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00:00Générique
00:0918h37 de retour d'Ampensheim sur CNews et sur Europe 1.
00:13Toujours dans l'expectative, dans l'attente du nom de ce futur Premier ministre.
00:17Augustin Donadieu, vous êtes toujours notre vigie devant le palais de l'Elysée.
00:22Avec mon baguet, le Président n'est toujours pas rentré.
00:25Il est en route, il rentre de Pologne.
00:27Et il doit normalement prendre une décision dans la soirée.
00:30Mais est-ce qu'on est sûr qu'il va prendre cette décision dans la soirée, Augustin ?
00:35Eh bien, la réponse, ce sera tout à l'heure, Laurence.
00:38Parce qu'ici, effectivement, à l'Elysée, Emmanuel Macron est attendu après 19h.
00:42Il devrait atterrir, vous l'avez dit, de son vol retour depuis Varsovie en Pologne
00:47aux alentours de 19h ici à Paris.
00:49Et Emmanuel Macron, selon ce qu'il a promis aux chefs de parti, c'était mardi dernier,
00:55devrait nommer un Premier ministre.
00:57Ce soir, il leur avait promis de prendre une décision dans les prochaines 48h.
01:02Nous arrivons au terme de ces 48h.
01:05Cela fait maintenant plus d'une semaine que la censure a été votée.
01:10Plus d'une semaine qu'Emmanuel Macron avait dit lors de son allocution
01:14vouloir prendre une décision rapide, nommer un chef de gouvernement très rapidement.
01:18Alors, on a attendu l'inauguration de la cathédrale Notre-Dame.
01:21Et donc, cette promesse faite mardi aux chefs de parti de nommer un Premier ministre dans les 48h.
01:27Mais comme je vous l'ai dit tout à l'heure, Emmanuel Macron est seul à décider de son emploi du temps.
01:32C'est d'ailleurs lui qui a décidé de rentrer précipitamment de la Pologne.
01:35Il devait cet après-midi visiter le musée de l'insurrection.
01:38Mais la décision a été prise à la mi-journée de rentrer à Paris.
01:41Alors, va-t-il annoncer le nom de son ou de sa prochaine Première ministre dans les prochaines heures ?
01:46Réponse à suivre sur CNews et sur Europe 1.
01:48Merci, Augustin Donatier-Bornbaguet. Je suis d'accord avec vous.
01:51Mais le problème, c'est que les promesses n'engagent que ceux qui les croient, Florian Tardif.
01:55Et on nous promet un Premier ministre, peut-être que nous n'en aurons pas ce soir.
01:58Ah oui, surtout que moi, j'étais avec le Président de la République la semaine dernière en Arabie Saoudite.
02:03Et interrogé sur une censure potentielle, il nous expliquait qu'il se préparait déjà à une nomination rapide.
02:08Son entourage nous disait déjà qu'il souhaitait aller vite.
02:12Si Michel Barnier était censuré, on nous disait ça sera jeudi.
02:17On nous disait ça sera vendredi. Vendredi, on nous disait ça ne sera pas avant lundi.
02:20Comprenez, il y a la séquence Notre-Dame. Lundi, on nous disait ça sera peut-être mercredi,
02:24puisqu'il va recevoir les présidents de groupe et de parti au Sénat et à l'Assemblée nationale.
02:29Il leur a promis 48 heures. Le délai est passé.
02:32Alors, Catherine Ney ?
02:34Il va atterrir à 19h, le temps d'arriver de Villacoublay.
02:3719h30, bon, il arrive, tente de se recoiffer, je ne sais pas quoi, mais il faut recevoir.
02:43Il faudrait un communiqué avant 20h. Il n'y a pas d'allocution ?
02:47Non, mais est-ce qu'il va rater le 20h ou pas ?
02:50C'est la vraie question.
02:52C'est la seule vraie question.
02:54Le 20h de Pascal Praud, bien sûr.
02:57Evidemment que la vraie question, c'est ça. Il rentre, est-ce qu'il aura décidé ?
03:01Je crois qu'on raisonne de manière trop rationnelle.
03:03Oui, je pense.
03:04Il y a une part d'irrationalité qui nous échappe.
03:07Non, elle ne nous échappe plus maintenant.
03:08Il y a une dualité intérieure.
03:10C'est ça le problème, c'est qu'Emmanuel Macron n'est pas d'accord avec Emmanuel Macron.
