• il y a 2 semaines
Les informés du matin du 3 décembre

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00:00Et bienvenue dans les informer, l'émission de décryptage de l'actualité de France Info et du décryptage on en a besoin en ce moment.
00:08Bonjour Renaud.
00:08Bonjour, salut.
00:09Et bonjour à nos informer du jour, Alex Bouiaguet avec son pull qui pique aux yeux.
00:14Pour ceux qui nous regardent à la télé effectivement, le pull rose.
00:17J'ai essayé de mettre un petit peu de joie dans cette journée.
00:20Vous avez bien raison.
00:21Les auditeurs eux, ils échappent.
00:22Une chance.
00:24Éditorialiste politique à France Info Télé sur le canal 27 donc, et on vous retrouve tous les matins pour l'interview politique.
00:29Chaque matin à 7h45.
00:31Bonjour Alex, on est ravis que vous soyez là.
00:33Bonjour Thalia et bonjour quand même Renaud.
00:34Bonjour Alex.
00:35Bonjour à Etienne Gérard aussi, rédacteur en chef L'Express.
00:39Et Renaud, on commence tout de suite avec les oppositions qui s'apprêtent donc à censurer le gouvernement.
00:43Et l'argument qui est mis en avant, c'est le pouvoir d'achat des Français.
00:47Et oui, c'est imminent.
00:49Demain soir, au plus tard jeudi matin, donc deux motions de censure sont soumises au vote de l'Assemblée nationale.
00:54La suite du déclenchement du 49.3 par le Premier ministre hier concernant le projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
00:59C'est d'ailleurs la première de ces deux motions de censure, celle du NFP qui sera d'abord débattue et votée.
01:04Puis celle du Ration Non-Nationale, si tant est qu'il en soit besoin d'ailleurs.
01:08Puisque le RN et Marine Le Pen ont d'ores et déjà annoncé qu'ils voteraient les deux.
01:11Donc y compris la motion de censure portée par l'ensemble de la gauche.
01:15Effectivement, du côté de Marine Le Pen, on se targue de vouloir défendre le pouvoir d'achat des Français jusqu'au bout.
01:24C'est ce qui aurait conduit la chef de file de l'extrême droite tout au long des négociations qui ont eu lieu ces derniers jours.
01:29Et c'est ce qui continuera de la motiver d'ailleurs, y compris pour voter la censure.
01:33Voici ce qu'en disait Marine Le Pen hier dans les couloirs de l'Assemblée.
01:36Les demandes que nous faisions étaient de demandes particulièrement raisonnables.
01:40Et malgré cela, le gouvernement n'a accédé en réalité qu'à une seule des demandes que nous faisions.
01:50Ce qui n'est pas tout à fait exact.
01:51En l'occurrence, Marine Le Pen évoque la concession faite hier par Michel Barnier,
01:55celle sur le nom des remboursements de nouveaux médicaments.
01:57Mais il y avait eu aussi l'annonce de l'annulation de la hausse des taxes sur l'électricité,
02:02sans compter d'autres annonces, notamment concernant l'aide médicale d'État ou encore la perspective de la proportionnelle.
02:09Mais à chaque fois que Michel Barnier a fait une concession, Marine Le Pen a rallongé en quelque sorte la liste des courses, la liste des revendications.
02:17Bref, elle semble avoir voulu censurer le gouvernement depuis déjà un bon moment et peut-être pour d'autres raisons.
02:23Qui finalement a le mieux défendu le pouvoir d'achat des Français ?
02:28Et qui pourra le mieux expliquer cette décision aux Français ?
02:31C'est d'ailleurs l'objectif, sans aucun doute, du Premier ministre lui-même,
02:33Michel Barnier, qui s'est invité ce soir à la télévision sur TF1 et France 2.
02:37Alix, d'abord sur ce qu'a dit Renaud, Michel Barnier a fait plusieurs concessions au RN. Il a eu raison de les faire ?
02:44Il a eu raison. Je pense qu'il y a eu un problème de timing et de tempo.
02:48C'est-à-dire que, comme il était persuadé que le RN n'irait pas jusqu'au bout,
02:53c'est vrai qu'au départ, il a semblé un petit peu les prendre au dos et ne pas les considérer.
02:58Or, on sait que Marine Le Pen avait besoin d'un coup de considération.
03:02Il y avait eu ce geste, ce coup de téléphone, à un moment, au ministre de l'Economie,
03:06quand il avait dit qu'il ne recevrait pas Marine Le Pen.
03:08Donc on s'était dit, on rentre dans une forme de normalité.
03:12On la reçoit au même titre que les autres chefs politiques.
