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Michel Onfray passe en revue l’actualité de la semaine dans #FaceAMichelOnfray. Présenté par Laurence Ferrari.

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Transcription
00:00Bonjour à tous et bonjour à toutes, bienvenue dans Face à Michel, on ferait sur CNews et sur Europe 1.
00:04Bonjour Michel ! Bonjour Laurence !
00:06Ravis de vous retrouver pour une heure d'échange autour de l'actualité de la semaine,
00:09l'occasion peut-être de prendre un peu de hauteur face aux tumultes de la vie politique
00:13qui n'en finit plus de s'agiter et peut-être de rebuter certains des plus motivés de nos concitoyens.
00:18Parmi les vrais sujets de préoccupation des Français, Michel, il y a bien sûr le pouvoir d'achat.
00:23Nous sommes à dix jours pile de Noël et certains auront du mal à mettre des cadeaux sous le sapin en cette fin d'année
00:28qui se préoccupe vraiment des Français et de leur niveau de vie.
00:32On a l'impression que les intérêts des politiques n'ont plus rien à voir avec les intérêts des Français.
00:37Est-ce la chioli comme le général de Gaulle avait coutume de dire ?
00:40On l'entendra expliquer à la fin de l'année 68 que l'essentiel des fractures françaises sont nées justement de mai 68.
00:48Vous décrypterez pour nous.
00:49Autre motif d'inquiétude, notre souveraineté nationale et alimentaire.
00:53La colère des agriculteurs ne faiblit pas alors que la France continue de dire qu'elle va s'opposer à la ratification du traité de libre-échange du Mercosur.
01:02De nombreuses actions ont été menées, notamment dans les supermarchés.
01:04Dans la grande distribution, on entendra les réactions des uns et des autres.
01:09Le temps fort de ce week-end, c'est la visite du pape François en Corse.
01:12Une première pour un souverain pontife.
01:14Il sera accueilli à Ajaccio par le cardinal Bustillo.
01:18Qu'est-ce que symbolise à vos yeux cette visite papale ?
01:21Pourquoi a-t-il boudé la cérémonie de réouverture de Notre-Dame ?
01:23On a envie de vous entendre là-dessus Michel.
01:26Enfin la situation internationale avec d'une part le conflit entre la Russie et l'Ukraine attaqué il y a deux ans par Vladimir Poutine.
01:33La rencontre Zelensky-Trump à Paris le week-end dernier va-t-elle faire bouger les lignes ?
01:37Le président Trump peut-il régler en 24 heures comme il l'a promis cette guerre effroyable qui a fait plus d'un million de morts côté russe ou ukrainien ?
01:45Et puis de l'autre il y a la chute du dictateur Bachar Al-Assad qui a fui en quelques heures la Syrie pour se réfugier à Moscou.
01:52Le boucher de Damas, responsable de la mort de centaines de milliers de ses compatriotes,
01:57laisse la place à un régime de djihadistes qui se disent modérés mais qui veulent tout de même instaurer la charia.
02:04Est-ce que le djihadisme modéré existe à vos yeux ? Vaste question Michel Onfray.
02:09Et puis bien sûr nous parlerons de notre compatriote Boalem Sansal qui est détenu depuis 28 jours en Algérie.
02:15Un otage du régime algérien pour vous Michel. Sa demande de remise en liberté a été rejetée. On l'évoquera bien sûr dans cette émission.
02:23Voilà pour le menu mon cher Michel. On est parti pour une heure ?
02:26C'est parti.
02:27Allez on commence par le pouvoir d'achat des français. Préoccupation très concrète mais en même temps très légitime.
02:32Comment boucler les fins de mois ? On a le sentiment que la classe politique est complètement déconnectée des vrais sujets des français.
02:38Est-ce que c'est un sentiment que vous partagez Michel Onfray ?
02:40Oui parce que c'est la réalité. Souvenez-vous, et tous nos auditeurs s'en souviendront, il y a eu un début de gilet jaune à partir de ce moment-là de l'année.
02:47C'est-à-dire très exactement fin novembre début décembre quand un certain nombre de personnes, dont Jacqueline Mouraud que tout le monde a oublié aujourd'hui,
02:53mais enfin de personnes qui donnaient vraiment les raisons du mécontentement. C'était le prix du gasoil.
02:59Une gilet jaune c'est ça ?
03:00Oui. On a dit qu'elle était à l'origine du mouvement des gilets jaunes.
03:03Et puis on a entendu des gens qui nous disaient je travaille, je ne peux pas acheter de jouets à mes enfants.
03:08Je vais être obligé de demander à mes parents, c'est-à-dire ce sont les grands-parents qui achètent les jouets des enfants.
03:12C'est une humiliation terrible pour les gens.
03:14Quand vous travaillez, que d'autres qui ne travaillent pas ont des avantages divers et multiples, qu'ils ont des chèques, etc.
03:20Et puis là des gens qui disent nous on n'a pas la dignité qui nous permettrait d'abord d'acheter des jouets à nos enfants
03:26puis ensuite d'acheter peut-être un peu de foie gras, un peu de quoi faire un dîner festif,
03:31et qui prendront du mousseux et pas du champagne, et qui auront des blocs de mauvais foie gras au lieu de vrais foie gras, etc.
03:37C'est ça la réalité de la vie des Français, de nombre de Français qui travaillent,
03:41et qui ont des revenus trop modestes pour pouvoir simplement faire ce qu'on a envie que tout le monde puisse faire,
03:47que tous les Français puissent faire le soir de Noël, c'est-à-dire être en famille et rendre heureux les gens qu'on aime.
03:51Alors justement on leur a posé la question.
03:53On va regarder les stratagèmes qu'ils mettent en place pour justement pouvoir faire plaisir,
03:57se faire plaisir, faire plaisir à leurs proches le jour de Noël. Réaction.
04:01C'est un peu juste, mais on essaie de faire en sorte de faire plaisir à la famille
04:05et après ce n'est pas forcément le prix qui compte, mais plus l'attention.
04:08Ça a été un peu compliqué, donc je me suis organisé il y a un mois, un mois et demi,
04:12pour mettre un peu de côté, essayer de limiter un peu les sorties, les choses comme ça,
04:16pour pouvoir mettre un peu plus pour Noël.
04:18Le budget, ça va. En vrai, je vais pouvoir.
04:21On essaie de faire attention au budget, ne pas dépenser inutilement, et puis on fait avec ce qu'on a.
04:28Je n'ai pas suffisamment d'argent, mais je vais faire en sorte d'offrir un petit quelque chose à chacun.
04:33Restriction budgétaire, l'inflation, l'ouverture de la société cette année, on ne nous aide pas trop,
04:38donc on fera en fonction des moyens de chacun et on essaiera de faire plaisir au maximum de personnes.
04:43Voilà pour ces Français interrogés par nos équipes.
04:46Il y a aussi le sentiment de la part de ces Français que la classe politique ne les écoute plus,
04:51que c'est terminé, ils sont dans un autre monde, ce sont deux mondes différents.
04:54Oui, ça fonctionne de manière autonome, la classe politique.
04:57Je vais être élu, quand je suis élu, je vais rester élu, je vais m'allier avec machin,
05:01puis avec bidule, je le déteste, mais il faut quand même qu'on sauve nos postes,
05:04et puis il va y avoir un relais municipal, et puis il va y avoir les présidentielles.
05:07Dans quelle écurie est-ce que je dois aller ? Est-ce que celui-ci, c'est le bon cheval ?
05:11Je m'y suis sur celui-ci ou pas ? Je n'en sais rien.
05:13Est-ce qu'ils vont faire des alliances ?
05:14C'est à vomir quand on vient d'entendre ce qu'on vient d'entendre.
05:16Ça me fait de la peine, moi, de voir des Français qu'on dira moyens.
05:19Moi, j'aime bien l'expression Français moyens.
05:21Ce ne sont pas les gens totalement déclassés, ce ne sont pas les gens richissimes,
05:25c'est juste des gens qui disent, j'ai prévu, il y a eu un petit budget,
05:29il n'y aura pas grand-chose, il y aura un petit cadeau pour chacun quand même.
05:31Ça me fait de la peine.