03:13C'est ça le principal problème.
03:15C'est pour cela qu'on a ces différents noms qui sont totalement opposés en termes de stratégie politique.
03:21Roland Lescure n'a rien à voir avec Catherine Vautrin,
03:23qui n'a rien à voir avec Pierre Moscovici,
03:25qui n'a rien à voir avec François Bayrou.
03:27Ça ne devrait pas être le signe qu'on hésite entre nous.
03:32Madame Ney, à la parole.
03:33D'abord, le président, dans son allocution de jeudi dernier, nous a donné une seule information,
03:39c'est qu'il voulait rester jusqu'à la fin de son mandat.
03:41Sans dissoudre.
03:43Il a dit qu'il voulait rester.
03:47On a 33 pour agir.
03:49Et il y a un mot qui n'était pas dans l'allocation, c'est le mot « dette ».
03:52Ça n'existe pas.
03:54Vous savez, il y a une autre décision aujourd'hui,
03:58qui finalement a beaucoup plus d'importance pour la vie des Français,
04:00parce que ça ne devrait pas exister.
04:02Ça n'a pas de grande importance de choisir l'un ou l'autre,
04:04parce que de toute façon, ils ne feront rien.
04:07Au regard du contexte politique, ce n'est pas mépriser les gens en question.
04:10Personne ne peut rien faire dans la situation actuelle.
04:13La vraie décision importante d'aujourd'hui, c'est la Banque Centrale Européenne
04:15qui baisse les taux, parce que ça, ça aura un impact sur l'économie française.
04:18C'est la Banque Centrale Européenne qui a commencé à intervenir
04:21pour éviter à la dette française de s'envoler.
04:25Ça, ça nous protège.
04:26Et c'est une malédiction dans le même temps,
04:28parce que nous nous sommes devenus addicts à l'argent magique
04:31et au fait qu'il y a toujours des solutions.
04:33Et tous ces responsables politiques-là, ça donne aussi à leurs petites activités,
04:37parce que précisément, ils ont l'impression qu'il y a une assurance vie derrière,
04:41sauf qu'elle ne tiendra que ce qu'elle tiendra.
04:43De fait, il n'y avait plus de gouvernement,
04:45pratiquement depuis le début de la campagne européenne,
04:47puisqu'on avait demandé, d'ailleurs les ministres ne pouvaient plus
04:50venir sur les plateaux, c'était la campagne, les européennes,
04:53et puis après, c'était la perspective des Jeux Olympiques,
04:57et puis il y a eu la dissolution au mois de juin.
04:59Ça veut dire que quand Michel Barnier a repris les choses,
05:01ça fait trois mois, il a eu le temps de nommer quand même des ministres
05:04qui se sont déjà fait remarquer de l'opinion publique,
05:07en ayant l'impression que dans leur secteur, ils étaient compétents.
05:10Il y a Bruno Retailleau.
05:12Alors, est-ce que l'arrivée de M. Lescure, si c'est lui,
05:15c'est compatible avec la poursuite de Retailleau, qui est plébiscité par l'opinion ?
05:19Il y a Mme Gennevard, qui commence avec les agriculteurs
05:22à faire ce que les autres ministres auraient dû faire,
05:24commencer à faire éliminer des normes,
05:26et même les agriculteurs, la coordination rurale et la FNSA,
05:30sont très contents.
05:32Il y a Mme Catherine Vautrin,
05:35qui, je pense, pour être un ministère, les collectivités locales,
05:39c'est plus difficile d'imposer sa marque, parce qu'il faut le temps aussi,
05:44mais c'est une femme qui a beaucoup d'autorité,
05:46qui connaît le terrain, et qui a de...
05:49Bon, il y a des gens comme ça qui doivent rester au gouvernement.
05:52Non, mais Catherine a raison.
05:53Non, mais politiquement, moi je trouve que là,
05:55tout le monde se creuse la tête pour essayer,
05:57comment est-ce qu'on réinvente la poudre ?
05:59Moi, je pense que le plus sage pour Emmanuel Macron,
06:02c'est de se dire, bon, on va essayer de re-consolider,
06:05de refaire un semblant de centre commun,
06:07on ne va pas inventer des nouvelles choses avec la gauche.
06:09On voit bien, il ferme la porte, c'est des oui-mais tout le temps.