03:15Et puis, c'est vrai qu'il a perdu le fil parce qu'il était un petit peu sûr de lui.
03:19C'est vrai que cette censure sanctionne aussi, quelque part, la méthode Barnier.
03:28Je pense qu'il a été décalé dans sa réflexion.
03:31C'est-à-dire que les concessions qu'il fait dans la dernière ligne droite arrivent sans doute trop tard.
03:37Le fait aussi de prendre à partie l'opinion publique qu'il a commencé à faire dans le Figaro
03:43et à 20h de TF1 la semaine dernière, là aussi, c'est trop tard.
03:47Parce que c'est vrai qu'on comprend ce qui peut se passer,
03:50sans dire que ça va être le chaos, qu'une France sans budget, c'est quand même pas génial.
03:54Et c'est vrai que cet élément-là arrive quand même très, très tard dans la dernière ligne droite
03:59à se demander si, finalement, le fait de vouloir laisser le débat à l'Assemblée nationale
04:05et de ne pas mettre un 49.3 tout de suite, c'est peut-être là qu'il fait l'erreur originelle.
04:11Pour bien faire, il dit qu'il faut qu'il y ait un débat.
04:13Et, en fait, s'il l'avait mis au départ, l'ERN n'était pas du tout dans le même état d'esprit.
04:17Effectivement, il y a un mois et demi au début de l'examen du texte.
04:21Donc, peut-être qu'il n'y aurait pas eu la censure du Rassemblement national
04:26si, finalement, il avait coupé cours aux discussions dès le départ.
04:29Vous dites qu'il y a un problème de timing.
04:31Il faut quand même rappeler ce qui s'est passé pendant ces semaines.
04:34Effectivement, il y a eu les débats au Parlement.
04:37Michel Barnier lui-même a dû répondre aux demandes de son propre camp,
04:40qui se tirait dans les pattes, lui-même dit
04:43« J'ai essayé de négocier avec tout le monde, avec toutes les formations politiques. »
04:46Et voilà ce que ça donne.
04:48Oui, c'était mission quasi impossible pour Michel Barnier.
04:52Et à la fin, il y a quelque chose de quand même vertigineux.
04:56C'est qu'on va censurer le gouvernement Michel Barnier pour 3 milliards d'euros.
05:013 milliards d'euros, ce qui est très faible au regard du budget de la France.
05:05La niche fiscale pour les armateurs, je regardais ce matin,
05:08c'est, par exemple, à titre de comparaison, 9 milliards d'euros.
05:113 milliards d'euros, c'est rien.
05:13Et les 3 milliards d'euros en question, c'est quoi ?
05:15C'est les économies qui sont faites grâce à la désindexation sur l'inflation partielle
05:22des retraites décidées au début de la discussion budgétaire,
05:26et sur laquelle Michel Barnier n'a pas voulu donner le point final au RN.
05:32La vérité, c'est quoi ?
05:34Ce que ça suggère, c'est que cet enjeu budgétaire, cet enjeu économique,
05:39c'est pas la raison majeure, aujourd'hui, de la censure du RN.
05:44Personne ne décide de censurer pour 3 milliards d'euros.
05:47La vérité, c'est que tout est politique dans cette histoire.
05:51Marine Le Pen le dit, d'ailleurs.
05:53Évidemment, les retraités, c'est un des enjeux, mais seulement un des enjeux.
05:58Il y a ce sentiment d'humiliation qui macère au sein du RN depuis des semaines,
06:07le sentiment de ne pas être écouté par Michel Barnier, par la majorité,
06:11et puis une volonté très extérieure, en réalité, de s'affirmer politiquement.
06:16Et c'est vrai que, via ce geste, le point faible, c'est qu'on pourra dire
06:22que le RN n'est pas responsable politiquement.
06:25Mais en revanche, le RN et Marine Le Pen s'imposent désormais
06:30comme un interlocuteur incontournable pour qui voudra mener
06:35des négociations politiques et faire voter des textes à l'Assemblée nationale.
06:38Donc c'est un bon coup, en fait, pour Marine Le Pen ?
06:41Ça, on le verra dans les temps qui viennent.
06:44Mais je pense que la véritable raison de la décision de Marine Le Pen
06:48ne réside pas dans tous ces arguments-là, me semble-t-il.
06:50Ce n'est pas une question de vexation personnelle.
06:52J'espère que quelqu'un qui accède à l'Élysée n'a pas besoin
06:54qu'on lui parle forcément poliment, sous peine de déclencher le chaos politique et financier.
