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00:00Jusqu'à 9h30 et sur CNews jusqu'à 10h30.
00:05Imaginez qu'un tsunami ravage Nice et sa région.
00:10Pensez-vous que François Bayrou, Premier ministre, serait à Pau
00:14pour diriger un conseil municipal ?
00:16Les Français de Mayotte comme ceux de Guadeloupe ou de Guyane et de Nouvelle-Calédonie
00:22ont souvent le sentiment, à juste titre,
00:25d'être traités différemment de ceux de métropole.
00:28Ils sont les pauvres du royaume.
00:30Un voyage dans ces territoires d'outre-mer suffit à constater
00:33comment, depuis des décennies,
00:35les provinces ultramarines de la République sont administrées.
00:39On rétorquera que le niveau de vie à Fort-de-France
00:42est plus élevé qu'à Port-au-Prince, sa capitale voisine à Haïti
00:46ou Calave à Anacuba.
00:48Sans doute piètre consolation.
00:50À cette différence entre Mahorais et Franciliens, Bretons ou Auvergnats,
00:55François Bayrou ajoute peut-être une forme de mépris ou d'irrespect.
00:59Si la politique est symbole,
01:01entendre le Premier ministre dans le conseil municipal de Pau,
01:05quand à Paris, le président de la République est place Beauvau pour organiser de secours
01:09et que le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau se trouve sur place à Mayotte
01:14a de quoi surprendre et pourquoi pas choquer.
01:17Les détails n'existent pas.
01:19Depuis des décennies, les hommes politiques regardent Mayotte
01:22quand viennent les élections présidentielles
01:24puis ils repartent gérer les affaires courantes.
01:27Le projet aujourd'hui est de reconstruire Mayotte
01:29comme la République a remis debout Notre-Dame de Paris.
01:32Personne n'y croit vraiment.
01:34Mais puisque c'est Noël, nous allons faire semblant.
01:37Au moins quelques heures.
01:39Il est 9h. Simon Guillin.
01:54Bonjour Pascal et bonjour à tous.
01:56Emmanuel Macron est attendu dans les prochains jours sur l'île de Mayotte.
01:59Après une réunion de crise hier soir,
02:01le président de la République a annoncé qu'il décréterait un deuil national.
02:04L'État qui tente de reprendre le contrôle face à une situation qui est dramatique.
02:08Bruno Retailleau, en déplacement sur place,
02:10a annoncé le déploiement de renforts sur le terrain.
02:14Ces images à présent d'une rare violence à Nice.
02:16Deux policiers ont été lynchés par une bande d'individus.
02:19Les faits sont déroulés peu avant minuit jeudi soir.
02:21Cinq suspects ont été interpellés
02:23et vont comparaître libres aujourd'hui devant le tribunal correctionnel.
02:28Enfin faites très attention si vous devez prendre l'avion aujourd'hui
02:31puisqu'un mouvement de grève est attendu dans plusieurs aéroports français.
02:34Aucun vol par exemple n'atterrira ou ne décollera des aéroports de Montpellier, Nîmes et Perpignan
02:39pour les prochaines 24 heures.
02:41Un préavis de grève déposé par le principal syndicat des contrôleurs aériens
02:44sur fond de difficiles négociations sur l'organisation du travail, Pascal.
02:48Merci beaucoup Simon Guillain.
02:50Nous sommes le 17 décembre.
02:52Bonjour Charlotte Dordélas.
02:54Bonjour.
02:55C'est Noël.
02:57La soirée du 24 décembre, c'est un moment particulier.
03:00Je sais pour vous, pour ceux qui nous regardent également.
03:02Que pour moi j'espère, oui.
03:04Est-ce que la messe de minuit existe toujours là où vous serez ?
03:07Est-ce qu'elle est toujours programmée à minuit ?
03:09Parce que les messes de minuit à 20h, c'est comme les gens qui fêtent le 24 décembre, le 28.
03:15Je trouve ça d'une tristesse.
03:18Eh bien oui, j'irai à la messe de minuit.
