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00:0020h21, France Info, Les Informés, Agathe Lambret.
00:06Bonsoir à tous, bienvenue dans Les Informés.
00:09Le Premier ministre sera nommé demain matin, annoncé il y a une trentaine de minutes, Élysée.
00:15Une fois de plus, l'attente, donc l'attente du nom du futur Premier ministre,
00:19alors qu'on nous annonçait un Premier ministre imminent.
00:22Emmanuel Macron avait promis un nom dans les 48 heures, un délai qui expire ce soir.
00:27Qu'est-ce qui coince ? Pourquoi ? Quels sont les derniers noms qui tiennent la corde pour Matignon ?
00:33Le Premier ministre sera-t-il de gauche, de droite, centriste ?
00:37Et puis dans un contexte où les finances sont en berne, où le budget 2025 doit encore être voté,
00:43quels défis l'attendent à Matignon ?
00:46Piste non retoquée, levée de bouclier, conciliabule, enjeux,
00:50que s'est-il passé ces dernières heures en coulisses ?
00:53On vous raconte tout avec nos informés ce soir.
00:56Roland Quairole, politologue, directeur conseil de Région Magazine.
01:00Sylvie-Pierre Brossolette, éditorialiste au Point.
01:03Bruno Cotteres, politologue, enseignant-chercheur au Cevipop de Sciences Po Paris.
01:07Et Aurélie Herbemont, chef adjointe du service politique de France Info.
01:11Bonsoir à tous les quatre.
01:13Bonsoir.
01:13Bonsoir.
01:17Bon, on ne va pas tergiverser.
01:19Moi, j'ai du mal à comprendre ce qui est en train de se passer.
01:22Emmanuel Macron écourte son voyage en Pologne.
01:25On nous dit qu'il rentre à Paris pour s'occuper du cas du Premier ministre.
01:29Et finalement, là, il y a une demi-heure, on nous dit
01:31« Ah ben non, c'est pour demain, l'annonce du Premier ministre ».
01:33Qu'est-ce qui s'est passé, Aurélie ?
01:35Eh bien, justement, ce soir, il doit continuer à s'occuper de ce dossier épineux
01:39qui est de choisir un Premier ministre.
01:41En fait, ce qui se passe, c'est que ce n'est pas simple de trouver le Premier ministre idéal
01:46dans une situation politique extrêmement compliquée,
01:49une Assemblée nationale fragmentée.
01:51Donc, comme le personnage parfait n'existe pas,
01:54mais ça prend un peu de temps.
01:55Et finalement, c'est comme à chaque fois avec Emmanuel Macron.
01:57Au moment de prendre la décision, ça prend du temps, ça prend du temps.
02:02Pourtant, c'est lui-même qui avait fixé cette espèce de compte à rebours
02:05mardi après-midi devant les chefs de parti de l'arc républicain
02:09qu'il avait réuni à l'Élysée.
02:10Il avait dit dans les 48 heures.
02:11Et puis, on a vu les heures passer.
02:13D'abord, il était en Pologne, donc il fallait le temps qu'il rentre.
02:15Là, il est rentré.
02:16Et donc, il doit continuer ses consultations pour trouver la personne parfaite.
02:20Mais c'est vrai que ces derniers jours, ces dernières heures,
02:22on a un peu l'impression d'être face à un calendrier de l'Avent, cette saison,
02:26avec des petites cases.
02:27Et donc, pas toutes les heures, mais au moins tous les jours,
02:30on a des nouveaux noms.
02:31Et puis, dès qu'un nouveau nom sort un petit peu,
02:33il y a une espèce de balle-trappe qui s'organise
02:35avec des fronts contre tel ou tel potentiel Premier ministre.
02:39Donc, c'est très compliqué.
02:41Mais c'est vrai que plus ça dure,
02:42plus Emmanuel Macron entretient lui-même le balle-trappe
02:45contre tous les noms qui sortent.
02:46Peut-être que ce sera un de ceux qu'on entend ces derniers jours.
02:49Et peut-être pas.
02:50Peut-être pas.
02:51On n'exclut pas que ce soit une surprise à la fin.
02:53Oui.
02:54Roland Carole, on sait qu'Emmanuel Macron a une tendance à la procrastination,
02:57mais ça n'explique pas tout.
02:58Non, ça n'explique pas tout.
03:00Ou du moins, il bat son record.
03:03Parce que personne l'obligeait à nous dire,
03:06il y a 48 heures, ça sera dans les 48 heures.
03:09Là, vraiment, c'est lui pensant calmer enfin l'atmosphère.
03:13Et là, c'est sûr, personne ne lui demandait.
03:16Ça veut dire qu'il y a quand même quelque chose qui ne fonctionne pas bien.
03:19Cet homme a quelque chose qui n'est pas normal,
03:22comme on dit dans un film.
03:25Et il le prouve.
03:27Et tout est comme ça.
03:29Parce que quand on y réfléchit,
03:31cette espèce de casting permanent sur la place publique,
03:34la rue des Républiques,
03:36il y a toujours des Républiques où il y a des tergiversations,
03:39des procrastinations, des discussions.
03:42Mais les gens, ils se voient sans se le dire.
03:46Ils se voient au téléphone,
03:49ils se voient en visio,
03:51ils s'envoient leurs copains.
03:53Là, non, c'est en place publique.
03:56C'est à l'Élysée que ça se passe.
03:58Comment est-ce qu'on lance une rumeur ?
04:00Eh bien, on fait venir à l'Élysée le mec.
04:02Et le lendemain, c'est lui qui a droit au tir au pigeon.
04:05C'est une invention extraordinaire.
04:08La 4e République qui était assez bonne
04:10dans la gestion de ses histoires de partis politiques
04:13n'avait jamais osé faire ça.
04:15On dépasse absolument tout ce qu'on pouvait imaginer.
04:18On voudrait dégoûter vraiment les Français de la politique.
04:22Je crois qu'on sera en très bon chemin.
04:24Sylvie Pierre-Bronsolette, vous qui connaissez bien aussi la vie politique
04:27comme Roland Carole, vous êtes d'accord avec lui ?
04:29On dépasse tout ce qu'on pouvait imaginer ?
04:31Oui, mais c'était un peu prévisible.
04:33Je suis d'accord avec Roland.
04:35Qu'est-ce qu'il avait besoin de se mettre une limite dans le temps ?
04:37Je trouve normal de prendre du temps pour nommer un Premier ministre
04:40dans les circonstances actuelles.
04:42Macron joue la fin de son mandat,
04:45le sort de la France est un peu en jeu,
04:47on a un budget colossal à faire avaler.
04:50C'est normal de prendre son temps pour trouver la bonne personne.
04:53Ce qui était bizarre, c'était de se mettre des limites.
04:56Alors du coup, c'est un peu Macron,
04:58au temps, suspends ton vol.
05:00On se demande, c'est marchons, marchons,
05:03comme les chœurs de l'opéra en mesure du surplace.
05:05Il s'apprête à sourire.
05:07Cela dit, il a plus avancé qu'on ne croit.
05:09Avec cette réunion à l'Elysée, il a acté deux choses.
05:12On ne parle plus de sa démission à Macron.
05:14Macron s'est enterré.
05:16La réunion du début de semaine.
05:18Les partis qui étaient là étaient tous d'accord
05:21pour se dire qu'une présidentielle anticipée
05:23n'était pas dans leur intérêt.
05:25Ce n'était pas par vertu, mais ce n'était pas leur intérêt.
05:27Donc, ils ont acté qu'ils allaient essayer de se débrouiller
05:29pour ne pas ouvrir une crise de régime
05:31qui débouche sur le départ du président de la République.
05:34Et la deuxième chose qu'ils ont actée qui est importante,
05:36c'est d'éviter que Marine Le Pen ne prenne tout le monde en otage.
05:40Donc, on dit, on la met de côté et on se débrouille entre nous.
05:43À partir de là, ça, c'était quand même de base
05:45déjà pas si mal pour partir.
05:47Et on s'est dit, bon, ça va déboucher,
05:49effectivement, dans les 48 heures.
05:51Mais donc, il hésite, je pense,
05:53entre une solution centre-gauche ou centre-droit.
05:56Il y a le problème Bayrou qui incarne le centre-droit
06:00et qui paraît très logique, on va en reparler,
06:03mais enfin qui coince visiblement,
06:06non seulement à cause de problèmes externes à sa personne,
06:10mais aussi pour des problèmes dont on va parler sur sa personnalité.
06:12Et puis, il y a le centre-gauche casse-neuve
06:15qui pose d'autres problèmes,
06:17mais qui, à mon avis, a plus de chances de déboucher.
06:20On verra demain.
06:21On va en parler dans le détail dans un instant.
06:23Bruno Cotteres, que pensent les Français de ce spectacle,
06:26triste spectacle de la vie poétique ?
06:28Roland Carole disait tout à l'heure
06:30qu'on ne pourrait pas mieux s'y prendre
06:32si on voulait dégoûter.
06:34Là, on y est.
06:36On a publié récemment le Cevipof avec d'autres partenaires,
06:39une enquête appelée fractures françaises
06:41qui montre un tableau assez calamiteux
06:43du regard que les Français portent sur la vie politique.
06:46On publiera au début de l'année
06:48notre baromètre annuel sur la confiance politique.
06:51On s'attend, nous, à avoir des résultats
06:53tout à fait désastreux.
06:55Effectivement, ça renvoie le message
06:57d'une sorte d'étrangeté de la vie politique
06:59où on a du mal à comprendre.
07:01Beaucoup ne comprennent plus où on est,
07:03de quoi on parle.
07:04La discussion budgétaire était elle-même très chaotique.
07:07On ne comprenait pas si des textes
07:09avaient été adoptés en commission,
07:11mais pas après.
