxième grand objectif,
00:33:34se réconcilier.
00:33:37Nous avons, j'en ai la certitude, devant nous,
00:33:40une grande oeuvre de réconciliation,
00:33:43réconcilier les Français entre eux,
00:33:46réconcilier les Français avec leur Etat et leurs élus,
00:33:49et réconcilier les Français avec les entreprises.
00:33:53L'unité du pays, nous ne la ferons pas à coup d'incantation.
00:33:58Elle passe par l'association effective de tous,
00:34:01de manière continue, aux affaires qui les concernent.
00:34:05Cette association porte un nom qu'on utilise souvent,
00:34:09sans lui donner sa vraie portée, c'est la démocratie.
00:34:12Pas seulement la démocratie électorale,
00:34:15avec ses surenchères et ses éléments de langage.
00:34:17Un philosophe qui a un jour siégé sur ses bancs,
00:34:21qui s'appelait Marx-Henri, après la guerre,
00:34:24a défini la démocratie comme l'organisation sociale
00:34:28qui porte à son plus haut la conscience
00:34:31et la responsabilité du citoyen.
00:34:34Et il n'y a pas de citoyen conscient et responsable
00:34:38si l'on ne partage pas avec eux
00:34:41les vérités les plus fondées et même les plus brutales.
00:34:44La politique du gouvernement, c'est la vérité partagée.
00:34:48Le gouvernement considérera les Français
00:34:51comme des partenaires des décisions à prendre,
00:34:54non comme les sujets d'une monarchie
00:34:57qui n'aurait d'autre choix que d'obéir ou de se révolter.
00:35:01Nous ne laisserons aucun problème hors de notre champ
00:35:05et pour chacun d'entre eux, nous partagerons
00:35:08les diagnostics avec les Français afin d'établir la délibération
00:35:11sur des bases indiscutables.
00:35:16La démocratie, c'est aussi la question de la Vème République,
00:35:20c'est-à-dire, selon moi, concilier la capacité d'action de l'Etat
00:35:25avec le pluralisme.
00:35:28Cette capacité d'action de l'Etat passe par une coopération
00:35:31entre les pouvoirs.
00:35:34Le Parlement a de ce point de vue des prérogatives
00:35:37qui doivent être pleinement respectées
00:35:39et le seront.
00:35:42Je pense en particulier à son pouvoir d'initiative
00:35:45qu'il ne manquera pas d'exercer sur des sujets importants
00:35:48dans notre société comme la fin de vie.
00:35:51Notre société n'est plus enfermée
00:35:54dans l'impasse de la bipolarisation et c'est heureux.
00:35:59On sait à présent que sur un sujet donné,
00:36:02il n'y a pas que deux options définies à l'avance.
00:36:05Il y a plusieurs sensibilités.
00:36:07Il y a plusieurs sensibilités en contraste
00:36:10et qui ne s'excluent pas.
00:36:13Le but de la démocratie, à mes yeux,
00:36:16n'est pas qu'une idée triomphe sur les autres,
00:36:19c'est que ces différentes sensibilités puissent vivre ensemble.
00:36:23Pratiquement, la question est celle de la reconnaissance du pluralisme.
00:36:28Il y a dans la vie politique française aujourd'hui
00:36:31une pluralité de courants, peut-être cinq ou six principaux.
00:36:34Je respecte la réflexion de ceux qui estiment
00:36:39que ce doit être source d'affrontements.
00:36:43Je connais bien Jean-Luc Mélenchon depuis longtemps,
00:36:47mais je sais qu'il est un homme cultivé, un esprit stratège.
00:36:52Mais je n'approuve pas la stratégie qu'il a définie
00:36:57très précisément et très explicitement,
00:36:59qui est de tout conflictualiser, entre guillemets,
00:37:03de faire de tout sujet un conflit.
00:37:08Parce que je me dis...
00:37:14Parce que je me dis qu'avoir nos divisions,
00:37:18ceux qui veulent soumettre notre pays doivent se frotter les mains.
00:37:23Je me dis que, depuis longtemps,
00:37:25depuis des siècles, l'idée de tolérance et de laïcité,
00:37:30qu'à une source, Henri IV a définie
00:37:34et qu'à l'autre source, les grands républicains du XIXe ont définie,
00:37:39cette idée qu'on n'a pas besoin, parce qu'on croit quelque chose,
00:37:44de vouloir obliger les autres à abandonner leurs idées,
00:37:49cette idée que nous avons acceptée depuis longtemps,
00:37:52en matière religieuse et philosophique.
00:37:55Cette idée peut aussi s'imposer dans la vie politique du pays.
00:37:59Ce que l'on appelle laïcité...
00:38:04Ce que l'on appelle laïcité...
00:38:07Ca a tout à voir, monsieur.
00:38:10Ce que l'on appelle laïcité,
00:38:13dont la racine grecque signifie faire un seul peuple,
00:38:17ce que l'on appelle laïcité, a droit à l'extrême droite.
00:38:20Ce que l'on appelle laïcité a droit de citer aussi bien dans la vie politique
00:38:25qu'elle l'a dans la vie religieuse et philosophique.
00:38:39Faire un seul peuple...
00:38:43Faire un seul peuple, c'est reconnaître
00:38:47que le pluralisme est légitime
00:38:51mais ce pluralisme doit être organisé.
00:38:54Je suis un défenseur des partis politiques et des syndicats
00:38:59et je souhaite que les partis politiques comme les syndicats
00:39:03puissent être reconnus un jour comme des mouvements d'utilité publique.
00:39:08Je souhaite qu'ils puissent se financer
00:39:12sans avoir besoin de passer par des stratégies de contournement.
00:39:16C'est pourquoi je souhaite la création d'une banque de la démocratie
00:39:22pour que le financement des partis politiques et des campagnes
00:39:26ne dépendent plus de choix de banques privées
00:39:30mais puissent éventuellement et en recours
00:39:33être le fait d'organismes publics placés sous le contrôle du Parlement.
00:39:37Je suis partisan
00:39:40quand je vois l'état de la démocratie américaine
00:39:44que nous échappions à cette contrainte
00:39:48de voir la vie politique tenue par l'argent.
00:39:52Je pense que l'argent a sa place, notamment dans le monde des affaires
00:39:57mais l'argent ne doit pas diriger les consciences
00:40:01et l'argent ne doit pas diriger les consciences.