06:11Je pense que le plus raisonnable et le plus sage,
06:13dans le moindre mal, c'est de nommer quelqu'un,
06:16effectivement, de type Catherine Vautrin ou Sébastien Lecornu,
06:19centre droit, avec la même équation,
06:21en essayant de traiter le plus intelligemment possible l'ERN,
06:24et comme ça, vous laissez M. Portier, vous laissez Mme Vautrin,
06:27vous laissez Mme Genevard, vous laissez M. Retailleau,
06:30et globalement, eux, ils continuent de faire le travail.
06:32Je rappelle quand même que 80% du pays est à droite,
06:35et là, les gens, les macronistes ou à l'Élysée,
06:37ils sont en train d'essayer de se demander,
06:39les gens ne veulent plus du en même temps,
06:41et ils se disent, on va faire du en même temps XXL,
06:43mais ce n'est absolument pas ce que veulent les gens.
06:45Tout ça pour ça, quand même.
06:47Si c'est Catherine Vautrin, et je souscris tout à fait à ce qu'il y a.
06:50C'est l'art des petits pas.
06:51On est rentrés à un moment politique où on ne peut plus faire des grandes enjambées,
06:54on gagne un centimètre, deux centimètres,
06:56et ce sera comme ça jusqu'à la présidentielle.
06:58Si on tente quelque chose de bas roc, feu d'artifice, ça ne marchera jamais.
07:01Vous vous rendez compte quand même que, Louis,
07:03en mai 2022, on pensait déjà à Catherine Vautrin.
07:08Il y a eu des tirs de barrage,
07:10de très peu de députés d'ailleurs de l'aile gauche de la Macronie,
07:13contre Catherine Vautrin.
07:14Il a nommé Élisabeth Borne.
07:16Il y a eu les élections législatives.
07:18Certes, Emmanuel Macron perd la majorité absolue,
07:21mais il ne faut pas oublier que s'il avait nommé Catherine Vautrin à ce moment-là,
07:24il avait la majorité absolue.
07:25Il avait la majorité absolue à l'Assemblée nationale.
07:28C'est-à-dire que s'il nommait Catherine Vautrin,
07:32on ne serait jamais arrivé jusqu'à la dissolution de l'été dernier,
07:37jusqu'à la censure de la semaine dernière.
07:39C'est-à-dire qu'il y avait une main tendue qui pouvait être possible
07:42en direction des Républicains,
07:44tout simplement parce que Catherine Vautrin est issue des Républicains,
07:47elle a même été dans certains gouvernements sous Jacques Chacques.
07:50Elle aurait très bien pu négocier avec ces derniers.
07:54C'est-à-dire qu'Emmanuel Macron, je ne sais pas pourquoi, à ce moment-là,
07:57et d'ailleurs on est tous heureux d'analyser cette question-là,
08:01de ne pas avoir compris en juillet 2022 ce qui lui est passé par la dette
08:05pour renommer Élisabeth Borne compte tenu du vote des électeurs.
08:09C'est à ce moment-là que l'erreur, c'est le péché originel de ce second quinquennat.
08:13Mais idem, au mois de juin dernier, puisque avant les européennes
08:16et avant l'annonce de la dissolution,
08:18il semble bien que Mme Brome-Pivet et M. Larcher s'étaient mis d'accord
08:21avec les Républicains pour essayer d'organiser une coalition
08:24entre les alliés macronistes et les Républicains.
08:27Et pour le coup, ils auraient eu une majorité à l'Assemblée nationale.
08:31Mais le Président de la République en a décidé autrement
08:34pour des raisons qui lui appartiennent et que nous sommes trop bêtes,
08:37sinon d'appliquer en substance la semaine dernière pour comprendre.
08:40Pour une clarification.
08:42Pendant ce temps-là, Marine Le Pen, est-ce qu'elle se frotte les mains ?
08:45Est-ce qu'elle regarde tout ça avec amusement, avec intérêt ?
08:48C'est elle qui a provoqué la motion de censure.
08:50Elle vient de tweeter, pour montrer qu'elle travaille,
08:53que les députés RN sont au travail.
08:55« Grâce aux députés RN, dit-elle, et malgré l'abstention hypocrite
08:58des députés du « socle commun », l'indexation du barème de l'impôt
09:01sur le revenu est votée dans la loi spéciale.