07:13Un tableau très chaotique.
07:15Une situation, aujourd'hui,
07:17qui donne le sentiment aussi de parti politique
07:20dont on a du mal à comprendre le positionnement.
07:24On voit un responsable de parti politique,
07:27je pense à Laurent Wauquiez,
07:29qui dit qu'on n'est pas là pour négocier
07:31un accord de gouvernement.
07:33Mais on ne comprend pas parce que son parti politique
07:35n'a pas négocié dans le gouvernement
07:37avec Michel Barnier.
07:38Donc, déjà, il y a une sorte de truc
07:40un peu difficile à comprendre.
07:42On voit un parti socialiste qui s'est fait élire
07:44sur le programme du Nouveau Front Populaire,
07:46qui sanctionne Michel Barnier sur la question des retraites,
07:48sur la question des impôts.
07:50Mais finalement, il dit, oui, mais finalement,
07:52si les macronistes font des concessions...
07:54Donc, on a le sentiment d'une Vème République
07:56qui joue à la IVème République, sans le dire.
07:58Et donc, quelque chose qui est aux yeux
08:00des Françaises et des Français
08:02est un tableau très étrange.
08:04Il y a un nom, Roland Carole, vous le disiez,
08:06tout est déballé sur la place publique
08:08cet après-midi. On a appris qu'il y avait
08:10une piste, Aurélie, celle de Roland Lescure,
08:12ancien ministre de l'Industrie,
08:14d'Emmanuel Macron.
08:16Mais en fait, cette option, à peine avait-elle
08:18fuité, qu'elle a suscité une levée de bouclier.
08:20Une levée de bouclier assez instantanée
08:22et incroyable,
08:24puisque très vite, des macronistes
08:26du même parti que Roland Lescure
08:28nous ont dit, mais non, ça n'existe pas,
08:30c'est un écran de fumée,
08:32c'est un ballon d'essai. De toute façon,
08:34si c'est ça, on perd les LR,
08:36on perd l'aile droite de la Macronie,
08:38on perd le Modem, parce que Bayrou se sentira
08:40humilié. Bref, une espèce de levée
08:42de bouclier assez
08:44rapide et très très forte.
08:46C'est ce que je disais tout à l'heure,
08:48il y a une espèce de balle trappe.
08:50Dès qu'un nom sort, et là c'est Roland Lescure,
08:52qui a un profil
08:54qui est moins bien connu par les Français,
08:56mais c'est vrai qu'en étant à l'industrie,
08:58il a travaillé à sauver
09:00des usines, ici et là, discutant
09:02avec des élus de terrain, des communistes,
09:04des LR. Donc, en plus, Roland Lescure,
09:06il a cette particularité, c'est qu'il est
09:08donc élu des députés
09:10d'Amérique du Nord, des Français de l'étranger,
09:12donc
09:14il a pu lui arriver souvent
09:16d'être à l'étranger, et notamment
09:18cet été, il avait croisé une certaine
09:20Yacinda Arden, donc l'ancienne
09:22Première Ministre de Nouvelle-Zélande,
09:24qui lui avait donné une espèce de mode d'emploi
09:26à dire comment est-ce qu'il faut gérer
09:28quand on est dans une assemblée où il n'y a pas de majorité,
09:30puisque la Nouvelle-Zélande
09:32n'est pas sur le même type de scrutin majoritaire
09:34que nous, donc, il lui avait donné une espèce de
09:36mode d'emploi, de comment est-ce qu'il faut faire,
09:38il faut se concentrer sur le quoi avant le qui,
09:40essayer de mettre tout le monde autour de la table, donc
09:42c'est un profil qui pourrait coller
09:44avec la situation,
09:46puisqu'il s'agit d'essayer d'amadouer
09:48des LR jusqu'au Parti Socialiste,
09:50sauf qu'en fait, tout le monde a bondi
09:52en entendant le nom de Roland Lescure, parce que
09:54ce qu'il se passe en coulisses, alors qu'il se retrouve très vite
09:56sur la place publique, c'est qu'il y a des luttes d'influence,
09:58les écuries, les unes contre les autres,
10:00qui essayent de faire mousser leurs champions,
10:02et qui essayent de torpiller les autres.
10:04Et là, Roland Lescure, ça a été
10:06une espèce d'envolée de moineaux très rapide,
10:08le Rassemblement National, qui normalement n'a pas
10:10voix au chapitre, est tout de suite
10:12aussi tombé sur Roland Lescure à bras raccourcis,
10:14des LR aussi ont dit
10:16oui, il a critiqué Bruno Retailleau
10:18qui est toujours ministre de l'Intérieur,
10:20donc ça a été une espèce de
10:22presque irrationnel, une levée de bouclier
10:24instantané, irrationnel,
10:26et vraiment un baltran.
10:28Le problème, c'est que Macron, il cherche quelqu'un avec qui il soit
10:30confortable. Il a
10:32détesté la période
10:34Borne, la période d'abord
10:36Edouard Philippe, puis Borne,
10:38puis Attal, il a été finalement confortable avec
10:40aucun. Avec Castex. Castex,
10:42c'était merveilleux. D'ailleurs, il a même pensé peut-être à le faire revenir.
10:44C'est vraiment le meilleur d'entre ceux.
10:46Un bon souvenir.
10:48Et là, il aimerait quand même,
10:50s'il doit finir son mandat un peu tranquillement,
10:53trouver quelqu'un avec qui il est en
10:55osmose. On peut
10:57comprendre, c'est quand même plus commode.
10:59Alors, il a ça, il veut trouver quelqu'un avec qui
11:01il est bien. Ensuite, quelqu'un
11:03qui incarne quand même un petit bouger,
11:05comme on dit aujourd'hui. Donc, il avait
11:07Barnier qui était un bouger vers la droite.
11:09Là, il faut qu'il fasse un bouger vers le centre
11:11ou le centre-gauche. Mais justement, Sylvie,
11:13Roland Lescure, il coche plein de cases.
11:15Il est même fils de communiste, Alexis Colère.
11:17Tout à fait, mais c'est un bon bouger.
11:19Il s'entend bien avec Fabien Roussel,
11:21le patron des communistes. Et ce qui est incroyable
11:23dans ce que nous racontait Aurélie,
11:25c'est que la grogne vient des macronistes
11:27eux-mêmes, alors qu'il est macroniste.
11:29Et donc, ça va être difficile
11:31si les macronistes retoquent les macronistes.
11:33Vous savez qu'il a eu des positions
11:35sur l'immigration qui sont absolument aux
11:37antipodes. Il était opposé à la loi immigration.
11:39Et puis, il dit qu'il est contre les quotas.
11:41Il a dit très fortement
11:43qu'il fallait absolument faire venir beaucoup
11:45d'immigrés, sans limite.
11:47Donc, c'est vrai que, comme tout le monde
11:49s'accorde sur le fait qu'il faut que Retailleau reste au Ministère
11:51de l'Intérieur, c'est un peu compliqué.
11:53C'est un bouger qui a été peut-être un peu trop
11:55fortement dosé.
11:57Donc, c'est très compliqué de trouver la bonne personne.
11:59Mais, je pense
12:01que ça finira effectivement par un bouger
12:03un peu plutôt sur l'aile gauche que sur
12:05l'aile droite du socle.
12:07Et que quelqu'un qui soit
12:09d'accord, peut-être pas confortable,
12:11mais au moins d'accord avec deux, trois
12:13problèmes de fond avec Macron, il n'a pas
12:15envie de se retrouver, comme avec Barnier,
12:17avec la mauvaise surprise d'avoir des impôts supplémentaires
12:19dans le budget.
12:21Vous avez noté que dans la déclaration
12:23de Macron, je l'avais dit d'ailleurs ici même
12:25il y a une semaine, il y a un mot important
12:27c'est le mot impôts.
12:29Dans l'allocution, à 20h du chef de l'État
12:31il avait dit pas de doses d'impôts.
12:33Il avait donné le mode
12:35d'emploi sur le fond.
12:37S'il devait négocier avec Cazeneuve, il faudrait que Cazeneuve
12:39s'engage à ne pas trop lâcher.
12:41Eh bien, on va parler justement
12:43de l'option Bernard Cazeneuve dans un instant.
12:45Si c'était lui, finalement, le retour en grâce
12:47de l'ancien Premier ministre, on en parle juste après.
12:49Le Fil Info avec Étienne Cholez,
12:51il est 20h16.
12:53Le Premier ministre
12:55sera nommé demain matin, c'est l'Elysée
12:57qu'il annonce ce soir. Dans cette attente
12:59le PS menace ses propres
13:01membres. Tout socialiste
13:03qui entrera dans un gouvernement qui n'est pas
13:05de gauche sera exclu
13:07du parti. C'est une information du
13:09Figaro, confirmée par France Info.
13:11Un ouragan approche de Mayotte,
13:13il s'appelle Chido. La préfecture
13:15place l'archipel en alerte orange.
13:17Au cyclone, demain, tous les établissements
13:19scolaires sont donc fermés. Demain
13:21et samedi, le ministère de l'Intérieur
13:23envoie aussi des renforts à Mayotte,
13:25comme des pompiers et des militaires.
13:27Dans le procès des effondrements de la rue
13:29d'Aubagne, le parquet de Marseille requiert
13:31des peines jusqu'à 3 ans de prison
13:33ferme. Parmi les prévenus,
13:35il y a un ex-adjoint au maire, un architecte
13:37et les copropriétaires.
13:39Ça fait un peu plus d'un mois que le procès a commencé.
13:41Les effondrements de la rue d'Aubagne à Marseille
13:43remontent à 2018. Ils avaient
13:45fait 8 morts.