06:59Là où je rejoins, c'est vrai qu'il y a un mois et demi,
07:02le RN n'était probablement pas dans le même état d'esprit,
07:05mais pour une raison, il s'est passé un événement entre-temps.
07:08Ce sont les réquisitions qui visent Marine Le Pen
07:10dans le procès des assistants fictifs du RN.
07:12Je pense que c'est la principale, si ce n'est la seule,
07:15motivation de Marine Le Pen et de son changement de pied.
07:17Pourquoi ? Parce qu'on sait qu'elle est menacée par une lourde peine d'inégibilité,
07:20peut-être de surcroît à sortie de l'exécution provisoire,
07:23c'est-à-dire de l'exécution immédiate,
07:25et que cette peine d'inégibilité pourrait menacer sa candidature à l'élection présidentielle.
07:28Dès lors, elle a regardé les différentes options.
07:32Le jugement ne sera rendu que le 31 mars,
07:35et c'est dans 4 mois, dans la situation politique, économique et financière
07:38qu'on traverse, qu'on commence à traverser,
07:40et ce sera évidemment beaucoup plus spectaculaire dans 48 heures.
07:43C'est extrêmement long.
07:45Marine Le Pen est décidée à tout faire pour essayer d'obtenir
07:48la démission d'Emmanuel Macron.
07:50Elle a commencé à en parler, tout en disant à chaque fois
07:52« Je ne la réclame pas, mais c'est l'issue logique. »
07:54« Je ne la réclame pas, bien sûr. »
07:55Toujours le côté « Je m'en lave les mains, ce n'est pas moi. »
07:57Mais évidemment, quelle est l'autre solution ?
08:00En l'occurrence, on voit qu'elle trouve écho avec Jean-Luc Mélenchon.
08:03Les deux sont exactement sur cette position
08:06parce qu'ils ont un intérêt convergent,
08:08qui serait une présidentielle anticipée.
08:10Effectivement, les voyants s'affrontaient.
08:12Ça, c'est le schéma qu'ils ont en tête.
08:13Et pourquoi Marine Le Pen mise-t-elle là-dessus ?
08:15Parce que la seule garantie qu'elle ait d'échapper
08:18à une éventuelle peine d'inégibilité susceptible
08:21de menacer sa candidature présidentielle,
08:23c'est de provoquer la démission du chef de l'État avant,
08:25c'est-à-dire avant le 31 mars.
08:26Ensuite, elle ne sait pas de quoi sera faite la suite.
08:29Il y a effectivement cette menace judiciaire.
08:31Et la seule motivation, ce n'est pas du tout le budget,
08:34ce n'est pas davantage, d'ailleurs, sur le fond,
08:36le pouvoir d'achat des Français.
08:37Tout ça, ce sont des postures politiques.
08:39C'est son avenir personnel et politique à elle.
08:41Et évidemment, au premier chef, cette épée de Damoclès judiciaire.
08:44Moi, ce qui me frappe quand même dans cette affaire,
08:47d'une manière générale, c'est justement
08:49l'irresponsabilité générale de tout le monde.
08:52Tout le monde.
08:53C'est-à-dire, quand on prend le socle,
08:55le fameux socle commun.
08:56Socle commun, il n'y a jamais cru.
08:57Ils n'ont jamais voulu s'entendre.
08:58Ils n'ont jamais voulu se parler.
08:59Ils se détestent.
09:00C'est ça, la réalité.
09:01Et chacun a ses objectifs en tête, 2027.
09:04En l'occurrence, Gabriel Attal, il a fixé des lignes rouges
09:07dès le départ.
09:08Après, il a disparu des radars.
09:10Laurent Wauquiez, il a joué perso, je vais dire,
09:14je vais rajouter comme d'habitude.
09:16François Bayrou, à un moment,
09:18il est monté un petit peu au créneau
09:20pour essayer de faire avancer les choses.
09:21Mais il se dit, après tout,
09:23je serai aussi bien que Michel Barnier
09:25à la place de Michel Barnier.
09:26Pourquoi pas Matignon ?
09:27C'est vrai, mais eux ne censureront pas.
09:29Aucun de ceux-là ne votera la censure.
09:31Quant à Edouard Philippe,
09:32je termine juste mon raisonnement,
09:33comme Edouard Philippe,
09:34il a complètement disparu des radars.
09:36Il était peut-être celui qui était
09:38finalement de meilleure volonté,
09:40mais il a disparu des radars.
09:41La dernière fois qu'il a parlé,
09:42c'était pour dire qu'il était candidat à la présidentielle.
09:44Et pour dire qu'il était prêt
09:45à une présidentielle anticipée.
09:46C'est vrai que ça n'aide pas non plus.
