Jacques Pessis reçoit Anaïs. Elle revient avec un album dont le titre correspond a sa personnalité : « Sacré numéro ». Elle raconte avec humour son parcours, sa folie vocale et ses parodies de Lynda Lemay et Carla Bruni.
🗝 Découvrez plusieurs dates-clefs de la vie des plus grands artistes, auteurs et personnalités aux côtés de Jacques Pessis.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
________________________________________
🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
________________________________________
🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
☀️ Et pour plus de vidéos des clefs d’une vie : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDQVk_MxJ_jFc3Az4Aqy_giC
##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2024-12-05##
🗝 Découvrez plusieurs dates-clefs de la vie des plus grands artistes, auteurs et personnalités aux côtés de Jacques Pessis.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
________________________________________
🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
________________________________________
🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
☀️ Et pour plus de vidéos des clefs d’une vie : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDQVk_MxJ_jFc3Az4Aqy_giC
##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2024-12-05##
Category
✨
PersonnesTranscription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité.
00:06Votre nom de famille s'écrose, mais il n'a jamais rimé avec mon rose.
00:10À en juger par le répertoire que vous avez construit en bâtissant à votre façon une carrière unique
00:15et pas seulement parce que vous l'avez longtemps mené en solitaire.
00:18Bonjour Anaïs.
00:19Bonjour.
00:20Alors c'est vrai qu'on connaît votre nom, on connaît votre parcours, vos chansons.
00:24Vous revenez avec un album, un sacré numéro, après une longue absence je dirais.
00:29Alors on va évoquer ce parcours à travers des dates clés.
00:32Et il y en a une que j'ai trouvée, je n'en suis pas sûr,
00:34parce que je me suis toujours demandé si c'était la vérité.
00:36C'est le 27 octobre 2000.
00:38Ce jour-là, le Conseil supérieur de la magistrature,
00:41réuni sous la présidence de M. le Président de la République Jacques Chirac,
00:44a proposé de nommer M. François-Régis Kraus président de chambre à la cour d'appel d'Aix-en-Provence.
00:50Et je me suis dit, est-ce que c'est votre père ?
00:51En 2000 ?
00:52En 2000.
00:53C'était plutôt la cour de cassation ?
00:55Non, il est cour d'appel d'Aix-en-Provence.
00:58Le 27 octobre 2000, il est nommé.
01:01Il était déjà président de chambre à la cour d'appel en 2000 ?
01:05Oui, mais pas à Aix-en-Provence.
01:06Il est nommé ce jour-là par le président de la République.
01:09Alors ça, je sais qu'il a fini sa carrière à la cour de cassation.
01:13Voilà.
01:13Mais en même temps, j'ai eu du mal à trouver des choses.
01:17Mais j'ai trouvé et j'ai découvert que ce juge, François-Régis Kraus, c'était votre papa.
01:22Tout à fait.
01:23Car vous avez à Naïs des parents juges, ce qui n'est pas si fréquent.
01:26Ah, c'est en cherchant des Kraus que vous vous êtes rendu compte ?
01:28Exactement.
01:29Ah, c'est génial.
01:29J'ai cherché et j'ai trouvé ça.
01:31Oui, ce n'est pas si courant d'avoir deux parents juges.
01:33Expliquez-moi, ils jugent en quoi et de quelle manière ?
01:37Ma mère a fait un petit peu tout.
01:41Elle était forte.
01:42Beaucoup les divorces, elle a fait les copropriétés aussi.
01:45Mon père, je ne me souviens pas.
01:48En tout cas, c'est un métier difficile.
01:51On a vu, j'ai reçu il n'y a pas longtemps, Gilles Bertil, qui a été un des juges qui a beaucoup d'humour.
01:56Et puis le juge le plus célèbre pour les enfants, c'est le juge Roy Bin, dans Lucky Luke,
02:01qui fait le jugement dans son bar.
02:03Je ne sais pas si vous connaissez la BD.
02:04Oui, oui, Roy Bin.
02:05Et puis chaque fois, il fait bon, maintenant on boit.
02:07Exactement.
02:08La buvette est ouverte.
02:09D'ailleurs, mon père adorait avoir, parce qu'il a quand même beaucoup d'humour, mon papa.
02:13Il adorait, justement, il avait trouvé un petit marteau.
02:17Il ne s'en servait pas, mais il adorait l'avoir pour faire « Tu es là ! »
02:22Mais c'est ça qui est drôle.
02:23Et c'est vrai que les juges ont toujours beaucoup d'humour, parce que c'est un métier très difficile.
02:26Non, non, ils n'ont pas toujours beaucoup d'humour.
02:29En tout cas, vous êtes bien tombé.
02:31Alors, il se trouve que vous êtes née à La Tronche, dans l'Isère.
02:33Et je crois que cette ville est très célèbre, parce que Michel Barnier, notre Premier ministre, est né là-bas.
02:37Mon Dieu !
02:38Vous ne le saviez pas ?
02:39Non.
02:40Il y a beaucoup de gens nés à La Tronche, parce qu'à l'époque, il n'y avait pas de maternité dans Grenoble.
02:43Je ne sais pas s'il y en a.
02:44Et du coup, la maternité était à La Tronche, tout simplement.
02:47Donc, c'est marqué sur son passeport.
02:49Enfin, quand on est à La Tronche, c'est marqué à vie, quoi.
02:52Voilà.
02:53Et c'est assez particulier d'être né à La Tronche.
02:55J'ai remarqué que ça vous va très bien.
02:57Merci.
02:58Ça, c'est pour rire.
02:59Ça vous fait rire, donc ça vous va très bien.
03:00Ah oui, ouf !
03:01Et Louis Bozon, aussi, animateur des jeux des Mille Euros, est né à La Tronche aussi.
03:05Hum !
03:06Donc, comme vous.
03:07Dun ! Dun ! Dun ! Dun ! Dun !
03:12Et vous avez donc, au départ, grandi à Grenoble.
03:14Oui, mes deux premières années.
03:16Oui, parce qu'après, votre père a été nommé, je crois, à Mulhouse.
03:19Tout à fait.
03:20J'ai passé ma petite enfance à Mulhouse, comme on dit en Suisse.
03:24J'aimais beaucoup Mulhouse, moi.
03:25Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi ?
03:27J'ai fait l'école maternelle.
03:30Le début d'école primaire, j'avais des amis.
03:33J'ai beaucoup de souvenirs.
03:35Et puis, on a dû déménager pour l'avancement de mes parents quand j'avais sept ans.
03:40J'ai dû redéménager quand j'avais huit ans.
03:42Et donc, après, voilà, c'était un peu particulier.
03:45Parce qu'il y a une grande différence entre l'Alsace et le sud de la France.
03:49Parce qu'après, on est partis avec Saint-Provence.
03:51J'ai appris beaucoup de gros mots, d'un coup.
03:53Oui.
03:54Mais c'est dur pour une enfant de changer d'école, de ne pas avoir de copains ou de copines.
03:58Oui, c'est surtout qu'on a déménagé un peu trop d'affilée.
04:02Donc, pour moi, c'était pas...
04:05Dès la troisième fois, ça avait été un peu beaucoup, quoi.
04:09Oui, et à chaque fois, on perd ses points de repère.
04:12Oui, puis moi, je suis quelqu'un d'assez timide à la base, quand même,
04:16et réservée, très observatrice.
04:18Donc, déjà, je mettais du temps, moi, à trouver mes marques.
04:21Donc, si deux ans d'affilée, il faut tout retrouver.
04:24Mais d'ailleurs, je lis, ça m'amuse beaucoup.
04:27Je suis assez cinéphile et j'aime bien regarder des fois le parcours des acteurs.
04:30Et on se rend compte que souvent, les comédiens,
04:34ils ont eu un père en garnison qui changeait tous les ans
04:39C'est fou, quand même, les comédiens américains,
04:41ils ont dû apprendre à être des caméléons assez vite, quoi, en fait.
04:45Et à propos de comédiens américains, je crois que votre passion
04:48de vos jeunes années, Anaïs, ça a été les comédies musicales américaines.
04:51Ça l'est encore. Je suis une grande fan de comédies musicales.
04:55Mais j'aime vraiment les anciennes, effectivement, avec les claquettes,
04:59les directeurs artistiques comme Arthur Fried.
05:01Je suis beaucoup moins fan de ce qu'il se fait aujourd'hui.
05:03Quoi que j'attends le fameux week-end avec Ariana Grande,
05:07qui est le préquel du Magicien d'Oz,
05:09que j'étais allé voir à Covent Garden, à Londres.
05:13J'ai pu voir quelques comédies musicales aussi à Londres, quand même.