13:47France Info
13:4920h21
13:51Les informés
13:53Agathe Lambret
13:55Retour sur le plateau des informés avec
13:57Roland Quérol, politologue, directeur
13:59conseil de Région Magazine, Sylvie-Pierre
14:01Brossolette, éditorialiste au Point,
14:03Aurélie Herbemont, chef adjointe du service politique de
14:05France Info, et Bruno Cotteres,
14:07politologue, enseignant-chercheur au
14:09Point.
14:11On parlait à l'instant de cette
14:13piste, celle de Roland Lescure,
14:15qui a été désinguée, à peine
14:17connue, alors que c'est un ancien ministre
14:19d'Emmanuel Macron, qui coche
14:21plutôt pas mal de cases, Roland Quérol.
14:23Comment vous expliquez ce rejet ?
14:25Je crois que c'est de la provocation,
14:27pur et simple. Je crois que c'est
14:29même pas un essai, un ballon d'essai,
14:31comme on disait jeudi. Je crois que c'est
14:33de la pure provocation.
14:35Quand on fait
14:37des entretiens
14:39pour choisir, il faut qu'on en
14:41mette plus dans le pack
14:43pour que ça fasse vraiment vraisemblable.
14:45Donc,
14:47Roland Lescure, il est absolument impossible
14:49qu'il devienne premier
14:51ministre de Macron. D'ailleurs,
14:53quand Macron veut un poste pour Lescure,
14:55ça se termine toujours mal.
14:57Rappelons-nous,
14:59vous vivez dans l'instant, vous avez oublié,
15:01les débuts du Campina, c'est pas lui qui
15:03voulait.
15:05Macron voulait qu'il soit président
15:07de l'Assemblée Nationale.
15:09Et les députés macronistes ont choisi
15:11Yael Brown-Pivet.
15:13Ils cochaient deux mauvaises cases.
15:15C'était un homme, alors qu'il valait mieux
15:17une femme. C'était plutôt un mec de l'aile gauche
15:19de la Macronie, alors qu'il valait mieux
15:21quelqu'un qui soit central.
15:23Et là, il a toujours le problème, mais bien plus
15:25qu'avant. Parce que pendant que ces 5 ans,
15:277 ans se sont écoulés,
15:29il a affirmé ses positions dans la Macronie.
15:31Il est devenu plus à gauche
15:33qu'il n'était en entrant.
15:35Et aujourd'hui, où il s'agit
15:37quand même de faire un pivot,
15:39qu'il soit absolument au centre droit,
15:41après qu'il soit plutôt là ou plutôt là,
15:43on s'en fiche, on en rajoutera
15:45le sel ou du poivre quand il faudra.
15:47Mais on ne peut pas, sauf par provocation
15:49en effet, proposer quelqu'un
15:51qui incarne, pour les macroniens,
15:53c'est ça le plus important, pour les macroniens
15:55qui incarnent l'impossible,
15:57c'est-à-dire celui qui a affirmé
15:59et y compris contre l'Elysée
16:01plusieurs fois les positions de gauche.
16:03Donc voilà, il y a des choses sur lesquelles
16:05il faut se dire, on n'y croit pas
16:07à ton truc, Manu.
16:09On sait que ce n'est pas sérieux.
16:11C'est la preuve que même en même temps
16:13peut devenir clivant.
16:15On va parler d'une autre piste,
16:17celle de Bernard Cazeneuve,
16:19qui revenait en force hier soir.
16:21Est-ce qu'il pourrait être l'homme idéal
16:23ou est-ce que c'est trop tard ? Écoutez ce qu'en disait
16:25Raphaël Glucksmann, c'était sur
16:27BFM TV, eurodéputé ce matin.
16:29Il n'était pas là
16:31depuis 2017. Il n'était pas au pouvoir
16:33depuis 2017. Il incarne
16:35donc une évolution de la politique
16:37et franchement, ce serait
16:39un signal beaucoup plus positif
16:41envoyé aux forces politiques que de nommer
16:43quelqu'un qui a critiqué la politique
16:45d'Emmanuel Macron comme Bernard Cazeneuve.
16:47Est-ce que c'est lui
16:49l'homme de la situation, Bruno Cottrez,
16:51Bernard Cazeneuve ? On avait déjà dit ça
16:53cet été. Mais beaucoup
16:55y croyaient. Mais beaucoup y croyaient.
16:57C'est ambigu. Je trouve
16:59qu'à la fois, oui, effectivement
17:01il a été Premier ministre
17:03de François Hollande.
17:05Il incarne, aux yeux d'une partie de la gauche,
17:07cette gauche de compromis
17:09social-démocrate,
17:11dite entre guillemets de gouvernement.
17:13Donc de ce point de vue-là, c'est vrai que c'est un signal
17:15qui sera envoyé aux partis socialistes
17:17notamment. On voit bien que pour le parti socialiste
17:19ça serait quand même assez compliqué
17:21éventuellement de sanctionner
17:23Bernard Cazeneuve.
17:25Il n'est plus au parti socialiste.
17:27Au moment de la création de la NUPES,
17:29il a décidé de quitter le parti socialiste.
17:31Mais quand même, il reste
17:33un symbole.
17:35Il est très anti-NUPES.
17:37Mais il reste quand même un symbole des années Hollande.
17:39Donc on voit que ça serait plus compliqué
17:41pour le parti socialiste. Et là où je disais que c'était
17:43ambigu, c'est qu'en même temps, Bernard Cazeneuve
17:45est retiré de la vie politique. Il n'a pas été
17:47élu dans une élection
17:49récente.
17:51Certains disent...
17:53On ne l'a pas non plus beaucoup entendu au moment
17:55du Front républicain, au moment des
17:57législatives de 2024. Donc certains lui reprochent
17:59un petit peu, on va dire, son
18:01manque de légitimité aujourd'hui.
18:03C'est vrai que cette question est quand même là. On a déjà eu Michel Barnier
18:05dont lui-même avait un problème
18:07de légitimité. Il n'était pas élu.
18:09Il ne s'était pas présenté aux législatives.
18:11Il n'avait pas été élu récemment.
18:13C'est le cas de Bernard Cazeneuve également.
18:15Donc il y a un moment donné, il y a cette question
18:17quand même centrale de la légitimité.
18:19C'est-à-dire d'avoir un Premier ministre
18:21qui un moment donné soit quand même
18:23issu...
18:25Alors ce n'est pas...
18:29Je donne un point de vue qui est un point de vue qui existe
18:31dans la société. Je ne dis pas que c'est ça forcément
18:33qui est le point important, mais quand même cette question
18:35d'être un peu
18:37retiré de la vie politique. On ne sait pas
18:39aujourd'hui exactement. Il s'était prononcé
18:41en disant, si je suis à Matignon,
18:43eh bien moi la question de la réforme des retraites
18:45et du retrait de la réforme des retraites, c'est quand même
18:47important. Est-ce que c'est toujours sa position ?
18:49Est-ce que c'est toujours sa position aujourd'hui ?
18:51Aurélien Delon, est-ce que
18:53la gauche a évolué vis-à-vis de Bernard Cazeneuve ?
18:55Alors justement, c'est ce que j'allais dire, c'est qu'il y a une différence
18:57entre l'option Bernard Cazeneuve de fin août
18:59où tout le Nouveau Front Populaire
19:01est contre lui, parce qu'il faut
19:03souvenir que Bernard Cazeneuve est sans doute la seule
19:05personnalité de gauche connue en France
19:07qui n'a pas soutenu le Nouveau Front Populaire.
19:09Quand des François Hollande, des Carole Delga
19:11qui étaient très hostiles à la NUPES
19:13avaient soutenu, voire
19:15étaient candidats comme François Hollande
19:17pour le Nouveau Front Populaire. Et donc,
19:19fin août, pour le Parti Socialiste, c'était
19:21inenvisageable, puisqu'ils étaient
19:23sur Lucie Castel, Lucie Castel,
19:25Lucie Castel, rien que Lucie Castel. Là où
19:27ça a changé, c'est que depuis quelques jours
19:29le Parti Socialiste
19:31n'est plus du tout en mode
19:33veto à Bernard Cazeneuve. Donc ça,
19:35c'est le petit avantage que peut avoir
19:37l'ancien Premier ministre socialiste
19:39dans la période. Il n'est pas irritant
19:41pour les Républicains parce que
19:43sur le côté régalien, on parle de
19:45Bernard Cazeneuve. C'est difficile
19:47de le caricaturer en
19:49angélique de gauche
19:51comme certains pourraient avoir tendance
19:53à le dire des socialistes. Donc,
19:55il n'est pas irritant. Sauf que la semaine dernière,
19:57qu'est-ce qu'a fait Bernard Cazeneuve ? Vendredi
19:59dernier, je crois, lui-même,
20:01publiquement, le dit
20:03que, selon lui, à ses yeux, le bon
20:05Premier ministre, à ce moment-là, c'est François
20:07Bayrou. Alors qu'il faut se souvenir qu'il y a trois mois,
20:09François Bayrou, lui, poussait ostensiblement
20:11la piste Bernard Cazeneuve.
20:13Donc, on est dans une espèce de...
20:15On n'y comprend plus rien.
20:17Donc, Bernard Cazeneuve, oui,
20:19c'est une solution. Certains de l'aile gauche
20:21de la Macronie disent que, oui,
20:23c'est lui la clé pour
20:25aller décrocher les socialistes.
20:27Ce qui n'est pas encore fait parce que, quand même,
20:29il faut aller piano-piano parce que
20:31le vrai rôle du Premier
20:33ministre, quand il sera nommé, ce sera de remettre
20:35tout le monde autour de la table pour essayer de négocier
20:37qu'est-ce qu'on fait sur le fond.