00:40:04L'argent ne doit pas diriger les consciences
00:40:07et l'argent ne doit pas prendre le pas sur la libre volonté des citoyens.
00:40:11Et c'est pourquoi...
00:40:17C'est pourquoi la banque de la démocratie
00:40:21traitera du problème des financements de ces organisations,
00:40:25de vos organisations,
00:40:28mais je pense aussi qu'il faut que chacun puisse trouver sa place
00:40:31au sein de la représentation nationale,
00:40:34à proportion des votes qu'il a reçus.
00:40:37C'est la seule règle qui permettra à chacun d'être lui-même authentiquement
00:40:42sans être prisonnier d'alliances insincères.
00:40:46Je propose que nous avancions
00:40:49sur la réforme du mode de scrutin législatif.
00:40:53Chacun exprimera alors sa position
00:40:56mais il y a une option à prendre sur ce principe
00:40:59et une discussion à avoir sur ses modalités.
00:41:03On voit bien quels sont les principaux choix.
00:41:07Mon opinion est que le mode de scrutin doit être enraciné dans les territoires
00:41:12et il faut que ne se créent pas plusieurs catégories de citoyens
00:41:16avec des droits différents.
00:41:19Cette adoption du principe proportionnel
00:41:22pour la représentation du peuple dans nos assemblées
00:41:25s'accompagnera probablement, comme l'a dit le président du Sénat,
00:41:29nous obligera à reposer en même temps
00:41:32la question de l'exercice simultané
00:41:35d'une responsabilité locale et nationale.
00:41:38Enfin, la démocratie
00:41:41suppose un accès à une information fiable.
00:41:45Les conclusions des Etats généraux de l'information
00:41:49lancées par le président de la République
00:41:52devront être traduites.
00:41:53De même, la réforme de l'audiovisuel public,
00:41:57bien commun des Français,
00:42:00devra être conduite à son terme.
00:42:03Je voudrais ensuite parler de l'Etat.
00:42:06Je suis le premier à mesurer la qualité de notre fonction publique.
00:42:12Et nous le voyons à chaque catastrophe.
00:42:16La présence de l'Etat force le respect.
00:42:19Ce que nous avons vu, plusieurs d'entre nous,
00:42:21à Mayotte, force le respect.
00:42:24Mais notre bureaucratie est trop lourde.
00:42:28Elle est incroyablement nuisible au développement du pays.
00:42:32Une étude récente a été publiée récemment
00:42:38qui montre, à partir des études de l'Institut Bruegel,
00:42:44que le poids des normes
00:42:47qui vient pénaliser la croissance des pays
00:42:51est de 0,8% en Italie,
00:42:54de 0,3% en Espagne,
00:42:57de 0,17% en Allemagne.
00:43:00Et chez nous, en France,
00:43:03cette étude dit que le poids de ces normes
00:43:06et de cette bureaucratisation est de près de 4%.
00:43:1010 fois plus que chez nos voisins.
00:43:13Je considère que cette contrainte,
00:43:17dont chacun connaît la lourdeur,
00:43:19est un frein insupportable
00:43:22à l'activité de notre pays
00:43:25et de toutes ses disciplines.
00:43:28Le gouvernement s'engagera donc
00:43:31dans un puissant mouvement
00:43:34de débureaucratisation.
00:43:37De débureaucratisation.
00:43:40Le projet de loi de simplification
00:43:43de la vie économique
00:43:45qui a commencé à être examiné
00:43:48devra être adopté rapidement.
00:43:51Mais il faut agir plus en profondeur
00:43:54et dans le temps.
00:43:57Selon quelle méthode?
00:44:00Je n'en connais qu'une.
00:44:03Rendre du pouvoir au terrain.
00:44:06Grâce à France Expérimentation,
00:44:09les acteurs de terrain
00:44:12devront redéfinir eux-mêmes
00:44:15leurs activités.
00:44:18Le projet de loi de simplification
00:44:21de la vie économique
00:44:24doit avoir en partenariat avec l'Etat
00:44:27les simplifications, suppressions
00:44:30et allègements d'obligations utiles.
00:44:33C'est vrai pour les entreprises,
00:44:36c'est vrai pour les collectivités locales
00:44:39et c'est vrai pour l'agriculture, par exemple.
00:44:41Les collectivités locales doivent avoir dans ce projet
00:44:44une place centrale.
00:44:47Les collectivités locales,
00:44:50c'est elles qui portent une grande part
00:44:53de l'investissement de notre pays.
00:44:56Beaucoup plus que l'Etat.
00:44:5970% de l'investissement de notre pays
00:45:02est porté par les collectivités locales.
00:45:05Quand l'activité fléchit,
00:45:08c'est cet effort des collectivités
00:45:11qui est le plus important.
00:45:14Les collectivités locales,
00:45:17ce sont elles qui soutiennent l'implantation d'entreprises,
00:45:20sont aux côtés des associations
00:45:23ou maintiennent le tissu social dans ces dernières mailles.
00:45:26Cet effort d'investissement,
00:45:29il est précieux pour le pays.
00:45:32Mon gouvernement confortera
00:45:35les avancées sur des sujets très attendus
00:45:38comme l'eau, l'assainissement,
00:45:41l'économie et l'environnement.
00:45:44Sur le plan financier,
00:45:47l'effort demandé aux collectivités sera ramené,
00:45:50comme les débats parlementaires l'ont proposé,
00:45:53de 5 milliards initialement
00:45:56à 2,2 milliards en 2025.
00:45:59J'ai tout à fait confiance dans la capacité
00:46:02des élus à mener cet effort.
00:46:05Avoir confiance dans la responsabilité
00:46:08des collectivités, c'est aussi pour certaines
00:46:11collectivités d'outre-mer.
00:46:14C'est le cas qui me tient à coeur pour la Corse
00:46:17et c'est le cas que nous allons explorer
00:46:20et travailler pour les collectivités d'outre-mer.
00:46:23Un calendrier a été fixé
00:46:26conformément aux orientations du président de la République
00:46:29pour la Corse. Pour aboutir à une évolution
00:46:32constitutionnelle fin 2025,
00:46:35ce calendrier sera respecté.
00:46:38Soutenir l'esprit d'entreprise,
00:46:41c'est aussi pour les collectivités
00:46:44d'outre-mer.