03:20Et elle est à quelle heure ?
03:21Elle est à minuit je pense.
03:2223h30 peut-être, parce qu'il y a la veillée avant.
03:25C'est rare, donc c'est beau.
03:27Je suis d'accord avec vous.
03:28Vincent Herbouet est avec nous.
03:30Joseph Macé-Scaron, bien sûr.
03:31Florian Tardif, qui nous donnera peut-être des nouvelles du gouvernement.
03:36Ça va mal, disons-le.
03:38Ça n'a pas commencé.
03:39Oui.
03:40Ça va mal, vous dites ? Pourquoi ça va mal ?
03:42Non mais compte tenu déjà de la polémique d'hier soir, c'était assez tendu, non ?
03:47On en parlera peut-être.
03:48Et puis Richard Millet, que vous connaissez, qui est écrivain,
03:52qui vient régulièrement désormais nous voir.
03:55Je lui ai demandé de nous parler de Noël, pourquoi pas,
03:57et de cette période particulière.
03:59Ça m'intéresse votre avis d'écrivain, de philosophe,
04:03en tout cas d'intellectuel.
04:06M. Bayrou à Pau.
04:08Évidemment, tout ça est du symbole, sans doute,
04:10mais je disais, imaginez qu'un tsunami ravagenisse.
04:13C'est pas à Pau.
04:14C'est toute la difficulté.
04:15C'est-à-dire que les ultramarins ne sont pas tous traités pareil.
04:18Ils n'ont pas le sentiment qu'ils ne sont tous traités pareil.
04:20Et je voulais vous faire écouter cet échange,
04:23hier, dans le conseil municipal de Pau,
04:26entre Tunjaï, j'espère que je le dis bien,
04:29Sylgui, qui est un socialiste de l'opposition à Pau,
04:34et qui a interpellé M. le Premier ministre.
04:36Et vous allez entendre la réponse de François Bayrou.
04:40On n'est pas là pour faire du show, M. Bayrou.
04:44On n'est pas là pour transformer cette assemblée en plateau de télé.
04:50Ce n'est pas notre objectif, ce n'est pas notre vocation.
04:53On n'a jamais, me semble-t-il, eu ce comportement ici-là.
04:58On est là pour parler de sujets sérieux, graves,
05:01et qui concernent ensuite nos concitoyens.
05:04On est là pour porter une parole critique.
05:08Moi, la première question qui me vient, c'est qu'est-ce que vous faites là ?
05:12Vous n'êtes pas à votre place.
05:14Vous n'êtes pas à votre place, M. Bayrou.
05:16Moi, je considère que le fait que vous soyez venu ici,
05:20c'est une faute politique.
05:22Je ne fais pas du show, c'est une faute politique.
05:25Votre première mission, M. Bayrou, et M. le Premier ministre,
05:29c'est de prendre l'avion, d'aller à Mayotte,
05:32ne serait-ce que de façon symbolique,
05:35de montrer à ces gens-là qui vivent dans la misère,
05:38qui vivent dans des bidonvilles,
05:40qu'on les déconsidère.
05:42La seule manière où on parle d'eux,
05:44c'est pour les critiquer au sujet de l'immigration.
05:47Pourquoi je n'ai pas voulu annuler le Conseil de ce soir ?
05:52Pas parce qu'il y avait urgence budgétaire,
05:55mais parce que si je l'avais fait,
05:59nos concitoyens auraient dit,
06:02c'est évident,
06:04et d'abord vous auriez dit vous,
06:06mais c'est évident.
06:12Maintenant qu'il est là-haut,
06:16on ne compte plus pour lui.
06:18Alors je vous rassure,
06:20j'ai participé à une réunion sur Mayotte
06:23depuis les bureaux de la préfecture.
06:30Et je vous rassure aussi,
06:32le ministre de l'Intérieur était à Mayotte.
06:37Il a passé quelques heures dans la journée à Mayotte,
06:41et il rentre,
06:43et nous faisons ensemble les décisions,
06:46nous prenons ensemble les décisions.