09:04En plus d'avoir bloqué 40 milliards d'impôts avec la censure,
09:07nous rassurons ainsi les Français contre les mensonges macronistes. »
09:10C'est-à-dire qu'elle montre que ses députés sont au travail,
09:13qui ne s'occupent pas de cette politique, dont ils se tiennent bien à l'écart
09:16parce qu'ils se disent évidemment qu'ils n'ont rien à y gagner.
09:19Ils n'ont pas été invités.
09:21Jordan Bardella, qui sera notre invité à 21h, avait dit
09:24que c'était très irrespectueux de la part du Président de la République
09:26de ne pas avoir invité le RN lors des consultations de cette semaine.
09:29Il n'est pas d'accord avec Marine Le Pen.
09:30Oui, mais au fond, ça les arrange.
09:32Ils se tiennent à l'écart de ce maelstrom.
09:35On pourrait revenir sur les conséquences de la dissolution de la censure
09:38vis-à-vis de leur électorat.
09:40Je pense que c'était une erreur par rapport à tout ce qu'ils ont essayé de créer
09:44entre 2022 et 2024.
09:46Lorsque l'on lit bien les sondages,
09:48on se rend compte qu'entre les lignes, certes,
09:50elle consolide sa base électorale.
09:52Elle passe de 35 % globalement à 36, 37, 38 %
09:58dans les meilleures hypothèses.
10:00Ça, c'est très bien.
10:01On le voit à l'antenne pour CNews.
10:03On le commande pour les auditeurs d'Europe 1.
10:05Mais sa base électorale est déjà aux alentours de 40 %.
10:07Il faut se rappeler, cette étude qui avait été réalisée
10:10il y a plusieurs mois, où 41 % des Français avaient dit
10:12qu'ils avaient déjà voté Rassemblement national.
10:14Donc, ils peuvent aujourd'hui voter de nouveau Rassemblement national.
10:17Toute la stratégie de Marine Le Pen ces deux dernières années,
10:19c'était de tenter de capter un électorat qui, aujourd'hui,
10:23n'était pas encore prêt à voter RN.
10:26C'est-à-dire les chefs d'entreprise.
10:29Oui, mais c'était en train de marcher, si on regarde les sondages.
10:31Les chefs d'entreprise, les catégories supérieures,
10:34les gens qui ont des diplômes supérieurs,
10:36les personnes qui vivent dans les grandes métropoles.
10:38Et on voit que cet électorat-là s'effrite,
10:41pour l'instant, entre septembre et décembre.
10:43En revanche, ce qui se passe depuis plusieurs jours,
10:46c'est les différences d'atterrement.
10:47Bien évidemment, le fait qu'elle ait représenté,
10:52compte tenu de cette réunion où le RN n'était pas invité,
10:56comme la seule opposante à l'ensemble des autres partis politiques
11:01qui semblent magouiller entre guillemets.
11:03Donc, ça l'arrange, Eugénie Bastier, tout ce qui se passe.
11:06Tout se passe comme si les législatives de juin dernier
11:11avaient été une sorte de révélation pour Marine Le Pen.
11:13C'est-à-dire qu'elle s'était rendue compte que,
11:14malgré tous les efforts qu'elle faisait de respectabilité,
11:16finalement, le front républicain se mettait en place contre elle
11:19avec une certaine efficacité.
11:20Donc, dans sa tête, elle se dit,
11:22à quoi ça sert de faire des efforts,
11:24de faire la stratégie de la cravate,
11:25d'aller plus loin dans la dédiabolisation,
11:28dans la respectabilité, dans le jeu des raisonnables ?
11:31Je rappelle que dans son autobiographie,
11:33Jordan Bardella écrit noir sur blanc,
11:35en France, ce sont les raisonnables qui gagnent.
11:37Eh bien, là, elle se dit, finalement, ça ne marche pas,
11:40parce que quoi que je fasse, de toute façon,
11:41on me ramènera à Vichy, à Pétain, au Troisième Reich et compagnie.
11:45Et donc, je pense qu'elle fait une stratégie,
11:48qu'elle revient dans une stratégie populiste,
11:50et en espérant, peut-être, ce second tour avec Jean-Luc Mélenchon,
11:54ou une accélération du calendrier,
11:55ou une forme de dégagisme.
11:57C'est-à-dire qu'effectivement,
11:58quand on voit la tambouille électorale,
11:59tout peut aller très vite.
12:00C'est vrai qu'il peut y avoir un dégoût.
12:01Et le réquisitoire des magistrats.