05:32On devrait pouvoir ce soir-là ne pas être obligé, même pas de casser les tirelires,
05:35ils n'ont pas de tirelire, mais d'être dans l'humiliation qui consiste à dire,
05:40on ne fait rien, on ne vole pas, on ne pille pas, on ne fait pas de trafic de drogue.
05:43Quand la police nous arrête, on s'arrête, on donne nos papiers,
05:47et nous, on se moque éperdument de nous.
05:51Et pendant ce temps-là, est-ce que machin va être réduit ?
05:53Est-ce que c'est plutôt celui-ci ? C'est à vomir.
05:55C'est-à-dire qu'il y a des gens aujourd'hui qui se servent de la politique
05:58alors qu'ils devraient servir de la politique normalement.
06:00Quand on fait de la politique, ce n'est pas pour avoir un poste, c'est pour aider ces gens-là.
06:03C'est pour faire de telle sorte que ces gens-là n'aient pas à se dire,
06:07j'ai mis 3 euros de côté de temps en temps pour pouvoir faire un cadeau à 3 personnes,
06:12il y aura 20 euros d'années.
06:14C'est humiliant d'obliger les gens à faire ça.
06:17Michel Onfray, il y a aussi ce sentiment des Français que depuis 30 ans,
06:20quoi qu'il arrive, que c'est blanc bonnet ou bonnet blanc,
06:22que, évidemment, ce sont des Maastrichtiens, vous allez me dire,
06:25mais rien ne change en réalité.
06:26C'est la même politique qui est menée par tous, absolument.
06:29Évidemment, puisque c'est comme ça depuis 1992, traité de Maastricht,
06:33puis 2005, quand les Français ont dit, pardon, vous nous demandez avec un référendum,
06:37on vous répond, puis on dit, non, vous avez mal voté.
06:39En 2008, on leur a dit, vous allez l'avoir quand même.
06:41Et puis à chaque fois qu'il y a des élections,
06:43aussi bien présidentielles qu'intermédiaires, législatives, diverses et autres,
06:47les Français disent, on n'en peut plus, on n'en veut plus, on n'en peut plus.
06:50Et puis il y a même les gens qui ne vont même plus voter,
06:51on dit, non, ça ne sert à rien, ce qui fait beaucoup de monde.
06:53Ça fait des millions de gens.
06:55Et on dit à ces millions de gens, ah, mais on continue,
06:57on va prendre les mêmes, et on continue de toute façon.
07:00On ne peut plus sortir du train maastrichtien.
07:02Donc quand on fait ça, bien sûr que c'est fini.
07:04Enfin, c'est fini, le Brexit a eu lieu, un Brexit serait possible.
07:07Mais quel candidat défend ça ? Personne.
07:09Il est mort, sinon.
07:10Interdit de médias, sauf sur CNews, franchement.
07:13Mais interdit de médias, interdit de services publics,
07:15interdit de parole, criminalisation de la parole, etc.
07:18On vous dit après, mais vous ne pesez rien du tout.
07:20Si vous ne pesez rien du tout, on ne vous invite pas.
07:22Si on ne vous invite pas, vous peserez encore moins.
07:24Regardez Asselineau, par exemple, il dit des choses.
07:27François Asselineau, il est sur cette ligne-là.
07:29Regardez le traitement médiatique, regardez quand on l'invite,
07:32les conditions de possibilité de l'invitation,
07:34quand on lui dit un tas de choses et on ne lui pose pas de questions concrètes.
07:37Et on dit, ça y est, maintenant, le temps est écoulé.
07:39Donc les gens qui nous disent, non, attendez, il y a un problème avec l'Europe.
07:42Et cette Europe, on va reparler du Mercosur tout à l'heure,
07:45c'est exactement la même chose.
07:47Nous n'avons plus la main.
07:49C'est ça, être souverainiste, c'est dire...
07:51On n'a pas de propriétaux, dit Philippe Devilliers.
07:53Oui, mais il a raison, Philippe, de dire ça.
07:55Parce que quand Macron et les autres nous disent,
07:57on va faire de telle sorte qu'on ne signera pas vraiment l'Etat,
08:00je ne sais quoi, mais mon oeil, ce sera du papier,
08:03le jour où tout ça sera signé, c'est la vente d'air la vienne,
08:06ou celui ou celle qui la remplacera,
08:08il dira, mais mon cher Emmanuel, ce n'est pas comme ça que ça se passe.
08:10Il sait bien, de toute façon, il n'aurait même pas besoin qu'on lui dise,
08:12il le sait, il joue un double jeu, mais on lui dira,
08:14tu n'as pas le choix, tu sais bien que tu n'as pas le choix.
08:16Donc il fait semblant, d'un point de vue médiatique,
08:18verbal et sémantique, de dire ces choses-là,
08:20parce que ça calme encore des gens,
08:22ça a calmé nos amis agriculteurs, hélas,
08:24qui se sont fait avoir, parce qu'on leur a dit,
08:26Gabriel Attal, pour être même plus précis,
08:28ne massacrez pas votre salon de l'agriculture,
08:30rentrez chez vous, etc.
08:32Les paysans, ce ne sont pas des fonctionnaires,
08:34quand les vaches ne sont pas traites,
08:36ou quand le travail n'est pas fait, il n'est pas fait.
08:40Il rentre pour faire du télétravail,
08:42pour traire les vaches, c'est assez difficile.
08:44Et donc, il a obtenu que tout le monde rentre à la maison,
08:46et simplement, pendant ce temps-là, ils avançaient.
08:48Ce sont des cyniques, les gens qui sont au pouvoir,
08:50de droite et de gauche.
08:52Tous ceux qui défendent Maastricht, de droite ou de gauche,
08:54ce sont les mêmes. Et quand vous faites un paquet,
08:56dans la classe politique, c'est beaucoup de monde.
08:58Les séguins d'aujourd'hui, on les cherche.
09:00– Alors, est-ce la chienlit, mon cher Michel ?
09:02– Ou les chevènements d'aujourd'hui.
09:04– Oui, chevènements aussi, grand homme politique.
09:06On va écouter le général de Gaulle.
09:08Il m'avait signalé cet archive que je ne connaissais pas.
09:10Ça se déroule fin 68.
09:12Écoutez comment il qualifie
09:14les événements de mai 68.
09:16Pour lui, c'est de là que, vraiment, naissent
09:18les fractures françaises. Écoutez.
09:20– En somme, les immenses événements
09:24politiques, économiques, sociaux,
09:28qui, depuis, ont encore bouleversé le monde,
09:34la Deuxième Guerre générale,
09:38qui l'a déchirée de nouveau,
09:42les tensions et les conflits
09:46qui le troublent, en ce moment même,
09:50sont les conséquences directes
09:54de la colossale révolution,
09:58frayée alors par les armes,
10:02et où la race humaine en vint
10:06à perdre l'équilibre
10:10qu'elle n'a pas, jusqu'ici, retrouvé.
10:14– Voilà pour cet archive du général de Gaulle en 1968,
10:18après les événements de mai 68.
10:20Michel Onfray, on est sur CNews et sur Europe 1.
10:22Comment vous analysez ce qu'il vient de dire, le général ?
10:24– Alors, il nous faudrait mettre l'archive entière.
10:28On est obligé de tailler. – On est obligé.
10:30Mais, en fait, dans ce qu'il nous dit,
10:32il parle de la Première Guerre mondiale,
10:34puis de la Deuxième Guerre mondiale, puis de mai 68.
10:36Et il met ces trois choses-là en relation,
10:38en nous disant que c'est la révolution des machines.
10:40Et il y a une pensée de la technique chez le général de Gaulle,
10:42contrairement à ce qu'on a pu dire,
10:44en disant que c'est un militaire borné, étroit,
10:46un général qui ne pense pas, etc.
10:48C'est faux.
10:50Il y a plein de dimensions chez le général de Gaulle,
10:52notamment une dimension civilisationnelle.
10:54Et il y a la même chez André Malraux.
10:56Et quand il dit, à quoi bon aller sur la Lune
10:58si c'est pour s'y suicider, il dit,
11:00mais c'est bien le progrès technique, mais pour quoi faire ?