06:47D'autre part, j'avais à essayer de former le gouvernement,
06:51comme quelques-uns d'entre vous l'ont rappelé.
06:55Et ce n'est pas si facile,
06:58qu'on pourrait le croire.
07:00Bon, mais je vais essayer d'y arriver.
07:03Bon, et alors j'ajoute,
07:04moi je ne veux pas non plus rentrer dans la polémique,
07:06mais pour aller à Pau, il prend un Falcon.
07:08Ce Falcon a un prix.
07:09Donc c'est toujours la même chose,
07:10on demande aux Français de faire des efforts,
07:12et puis le Premier ministre, il prend un Falcon,
07:14ça coûte les yeux de la tête,
07:15il fait l'aller-retour, etc.
07:16Donc c'est toujours la même chose,
07:17les efforts c'est pour les autres.
07:19Moi je prends mon Falcon,
07:20je vais à Pau et je fais ce que je veux.
07:22Donc évidemment les Français, dans ces cas-là,
07:24ils se disent, il y a deux poids, deux mesures.
07:26Il y a deux poids, deux mesures.
07:30Je ne parle même pas de l'empreinte carbone,
07:31je ne veux pas rentrer là-dedans,
07:32mais la politique est faite de symboles, bien sûr.
07:35Et il y a beaucoup de réactions ce matin.
07:37Alors je ne sais pas si vous êtes sur cette ligne-là ou pas.
07:39Pas du tout.
07:40Les uns, les autres.
07:41Joseph Macé-Scaron,
07:42c'est bien d'ailleurs que vous ne soyez pas sur cette ligne-là.
07:44Pas du tout.
07:45C'est contre l'histoire et tant mieux.
07:46Pas du tout.
07:47Parce qu'on ne peut pas en permanence,
07:50notamment sur ce plateau,
07:51dire avec justesse que les hommes politiques sont hors sol,
07:57et que lorsqu'un homme politique qui a été nommé,
08:00enfin qui a été élu à Pau,
08:02et qui est vraiment enraciné à Pau,
08:05choisit d'aller, parce qu'il a été nommé Premier ministre,
08:09de faire un conseil municipal,
08:11lui faire un procès d'intention et ouvrir la chasse au Bayrou,
08:15me semble disproportionné.
08:17Ce n'est pas un procès d'intention.
08:19Ce n'est pas un procès d'intention.
08:20Je doute qu'Henri IV, une fois qu'il a eu conquis Paris,
08:23soit redescendu souvent à Pau,
08:25et très sincèrement,
08:27visiblement, pardonnez-moi,
08:29visiblement le Premier ministre n'a pas pris la mesure
08:32de la catastrophe qui se vient de sévir à Mayotte,
08:36parce qu'il y a tellement longtemps qu'on tire la sonnette d'alarme,
08:38le toxin pour Mayotte,
08:40qu'évidemment, quand arrive la plus grave catastrophe naturelle
08:44que la France ait connue depuis des décennies,
08:49ce n'est pas un petit coup de vent,
08:52c'est la plus grave catastrophe que le pays ait connue.
08:55Le Premier ministre en train de tenir un conseil municipal à la noix
08:58dans sa ville natale,
09:00pour dire qu'on est toujours là, dans une démagogie.
09:03Vous l'écoutez quand même.
09:05Je suis à Pau, parce qu'autrement on aurait dit que j'étais là-haut
09:08et que je ne m'occupais plus des gens d'en bas.
09:10Non, on lui demande de s'occuper de la France, des Français.
09:13Et les Mahorais, jusqu'à preuve du contraire, sont Français.
09:15Et ils sont doublement Français.
09:17Parce que c'est sans doute les Français les plus méprisés,
09:20les plus ignorés et les plus agressés.
09:23Non pas par la catastrophe naturelle,
09:25mais par l'incurie de l'État,
09:27de l'impéricie des pouvoirs publics,
09:29qui ont laissé construire des bidonvilles invraisemblables
09:32depuis très longtemps,
09:34et qui n'ont même pas, pour leurs bâtiments publics,
09:36le Conseil général est décapité,
09:38la préfecture est à ciel ouvert,
09:40l'hôpital est à moitié sinistre.