20:39Avec Bernard Cazeneuve,
20:41on ne sait pas s'il n'y aura pas aussi des sujets
20:43qui vont coincer, Sylvie-Pierre Brossolette.
20:45Oui. D'abord, il y a une personnalité
20:47qui est quand même
20:49affirmée et qui ne se
20:51laissera pas tout dicter par
20:53Emmanuel Macron.
20:55Cazeneuve, c'est quand même quelqu'un
20:57qui a une personnalité forte,
20:59qui a de l'autorité. Il a été mis au intérieur,
21:01on se rappelle, avec quelle force.
21:03Et il aura à cœur
21:05de montrer qu'il n'est pas le petit garçon
21:07du Président.
21:09Il aura en plus des gages
21:11à donner à la gauche pour dire
21:13je ne trahis pas, je ne suis pas allée me vendre
21:15pour un plat de lentilles.
21:17Et il avait critiqué Emmanuel Macron quand il avait trahi
21:19François Hollande. Absolument. Il en est resté
21:21très blessé. Et ses remarques
21:23ont blessé Macron d'ailleurs.
21:25Entre les deux, ce n'est pas évident.
21:27Mais le problème, je crois,
21:29fondamental, c'est qu'est-ce que
21:31Cazeneuve est prêt à concéder à Macron
21:33sur le fond. Après,
21:35s'ils se mettent d'accord sur le fond,
21:37je ne pense pas qu'il y ait de problème de censure
21:39de Bernard Cazeneuve.
21:41D'abord, je ne crois pas qu'il y ait de problème de censure du tout.
21:43Comment voulez-vous ?
21:45Par exemple, si c'était Bayrou.
21:47Olivier Faure a beau dire qu'il
21:49préférait quelqu'un de gauche, il n'est pas prêt
21:51à censurer Bayrou demain matin
21:53et encore moins Bernard Cazeneuve.
21:55C'est devenu, soi-disant, un parti de gouvernement.
21:57De nouveau, le PS a renoué
21:59avec sa tradition. Il vient de
22:01quand même créer
22:03une crise forte en votant la censure
22:05et en s'associant devant
22:07quand même quelques observateurs
22:09assez effarés,
22:11en votant avec le Front National
22:13et la France insoumise,
22:15cette censure de ce malheureux Barnier
22:17qui, pourtant, votait des impôts supplémentaires,
22:19des taxes sur les riches,
22:21ne faisait pas un budget vraiment de droit.
22:23Ça, on va en parler tout à l'heure aussi, de la situation de la gauche
22:25aujourd'hui, mais vous parliez à l'instant
22:27de Blanc-Bourdière. Je pense qu'il n'y aura pas de censure
22:29contre Bernard Cazeneuve,
22:31qu'il n'y en aura pas du tout d'ailleurs,
22:33mais qu'encore moins avec Cazeneuve.
22:35Le problème, je crois, c'est surtout entre Cazeneuve
22:37et Macron. – Très intéressant.
22:39Vous parliez aussi de François Bayrou,
22:41Roland Quirole. François Bayrou
22:43que la presse,
22:45assez unanimement, a cité
22:47comme favori ces derniers jours.
22:49Est-ce qu'Emmanuel Macron a vraiment
22:51eu l'intention ou a vraiment l'intention
22:53de nommer François Bayrou patron du modèle ?
22:55– Personne ne le saura jamais. Ce qui est sûr,
22:57ce qui est absolument sûr,
22:59c'est qu'il le lui a dit.
23:01Bayrou n'est pas né
23:03de la dernière pluie.
23:05S'il a vraiment dit qu'il a entendu
23:07Macron lui dire
23:09« c'est toi le jeune homme »,
23:11il ne l'a pas rêvé.
23:13D'ailleurs, il n'y avait qu'à voir le changement physique
23:15du bonheur de Bayrou
23:17sur tous les écrans
23:19pour voir qu'il avait toutes les raisons d'y croire.
23:23Et Bayrou, c'est quand même quelque chose
23:25dans la Macronie. Rappelez-vous,
23:27quand il se met à soutenir
23:29Macron,
23:31la semaine d'après, dans tous les sondages,
23:33c'est Macron plus 6.
23:35C'est l'homme qui a fait le président.
23:39Et chacun a eu un petit peu
23:41l'autre pour modèle,
23:43d'une certaine façon.
23:45Il y avait l'un qui faisait,
23:47qui rappelait
23:49les promesses de l'autre quand il était jeune
23:51et celui qui était en train
23:53de les vivre.
23:55Et donc c'est grave
23:57s'il lui fait un coup pareil.
23:59C'est pas un coup entre amis seulement.
24:01C'est un coup entre les gens
24:03les plus proches possibles sur le plan politique.
24:05Et la politique, là,
24:07c'est le cœur de la chose.
24:09Donc on ne peut pas.
24:11On n'a pas le droit de faire un truc comme ça.
24:13Donc le plus logique,
24:15c'est que ça ne soit pas Cazeneuve
24:17et que ça soit Bayrou, rien qu'à cause de ça.
24:19Le simple fait
24:21qu'il se soit laissé à lui dire
24:23clairement, ça sera toi,
24:25je pense que c'est très dur
24:27de revenir sur quelque chose comme ça.
24:29À la fois publiquement et privément.
24:31Les deux gestions,
24:33la gestion privée et la gestion publique,
24:35d'un aller-retour
24:37comme ça, elle me paraît
24:39extrêmement compliquée,
24:41y compris pour ceux qui ont encore
24:43une espèce d'affect pour Macron
24:45et qui pensent que c'est quand même
24:47quelqu'un qui fait des choses.
24:49C'est pas un homme politique
24:51dans le même niveau que les autres.
24:53S'il fait comme ça, il se met vraiment
24:55au pire niveau de la politique.
24:57Donc voilà, je crois que
24:59Cazeneuve,
25:01le problème que nous avons,
25:03Cazeneuve, Bayrou, les autres,
25:05c'est que nous sommes décidément un pays exceptionnel.
25:09On nous dit depuis six mois,
25:11trois mois, que l'exception française
25:13est levée, que désormais
25:15on va vers le vrai parlementarisme,
25:17les compromis, les coalitions.
25:19Mais dans aucun pays, ça ne se passe comme ça.
25:21Dans aucun pays,
25:23on ne fait une coalition sans parler d'abord
25:25de quoi on va faire.
25:27Qu'est-ce qu'on va faire au pouvoir ? Dans tous les pays,
25:29on fait au moins semblant
25:31de savoir à quoi on va jouer au pouvoir.
25:33Et on fait un bout de papier.
25:35Et c'est sur le bout de papier qu'on s'étripe
25:37et du bout de papier sort ensuite
25:39le casting.
25:41Mais c'est parce que les politiques français s'écharpent sur le casting
25:43parce qu'ils pensent aussi à 2027.
25:45J'entends bien,
25:47mais enfin, qu'est-ce qu'il faut leur donner ?
25:49Un bon garantie à vie ?
25:51Tu restes au parlement toujours,
25:53il n'y aura plus jamais d'élection.
25:55Ne rêvons pas, ils sont tous dans tous les pays,
25:57ils sont tous soumis à des calendriers
25:59et ils se sont quand même habitués
26:01à comprendre que les électeurs,
26:03ce qui les intéresse, c'est quelle politique
26:05va être menée. Au fond, ce casting
26:07intéresse très médiocrément les gens.
26:09Ce qui les amuse
26:11dans le casting,
26:13c'est qu'on cite des noms,
26:15que les gens soient plus ou moins
26:17contre. Bardier, Cazeneuve,
26:19ils font d'ailleurs tous à peu près la même chose
26:21sur les mêmes électorats.
26:23Ça n'a aucune importance.
26:25En revanche, on a besoin de savoir
26:27sur quoi se font les choses.
26:29Pourquoi on vote une censure ?
26:31Ou alors on a besoin de savoir au nom de quoi on vote une censure.
26:33Pourquoi on vote en gouvernement ou pas ?
26:35Alors que ça ne se passe pas comme ça ici.
26:37Ici c'est allo, bonjour c'est Michel,
26:39j'ai été nommé Premier ministre,
26:41tu veux rentrer dans mon gouvernement ?
26:43Pas final.
26:45Non, ça ne peut pas marcher.
26:47Et c'est pour ça qu'on est en train
26:49de se casser la figure et que cette méthode
26:51ne peut pas marcher.
26:53Elle peut apparemment marcher.
26:55On avait inventé Bardier
26:57en pensant que là on était tranquille
26:59pour au moins 6 mois,
27:01ça ne fait que 3 mois.
27:03Si on s'amuse à échanger des articles
27:05de constitution contre des pratiques constitutionnelles
27:07en disant je ne me sers pas de cet article,
27:09tu ne te sers pas de celui-là,
27:11on se dit qu'on est sauvé.
27:13C'est exactement le genre de passe-passe
27:15autour de passe-passe.
27:17Or il faut savoir ce qu'on fait des choses.
27:19Par exemple,
27:21j'arrête là-dessus,
27:23la retraite c'est la revendication
27:25principale des électeurs français.
27:27Suppression de l'âge de la retraite
27:29à 64 ans.
27:31Il faut la faire.
27:33Tout le monde sait qu'il faut la faire.
27:35Tout le monde finira par la faire.
27:37Donc le problème est de savoir comment
27:39ils vont finir par dire non on ne va pas supprimer
27:41la loi, on va l'amaudir,
27:43on va simplement enlever
27:45l'intention de l'âge
27:47et pas celle des annuités.
27:49Mais on sait qu'on ne peut pas la garder.
27:51On rebondit sur ce coup de gueule passionnant
27:53de Roland Carole dans un instant.
27:55Il est 20h31.