05:16Oui, oui, je suis une grande, grande fan.
05:18C'est vrai que Fred Astaire mettait quatre mois à répéter une séquence
05:23de trois minutes pour un film.
05:25Je sais qu'il y a même une séquence, pas forcément quatre mois,
05:28mais selon les morceaux.
05:30Je sais qu'il y a une fameuse scène avec Ginger Rogers,
05:34je crois que c'est dans The Gay Divorcée,
05:36où il tourne, il la rattrape, elle tourne, il la rattrape,
05:39elle tourne, il la rattrape, elle tourne.
05:41Heureusement que le film était en noir et blanc,
05:43parce qu'elle avait les pieds en sang,
05:45et ça se voyait sur les chaussures.
05:47Il a toujours dit que Ginger Rogers, c'était la seule qui ne pleurait pas
05:52pendant qu'il la faisait travailler.
05:54Moi, je suis fan de Judy Garland, beaucoup.
05:56Oui, qui a démarré dans le Magicien d'Oz,
05:58et qui devait au départ ne pas avoir le rôle.
06:00C'était pour Shirley Temple.
06:02Finalement, ils ont choisi Judy Garland.
06:04Ce n'est pas qu'ils ont choisi,
06:06c'est que le studio n'a pas voulu prêter Shirley Temple.
06:10Ils se sont dit qu'ils allaient se rabattre sur Judy Garland,
06:15mais ça a donné un côté intemporel.
06:18Du coup, ce n'était ni une petite fille,
06:20ni une ado, ni une adulte,
06:22il y avait quelque chose d'un domaine un peu rêveur.
06:26Ils ont failli surtout enlever la chanson Over the Rainbow.
06:29Oui, car les producteurs n'en voulaient pas.
06:31Le réalisateur a insisté,
06:33et c'est comme ça qu'elle est devenue un succès.
06:35Pas le réalisateur, le directeur artistique.
06:37Vous connaissez bien le sujet.
06:39Je suis une grande, grande fan.
06:41Et puis, les vinyles aussi.
06:43Je crois que vos parents avaient beaucoup de vinyles,
06:45et ça vous a beaucoup influencé, Anaïs.
06:47Mon père était assez curieux,
06:49donc il écoutait un peu de tout.
06:51Bien sûr, il adorait des choses comme Eddie Mitchell,
06:55mais moi, je me suis retrouvée d'un coup
06:59à prendre un double vinyle
07:01qui était un live de Bette Midler
07:03en 1977 à Cleveland.
07:05Il y avait des choses comme ça.
07:07Il s'est mis à collectionner aussi
07:09beaucoup de vieilles, vieilles chansons françaises
07:11années 30, 40,
07:13plus quand il est passé au CD.
07:15Et ça allait avec mon amour du musical
07:17et de la communauté musicale,
07:19ce côté drôle,
07:21de raconter la vie de façon drôle.
07:24Et vous avez commencé la musique,
07:26je crois, par des cours de violon
07:28et de clarinette, Anaïs.
07:30Oui, on m'a forcé à faire du violon.
07:32Et alors ?
07:33Il y avait un violon dans la famille.
07:35C'est tout le problème, quand il y a un violon dans la famille,
07:37comme c'est un instrument qui vieillit bien,
07:39contrairement à une clarinette d'ailleurs,
07:41et bien, si ton grand-père fait du violon,
07:43il faut qu'il y ait quelqu'un qui fasse du violon,
07:45c'est tombé sur moi.
07:46Et bien, j'étais un peu douée,
07:48donc je disais tout le temps,
07:50je disais que ma prof de violon
07:52était nazie,
07:54vraiment, elle était pas sympa.
07:56C'était dur ?
07:58C'était dur, je détestais ça, je pleurais,
08:00je voulais pas y aller,
08:02puis au bout de trois ans, on m'a laissée arrêter.
08:04Remarquez, c'est logique, quand on a un père
08:06qui envoie des accusés au violon,
08:08vous vous retrouvez devant, c'est pas...
08:10Alors, vous avez commencé par la musique,
08:12et vous avez commencé à chanter, je crois,
08:14dans des chorales, Anaïs.
08:16C'est ça. Moi, par contre, je ratais aucun cours de chorale
08:18qui était lié au solfège.
08:20En fait, non, au départ, j'étais à la chorale
08:22à Mulou, j'étais toute petite,
08:24et puis après,
08:26oui, j'étais obligée de faire du solfège,
08:28mais je sais que tout le monde essayait d'éviter la chorale,
08:30et moi, pas du tout. J'adorais ça, mon mardi soir
08:32à 20h,
08:34et je me suis rendue compte, très tardivement,
08:36du coup, que mon instrument, c'était la voix.
08:38Parce que je chantais tellement depuis tout le temps
08:40que d'un coup,
08:42quand j'écris ma première chanson,
08:44je me dis, mais t'arrêtes pas avec tes instruments avant,
08:46t'émets ta petite flûte à bec,
08:48t'émets la clarinette, t'as fait du saxo,
08:50en fait, ton instrument, c'est la voix.
08:52Vous avez commencé un groupe, alors,
08:54j'ai recherché les chansons sur Internet,
08:56excusez-moi, je voulais te demander, ça n'existe même plus,
08:58c'est Opossum,
09:00ce sont des petits animaux.
09:02Opossum, recherchés pour leur fourrure beige
09:04à jarres argentées.
09:06C'est moi qui avais voulu, je trouvais
09:08qu'Opossum, c'était rigolo,
09:10ils avaient dit pour moi, ok.
09:12Au début, je voulais qu'on s'appelle Wombat, d'ailleurs,
09:14c'est un autre animal australien.
09:16C'était particulier, Opossum.
09:20C'était les fameux groupes...
09:22Un peu rock ?
09:24Ouais, rock, fusion, on était fous,
09:26on avait beaucoup d'énergie commune, mais
09:28c'est les groupes où
09:30on dit qu'il n'y a pas de leader,
09:32je crois que c'est les Inconnus qui avaient fait un très bon sketch là-dessus.
09:34Il n'y a pas de leader, il n'y a pas de leader !
09:36Mais, sauf que, j'écrivais, je composais,
09:38et je n'aimais pas que, du coup,
09:40la façon dont ils s'appropriaient
09:42parfois les morceaux
09:44me dérangeait, j'avais une idée très précise de ce que je voulais.
09:46Donc,
09:48ça a fini par casser,
09:50parce que je leur disais, écoutez,
09:52on n'a qu'à faire vos chansons.
09:54Ils disaient, ouais, mais non, tes chansons sont mieux.
09:56Je dis, si mes chansons sont mieux,
09:58laissez-moi vouloir que l'arrangement n'y ait pas sept minutes
10:00de solo de guitare.
10:02Donc, au bout d'un moment, ça a pété de façon
10:04extrêmement violente.
10:06Oui, mais ça s'est arrangé aussi
10:08pour vous, ensuite, avec cette chanson.
10:10Même si la vie
10:12c'est pour du foie gras,
10:14ni même de la mousse de canard,
10:16j'ai atteint l'asar sable et à de la bouille
10:18ou du navet.
10:20The Crip Show, c'est votre premier succès.
10:22Chip Show.
10:24C'est quoi, pourquoi ce nom ?
10:26Chip Show, parce que chip, c'est un peu au rabais,
10:28c'est à deux balles,
10:30c'est un show pas cher.
10:32Et comme, justement, je voulais pas qu'on me dise
10:34ah bah super, t'appelles ça un show
10:36alors que t'es toute seule sur scène avec une guitare et une pédale,
10:38j'ai préféré dire
10:40moi-même, oui, mais c'est le Chip Show.
10:42Donc, c'est un show à deux balles.
10:44Je suis contente de venir voir ça.
10:46Soit tu vas voir un orchestre symphonique,
10:48mais moi, c'est justement
10:50j'adore le minimalisme, donc
10:52je voulais faire un show avec rien.
10:54Et vous avez fait un show avec rien qui a eu beaucoup de public.
10:56Oui.
10:58Je suis tombée à un moment aussi, je pense,
11:00où il n'y avait plus
11:02de...
11:04l'industrie de la musique était en train
11:06de se casser la figure complètement.
11:08Et puis j'arrivais, je pouvais proposer aussi
11:10en première partie, facilement,
11:12j'étais toute seule.
11:14Maintenant, ça se fait beaucoup, mais c'est vrai qu'à l'époque,
11:16un peu moins, puis j'avais mon fameux
11:18looper,
11:20où ça se faisait pas trop de looper à la voix,
11:22c'était ce qu'on appelait le jamman pour les guitaristes.
