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Les informés du matin du 12 décembre 2024

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00:00Et ravi de vous retrouver pour votre rendez-vous de décryptage de l'actualité sur France Info,
00:09les informés.
00:10Bonjour Renaud Dely.
00:11Bonjour Jérôme.
00:12Avec ce matin, nos informés, Carole Barjon, éditorialiste à la Revue Politique et Parlementaire.
00:16Bonjour Carole.
00:17Bonjour Jérôme, bonjour à tous.
00:18Et bonjour François-Xavier Bourmaud, journaliste à l'Opinion.
00:21Notre premier débat, Renaud, quel programme, quelle réforme, bref on ne se pose pas la
00:25question du « qui » pour être le Premier Ministre, mais que va pouvoir faire le gouvernement,
00:31quelles sont ses marges de manœuvre ?
00:32Effectivement, la question du contenu, des marges de manœuvre du futur gouvernement.
00:36Pourquoi ne se posons pas la question du « qui » Jérôme ? Parce que nous n'en savons rien,
00:40il faut le reconnaître.
00:41Alors, il y a une foultitude de noms qui circulent et vous les entendez évidemment depuis des
00:45jours et des jours et pendant encore un certain temps, le moment lui-même reste incertain
00:48même s'il paraît que le Président de la République pourrait nommer donc ce nouveau
00:53Premier Ministre ce soir à son retour de Pologne.
00:56Le comment, la méthode, elles s'esquissent, c'est la quête de cet accord de non-censure
01:00entre les partis dits de l'arc républicain qui étaient réunis à l'Élysée avant-hier,
01:04mais le quoi en revanche, c'est-à-dire le programme de ce futur gouvernement, la plateforme
01:08gouvernementale minimale éventuellement à négocier reste extrêmement nébuleuse évidemment
01:14à ce stade.
01:15Quelles seront les concessions que les uns devront faire aux autres pour essayer d'avancer ?
01:19Voici ce qu'en disait par exemple Fabien Roussel, le patron du Parti communiste, il y a deux
01:23jours sur ce plateau.
01:24Il évoque un sujet qui est une ligne rouge posée par le nouveau Front populaire et par
01:29notamment les communistes, les socialistes et les écologistes qui participent à ces
01:31discussions, l'abrogation de la réforme des retraites, sauf que les macronistes et
01:36la droite ne veulent pas en entendre parler.
01:38Alors, on voit peut-être une solution, une ussue qui pourrait s'esquisser à travers
01:43une conférence sociale.
01:46Je me battrai toujours pour pouvoir abroger totalement cette réforme des retraites injuste
01:52rejetée par 90% de nos concitoyens des salariés.
01:55Aujourd'hui, dans la configuration actuelle du Parlement, de l'Assemblée nationale,
02:00elle est votée avec les voix du Front National, d'accord, mais ensuite, ensuite, ensuite
02:04elle doit aller au Sénat, elle est rejetée.
02:07Faisons confiance aux syndicats, mais pour ça il faut un gouvernement qui exprime cette
02:12volonté et qui exprime ce cadrage à une telle conférence sociale.
02:15Alors, est-ce que plutôt que l'abrogation immédiate de la réforme des retraites, lancer
02:19une conférence sociale pourrait apaiser les macronistes et la droite ? Et de l'autre
02:23côté, qu'est-ce que pourrait donner, en quelque sorte concéder à la gauche ce futur
02:29gouvernement ? Par exemple, évidemment, la fameuse loi sur l'immigration annoncée par
02:33Bruno Retailleau.
02:34La gauche ne veut pas en entendre parler, est-ce que le futur Premier ministre enterrerait
02:37cette loi s'il veut justement réussir à s'appuyer sur une majorité plus large ?
02:41Bref, est-ce que les deux camps vont être contraints à faire des concessions les uns
02:45aux autres ? Et est-ce que finalement le risque qui menace ce futur gouvernement, ce n'est
02:49pas d'abord l'immobilisme ?
02:50Et l'immigration et les retraites, ce ne sont pas des petits sujets pour les Français,
02:54est-ce que ce gouvernement qui arrive a des marges de manœuvre sur ces sujets, Carole
03:00Barjon ?