00:46:47Il existe chez nous un réflexe
00:46:50déjà ancien et nuisible.
00:46:53Il s'agit, dans les débats,
00:46:56de cibler les entreprises et plus spécialement
00:46:59les entreprises françaises et en particulier
00:47:02celles qui réussissent le mieux à l'exportation.
00:47:05Les entreprises que l'on dit multinationales
00:47:08sont en réalité celles qui, par leur savoir-faire,
00:47:11sont les premières entreprises au monde.
00:47:14Elles font honneur à la France
00:47:17et contribuent à sa richesse.
00:47:20Ma conviction est que ces entreprises,
00:47:23nous devons leur faciliter la tâche
00:47:26dans toutes les conditions fixées par la démocratie sociale.
00:47:29Elles doivent être prémunies
00:47:32contre des augmentations exponentielles
00:47:35d'impôts et de charges,
00:47:38sans quoi nous nous retrouverions
00:47:41à la hausse des impôts.
00:47:44C'est pour cela que j'ai proposé
00:47:47à la ministre de l'Intérieur de la Fontaine
00:47:50de la poule aux oeufs d'or
00:47:53qui offrait à son propriétaire tous les matins
00:47:56la ponte de neuf d'or.
00:47:59Il s'est dit qu'il devait y avoir un trésor dans la poule.
00:48:02Il a saisi la poule.
00:48:05Il lui a fait un sort et il l'a ouverte.
00:48:08A l'intérieur, il n'y avait rien.
00:48:11Le trésor est dans l'activité,
00:48:14la créativité et la souplesse.
00:48:17Cette oeuvre de réconciliation
00:48:20à laquelle nous sommes appelés
00:48:23ne sera possible que si nous offrons une perspective
00:48:26à notre pays.
00:48:29C'est pour cela que j'ai proposé
00:48:32à la ministre de l'Intérieur de la Fontaine
00:48:35de la poule aux oeufs d'or
00:48:37une nouvelle promesse française.
00:48:40C'est là une oeuvre de refondation républicaine
00:48:43que je vous propose d'examiner à l'instant.
00:48:46Cette promesse française,
00:48:49c'est celle qui offre à chacun
00:48:52les conditions de sa dignité
00:48:55en tant que citoyen.
00:48:58C'est la première promesse française
00:49:01que je vous propose d'examiner à l'instant.
00:49:04Cette promesse française,
00:49:07c'est celle qui offre à chacun
00:49:10les conditions de sa dignité
00:49:13en tant que citoyen et en tant que personne.
00:49:16Pour cela, la France ne s'en remet pas
00:49:19à la seule loi du marché.
00:49:22Elle a toujours porté en elle
00:49:25l'idéal de fraternité et de solidarité.
00:49:28La solidarité envers chacun,
00:49:31quel que soit son milieu de naissance,
00:49:34son accent, sa couleur de peau,
00:49:37une troisième chance
00:49:40si on a encore rencontré des difficultés.
00:49:43C'est l'intuition fondatrice que le président de la République
00:49:46a défendue en 2017.
00:49:49Je veux réaffirmer ici que cette intuition est nécessaire.
00:49:52La promesse française,
00:49:55c'est aussi l'attention portée à l'égalité
00:49:58entre les femmes et les hommes.
00:50:01C'est un combat de civilisation
00:50:04que nous devons porter ici et ailleurs,
00:50:07et je pense en particulier au sort
00:50:10des femmes afghanes et iraniennes,
00:50:13enfermées vivantes.
00:50:16Applaudissements.
00:50:19...
00:50:22Enfermées vivantes,
00:50:25interdites d'aller à l'école,
00:50:28interdites d'aller à l'université,
00:50:31interdites même de chanter et de sortir
00:50:34à l'extérieur de leur maison.
00:50:37C'est un combat de civilisation
00:50:40que nous devons porter.
00:50:43Chez nous, suppose une lutte sans merci
00:50:46contre les violences sexuelles ou sexistes,
00:50:49mais aussi une lutte pour l'égalité salariale et professionnelle.
00:50:52Je voudrais m'arrêter un instant
00:50:55à un mouvement que nous avons tous connu
00:50:58et qu'à mon sens nous avons négligé.
00:51:01C'est le mouvement des gilets jaunes.
00:51:04Sur les ronds-points, il y a six ans,
00:51:07ils ont dénoncé
00:51:10l'état qu'ils ressentaient de notre société
00:51:13et cet état,
00:51:16c'était la division du pays
00:51:19entre ceux qui comptent
00:51:22et ceux qui ne comptent pas.
00:51:25Ceux qui passent à la télévision
00:51:28et ceux qui sont devant l'écran.
00:51:31Ceux qui sont des milieux de pouvoir,
00:51:34des arrondissements,
00:51:37par exemple, centraux de Paris
00:51:40et les autres,
00:51:43qui ont la certitude
00:51:46d'être oubliés et d'être négligés.
00:51:49Je suis assuré,
00:51:52je suis certain que la promesse française
00:51:55suppose que nous puissions
00:51:58abattre le mur qui existe entre les uns et les autres.
00:52:01C'est la raison pour laquelle
00:52:04nous devrons reprendre l'étude des cahiers de doléances
00:52:07qui ont été présentés
00:52:10par les gilets jaunes.
00:52:13De manière que s'exprime
00:52:16dans notre société,
00:52:19de manière que s'exprime...
00:52:22J'imaginais que vous pouviez adhérer à cette idée.
00:52:25De manière que s'exprime dans notre société
00:52:28les attentes
00:52:31souvent les plus inexprimées
00:52:34qui sont celles des milieux sociaux exclus du pouvoir.
00:52:37C'est la raison pour laquelle
00:52:40nous devons reprendre l'étude des cahiers de doléances.
00:52:43Chercher une forme d'harmonie,
00:52:46c'est accepter aussi
00:52:49d'évoquer les craintes et les réalités
00:52:52que suscite dans notre pays l'immigration.
00:52:55Cela ne date pas d'hier.
00:53:00La misère,
00:53:03les conflits,
00:53:05l'immigration est devenue une question brûlante
00:53:08sur toute la planète.
00:53:11Elle l'est pour ceux qui supportent les vagues migratoires
00:53:14et ceux qui craignent d'être menacés par de prochaines vagues.
00:53:17Et les réseaux sociaux
00:53:20attisent cette crainte tous les jours.