09:42C'est-à-dire que même les bâtiments publics
09:44n'ont pas été construits selon des normes anticycloniques
09:47dans un territoire qui est régulièrement traversé par les cyclones.
09:52Franchement, vraiment, en général,
09:55les ministres vont à Mayotte pour prendre l'air des cocotiers.
09:58C'est un voyage très formidable,
10:01parce qu'il y a l'aller, il y a le retour,
10:03ça prend deux jours déjà,
10:05et puis sur place, le cabinet se prend l'air.
10:08C'est assez peinard, finalement, d'aller à Mayotte.
10:11On prend la pause devant les caméras, c'est tranquille.
10:15Là, ce n'est pas du tout le cas.
10:17Là, c'est une situation de catastrophe.
10:19Tour de table.
10:21Vous avez donné votre avis.
10:23Joseph, vous avez donné votre avis.
10:26Il a répondu. Tour de table.
10:28Charlotte.
10:30Mon intuition première est un peu entre les deux.
10:33J'oscille entre les deux depuis hier soir pour tout vous dire.
10:36Parce qu'il est vrai,
10:38c'est probablement la particularité aujourd'hui,
10:41que l'intégralité des Français se sent abandonnée.
10:44À différentes manières, à différents degrés.
10:47Mais ça, c'est vrai aussi.
10:49Maintenant, je suis absolument d'accord.
10:52C'est ça, la bonne comparaison.
10:54S'il y a un tsunami à Nice,
10:56alors qu'on dit que les ultramarins, ce ne sont pas des Français.
10:59On ne les traite pas pareil.
11:01Je suis désolé de le dire comme ça.
11:03Il ne vous a pas échappé que Mayotte et Nice ne se trouvent pas exactement la même...
11:06Non, ça ne vous a pas échappé.
11:08Il y a 400 000 habitants.
11:10Mais quel est le rapport ?
11:12C'est incroyable ce que vous dites.
11:14Mais quel est le rapport ?
11:16Je suis désolé, tous les Français doivent être traités de la même manière.
11:19Ce n'est pas parce que vous êtes à 10 000 kilomètres.
11:21Cet argument est nul et dans l'avenue.
11:24Il faut larguer les amarres.
11:26Si on n'est pas capable de développer, d'obtenir...
11:28Vous êtes allé en Mayotte.
11:30Vous voulez un langage de vérité sur Mayotte ?
11:33Le problème de Mayotte, ça commence en 2011,
11:36lorsque Jacques Chirac accepte que Mayotte devienne un département.
11:40Il faut avoir le courage de le dire.
11:42Ce n'est pas non plus un courage de dire ça.
11:44Si, si.
11:46Parce que les embolés lyriques sont faciles.
11:48Pardonnez-moi.
11:50Je connais la situation de Mayotte.
11:52Un député qui s'appelle Henri-Jean Baptiste, élu en 1986...
11:55Ce n'est pas une question de courage de dire une vérité, en l'occurrence.
11:58Bon, Charlotte Dordel.
12:00S'il vous plaît, s'il vous plaît.
12:02La chose qui me fait le plus hésiter, c'est que dans ce genre...
12:04Vous vous séparez autrement.
12:06Vous êtes là.
12:08Dans ce genre de situation, vous voyez toujours
12:10et les secours et les forces de l'ordre qui vous disent
12:12quand les huiles débarquent, c'est la catastrophe, ça nous empêche de travailler.
12:15C'est ça, la vraie chose qui me fait dire.
12:17Et on a vu la réaction samedi soir.
12:20François Bayrou avait l'air largué, pour tout vous dire.
12:22Et Bruno Retailleu avait l'air d'avoir les choses un peu plus en main.
12:24Donc qu'il soit sur place, lui,
12:26et que François Bayrou n'y soit pas,
12:28je pense que pour les Mahorais,
12:30ça ne changera pas l'organisation des secours.