28:07Le jeune homme qui a hébergé Morgane
28:09son foyer de jeune travailleur dans la Manche
28:11vient d'être mis en examen pour soustraction
28:13de mineurs et pour viol.
28:15Après avoir nié, il a finalement reconnu
28:17avoir eu une relation sexuelle avec l'adolescente
28:19de 13 ans, consentie selon ses propos.
28:21Morgane avait disparu pendant
28:23deux semaines alors qu'elle partait prendre son
28:25quart scolaire dans les Côtes d'Armor.
28:27Ce devait être ce soir, ce sera
28:29finalement demain matin. A priori
28:31qu'on connaîtra le nom du nouveau Premier ministre.
28:33Emmanuel Macron, de retour à Paris
28:35après une visite éclair en Pologne
28:37aujourd'hui indique vouloir conclure
28:39ses consultations.
28:41Mayotte passera en alerte orange demain matin
28:43à 7h à l'approche du cyclone tropical Chido.
28:45Une centaine de sapeurs-pompiers
28:47et sauveteurs sont envoyés en renfort.
28:49Le préfet de l'archipel de l'Océan Indien
28:51précise que l'alerte rouge sera
28:53probablement déclenchée à partir de samedi matin.
28:55Tous les établissements scolaires
28:57resteront fermés à partir de demain.
28:59Quatre hommes seront jugés en juillet
29:01prochain devant le tribunal correctionnel de Paris
29:03pour cyberharcèlement
29:05contre Brigitte Macron. Elle a porté
29:07plainte l'été dernier. Le procès portera
29:09sur des propos malveillants concernant le genre
29:11et la sexualité de la Première Dame
29:13ainsi que sa différence d'âge avec
29:15Emmanuel Macron. Et puis un autre procès
29:17pour cyberharcèlement, cette fois c'est
29:19Barbara Butch qui était visée après
29:21sa performance lors de la cérémonie des Jeux
29:23Olympiques de Paris. Trois hommes de
29:2523, 38 et 56 ans seront
29:27convoqués devant le tribunal judiciaire en septembre
29:29prochain. La DJ et militante
29:31féministe avait reçu des dizaines de milliers
29:33de messages de haine en ligne. Elle avait
29:35porté plainte.
29:37France Info
29:3920h21,
29:41France Info, les informés,
29:43Agathe Lambret. Retour sur le plateau
29:45des informés avec Roland Quairole,
29:47politologue, Céliphia Brossolette du Point,
29:49Bruno Cotteres du Cevipof,
29:51politologue également et Aurélie
29:53Arbemont, chef adjointe du service politique
29:55de France Info. On parlait à l'instant
29:57de l'hypothèse François Barreau
29:59pour Matignon. Aurélie, Emmanuel Macron
30:01est-il allé trop loin pour reculer
30:03maintenant, comme le disait Roland Quairole ?
30:05C'est ce que me disait un proche de
30:07François Barreau cet après-midi en me disant
30:09Macron est allé tellement loin avec
30:11François Barreau. Ils se sont vus au moins deux reprises.
30:13Ils ont échangé.
30:15François Barreau s'est mis à préparer un gouvernement.
30:17Moi, tout à l'heure, encore un de ses amis m'a dit
30:19nous, on est prêts, en fait. On est prêts.
30:21Et François Barreau, c'est pas n'importe
30:23qui dans la vie politique française. C'est effectivement,
30:25Roland le rappelait très justement, celui
30:27qui vient apporter un soutien
30:29fatidique pour
30:31Emmanuel Macron. C'est trois candidatures
30:33à la présidentielle. C'est quelqu'un qui a du
30:35poids politique, qui a une existence auprès
30:37des Français. Parce qu'on a
30:39déjà vu Emmanuel Macron nommé des
30:41premiers ministres, puis les dénommés.
30:43Catherine Vautrin, en 2022,
30:45au bout de quelques jours. Telle levée de bouclier
30:47de l'aile gauche de la Macronie
30:49que Catherine Vautrin, on lui dit en fait
30:51ce sera Elisabeth Borne, c'est pas possible.
30:53Thierry Baudet, il y a
30:55trois, quatre mois avant
30:57qu'on arrive à Michel Barnier, donc le président
30:59du Conseil économique, social et environnemental,
31:01avait vu Emmanuel Macron.
31:03C'était topé, c'était fait. Levé de bouclier
31:05dès que ça sort. Donc l'hypothèse
31:07Thierry Baudet
31:09est supprimée à ce moment-là.
31:11C'est pas François Barreau
31:13en fait. On n'était pas du tout sur des
31:15personnalités qui avaient un poids politique,
31:17une histoire politique, qui étaient connues des Français.
31:19Faire ça à François Barreau, je peux vous
31:21dire que certains de ses amis me disent
31:23si jamais Macron ne le nomme pas,
31:25il risque de payer très très cher.
31:27Je pense même que
31:29c'est ça qui me coince ce soir.
31:31C'est si jamais il a pensé vraiment
31:33ne pas le nommer et que
31:35c'est parvenu jusqu'aux oreilles de François Barreau,
31:37ça doit chauffer. Parce que c'est vrai
31:39que ça serait très injuste.
31:41Il correspond effectivement
31:43à l'équation macroniste par excellence.
31:45Il a fait le ni droite ni gauche
31:47toute sa vie, Barreau, en prenant des risques
31:49énormes. Et d'ailleurs s'il est jamais
31:51devenu président de la République, c'est aussi pour ce courage-là.
31:53Il a dit, moi je veux toujours dépasser
31:55les clivages. En plus, c'est un obsédé
31:57de la dette. Depuis bien
31:59longtemps, il dit qu'il faut réduire la dette.
32:01C'est un obsédé
32:03de la conciliation, du dialogue.
32:05Enfin, il dit que c'est le moment modèle.
32:07C'est vrai qu'il a l'air
32:09de remplir les cases qu'il faut
32:11pour une situation de 10 ans aujourd'hui.
32:13Est-ce qu'il a des moyens de faire payer Emmanuel Macron si
32:15Emmanuel Macron ne choisit pas qu'est-ce qu'il pourrait faire ? Retirer le soutien
32:17du Modem, par exemple ?
32:19Je pense que ses troupes seront très amères.
32:21Jusqu'à
32:23une censure. Il a quand même
32:25le sens de l'État. Mais ça sera
32:27une brouille et une faille profonde.
32:29Une fin de confiance. Et en tout cas,
32:31ce que je voulais dire,
32:33quel que soit le Premier ministre, que ce soit Bayrou,
32:35Cazeneuve ou un autre,
32:37Roland commençait à dire qu'on va
32:39essayer de tripatouiller avec les articles
32:41de la Constitution. Je trouve ça une folie.
32:43Quand on a un budget aussi
32:45difficile à faire adopter
32:47que celui qui est devant nous, il va falloir
32:49d'une manière ou d'une autre faire des
32:51sacrifices, soit en impôts, soit en
32:53coupes de dépenses. On ne se prive
32:55pas de tous les instruments de la Vème République,
32:57du parlementarisme rationalisé,
32:59justement, du 49-3,
33:01de la motion de censure, de la perspective
33:03d'une dissolution. Macron a dit
33:05j'espère qu'on n'aura pas à dissoudre,
33:07soyez tranquilles, braves gens. Mais non !
33:09C'est une arme, la menace de la dissolution.
33:11Il n'y a même plus aussi la menace de la présidentielle
33:13parce qu'il dit qu'il ne veut pas s'en aller.
33:15Donc il n'y a plus aucune arme pour faire adopter...
33:17Mais non, mais comment voulez-vous ? Des gens qui n'entendent pas.
33:19Et Emmanuel Macron dit, entendez-vous, parce que de toute façon,
33:21je ne vais pas les soudre. C'est impossible.
33:23Il n'y aura pas d'élection. Ils ne sont pas d'accord.
33:25Donc les compromis,
33:27il n'y a pas de compromis miraculeux.
33:29Il y a, c'est comme un enfant
33:31qu'on élève, l'éducation, c'est des
33:33sourires, mais aussi un petit peu de menace et de bâton.
33:35Et là, si les élus
33:37n'ont pas une petite menace, pas un petit
33:39bâton, dire attention si vous ne conduisez pas bien,
33:41il y aura la dissolution dans six mois
33:43et on verra ce qu'on verra.
33:45Si vous votez
33:47la censure, si vous n'avez
33:49même pas l'occasion de voter la censure,
33:51il ne se passera rien. Il faudrait qu'il puisse y avoir
33:53une censure, parce que ça, ils n'oseront
33:55pas le faire.
33:57Donc, ce n'est pas possible
33:59de dire qu'on va dépouiller la
34:01Ve République et rejouer la Ve.
34:03C'est un autre sujet. Bruno Cotteres, vous vouliez rebondir
34:05sur ce que disait Sylvie Pirbon.
34:07Effectivement, le modem n'a pas les moyens
34:09de faire payer à Emmanuel Macron.
34:11On n'imagine pas le modem sortant
34:13de la coalition. Ils ont moins de 40 députés.
34:15Voilà, on n'imagine pas.
34:17Mais, par contre, c'est vrai
34:19que le coup pour l'exécutif, il est peut-être un peu
34:21plus diffus, un peu plus indirect, parce que c'est vrai que ça
34:23renvoie d'abord une image, sur le
34:25fond, de navigation à vue.
34:27On a le sentiment d'un chef
34:29de l'État qui, voilà,
34:31il ne sait pas bien où il va, il navigue
34:33à vue, ça pourrait être telle personne, mais ça pourrait être
34:35telle autre personne. Il n'y aura plus
34:37de conducteur très clair. Ça renforce l'image
34:39que nous avons depuis sa réélection
34:41qui est où va ce deuxième mandat ?