11:02Et il a bien compris qu'on avait saigné la France en 1914-1918,
11:06qu'on a saigné la France pendant la Deuxième Guerre mondiale,
11:08qu'on l'a humiliée avec la débâcle,
11:10qu'on l'a humiliée avec l'occupation, la France,
11:12et qu'il a fallu la reconstituer,
11:14et que tout ça a été terrible,
11:16et qu'on n'avait pas forcément besoin de mai 68,
11:18mais qui est de toute façon en relation avec ça.
11:20Mai 68, ce n'est pas juste une petite histoire,
11:22même pas franco-française,
11:24mais je dirais Saint-Germain-des-Prés,
11:26ou un peu latin, etc. Pas du tout.
11:28Dans les chaînes qu'on a bas, Malraux dit,
11:30mais c'est une entreprise, c'est là que je l'ai appris moi,
11:32quand j'ai lu ça il y a très longtemps,
11:34mais c'est une affaire universelle et occidentale.
11:36Ça a lieu au Japon, ça a lieu aux Etats-Unis,
11:38ça a lieu en Allemagne, ça a lieu dans plein d'autres endroits,
11:40l'Occident, et c'est une crise occidentale,
11:42c'est une crise de civilisation qui nous dit,
11:44la machine ne peut pas tout,
11:46elle est en train de prendre le pas sur tout.
11:48Et il l'invitait effectivement à trouver d'autres solutions
11:50que de descendre dans la rue en disant, ça suffit,
11:52on pouvait mettre le général de Gaulle à la porte,
11:54mais pourquoi faire ? Si c'était pour y amener
11:56assez rapidement Valéry Giscard d'Estaing,
11:58qui nous amenait à la fin de la France,
12:00une espèce d'Europe formidable avec
12:02le projet mastrichien, et puis François Mitterrand
12:04qui, une fois qu'il est arrivé au pouvoir,
12:06dit finalement, ce n'est pas si mal que ça,
12:08Valéry Giscard d'Estaing, et nous sommes dans le giscardisme
12:10depuis Macron, c'est un giscardien,
12:12c'est un mastrichien, c'est exactement la même logique,
12:14c'est-à-dire que des antigollistes.
12:16– D'accord, mais ça veut dire qu'on peut remettre ça
12:18à 2024, si on assistait au départ d'Emmanuel Macron,
12:22on basculerait dans quoi en fait, Michel Onfray ?
12:24– Peut-être dans la possibilité de revenir
12:26à la Ve République, car là,
12:28la Ve République est bafouée, totalement.
12:30On n'appelle plus le peuple à donner son avis,
12:32quand on lui demande son avis,
12:34on lui dit, on n'a rien à faire de votre avis,
12:36quand il s'agit de faire voter
12:38aux législatives, et qu'il y a des chiffres
12:40qui parlent, on dit, les chiffres ont mal parlé,
12:42et c'est moi, chef de l'État,
12:44qui ai de toute façon été élu deux fois,
12:46c'est la légitimité qui va vous expliquer
12:48que puisque vous avez mal voté, moi je vais vous nommer
12:50quelqu'un qui ne vous plaira peut-être pas,
12:52mais c'est de toute façon nécessaire
12:54pour le destin de la France maastrichtienne,
12:56donc c'est comme ça que les choses fonctionnent.
12:58Si on n'a pas un personnage qui a plus le sens
13:00de l'intérêt général et du bien public,
13:02c'est-à-dire qui retrouve l'esprit
13:04et la lettre de la Ve République,
13:06ça va continuer la chianlie, ça ne peut que continuer.
13:08– Bon, Michel Onfray, on continue,
13:10on évoque notre souveraineté nationale,
13:12souveraineté alimentaire, à la lumière
13:14de ce qui était encore très présent cette semaine,
13:16ils annoncent encore des actions la semaine prochaine,
13:18non seulement pour dire non au Mercosur,
13:20mais globalement parce que les promesses
13:22qui l'ont été faites n'ont pas été tenues.
13:24On va écouter une petite séquence où il y a une altercation,
13:26et c'est toujours très douloureux
13:28de voir des forces de l'ordre
13:30qui s'en prennent aux agriculteurs
13:32quand ils font des choses illégales,
13:34parce que c'est le peuple en réalité qui s'affronte.
13:36Écoutez cette petite séquence où les agriculteurs
13:38tentent de vérifier le contenu d'un camion
13:40pour voir l'origine des produits,
13:42notamment de la viande qui s'y trouve,
13:44et l'action des forces de l'ordre,
13:46un peu de tension dans l'air.
13:50– Tranquille, tranquille !
13:52Ne me touche pas, c'est bon !
13:54C'est bon !
13:56– Allez, on recule.
13:58– Bon, adieu, putain !
14:00– Allez, on pousse doucement.
14:02– Et on arrive dégradé, donc c'est bon !
14:04– Hé, les saucissons !
14:06Hé, les saucissons !
14:08Ça va être livré après ?
14:10Avec des cochons à nourrir,
14:12nourris avec je ne sais quoi,
14:14avec des piqûres aux hormones,
14:16avec des antibiotiques,
14:18tout ce qui est interdit en France, vous voyez ?
14:20Et après on chale, le clair,
14:22tout le monde va tranquillement.
14:24C'est une honte de voir ça !
14:26– Mal à penser les agriculteurs en colère à Toulouse
14:28lors d'une opération avec un camion.
14:30Ils ont raison, Michel Onfray.
14:32– Oui, ils ont raison, et je pense que la police souffre.
14:34Je ne veux pas parler pour la police.
14:36– Bien sûr, j'en suis certaine.
14:38– Je ne veux pas parler pour Bruno Retailleau non plus.
14:40Mais je pense qu'il doit souffrir aussi un peu, lui,
14:42qui est très opposé à tout ce qui est Maastricht,
14:44à toutes ces choses-là.
14:46Et il est là pour faire respecter l'ordre républicain.
14:48On voit bien que la gendarmerie et la police,
14:50ils sont aussi là pour faire respecter l'ordre républicain
14:52et que d'une certaine manière,
14:54se retrouver devant des gens qui disent des choses
14:56avec lesquelles vous êtes d'accord,
14:58c'est difficile soit de les toucher physiquement,
15:00les interpeller, soit de leur dire de dégager
15:02ou soit d'être encore plus violent,
15:04comme ça a été le cas avec les Gilets jaunes.
15:06On peut questionner la police.
15:08Ce sont des gens souvent d'origine modeste.
15:10– Les gendarmes, pareil.
15:12– Les gendarmes et l'armée ne sont pas des gens
15:14qui ont habité dans les beaux quartiers de Paris
15:16pour faire un normal sup,
15:18pour faire une agrégation de philosophie
15:20et ensuite éventuellement un doctorat d'ethnologie.
15:22Ce n'est pas du tout cette sociologie-là.
15:24C'est une sociologie de gens simples.
15:26Vous savez que c'est une vertu.
15:28– C'est un noble mot.
15:30– Bien sûr, et comme fonctionnaire.
15:32C'est un noble mot, pas quand on leur fait faire des bêtises.
15:34Un noble mot de fonctionnaire, c'est être au service de l'État,
15:36c'est-à-dire au service des gens, donc au service du peuple.
15:38Je ne veux pas dire qu'ils vont mettre la crosse en l'air,
15:40mais je pourrais imaginer que si vraiment,
15:44on va pas faire de politique fiction,
15:46mais à un moment donné, si Emmanuel Macron ne comprend pas
15:48qu'il lui faudrait véritablement,
15:50je ne parle même pas de son honneur,
15:52il est perdu depuis très longtemps,
15:54mais simplement pour l'intérêt de la nation,
15:56dire on va revenir à des fondamentaux
15:58qui sont ceux de la Ve République,
16:00qui sont ceux de la République même indépendamment de la Ve.
16:02On verrait probablement des étoiles briller
16:04dans les yeux d'un certain nombre de policiers,
16:06de gendarmes, de CRS,
16:08qui sont là et qui doivent faire respecter
16:10l'ordre républicain.
16:12– Pour revenir aux agriculteurs,
16:14on sait que la France peut théoriquement
16:16s'opposer à cette ratification du Mercosur,
16:18mais en réalité, ça va être très compliqué,
16:20parce qu'il faut réunir
16:22un certain nombre de pays alliés,
16:24et qu'il y a plus de pays qui sont favorables
16:26au traité du Mercosur que défavorables.