12:32Écoutons Yann Braune-Pivet qui a pris la parole.
12:34Et puis je salue Christine Kelly qui nous regarde
12:36et qui dit heureusement que tu es là pour défendre l'outre-mer.
12:39Oui, Christine la défend beaucoup mieux que moi
12:42les territoires d'outre-mer.
12:44Mais j'imagine, ces gens-là, ils se disent
12:46que vous nous prenez pour des imbéciles,
12:48des sous-français.
12:50Écoutons Yann Braune-Pivet.
12:52J'aurais effectivement préféré que le Premier ministre,
12:55au lieu de prendre un avion pour Pau,
12:57prenne un avion pour Mamoudzou.
12:59Ce n'est pas à moi de le juger,
13:01mais je pense que dans ce type de circonstances,
13:03il faut être à 100% mobilisé sur la gestion de la crise.
13:05Ça commence bien, vraiment,
13:07le ministère de M. Bayrou.
13:09Écoutez Olivier Faure.
13:11La place du Premier ministre,
13:13n'était pas à Pau hier soir.
13:15La priorité, c'est Mayotte.
13:17Et j'ai eu du mal à comprendre,
13:19y compris la sortie sur le retour du cumul des mandats,
13:23qui n'est pas du tout une priorité
13:25pour les Françaises et les Français.
13:27Et même si on me parle régulièrement
13:29sur les marchés de pouvoir d'achat,
13:31de services publics, des retraites,
13:33jamais personne ne m'a parlé
13:35ni de proportionnel,
13:37ni de retour du cumul des mandats.
13:39Et donc là, il y a effectivement une forme,
13:41je ne sais pas,
13:43le Premier ministre s'égare
13:45quand il évoque ces sujets
13:47qui ne sont prioritaires ni dans la période,
13:49ni pour les Françaises et les Français.
13:51Et je souhaite qu'il revienne aux considérations
13:53qui sont celles
13:55qui nous sont rappelées en permanence.
13:57Il y a Elbrun-Billet, d'ailleurs,
13:59qui avait été ministre des Outre-mer.
14:01Très éphémère.
14:03Pour Bayrou, c'est le cumul des mandats.
14:05Oui.
14:07C'est le cumul des mandats.
14:09Il faut se poser la question,
14:11si le Premier ministre maorais,
14:13et qu'il y avait eu une catastrophe naturelle
14:15à Pau, un tremblement de terre,
14:17que la ville était dévastée,
14:19qu'aurait dit M. Bayrou ?
14:21Si le Premier ministre maorais
14:23avait décidé de tenir un conseil municipal,
14:25de rentrer à Mamoudzou...
14:27Qu'aurait dit M. Bayrou ?
14:29En revanche, vu l'état d'abandon réel
14:31des Outre-mer et de tous,
14:33avec des personnes qui manquent d'eau,
14:35des trucs inimaginables...
14:37Je vous parle souvent de la Guyane.
14:39Christine parle souvent de la situation
14:41en Guadeloupe, vous avez tout,
14:43Nouvelle-Calédonie...
14:45C'est vrai aussi, il faut le dire,
14:47c'est mieux qu'Haïti, c'est mieux que la Havane,
14:49c'est mieux que toutes les îles...
14:51C'est la France, quoi.
14:53Parfois, les Outre-mer demandent
14:55leur indépendance, pourquoi pas ?
14:57Revenons sur Mayotte, quand on dit
14:59que c'est mieux que les Comores, c'est vrai,
15:01mais seuls les maorais ont choisi de devenir français.
15:03Vous voyez, il y a la réunion de Chris Abobo.
15:05C'est moins bien que les Seychelles.
15:07Juste une chose,
15:09parce que l'abandon est tel,
15:11que si toute la classe politique
15:13en profite,
15:15sachant qu'ils n'ont rien fait et qu'ils ne parlent pas
15:17de Mayotte le reste de l'année non plus,
15:19pour aller se positionner eux-mêmes
15:21dans cette polémique, ça, ça va être vite insupportable.
15:23C'est la deuxième chose.