12:02Et le réquisitoire des magistrats joue certainement.
12:04Mais en tout cas, c'est vrai qu'elle parie
12:06sur une sorte de forme d'accélération du temps politique,
12:08d'une fragmentation qui pourrait lui donner une chance.
12:10Un peu comme Jean-Luc Mélenchon, d'ailleurs,
12:11qui se perd même.
12:12Une fragmentation qui a la même stratégie.
12:14Mais c'est le deuil, peut-être, de la majorité.
12:16Le deuil du cinquantenaire.
12:17Et la première personne qui s'est sentie menacée
12:19par cette stratégie, c'est Jean-Luc Mélenchon.
12:21D'ailleurs, on voit bien, en ce moment,
12:22qu'est-ce qu'il est en train de préparer.
12:23Il dit qu'il faut se préparer.
12:24Il recueille ses parrainages pour la présidentielle.
12:27Absolument.
12:28Donc, on voit bien que,
12:29ce qu'a compris Marine Le Pen,
12:30l'acte 1 qui est provoqué par Emmanuel Macron,
12:32c'est la dissolution.
12:38Elle n'arrive plus à générer quelque chose de stable.
12:40Donc, elle, elle fait le pari d'être en dehors du système.
12:43Je pense qu'elle voit le succès de Donald Trump.
12:46Elle voit le succès de Melei.
12:47Elle voit le succès de Georgia Meloni.
12:49Et donc, elle se dit, maintenant,
12:51ce temps-là est terminé.
12:52Donc, il faut le faire à côté du système.
12:54Meloni a 30% des voix.
12:55Mais elle fait des alliances.
12:56Bien sûr.
12:57Son pari, c'est de le faire à l'extérieur de tout.
13:00Donc, elle ne peut pas faire d'alliances.
13:01Emmanuel Macron lui a fait un cadeau incroyable
13:03en ne l'invitant pas à l'Elysée.
13:04Et d'ailleurs, elle le dit.
13:05Emmanuel Macron m'a donné une médaille d'opposition.
13:08J'en fais mon miel de son mépris.
13:09Exactement.
13:10Et donc, maintenant, son pari.
13:11Alors, est-ce que ça se réalisera ?
13:12Je n'en sais rien.
13:13Mais c'est de se retrouver face à Jean-Luc Mélenchon
13:15et d'essayer de rassurer d'une certaine manière.
13:16Catherine Ney.
13:17Votre analyse ?
13:18Le problème de Mme Le Pen,
13:19moi, je ne pense pas qu'elle sera relaxée.
13:21Je pense qu'elle sera condamnée
13:25et sûrement à de l'inégibilité.
13:27Tout le problème, c'est
13:28est-ce qu'il y a exécution provisoire ou pas ?
13:30Est-ce qu'elle pourra faire appel ou pas ?
13:32Si elle est candidate,
13:33peut-être que la situation actuelle
13:36où il y a une des menaces de dissolution,
13:38si elle est renforcée,
13:39c'est-à-dire si elle peut se présenter vite,
13:41elle a peut-être avantage
13:43à ce que la présidentielle soit plus rapide
13:45parce qu'elle l'a dit
13:47quand elle est venue à Europe l'autre soir
13:49ou sur CNews, pardon,
13:51qu'elle voyait bien que le Bloc central
13:54n'avait pas,
13:55les candidats du Bloc central n'avaient pas le temps
13:57de monter dans les sondages et n'étaient pas prêts
14:01et que ça se terminerait probablement
14:03dans un tête-à-tête,
14:05dans un duo entre Mélenchon et elle.
14:07Et là, elle pense qu'elle gagnera.
14:10Elle pense qu'elle gagnera
14:12et peut-être, enfin,
14:14mais c'est vrai que jusqu'ici
14:16elle avait réussi une chose,
14:18c'est que l'alliance avec les droites ne se faisait pas
14:20et elle a juste pu rallier Éric Ciotti,
14:25mais la conduite qu'elle avait au Parlement
14:28avec ces gens qui se tenaient bien,
14:30qui n'étaient pas vociférés,
14:32enfin voilà, vous avez compris,
14:34qui ne criaient pas tout le temps,
14:36qui ne faisaient pas du bruit,
14:37qui sonnaient bien,
14:38qui préparaient l'heure
14:39et qui avaient l'air d'obéir à un chef
14:41qui n'était pas cette...