09:48Le socle commun, à côté de la plaque,
09:51Rassemblement national et la France insoumise,
09:54pour la première fois,
09:55ils font la démonstration
09:56qu'ils ont le même objectif,
09:58qu'ils poussent dans le même sens.
10:00Ils veulent la démission du chef de l'État.
10:04Ils ont des intérêts en commun.
10:06Ils veulent que la France vivote
10:09jusqu'au 8 juillet
10:10où il y aura à nouveau une dissolution.
10:12Rien ne peut sortir de bon dans cette affaire.
10:15Je vous propose de continuer la discussion
10:17juste après le Fil info de Maureen Suinière,
10:18à 9h16.
10:20Le ministre de l'Intérieur
10:21dit craindre le chaos, celui du budget,
10:23estime que la France serait en danger.
10:25Sans budget, réaction ce matin,
10:27alors que le gouvernement risque
10:28de tomber cette semaine.
10:30Deux motions de censure déposées
10:32et elles peuvent être examinées
10:33demain ou jeudi.
10:34Il faut faire des compromis,
10:35dit de son côté ce matin Olivier Faure,
10:37le patron des socialistes.
10:39Il demande à Emmanuel Macron
10:40de nommer un Premier ministre de gauche,
10:42mais il n'appelle pas
10:43à la démission du président.
10:45Une nouvelle fusillade
10:46liée au trafic de drogue à Grenoble.
10:48Deux jeunes hommes
10:49grièvement blessés par balles
10:50la nuit dernière.
10:51Six personnes sont mortes
10:52dans des fusillades
10:53dans la métropole
10:54depuis le début de l'année.
10:55Après la percée fulgurante
10:56des rebelles en Syrie
10:57face au régime de Bachar Al-Assad,
10:59l'ONU appelle à la cessation
11:01immédiate des hostilités.
11:03Les rebelles se sont emparés
11:04de vastes régions.
11:0550 000 personnes ont dû fuir
11:07en quelques jours.
11:08C'est ce type de match attendu
11:10en Coupe de France.
11:11L'Union Saint-Jean FC,
11:13club de Haute-Garonne,
11:14en régionale 1,
11:15affrontera Monaco
11:16pour les 32e finales
11:18de la compétition.
11:19Dans trois semaines,
11:20il y aura aussi Lens, PSG
11:22et Saint-Etienne-Marseille.
11:23Des chocs
11:24entre des clubs de Ligue 1.
11:36Les informer continue
11:37avec Alix Bouillaguet,
11:38éditorialiste politique
11:39à France Info TV,
11:40avec Renaud Delis aussi
11:41et Étienne Girard,
11:42rédacteur en chef
11:43à L'Express.
11:44On parlait des oppositions
11:45qui veulent censurer
11:47le gouvernement.
11:48On connaît l'intérêt
11:50de Marine Le Pen
11:51dans la censure du gouvernement.
11:52On a parlé du socle commun
11:53aussi qui entoure
11:54Michel Barnier.
11:55Et la gauche
11:56dans tout ça,
11:57Étienne Girard ?
11:58La gauche est toujours
11:59campée sur la mystique
12:00de juillet 2024.
12:01On a gagné les législatives,
12:03c'est à nous de gouverner.
12:05Avec cette difficulté
12:07qu'Emmanuel Macron
12:08n'ayant pas appelé
12:09quelqu'un de gauche
12:10à Matignon,
12:11on ne sait toujours pas,
12:12mais on pense
12:14très très fortement
12:16que parce que
12:17les forces politiques
12:18l'ont dit,
12:19que n'importe qui
12:20à gauche nommé
12:21à la tête d'un gouvernement
12:22de gauche
12:23serait immédiatement
12:24censuré
12:25par une alliance
12:26de circonstances
12:27entre le dit socle commun
12:28et le rassemblement national
12:30à l'Assemblée nationale.
12:31Mais là,
12:32les socialistes
12:33s'appellent à un accord
12:34de non-censure
12:35avec les macronistes.
12:36C'est possible ça ?
12:37Non, parce que
12:38la France Insoumise
12:39ne veut pas.
12:40Pour que quelque chose
12:41soit possible,
12:42il faut que toutes
12:43les composantes
12:44du nouveau front populaire
12:45soient d'accord,
12:46sauf à imaginer
12:47une majorité alternative
12:49avec le PS,
12:50sans les Insoumis,
12:51et avec des forces
12:52du dit socle commun.