16:28Est-ce qu'on assiste, et vous l'avez souvent dit,
16:30à la fin de la paysannerie française ?
16:32C'est ça qu'ils veulent au fond.
16:34Mais pour mettre en place quoi à la place ?
16:36Des grandes exploitations qui répondraient
16:38aux dictates du marché mondial ? Michel Onfray ?
16:40– Oui, moi je l'ai dit,
16:42j'ai fait avec Véronique Leflocq un livre
16:44qui paraîtra en janvier,
16:46c'est mon soutien aux paysans.
16:48Le patron de la FNSE1 est assez d'accord
16:50avec le Mercosur,
16:52ça fait son affaire à lui personnellement,
16:54qui est dans un business,
16:56pas seulement national mais international.
16:58Oui, c'est la duplicité des Maastrichtiens
17:00qui ne veulent pas dire comment ils avancent.
17:02C'est le cheval de Troyes, il y a un moment donné,
17:04le cheval de Troyes s'ouvre, et puis vous avez
17:06les guerriers qui arrivent, et ils ne vont pas dire
17:08de toute façon c'est fini la paysannerie,
17:10de toute façon c'est fini la France,
17:12ils ne vont pas dire ça clairement.
17:14Donc ils vont nous dire qu'il faut faire
17:16le nécessaire pour que la souveraineté,
17:18les grands discours qu'on connaît très bien,
17:20mais il y a une vraie duplicité.
17:22Je pense que ce qu'ils souhaitent,
17:24c'est de fait l'industrialisation
17:26française, donc de dire on va tuer
17:28les paysans les uns après les autres,
17:30il y en a un qui se suicide tous les jours.
17:32Et quand on aura détruit la paysannerie française,
17:34la paysannerie de la terre, je dirais,
17:36ça devient une espèce de pléonasme,
17:38mais c'est quand même sidérant,
17:40on aura une paysannerie de laboratoire,
17:42et on aura des laboratoires dans lesquels
17:44on va fabriquer des légumes clonés,
17:46des viandes clonées, donc on n'aura plus
17:48besoin d'assécher les terres,
17:50on n'aura plus besoin d'arroser,
17:52on n'aura plus de gaz d'échappement des animaux,
17:54des animaux qui...
17:56C'est ça le grand projet, au fond, pour vous ?
17:58Oui, bien sûr.
18:00C'est pas de la science-fiction, ça ?
18:02Non, mais pas du tout, mais tous ces gens
18:04qui sont actionnaires du monde,
18:06ou de libération, faites le compte,
18:08ce sont des gens qui ont investi
18:10dans la viande cellulaire.
18:12Étonnant, quand même.
18:14Peut-être l'avenir pour nourrir l'humanité, non ?
18:16Oui, c'est tout à fait ce qu'ils disent.
18:18A chaque fois que vous voulez faire une saloperie,
18:20vous dites que c'est pour le bien des gens.
18:22C'est pas formidable, parce qu'on pourra leur mettre
18:24dans le cerveau ce qu'on voudra qu'on y trouve.
18:26Mais attendez, des paraplégiques vont pouvoir marcher,
18:28des tétraplégiques vont pouvoir marcher,
18:30ils vont pouvoir retrouver la parole.
18:32Vous êtes contre ça ?
18:34Les gens disent que c'est une bonne idée,
18:36et bien allons-y.
18:38Et puis les tétraplégiques qui retrouveront la marche,
18:40ça supposera des gens qui perdront l'intelligence.
18:42Parce qu'on redonnera la marche à des gens
18:44et on supprimera l'intelligence à d'autres.
18:46En disant, laissez faire Neuralink,
18:48c'est pas compliqué, vous êtes de toute façon
18:50sur Nadou, ou sur Wikipédia,
18:52ou sur Google,
18:54et puis ça suffira.
18:56On n'avance pas en donnant un projet comme ça,
18:58parce que les gens disent, ah mais si c'est ça, on n'en veut pas.
19:00Donc là, on embobine, on tient un double discours,
19:02on est dans la duplicité, on est dans le cynisme absolu,
19:04on est dans le machiavélisme, et Macron est formidable pour ça.
19:06Et il nous dira, la paysannerie, il faut la défendre.
19:08Attal était le pire,
19:10il a quasiment enlevé sa chemise, enfin son vêtement,
19:12il avait pris des engagements,
19:14la plupart ont été donnés.
19:16Mais non, on a découvert la véritable nature
19:18de Gabriel Attal, quand la passation de pouvoir
19:20s'est faite avec feu, Michel Barnier,
19:22quand il a été dans le genre, vous trouverez le dossier
19:24sur votre bureau, et que j'avais salué,
19:26moi, l'aspect old school
19:28de Michel Barnier, pas du tout sa politique,
19:30il n'est pas plus mastrichien que lui, donc c'était pas
19:32mon homme, mais cette façon
19:34d'être poli, courtois, pas arrogant,
19:36pas suffisant, pas prétentieux, et puis
19:38de ne pas être forcément, enfin s'il est
19:40dans un double langage, du moins d'envelopper,
19:42de savoir le faire en enveloppant.
19:44Il suffisait juste de dire que lui aussi il enveloppait,
19:46et que c'était exactement la même politique, simplement qu'une génération
19:48de différences, ou deux ou trois
19:50générations, c'est pas compté sur ce terrain-là.
19:52Mais oui,
19:54les vrais objectifs, c'est la suppression de la paysannerie française
19:56de la même manière que les vrais objectifs
19:58c'est de laisser faire l'immigration.
20:00Quand on nous dit, oh l'immigration, il va falloir, mais pas du tout,
20:02ils veulent l'immigration, ils veulent absolument
20:04la fin du privilège blanc, pour le dire dans la langue
20:06de l'ennemi, en disant
20:08faites venir tout ce monde-là,
20:10on va créoliser, c'est formidable.
20:12C'est l'idéologie libérale, c'est une utopie.
20:14Oui, le communisme est une utopie,
20:16un certain nombre en sont persuadés, sauf Alain Badiou
20:18et quelques autres, mais le libéralisme
20:20aussi est une utopie. La fameuse théorie du ruissellement
20:22dont il nous parle, Emmanuel Macron,
20:24enrichissez les riches, ça va aussi enrichir les pauvres.
20:26Non, pas du tout, c'est Marx qui a raison.
20:28Quand vous enrichissez les riches, vous appauvrissez les pauvres.
20:30Et vous avez de plus en plus...
20:32Non, les riches sont de moins en moins nombreux
20:34et de plus en plus riches, et les pauvres, de plus en plus nombreux
20:36et de plus en plus pauvres. Je parle de la planète
20:38entière, entendons-nous bien, je parle pas de la France
20:40ou de l'Europe, qui a pas le même niveau de vie.
20:42Ce qui suppose un système de répartition,
20:44d'ou ma gauche, proudhonienne,
20:46qui suppose un système de répartition,
20:48donc je suis pour les impôts, mais pas des impôts confiscatoires,
20:50pas des impôts qui iraient voir directement
20:52les gens dirent, vous êtes riches, on vous prend tout,
20:54je ne sais quoi. Non, c'est pas comme ça que les choses doivent fonctionner.
20:56Michel, on fait une petite pause.
20:58On se retrouve dans un instant sur CNews et sur Europe 1.
21:00On reviendra sur l'événement du week-end,
21:02la visite du pape demain au Corse.
21:04On reviendra sur Notre-Dame de Paris,
21:06je suis sûre que vous avez votre avis sur cette inauguration
21:08en grande pote de la Cathédrale.
21:10Et puis on parlera des grands sujets internationaux,
21:12la Syrie, qui change de régime,
21:14et bien sûr Boalem-Sensal,
21:16dont nous réclamons la libération.
21:18A tout de suite.
21:20On se retrouve pour la seconde partie de Face à Michel Onfray
21:22sur CNews et sur Europe 1.
21:24Michel, l'événement de ce week-end, c'est bien sûr
21:26la visite du pape François
21:28en Corse, une semaine après
21:30la réouverture de Notre-Dame de Paris,
21:32à laquelle il n'a pas assisté, ça n'a échappé à personne.
21:34Pourquoi vient-il en Corse ?