11:24Et je me suis loopée à la voix
11:26avec ça, c'est pas facile
11:28du tout, je me faisais croire un peu comme Fred Astaire.
11:30C'était très simple
11:32et du coup, bah oui, ça a apporté quelque chose
11:34d'énorme au spectacle,
11:36parce que je pouvais créer des voix,
11:38je faisais semblant d'être tout un
11:40pas épécocé,
11:42je pouvais vraiment jouer avec.
11:44On va en reparler, parce qu'il y a eu quand même d'autres moments
11:46aussi heureux, et une date importante dans votre vie,
11:48c'est le 8 décembre 2005.
11:50A tout de suite sur Sud Radio, avec Anaïs.
11:52Sud Radio,
11:54les clés d'une vie, Jacques Pessis.
11:56Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Anaïs,
11:58le retour avec un album,
12:00un sacré numéro, et vous êtes
12:02effectivement un sacré numéro, vous le
12:04démontrez à chacune de vos apparitions
12:06à la télévision, et justement,
12:08le 8 décembre 2005
12:10est un jour important pour votre carrière.
12:16Taratata, vous avez été invitée,
12:18et ça a été aussi un événement
12:20pour vous. Et oui, alors je crois
12:22que c'était un petit caméo, puisque
12:24normalement, je sais que Nagui ne faisait pas ça,
12:26il avait
12:28pu me voir en concert,
12:30parce que je n'étais pas encore signée,
12:32chez un label qui connaissait très bien le patron d'un label
12:34qui voulait signer, donc il était
12:36venu me voir, comme ça, et donc
12:38mon spectacle commençait, je faisais croire que j'étais québécoise,
12:40donc il avait été bluffé,
12:42parce qu'au début, il me disait, ah, tu m'emmènes voir une québécoise,
12:44et ça l'avait fait beaucoup rire,
12:46parce que je me souviens que je connaissais déjà le rire
12:48de Nagui, et je l'ai entendu au fond de la salle
12:50s'éclater de rire, et du coup,
12:52il a voulu m'inviter tout de suite à Taratata,
12:54je ne sais plus ce que j'ai joué,
12:56il y avait Robbie Williams qui était invité,
12:58et j'ai fait... Vous avez fait « Mon cœur, mon amour ».
13:00Ah oui, j'ai fait « Mon cœur, mon amour » déjà, je ne suis même pas sûre.
13:02Si, si, si, je suis bien sûr.
13:04Mon amour, mon cœur,
13:06mon cœur, mon amour.
13:08Mon amour, mon cœur,
13:10mon cœur, mon amour.
13:12Si c'est dans l'émission,
13:14vous faites cette chanson, d'ailleurs, et vous évoquez
13:16Robbie Williams. Je ne me souviens que de Robbie Williams.
13:18Oui, oui, bien sûr, parce que j'avais repris
13:20du coup un petit bout à la pédale de son
13:22« I just want to feel ».
13:24« I just want to feel ».
13:26Et d'ailleurs, Robbie Williams,
13:28il a fait une carrière exceptionnelle, mais il a eu un problème.
13:30Lorsqu'il était au sommet de sa carrière,
13:32il a révélé qu'un tueur à gages,
13:34jaloux,
13:36on avait engagé un tueur à gages pour le tuer.
13:38Mais non.
13:40Par quelqu'un de jaloux. On n'a jamais su qui.
13:42Ben ça, alors. Moi, je sais qu'il avait révélé
13:44qu'il prenait de la taurine.
13:46Moi, je suis une grande fan.
13:48Robbie, Robbie !
13:50Alors, vous êtes une grande fan
13:52de beaucoup de gens, parce qu'il y a des gens que vous imitez,
13:54et on vous a comparé souvent
13:56à Linda Lemay à vos débuts.
13:58J'ai jamais compris pourquoi, parce que je faisais une parodie
14:00de Linda Lemay, donc c'est un peu bizarre de comparer
14:02quelqu'un. Ça veut dire que je faisais très bien la parodie.
14:04C'est ça. Parce que
14:06je me suis forcée un petit peu à bien prendre l'accent
14:08québécois.
14:10C'est pas facile. Faut bien
14:12se concentrer. Faut pas le lâcher.
14:14Linda Lemay qui fait des concerts
14:16la semaine dernière à l'Olympia de 3 heures.
14:18Linda ? Ah oui.
14:20Elle fait des gros tours de chant.
14:22Et quelqu'un a fait comme vous,
14:24c'est Saffo,
14:26quand elle a débuté pour passer au conservatoire de Mireille,
14:28elle s'est fait passer pour une québécoise.
14:30Et ça a marché.
14:32Ah oui, parce qu'on avait
14:34les grandes québécoises, faut bien le dire.
14:36Il y en a une qui me fait...
14:38J'oublie toujours son nom.
14:40Qui était folle, furieuse.
14:42Qui l'est encore, je pense.
14:44Qui avait fait la chanson d'Elvis.
14:46Il y avait Diane Dufresne.
14:48Diane Dufresne !
14:50Là, on est à un niveau de folie.
14:52Je dis à Anaïs, vous êtes folle.
14:54Diane Dufresne me bat.
14:56Elle est assez perchée.
14:58Mais elle a fait une belle carrière.
15:00Et c'est grâce à sa chanson
15:02que France Gall
15:04a repéré Luc Lamondeau
15:06qui est devenu l'auteur de Starmania.
15:08D'accord.
15:10Il se trouve aussi que vous imitez, c'est assez étonnant,
15:12Francis Cabrel dans votre spectacle.
15:14Je fais un petit bout de Francis Cabrel
15:16parce que je faisais m'amuser
15:18à faire un rap collectif toute seule.
15:20C'était un rap débile.
15:22Je voulais faire du rap
15:24et les rappeurs ne voulaient pas de moi.
15:26Donc j'avais fait un rap collectif toute seule.
15:28Et à un moment donné, je fais un tout petit passage
15:30où je fais...
15:32Je lui fais dire...
15:34Toi, c'est la couche de vernis ?
15:38Je ne sais plus, mais c'est un petit...
15:40Oui, mais en même temps, il faut prendre la voix pour imiter.
15:42Ah oui, c'est sûr qu'il faut arriver en 5 secondes
15:44à arriver à faire comprendre.
15:46Mais même dans mon chœur, mon amour,
15:48il y en a qui ne l'ont jamais capté,
15:50et d'autres qui ont tout de suite capté
15:52que je faisais un hommage à Eddie Mitchell
15:54qui me rappelle que je suis seule.
15:56Et il n'y a pas tout le monde qui le capte,
15:58mais ceux qui l'ont sont toujours contents de l'avoir.
16:00Moi, j'aime bien faire des petites pastilles,
16:02des choses drôles que tout le monde ne peut pas comprendre.
16:04Je suis contre le fait qu'on doit toujours faire
16:06de l'humour pour 100% des gens.
16:08Je dis, écoute, s'il y a 20% qui comprend,
16:10moi, je suis ravi.
16:12Vous auriez pu être une grande imitatrice au départ,
16:14au lieu d'être chanteuse ?
16:16C'est vraiment de jouer avec cette élasticité de voix
16:18pour créer des personnages
16:20plutôt que de...
16:22Quand je fais mon personnage écossais,
16:24où je dois prendre l'accent écossais en anglais
16:26et que je leur dis n'importe quoi, ça m'amuse plus
16:28que si je devais imiter vraiment quelqu'un
16:30qui est écossais, qui existe.
16:32Et il se trouve aussi que mon chœur, mon amour
16:34a changé votre carrière et votre vie,
16:36car c'est devenu un succès...
16:38Interplanétaire ! On le joue sur Mars !
16:42Ce qui est étonnant, c'est qu'au départ,
16:44ça n'intéressait personne, et puis le jour où ça a démarré,
16:46tout le monde s'en est emparé.
16:48Jusqu'aux victoires de la musique.
16:50Oui, c'est toujours...
16:54C'était particulier, parce qu'effectivement,
16:56on me disait de mon chip show, c'était un live.
16:58J'avais vraiment voulu que cet album soit un live,
17:00peut-être justement en hommage à cet album de Bette Midler.
17:02Je voulais que les gens...
17:04Beaucoup des chansons étaient vraiment écrites
17:06pour le spectacle,
17:08elles n'avaient aucun intérêt en album.
17:10Par exemple, il y avait une chanson
17:12qui s'appelle « La plus belle chose au monde ».
17:14Je parle de l'accouchement, je me mets à crier,
17:16gutturalement, « C'est ce que je fais !