00:53:23La conviction profonde,
00:53:27c'est que cette immigration
00:53:30qui se développe aujourd'hui
00:53:32sous toutes les latitudes de la planète
00:53:35est d'abord une question de proportion.
00:53:38L'installation d'une famille étrangère
00:53:41dans un village pyrénéen ou sévenole,
00:53:44c'est un mouvement de générosité
00:53:47qui est suscité et qui se déploie.
00:53:50Des enfants fêtés et entourés à l'école,
00:53:53des parents qui reçoivent tous les signes de l'entraide.
00:53:56Mais que 30 familles s'installent
00:53:59et le village se sent menacé
00:54:02par des vagues migratoires.
00:54:05La situation est exactement celle
00:54:08que nous connaissons à Mayotte.
00:54:11La situation est exactement celle
00:54:14que nous connaissons à Mayotte.
00:54:17A Mayotte,
00:54:20la présence des illégaux
00:54:23en nombre dans des bidonvilles,
00:54:26au nombre de 80.000 sur 300.000,
00:54:29c'est exactement comme s'il y avait à Paris,
00:54:32au nombre de 100.000 dans des bidonvilles.
00:54:35Nos compatriotes de Mayotte
00:54:38ne le supportent pas.
00:54:41Et nier que cette immigration illégale
00:54:44soit un facteur de déstabilisation
00:54:47sur la société mahoraise,
00:54:50c'est se voiler les yeux
00:54:53et en réalité se mentir et leur mentir.
00:54:56Bien sûr,
00:54:59la différence de niveau de vie
00:55:02entre Mayotte et la métropole
00:55:05est considérable.
00:55:08Le niveau de vie au Comore
00:55:11est dix fois inférieur
00:55:14en richesse par habitant
00:55:17qu'il l'est à Mayotte.
00:55:20Et Mayotte, c'est même quatre ou cinq fois inférieur
00:55:23au niveau de vie que nous avons en métropole.
00:55:26Mais ceci,
00:55:29excusez-moi de le dire,
00:55:32n'est pas le droit de laisser dans un département
00:55:35se développer un désordre aussi profond
00:55:38que celui qui déchire la société mahoraise.
00:55:41Applaudissements.
00:55:46Voilà pourquoi il est de la responsabilité
00:55:49du gouvernement
00:55:52de maintenir et faire respecter l'ordre
00:55:55à Mayotte comme en métropole.
00:55:58Bien sûr, nous savons bien
00:56:00que dans notre humanité, c'est la misère
00:56:03qui pousse à fuir son pays.
00:56:06Nous le savons bien, les Basques, les Béarnais, les Bretons,
00:56:09qui avant au XIXe siècle fournit tant de contingents démigrés.
00:56:12Mais la volonté de protéger
00:56:15et d'appliquer nos lois doit être sans faille
00:56:18et respectueuse
00:56:21de ce que les vagues de la vie ont conduit jusqu'à nous.
00:56:24Respecter ces personnes, c'est les intégrer dans un ordre
00:56:27où tous peuvent se reconnaître.
00:56:30C'est la volonté de protéger
00:56:33et d'appliquer nos lois.
00:56:36Nous nous rendons compte de notre devoir
00:56:39de conduire une politique de contrôle,
00:56:42de régulation et de retour dans leur pays
00:56:45de ceux dont la présence met en péril
00:56:48par leur nombre la cohésion de la nation.
00:56:51Mais comment faire alors que 93%
00:56:54des obligations de quitter le territoire français
00:56:57ne sont pas exécutées?
00:57:00140.000 prononcées tous les ans.
00:57:03Sur ces obligations,
00:57:06on en exécute 7%, ce qui veut dire que
00:57:0993% ne sont pas exécutées.
00:57:12Et leur exécution ne dépend pas principalement
00:57:15de la volonté du gouvernement.
00:57:18Elle dépend principalement du refus des pays d'origine
00:57:21d'accueillir leurs ressortissants
00:57:24lorsqu'ils sont obligés de quitter notre territoire.
00:57:27Si nous ne résolvons pas cette question,
00:57:30toutes nos déclarations d'intention seront vaines.
00:57:33Cette politique que doivent mener fermement
00:57:36le ministère de l'Intérieur et le ministre de la Justice
00:57:39suppose aussi l'action de tous les autres ministères.
00:57:42C'est pourquoi je réactiverai
00:57:45le comité interministériel de contrôle de l'immigration.
00:57:48Et je sais que les parlementaires
00:57:51ne manqueront pas de prendre des initiatives également.
00:57:54Il nous appartiendra de les articuler
00:57:57avec l'aide de nos collègues
00:58:00et de la nécessaire transcription
00:58:03du pacte européen migration-asile.
00:58:06Il nous appartiendra de mieux user de notre aide au développement
00:58:09en retrouvant dès 2026 une trajectoire dynamique.
00:58:12Notre cap, c'est l'intégration.
00:58:15Notre cap, c'est l'incorporation à la nation
00:58:18de ceux qui sont amenés à la rejoindre.
00:58:21Par le travail qui crée des liens
00:58:24et donne la reconnaissance,
00:58:27par la langue qui est une patrie
00:58:30par l'apprentissage et l'acceptation
00:58:33des façons de vivre et des valeurs qui nous guident,
00:58:36en particulier par le respect de la liberté des femmes
00:58:39et le respect de ceux qui croient différemment de vous
00:58:42ou qui ne croient pas.
00:58:45En revanche, contre tous ceux qui prônent l'inverse,
00:58:48nous serons sans faiblesse.
00:58:51La République n'existe que si elle se fait respecter.
00:58:53C'est ce que nous devons faire.
00:58:56Merci.
00:59:11Les grandes politiques, je ne me lancerai pas dans le catalogue
00:59:14de mesures qui est si souvent le lieu
00:59:17des déclarations de politique générale.
00:59:20Mais ces grandes politiques doivent être
00:59:23respectées par l'esprit du plan
00:59:26que je veux voir présent
00:59:29dans tous les ministères.
00:59:32Il ne peut y avoir
00:59:35ni partage des grands choix avec les citoyens
00:59:38ni débat sérieux au Parlement
00:59:41sans vision de long terme.
00:59:44C'est particulièrement évident pour deux grandes questions
00:59:47qui engagent nos orientations
00:59:50sur plusieurs décennies.