21:36Et bien tout simplement à l'occasion d'un congrès
21:38sur la religiosité populaire
21:40en Méditerranée. C'est ça qu'il a
21:42en réalité attiré.
21:44Visiblement, il n'a pas l'attrait des grandes cérémonies
21:46et des mondanités et de la diplomatie,
21:48il préfère aller au plus près,
21:50en Corse, là où la
21:52religiosité est populaire. On va juste
21:54écouter le cardinal Bustillot
21:56qui le reçoit, évidemment,
21:58et puis après je serai très intéressée
22:00de savoir ce que vous pensez de cette visite du pape en Corse.
22:02Ici en Corse,
22:04il y a cette tradition,
22:06peut-être le côté insulaire nous aide,
22:08mais l'église
22:10apporte toujours
22:12ses traditions
22:14à la vie sociale.
22:16Les processions, quand on voit les églises
22:18de Corse, comme elles sont impressionnantes,
22:20elles sont bien soignées,
22:22elles sont belles. Donc l'église
22:24a gardé sa dimension
22:26pas simplement
22:28esthétique,
22:30mais sa dimension symbolique. L'église est rassemblée.
22:32Michel Onfray, sur CNews Europe 1,
22:34qu'est-ce que vous pensez de cette visite du pape François ?
22:36Vous n'êtes pas vraiment un anticlérical,
22:38mais bon, vous êtes...
22:40athée, on va dire.
22:42Pas anticlérical, moi j'aime quand
22:44les curés sont des curés,
22:46et pas des boy scouts.
22:48Parce qu'il est jésuite et qu'il envoie un certain nombre de messages
22:50à ceux qui veulent les décoder.
22:52C'est pas du tout le discours
22:54officiel. Il y a une feuille de route qui est donnée
22:56en disant qu'il aime tellement les religions
22:58populaires de la Méditerranée, etc.
23:00C'est le prétexte, ça. Rappelez-vous qu'il est jésuite.
23:02C'est-à-dire que les jésuites sont
23:04ceux qui sont proches du pouvoir, qui ont l'oreille du pouvoir,
23:06on conseille, on est très
23:08influents, etc. Et moi, j'adore
23:10l'inverse, c'est-à-dire François d'Assise,
23:12qui est vraiment le pape des pauvres, le petit
23:14pape, le pape des petits, je dirais.
23:16Le petit pape.
23:18Non, le saint des petits,
23:20disons-le plus précisément.
23:22Et donc, quand vous êtes jésuite
23:24et que vous choisissez le nom de François,
23:26vous dites un truc que, normalement,
23:28tout le monde devrait comprendre. Enfin, il faut un peu
23:30de culture religieuse, je dirais.
23:32C'est-à-dire que vous choisissez très exactement l'ennemi.
23:34Vous choisissez celui qui,
23:36François d'Assise, qui dit
23:38l'Église, non, il faut refaire tout ça.
23:40C'est Jésus qui chasse les marchands du temple,
23:42François. L'autre, il est dans le temple,
23:44il maintient le business, et il fait
23:46semblant de dire qu'il est en train d'être un marchand
23:48du temple. Moi, je préfère, j'ai quelques
23:50amis, je sais pas si je peux dire
23:52amis, parce que
23:54j'ai un respect pour eux, mais qui sont
23:56des prêtres traditionnalistes,
23:58disons-le comme ça, et au moins, c'est clair.
24:00Je n'ai pas la foi,
24:02je ne crois pas en Dieu, mais je veux dire que,
24:04au moins, la religion, on sait ce que c'est,
24:06comment ça fonctionne, il y a la logique du mystère,
24:08il y a de la théologie, et les quelques amis
24:10prêtres que j'ai, on peut avoir
24:12des vraies conversations théologiques sur la question
24:14de l'Eucharistie, de la transsubstantiation,
24:16sur la question de l'arianisme,
24:18des conciles divers et multiples, etc.
24:20C'est pas exactement la même chose que ceux qui sont
24:22déguisés en Castelbajac, si je puis me permettre l'expression,
24:24et qui jouent de la
24:26guitare comme Jésus revient, etc.
24:28Donc le pape, il est juste en train de nous dire, d'abord,
24:30il nous dit des sottises historiques, quand il dit je viens à Marseille
24:32donc je ne viens pas en France,
24:34je viens en Corse donc je ne viens pas en France, qu'est-ce qu'il veut dire ?
24:36Est-ce qu'il veut dire qu'il n'aime pas le président Macron ?
24:38Je ne peux pas imaginer qu'il soit saut au point d'ignorer
24:40que Marseille fait partie de la France,
24:42et que la Corse fait partie de la France.
24:44Mais simplement, quand il le dit, il laisse croire
24:46qu'enfin, il nous le dit
24:48en jésuite, il nous le dit,
24:50je déteste la France.
24:52Est-ce qu'il déteste la France parce qu'elle est la France ?
24:54Parce qu'elle est devenue,
24:56le LFI, le parti socialiste, le parti communiste,
24:58les macroniens, etc.
25:00Ils ont voté pour l'IMG en disant
25:02j'ai des raisons psychosociales de ne plus vouloir d'enfant.
25:04Ce n'est plus mon projet.
25:06J'avais un projet, mais ce n'est plus un projet.
25:08Et l'Assemblée nationale, que nos auditeurs aillent vérifier,
25:10parce que souvent les gens vous disent n'importe quoi,
25:12allez vérifier, vous verrez, ça a été voté.
25:14Et le Sénat a voté, lui,
25:16dans sa sagesse, a voté contre,
25:18donc ça n'est pas devenu une loi.
25:20Sauf que le pape ne peut pas apprécier quelqu'un qui nous dit
25:22que l'euthanasie, je la défends,
25:24mais l'euthanasie, c'est Macron,
25:26l'interruption médicale de grossesse,
25:28c'est Macron, la constitutionnalisation
25:30de l'interruption volontaire de grossesse,
25:32c'est Macron, l'affichage personnel
25:34d'Emmanuel Macron avec des gens
25:36avec lesquels on ne s'affiche pas,
25:38on peut le faire de manière privée, il n'y a rien à redire là-dessus,
25:40mais pas quand on est chef de l'État.
25:42Je pense que notre ami le pape François
25:44est plus soucieux de ça que de la
25:46religiosité méditerranéenne,
25:48avec ce qu'elle a de populaire et même de païen.
25:50Moi j'aime assez ce catholicisme
25:52méditerranéen,
25:54parce qu'il laisse une grande place au paganisme.
25:56Je ne pense pas que ce soit vraiment la tasse de thé
25:58de notre ami le pape François.
26:00On suivra ce voyage évidemment sur nos antennes.
26:02Parlons quand même de l'inauguration
26:04de Notre-Dame de Paris, ce joyeux de l'art gothique,
26:06avec une cérémonie le samedi
26:08en présence de dizaines de chefs d'État,
26:10avec une messe le dimanche.
26:12On va juste écouter le président Macron qui a pris la parole
26:14dans la cathédrale en raison des conditions
26:16météo qui l'interdisaient à l'extérieur.
26:18Il a dit espérer,
26:20un choc d'espérance, on l'écoute.
26:48Fraternité universelle
26:50et entraide.
26:52Voilà pour le discours du président Macron.
26:54Non, il n'est pas le dieu Éole,
26:56ce n'est pas lui Michel Onfray qui décide s'il y a du vent
26:58ou pas du vent concernant les conditions
27:00météo extérieures qui rendaient impossibles
27:02quand bien même le discours
27:04du président ou l'expression
27:06de la musique qu'on a entendue.
27:08Bon, ok, je ne vous
27:10comprends pas, mais je le dis quand même.
27:12Non, j'ai bien compris.
27:14D'abord, moi j'en peux plus de son cinéma,
27:16de son théâtre de cette façon.
27:18C'est la guimauve, c'est le sirop, il fait ça avec
27:20Jean Dormeson.
27:22Quand c'est bien, ce n'est pas de lui.
27:24Quand c'est de lui, ce n'est pas bien.
27:26On peut imaginer que c'est bien écrit, mais félicitons la plume.
27:28La plume d'Emmanuel Macron, je ne sais pas qui elle est.
27:30Mais c'est même trop bien écrit,
27:32ça sent trop son Malraux.