17:18Je pousse ! »
17:20Ça n'avait pas grand intérêt sur l'album studio,
17:22mais, que ce soit mon éditeur,
17:24après qu'on m'ait signé, ils voulaient absolument
17:26tout ce que je fasse en album studio.
17:28J'ai dit non, le chip show, c'est un album live.
17:30Ils m'ont quand même fait faire « Mon cœur, mon amour »,
17:32parce que le live marchait vraiment bien.
17:34Et donc du coup, après,
17:36« Mon cœur, mon amour » a cartonné,
17:38mais c'est vrai qu'au départ, ils étaient...
17:40Si, si, mon éditeur a toujours cru à ce titre.
17:42Oui, et résultat, je crois que
17:44l'album sorti en téléchargement
17:46a été en tête des ventes
17:48pendant plusieurs semaines.
17:50Oui, il paraît que c'était un peu fou au niveau du téléchargement.
17:52Ah, bravo ! Ah, bravo !
17:54Ah, ça a téléchargé !
17:56C'était illégal à l'époque !
17:58C'était illégal ? En plus, au départ, vous pensiez faire
18:00mille exemplaires avec ce chip show ?
18:02Non, en fait, c'est comme c'est venu.
18:04Mine de rien, j'étais sur scène
18:06quand ça a cartonné.
18:08Ça faisait déjà deux ans que je le tournais un peu partout.
18:10Et en fait, j'avais déjà signé
18:12avec Rennes Musique,
18:14avec qui était
18:16mon manager de l'époque,
18:18Jérôme Cholsk.
18:20Et Rennes Musique, c'était tenu par Patrick,
18:22qui avait le magasin de disques
18:24le plus incroyable de France,
18:26à Rennes.
18:28Personne n'aime d'ailleurs
18:30à Patrick. Et du coup,
18:32on avait déjà commencé à...
18:34On était en autoproduit, et puis,
18:36ça a commencé à partir un peu bien.
18:38Et après, on a signé chez V2, Virgin 2.
18:40Mais en même temps...
18:42Il n'y a pas eu un boom comme ça.
18:44Il y a eu plusieurs étapes.
18:46Il y a eu le printemps de Bourges,
18:48où j'ai été découverte scène.
18:50Il y a eu le...
18:52Les Euroquennes de Belfort.
18:54Avant les Euroquennes, j'y jouais au bar en trance.
18:56Et ensuite, il y a eu
18:58les Victoires de la Musique, en découverte scène.
19:00Et après, les Euroquennes.
19:02Mais en fait, ça s'est fait vraiment par la scène.
19:04C'est ce que vous souhaitiez aussi.
19:06Pour moi, j'étais contente
19:08qu'on me découvre par ce que
19:10je savais faire le mieux.
19:12Et vous avez fait aussi d'autres choses.
19:14Je crois qu'il y a Brigitte Fontaine qui vous a un jour
19:16invitée à l'Olympia.
19:18Et il y a une chanson qui en résulte.
19:34Ça surprend.
19:36Au départ, on pense qu'elle va faire une parodie
19:38de « J'aime mourir » de Cabrel.
19:40Et ce n'est pas du tout le cas.
19:42En fait, elle a voulu
19:44m'inviter pour son anniversaire.
19:46J'étais très flattée parce qu'il y avait Jacques Naud,
19:48Christophe, tout ça.
19:50Et elle voulait que je chante
19:52une chanson à elle qui s'appelait
19:54Betty Boop en août.
19:56Je l'ai écoutée franchement.
19:58Il se trouve que sur mon chip show,
20:00j'ai fait une chanson qui s'appelle « Je t'aime à en crever »
20:02et j'ai fait un image complet à votre écriture
20:04parce que j'ai fait « Je t'aime à en crever tes pneus ».
20:06Ce qui est très Brigitte Fontaine.
20:08Et du coup, elle a dit « Ah bon, alors d'accord ».
20:10Et je me suis même,
20:12à l'Olympia, j'ai fait un couplet
20:14comme elle l'aurait chanté.
20:16« Je t'aime à en crever tes pneus,
20:18pourquoi tu restes là ? »
20:20Et c'est un grand moment.
20:22J'étais très fière de pouvoir lui chanter ça.
20:24C'est rare
20:26d'écrire une chanson en se disant
20:28qu'on l'écrit à la manière de Brigitte Fontaine.
20:30Comment elle vous avait repéré,
20:32Brigitte Fontaine, l'analyste ?
20:34Elle avait beaucoup d'amis qui lui disaient
20:36du bien de moi, donc elle l'avait écoutée
20:38et du coup, elle avait eu envie d'eux.
20:40Vous avez fait votre chemin petit à petit,
20:42de cette façon, par le bouche à oreille ?
20:44Oui, j'ai eu la chance
20:46de faire partie...
20:48Moi, je suis un petit peu
20:52« désenchantée », comme dirait Mylène.
20:54J'ai l'impression qu'aujourd'hui,
20:56il n'y a plus de
20:58programmeur qui dit « Ah, regarde, j'ai ça !
21:00Il faut absolument que tu passes dans son festival ! »
21:02Ou une petite radio qui fait...
21:04Ça faisait boule de neige chaque fois qu'on m'invitait.
21:06Là, aujourd'hui, j'ai l'impression
21:08que c'est beaucoup plus fermé, que c'est chacun
21:10qui place ses petits poulains.
21:12Déjà, même moi, les victoires de la musique saine,
21:14je sais qu'après moi,
21:16c'était très différent. Ils se sont rendus compte
21:18que c'était une catégorie qui pouvait être très intéressante.
21:20Je trouve qu'ils se sont mis à placer des gens
21:22qui n'avaient pas fait grand-chose comme scène avant.
21:24Vous, vous avez été nommé au départ ?
21:26Je ne l'ai jamais eu, d'ailleurs.
21:28Ça ne vous pose pas de problème ?
21:30Non. Comme disait
21:32l'héroïne de Madame Esservi,
21:34c'est déjà un grand honneur
21:36d'avoir été nominée.
21:38L'humour a toujours été
21:40votre art de vivre ?
21:42L'ironie, oui.
21:44Je crois que j'ai un fond
21:46dépressif, tout simplement.
21:48J'ai besoin de rendre tout drôle.
21:50En tout cas, vous rendez
21:52la vie drôle à celles et ceux
21:54qui vous applaudissent sur scène.
21:56Vous créez parfois des surprises.
21:58J'ai remarqué une surprise le 28 février
22:002009. On en parle dans quelques instants
22:02sur Sud Radio avec Annick.
22:04Sud Radio, les clés d'une vie.
22:06Jacques Pessis.
22:08Mon invité Anaïs, un sacré numéro.
22:10Votre nouvel album correspond parfaitement
22:12à ce que vous êtes. On a évoqué
22:14vos débuts avec ces spectacles
22:16et ces personnages que vous avez imités.
22:18Puisque vous êtes
22:20quelqu'un qui aime l'ironie et la surprise,
22:22vous avez fait le 28 février 2009
22:24une entrée très remarquée au Victoire de la Musique
22:26en dansant sur scène
22:28avec un connu qui repart sur un cheval.
22:30C'est assez étonnant.
22:32Oui, on a cherché
22:34une idée avec mon manager.
22:36Je m'étais amusée à chanter ma chanson
22:38peut-être une angine, en mode... J'étais en train de répéter
22:40avec mes musiciens. Je m'étais amusée à
22:42me faire en mode un peu cavalcade.
22:44Peut-être une angine ?
22:46Et mon manager me regarde
22:48comme ça et il fait... On va venir
22:50à cheval au Victoire de la Musique.
22:52Je lui ai dit... Ouais !
22:54Et du coup, on est arrivé à cheval.
22:56On avait un monsieur au caca qui nettoyait
22:58les crotins de cheval.
23:00Et effectivement, j'ai fait monter
23:02quelqu'un qui en plus n'aimait pas du tout
23:04les chevaux. J'ai pris quelqu'un au hasard
23:06et je l'ai fait monter.
23:08Mais il fallait encore trouver le cheval
23:10et le faire monter sur scène.
23:12On avait trois chevaux
23:14pour mon guitariste et pour
23:16mon batteur.
23:18On avait quatre chevaux en fait.
23:20Il y avait mon batteur aussi.
23:22Et comment vous avez trouvé ces chevaux ?
23:24C'était des chevaux nains. Ce n'étaient pas des poneys
23:26mais des chevaux un peu plus petits.
23:28Moi, j'étais avec une grande robe
23:30vraiment digne
23:32des grands films américains.
23:34On est allé dans un super
23:36hangar
23:38de costumes
23:40pour films. J'avais des jupons,
23:42des bottines comme ça. Fallait que je monte
23:44à cheval avec mes trois jupons.