03:01Non, elles sont très faibles, dans la mesure où effectivement, comme il faut faire des
03:05concessions de chaque côté, qu'il y a des totems à gauche qui veulent l'abrogation
03:14de la réforme des retraites et qui effectivement fait une petite avancée maintenant sur le
03:19fait que peut-être il pourrait y avoir d'abord une conférence sociale pour discuter plutôt
03:24d'aménagement de cette réforme, mais qui pourrait ne plus réclamer l'abrogation pure
03:30et simple.
03:31De l'autre côté, effectivement, il faudra faire des concessions, par exemple sur la
03:37loi immigration, donc de toute façon, compte tenu du fait que l'absence de majorité demeure,
03:46les mêmes problèmes demeurent, c'est-à-dire que l'accord de non-censure, il faut bien
03:52comprendre que ça va être un accord à minima et qu'en fait, probablement, l'objectif
04:00que doit se fixer ce gouvernement pour durer le plus longtemps possible, c'est effectivement
04:06peut-être d'en faire le moins possible, en tout cas d'éviter tous les sujets qui fâchent
04:11et évidemment, il est inimaginable d'envisager de grandes réformes structurelles, par exemple.
04:17Accords à minima, actions à minima, François-Xavier Bourneau ?
04:20Oui, évidemment, puisqu'on voit se reproduire là, en ce moment, dans cette séquence de
04:23nomination d'un Premier ministre, exactement ce qui s'est passé avec Michel Barnier, c'est-à-dire
04:28une addition de lignes rouges qui réduisent l'action aux plus petits dénominateurs communs.
04:32Or, on se retrouve en réalité avec une sorte de super gouvernement de gestion des affaires
04:38courantes où il n'y aura pas beaucoup d'ambition, ce que la politique, c'est avant tout choisir,
04:43c'est prendre des décisions difficiles et à un moment, il faut bien trancher, prendre
04:47des décisions, même si elles sont impopulaires, mais qui vont dans le sens de l'intérêt général.
04:52Or, en décidant de se priver des outils institutionnels qui permettent de franchir
04:58ces obstacles, l'action est forcément limitée.
05:01Là, vous parlez du 49-3.
05:02Voilà, on a l'impression d'être un peu dans une cour de récré, on dirait que j'aurais
05:05pas le droit de dissoudre, toi t'aurais pas le droit de me censurer, et puis on avancerait
05:09comme ça jusqu'en gros juillet, au moment où le Président de la République peut réarmer
05:14l'arme de la dissolution et récupérer un peu un moyen de pression sur le Parlement.
05:18Mais d'ici là, le gouvernement, quel qu'il soit, sera de toute façon condamné à une
05:23sorte d'action à l'eau tiède, mi-froide, mi-chaude, sans beaucoup d'ambition réformatrice.
05:29Et d'ailleurs, on en verra peut-être l'illustration, si le Premier ministre est effectivement,
05:38et on parle beaucoup quand même de François Bayrou, est nommé ce soir, ensuite, il y
05:43a quand même l'étape de la constitution du gouvernement.
05:46Et là, on pourra peut-être mesurer, si ça prend beaucoup de temps, ça voudra dire
05:53que les négociations sont vraiment âpres, et qu'à l'arrivée, oui, on va s'entendre
06:01peut-être sur un programme minimal.
06:04C'est-à-dire que ce qui est quand même très différent par rapport au processus
06:07qui avait abouti la nomination Michel Barnier, c'est la façon dont la procédure a été
06:10enclenchée.
06:11Là, si j'ose dire, l'affaire a été prise par le bon bout, c'est-à-dire qu'on se
06:14souvient qu'il n'y avait eu aucune discussion, alors que le chef de l'État, d'ailleurs,
06:17l'avait évoqué cette perspective dans une lettre aux Français le 10 juillet, il invitait
06:21les partis dits de l'Orque Républicain à se mettre ensemble autour d'une table, justement,
06:25pour discuter éventuellement d'une plateforme commune.
06:28Il ne s'était absolument rien passé, il lui-même n'avait pas pris d'initiative
06:30en ce sens.