14:43Et puis qui, dans leurs interventions,
14:45montraient que, voilà,
14:47sans être cultivé ou en tous les cas,
14:49ils ne montraient pas des signes de faiblesse
14:51ni d'arrogance ni de grossièreté
14:53comme de l'autre côté.
14:55Et c'est vrai que, justement,
14:57parce qu'elle a réussi à donner
14:59une respectabilité à son groupe,
15:02là, en décidant de dissoudre,
15:05sans qu'on la comprenne vraiment
15:07et en pensant qu'elle était mue
15:09par des tas de choses
15:11qui étaient plus intimes que politiques,
15:13elle a perdu un peu,
15:15elle fait peur,
15:16et on dit dans le fond,
15:17les Le Pen, il y a toujours
15:19des moments d'explosion
15:21et son père, il a ruiné sa carrière
15:24alors qu'il était en pleine ascension,
15:26il avait deux groupes,
15:27un au Parlement européen,
15:29un au Parlement français
15:31avec 35 types d'ailleurs
15:33qui étaient des virtuoses
15:35dans l'imparfait du subjonctif
15:36et qui tout d'un coup,
15:37à cause de sa déclaration
15:39sur le détail de l'histoire,
15:41qu'il a réitérée plusieurs fois,
15:43s'est ruinée et a vraiment
15:45abîmé sa famille.
15:46Donc je ne dis pas qu'elle
15:47jouera dans le même registre,
15:49mais que tout d'un coup,
15:50qu'elle passe de ce côté
15:51qui était une femme raisonnable,
15:53qui tenait à ce coup d'éclat
15:55qui est mauvais pour la France,
15:57et d'ailleurs vous voyez bien
15:58qu'il y a au moins 30 circonscriptions
16:00auxquelles les députés RN
16:01ont vu leur permanence
16:03souillée par les agriculteurs.
16:05Alors ça passera,
16:06c'est un IPFIONN,
16:07ça ne durera pas.
16:08Mais du coup,
16:09il y a une petite peur diffuse
16:11de gens de droite modérée
16:13qui auraient dit après tout
16:14on aurait pu voter pour elle,
16:15et on dit qu'un coup comme ça
16:16elle est capable d'avoir un coup de tête,
16:18de faire comme son père,
16:19de dire et faire n'importe quoi.
16:21D'autant que dans une élection,
16:24il n'y a pas que les gens
16:25qui votent pour vous,
16:26il y a ceux qui ne se déplacent pas,
16:28il y a ceux qui laissent
16:29l'élection se faire.
16:30C'est comme ça qu'il y a des vagues.
16:31En général,
16:32le législatif,
16:33après les présidentielles,
16:34c'est parce que ceux
16:35qui ont perdu à la présidentielle
16:36comprennent que l'esprit
16:37des institutions
16:38est de laisser faire
16:39le camp d'en face.
16:40Marine Le Pen,
16:41là son problème c'est
16:42n'a-t-elle pas finalement
16:43remobilisé des gens
16:44qui peut-être n'étaient pas
16:45prêts à voter pour elle
16:46mais qui étaient prêts
16:47à laisser faire son élection.
16:48Et moi je pense que
16:49Jean-Luc Mélenchon
16:50comme Marine Le Pen
16:51font un pari qui est assez risqué
16:52en considérant qu'ils sont
16:53nécessairement l'un face à l'autre.
16:54Parce que ça,
16:55c'est considérer la politique
16:56en statique.
16:57C'est imaginer
16:58que les Français
16:59ne réagiraient pas
17:00si les sondages
17:01leur disaient que
17:02le deuxième tour
17:03serait celui-là en 2022
17:04quand vous regardez
17:05tous les autres candidats
17:06à la présidentielle.
17:07Madame Pécresse,
17:08Madame Hidalgo,
17:09Monsieur Roussel,
17:10Madame Tendelier,
17:11Monsieur Zemmour,
17:12tous ces gens-là
17:13étaient entre 2 et 5 points
17:14en dessous de leur socle naturel
17:15ce qu'on a vu
17:16dans d'autres élections après
17:17parce que les Françaises
17:18ont eu un réflexe
17:19de vote utile.
17:20Les uns préférant
17:21aller directement
17:22vers Emmanuel Macron,
17:23les autres directement
17:24vers Marine Le Pen.