23:46J'avais l'impression que j'aurais pu gagner un Oscar.
23:48Je n'ai pas gagné de victoire mais pour moi, j'aurais pu gagner un Oscar.
23:50Ça a dû surprendre le public et les organisateurs.
23:52Oui, on avait
23:54envie de foutre le
23:56dawa.
23:58Les victoires,
24:00on trouvait que c'était un peu
24:02sage et poli. Ça nous amusait bien.
24:04Vous n'avez jamais rien fait comme les autres.
24:06Il y a une chanson aussi
24:08dans votre répertoire que j'ai remarqué
24:10qui s'appelle I Love You.
24:16I love you
24:18It's in the way you touch
24:20makes me feel so fine
24:22It's in the way you bite
24:24makes me feel so fine
24:26Du cheval, tout ce qui précède.
24:28Oui, I Love You, c'est ma chanson
24:30la plus rock.
24:32J'ai toujours
24:34aimé cette chanson.
24:36C'est la seule que j'ai gardée d'Opossum.
24:38C'est ma chanson un peu basique,
24:40très rock.
24:42Comme le Love Album,
24:44on l'a fait en fin de concert pendant des années.
24:46Il faut l'envoyer.
24:48Je ne sais pas si je pourrais encore l'envoyer dans 5 ans.
24:50Mais je sais que mon label à l'époque,
24:52il ne voulait pas trop que je fasse du rock.
24:54Pourquoi ?
24:56Parce qu'une fois qu'on a fait Mon Cœur, Mon Amour, il faut faire Mon Cœur, Mon Amour
24:5820 fois si possible.
25:00C'est toujours du mal à faire 20 fois la même chanson.
25:02La preuve,
25:04vous inventez sans cesse des choses Anaïs.
25:06Il y a une comédie musicale
25:08juvénile dont vous êtes l'auteur.
25:10Oui, j'ai fait
25:12The Amber Story.
25:14J'étais un peu en avance
25:16il y a une quinzaine d'années.
25:18C'était après le Chip Show.
25:20Je faisais Amber
25:22qui arrive
25:24en dernière année de lycée
25:26à Palm Spring.
25:28Elle tombe amoureuse du nouveau
25:30qui est Mark.
25:32On est vraiment sur tous les clichés.
25:34Elle a sa meilleure amie Alice qui est une bitch finie.
25:36Il y a toujours aussi
25:38l'ami qui ne sert à rien,
25:40qui est un peu grosse.
25:42Je faisais tous les personnages avec des musiciens derrière.
25:44Comme je savais que c'était en anglais,
25:46je ne voulais pas qu'on m'accuse
25:48que ce soit en anglais,
25:50donc j'avais fait une traduction
25:52en sourd et muet.
25:54Mais c'était tellement
25:56facile à comprendre.
25:58On était sur tous les clichés
26:00du lycée
26:02américain.
26:04J'aimerais bien le rejouer une ou deux fois
26:06tant que je peux encore
26:08faire un peu du vénile et faire Amber
26:10parce que je l'ai joué.
26:12J'ai joué en Belgique,
26:14ça a vraiment bien marché.
26:16Je jouais pour le festival des Nuits botaniques.
26:18On s'est régalé.
26:20Je l'ai joué aussi au chorus des Hauts-de-Seine.
26:22Il y a des fans encore
26:24qui me disent que pour moi c'est mon meilleur concert
26:26et je n'ai jamais pu faire un truc aussi fou.
26:28Les Nuits botaniques,
26:30c'est dans un jardin botanique à Bruxelles
26:32qui date de 1829.
26:34C'est un festival au départ
26:36pour promouvoir les jeunes talents belges.
26:38Et vous êtes arrivée là-dedans.
26:40Les Nuits botaniques, au départ peut-être que c'était ça
26:42mais après c'est beaucoup de choses.
26:44Il y a plusieurs salles.
26:46C'est un super festival les Nuits botaniques.
26:48Et d'ailleurs il y a le concert de Bruxelles à côté aussi.
26:50Moi j'adore de toute façon.
26:52En même temps, il faut oser faire ce genre de choses
26:54que le public est très surpris au départ.
26:56Les Belges non, c'est ça que j'aime beaucoup.
26:58Le public belge et le public suisse est très ouvert.
27:00J'aime beaucoup le public français aussi
27:02mais c'est plutôt
27:04le réseau
27:06de radio
27:08ou de télé qui est plus frileux.
27:10Le public, lui,
27:12il est toujours très ouvert à la folie
27:14et à ce qu'on l'emmène dans son univers.
27:16Les adultes ont gardé une âme d'enfant.
27:18Surtout mon public.
27:20Vous avez aussi participé à la chanson
27:22titre du film Blanche-Neige, la suite
27:24de Pichat.
27:26Vous allez trouver des trucs.
27:28Oui, alors Pichat, pour ceux qui connaissent pas
27:30c'est celui qui avait fait Tarzoun, la honte de la jungle.
27:32Tout à fait.
27:34Qui était pour l'époque assez rigolo.
27:36Entre temps il y a eu des choses comme Shrek.
27:38Mais il avait toujours voulu faire
27:40un Blanche-Neige à sa façon.
27:42Et du coup j'ai fait la voix chantée
27:44de Cécile de France.
27:46Cécile de France qui jouait Blanche-Neige,
27:48enfin une espèce de Blanche-Neige
27:50et Jean-Paul Rouve qui jouait le prince Sarman.
27:52Et moi j'ai joué la voix chantée
27:54de Cécile de France qui fait une chanson absolument...
27:56Au lieu que ce soit
27:58une très jolie chanson à la Disney,
28:00c'est le même genre de mélodie
28:02sauf que c'est assez vulgaire.
28:04Mais vous savez, Gottlieb, quand il a créé
28:06l'écho des savanes, il a fait
28:08comme ça une parodie de Blanche-Neige
28:10qui est irracontable à la radio
28:12et pas très montrable aujourd'hui en dessin.
28:14Oui, je crois que je l'ai vue.
28:16Et dans le genre étonnant aussi,
28:18Anaïs, parce que vous êtes
28:20un sacré numéro, il n'y a pas autre chose à dire,
28:22vous avez quand même travaillé
28:24sur le dessin animé de Piccolo, Saxo et compagnie.
28:26Oui.
28:28C'est un autre univers.
28:30Oui, j'aime beaucoup les voix d'ailleurs.
28:32Je fais encore des voiles, j'aimerais faire un peu plus de voix
28:34de doublage,
28:36j'adore ça.
28:38Et là j'avais fait du doublage pour
28:40Piccolo, Saxo et compagnie, j'étais très contente.
28:42Ils étaient venus me chercher et je devais jouer un personnage
28:44qui n'existe pas dans le spectacle originel
28:46qui était une petite note
28:48qui racontait un peu l'histoire de façon un peu plus...
28:50Comme c'était vraiment un dessin animé pour les tout-petits,
28:52il fallait que ce soit
28:54raconté de façon un petit peu plus ramassée
28:56que la...
28:58On peut pas appeler ça une comédie musicale, Piccolo, Saxo et compagnie ?
29:00Oui. Vous l'aviez entendu
29:02enfant le disque ou non ?
29:04Ben oui, c'était...
29:06François Perrier.
29:08Non, ça se confond toujours avec Pierre et le Loup.
29:10Non, c'est ça.
29:12Non, ça c'est Pierre et le Loup.
29:14Ah oui.
29:18C'est ça.
29:22C'est ça. Et ça a été un succès international
29:24quand André Poppe l'a proposé à la maison de disques,
29:26personne n'en a voulu. C'est Jacques Canetti
29:28qui a insisté, qui était directeur artistique
29:30et François Perrier qui a accepté
29:32d'enregistrer cet album qui a été un succès.
29:34Il y a eu cinq suites.
29:36Cinq suites, je savais pas du tout.
29:38Ah si, ça a été un immense succès.
29:40J'ai remarqué, vous chantiez très bien,
29:42vous parliez bien l'anglais parce que je crois qu'au départ
29:44vous avez fait une licence d'anglais, vous auriez pu devenir
29:46une prof d'anglais.
29:48Oui, j'étais partie, j'avais très peur,
29:50je me cachais.
29:52Au fond, moi, je savais bien que j'étais faite pour ça
29:54mais j'osais pas. Et puis t'es pas très
29:56encouragée là-dedans.
29:58T'es plutôt passe ton bac et puis
30:00encore une chômeuse.
30:02Mais au bout d'un moment
30:04j'ai doublé mon dogue,
30:06j'ai dit non mais
30:08t'as pas envie de l'avoir ta licence.