06:31Là, l'affaire est prise par le bon bout, c'est-à-dire les objectifs communs, c'est
06:351.
06:36Se débarrasser de l'emprise du pouvoir d'influence ou de nuisance de l'extrême droite,
06:412. Essayer de se mettre d'accord sur cette méthode minimale, cet accord de non-censure.
06:48Mais ce n'est pas un programme de gouvernement, ça, c'est un programme de non-censure.
06:51J'étais pas encore, excusez-moi Jérôme, je vous reconnais bien là, vous êtes décidément
06:54très pressé.
06:55Sur la méthode, l'affaire est prise par le bon bout.
06:58Même chose d'ailleurs, le non, on ne commence pas par chercher un nom, même si là on va
07:02forcément y aboutir quand même.
07:04Mais le problème de cette méthode, c'est effectivement l'aboutissement, ce à quoi
07:08elle peut aboutir concrètement, puisqu'il y a un moment où la suite des discussions
07:12devra être menée d'ailleurs par le futur Premier Ministre, le chef de l'État l'a
07:16dit, ce sera à lui de discuter effectivement du contenu des politiques.
07:20Ça aussi, c'est mieux que le moment où Emmanuel Macron négociait quasiment tête
07:25à tête avec Michel Barnier ou avec les membres du socle commun, le contenu des politiques.
07:32Mais le risque, et c'est d'ailleurs ce risque sur lequel s'appuie un certain nombre de ceux
07:37qui ne sont pas des grands partisans de la nomination de François Bayrou à Matignon,
07:42le risque c'est effectivement l'immobilisme, c'est-à-dire que le futur Premier Ministre
07:44soit contraint de renoncer à énormément de choses pour durer, et pour durer en fait
07:52sans agir.
07:53Et on sait qu'un certain nombre de contempteurs de la nomination de François Bayrou à Matignon
07:58utilisent cet argument, parce que François Bayrou ne passe pas pour un immense, un grand
08:02réformateur, c'est d'ailleurs pas le souvenir qu'il avait laissé lorsqu'il gérait l'éducation
08:06nationale il y a déjà 30 ans.
08:08C'est comme si Emmanuel Macron s'était mis de lui-même de façon volontaire dans
08:12une situation de fin de règne amplifiée, c'est-à-dire que les fins de règne présidentielles
08:19ça se termine toujours par une forme d'immobilisme, alors là c'est de l'immobilisme puissance 10.
08:23C'est la dissolution qui l'a contraint ça, c'est qu'il a perdu quand même.
08:26Oui c'est ce que j'ai dit, qu'il s'était mis lui-même dans cette situation, ce qui
08:29ne l'empêche pas de faire de la politique, parce que sur la nomination du Premier Ministre
08:33on en disculait, il y a la piste Bayrou, mais il y a aussi chez Emmanuel Macron la
08:38tentation de poursuivre son grande oeuvre entamée en 2017 qui est la recomposition du paysage
08:42politique.
08:43En nommant un Premier Ministre de gauche, il réussira à faire ce à quoi il a échoué
08:48depuis le début de son quinquennat, faire exploser la gauche.
08:52On voit qu'il y a des lignes de fracture en ce moment entre l'FI et le PS, nommer un Premier
08:55Ministre de gauche, ça lui permettrait de poursuivre l'oeuvre de dépassement.
09:00Oui mais dans ce cas-là, il n'y a plus les Républicains.
09:04Mais les Républicains, ils ont déjà explosé, puisque Eric Chiotti est parti.
09:09Ils ont explosé, mais ils ont un certain nombre de députés, et du coup, ça n'élargit
09:15pas vraiment le socle commun, ce qui était l'objectif initial d'Emmanuel Macron.
09:21Donc il est assez coincé en réalité, je veux dire, si l'objectif c'est effectivement
09:28d'éviter d'avoir un gouvernement qui soit censuré à répétition, et de tenir au fond,
09:37et de tenir jusqu'en juillet prochain, ou au-delà si y a finité, effectivement, de
09:45toute façon, il n'a pas tellement le choix.