00:59:53La première, c'est la transition écologique.
00:59:56L'écologie, au contraire de ce que certains pensent,
00:59:59ce n'est pas le problème.
01:00:02C'est la solution que nous privilégions.
01:00:05L'effort à mener sur ce sujet crucial,
01:00:08cette adaptation au changement climatique,
01:00:11la France l'a commencé
01:00:14mieux et davantage
01:00:17qu'aucun autre pays au monde.
01:00:20Cette ardente obligation doit être poursuivie
01:00:23par l'écologie.
01:00:26Planifier la transition en finalisant notre stratégie
01:00:29bas carbone, préserver notre biodiversité,
01:00:32produire de façon décarbonée
01:00:35grâce à des technologies nouvelles.
01:00:38Je pense en particulier à notre politique énergétique.
01:00:41Cette politique a un but,
01:00:44l'énergie décarbonée accessible à tous.
01:00:47Pour y parvenir, la production d'électricité
01:00:50d'origine nucléaire est un axe essentiel.
01:00:53C'est ce qu'il faut faire.
01:00:56La production d'électricité,
01:00:59la production d'eau thermique sous nos pieds,
01:01:02réservoir inépuisable de calories gratuites
01:01:05et de frigories sous nos pieds, l'est aussi.
01:01:08La question de l'eau,
01:01:11nous devons la saisir à bras le corps
01:01:14au travers d'une grande conférence nationale
01:01:17déclinée dans les régions.
01:01:20La transition écologique, c'est aussi favoriser
01:01:23l'éducation nationale.
01:01:26C'est ce qu'il faut faire.
01:01:29C'est ce qu'il faut faire.
01:01:32C'est ce qu'il faut faire.
01:01:35Dans la refondation de notre projet,
01:01:38l'éducation nationale, l'enseignement supérieur
01:01:41et la recherche
01:01:44sont un sujet essentiel.
01:01:47Une des fiertés de ma vie
01:01:50est d'avoir été un enseignant de l'éducation nationale
01:01:53et d'avoir placé en premier
01:01:56le ministère de l'Education nationale,
01:01:59de l'enseignement supérieur et de la recherche
01:02:02et de l'avoir confié à une femme au parcours exemplaire
01:02:05qui est en ce moment au Sénat,
01:02:08en train de lire la même déclaration de politique générale.
01:02:11Mais comment accepter
01:02:14que l'école française,
01:02:17qui était la première au monde,
01:02:20se voit classée au rang qui est le sien aujourd'hui
01:02:23en mathématiques comme en lecture ?
01:02:26Les enseignants de notre université
01:02:29dépeignent des étudiants de première année,
01:02:32après 13, 14 ou 15 années d'école,
01:02:35qui ne parviennent pas à écrire
01:02:38un texte simple, compréhensible,
01:02:41avec une orthographe acceptable.
01:02:44Ceci, c'est pour moi
01:02:47le plus grand de nos échecs.
01:02:50C'est le plus grand de nos échecs
01:02:53dans son victime les plus faibles.
01:02:56Parce que ceux qui viennent des milieux
01:02:59qui n'ont pas les codes,
01:03:02qui ne connaissent personne, comme on dit,
01:03:05qui n'ont accès ni à l'influence ni au pouvoir,
01:03:08se voient écartés sans recours
01:03:11dès l'instant qu'on ne leur donne pas les armes
01:03:14pour affronter la traversée
01:03:17de ces formations supérieures.
01:03:20Et j'ajoute que tout cela,
01:03:23les représentations précoces
01:03:26les perturbent et les met en danger.
01:03:29Les enfants ne sont pas comme les poireaux,
01:03:32ils ne poussent pas tous à la même vitesse.
01:03:35Et vouloir sélectionner précocement
01:03:38sans quémurier...
01:03:41...
01:03:44...
01:03:47...
01:03:50...
01:03:53...
01:03:56...
01:03:59...
01:04:02...
01:04:05...
01:04:10...
01:04:13Je pense que c'est une erreur et en tout cas une faiblesse.
01:04:16Je pense que dans notre système scolaire et universitaire,
01:04:19il faut que puisse être accepté et même favorisé
01:04:21l'enseignement secondaire et l'enseignement supérieur, ce qu'on
01:04:24appelait autrefois propédeutique, c'est-à-dire la préparation à un
01:04:29enseignement dont on ne maîtrise pas jusque-là les bases et les
01:04:34capacités, doit être, devrait être, la première étape de l'enseignement
01:04:39secondaire. C'est-à-dire qu'il y a une
01:04:43préparation à un enseignement dont on ne maîtrise pas jusque-là les
01:04:47bases et les capacités, doit être, devrait être, une préoccupation
01:04:52pour l'organisation de notre système éducatif.
01:04:56Parce que ces enfants et ces jeunes, si on les écarte dès la
01:05:06classe de seconde, naturellement, on rend à la nation le plus mauvais
01:05:13des services. Combien, sur ces bancs, étaient,
01:05:19lorsqu'ils avaient 13, 14 ou 15 ans, plus en rupture d'école qu'en
01:05:27succès à l'école? Combien ont trouvé dans la vie des
01:05:32chemins jusque-là inimaginables pour eux?
01:05:35C'est ce que je trouve regrettable dans notre système éducatif, c'est
01:05:44que très tôt, les choses se jouent, trop tôt, pour ceux qui n'appartiennent
01:05:50pas aux milieux les plus favorisés.
01:05:54Ma conviction est que les gisements de progrès sont du côté des
01:06:03enseignants. Tous, ici, nous avons devant les
01:06:07yeux le visage et la voix d'enseignants qui nous ont révélés à
01:06:11nous-mêmes, qui, parce que leur regard s'est posé sur l'enfant que nous
01:06:16étions, ont changé sa vie. Ces enseignants magnifiques existent,
01:06:22ils sont nombreux, mais notre organisation de l'Education
01:06:26nationale ne parvient pas à les repérer ou les repère si peu.
01:06:31Les trésors de pédagogie qu'ils ont élaborés sont perdus.