34:43A quoi sert-il ? Où va-t-il ?
34:45C'est vrai qu'on a totalement perdu sa vue. Le chef de l'État
34:47a été réélu il y a deux ans et demi.
34:49Ça paraît une éternité. Et on ne sait pas bien
34:51pourquoi. Je précise que l'Élysée,
34:53enfin, l'entourage du président, il faut savoir que si
34:55ça traîne, c'est parce qu'Emmanuel Macron
34:57veut terminer ses consultations.
34:59Sans aucun doute, mais il y a aussi l'autre
35:01dimension qui est le sentiment
35:03que tout ne serait qu'une question de personne.
35:05Ce qui n'est absolument pas le cas.
35:07Ça vient d'être rappelé par
35:09Pierre Bourselette. Ce n'est pas une question de personne.
35:11C'est une question de hiérarchie, des choix de l'action
35:13publique, de choix en matière de fiscalité.
35:15C'est bien
35:17de dire qu'il n'y a
35:19pas d'impôts. Mais s'il n'y a pas d'impôts
35:21en plus, on se doute que ça va être du côté de
35:23renier sur les dépenses. Renier sur les dépenses
35:25publiques, mais c'est fondamentalement un choix politique.
35:27Ça ne peut pas être juste une question de personne
35:29qui, comme ça, au déboté,
35:31est nommé Premier ministre et arrive comme un sauveur
35:33régler les problèmes.
35:35Il serait temps d'expliquer
35:37effectivement quel est l'objectif
35:39d'Emmanuel Macron à horizon de deux ans et demi
35:41quand il va quitter l'Elysée.
35:43Est-ce que c'est numéro un
35:45d'avoir réglé la question de notre
35:47endettement public ? Est-ce que c'est ça ?
35:49Si c'est ça, qui
35:51correspond sur quelle base politique ?
35:53C'est ça les vraies questions. C'est notamment
35:55les humeurs des uns et des autres.
35:57Emmanuel Macron, il dit, moi je veux vous mettre d'accord sur la méthode
35:59et après le Premier ministre, il consultera, il verra.
36:01Et Sylvie, Pierre Bourselette
36:03l'évoquait à l'instant. Du côté de la méthode,
36:05ce qui se dégage, par exemple, c'est que
36:07la gauche propose demain
36:09qu'en échange du fait
36:11que le futur Premier ministre n'utilise pas
36:13le 49-3, qui permet de faire passer
36:15un texte sans vote à l'Assemblée,
36:17un article que les oppositions jugent
36:19très brutal, la gauche s'engagerait
36:21si le Premier ministre n'utilise pas le 49-3
36:23à ne pas censurer le futur gouvernement.
36:25Roland Carole, qu'en pense le politologue ?
36:27Il y a des constitutionnalistes qui disent
36:29c'est absurde, on ne va pas priver l'exécutif
36:31d'un outil pareil. Et c'est ce que disait
36:33Pierre Bourselette à l'instant.
36:35Sur le fond, je trouve ça absurde, je trouve ça même
36:37un véritable scandale politique.
36:39Ce serait
36:41le symbole fort
36:43d'un retour réel à la 4ème République.
36:45C'est précisément
36:47avec ces mesures-là
36:49que les constituants de la 5ème,
36:51en l'occurrence Michel Debré
36:53et les anciens présidents du Conseil de la 4ème,
36:55avec notamment Guy Mollet,
36:57se sont mis d'accord
36:59pour avoir les articles qu'ils ont appelés
37:01les parlementarismes rationalisés
37:03pour ne plus subir
37:05ces cascades de crise ministérielle
37:07tous les 6 ou 7 mois.
37:09Donc c'est ça qui a fait la 5ème République.
37:11Ça, plus l'élection présidentielle.
37:13Donc là, le Premier ministre n'aurait plus aucun pouvoir.
37:15Et alors là, ça devient vraiment
37:17le régime parlementaire pur.
37:19Personne
37:21ne peut avoir d'influence sur cette
37:23machine qui n'a plus d'autres règles
37:25que celles des partis.
37:27Bon, si on est
37:29sur cette ligne-là, il faut le dire.
37:31Partis qui eux-mêmes représentent très peu.
37:33J'ai les partis au pouvoir.
37:35Moi, quand je regarde les partis
37:37et que je vois ce que les Français
37:39disent des partis, je ne suis pas sûr
37:41qu'il faille absolument aller dans cette voie-là.
37:43Il y a risque quand même.
37:45Je ne suis pas en train de dire la 5ème,
37:47c'était beaucoup mieux. Je suis en train de dire
37:49balancer l'une pour revenir à l'autre.
37:51Attention quand même.
37:53Mais cela dit, je termine.
37:55Pour répondre à votre question.
37:57Je pense qu'effectivement, comme politologue,
37:59je trouve que ce serait un changement difficile
38:01à révéler, mais évidemment que ça va se faire.
38:03Et que ça va marcher.
38:05Aurélie, est-ce que ça va se faire ?
38:07Est-ce que les macronistes soutiennent
38:09cette idée ?
38:11Ce qu'il faut quand même préciser, c'est que c'est une proposition
38:13faite par la gauche qui promet
38:15de ne pas utiliser le 49-3
38:17si c'est un Premier ministre de gauche.
38:19Certains autour de la table, mardi, ont pu croire
38:21que si le Premier ministre, venant d'ailleurs
38:23éventuellement François Bayrou, qui était autour de la table
38:25en tant que patron du Modem,
38:27n'utilisait pas le 49-3, il ne serait pas
38:29forcément menacé par des motions de censure.
38:31Ce que certains à gauche ont dit.
38:33Ah non non, ça ne veut pas forcément dire ça.
38:35C'est nous, on s'engage.
38:37Mais d'autres à gauche disent, mais si en fait, c'est pareil.
38:39Ce n'est pas sûr sûr.
38:41Mais surtout, en fait,
38:43ce qu'il faut avoir en tête, c'est que
38:45ce qui nous guette quand même collectivement,
38:47c'est pour ne pas avoir de censure, pas de 49-3,
38:49c'est peut-être un grand immobilisme
38:51pour ne fâcher personne.
38:53Un minimum de consensus,
38:55peut-être qu'il ne faudra pas faire de réformes
38:57extrêmement radicales. Qu'est-ce que vous faites si vous voulez tenir
38:59les deux bouts de l'omelette, pour reprendre une expression
39:01chère à Alain Juppé, qui lui aussi voulait
39:03faire travailler les deux bouts de l'omelette,
39:05les deux parties raisonnables du Parti Socialiste
39:07jusqu'à la droite.
39:09Qu'est-ce que vous faites sur les retraites pour que ça aille
39:11jusqu'à LR et que la gauche
39:13dise OK, on signe ?
39:15À l'inverse, qu'est-ce que vous faites sur l'immigration
39:17pour que les LR disent OK, ça nous va,
39:19mais que la gauche ne pousse pas des cris d'orfraie ?
39:21Donc le risque, c'est peut-être
39:23qu'il n'y ait pas grand-chose qui se fasse,
39:25qu'on tienne la boutique bonhomme à l'an,
39:27sachant que la première montagne que va avoir
39:29ce nouveau gouvernement, qui va bien finir par arriver
39:31un jour, c'est en rattaque par un budget
39:33pour l'année 2019.
39:35Mais c'est là ! C'est l'éléphant
39:37au milieu de la pièce.
39:39Tout le reste, c'est l'Île-Vezay.
39:41C'est Viviane Rosselette-Foudy, Pam Kerlach-Noix.
39:43Vous savez d'où elle viendra la censure,
39:45c'est des marchés financiers.
39:47Si on ne règle pas le problème dans les semaines qui viennent
39:49du budget des 60 milliards qu'il faut trouver,
39:51écoutez ça, pour l'instant,
39:53les marchés se tiennent tranquilles,
39:55ils sont dans l'expectative.
39:57Mais si on ne règle pas le problème
39:59de résorber ce déficit
40:01et qu'on a l'air de céder
40:03sur la retraite dans un boulgui-boulga
40:05de gel et de conférences salariales
40:07qui n'en finira pas, là, on va le payer.
40:09Et déjà, on paye
40:11très cher nos intérêts de la dette.
40:13Vous savez ce que Bruno Le Maire a dit aujourd'hui
40:15à l'Assemblée nationale ?
40:17Il a dit que la France n'allait pas
40:19mourir de mort subite, mais de mort
40:21lente, sous le nœud coulant
40:23des intérêts de la dette.
40:25C'était une image très parlante,
40:27mais il a raison. Là, on fait comme si
40:29tout d'un coup, il y a un moment
40:31miraculeux, il n'y a plus de déficit,
40:33il n'y a plus de problème budgétaire,
40:35on parle de problème de personnes,
40:37mais il y a un problème très grave d'une France
40:39qui s'effondre, qui a un problème budgétaire
40:41énorme, des problèmes
40:43de financement d'entreprises
40:45auxquels il faut veiller.
40:47Il faut être sérieux. Et là, je trouve
40:49qu'en ce moment, on bagnode.
40:51C'est pas sérieux.
40:53Et qui dit pas de 49.3, Bruno Cotteres
40:55dit potentiellement pas de budget.
40:57Comment ils vont se mettre tous d'accord ?
40:59C'est impossible.
41:01C'est le pire chantier du futur communiste.
41:03C'est le texte qui se prête à 49.3,
41:05le budget, c'est le texte.
41:07Rappelons que quand même, aux yeux
41:09de l'opinion, la question des déficits
41:11qui est un peu tombée en désuétude,
41:13elle est remontée pas mal sur le dessus de la pile.
41:15Maintenant, c'est dans les 3-4 problèmes
41:17qui préoccupent.
41:19Donc c'est très présent au fond.