09:48Je suis en train de vous couper, et Renaud va encore dire que je suis pressé, mais il
09:50est déjà quasiment 9h16, on va laisser passer Le Fil Info avec Maureen Suillard.
09:56Le parquet suédois annonce à l'instant que l'or l'enquête pour viol visant le joueur
10:01de foot Kylian Mbappé, et cela en raison de preuves insuffisantes, selon le parquet,
10:06une femme avait accusé l'international français après un séjour à Stockholm.
10:09Démobilisation partout en France, aujourd'hui, près de 120 rassemblements au total à l'appel
10:14de la CGT, l'AFSU et Solidaires, les syndicats dénoncent la vague de plans sociaux en cours,
10:19et demandent aussi au prochain gouvernement un budget à la hauteur des besoins dans les
10:23services publics.
10:24Pour le moment, c'est toujours le gouvernement provisoire qui gère les affaires courantes.
10:28Emmanuel Macron a promis de nommer un premier ministre d'ici ce soir.
10:32Invité de France Info ce matin, l'écologiste Yannick Jadot appelle la gauche à trouver
10:37des compromis avec le Bloc central.
10:39Certains prévenus risquent jusqu'à 10 ans de prison.
10:42Les réquisitions débutent ce matin au procès de la rue d'Aubagne.
10:45Deux immeubles insalubres qui s'effondrent en 2018 à Marseille, 8 morts.
10:49Les prévenus sont les copropriétaires à un expert architecte ou encore un ancien adjoint au maire.
10:55Après l'Île-de-France, trois autres régions sont touchées par l'épidémie de grippe.
10:59Les Hauts-de-France, la Normandie et la Bourgogne-Franche-Comté, quasiment toutes les autres régions
11:03françaises, sont en phase pré-épidémique.
11:06France Info
11:10Les informés, Renaud Delis, Jérôme Chapuis
11:16Et nos informés ce matin, Carole Barjon, éditorialiste à la revue Politique et Parlementaire,
11:22François-Xavier Bourmeau, journaliste à l'Opinion, continue d'évoquer la nomination
11:27prochaine de ce Premier ministre dans un contexte économique difficile, Renaud.
11:31Et c'est bien le problème de la discussion qu'on a en ce moment sur les marges de
11:35manœuvre du futur gouvernement.
11:36Vous avez remarqué que depuis une semaine que le gouvernement de Michel Barnier est
11:39tombé et que le Premier ministre Michel Barnier a été censuré, il y a un sujet
11:43dont on ne parle absolument plus, c'est la situation financière du pays.
11:46La dette s'est, comme par miracle, évaporée, les déficits publics également, or cette
11:53décision repose d'abord sur le rejet du budget, alors on parle de la fameuse loi spéciale
11:57qui va permettre de reconduire les crédits de l'année dernière et qui devrait être
12:02adoptée, puisqu'à priori tout le monde semble s'entendre sur ce point-là.
12:07Il y a évidemment une autre question sur le fameux amendement que veulent porter certains
12:10pour réindexer l'impôt sur le revenu, amendement qui risque d'être inconstitutionnel,
12:15on le verra, mais reconduire de toute façon les crédits de l'année dernière pour l'année
12:21prochaine, ça ne contribue pas à résorber les déficits et la dette record et à améliorer
12:26la situation du pays.
12:27Et on voit bien que le risque qui menace aussi le futur gouvernement, si ces marges de manœuvre
12:32sont aussi étroites et si le futur Premier ministre est obligé de renoncer à un certain
12:36nombre de mesures, y compris de mesures difficiles qui sont nécessaires au vu de la situation
12:39des finances publiques, y compris soit de mesures fiscales parce que ça ne plairait
12:44pas à la droite et aux macronistes, soit des mesures de réduction des dépenses publiques
12:47parce que ça ne plairait pas à la gauche, la situation du pays, la situation financière
12:51du pays ne va pas s'arranger, et tout ça évidemment avec une France qui est toujours
12:56dans le collimateur de la Commission européenne, des marchés financiers encore plus, et donc
13:01on a l'impression aussi que cette réalité-là, qui est quand même extrêmement importante,
13:06elle a disparu aujourd'hui des discussions politiques et des engagements des uns et des
13:11autres.
