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00:00Europe 1 Soir Week-end, 19h21, Pascal Delattor-Dupin, on est 19h48 dans Europe 1 Soir Week-end,
00:07nous sommes toujours avec Paul Melun, avec Jules Torres, nous étions en train de décrypter
00:12évidemment l'arrivée de François Bayrou à Matignon, juste un mot sur cette image
00:15de passation au pouvoir, quand Michel Barnier passe le relais à François Bayrou, pardon,
00:21mais cette image, c'est quand même l'image d'une France qui a du mal avancé, on sait
00:26bien qu'on les connait très très bien, on les a beaucoup vus, ils ont été ministres,
00:30non je ne sais pas, l'image, qu'est-ce que vous avez ressenti en voyant ce duo peut-être,
00:35Paul Melun ? Pour être franc, oui, c'est bien que Jules
00:37Torres me laisse m'exprimer là-dessus, c'est une question profonde dont je voudrais y répondre,
00:41blague à part, je ne suis pas du genre à faire dans le jeunisme, disons qu'on a eu
00:46en quelques mois le plus jeune Premier Ministre à 5ème République, Gabriel Attal, et que
00:50là nous avons des Premiers Ministres qui sont nettement plus âgés, et vous le disiez
00:54Pascal, qui ont une expérience politique bien connue, qui étaient ministres, c'est
00:58le cas de François Bayrou dans le début des années 90, Ministre de l'Éducation Nationale,
01:03donc ce sont des gens qui ont fait leur preuve, mais moi je pense que les Français ne sont
01:07pas, comment dirais-je, gérontophobes, ne sont pas dans la détestation systématique
01:12au contraire des hommes d'expérience, et je pense qu'il y a un mouvement de balancier,
01:14peut-être que là, la passion du Nouveau Monde de 2017, l'arrivée de nouveaux visages
01:20a quelque part un peu lassé, et que remettre des figures bien connues des Français, identifiées,
01:25avec de l'expérience, c'est pas en soi un problème, la question c'est plutôt le
01:29fond, que font ces personnes-là, comment est-ce qu'elles vont arriver à sortir de
01:32leur nire et des défis qui sont les nôtres, c'est le cas de François Bayrou, il a une
01:35feuille de mission qui est quand même très compliquée, il est au pied de l'Himalaya
01:38comme on disait tout à l'heure, donc il a du boulot, mais en soi, ni son âge ni son
01:42expérience ne sont des handicaps, au contraire.
01:44Oui c'est vrai, non mais c'est vrai, 19h50 sur Europe 1, Jules Torres, quelle va être
01:49la mission, alors attendez, quel va être le champ d'action de François Bayrou, parce
01:52que c'est un champ de mine dans lequel il mit les pieds ce soir, non ?
01:56C'est complètement un champ de mine, d'ailleurs sur lequel Michel Barnier, pardonnez-moi de
02:00l'expression, a un petit peu explosé, parce qu'il n'a pas finalement réussi...
02:02Il le savait Michel Barnier, il l'a dit, lors de la passation de pouvoir, son gouvernement
02:05n'était pas...
02:06Il n'a pas réussi à réaliser la mission qui lui avait été donnée par Emmanuel Macron,
02:11il a sans doute trébuché un petit peu par l'orgueil de traiter le Rassemblement National,
02:16on voit bien qu'aujourd'hui François Bayrou n'est pas tout à fait sur la même ligne,
02:27le sujet c'est déjà la composition du gouvernement, on l'a dit, parce qu'elle comporte un certain
02:32nombre de liens avec les ministères, c'est-à-dire que la loi Immigration, François Bayrou était
02:38assez opposé, il était déjà même opposé à celle de 2023 de Gérald Darmanin, donc
02:43est-ce que si Bruno Rotailleau est reconduit à Beauvau, il aura la même feuille de route
02:48que celle que lui avait donnée Michel Barnier ? Il va avoir le sujet des agriculteurs, qui
02:54avec la censure ne pourront pas bénéficier des aides qu'il y avait dans le budget, il
03:00y aura ce sujet du Mercosur, est-ce que François Bayrou aura la même conviction sur le Mercosur
03:08? On sait qu'il était allé à Bruxelles pour en parler, qu'il avait un rendez-vous
03:12avec Giorgia Meloni, il comptait convaincre les Pays-Bas, il comptait convaincre la Pologne,
03:17on sait que le président de la République y était il y a deux jours, est-ce que François
03:20Bayrou va être aussi sur les sujets européens et non pas seulement sur les sujets nationaux ?
03:25Et puis évidemment, il y a la question du budget, on a la loi spéciale qu'il faut
03:28voter la semaine prochaine ou la semaine d'après, c'est quelque chose de très important, non
03:33seulement pour les finances des Français, pour savoir si oui ou non ils vont avoir leurs
03:36impôts augmentés, pour savoir si oui ou non nos sous-officiers et nos officiers au ministère
03:41des Armées de 2002, Sébastien Lecornu, vont avoir le droit à leurs primes qui étaient
03:46dans ce budget, il y a beaucoup, beaucoup de sujets que François Bayrou va devoir traiter.
03:51Je peux vous dire qu'il va passer un très mauvais Noël, parce qu'il va voter H-24.
03:56C'est vrai, vous avez raison, mais en plus il a dit le déficit, il a fait des campagnes,
04:00il l'a dit lui-même tout à l'heure sur le perron de Matignon, il a fait ses campagnes
04:03sur l'histoire de déficit et sur la dette, donc il connaît bien le dossier.
04:07Il n'arrive pas en chantonnant François Bayrou, il arrive face à une situation qui est extrêmement
04:11complexe.