41:21Et l'opinion regarde quand même toute cette séquence
41:23qu'on a en train de vivre. Un mélange à la fois
41:25d'étonnement d'entendre les responsables politiques
41:27dire que c'est de la faute de personne.
41:29Au fond, on était aux commandes, mais c'est pas de notre faute.
41:31Inquié aussi,
41:33parce que tout le monde a intégré
41:35peut-être qu'il va y avoir des coupes
41:37dans les dépenses, peut-être qu'il va y avoir
41:39des augmentations d'impôts, les acteurs économiques,
41:41les entrepreneurs, les gens qui sont sur le point
41:43d'investir, ils ont quand même besoin
41:45d'une lisibilité fiscale assez rapide.
41:47Donc voilà,
41:49dans un pays qui regarde tout ceci un peu
41:51avec un mélange d'étonnement, de consternation,
41:53qui est très inquiet quand même
41:55sur ces questions,
41:57avec un chômage, des suppressions d'emploi
41:59et des annonces de plans de suppression d'emploi
42:01qui commencent à être importants.
42:03On en annonce, il y a eu je crois 200 ou 300 annonces
42:05de plans de suppression d'emploi.
42:07Donc voilà, quelque chose qui
42:09forcément dans l'opinion va à un moment donné
42:11faire un peu,
42:13lever une inquiétude.
42:15Et donc c'est ça effectivement le cœur du sujet.
42:17Donc on situe un gouvernement qui aura un projet
42:19là-dessus, qui l'explicite et que nous
42:21les uns et les autres, on sache
42:23un petit peu ce qui est en train de se passer dans le pays.
42:25Quel projet sans majorité ? Est-ce qu'on va faire
42:27un projet incolore, inodore et sans saveur
42:29comme vous le disiez Aurélie ?
42:31On en parle juste après
42:33le Fil info d'Étienne Cholez, il est
42:3520h45.
42:37Après une visite rapide en Pologne aujourd'hui,
42:39Emmanuel Macron retarde encore
42:41l'annonce de son nouveau Premier
42:43Ministre. Promise ce soir,
42:45elle se fera finalement demain matin.
42:47On la prend par un communiqué de l'Élysée.
42:49Quatre hommes seront jugés en juillet
42:51prochain pour avoir cyber harcelé
42:53Brigitte Macron. L'épouse du chef de l'État
42:55avait déposé plainte l'été dernier.
42:57Ça concerne des propos sur son genre
42:59et sa sexualité. Deux femmes ont déjà
43:01été condamnées en septembre pour diffamation.
43:03Elles avaient propagé une fausse information.
43:05Elles affirmaient que Brigitte Macron
43:07était transgenre. Donald Trump nommé
43:09personnalité de l'année par le Time.
43:11Le magazine l'annonce, l'explique,
43:13par le comeback politique
43:15époustouflant du président élu américain.
43:17Deux tentatives d'assassinat
43:19condamnées par la justice dans l'affaire Stormy
43:21Daniels. C'est la deuxième fois que
43:23Donald Trump est désigné personnalité de l'année
43:25par le Time. C'était 2016
43:27pour sa première élection à la Maison
43:29Blanche. En Ligue Europa, la petite coupe d'Europe
43:31de foot Nice s'incline de Buzyn
43:33en Belgique contre l'Union Saint-Gilloise.
43:35Le match vient de se terminer
43:37et Lyon reçoit les Allemands de
43:39Francfort à 21h.
43:41France Info
43:4520h21,
43:47les informés, Agathe Lambret.
43:49Retour sur le plateau des informés
43:51avec Sylvie-Pierre Brossolette du Point,
43:53Roland Quairole, politologue,
43:55Bruno Cotteres, enseignant-chercheur
43:57au CIVIPOF et Aurélie Herbemont,
43:59adjointe du service politique de France Info.
44:01On a une pensée pour le futur
44:03Premier ministre quand on sait qu'il va devoir
44:05s'atteler à un programme
44:07et à la composition d'une équipe
44:09mais Roland Quairole, on imagine que
44:11c'est le programme qui déterminera l'équipe
44:13ou l'équipe qui déterminera le programme.
44:15Il n'y a pas de solution
44:17idéale là. On a l'impression que ça va être compliqué.
44:19Encore une fois, comme il n'y a pas
44:21de texte auquel se référer,
44:23on fera avec ce qu'on a.
44:25Pour ce qui est du gouvernement,
44:27il y a une vraie question.
44:29Il y a des gens qui sont souvent
44:31des gens très sérieux qui ont été nommés
44:33au gouvernement il y a trois mois.
44:35Est-ce qu'on leur dit à tous
44:37merci d'être venus rentrer chez vous ?
44:39Ce qui ajouterait
44:41le problème par rapport au suppléant
44:43qui est un autre problème.
44:45Ou bien est-ce que
44:47on entend la légitime demande
44:49de certains d'entre eux qui est
44:51j'ai quand même beaucoup bossé depuis trois mois,
44:53je commence à connaître les dossiers
44:55qu'à vrai dire je ne connaissais pas si bien en arrivant
44:57mais là maintenant, oui,
44:59ce serait absurde de m'enlever maintenant.
45:01Donc moi je pense qu'on va avoir
45:03quelque chose qui sera mi-chef, mi-chou.
45:05On ne peut pas d'un coup essayer de montrer
45:07le changement en changeant tout le monde
45:09en oubliant
45:11ces aspects
45:13de la gestion de l'État.
45:15Donc je pense qu'on va faire
45:17un peu entre les deux.
45:19Il y a énormément d'irritants.
45:21Si on met tous les irritants de côté,
45:23les retraites, le budget, l'immigration,
45:25qu'il ne soit pas un coût à 20 milliards,
45:27il faut faire un coût à 3,5 milliards.
45:29Qu'on puisse compenser par d'autres choses.
45:31Là il faut faire de la politique.
45:33Alors les socialistes maintenant
45:35proposent un gel, ils ont mis un peu d'eau dans leur vin,
45:37c'est un gel, ce n'est pas une abrogation.
45:39Ce n'est pas une abrogation sèche, sans solution,
45:41de financement, donc ça peut passer par les réformes sociales.
45:43Ça c'est le signe qui montre
45:45qu'on va s'en sortir, on va trouver quelque chose.
45:47Oui, même certains
45:49chez Allaire, hier j'étais surpris,
45:51me disaient, il y a un chemin entre
45:53jeter la réforme à la poubelle et rien faire du tout.
45:55D'ailleurs,
45:57c'est là où on peut reparler de François Bayrou,
45:59qui lui-même trouvait que ça avait été un peu
46:01mal géré cette affaire de la réforme des retraites
46:03et qu'il l'avait fait savoir publiquement.
46:05Parce que François Bayrou,
46:07dans sa manche pour faire du bruit,
46:09c'est quelqu'un qui peut, quand il est
46:11fâché, le dire haut et fort
46:13dans les médias.
46:15C'est sa principale
46:17cartouche pour
46:19enquiquiner Emmanuel Macron si ça ne lui convient pas.
46:21Il peut y avoir
46:23des chemins, mais avec
46:25effectivement, Sylvie le disait tout à l'heure,
46:27qu'est-ce qu'on fait déjà sur les impôts
46:29très vite ? C'est là la question.
46:31Est-ce que jusqu'où le PS
46:33est supposé avoir changé ? Moi, je ne crois pas
46:35une minute qu'Olivier Faure, derrière un pilier
46:37de Notre-Dame, s'est tout d'un coup converti
46:39et a vu la lueur du généralisme.
46:41Vous ne croyez pas à l'accord de non-censure
46:43Sylvie Pierre-Bressolette ? Vous ne pensez pas que c'est ça la solution ?
46:45Je crois que le PS
46:47ne peut pas, sur le fond,
46:49caler sur les milliards qu'il demande
46:51qu'on prélève sur les riches, qui sont des choses
46:53vraiment symboliques, et que
46:55si déjà, ce que Barney avait décidé
46:57ne leur suffisait pas, je ne vois pas comment
46:59ça peut passer avec LR et même
47:01les macronistes.
47:03Sur le fond, là, je vois vraiment
47:05une pierre d'achoppement.
47:07On peut dire que sur tout le reste, on peut trouver
47:09une solution sur les retraites,
47:11l'immigration, on peut peut-être attendre un peu,
47:13mais le budget, c'est immédiat
47:15et c'est ce qu'il y a de plus douloureux
47:17à décider.
47:19Et là, je ne vois pas l'accord politique
47:21se profiler, quel que soit le talent
47:23du Premier ministre qu'on pourra trouver,
47:25parce qu'il y a vraiment un problème de fond.
47:27Il y a Macron qui veut défendre son bilan et ne pas finir
47:29en président, qui aura augmenté les impôts,
47:31parce que c'est la seule chose qu'il aura réussie, de son point de vue,
47:33c'est de ne pas augmenter les impôts
47:35pendant 7 ans et les avoir baissés.
47:37Il pense que ça va laisser un héritage formidable.
47:39C'est possible, mais enfin, c'est son héritage
47:41à lui, et ça, il ne veut pas qu'on y touche.
47:43Et la gauche, elle a beau avoir mis
47:45l'eau dans son vin, parce qu'il y a un congrès
47:47et parce qu'Olivier Faure fait
47:49de la triangulation politique et qu'il s'est
47:51mis tout d'un coup dans la peau de ses opposants.
47:53Il était anti-LFI
47:55tout d'un coup, comme ça, le prochain
47:57congrès, on ne le mettra pas dehors.
47:59Mais sur le fond, il n'a pas changé.
48:01Vous me tendez une perche, on va écouter
48:03Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti Socialiste
48:05qui, maintenant, a des mots très, très durs
48:07sur Jean-Luc Mélenchon. Écoutez, c'était
48:09sur BFM TV.