13:12François-Xavier, pardon, Carole, Borjon, allez-y.
13:13Non, je voulais juste dire qu'elle a peut-être disparu des discussions, des gros titres des
13:21médias, mais la manière dont Emmanuel Macron a voulu prendre les choses, expliquer qu'il
13:29y aurait une nouvelle méthode, qu'il a décliné les étapes, la nomination d'un
13:36premier ministre ce soir, le fait qu'aussi Laurent Saint-Martin, le ministre du budget,
13:43ait parlé de cette loi spéciale, et en effet je crois il est passé à un journal de 20
13:49heures pour expliquer ce que ce serait.
13:51Il y a une pédagogie autour de la situation.
13:52C'est aussi une manière de s'adresser aux Européens et au marché, si on peut dire,
14:00pour les rassurer sur le fait qu'il y allait y avoir de la stabilité.
14:04Ce que je veux dire, c'est que la loi spéciale, excusez-moi, c'est les mêmes crédits qu'en
14:062025.
14:07Je sais bien.
14:08Ce ne sont pas des réformes.
14:09Non, mais à la fin 2024, le déficit s'élève à 6,2% du PIB, donc c'est-à-dire qu'en 2025,
14:16on sera au moins, si on ne change pas, si on ne fait pas des réformes, on sera au moins
14:19à ce niveau-là, voire pire a priori, puisque un certain nombre de rapports avaient démontré
14:22que si on ne fait rien, le déficit va continuer de se creuser.
14:24Je crois ça, Xavier.
14:25Non, mais effectivement, la question de la dette et des déficits publics est toujours
14:30là, mais la pression s'est relâchée.
14:31On ne va pas parler de parenthèses enchantées, ce serait un peu fort, mais il faut quand
14:36même observer qu'après la chute du gouvernement Barnier, les marchés n'ont pas réagi parce
14:39qu'ils avaient anticipé.
14:41La note de la France n'a pas été dégradée.
14:43Donc, il y a une espèce de petite bulle qui durera ce qu'elle durera, mais qui, en tout
14:47cas pour l'instant, ne met pas le président de la République sous pression pour accélérer.
14:53C'est sans doute après la nomination du gouvernement et du ministre des Finances et le nouveau
14:57plan de charge, le nouveau budget, que ça va commencer à se déboucler et que la pression
15:02peut remonter.
15:03Alors, en attendant la nomination de ce nouveau Premier ministre, pour ce soir ou pour plus
15:06tard, Renaud, le deuxième thème désinformé ce matin, on parle des Jeux Olympiques.
15:12Eh bien oui, de l'argent, on en cherchait à l'instant, en évoquant la situation financière
15:16du pays.
15:17Eh bien, on en a trouvé, Jérôme, parce que les Jeux Olympiques et les Jeux Paralympiques
15:21de Paris 2024 sont décidément un véritable succès, succès sportif, on l'a vu, succès
15:25d'audience, plus de 5 milliards de téléspectateurs, les jeux les plus regardés de l'histoire,
15:29succès sur le plan de l'organisation et puis un succès financier aussi, puisque le président
15:36du comité d'organisation de Paris 2024, Tony Estanguet, annonce donc à l'heure du bilan
15:40un excédent financier de 26,8 millions d'euros.
15:44Alors évidemment, cet excédent n'ira pas combler une petite partie de nos déficits
15:51publics, ça n'est pas l'objet, ça n'est d'ailleurs pas Tony Estanguet lui-même qui
15:54décide évidemment de l'attribution de ses bénéfices, de cet excédent, mais il a une
15:59petite idée, il était l'invité de France Info ce matin et il insiste notamment sur
16:04une urgence à ses yeux pour développer le sport en France.
16:07Je pense que si on veut que la France soit une nation sportive, il faut commencer le
16:12sport le plus tôt possible, à l'école et dans les clubs.
16:16Donc moi je pense que cet argent, il doit être utilisé pour renforcer la place du
16:22sport à tous les âges de la vie, mais c'est vrai que ça doit commencer le plus jeune
16:25possible.