15:25Et dans le Conseil municipal, quand le monsieur,
15:27je ne sais pas quelle est son étiquette politique,
15:29mais attaque Bayrou en disant qu'on ne parle des maorais
15:31que pour les attaquer sur le plan de l'immigration,
15:33je note que quand on parle des maorais
15:35sur le plan de l'immigration, c'est surtout pour les défendre
15:37en l'occurrence. Ce n'est pas pour les attaquer
15:39précisément. Et quand l'extrême-gauche,
15:41parce que je ne connais pas son étiquette, mais à mon avis
15:43c'est plutôt de ce côté-là de l'échequier,
15:45quand l'extrême-gauche refuse qu'on aborde
15:47cette question-là avec les maorais
15:49sur la submersion réelle migratoire
15:51qu'ils subissent, c'est eux qui les abandonnent
15:53en l'occurrence.
15:55Écoutez, voyez cette réunion
15:57de Chris Abobo
15:59hier avec le président
16:01de la République qui était là.
16:03Et on va pouvoir
16:05également
16:07terminer cette partie
16:09avec beaucoup de réactions
16:11hier, d'ailleurs, que vous avez peut-être
16:13vu défiler.
16:15Guillaume Bigot qui a dit manque de pot pour Mayotte,
16:17nous avons un Premier ministre à mi-temps, affligeant,
16:19Clémence Guettet,
16:21Bayrou Nessistrac à distance à la réunion de Chris sur Mayotte,
16:23Arthur Delaporte, tous ces gens souvent
16:25à gauche. Et puis il y avait la polémique Falcone.
16:27Alors évidemment
16:29qu'elle est sans doute
16:31crocoline, la polémique
16:33Falcone, mais comment vous dire ?
16:35Elle dit beaucoup. Moi je trouve,
16:37souvent, je dis le détail n'existe pas.
16:39Le détail n'existe pas.
16:41Donc tu prends ton Falcone et tu
16:43t'en fiches, en fait.
16:45Mais oui, tu
16:47t'en fiches. Je peux pas vous dire
16:49autre chose. Premier ministre,
16:51il n'est pas obligé de prendre un Falcone
16:53pour aller à Pau faire un conseil municipal
16:55quand même. Ou alors
16:57il faut dire aux gens...
16:59On peut aussi décider...
17:01Mais les efforts, c'est toujours
17:03pour les autres. On est tout à fait d'accord.
17:05C'est toujours pour les autres.
17:07C'est-à-dire que vous demandez aux Français
17:09de faire des efforts et au plus
17:11haut niveau de l'État, ces efforts ne sont pas
17:13faits symboliquement, alors que ça pourrait
17:15être fait différemment. Il peut faire en visio son
17:17conseil municipal. Enfin, faut pas nous raconter
17:19de salade. Ça, on est d'accord.
17:21Je suis désolé, pendant le Covid, il le faisait en visio.
17:23Donc qu'il le fasse en visio.
17:25Qu'est-ce qu'on aurait dit s'il l'avait fait en visio ?
17:27C'est pas grave.
17:29Qu'est-ce qu'on aurait dit ?
17:31Il aurait dit qu'il méprise les meilleurs...
17:33Mais bien sûr que si.
17:35Richard Millet qui n'a pas pris la parole, non.
17:37Mais dites-moi...
17:39Richard Millet qui n'a pas pris la parole et votre avis
17:41nous intéresse.
17:43Je suis de l'avis de Charlotte et de
17:45M. Hervouet, mais il me semble que
17:47ce qui est dangereux dans cette affaire, c'est peut-être que
17:49les Azerbaïdjanais
17:51peuvent s'intéresser aussi
17:53à Mayotte après la Nouvelle-Calédonie
17:55Vous voyez, quand l'État
17:57fait défaut, il y a toujours
17:59des puissances étrangères qui s'y intéressent.
18:01Comme en Nouvelle-Calédonie également.
18:03Et en Martigny qu'on a vu.