27:34Il faudrait juste que quelqu'un lui dise
27:36arrête de faire croire que tu es le général de Gaulle
27:38et que je dis un Malraux derrière toi.
27:40La prouesse des 5 ans, c'est quand même lui.
27:42Le général de Gaulle, il n'aurait pas dit
27:44il n'aurait pas transgressé une loi millénaire.
27:46Lui, c'est un transgresseur, c'est d'ailleurs ce qu'il caractérise.
27:48C'est à ça qu'on le reconnaît, si je puis me permettre.
27:50C'est-à-dire qu'on lui a dit
27:52jamais aucun roi de France, jamais aucun président
27:54Personne ne s'est autorisé ça.
27:56Lui, moi je vais le faire, et je vais le faire deux fois.
27:58Il l'a fait deux fois.
28:00Et justement, les gens,
28:02Castelbajacé, qui était juste...
28:04Designer, c'est de l'art, Michel.
28:06Mais il y a de l'art pompier dans l'art contemporain.
28:08Moi, je défends l'art contemporain,
28:10mais il y a des croûtes dans l'art contemporain.
28:12Il ne faut pas imaginer que...
28:14Ce n'est pas tout l'art contemporain tout le temps,
28:16comme un certain nombre d'intégristes de l'art contemporain,
28:18ou jamais comme certains intégristes de l'art classique.
28:20Il y a des chefs-d'oeuvre.
28:22Par exemple, je songeais à Richard Texier,
28:24qui est un artiste que je connais un peu,
28:26pour lequel j'ai écrit des textes.
28:28Je me disais, mais qui aurait pu être vraiment un artiste ?
28:30On ne va pas accabler les artistes qui ont été sollicités.
28:32Mais c'est ce clergé-là
28:34qui a choisi cet artiste.
28:36C'est ce clergé qui a choisi ces objets.
28:38C'est ce clergé qui a choisi un tabernacle
28:40en forme de cercueil.
28:42Moi, je n'y peux rien.
28:44Nous ne sommes pas d'accord.
28:46Ça crée le sel de nos débats.
28:48J'aurais bien songé à mon ami Robert Convance,
28:50mais il fait beaucoup de femmes toutes nues,
28:52avec des jolis seins et des jolies fesses.
28:54Je pense que c'était difficile à justifier.
28:56Mais je pense qu'un certain nombre de...
28:58Les curés dont je parlais tout à l'heure,
29:00traditionnalistes, n'auraient sûrement pas dit
29:02que la météo nous contraint
29:04à faire...
29:06Je vois que vous voudriez
29:08que j'arrête.
29:10C'est la météo qui nous contraint.
29:12Bien sûr que ce n'est pas la météo qui contraint.
29:14Général De Gaulle aurait laissé son képi
29:16s'envoler par le vent, puis il aurait pris la parole
29:18dehors, sur le parvis.
29:20Il aurait eu l'humilité de la fonction
29:22en disant qu'il y a une séparation de l'Église et de l'État,
29:24il y a une supériorité du spirituel sur le temporel.
29:26Si on veut, Nicolas Sarkozy l'avait dit
29:28un temps sur la question du spirituel.
29:30Lui-même, Emmanuel Macron, l'a fait savoir
29:32je crois que c'était au Bernardin.
29:34Mais comme il dit tout et n'importe quoi.
29:36Bernardin, supériorité du spirituel sur le temporel.
29:38Et là il dit, supériorité du temporel
29:40qui est moi-même, Emmanuel Macron, sur tout le reste.
29:42Et je vous en bête, je vous ennuie
29:44et j'y vais tout de même.
29:46Et je trouve que ce n'était pas à l'honneur du clergé français
29:48que de laisser faire ces deux transgressions.
29:50Écoutons un autre extrait.
29:52Là c'est Mgr Ulrich qui ouvre les portes de la cathédrale.
29:54Vraiment, ça c'était un temps fort pour le coup.
29:56En donnant trois coups, écoutons
29:58et regardons cette séquence.
30:00Notre Dame
30:02Mère très aimante
30:06Ouvre tes portes
30:08pour nous aider à chercher
30:12l'amour et la vérité
30:14la justice et la paix
30:32Voici l'honneur de Dieu
30:34pour lui et les hommes
30:38Voilà pour cette séquence extrêmement symbolique
30:40les trois coups
30:42qui évidemment symbolisent la trinité.
30:46C'est un héritage millénaire
30:48pour le coup Michel Onfray.
30:50Oui, avec une crosse clignotante formidable.
30:52Oui, mais bon, passons.
30:54Oui, oui.
30:56J'ai adoré les cérémonies
30:58lors de la mort
31:00de la reine Elisabeth.
31:02Mais parce qu'on obéit vraiment
31:04à une tradition, cette façon d'y obéir sans y obéir
31:06tout en y obéissant, laissant faire
31:08les transgresseurs, etc. C'était pas la hauteur.
31:10Je pense, oui, qu'on peut effectivement
31:12faire triompher
31:14cette tradition.
31:16Ça aurait pu avoir de la gueule
31:18si je puis me permettre l'expression. Là, pas.
31:20On a vraiment l'impression que ça a été tourné
31:22comme Gladiator et que ça a été scénographié
31:24et qu'il y a des gens avec des oreillettes
31:26que pom pom pom, il y a des gens qui disent allez-y, etc.
31:28On sent la fake news.
31:30D'accord, mais il y a quand même le symbole.
31:32Pardonnez-moi. Il y a cette cathédrale
31:34ressuscitée. Il y a cette renaissance
31:36qui, moi, personnellement, me touche.
31:38Oui, je comprends bien. Mais depuis Vatican II, on ne peut pas faire
31:40l'économie du sacré en disant on n'a plus besoin
31:42de la transcendance, on n'a plus besoin du sacré.
31:44Vive le curé qui joue de la guitare dans la Viette,
31:46un long fleuve tranquille. Et puis après, on appelait quand même
31:48au sacré. Non, il ne faut pas avoir le beurre et l'argent du beurre.
31:50Si on a fait l'économie du sacré, alors
31:52on invite Paul McCartney, et puis voilà.
31:54On est sur CNews et sur Europe 1.
31:56Évoquons ceux qui étaient présents lors de cette
31:58inauguration de Notre-Dame de Paris, de nombreux
32:00chefs d'État étrangers, dont le président
32:02ukrainien Zelensky et
32:04Donald Trump. Les deux se sont rencontrés
32:06avant cette inauguration.
32:08Est-ce que Trump a le pouvoir
32:10de régler le conflit
32:12en Ukraine, comme il l'a dit, en 24 heures ?
32:14Je mentionne d'ailleurs la revue,
32:16le dernier numéro de la Votre-Revue Front Populaire,
32:18consacré au choc des civilisations,
32:20dans lequel il y a
32:22un numéro sur l'Amérique alliée
32:24de la France, point d'interrogation.
32:26Est-ce que là, d'abord, sur l'Ukraine,
32:28Trump a les moyens de faire
32:30stopper le conflit et d'engager
32:32les négociations ? Bien sûr.
32:34N'importe quel chef des États-Unis a les moyens, puisque
32:36c'est lui qui fournit les armes. Si il dit qu'il ne fournit plus d'armes,
32:38c'est fini. Donc on dit, si je ne donne plus
32:40d'armes et que vous ne voulez pas la paix, la Russie
32:42prend la totalité de l'Ukraine et la fait régler.
32:44Vous ne pouvez pas vouloir ça, donc vous allez vouloir
32:46la paix. Et la paix, ça se négocie.
32:48C'est ainsi. Le monde n'est pas fait d'idées pures.
32:50Et donc, il faut faire des concessions
32:52de part et d'autre.
32:54Moi, je dis que ça fait plus de 10 ans qu'elle existe,
32:56cette guerre. Mais comme
32:58Poutine a envahi il y a quelque temps...
33:00Et comme
33:02les médias ont dit, ça commence tout de suite, ça y est,
33:04il y a des Russes en Ukraine, ça y est, ça démarre.
33:06Mais pas du tout. On les a humiliés, d'ailleurs,
33:08les Russes, notamment avec
33:10les accords de Minsk
33:12qu'on n'a pas respectés.