17:25La question, c'est
17:26y aura-t-il quelqu'un
17:27effectivement
17:28au barycentre
17:29du Bloc central
17:30capable de...
17:31Moi, je pense que
17:32quand on est dans un pays
17:33où il y a 70% des Français
17:34qui reçoivent plus de l'État
17:35qu'ils n'y contribuent,
17:36l'aventure politique
17:37ce n'est pas forcément
17:38pour demain
17:39aussi longtemps
17:40qu'on s'est payé
17:41les transgressions.
17:42Oui, et puis rappelez-vous
17:43Monsieur Jeannot
17:44qui a été candidat
17:45pour les élections.
17:46Oui, pardon Monsieur Jeannot.
17:47En 2017,
17:48entre 2027 et 2022,
17:49on avait dit
17:50que Marine Le Pen
17:51était cuite.
17:52Dans les médias,
17:54tout le monde pensait
17:55qu'on n'allait pas pouvoir
17:56avoir à nouveau
17:57un second tour
17:58Macron-Marine Le Pen
17:59et c'est ce qui est arrivé
18:00mathématiquement.
18:01Moi, je crois effectivement
18:02que les grands équilibres
18:03sont là.
18:04Marine Le Pen
18:05représente
18:06bon an, mal an
18:07la catharsis populiste
18:08qui n'est jamais arrivée
18:09en France.
18:10En France,
18:11on est un des rares pays européens
18:12à ne pas être passé
18:13par cette catharsis populiste.
18:14Le macronisme
18:15était un peu plus logique.
18:16Oui, c'était
18:17le dernier feu
18:18du système.
18:21On voit mal
18:22aujourd'hui
18:23qui pourrait émerger
18:24à droite
18:25pour la concurrencer
18:26véritablement
18:27et récupérer
18:28notamment les classes populaires.
18:29Il y a quand même
18:30le bloc central.
18:31C'est ce que vous disiez
18:32vous-même, Eugénie.
18:33La question, c'est qu'il y a
18:34cette répartition
18:35et eux mis sur le fait
18:36que le troisième bloc
18:37ne peut pas être
18:38au deuxième tour.
18:39En tout cas,
18:40je trouve que
18:41dans cette période
18:42et dans cette année olympique
18:43où on a eu des athlètes
18:44qui ont eu
18:45beaucoup de médailles
18:46et beaucoup de gagnants,
18:47malheureusement,
18:48personne n'a gagné.
18:49Aujourd'hui,
18:50on n'invente pas la démocratie.
18:51Tac, Florian Tardif.
18:52Est-ce que
18:53le chronomètre
18:54qui s'est enclenché
18:55pour la nomination
18:56du Premier ministre
18:57est en train
18:58de vous donner le nord ?
18:59La boussole vous donnerait
19:00le nord ou pas du tout ?
19:01Pour l'instant,
19:02on n'a aucune information
19:03supplémentaire à donner
19:04à part le fait
19:05qu'effectivement,
19:06le Président de la République
19:07a dit il y a 48 heures,
19:08plus de 48 heures,
19:09qu'il souhaitait nommer
19:10quelqu'un
19:11dans les prochaines 48 heures.
19:12Ce matin,
19:13son entourage
19:14nous expliquait encore
19:15qu'il souhaitait
19:16nommer quelqu'un
19:17d'ici ce soir.
19:18Bien évidemment,
19:19on entend
19:20avant 20h
19:21présenter potentiellement
19:22le nom
19:23du futur Premier ministre.
19:24Là,
19:25on n'y croit tout de même
19:26assez peu.
19:27Je m'entretenais d'ailleurs
19:28dès ce matin
19:29avec un ministre démissionnaire
19:30qui lui-même
19:31n'y croyait pas
19:32compte tenu de la psychologie
19:33du Président de la République
19:34qui n'arrive jamais
19:35à trancher.
19:36Eh bien, écoutez,
19:37en tout cas,
19:38je donne rendez-vous
19:39à nos téléspectateurs
19:40à 21h.
19:41Nous recevrons
19:42Jordan Barthelat
19:43avec Sonia Mabrouk.
19:44Nos amis d'Europe 1
19:45ont rendez-vous tout de suite
19:46avec Pierre de Villeneuve
19:47pour Europe 1 soir
19:48et juste après
19:49avec Christine Kelly
19:50pour Face In Largo.
19:51Merci de votre fidélité.
19:52Bonne soirée à vous.