16:26Alors ce succès des Jeux Olympiques, cet excédent de quasiment 27 millions d'euros,
16:32est-ce qu'il vous a surpris François-Xavier Bourmaud ?
16:35C'est le prolongement du succès des Jeux Olympiques, en réalité il y a eu ces Jeux
16:40Olympiques, ils ont connu lors de leur déroulement un succès sportif, un succès populaire,
16:44un succès sécuritaire, un succès artistique aussi, là aujourd'hui on a le succès financier
16:49et aussi le succès environnemental, on peut le souligner parce que les émissions de carbone
16:53ont été deux fois moins élevées que celles des précédents Jeux Olympiques, donc c'est
16:58un succès sur toute la ligne.
17:00En fait on est dans une espèce d'année Astérix, on a eu la bagarre avec la politique,
17:04on a le banquet avec les JO et puis quelque part aussi avec Notre-Dame, donc c'est une
17:08année très française, très gauloise et qui souligne en creux beaucoup des travers
17:14français en fait.
17:15Ce qui a manqué à Emmanuel Macron pour redresser le pays, ou en tout cas faire avancer ses
17:22réformes, c'est ce qui était présent pour la réussite des JO et la réussite de la
17:27reconstruction de Notre-Dame.
17:28Vous voulez dire que c'est Tony Estanguet ?
17:29Non, non.
17:30Alors il n'est pas candidat au premier ministre, il nous l'a dit ce matin sur France Info.
17:33Mais que ce soit pour Notre-Dame ou pour les Jeux Olympiques, il y a quand même quelques
17:37facteurs qui ont été présents.
17:38Le premier c'est le consensus, tout le monde était d'accord, ou presque, pour reconstruire
17:41Notre-Dame pour faire les JO.
17:43Il y avait de l'argent, on en a parlé, l'argent a afflué, donc tant qu'il y a de l'argent
17:47tout va bien.
17:48Il y a eu des lois spéciales pour contourner les lourdeurs de l'administration qui ont
17:51permis de construire le village olympique plus vite que prévu, qui ont permis également
17:56d'engager la reconstruction de Notre-Dame en cinq ans.
17:59Et puis il y a eu du leadership, que ce soit avec le général Georges Lain pour Notre-Dame
18:04ou avec Tony Estanguet pour les Jeux Olympiques.
18:06Tous ces éléments positifs-là ont permis le succès de ces deux opérations.
18:11Et en revanche, c'est ce qu'il a manqué de l'autre côté, quand on les prend un
18:14par un, que ce soit le consensus, le financement, la loi spéciale ou le leadership, c'est
18:18tout ce qui manque à Emmanuel Macron pour réformer le pays.
18:22Mais alors pourquoi on n'y arrive pas ? Pourquoi est-ce qu'on arrive sur Notre-Dame
18:25et les Jeux Olympiques ? Ce qu'on ne parvient pas à faire, c'est l'horreur.
18:27Je suis d'accord avec tout ce que vous venez de dire, François-Xavier, sauf sur le consensus.
18:32Et ça, ça renvoie à un travers du pays, je pense, qui n'est pas récent, si j'ose
18:38dire, et que ça ne renvoie pas au gouvernement, quel qu'il soit d'ailleurs.
18:40C'est-à-dire que le consensus, l'enthousiasme et le fait de considérer que c'était possible
18:44et qu'on allait faire quelque chose de formidable, il s'est plutôt produit l'inverse.
18:47Pour ce qui est de Notre-Dame, lorsque Emmanuel Macron a annoncé qu'on allait reconstruire,
18:52restaurer Notre-Dame en cinq ans, il a plutôt été accueilli par des colibés et une bonne
18:58partie de l'opinion qui mettait ça sur le compte de son narcissisme quasi-infantile
19:02pour ses contempteurs les plus sévères.
19:04Quant aux Jeux Olympiques, quand même, pendant des mois et des mois, on a entendu un certain
19:08nombre de responsables, pas seulement politiques d'ailleurs, et globalement une forme de sinistroses
19:14collectives disant « ça va être une catastrophe, fuyez Paris, on ne sera jamais capable, etc.