33:14Hollande est en train de le dire
33:16publiquement. Mme Merkel fait une tournée en France
33:18avec le livre qu'elle est en train de faire pour expliquer
33:20que finalement, ils ont trahi et trompé
33:22Poutine, donc
33:24la Russie, en disant que c'est juste pour
33:26attendre, de façon à pouvoir armer.
33:28On ne peut pas se comporter comme ça. Il y a un moment donné
33:30où on dit, vous allez donner des choses.
33:32De la terre, je ne sais pas, des concessions,
33:34est-ce que l'OTAN va pouvoir s'installer ?
33:36Est-ce qu'on va pouvoir mettre des missiles ou pas ?
33:38Est-ce qu'il va y avoir une intégration
33:40de tout ou partie de l'Ukraine dans
33:42l'Europe maastrichtienne ? Oui ou non ?
33:44Ça se négocie, puis à un moment donné, on arrête la guerre.
33:46Je rentre d'Israël,
33:48j'étais tout au bord de la bande
33:50de Gaza, j'ai vu des chars, j'ai vu des militaires,
33:52j'ai vu des choses comme ça. On ne peut pas vouloir
33:54la guerre, défendre la guerre.
33:56Je ne peux pas non plus dire qu'il ne la faut pas.
33:58Il y a des moments où il faut qu'elle ait lieu,
34:00mais à un moment donné, aussi, il faut commencer
34:02par se dire, comment est-ce qu'on peut l'arrêter ?
34:04Et le chef de l'État américain peut très
34:06bien dire, je ne vous donne plus d'armes,
34:08et puis d'ailleurs, ça se passe très mal, déjà,
34:10sur le terrain.
34:12Tout le monde, pas forcément Poutine,
34:14lui a envie de deux ou trois choses. Simplement, on n'est pas dans son cerveau,
34:16on ne sait pas ce que sont ces deux ou trois choses.
34:18Donc on se dit, peut-être ça, peut-être ça,
34:20peut-être ça, ça c'est négociable, ça, ça ne l'est pas,
34:22ça, il faut voir. Pour ça, il faut des chefs d'État,
34:24c'est-à-dire des gens qui soient capables de prendre en charge
34:26le pays,
34:28qui est le peuple derrière eux, et qui puissent le faire.
34:30En France, nous n'avons personne qui réponde
34:32à cette obligation.
34:34On est sur CNews et sur Europe. Évoquons la chute du
34:36dictateur Bachar Al-Assad,
34:38qui a surpris tout le monde cette semaine,
34:40après 50 ans d'un règne sanglant de la dynastie Assad.
34:42On parle de 500 000 morts,
34:44de millions de déplacés et réfugiés.
34:46Et c'est donc
34:48un leader islamiste, ancien
34:50d'Al-Qaïda, qui a pris le pouvoir,
34:52avec l'approbation des Turcs
34:54et du président Erdogan.
34:56Il s'appelle Al-Djoulani. Écoutez les quelques mots qu'il a dit
34:58en prenant le pouvoir.
35:00Nous devons rendre à Damas son juste droit,
35:02lui rendre son droit en restaurant la dignité
35:04et la fierté de ses habitants,
35:06et en la construisant dignement.
35:08Toutes les opportunités nous sont offertes,
35:10et les personnes qui ont émigré, qui ont demandé l'asile,
35:12ou qui ont été déplacées, doivent revenir.
35:14Tous ces gens doivent revenir, pour que,
35:16main dans la main, nous puissions construire une nouvelle Syrie,
35:18si Dieu le veut.
35:20Voilà pour cet homme qui appelle les Syriens,
35:22la diaspora syrienne, qui est répartie dans le monde entier,
35:24à revenir. Moi, la question que je vous pose,
35:26c'est est-ce qu'on peut être un djihadiste modéré ?
35:28Est-ce qu'on peut appliquer une charia
35:30light, entre guillemets ?
35:32On sait comment ça se termine, en général, pour les femmes.
35:34Bien sûr, on sait que
35:36les révolutions vont tomber des gens
35:38qu'on n'aime pas, mais qu'elles peuvent installer
35:40des gens qu'on aime moins, encore. Le chat d'Iran,
35:42c'est une chose, et la laïcité aux communistes,
35:44c'est autre chose. Donc, il y a l'avert et le revers.
35:46Donc, quand on se dit Bachar el-Assad est parti,
35:48on pourrait se contenter de ça. – Dictateur sanguinaire, ça.
35:50– Absolument. On pourrait se contenter de ça, en se disant
35:52tant mieux. Mais je ne suis pas de ceux qui pensent
35:54que la chute d'un tyran, ce soit l'émergence
35:56immédiate de la démocratie.
35:58C'est toujours la pensée de Bernard Levy,
36:00par exemple,
36:02ou de ceux qui pensaient qu'il fallait attaquer
36:04l'Irak, qu'il fallait attaquer la Libye, etc.
36:06On fait tomber Saddam Hussein,
36:08et puis on a la démocratie. On fait tomber
36:10Gaddafi, et puis on a la démocratie. Non, ça se passe
36:12évidemment pas comme ça. On fait tomber un régime
36:14laïc, c'est plutôt ça, mon sujet, moi,
36:16moi qui pense en termes de choc des civilisations, on fait tomber
36:18un régime laïc, et on a un régime religieux.
36:20C'est-à-dire, Saddam Hussein était laïc,
36:22Gaddafi était laïc,
36:24et Bachar el-Assad était laïc. Tyran,
36:26tous les trois, mais laïc. Donc, c'est pas exactement
36:28la même chose. Puis d'abord, il n'y a pas de nation, il y a des tribus
36:34comme la cobine française, qui a été exportée à l'étranger
36:36en matière de... ça fait partie du
36:38lot colonialiste, mais ça marche
36:40avec des tribus. Et après, il se passe quoi ?
36:42Vous avez l'unité qui se fait
36:44par la religion. Et j'ai juste vu, je disais
36:46tout à l'heure que j'étais à l'aéroport il y a quelques jours,
36:48quand les choses sont arrivées, j'ai vu sur un bandeau
36:50défilant, il n'y avait pas de son,
36:52c'était le triomphe
36:54de la nation islamique.
36:56Dit ce type qui ressemble à Fidel Castro, vous avez vu,
36:58c'est la barreuse, le machin, etc.
37:00Si c'est le triomphe de la nation islamique, on ne va pas faire
37:02des thèses là-dessus, c'est très clair.
37:04Voilà quelqu'un qui nous dit, c'est l'ouma qui est prioritaire.
37:06Donc on nous a dit, ah, l'Iran
37:08et l'axe Iran-Syrie,
37:10tout ça, c'est terminé.
37:12Ils sont en train de négocier, les Iraniens.
37:14Et éventuellement, l'axe Poutine,
37:16tout ça, c'est fini. Mais non, ils sont tous en train
37:18de négocier. Et ils vont reprendre langue,
37:20et quand ils ont repris langue, on aura
37:22peut-être, pour le coup, un régime islamique
37:24l'équivalent d'un Iran
37:26avec une frontière commune avec Israël, je le rappelle.
37:28Donc c'est ça qui est en train de se jouer.
37:30Alors évidemment, Israël joue sa carte aussi.
37:32Ils ont avancé des troupes au Golan,
37:34ils ont bombardé toutes les infrastructures
37:36en disant, on bombarde
37:38les avions, on bombarde la marine,
37:40et puis on bombarde les infrastructures avec les armes
37:42chimiques et bactériologiques.
37:44Bon, tout ça a eu lieu, ça se fait
37:46dans une période de confusion.
37:48Le nouveau chef d'État est en train de dire aux Syriens
37:50revenez, mais pourquoi faire ?
37:52On va voir, mais c'est sûrement
37:54pas pour installer un régime laïque où les femmes
37:56pourront avoir les cheveux
37:58libres, des jupes courtes,
38:00s'inscrire à l'université,
38:02faire des études, devenir médecin, je ne sais quoi.
38:04Et puis d'autres, peut-être, dire qu'ils ne croient pas
38:06en Dieu. C'est pas le projet, c'est pas le projet du personnage
38:08en question. – Michel Onfray, j'aimerais qu'on garde
38:10quelques instants pour parler de Boalem Sansal.