04:12Le panorama de Jules était assez exhaustif en la matière.
04:14Il y a peut-être, comment dirais-je, un élément central et très observé par les
04:19Français dont on parle souvent et qui est important, c'est les questions régaliennes.
04:22C'est-à-dire que sur l'insécurité, la lutte contre l'insécurité, la lutte contre
04:26l'immigration illégale, Bruno Retailleau a mis un certain nombre de jalons et a commencé
04:30une politique qui conviendra, je l'espère, en tout cas de poursuivre.
04:34Et là-dessus, François Bayrou, il va être attendu au tournant aussi par ses propres
04:39électeurs.
04:40Quand vous prenez les sondages d'opinion sur l'insécurité ou sur l'immigration, c'est
04:43un sujet qui fait consensus entre le centre, la droite et même d'ailleurs avec la gauche.
04:47Donc il aurait tort de s'en priver.
04:48Et puis ensuite, sur la question sociale, les électeurs de Marine Le Pen, comme ceux
04:52de Jean-Luc Mélenchon, ils attendent aussi des réponses sur le pouvoir d'achat, des
04:56réponses sur la question des retraites, des réponses sur les fonctionnaires.
04:59Et là aussi, dans le cadre du budget, François Bayrou va devoir inclure ces réflexions-là.
05:06C'est très important.
05:07Et le casting gouvernemental nous dira aussi quelle est la teneur de sa politique sociale.
05:11S'il a des personnalités qui sont connues pour leur position sur les questions sociales,
05:16il donnera des gages aussi à la gauche.
05:18Donc on est vraiment sur ce jeu, si ce n'est d'équilibriste, en tout cas pour le coup
05:22de synthèse à ce moment-là, de dépassement des clivages.
05:26Et c'est très important que ce soit quelqu'un comme François Bayrou parce que lui, il n'est
05:30pas seulement associé au macronisme originel, c'est un chef de parti, c'est le premier
05:35ministre qui est chef de parti.
05:36Et donc il va devoir travailler sur tous ces sujets-là.
05:38Ça va être compliqué.
05:39C'est vrai que pour revenir sur l'image de cette passation de pouvoir, deux hommes de
05:4373 ans, figure quand même de l'ancien monde.
05:46Il y avait un proche du président de la République qui me disait qu'on a l'impression d'avoir
05:50les deux pères Fouettard.
05:51Donc on voit bien quand même qu'il y a une certaine crispation.
05:53Vous n'avez pas tort.
05:54Je pense que tous les auditeurs d'Europe 1 qui ont vu cette image se sont dit la même
05:57chose.
05:58De rien, ces deux personnalités-là étaient ministres dans les années 90.
06:01Donc c'est vrai qu'on est encore dans l'ancien monde.
06:04Est-ce que François Bayrou est l'homme de la situation ? Est-ce que c'est l'homme
06:08du compromis et de la réconciliation ? Peut-être qu'il a les clés en main.
06:11On savait que les Français étaient aussi plutôt enthousiastes quand Gabriel Attal
06:15a été nommé au nom justement de ce renouveau, de ce renouvellement démocratique.
06:19Après, s'il obtient des résultats, François Bayrou, je pense que les Français seront
06:22contents.
06:23Vous parliez de votre sondage qui nous dit que 60 % des Français actuellement ne lui
06:28font pas confiance.
06:29Lui, tout son objectif, au-delà des objectifs que l'on vient de fixer avec Paul, ça va
06:33être de faire baisser ce chiffre.
06:34Et si dans un mois, deux mois, il est à 50 %, puis 40 %, on se dira peut-être qu'avec
06:40des résultats, il a réussi la mission qu'Emmanuel Marx lui a donnée.
06:44Je vous rappelle qu'on a eu quand même 4 ministres en un an.
06:47Mais vous avez raison.
06:484 ministres en un an.
06:49Et en même temps, 4 premiers ministres en un an, est-ce que vous savez depuis combien
06:51de temps ça n'était pas arrivé ?
06:521946.
06:53Et il y avait un certain Général de Gaulle qui, à l'époque, était président du conseil
06:57à ce moment-là.
06:58Président.
06:59Et Rémi Flim là aussi, si je ne dis pas de bêtises.
07:01Là, c'est 1948.
07:02Non.
07:03Non.
07:04Il a révisé sa leçon à l'oreille.
07:05Charles de Gaulle, Félix Gouin, Léon Blum, Georges Bidot.
07:08Léon Blum, c'est sûr.
07:09Bravo Jules Thaurès.
07:10Bon.
07:11Mais je suis désolée, on va être obligés de s'arrêter à cette heure-là.
07:13Déjà parce qu'on a encore plein de choses à dire.
07:14C'est la pote d'Esteva qui me dit ça dans l'oreillette.
07:16Elle me dit ça suffit.
07:17On dépasse.
07:18Ça suffit.
07:19Ils en ont marre de Jules Thaurès et Paul Mollin.
07:20Ils en ont marre de Jules Thaurès et Paul Mollin.
07:21Voilà, vous avez gagné le droit de revenir ce week-end messieurs.
07:23Merci ma chère Pascal.
07:24Voilà, ça c'est bien.
07:25Vous ne pouvez pas demain.
07:26Avec plaisir.
07:27Je peux revenir ?
07:28Oui.
07:29Jules, vous revenez demain à 19h.
07:30C'est acté.
07:31Voilà.
07:32Dès maintenant.
07:33Il est 19h55 sur Europe 1, dans Europe 1 Week-end Soir.
07:34A 20h10, Marion Maréchal, députée européenne et présidente d'Identité Liberté sera mon
07:38invitée.
07:39A tout de suite.

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