01:06:35Je veux rappeler ici, je le disais à l'instant, l'intuition
01:06:39fondatrice que le président de la République a présentée au pays en
01:06:432017. Combattre l'assignation à résidence,
01:06:47l'assignation de la naissance, du quartier, de la religion, de la
01:06:53consonance du nom, de l'accent... Ces difficultés nées de familles
01:07:02éclatées, de l'adolescence solitaire, offrir à tout cela, tout au long de
01:07:07ma vie, de nouvelles chances. Parmi les combats à mener, la
01:07:15promotion de la lecture contre le monopole des écrans.
01:07:22Je sais qu'un chemin est possible en formant mieux nos professeurs, afin
01:07:27de mieux les préparer. Je sais les difficultés, parce que
01:07:31les écrans ont pris désormais le pas sur tout autre mécanisme de
01:07:36transmission des connaissances. Mais cet enjeu est un enjeu national
01:07:40et je proposerai que nous le reprenions en faisant appel à toutes
01:07:46les compétences qui ont pu se créer pour transmettre la lecture, par
01:07:51exemple à l'intelligence artificielle.
01:07:57Et aussi, en poursuivant la grande réforme de l'enseignement
01:08:05professionnel qui a été engagée par les gouvernements précédents.
01:08:10La culture, dans la promesse française, joue un rôle essentiel
01:08:15La défense et l'affirmation d'une politique culturelle est une
01:08:20politique sociale. L'émerveillement partagé devant la
01:08:24beauté d'un monument, d'une ville que l'on restaure, d'une pièce de
01:08:29théâtre, d'un concert que l'on partage, tout cela élève, rend fier
01:08:33et rassemble. C'est pourquoi la défense du beau,
01:08:37madame la ministre de la Culture, est un de vos objectifs.
01:08:41Cela passe par une politique de patrimoine ambitieuse, ce patrimoine
01:08:45qui est l'une de nos principales fiertés, et cela passe aussi par un
01:08:49soutien à la création. Je veux parler dans cette promesse
01:08:54française des Outre-mer. Nous avons présenté le plan Mayotte
01:08:59debout lors de notre venue sur l'île.
01:09:01C'est un plan ambitieux, non seulement pour traiter de l'humanité,
01:09:06mais aussi pour refonder Mayotte. J'ai parlé de la crise migratoire
01:09:10que connaissait ce département. Le débat doit être ouvert sur ce
01:09:14sujet, notamment sur les conditions nouvelles d'exercice du droit du
01:09:19sol que vous avez évoquées, madame la présidente, dans vos vœux.
01:09:23Mais je pense aussi à la Nouvelle-Calédonie, qui doit
01:09:27construire son avenir. La Nouvelle-Calédonie, c'est un
01:09:31territoire qui a été abattu par l'exercice du droit du sol.
01:09:35Mais je pense aussi à la Nouvelle-Calédonie, qui doit
01:09:39construire son avenir. Les événements de mai 2024 ont
01:09:44plongé ce territoire dans un profond marasme.
01:09:48Je souhaite que le processus politique reprenne avec des
01:09:52négociations qui devront aboutir à la fin de ce trimestre.
01:09:56J'inviterai en janvier les forces politiques à venir à Paris pour
01:10:00discuter de ce dossier. Je crois que là encore, femmes et
01:10:04hommes de bonne volonté peuvent trouver des voies novatrices pour
01:10:08le bien de tous les Calédoniens. Mais je pense à tous nos outre-mer,
01:10:12eux qui sont cette fenêtre ouverte sur le monde que nous vantons
01:10:16souvent et nous enrichissent par leur identité propre.
01:10:20Chacun de ces territoires a sa situation, ses chances et ses
01:10:24difficultés. Nous définirons pour chacun un plan
01:10:28d'action dans le cadre d'un nouveau comité interministériel des
01:10:32outre-mer que le ministre d'Etat préparera avec les élus de ces
01:10:36territoires. Un autre chapitre, c'est la méthode
01:10:40que nous suivrons pour retrouver la production, l'innovation et
01:10:44l'industrie. On voudrait nous condamner sur ces
01:10:48sujets au déclassement alors que, par ailleurs, la Silicon Valley
01:10:52déroule ses tapis rouges à nos intérêts.
01:10:56Nous sommes, nous, Français, des géants de la recherche
01:11:00informatique, algorithmique et automatique.
01:11:04Ne nous laissons pas devenir des nains de la nouvelle économie qui
01:11:08sera précisément fondée sur le numérique.
01:11:12Il en est de même pour l'espace ou les énergies décarbonées.
01:11:16Le gouvernement est attaché à la trajectoire d'investissement dans
01:11:20la science définie par le gouvernement.
01:11:24La recherche dans les universités et les laboratoires, mais aussi
01:11:28ailleurs, dans la recherche de l'entreprise.
01:11:33L'intelligence artificielle, dont je ne sais si elle est
01:11:37intelligente ou si elle est artificielle, mais dont je sais
01:11:41qu'elle est un changement d'être pour notre humanité, cette stratégie
01:11:45nationale doit entrer dans sa troisième phase.
01:11:49Ambitieuse pour la recherche et pour l'innovation.
01:11:53Ambitieuse pour la diffusion de l'intelligence artificielle dans
01:11:57l'industrie, dans l'action publique, la formation et la recherche,
01:12:01appuyée sur un programme d'investissement dans les
01:12:05infrastructures. Le sommet de l'intelligence
01:12:09artificielle qui se tiendra à Paris en février traduira cette ambition.
01:12:13Dans ces domaines, il nous faut définir des politiques de filière,
01:12:17produit par produit, en partant des faiblesses et des manquements
01:12:21de notre balance commerciale. Chaque filière unira grandes
01:12:25entreprises, sous-traitant Etats et régions autour d'un enjeu de
01:12:29production. Les géants mondiaux qui sont sur
01:12:33notre sol et qui ont nos racines chez nous ont un potentiel de partage
01:12:37des capacités, des mises au point et de soutien des entreprises nouvelles,
01:12:41notamment sur les produits et les secteurs d'où nous sommes absents.
01:12:45Retrouver la production, c'est aussi tourner nos regards vers
01:12:49l'agriculture. Je veux avoir un mot particulier
01:12:53pour les filières agricoles. Quand nous évoquons leurs crises,
01:12:57nous voyons ce qui saute aux yeux, la crise des revenus, le sentiment
01:13:01qu'ont nos agriculteurs de n'être pas respectés.
01:13:05A l'origine de cette situation, il y a une crise morale.
01:13:09C'est la crise de l'agriculture. C'est la crise de l'agriculture.