38:12Je sais que c'est un homme qui vous tient
38:14à cœur, que vous aimez beaucoup. Écrive un Français
38:16toujours prisonnier en Algérie depuis la
38:18mi-novembre. Son avocat
38:20à France a été empêché de se rendre à Alger.
38:22Il réclamait sa remise en liberté qui a été
38:24rejetée. On va l'écouter.
38:26On va écouter cet avocat qui répond
38:28en fait à Sandrine Rousseau.
38:30Sandrine Rousseau qui avait estimé qu'elle
38:32trouvait que les propos de Boalem
38:34Sansal relevaient de l'extrême droite
38:36et du suprémacisme, ça c'était
38:38ses déclarations, tout en disant que ce n'est pas un
38:40ange, même s'il n'a pas à être en prison.
38:42Ses déclarations ont beaucoup choqué.
38:44On va écouter l'avocat de Boalem Sansal lui répondre.
38:48– Je vais essayer d'être mesuré
38:50aussi.
38:52Ce qu'elle a dit après
38:54efface
38:58sa première proposition.
39:00Si lorsqu'on veut
39:02faire libérer quelqu'un
39:04on ne le fait pas de cette façon-là.
39:06La défense de la cause de sa libération
39:08mérite mieux que ses propos
39:10atténuateurs qui évidemment
39:12peuvent être reçus autrement.
39:14La reçoit comme un
39:16obstacle parce que
39:18d'autres vont s'emparer
39:20de cette vision
39:22pour tenter de justifier
39:24l'injustifiable. – Voilà pour
39:26François Zimek et l'avocat de Boalem Sansal.
39:28Michel Onfray, qu'est-ce que vous pensez
39:30de, un, cette situation
39:32et des commentaires qu'on a pu entendre ?
39:34– Je ne sais pas combien de temps on va
39:36tolérer que des gens puissent
39:38France Insoumise, Nouveau Front Populaire,
39:40écologistes,
39:42etc., passer les plaints
39:44à tout l'islamo-gauchisme,
39:46à tout cet islam, cette façon de dire
39:48célébrons le régime algérien
39:50où on enferme
39:52un algérien qui est aussi français, je le rappelle,
39:54c'est comme les otages français
39:56qui sont toujours otages actuellement
39:58dans la bande de Gaza, qu'on oublie assez facilement,
40:00on les oublie,
40:02on a là trois franco-algériens,
40:04de double nationalité, deux franco-israéliens,
40:06un franco-algérien, Boalem est franco-algérien,
40:08et on a des gens qui, cette femme-là,
40:10Mme Rousseau, qui nous dit
40:12qu'il l'a bien mérité.
40:14Il l'a bien mérité, finalement, c'est pas un ange…
40:16– Elle dit qu'il n'a pas à être en prison.
40:18– Qu'elle évite les commentaires qui sont à côté.
40:20En disant qu'il n'a pas à être en prison,
40:22elle fait du Macron, mais en même temps,
40:24il a un peu cherché.
40:26Rendons hommage à Bernard-Henri Lévy,
40:28j'ai beaucoup dit ce qui me séparait de lui
40:30et ce qui me rapproche de lui,
40:32il avait fait beaucoup pour
40:34au moment où Salman Rushdie a eu
40:36cette fatwa.
40:38J'étais chez un auteur grassé à l'époque
40:40et j'avais vu tout ce qu'il faisait,
40:42il se démenait pour ça.
40:44C'était l'époque où Jacques Chirac disait
40:46ou un autre personnage qui s'appelait
40:48le prince Charles, aujourd'hui roi d'Angleterre,
40:50qui disait aussi, il l'a bien cherché.
40:52Qu'est-ce que c'est que cette façon de justifier
40:54des embastissements, le fait de mettre
40:56en prison des gens juste par ce qu'ils pensent ?
40:58Il ne fait pas.
41:00On a dit, intelligence avec l'ennemi,
41:02mais qui était l'ennemi ? J'ai posé la question,
41:04qui est l'ennemi ? Mais c'est Mme Rousseau
41:06qui fait de l'intelligence avec l'ennemi, là, pour le coup.
41:08– Donc il faut se mobiliser pour la libération de Boilems.
41:10La France ne le fait pas assez, selon vous, Michel Onfray.
41:12– Mais c'est plutôt qu'on n'a aucun crédit.
41:14On a eu jadis une diplomatie d'Inde-Ston,
41:16avec des diplomates haut de gamme.
41:18M. Zimré, moi je l'ai rencontré, je crois,
41:20quand il était ambassadeur au Danemark.
41:22Je venais faire une conférence et j'ai beaucoup apprécié la personne.
41:24Et c'est un ambassadeur old school,
41:26c'est-à-dire intelligent, brillant, polyglotte,
41:28sur tous les terrains il était cultivé, etc.
41:32Emmanuel Macron a détruit cette diplomatie française.
41:36Il est lui-même, il a lui-même détruit la voie de la France.
41:38L'Algérie ne reconnaît que les rapports de force.
41:40Et depuis qu'il est au pouvoir,
41:42il nous fait savoir, avec Benjamin Stora,
41:44et quelques-uns de ses conseillers, qu'on n'est rien,
41:46qu'on a fait des crimes contre l'humanité là-bas,
41:48qu'on est nul, qu'il n'y a pas de culture française,
41:50qu'on demande pardon, etc.
41:52C'est bien que les gens là-bas disent, oui, vous avez totalement raison.
41:54Et agenouillez-vous encore plus, qu'on vous écrase la tête.
41:56Donc on n'a plus de diplomatie capable de négocier,
41:58on n'a pas de chef d'État crédible,
42:00et on n'a pas d'envoyé particulier.
42:02Qui on va pouvoir envoyer ?
42:04Si on envoie quelqu'un, qui serait quelqu'un digne de ce nom ?
42:06Oui, ou Jean-Pierre Chevènement.
42:08Mais ça veut dire qu'on n'a aucune chance
42:10de récupérer Boalem sans ça ?
42:12C'est mal parti.
42:14Quand son avocat dit qu'on lui a refusé
42:16d'entrer sur le territoire algérien,
42:18qu'on lui a refusé de voir son client,
42:20qu'est-ce que fait la France ?
42:22Alors, ils s'en sortent en disant, c'est un dossier très chaud,
42:24donc on fait plein de choses, mais on ne peut pas vous le dire.
42:26Mon oeil, ils ne font rien, ils ne peuvent rien faire.
42:28Vous pouvez faire des choses quand vous êtes respecté,
42:30et vous êtes respecté quand vous êtes respectable.
42:32Si vous avez tout fait pour ne pas être respectable,
42:34vous n'êtes pas respecté.
42:36Donc on n'a personne pour négocier.
42:38Même quelqu'un qui serait respectable,
42:40j'ai donné le nom de Jean-Pierre Chevènement,
42:42qui ne m'enveuille pas, je ne vais pas le mettre dans l'embarras,
42:44mais des gens qui connaissent bien le monde arabe,
42:46qui sont des amis du monde arabe,
42:48surtout pas des vilpins,
42:50des gens qui sont susceptibles d'être crédibles sur ce sujet-là.
42:52Hubert Védrine, par exemple.
42:54On pourrait aller chercher des individus
42:56qui pourraient être les envoyés de la France.
42:58Mais si vous êtes l'envoyé de la France, vous êtes la France.
43:00Et l'Algérie traite par le mépris la France.
43:02Je vous le rappelle. Il n'est pas seulement algérien.
43:04Il est d'ailleurs... Il faudrait que Mme Rousseau sache
43:06que ce n'est pas parce que Valeurs Actuelles
43:08dit du bien de vous que vous êtes un fasciste,
43:10ou que vous êtes invité sur CNews, que vous êtes un type d'extrême droite
43:12et que ça justifierait l'embastillement
43:14avec juste un petit truc du genre, ce serait bien qu'il soit libéré.
43:16En tout cas, on réclamera jour après jour,
43:18comme on le fait pour les otages.
43:20J'espère qu'on réclamera peu pour qu'il soit libéré vite.
43:22Merci beaucoup Michel Onfray
43:24pour cette très belle émission.
43:26Passez en votre compagnie.
43:28La information continue sur CNews et sur Europe 1.

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