12:54Là non plus,
12:55c'est pas vraiment envisageable,
12:57d'autant que
12:58le parti socialiste
12:59participant à la censure,
13:01le Président de la République
13:03ne voudra pas
13:04les appeler au gouvernement
13:06et leur faire ce cadeau,
13:07ce qui reviendrait implicitement
13:09à encourager
13:10des censures
13:11pour obtenir le pouvoir.
13:13Juste, je me mets deux secondes
13:14à la place des auditeurs,
13:15des téléspectateurs
13:16qui doivent se demander,
13:17parce qu'évidemment,
13:18ils peuvent être écœurés
13:19par ce qui se passe,
13:20ils peuvent se demander,
13:21mais pourquoi,
13:22par exemple,
13:23des écologistes au LR,
13:25c'est impossible
13:26d'avoir un gouvernement ?
13:28Ce qui est très clair,
13:29et là encore,
13:30je vais rejoindre en partie
13:31Alix Bouyega,
13:32c'est que depuis le 7 juillet dernier,
13:34souvenez-vous,
13:35au regard du résultat
13:36du second tour législatif,
13:37on a dit,
13:38beaucoup d'observateurs,
13:39de commentateurs,
13:40de la science apolitique,
13:41on dit aussi,
13:42le pouvoir traverse la Seine,
13:44quitte l'Elysée,
13:45Emmanuel Macron est vaincu,
13:46et c'est le Parlement
13:47qui va reprendre le pouvoir
13:48et on va assister
13:49à une forme de renouveau,
13:50de regain du parlementarisme.
13:51Il s'est produit l'inverse,
13:52parce qu'effectivement,
13:53depuis le 7 juillet,
13:54on a de grands enfants,
13:55toutes étiquettes confondues,
13:56qui jouent avec les institutions
13:57ou qui jouent avec
13:58une boîte d'allumettes
13:59au-dessus d'un baril de poudre,
14:00et donc,
14:01ils n'arrivent pas à se parler,
14:02à discuter,
14:03à échanger,
14:04à éventuellement envisager
14:05des compromis
14:06sur tel ou tel texte,
14:07comme ça se fait
14:08dans la plupart
14:09des démocraties occidentales
14:10majeures,
14:12aux commandes.
14:13Et donc là,
14:14ça n'a pas été le cas.
14:15Et donc là,
14:16les responsabilités sont
14:17effectivement diverses,
14:18variées,
14:19mais largement partagées.
14:20L'infantilisme
14:21du socle commun,
14:22effectivement,
14:23des attitudes de Laurent Wauquiez,
14:24Gabriel Attal et d'autres,
14:25qui ont par avance fait
14:26la pédagogie
14:27de la censure à venir,
14:28en critiquant
14:29Michel Barnier et son budget,
14:30même si eux,
14:31donc,
14:32ne voteront pas la censure.
14:33Et puis,
14:34les Insoumis,
14:35à la rigueur,
14:36ils ont une stratégie
14:37parfaitement cohérente,
14:38c'est le chaos,
14:39c'est effectivement
14:40miser sur un mouvement social
14:41dans la rue.
14:42Donc,
14:43ils sont évidemment
14:44dans leur maximalisme.
14:45Mais le reste,
14:46alors,
14:47l'extrême droite,
14:48on le voit avec la décision
14:49de Marine Le Pen,
14:50elle joue désormais
14:51à nouveau le chaos.
14:52Et puis,
14:53peut-être que les grands-enfants,
14:54parmi les grands-enfants,
14:55si je veux dire,
14:56enfin,
14:57eux sont vraiment
14:58au jardin d'enfants,
14:59on le voit,
15:00ce sont les socialistes.
15:01On le voit,
15:02parce que,
15:03quand on mesure
15:04ce que Michel Barnier
15:05a lâché pour essayer
15:06de sauver sa peau
15:07à Marine Le Pen,
15:08si les socialistes
15:09peuvent peut-être
15:10jouer ce rôle
15:11et essayer,
15:12en tout cas,
15:13prétendre parler à un électorat
15:14en disant,
15:15regardez,
15:16on défend vos intérêts,
15:17etc.,
15:18quitte d'ailleurs à censurer
15:19à l'arrivée
15:20ce que fait Marine Le Pen.
15:21Ils n'ont même pas essayé
15:22de le faire.
15:23Maintenant,
15:24la question qui se pose,
15:25c'est évidemment de savoir
15:26si la gauche réformiste,
15:27en l'occurrence les socialistes,
15:28vont réussir ou pas
15:29et vont vouloir ou pas
15:30s'émanciper des insoumis.
15:31Il y a la situation politique
15:32mais il y a des conséquences
15:33économiques à cette motion de censure
15:34parce que si on n'a pas de budget,
15:35ça va être compliqué.