30:10Je crois que j'ai marqué que je l'avais quand même.
30:12Non plus, je l'ai jamais vue.
30:14Je crois que j'ai eu les trois quarts de ma licence.
30:16Personne n'a vérifié. Et vos parents n'étaient pas
30:18trop inquiets pour votre avenir ?
30:20Oh là là, ils avaient pas du tout envie, surtout mon papa.
30:22Non, mon papa, quand j'ai dit non, écoute, j'arrête,
30:24il m'a dit bah super, encore une chômeuse.
30:26Voilà, c'est formidable.
30:28Il a autant d'humour que vous.
30:30Non, non, non, c'était pas de l'humour.
30:32Alors, Anaïs, j'ai remarqué aussi parce que vous ne faites rien
30:34comme les autres.
30:36Si, si, je vous assure, je vais aux toilettes.
30:38D'accord, mais je parle professionnellement
30:40et humoristiquement. Vous avez fait quand même
30:42un album gratuit. Vous avez participé à un album
30:44gratuit avec qui Lola ?
30:46Ah, alors
30:48qu'est-ce que j'ai fait ?
30:50Is this a love song ?
30:52On s'est fait un titre ensemble.
30:54Moi, comme je suis une boomer,
30:56boomeuse, comme on dirait,
30:58avant qu'il n'y ait tous ces réseaux sociaux,
31:00il y avait le fameux réseau MySpace
31:02qui était à la base fait
31:04pour les artistes. Ça a été créé par
31:06des artistes qui ont été
31:08plus connus au final parce qu'ils avaient créé
31:10MySpace. Et du coup,
31:12c'était complètement fou parce que
31:14je me retrouve sur
31:16MySpace et je vois un jour, je venais
31:18de faire un duo avec
31:20un groupe, les Blood Arms,
31:22que j'adorais, un groupe californien,
31:24beaucoup d'humour aussi, ils sont à Berlin
31:26maintenant, et
31:28je vois un commentaire
31:30d'une... du qui Lola
31:32qui dit
31:34« Ouah, super le duo !
31:36Avec Anaïs en plus ! »
31:38Parce qu'elle commentait le duo des Blood Arms.
31:40Je me suis dit « Mais comment elle me connaît ? »
31:42Je commence à voir son MySpace,
31:44je vois que la meuf est aussi folle que moi,
31:46plein de sketchs, elle chante
31:48super bien à côté glam rock fou,
31:50elle a été comédienne
31:52à Los Angeles
31:54et du coup,
31:56on se met en contact et on se dit qu'on va
31:58créer une chanson. Je suis allée à Los Angeles
32:00enregistrer. Après,
32:02elle était un peu folle, mais je l'adore, on est fous,
32:04je vais pas travailler avec des gens qui sont pas fous, c'est pas drôle.
32:06Non, non, c'est pas drôle. Il y a quand même une récompense
32:08à signaler parce que vous avez été nommé aux Victoires
32:10de la Musique sans jamais les avoir,
32:12vous avez eu, Anaïs, un globe de cristal
32:14pour cette chanson.
32:16Elle me plaît
32:18C'était pour « Elle me plaît » ?
32:20C'est pas pour le Love Album, non ?
32:22Non, non, c'est sûr.
32:24Ah, la classe !
32:26Là aussi, c'était
32:28une chanson tout à fait inattendue.
32:30Ah oui ? Mais moi, je me souviens
32:32surtout qu'au globe de cristal, il y avait De La Rue
32:34qui avait
32:36fait une blague sur des globes
32:38de cristal. Mon Dieu !
32:40Ah la la !
32:42Et du coup,
32:44« Elle me plaît », oui, j'avais
32:46sur mon Love Album,
32:48comme je me suis jamais cachée,
32:50je voulais parler du trouble amoureux
32:52et je voulais certainement pas
32:54faire une chanson
32:56particulièrement lesbienne
32:58mais je voulais
33:00tomber amoureux de qui vous voulez
33:02et aimer qui vous voulez et du coup,
33:04j'avais fait « Elle me plaît »
33:06parce que je me souviens que la première fois que j'étais tombée amoureuse d'une fille,
33:08un truc qui va pas.
33:10« Elle me plaît »,
33:12c'est pas « Je l'aime vraiment très très bien »,
33:14c'est « Elle me plaît ». Je trouvais que c'était intéressant.
33:16Ce qui est étonnant aussi,
33:18et je crois qu'on est les deux seuls en France à connaître cette chanson,
33:20c'est une chanson des années 30 que vous avez
33:22enregistrée.
33:24Je n'embrasse pas les garçons,
33:26je n'écoute pas leurs chansons.
33:28Je ne vais pas à Robinson,
33:30je ne suis pas petit poisson que l'amour froid
33:32à la maison.
33:34C'est une chanson des opérations « Plume au vent » de Jean Demain et Claude Pingot
33:36en 1936.
33:38Le film a été réalisé ensuite avec Georges Guittari
33:40dans le rôle principal.
33:42Cette chanson, moi je la connais, je connais « Plume au vent »,
33:44mais on n'est pas beaucoup à se souvenir de ça.
33:46Non, mais parce qu'en fait,
33:48ma maison disque, non seulement
33:50elle voulait que je fasse « Mon cœur, mon amour,
33:52avitam, éternam »,
33:54mais quand je leur ai dit « Je vais faire un album de reprises pas connus »,
33:56c'était effectivement
33:58pas très cool pour eux.
34:00Moi, ce qui m'intéressait,
34:02c'est que j'ai un côté un peu passeuse.
34:04Parce que quand les gens ont trouvé
34:06que « Mon cœur, mon amour », c'était
34:08foufou, je dis non, on raconte
34:10la vie comme faisait la chanson réaliste
34:12fantaisiste des années 30-40.
34:14Et j'ai voulu
34:16remontrer pour moi
34:18des grands, grands, grands
34:20qui avaient été oubliés, « Marie du Bas » avec le tango
34:22stupéfiant. C'est une des chansons
34:24les plus folles, drôles et tristes
34:26en même temps. C'est-à-dire que c'est
34:28une femme qui
34:30veut se droguer pour oublier son amour
34:32qu'il a quitté. Mais comme elle n'a pas de sous,
34:34elle prend n'importe quoi qui lui tombe sous la main.
34:36Et j'avais
34:38repris beaucoup de choses. J'ai repris des chansons
34:40pas forcément... J'ai repris « Ouragan »
34:42de
34:44piaf, mais de façon un petit peu
34:46électro.
34:48J'ai repris « Andouz »
34:52un petit peu easy listening.
34:54Parce que je trouve que c'est une chanson très, très forte.
34:56« Andouz » de Miss Tinguette. Elle parle de sa première
34:58fois derrière les fortifications.
35:00Voilà, je me suis
35:02bien amusée. J'ai repris « Mon anisette »
35:04que je trouve complètement folle.
35:06Ouh là, la meuf est complètement bourrée
35:08et elle chante...
35:12Et puis comme je suis du Sud, j'avais envie
35:14un petit peu de faire un clin d'œil au Sud. Mais cet album
35:16n'a pas trop marché.
35:18En tout cas, c'est tout à votre honneur d'avoir
35:20fait ça. Et maintenant, on va évoquer
35:22ce sacré numéro à travers la date
35:24de sa sortie, le 20 septembre
35:262024. A tout de suite sur Sud Radio
35:28avec Anaïs.
35:30Sud Radio, les clés d'une vie.
35:32Jacques Pessis. Sud Radio, les clés
35:34d'une vie. Mon invité Anaïs.
35:36Vous avez éclaté folle.
35:38C'est votre caractéristique.
35:40C'est votre carte de visite.
35:42Et faut en donner la preuve avec cet album
35:44sorti le 20 septembre 2024.
35:46Un sacré numéro.
35:48Ça fait assez longtemps que vous n'ayez pas sorti d'album.
35:50Oui, j'avoue que
35:52moi et la
35:54médiatisation, c'est pas vraiment
35:56ça. Puis il faut bien dire qu'il y a eu quand même
35:58le Covid. Et puis
36:00des gros soucis aussi.
36:02D'autres.
36:04Donc vous avez décidé de revenir
36:06avec un album qui est de saison
36:08puisque l'une des chansons s'appelle
36:10« Tout ce que je veux pour Noël ».
36:12Moi, tout ce que je veux pour
36:14Noël, c'est de pas
36:16y penser.
36:18Car entre
36:20Noël et moi,
36:22c'est un peu compliqué.
36:26C'est joli ces guirlandes
36:28rouges et bleues.
36:30Ce pauvre sapin qui va crever.