18:05Voyons le sujet de
18:07Kinson sur Mayotte, parce que
18:09c'est évidemment dévasté
18:11et puis on écoutera le maire,
18:13on lira plus exactement le maire de
18:15Mamoudzou, puisque c'est quand même extraordinaire
18:17je peux pas vous faire écouter le maire de
18:19Mamoudzou, vous savez pourquoi ? Parce qu'il est républicain.
18:21Donc en temps de parole,
18:23je n'ai pas le droit de vous faire écouter le maire de Mamoudzou.
18:25Donc je suis obligé de rapporter
18:27ce qu'a écrit
18:29le maire de Mamoudzou.
18:31Ça n'arrive pas au cerveau
18:33de la même manière quand c'est écrit que quand c'est parlé.
18:35J'ai le temps
18:37de parole de l'article.
18:39Autorité indépendante,
18:41autorité administrative indépendante.
18:43Pas de légitimité
18:45du peuple, autorité
18:47indépendante, mais qui prend des sanctions.
18:49On l'a pris pour la haute autorité de santé.
18:51Toutes les autorités
18:53administratives indépendantes,
18:55je suis pas loin de penser qu'il faut un trait de plume dessus.
18:57Elles n'ont aucune légitimité.
18:59J'ai une tronçonneuse.
19:01C'est au ministère
19:03de la santé.
19:05Vous avez voté pour un programme.
19:07J'ai pas voté pour ces gens-là.
19:09Je suis désolé, c'est de l'argent public.
19:11L'autorité administrative
19:13indépendante, elles n'ont pas de légitimité.
19:15A mes yeux, maintenant. Peut-être aux vôtres.
19:17Voyons le sujet.
19:19De Kinson sur Mayotte.
19:21Sous les décombres des bidonvilles,
19:23les secouristes s'attendent
19:25à trouver de nombreuses victimes.
19:27Pour les survivants privés d'eau potable,
19:29ils sont menacés par une crise sanitaire.
19:31Et l'hôpital ?
19:33L'hôpital, c'est...
19:35Il reprend ses fonctions vitales,
19:37eau, électricité. En revanche, il y a encore
19:39des services qui sont défaillants, je pense à la réanimation.
19:41Réanimation, urgence...
19:43Est-ce que le bloc... Il y a deux blocs.
19:45Il y a deux blocs qui fonctionnent.
19:47C'est le bureau qui passe en revue les troupes.
19:49Il est urgent d'agir.
19:51Sous 48 heures, ces usines
19:53de traitement de l'eau potable
19:55fonctionneront à peu près
19:57à hauteur de 50% de leur capacité.
19:59Et d'ici une semaine,
20:01le préfet de Mayotte nous indiquait
20:03ce soir qu'on pourrait même atteindre 95%.
20:05Au printemps, une épidémie
20:07de choléra s'était propagée dans plusieurs
20:09bidonvilles, faisant au moins sept morts.
20:11Cette résidente
20:13prend conscience de l'apocalypse.
20:15J'ai réussi à trouver un paquet de couches.
20:17Mais il y avait des gens devant moi
20:19qui cherchaient des antistaminiques
20:21pour leur bébé de 16 mois et il n'y en a pas.
20:23Donc si on n'est pas
20:25vite ravitaillé pour certains
20:27traitements ou autres, il y a des gens qui vont
20:29vraiment souffrir.
20:31La première urgence a été d'évacuer les malades vers la Réunion.
20:33Une centaine de soignants
20:35de la réserve sanitaire viendront en renfort.
20:37Un hôpital de campagne
20:39sera également déployé.
20:41Que dites-vous ?
20:43Je disais, ils sont sauvés.
20:45La crise de l'eau, par exemple,
20:47c'est un truc intéressant. Imaginez-vous
20:49que pendant à peu près un an,
20:51les Mahorais,
20:53les Mahoraises, les mères de famille,
20:55avaient de l'eau,
20:57coupures d'eau pendant 72 heures.
20:59Pendant trois jours. Imaginez votre vie.
21:01Vous n'avez pas d'eau courante pendant trois jours.