15:36Alors,
15:39si on n'a pas de budget
15:40tout ça va compliquer
15:41encore un peu plus
15:42la situation.
15:43Je vous propose juste
15:44d'écouter quelques secondes
15:45Pierre Moscovici,
15:46Premier Président
15:47de la Cour des comptes,
15:48qui était l'invité hier
15:49de France 2
15:50et qui rappelle
15:51le contexte financier global,
15:52l'état des finances publiques
15:53de la France.
15:54Notre situation financière
15:56aujourd'hui est dangereuse.
15:57Elle est préoccupante.
15:58Nous avons
15:593 200 milliards de dettes.
16:00Nous avons
16:01110 % du PIB
16:02en termes de dettes publiques
16:03là où nos partenaires
16:04en 85.
16:05Nous sommes donc
16:06beaucoup plus endettés.
16:07Nous avons une charge
16:08de la dette,
16:09c'est un remboursement
16:10de la dette annuelle
16:11qui atteint
16:12l'année prochaine
16:13probablement 70 milliards d'euros.
16:14C'était 25
16:15il y a 3 ans.
16:16On connaît
16:17ce contexte financier
16:18assez calamiteux.
16:19Si censure,
16:20pas de budget.
16:21Reconduction,
16:22on le sait,
16:23du budget de l'année dernière.
16:24Donc, qui seront
16:25les gagnants
16:26et les perdants
16:27de cette disparition
16:28du budget 2025 ?
16:29Alex.
16:30Si on écoute
16:31Michel Barnier,
16:32oui, effectivement,
16:33il y aura des perdants.
16:34Il y aura
16:35380 000 foyers
16:36qui vont rentrer
16:37dans l'impôt,
16:38qui ne payent pas
16:39aujourd'hui des impôts
16:40et qui vont payer
16:41parce que les barèmes
16:42ne seront pas réajustés.
16:43Il y a, par exemple,
16:44les agriculteurs
16:45qui ne vont pas recevoir
16:46ce qu'ils étaient
16:47censés recevoir.
16:48Il y a
16:49tous les recrutements,
16:50en tout cas,
16:51les hausses de budget
16:52qu'il devait y avoir
16:53au ministère de l'Intérieur,
16:54au ministère de la Culture,
16:55au ministère
16:56de l'Éducation nationale.
16:57Il y a les fameuses
16:582 000 AESH,
16:59les aides pour les enfants
17:00en situation de handicap
17:01qui ne vont pas
17:02être recrutées.
17:03Donc, c'est sans doute
17:04ce qu'il nous dira
17:05ce soir,
17:06parce que je pense
17:07qu'il va répéter...
17:08Il va s'exprimer à 20h
17:09dans les...
17:10Il s'exprime à 20h
17:11France 2 TF1
17:12de Matignon.
17:13Il va réexpliquer
17:14qu'effectivement,
17:15ça ne va pas être le chaos.
17:16La vie va continuer
17:17de fonctionner,
17:18mais il y aura quand même
17:19des gros dysfonctionnements.
17:20Les socialistes,
17:21ils ont quand même
17:22une énorme responsabilité
17:23parce que j'entends
17:24les uns et les autres
17:25dire aujourd'hui
17:26nous, on voulait discuter,
17:27mais il nous a fermé la porte,
17:28il n'a pas voulu.
17:29Michel Barnier,
17:30il est méchant.
17:31Qu'est-ce qu'ils font
17:32le 5 septembre,
17:33les socialistes ?
17:34Michel Barnier est nommé,
17:35d'ores et dès...
17:36Enfin, ils disent
17:37d'entrée de jeu,
17:38nous déposons une motion de censure.
17:39Donc, on ne peut pas dire
17:40qu'ils étaient dans une forme
17:41d'ouverture d'esprit.
17:42Toutes les lignes rouges,
17:43ou en tout cas,
17:44une grande partie
17:45des lignes rouges
17:46du Rassemblement National,
17:47ce sont des lignes rouges
17:48qui étaient aussi
17:49pour les socialistes.
17:50L'électricité,
17:51les retraites,
17:52le remboursement
17:53des médicaments,
17:54ils avaient ça en commun
17:55avec le Rassemblement National.
17:56Donc, clairement,
17:57ils avaient déjà passé
17:58Michel Barnier
17:59pour Berthes et Profi.
18:00Demain,
18:01qu'est-ce qui va se passer ?
18:02Honnêtement,
18:03bien malin,
18:04celui qui pourra dire.
18:05Il n'y a pas
18:06de majorité alternative.
18:07Ce n'est pas une majorité...
18:08On ne fait pas une censure,
18:09comme on dit.