01:13:13Les agriculteurs, les paysans, le monde dont je viens, avaient jusque
01:13:17il y a peu la certitude d'être les meilleurs connaisseurs et les
01:13:22meilleurs défenseurs de la nature. Aujourd'hui, on les accuse de nuire
01:13:26à la nature. C'est une blessure profonde.
01:13:30Quand les inspecteurs de la biodiversité viennent inspecter les
01:13:34fossés ou les points d'eau avec une arme à la ceinture dans une ferme
01:13:38déjà mise à jour, c'est une blessure profonde.
01:13:42C'est une humiliation. C'est une faute.
01:13:46Pour notre agriculture, le principal enjeu aujourd'hui est celui de
01:13:50l'égalité des armes. A l'intérieur même de l'Europe, on
01:13:54impose à nos agriculteurs des normes et des obligations qui ne sont pas
01:13:58imposées à nos voisins européens, et je ne peux pas vous le dire.
01:14:02C'est une humiliation. C'est une faute.
01:14:06A l'intérieur même de l'Europe, on impose à nos agriculteurs des
01:14:10normes et des obligations qui ne sont pas imposées à nos voisins
01:14:14européens. Je ne parle même pas de ceux qui
01:14:18sont au-delà de nos frontières, en particulier en Amérique du Sud.
01:14:22La question est évidemment celui de l'accord avec le Mercosur.
01:14:26Je veux dire que de très grandes injustices risquent aussi d'être
01:14:30commises dans la gestion des ressources en eau.
01:14:34Je veux dire que de très grandes injustices risquent aussi d'être
01:14:38commises dans la gestion des ressources en eau.
01:14:42Je ne parle pas pour qu'on assimile la gestion de l'eau de surface au
01:14:46pompage des nappes profondes, comme si c'était la même chose.
01:14:50Nos agriculteurs vivent cela comme une injustice.
01:14:54Sur le sujet de l'eau, j'ai dit que je souhaitais que des conférences
01:14:58soient organisées au plan national et régional pour définir une
01:15:02réduction de l'impôt sur l'eau. Ce n'est pas le cas.
01:15:06Le problème, c'est que pour les entreprises agricoles comme pour les
01:15:11entreprises et les familles, nous remettions en question les
01:15:15pyramides de normes en donnant l'initiative aux usagers.
01:15:19Ceux que l'on contrôle doivent avoir leur mot à dire sur les
01:15:23contrôles. S'il faut des remises en cause, nous
01:15:27les conduirons avec eux dans un temps bref.
01:15:31Je suis d'accord avec ce que vous évoquez sur tous les bancs.
01:15:35Je souhaite que la concertation sur le travail et les salaires, sur la
01:15:39qualité de la vie au travail, sur sa rémunération et sur son sens, que
01:15:43ces questions soient abordées, comme celle de la santé au travail, de
01:15:47la prévention, de la prise en charge des arrêts de travail, ainsi que la
01:15:51situation des travailleurs pauvres et l'égalité salariale femmes-hommes.
01:15:55Il nous faudra que ces efforts en matière de revalisation salariale
01:15:59soient conduits et poursuivis, notamment avec la mise en place de
01:16:03dispositifs d'épargne salariale, d'intéressement et de participation
01:16:07dans tous les secteurs. Enfin, la question d'un territoire
01:16:11français plus équilibré. En 1947, paraissait un livre qui
01:16:15a fait beaucoup de bruit à l'époque, qui disait qu'il y avait
01:16:19un territoire français plus équilibré.
01:16:23Je crois qu'aujourd'hui, il y a Paris, les grandes métropoles et le
01:16:27désert français, avec un gouffre à chaque étape.
01:16:31Le reste du tissu national, éloigné géographiquement, disparaît
01:16:35médiatiquement et politiquement. L'aménagement du territoire est
01:16:39l'une des grandes questions devant nous.
01:16:43Elle touche aux conditions de vie de nos concitoyens.
01:16:47Nous avons construit un grand ministère autour de François
01:16:52Rebsamen. Ce ministère incarne l'objectif
01:16:56qui est le nôtre, que chaque personne ait sa chance, que chaque
01:17:00territoire ait sa reconnaissance et sa chance.
01:17:04Aujourd'hui, ce n'est pas le cas. Tant d'esprits, de volonté,
01:17:08d'initiatives, de capacités provinciales, de l'ensemble du
01:17:12territoire, de l'ensemble des territoires, de l'ensemble des
01:17:16territoires, de l'ensemble des territoires, des territoires
01:17:18voulants, des territoires de capacité provinciale et des quartiers
01:17:20périphériques, ont le sentiment ou plutôt la certitude d'être
01:17:24écartés et oubliés. Je veux m'arrêter sur le sujet du
01:17:28logement. Si on ne peut pas se loger, on ne
01:17:32peut pas se faire reconnaître. Nous avons besoin d'une politique
01:17:36du logement repensée et de grande ampleur.
01:17:40Je salue les efforts menés par les précédents gouvernements pour lever
01:17:44Nous pouvons aller plus loin encore en réduisant les délais, en allégeant
01:17:50les demandes d'autorisation, en favorisant la densification, en
01:17:54facilitant les changements d'usage. Cela suppose de relancer l'investissement
01:18:01locatif et l'accession à la propriété, de soutenir les élus bâtisseurs par un
01:18:07système d'encouragement à l'investissement, y compris à
01:18:10l'investissement privé. Quant au transport, qui est la condition même de
01:18:15l'égalité des droits sur le territoire, nous avons devant nous tous les défis en
01:18:20matière de financement des infrastructures et des équipements
01:18:23nouveaux. Le financement durable sera organisé avec les collectivités locales
01:18:29et les professionnels pour se préparer à relever ces défis. La santé est une des
01:18:37toutes premières préoccupations d'urgence et quotidienne au coeur du
01:18:42modèle social français. Nous avons tous été confrontés, pour nous ou pour un
01:18:47proche, à l'impossibilité de trouver un médecin généraliste, un spécialiste, un
01:18:52dentiste pour se faire soigner. Et l'hôpital connaît aussi une crise, en
01:18:57particulier financière, qui est plus que préoccupante. L'absence d'une vision
01:19:02pluriannuelle des ressources consacrées à notre système de santé le
01:19:07prive de sa capacité à se doter de projets à moyen et long terme, et
01:19:14complique ainsi sa capacité à anticiper les besoins des santés futures des
01:19:19Français. Il faut passer d'une logique budgétaire annuelle à une logique de
01:19:25financement pluriannuel. Il faut aussi retravailler sur l'enjeu
01:19:32clé de la démographie médicale en impliquant notamment les élus
01:19:35territoriaux et en menant de front la question, jusqu'ici irrésolue, de la
01:19:42formation des soignants. Je veux confirmer que la santé mentale
01:19:46devra être la grande cause nationale de 2025, comme l'avait décidé mon
01:19:51prédécesseur Michel Barnier, que j'ai soutenu et à qui j'adresse mon
01:19:58amitié. Dans ce cadre, pour faire face à
01:20:02l'enjeu de la soutenabilité de l'hôpital, le gouvernement proposera
01:20:05une hausse notable de l'ONDAM, ce qui permettra d'améliorer les
01:20:10conditions de travail des soignants et de protéger les plus fragiles. A cette
01:20:14fin, la mesure de déremboursement de certains médicaments et de
01:20:18consultations ne sera pas reprise. Le sport est, comme la culture, un
01:20:26puissant facteur de cohésion, d'épanouissement et de fierté.