21:03Et au bout de trois jours,
21:05vous avez quelques heures,
21:07un filet d'eau saumâtre
21:09qui vous fera faire bouillir
21:11si vous voulez
21:13vous boire ou faire de la cuisine.
21:15Ça, c'était pendant
21:17des mois, la situation à Mayotte.
21:19Pourquoi ? Parce que vous avez
21:21à Mayotte des retenues culinaires,
21:23une sorte de barrage, l'eau pluviale, etc.
21:25C'est prévu pour 200 000 personnes.
21:27Il y en a deux fois plus à Mayotte.
21:29Il y a 400 000 personnes.
21:31Il y a la croissance démographique,
21:33et une immigration absolument pas contrôlée.
21:35Tout est submergé. Tous les services publics sont submergés.
21:37C'est-à-dire que le problème de l'immigration,
21:39c'est pas un problème théorique
21:41sur le droit du sol, l'héritier de la révolution, etc.
21:43C'est un problème constant,
21:45quotidien.
21:47Vous avez une véritable
21:49impossibilité à vivre à Mayotte.
21:51Vous allez à l'hôpital avant
21:53qu'il ne soit décapité par la tornade.
21:55Vous devez avoir
21:57une quarantaine de médecins.
21:59En réalité, vous en avez 14, dont un seul
22:01qui est permanent. Tous les autres sont des vacataires
22:03étrangers. C'est-à-dire que tout le monde s'enfuit.
22:05Quand vous êtes submergés
22:07par l'immigration, les vrais
22:09maorais d'origine,
22:11quand ils le peuvent, ils partent.
22:13Ils partent à la Réunion.
22:15Ils partent en Hexagone.
22:17Hier, j'ai eu une jeune fille
22:19qui avait 18 ans, qui est arrivée
22:21à Paris pour faire ses études à 18 ans.
22:23Elle a aujourd'hui une petite trentaine d'années.
22:25Elle a fait toutes ses études là. Elle a trouvé du job là.
22:27Elle n'avait pas des nouvelles. Sur Europe 1, nous l'avons eu.
22:29Elle n'avait pas des nouvelles de ses parents,
22:31ni de sa famille, ni de ses grands-parents.
22:33Aucune liaison ne marchait. J'espère d'ailleurs qu'on l'aura tout à l'heure.
22:35Elle s'appelle Amina,
22:37de mémoire. Et je crois que nous l'aurons tout à l'heure,
22:39je l'espère, en tout cas entre 11h et 13h,
22:41pour avoir des nouvelles.
22:43Mais effectivement, et c'est ce qu'elle dit,
22:45il n'y a pas de possibilité. Je ne suis pas revenu
22:47travailler à Mayotte.
22:49Et toute l'économie, c'est une économie coloniale.
22:51C'est-à-dire que les seules ressources,
22:53c'est les ressources de l'État. Il n'y a pas une seule
22:55entreprise en réalité à Mayotte.
22:57Il n'y a pas d'agriculture à Mayotte. Il n'y a pas de pêche à Mayotte.
22:59Vous l'avez dit hier, le carillon d'Europe 1
23:01avec notre excellent ami
23:03Thomas Hill, qui est là. Bonjour
23:05Thomas Hill. Bonjour Pascal.
23:07Ça va et vous ?
23:09Votre programme, cher Thomas, aujourd'hui ?
23:11Il y a Olivier de Kersauson qui va nous rejoindre tout à l'heure.
23:13Le navigateur.
23:15Oui, le navigateur. Peut-être connaît-il
23:17Mayotte d'ailleurs ? Peut-être connaît-il son but ?
23:19Certainement.
23:21Et Marina Carrère d'Encausse qui est avec nous,
23:23pour parler de la santé.
23:25Vraiment, il est venu l'autre jour,
23:27Olivier de Kersauson, et vous allez faire une émission formidable
23:29sur Europe 1, parce qu'il a
23:31beaucoup de choses à dire et son bouquin
23:33que vous avez lu, j'en suis sûr,
23:35est absolument formidable.
23:37Exactement. A tout à l'heure, Pascal.