18:10En Allemagne,
18:11il y a une censure,
18:12je ne sais plus
18:13exactement quel terme...
18:14Constructive.
18:15Constructive.
18:16C'est-à-dire que,
18:17avant de censurer,
18:18on se met d'accord
18:19sur le nom
18:20d'un Premier ministre.
18:21Là, je trouve que...
18:22C'est très compliqué.
18:23Là, c'est très compliqué.
18:24Lucie Castex,
18:25Emmanuel Macron
18:26la nommera jamais,
18:27et puis,
18:28pour le Rassemblement National,
18:29Seignette,
18:30elle est toujours candidate.
18:31Tout à fait.
18:32Bernard Cazeneuve,
18:33les socialistes
18:34semblent s'y rallier.
18:35Alors,
18:36ça serait hors de question
18:37pour les Insoumis.
18:38Du côté du Bloc central,
18:39le nom de François Bayrou,
18:40et dans les airs,
18:41bon,
18:42peut-être que c'est celui
18:43qui ferait
18:44le meilleur dénominateur commun,
18:45mais enfin,
18:46ça ne fait toujours pas
18:47de majorité,
18:48tout ça.
18:49C'est-à-dire que
18:50le casse-tête reprend
18:51du côté d'Emmanuel Macron
18:52et tienne.
18:53Vous aussi,
18:54vous allez réfléchir.
18:55C'est la force tranquille.
18:56C'est la force tranquille,
18:57Étienne.
18:58Vous pensez que le Président
18:59peut se résoudre
19:00à nommer Étienne Girard ?
19:01Bernard Cazeneuve.
19:02Je refuse d'order
19:03déjà,
19:04si vous pensez à moi.
19:05Allez,
19:06j'y tiens.
19:07Non, mais,
19:08il y a un problème
19:09dans ce pays
19:10d'immaturité politique.
19:11C'est ce qu'on se dit
19:12depuis tout à l'heure.
19:13Regardons ce qui se passe
19:14dans les pays étrangers.
19:15C'est très éclairant.
19:16En Italie,
19:17en Allemagne,
19:18il y a des élections,
19:19on s'affronte,
19:20on arrive à la fin
19:21des élections,
19:22on regarde le résultat
19:23et on s'adapte,
19:24on passe des compromis
19:25parce qu'on n'a pas le choix.
19:26Il faut vivre
19:27avec cette assemblée,
19:28cette chambre
19:29pendant 5 ans.
19:30Et donc,
19:31en Allemagne,
19:32on a la gauche et la droite
19:33qui peuvent travailler ensemble.
19:34En Italie,
19:35ça arrive aussi
19:36où on a
19:37des gouvernements techniques
19:38transpartisans.
19:39Pourquoi on n'aura jamais ça
19:40à court terme
19:41en France ?
19:42Parce que tout le monde
19:43est dans la mystique
19:44de l'élection présidentielle
19:45et du jackpot politique.
19:47Donc,
19:48dès qu'on a perdu
19:49en France,
19:50on se dit
19:51c'est pas grave,
19:52je me mets dans l'opposition
19:53à fond
19:54jusqu'au chaos
19:55et après,
19:56je vais tout remporter.
19:57Winner take all.
19:58C'est moi
19:59qui gagne tout
20:00la prochaine fois.
20:01Il faut sortir de ça.
20:02Il y a un problème
20:03de mentalité là.
20:04Oui,
20:05mais le problème
20:06de mentalité,
20:07il est très loin
20:08d'être réglé.
20:09La seule chose
20:10qui peut arriver,
20:11c'est à la suite
20:12de cette succession
20:13de crises,
20:14il peut arriver
20:15que ça fasse
20:16réfléchir tout le monde.
20:17Il y aura
20:18un autre aspect
20:19institutionnel
20:20dont personne ne parle
20:21aujourd'hui.
20:22Les députés,
20:23ils peuvent signer
20:24que 3 motions de censure
20:25par session,
20:26par an.
20:27Les députés de gauche
20:28s'apprêtent
20:29à en signer
20:30une deuxième.
20:31Ils n'auront plus
20:32qu'un coup
20:33dans le fusil
20:34pour les 8 mois
20:35de session
20:36qui restent à venir.
20:37Et donc là,
20:38il va se poser
20:39la question
20:40de,
20:41est-ce qu'il faut vraiment
20:42censurer tout de suite
20:43parce qu'après,
20:44il faut vivre 6 mois
20:45avec un gouvernement
20:46qu'on pourra plus censurer.
20:47Et surtout,
20:48il faut comprendre
20:49que les députés là
20:50et notamment les socialistes
20:51signent cette motion
20:52de censure,
20:53c'est parce que c'est
20:54pour eux.