36:32J'essaie vraiment
36:34de faire de mon mieux.
36:36Cacher mon spline
36:38dans les paquets.
36:40Pourquoi cette chanson Anaïs ?
36:42J'ai toujours
36:44voulu faire une chanson de Noël.
36:46Je trouve que c'est un très bel exercice
36:48mais je voulais le faire à ma façon.
36:50Et ça faisait deux ans
36:52je tournais autour, j'étais là, j'arrivais pas, j'arrivais pas.
36:54Et surtout,
36:56moi j'aime faire du bien aux gens.
36:58Mes chansons sont là pour dédramatiser la vie.
37:00« Cœur mon amour » ça a plu aux gens
37:02parce que tous ceux qui se retrouvaient à tenir
37:04la chandelle pendant qu'il y a un petit couple
37:06qui…
37:08C'était libérateur.
37:10Et là, j'avais envie de faire une très belle chanson de Noël
37:12pour inclure aussi tous les gens qui n'aiment pas Noël
37:14et parler de ça, mais de façon légère,
37:16ce qui n'est pas facile.
37:18Soit on fait une chanson où la Charlotte
37:20prie Notre-Dame de Marie Dubas
37:22où elle finit par se suicider à Noël
37:24parce qu'elle n'a plus rien à manger.
37:26Ou on fait une chanson
37:28un peu trop niaise.
37:30Et là, j'ai voulu faire un peu ma chanson
37:32à la Love Actually, un peu pop,
37:34drôle, tendre,
37:36mais qui inclut justement plein de gens
37:38qui ont soit des problèmes familiaux
37:40à Noël.
37:42Il y a beaucoup, beaucoup de gens qui ont un problème avec Noël.
37:44Et d'ailleurs, Pierre Perret avait fait une chanson
37:46dans les années 60 qui s'appelait « Noël avant-terme »
37:48qui était une chanson du Père Noël
37:50qui est aussi dans le même genre que vous.
37:52D'accord, mais je la connais pas.
37:54Pierre Perret, vraiment, je rate plein de choses.
37:56Il faut vraiment que je me plonge.
37:58Je pense qu'il faut se plonger.
38:00Quand j'entends chanter Noël, chanson archi-connue,
38:02c'est une chanson américaine
38:04et l'adaptateur des paroles, c'est quand même Francis Blanche.
38:06D'accord.
38:08C'est-à-dire que l'humour existe dans Noël.
38:10Je savais pas que Francis Blanche était un bon traducteur anglais.
38:12En fait, quand il a débuté,
38:14il était chaniteur et tous les après-midi
38:16il venait écrire des paroles de chansons.
38:18« Vive le vent », « Noël blanc ».
38:20Tout ça, c'est lui qui a traduit les paroles en français.
38:22D'accord, d'accord.
38:24C'était aussi au début.
38:26Alors, c'est ce que vous appelez une chanson de Noël inclusive.
38:28C'est ça, exactement.
38:30Pour le lien du temps.
38:32Mais c'est vrai que je suis très fière de cette chanson
38:34parce que j'ai vraiment essayé d'avoir tous les codes quand même.
38:36Plus les codes justement à l'anglaise.
38:38Je pense vraiment à Love Actually.
38:40C'est vraiment sur le côté un peu doux, amer.
38:42Et je me moque des téléfilms de Noël aussi
38:44dans le clip, mon Dieu.
38:46Oh là là.
38:48Il faut vraiment voir le clip pour le coup parce que
38:50j'ai mis Maurice Barthélémy
38:52des Robin des Bois en bûcheron
38:54de téléfilm de Noël.
38:56Nicole Ferroni en elfe
38:58ainsi qu'Élisard Nicole aussi des Robin des Bois en elfe.
39:00Et on a pu avoir...
39:02Il y a vraiment les décors...
39:04On fait super bien le téléfilm de Noël.
39:06Mais cette forme d'ironie,
39:08c'est de plus en plus rare.
39:10Vous êtes presque un village gaulois
39:12qui résiste à un envahisseur, Anaïs.
39:14Oui. Mais justement, j'aimerais
39:16que ce soit plus facile
39:18pour les médias à accepter.
39:20Mais je me rends compte que tout est un petit peu
39:22lissé ces dernières années.
39:24Et ça vous gêne ou ça ne vous empêche pas
39:26de continuer à faire ce que vous aimez ?
39:28Ça me gêne parce que j'aimerais
39:30que plus de gens qui pourraient vraiment aimer
39:32ce que je fais puissent savoir
39:34que je le fais.
39:36En même temps, les gens le savent puisque quand vous êtes en spectacle,
39:38les gens sont là, le public est là.
39:40Ah oui, mais après,
39:42pour qu'ils sachent qu'il y a un spectacle,
39:44qu'il y a un album,
39:46on est encore dans un système
39:48qui est sans médiatisation
39:50et sans prise de risque
39:52des radios
39:54pour prendre une petite chanson inclusive
39:56sur Noël plutôt que quelque chose
39:58d'un peu facile.
40:00C'est toute la problématique.
40:02Parlons vrai, c'est notre slogan et on vous écoute.
40:04Dans votre vérité.
40:06J'avais fait DRH et je crois que Sud Radio l'avait passé un petit peu.
40:08Une chanson sur les DRH ?
40:10Je me tire des balles dans le pied
40:12quand je fais une chanson sur les DRH.
40:16Ils n'écoutent pas forcément.
40:18Non, mais les radios n'ont pas forcément envie
40:20de passer une chanson qui parle
40:22de grosses boîtes.
40:24C'est autre chose.
40:26Il y a quand même un clin d'œil, et j'ai vu ça dans votre dossier,
40:28à la Peugeot 205.
40:30Ah oui ?
40:32La 205, c'est la meilleure voiture du monde.
40:34J'en ai une.
40:36C'est pour ça que vous avez fait ce clin d'œil ?
40:38En fait, j'ai hésité.
40:40Comme l'album, je voulais complètement assumer mon côté
40:44fille des 90's,
40:46de boumeuse, comme il dirait,
40:48et je ne voulais pas essayer de faire jeune.
40:50Et je voulais avoir ce côté
40:52dans les vieux pots
40:54qu'on fait les meilleures confitures.
40:56Moi, je fais de la pop,
40:58je ne sais pas de faire de l'urban,
41:00quoique j'ai même fait un sissy.
41:02Je me suis essayée au flow rap sur cet album.
41:04Et alors ?
41:06Je suis assez fière du résultat.
41:08Et je remercie Diam's d'ailleurs,
41:10parce que je n'aurais jamais,
41:12je pense, réussi à écrire de cette façon
41:14et travailler un flow,
41:16j'espère, à peu près correct.
41:18C'est sur la chanson « J'ai fait mes cupidons »
41:20sur l'album,
41:22où on parle d'ailleurs de la 205 dans la chanson.
41:36Il faut écouter le couplet,
41:38c'est là où...
41:44Oui, c'est vrai,
41:46ceux qui nous écoutent vont se procurer,
41:48l'album l'écoute trop,
41:50et c'est ça qui est étonnant,
41:52quand vous dites « je ne veux pas rester jeune »,
41:54vous êtes intemporel dans vos albums.
41:56C'est ce qui m'intéresse,
41:58c'est pour ça que j'écris assez peu aussi.
42:00Je crois que j'aime toujours faire une chanson
42:02que je sens que peut durer,
42:04pas trop marquée non plus dans le son.
42:06Oui, ça me parle beaucoup.
42:08Oui, c'est ce qui vous permet de faire une carrière
42:10et de la reprendre régulièrement sur scène.
42:12Je crois que c'est ça qui m'intéresse.
42:14C'est un peu comme...
42:16Regardez Valérie Lemercier, par exemple.
42:18Des fois, elle a enregistré des sketchs télé,
42:20mais très peu.
42:22Par contre, c'est complètement indémodable.
42:24Son école des fans,
42:26son sketch sur l'huile...
42:28Moi, j'aime bien faire
42:30peut-être pas beaucoup de choses,
42:32mais je crois que ça reste indémodable.
42:34En tout cas, vous faites beaucoup de choses dans cet album.
42:36Et il y a aussi un clin d'œil
42:38à Pretty Woman.
42:56Vous êtes avec Tristan Toppin.
42:58C'est vrai qu'on n'a pas l'habitude
43:00de faire ce genre de chansons.
43:02C'est la radio-analyse.
43:04J'y peux rien.
43:06Pourtant, la mode est au R'n'B.
43:08Mais au R'n'B d'aujourd'hui,
43:10un peu autotuné,
43:12j'ai vraiment voulu faire un hommage
43:14au R'n'B des débuts 2000
43:16avec les Mariah Carey
43:18et le fameux duo...