48:11Je vais dire une chose plus simple.
48:13C'est que plus Jean-Luc Mélenchon crie,
48:15moins on l'entend. Et donc, il devrait
48:17comprendre aujourd'hui que
48:19sa responsabilité à lui,
48:21lui qui est un leader important
48:23de la gauche, qui a été
48:25celui qui a été jusqu'à faire 22%
48:27en élections présidentielles,
48:29sa responsabilité à lui, ce n'est pas simplement d'organiser
48:31à chaque fois la résistance,
48:33être tout le temps dans « je ne veux
48:35rien », non, il faut qu'il soit
48:37celui aussi qui avance, qui propose
48:39et qui, parfois,
48:41accepte aussi les compromis.
48:43On n'a pas l'habitude d'entendre Olivier Faure
48:45être si dur envers les
48:47Insoumis. Est-ce qu'on est à un moment de bascule
48:49à gauche, Aurélie ? Alors, c'est vrai que
48:51l'Alliance du Nouveau Front Populaire
48:53bat de l'aile, on peut le dire,
48:55ces dernières semaines, parce que vous avez d'un côté
48:57LFI qui, évidemment, est maximaliste
48:59et ne veut surtout pas entendre parler de
49:01discussion avec les Macronistes. D'ailleurs,
49:03ils avaient été invités à l'Élysée pour rencontrer Emmanuel
49:05Macron lundi pour les
49:07premières réunions bilatérales.
49:09Les Insoumis ont refusé d'y aller, parce que
49:11les Insoumis, ils sont, voilà, c'est
49:13maximaliste, c'est tout ou rien,
49:15laissez-nous faire. Et puis, avec en arrière
49:17pensée, l'idée
49:19de s'ils peuvent provoquer une élection présidentielle
49:21anticipée, qui mettrait Jean-Luc Mélenchon
49:23tout de suite candidat, parce que ça, tout le monde est
49:25d'accord à gauche pour le dire, c'est le seul candidat
49:27aujourd'hui à gauche qui est prêt
49:29pour une présidentielle. Ils pensent
49:31déjà au bulletin, ils pensent déjà au
49:33parrainage. Sauf qu'au Parti
49:35Socialiste, l'histoire n'est pas du tout la même.
49:37Eux, ils ne sont pas du tout prêts, et ils savent qu'aujourd'hui,
49:39ils n'ont personne à mettre en face
49:41de Jean-Luc Mélenchon qui pourrait
49:43lui disputer un éventuel
49:45leadership. Et donc, effectivement, il y a ce
49:47congrès dont on n'a pas encore la date
49:49au Parti Socialiste courant 2025,
49:51
49:53Olivier Faure, la dernière fois
49:55quand même, il ne gagne pas de manière
49:57extrêmement large, parce qu'il avait deux opposants
49:59à l'époque, deux opposants qui étaient anti-
50:01hostiles à l'alliance
50:03avec la NUP
50:05à l'époque.
50:07Donc, ils se réorientent un petit peu.
50:09Pardon, mais c'est vrai qu'on avait presque
50:11oublié, mais le Parti Socialiste, c'est un parti
50:13de gouvernement. Il y a sept ans, c'est un parti
50:15qui était au pouvoir. Donc là,
50:17ils ont censuré parce que
50:19ils ont presque, c'est ce que disait François Hollande
50:21il y a quelques jours, il y avait dans l'idée de la
50:23censure, censuré aussi, le fait
50:25que Michel Barnier était dépendant du Rassemblement
50:27National. Il y avait tout ça
50:29dans la censure.
50:31Là, il se recentrise
50:33un tout petit peu, même s'il n'aimerait
50:35pas qu'on dise ça. Vous parliez des insoumis
50:37qui préparent en ce moment la présidentielle.
50:39Bruno Cotteres, il y a un sondage qui vient de sortir
50:41Figaro Magazine, il me semble que c'est l'IFOP
50:43qui donne Marine Le Pen à 38%
50:45au premier tour. C'est stratégique de
50:47préparer pour la gauche une présidentielle anticipée
50:49pour les insoumis dans ce contexte ?
50:51Oui, et qui donne à Jean-Luc Mélenchon, je crois,
50:5312%, 11 ou 12%
50:55en étant honnêtement le meilleur
50:57candidat des candidats de gauche testés
50:59dans ce sondage. Donc effectivement,
51:01il y en a plusieurs à se présenter, à se préparer
51:03pour l'élection présidentielle.
51:05Mais il y en a une qui a 38% ?
51:07Oui, bien sûr, c'est considérable.
51:09Si l'élection avait lieu demain matin
51:11dans ces conditions-là, ça voudrait dire Marine Le Pen
51:13qui aura au premier tour plus
51:15que son score de deuxième tour de 2017
51:17et qui avoisinerait,
51:19qui commencerait à avoisiner avec son score
51:21de deuxième tour de 2022.
51:23Donc quelque chose de considérable.
51:25Effectivement, on voit pour le moment un Rassemblement National
51:27qui ne bâtit pas aux yeux,
51:29vu de ce sondage,
51:31il faut rappeler les limites de l'exercice, bien sûr,
51:33mais qui ne bâtit pas de la censure,
51:35du positionnement du Rassemblement National,
51:37d'avoir appuyé sur le bouton
51:39censure, effectivement.
51:41Et en ce qui concerne la gauche,
51:43on voit qu'on retrouve des lignes de fractures
51:45historiques à gauche sur le rapport
51:47à l'exercice du pouvoir. Bien évidemment,
51:49c'est toujours là, c'est très, très présent.
51:51Il faut quand même toujours rappeler le point de départ
51:53pour la situation
51:55récente, c'est 2022.
51:57Un parti socialiste qui est à moins de 2%,
51:59des écologistes qui sont à moins de 5%,
52:01un candidat communiste qui est à moins de 3%,
52:03me semble-t-il.
52:05Et une nupèce qui est créée un peu à l'initiative
52:07de la France Insoumise.
52:09Donc on comprend, on va dire,
52:11le nœud très, très compliqué
52:13qui est en train de se nouer.
52:15Mais la gauche est très, très basse.
52:17Le total gauche est à 25-26.
52:19Olivier Faure, testé,
52:21fait 4%, François Hollande fait
52:237% au premier tour.
52:25Très, très bas.
52:27Donc il y a une espèce de paradoxe aujourd'hui
52:29de réclamer le pouvoir
52:31parce que par le mécanisme du scrutin majoritaire
52:33et du fonds républicain,
52:35effectivement,
52:37la gauche est arrivée
52:39en premier bloc à l'Assemblée.
52:41Mais dans le pays, elle est encore
52:43très en retard, très, très en retard.
52:45Donc là, il y a un décalage et un paradoxe.
52:47Et l'autre paradoxe, on a dit longtemps
52:49que Marine Le Pen, on l'a tous commenté,
52:51qu'elle allait pâtir de quitter
52:53son rôle de respectabilité,
52:55de notabilisation, etc.
52:57Et en fait, elle a quitté
52:59sa stratégie de la cravate pour la stratégie
53:01de la cravache, et bien ça lui fait
53:03plutôt du bien.
53:05Donc c'est dangereux et jamais elle a été aussi haut.
53:07Alors on verra s'il y a un plafond de verre
53:09au deuxième tour, parce que là,
53:11il y a eu une partielle dans les Ardennes
53:13où on a cru que
53:15le Front National, au premier tour, était bien parti
53:17pour l'emporter. Et au deuxième, Razibus,
53:19c'est un macroniste.
53:21Rien n'a été battu.
53:23Moi, si j'étais dans la tête
53:25de Jean-Luc Mélenchon,
53:27tout ce que nous a expliqué Bruno
53:29sur les sondages actuels, auxquels j'adhère,
53:31je prends si je suis Mélenchon.
53:33Parce qu'il s'en fout du premier tour.
53:35Ce qui compte pour lui,
53:37c'est le tour décisif, c'est le deuxième tour.
53:39Au deuxième tour, il sera là.
53:41Peu importe qu'à la gauche soit divisée.
53:43Non, mais là, Édouard Philippe est à 25.
53:45Il sera devant Mélenchon.
53:47Édouard Philippe ou rien, tout le monde sait
53:49qu'il y a un nuage au centre-droite
53:51d'une dizaine de candidats.
53:53Il y en aura un seulement qui sera là.
53:55Et on ne sait pas où il sera.
53:57Dans le match de la gauche,
53:59il y en aura moins.
54:01Et ils se rapatrieront sur la candidature
54:03de celui arrivé en tête, donc de Mélenchon.
54:05Je ne dis pas que ça conduit logiquement
54:07à dire que c'est Mélenchon le bon candidat.
54:09Mais lui, il en tire la leçon.
54:11Je crois qu'il tire de ce sondage
54:13la leçon que, décidément,
54:15c'est ça qu'il faut faire.
54:17C'est comme ça qu'on peut gagner.
54:19Et n'oublions pas,
54:21dans l'électorat de la gauche,
54:23la très forte demande d'unité.
54:25Je rappelle l'épisode de la primaire populaire.
54:27Christiane Taubira, tout ça.
54:29Il y a une très forte demande d'unité
54:31en même temps du côté des électeurs.
54:33Merci beaucoup à tous les quatre.
54:35Roland Quirol, politologue,
54:37directeur conseil de Région Magazine,
54:39Sylvie Pierre-Brossolette,
54:41éditorialiste au Point,
54:43Bruno Cotteres, politologue,
54:45Aurélie Herbemont, chef adjointe
54:47du service politique de France Info.
54:49Les informés sont de retour
54:51demain à 9h
54:53avec Renaud Delis et Adrien Beck.