20:55Il ne peut pas y avoir
20:56de dissolution.
20:57C'est-à-dire qu'à partir
20:58du 9 juin,
20:59je pense qu'ils censureront
21:00beaucoup moins
21:01l'idée peut-être
21:02de retourner aux urnes
21:03et de se faire laminer
21:04dans les urnes.
21:05Donc là,
21:06évidemment,
21:07c'est ceinture et bretelle
21:08pour les députés
21:09qui signent la motion
21:10de censure aujourd'hui.
21:11C'est pour ça
21:12qu'ils le font aussi.
21:13Les conséquences
21:14financières et économiques,
21:15elles sont largement incertaines
21:16puisqu'effectivement,
21:17c'est un saut dans l'inconnu.
21:18Il y a le contexte financier
21:19qu'on connaît,
21:20donc évidemment,
21:21qui va continuer
21:23mais c'est vrai que les agriculteurs
21:24qui attendaient le retour
21:25de la loi d'orientation agricole,
21:26un certain nombre de fonds
21:27qui devaient être débloqués,
21:28ne verront pas tout ça.
21:29Il y a des gagnants aussi.
21:30Il faut reconnaître
21:31que les retraités,
21:32effectivement,
21:33leurs retraites
21:34seront totalement indexées.
21:35Il y a aussi d'ailleurs
21:36les plus riches
21:37qui ne vont pas être plus taxés.
21:38Les plus heureux venus
21:39puisqu'on se souvient
21:40qu'il y avait une taxe
21:41pour les plus heureux venus,
21:42c'est-à-dire
21:43500 000 euros
21:44de revenus annuels.
21:45500 000 euros
21:46pour un couple
21:47ou 250 000 euros
21:48pour un célibataire.
21:49Ceux-ci,
21:50peuvent se réjouir
21:51de la censure.
21:52Comme les plus gros groupes
21:53qui étaient aussi assis jetés
21:54à une taxe.
21:55Tout dernier point,
21:56je pense que les deux
21:57incertitudes majeures,
21:58évidemment,
21:59ça va être la réaction
22:00des marchés financiers
22:01et donc un nouvel envol
22:02des taux d'intérêt
22:03avec les conséquences
22:04que ça peut avoir
22:05et puis surtout
22:06les incertitudes économiques.
22:07C'est-à-dire,
22:08on le voit bien,
22:09on est rentré dans une période
22:10où les chefs d'entreprise
22:11ne veulent plus investir
22:12ou le chômage
22:13risque de repartir à la hausse
22:14parce qu'il y a,
22:15évidemment,
22:16l'incertitude politique
22:17crée l'incertitude économique.
22:18Par rapport à ce que vous dites,
22:19je me pose une question.
22:20Qu'a voulu dire Emmanuel Macron
22:22du tréfond de l'Arabie saoudite
22:24en disant qu'il voulait
22:25de la stabilité ?
22:26Je ne sais pas
22:27ce que ça veut dire,
22:28cette phrase.
22:29On veut de la stabilité.
22:30Ils vont tous dire ça,
22:31aujourd'hui,
22:32Michel Barnier.
22:33Concrètement,
22:34ça veut dire quoi,
22:35de la stabilité ?
22:36Je pense que,
22:37tant que le vote
22:38n'a pas eu lieu,
22:39effectivement,
22:40le président,
22:41le Premier ministre
22:42vont continuer d'appeler
22:43à la responsabilité
22:44les députés en disant,
22:45voilà, nous...
22:46Donc, 24 heures de stabilité
22:48Merci à tous les trois.
22:49On va écouter le Premier ministre
22:50ce soir à 20h.
22:51On va tous être attentifs.
22:52Merci Alix Bouillaguet,
22:53éditorialiste politique
22:54à France Info TV.
22:55Je rappelle l'interview politique
22:56à 7h45,
22:57tous les matins.
22:58Merci à vous,
22:59Étienne Girard,
23:00rédacteur en chef
23:01à L'Express.
23:02Un coup d'œil à la une
23:03de L'Express.
23:04On prend le temps rapido.
23:05Macron-Le Pen.
23:06Marine Le Pen,
23:07Emmanuel Macron,
23:08l'histoire secrète
23:09de leur relation.
23:10Exactement,
23:11de circonstances.
23:12On pourrait l'acheter
23:13dans tous les bons kiosques.
23:14Évidemment,
23:15on va courir dans les bons kiosques.
23:16On va partir de 20h
23:17avec Agathe Lambret
23:18et Jean-Rémi Baudot.