01:20:30Nous avons vécu une année olympique historique, avec devant nous le
01:20:36projet Alpes 2030, et nous savons que c'est à l'école que se joue
01:20:41l'avenir du sport. Dans le cadre des parcours de soins,
01:20:45par ailleurs pour les maladies chroniques, nous devons par exemple
01:20:48proposer une nouvelle offre dans les maisons sport-santé, 100.000
01:20:52personnes atteintes de telles maladies, et nous devons aussi
01:20:56proposer un bilan d'activité physique pour les personnes atteintes de
01:21:00telles maladies. C'était évidemment le cas autour
01:21:04de la politique du handicap, dont nous allons fêter le 20e anniversaire
01:21:08avec la loi de 2005. C'est l'objet de l'école pour tous,
01:21:12qui est en crise et qu'il faut améliorer, alors que cette politique
01:21:17de l'école inclusive a atteint une masse critique.
01:21:21Je tiens à confirmer à l'Assemblée nationale le remboursement intégral
01:21:26des fauteuils roulants dès 2025.
01:21:39Dans le cadre de la grande politique démographique qui s'impose à nous,
01:21:45il nous faut avancer sur la question du grand âge, l'objectif de
01:21:50permettre aux personnes de bien vieillir et d'avoir le choix de
01:21:54leur domicile quand ils vieillissent, suppose l'ouverture d'un dialogue
01:21:58avec le Parlement et les départements.
01:22:01Je réaffirme aussi la priorité qui est pour moi attachée à la
01:22:04protection de l'enfance, avec la création du haut commissariat à
01:22:08l'enfance, qui s'inscrira dans la continuité de cette politique.
01:22:12J'ajoute que parmi les personnes qui souffrent de précarité, il y a les
01:22:18étudiants en situation de précarité, en particulier lorsqu'ils ont
01:22:22l'obligation de se loger dans des grandes villes où les loyers
01:22:26dépassent les moyens de leur famille.
01:22:28C'est pourquoi la carte universitaire et le réseau des
01:22:32universités sont non seulement une question académique, mais une
01:22:37grande question sociale.
01:22:39Nous lancerons parallèlement la construction de 15.000 logements par
01:22:44an pendant trois ans, en mobilisant le foncier disponible de l'Etat.
01:22:48Voilà le projet que nous appelons la promesse française.
01:22:54Nous n'avons pas le droit, au nom de nos passions politiques, d'hypothéquer
01:23:05la vie de nos concitoyens.
01:23:06C'est des actes qu'ils attendent et c'est sur nos actes qu'ils
01:23:11jugeront de nos paroles, de nos promesses et de nos indignations.
01:23:15C'est sur nos actes qu'ils nous jugeront tout simplement.
01:23:19Le but de cette déclaration de politique générale est de permettre
01:23:23à ces concitoyens de passer de la plus extrême inquiétude à la
01:23:28conviction que, même si nous ne sommes pas certains de les résoudre
01:23:32tous, nous traiterons tous les problèmes qui se posent avec toutes
01:23:36nos forces et tous nos moyens.
01:23:38Nous n'allons pas d'un seul coup passer de l'ombre à la lumière.
01:23:42Nous n'allons pas vivre le grand soir.
01:23:44Mais si nous parvenons à nous faire entendre de vous, élus de la
01:23:49nation, alors nous pourrons passer du découragement à un espoir ténu mais
01:23:54raisonnable.
01:23:55C'est ce projet que j'ai voulu présenter devant vous.
01:23:58Je connais tous les risques.
01:24:00Si nous nous trompons, nous nous corrigerons.
01:24:04Mais le risque, c'est la vie.
01:24:07La vie, c'est la lutte.
01:24:13Pierre Mendès-France, et la référence n'est pas ici par hasard,
01:24:17a dit qu'il n'y a pas de politique sans risques, qu'il n'y a que des
01:24:21politiques sans chances.
01:24:22C'est ces chances que nous voulons saisir.
01:24:25Avec foi dans le peuple français, avec foi dans ses représentants,
01:24:30je sais les ressources d'intelligence, de bravoure et de
01:24:33droiture de notre nation lorsqu'elle choisit de surmonter
01:24:36Je ne veux que deux preuves vérifiables.
01:24:39Nous sommes aujourd'hui le plus jeune des pays européens, en dépit du
01:24:43fléchissement de notre démographie, que nous aurons besoin de mesurer et
01:24:47de corriger. Et puis, si l'on regarde la
01:24:51croissance sur les 40 dernières années, sans exception, sur les 40
01:24:55dernières années, la France a été devant l'Allemagne, en particulier au
01:25:01cours de ces sept dernières années. Nous sommes un peuple de ressources.
01:25:05A la condition qu'il trouve l'unité qui, si souvent, lui manque, il l'a
01:25:09fait bien des fois, j'allais dire chaque fois au cours de son histoire,
01:25:13et c'est à nous, aujourd'hui, que cette mission, cette charge et cette
01:25:18chance reviennent. Je vous remercie.
01:25:22Merci beaucoup, monsieur le Premier ministre.
01:25:26Merci.
01:25:52Sous-titrage Société Radio-Canada

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