43:24Comment c'était ?
43:26Mariah Carey et Buster Rhymes.
43:28J'avais tout ce côté mental Jordan.
43:30J'avais envie de faire un côté lounge.
43:32Et Tristan Lopin.
43:34Les rappeurs ont eu peur.
43:36Tristan Lopin n'a pas eu peur du tout.
43:38Il faut regarder le clip aussi.
43:40Il y a un gros clin d'œil à Pretty Woman dans le clip.
43:44Je me moque un peu
43:46des relations aujourd'hui
43:48où les gens se rencontrent par appli.
43:50Là, je pousse un peu le bouchon.
43:52J'ai rencontré l'homme parfait
43:54et on se rend compte qu'elle le paye.
43:56Pretty Woman, justement,
43:58vous l'avez vu le film ?
44:00Oui.
44:02Je suis sûre que je fais un petit clin d'œil
44:04dans le clip
44:06où elle met sa main
44:08dans la boîte à bijoux.
44:12Au départ, Julie Robeste ne devait pas avoir le rôle.
44:14Elle a été convoquée à la fin.
44:16Il avait été proposé à Meg Ryan,
44:18à Sandra Bullock, à Brooke Shields
44:20qui ont refusé, craignant que jouer le rôle
44:22d'une prostituée, ça aurait des conséquences
44:24négatives sur la suite de leur carrière.
44:26Sandra Bullock aurait été géniale.
44:28J'adore Sandra Bullock.
44:30Julie Robeste, c'est parfaite.
44:32C'est drôle parce qu'effectivement,
44:34elle aurait tout fait très différemment.
44:36Meg Ryan aurait été super.
44:38Je la vois mal jouer une prostituée comme Meg Ryan.
44:40Elle est tellement choupinette.
44:42Sur cet album, un sacré numéro,
44:44il y a encore une autre chanson étonnante.
44:46C'est Il m'a saoulé.
44:54Il m'a saoulé.
44:58Mais oui, bien sûr, on vient de se rencontrer.
45:00On passe une bonne soirée
45:02et tu viens de la gâcher.
45:04Mais oui, bien sûr, on vient de se rencontrer.
45:06Fais-moi donc un bébé, comment on va l'appeler ?
45:10Là, c'est totalement incorrect aujourd'hui.
45:14C'est dommage parce qu'on parle de plein de choses
45:16en ce moment.
45:18Il y a tout le hashtag MeToo.
45:20Il y a aussi tout ce côté
45:22assumer son corps,
45:24le côté queer.
45:26Mais par contre,
45:28je sais très bien que ce n'est pas une chanson
45:30qui pourrait rentrer en radio.
45:32C'est sur les mecs qui ne veulent pas mettre de capotes.
45:34Alors que moi, cette chanson m'est venue
45:36quand le Parti conservateur
45:38a réussi aux Etats-Unis
45:40à enlever l'avortement.
45:42Je me suis dit qu'en France,
45:44on a quand même un sérieux souci
45:46qui n'est pas aussi grave,
45:48mais qu'il y a encore des mecs en 2024
45:50qui n'aiment pas trop les capotes,
45:52parce que j'aime pas la sensation.
45:54Et nous, c'est sur nos muqueuses, on n'aime pas plus.
45:56Mais à un moment donné,
45:58c'est quand tu viens de rencontrer quelqu'un,
46:00tu fais attention aux maladies
46:02et la responsabilité
46:04d'être enceinte, c'est à deux.
46:08On a un attaché de presse qui dit
46:10oui, oui.
46:12Vous traitez des sujets d'actualité, Anaïs,
46:14à votre façon.
46:16C'est une façon à la fois ironique,
46:18vulgaire et parodique.
46:20C'est ça, comme je vous disais,
46:22j'ai le côté passeuse
46:24de la chanson réaliste fantaisiste.
46:26C'est-à-dire, on parle des choses...
46:28C'est un peu comme les films italiens des années 60.
46:30Ils étaient drôles, mais doux à mer.
46:32Souvent, ils étaient...
46:34Oui, on parle de la vraie vie.
46:36Et là aussi,
46:38il y a un public peut-être beaucoup plus silencieux
46:40que ceux qui font du bruit sur les réseaux sociaux,
46:42qui est fan de ça et qui attend ça.
46:44Eh bien, j'espère,
46:46parce qu'on va partir en tournée en 2025.
46:48Donc, je les attends de pied ferme.
46:50Une tournée dans toute la France ?
46:52Et puis, on va voir nos amis suisses et belges.
46:54Mais avec une petite équipe
46:56ou toute seule ?
46:58Non, avec mes musiciens.
47:00Du coup, avec une petite équipe.
47:02Ça fait des années que je les connais
47:04et je crois que j'ai réussi à faire...
47:06On a réussi ensemble à faire quelque chose de pas facile.
47:08C'est-à-dire que maintenant,
47:10j'ai réussi.
47:12Je trouve que cet album, c'est mon meilleur album
47:14parce que je pense que j'ai réussi à garder la folie
47:16que je peux voir toute seule
47:18avec des musiciens.
47:20Et sur scène, c'est pareil.
47:22Je peux me permettre d'aller dans tous les sens,
47:24de couper, de changer les fins.
47:26Ils me connaissent tellement.
47:28Ils arrivent à me suivre un peu comme...
47:30Je ne sais pas si vous vous souvenez
47:32de Spike Jonze,
47:34le chef d'orchestre.
47:36Complètement fou.
47:38Il avait une équipe de dingues qui étaient à la fois
47:40des clowns et des grands musiciens.
47:42Et il faisait semblant de jouer faux.
47:44C'était extraordinaire.
47:46Et moi, je vois qu'ils suivent.
47:48Je les ai surpris au début.
47:50Maintenant, ça fait trois albums qu'on travaille ensemble.
47:52Et c'est un bonheur sur scène.
47:54Vous vous surprenez aussi, parce que c'est une chose rare.
47:56Vous faites une suite à une chanson.
47:58C'est Christina, saison 2.
48:00Oh l'enfoiré
48:02Elle est en miettes
48:04Et toi t'assèdes un dernier coup de couteau
48:06Dans le dos
48:08T'es qu'un pauvre mec
48:10J'espère juste qu'elle t'oubliera
48:12Car tu ne mérites que ça
48:14Là aussi, on est à la fois dans l'ironie,
48:16mais dans la tristesse
48:18et dans le coup de colère.
48:20Alors, j'essaie toujours
48:22que les chansons m'échappent.
48:24Je ne me censure pas
48:26et je n'analyse pas sur le coup.
48:28J'essaie d'analyser après.
48:30Donc là, je pense que pour moi, pareil,
48:32c'était un gros défi de faire la suite de Christina.
48:34Qui a été un énorme succès.
48:36Qui était, voilà, en fait,
48:38vraiment mon amour.
48:40Christina, c'est celle que je joue en fin de concert.
48:42Beaucoup.
48:44C'est quand même la préférée des fans.
48:46Parce qu'elle est à la fois drôle
48:48et triste.
48:50Et puis il y a vraiment ce franc-parler
48:52de l'héroïne.
48:54T'as jamais vu une nana sans parapluie ?
48:56Sans tes couilles, tu seras peut-être moins con.
48:58Elle passe la pire journée
49:00de sa vie.
49:02Et elle finit à l'hôpital.
49:04Et 15 ans après, j'ai eu envie de faire la suite.
49:06Parce que tout le monde adore cette histoire.
49:08J'ai encore des gens qui me disent
49:10« Je m'appelle Christina, je suis infirmière, je t'en remercie. »
49:12Et donc,
49:14on reprend
49:16exactement là où on a laissé l'héroïne.
49:18Elle est accueillie
49:20à l'hôpital par une infirmière qui s'appelle Christina.
49:22Du coup, du même prénom
49:24que la femme qui lui a volé
49:26son amoureux.
49:28Cette suite, justement,
49:30c'est cet album, un sacré numéro.
49:32Et une suite, parce que je suis convaincu
49:34que vous ne resterez pas là.
49:36Un sacré numéro 2 !
49:38Mais surtout, avec cet humour,
49:40vous faites rimer avec l'amour de la chanson.
49:42Et je souhaite à cet album
49:44tout le succès que vous méritez.
49:46Et que le public mérite.
49:48Parce qu'on a besoin de chanteuses
49:50et d'humoristes comme vous.
49:52Merci beaucoup, je suis très touchée.
49:54Merci Anaïs.
49:56On se retrouve bientôt.
49:58Restez fidèles à l'écoute de Sud Radio.