19:20». Tout le reste, vous avez raison.
19:21J'ajoute d'ailleurs un autre point commun, c'est qu'il y a eu aussi un afflux d'argent
19:25privé, c'est l'argent privé aussi qui a largement contribué, pas seulement pour
19:30les JO en tout cas, pas seulement bien sûr, il y a aussi une contribution politique, publique
19:33pardon, et évidemment aussi pour ce qui est de Notre-Dame, mais il y a un afflux d'argent
19:38privé, c'est-à-dire une forme de pragmatisme.
19:39Quand le privé et le public œuvrent ensemble, ça fonctionne, mais je pense que ça renvoie
19:47aussi quand même à l'état de l'opinion et du pays, au-delà même de ceux qui le
19:51gouvernent, c'est-à-dire qu'il y a une forme de sinistroses collectives dans laquelle
19:54on plonge bien volontiers.
19:55Juste une précision sur le consensus, peut-être parler plutôt d'absence de position bloquante.
20:00Sur Notre-Dame, il y a effectivement eu des colibés, mais il n'y a pas eu de motion
20:06de censure.
20:07Il y avait un énorme doute sur le délai, sur les 5 ans, c'est ce que je veux dire.
20:11Et pour les JO, le scepticisme fait partie du jeu aussi.
20:16À chaque JO où qu'il se déroule, il y a systématiquement des polémiques.
20:19Avant, ça fait partie, c'est le biford des JO.
20:23Carole ?
20:24On peut peut-être commencer par saluer la performance, parce que franchement, terminer
20:30en excédent de 27 millions, c'est quand même, voilà, il faut dire bravo.
20:36Après, c'est vrai que moi, ce qui m'intéresse, c'est où va aller cet excédent.
20:41L'idée de Tony Estanguet, effectivement, de diriger ça vers le sport, le développement
20:48du sport à l'école, ça paraît la meilleure idée possible.
20:52Je ne sais pas si c'est ce qui va se passer.
20:55A priori, il y a des jeunes en répartition qui, en tout cas, est statutaire, en quelque
20:59sorte, de cet excédent.
21:00Il y a notamment 20% pour le CEU, à priori, de cet excédent.
21:03Mais il y a 60% qui est normalement réservé à la promotion, au développement du sport
21:09en France.
21:10Alors, de quelle façon, dans quelle direction ? Il y a la question aussi, évidemment,
21:14du développement du handisport, et la nécessité de soutenir et de développer aussi cette
21:21dimension-là, qui a été un formidable succès aussi.
21:23Qui, pour le coup, est déficitaire.
21:25Le modèle économique des Jeux Paralympiques, effectivement, est déficitaire, très clairement.
21:31Et dans ce cadre, d'ailleurs, il a fallu une subvention publique de l'ordre de 200
21:34millions pour les financer, même s'il y a eu, là aussi, un progrès en termes de
21:37vente de billetterie, une vente de billetterie record, et en termes aussi d'audience télévisée.
21:43Mais il y a cette dimension-là aussi.
21:45Il y a les jeunes, il y a l'école, il y a le handisport, etc., qui, à priori, peuvent
21:49être considérés comme des priorités à plus long terme pour le développement du sport en France.
21:54C'est la fin des Informés.
21:55Merci d'avoir été avec nous.
21:57Merci à Carole Barjon, éditorialiste à la Revue politique et parlementaire.
22:01François-Xavier Bourmeau, journaliste à l'Opinion.
22:04On tient un coup d'œil sur la Une de l'Opinion, sur le Canal 27, avec ce dessin, que vous
22:09pouvez peut-être, d'ailleurs, nous décrire, François-Xavier Bourmeau, scène de ménage.
22:13C'est Olivier Faure qui fait ses valises et qui quitte Jean-Luc Méleuchant en laissant
22:16l'alliance du NFP sur le lavabo.
22:18Voilà, à voir ce matin en kiosque, l'Opinion.
22:21Merci beaucoup.
22:22Merci à vous, Renaud Delis, et les Informés.
22:24C'est aussi ce soir, à 20h, avec Jean-Rémi Baudot et Agathe Lambret.