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Avec Guillaume Kasbarian, ministre de la Fonction publique, de la Simplification et de la Transformation de l’action publique

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-12-03##

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News
Transcription
00:00...
00:07Avec nous ce matin, Guillaume Casbarian, qui est ministre de la fonction publique.
00:12Bonjour.
00:13Encore ministre de la fonction publique, Guillaume Casbarian.
00:16Oui, c'est cela.
00:17Bien.
00:18Michel Barnier, ce soir, sur TF1 et France 2.
00:21Mais pourquoi dire, selon vous ?
00:24Que devrait-il dire et que va-t-il dire ?
00:26Vous ne savez pas.
00:27Bien sûr, je ne sais pas et c'est à lui de décider ce qu'il souhaite dire aux Français,
00:30puisque je pense que ce soir, il s'adresse largement à tous les Français.
00:33Je pense qu'il aurait en tout cas intérêt à rappeler tout ce qui a été fait et tout ce qu'il a fait
00:38pour convaincre les parlementaires de laisser passer ce budget.
00:42Michel Barnier a toujours été dans l'écoute, la négociation, le dialogue avec les parlementaires.
00:48Et jusqu'à la dernière minute, il a proposé de bouger un certain nombre de lignes,
00:53que ce soit sur les retraites, les petites retraites, que ce soit sur l'électricité,
00:57que ce soit sur les charges qui pèsent sur le travail, que ce soit sur les médicaments, encore hier.
01:03Donc, chaque instant, il a été dans le dialogue et dans la négociation.
01:06Je pense qu'il va rappeler tout ce qu'il a fait.
01:08Il va charger Marine Le Pen ?
01:10En tout cas, je pense qu'il faut que chacun et vos auditeurs et tous les Français soient au courant
01:14de ce qui peut se passer si cette censure est votée.
01:16Je vais y revenir.
01:17Je pense qu'il faut quand même que chacun ait conscience, avant d'appuyer sur le bouton,
01:21de ce qui se passe et des conséquences potentielles pour les Français.
01:25Et je crois que ça, c'est quelque chose que tout le monde doit comprendre en responsabilité.
01:28Michel Barnier a pris ses responsabilités.
01:30— Vous allez nous expliquer quel est le risque, Guillaume Kasparian. Ne vous inquiétez pas.
01:34Mais j'ai des questions avant.
01:37Première question. Il y a deux motions de censure qui ont été déposées,
01:42l'une par le NFP et l'autre par le Rassemblement national.
01:46Est-ce que vous pensez vraiment que Marine Le Pen va voter la motion de censure du NFP ?
01:52— Écoutez, c'est ce qu'elle a annoncé et indiqué, que ses lieutenants ont annoncé et indiqué.
01:56Mais ce qui est quand même particulièrement surprenant, c'est que quand vous lisez
02:00la motion de censure du NFP, vous avez tout un paragraphe à charge sur le RN expliquant que...
02:06— Alors je vais le lire. Je vais le lire.
02:08Le Premier ministre a cédé aux plus viles obsessions de l'extrême-droite
02:13avec une nouvelle loi immigration qui poursuivrait la faillite morale et politique
02:18et avec une remise en cause de l'AME qui ajoute humanité et dignité à ceux qui foulent notre sol.
02:24— Voilà. Et donc vous allez avoir Marine Le Pen qui, joyeusement, avec les députés de M. Mélenchon,
02:29vote ce même texte et se rejoigne dans un même texte avec le paragraphe que vous venez de dire à l'instant.
02:35C'est quand même un côté complètement absurde, avoir cette alliance des contraires,
02:38cette alliance entre le RN et le NFP autour d'un texte qui, comme vous venez de le lire,
02:44est exactement à l'opposé de ce que pensent Marine Le Pen et ses députés sur le sujet.
02:48Donc tout ça pour faire chuter Michel Barnier et tout ça pour provoquer une sorte de chaos,
02:55moi, je trouve que c'est pas très responsable. Et puis surtout, c'est quand même très paradoxal. Voilà.
02:59— Est-ce qu'il y a, selon vous, un pacte tacite, un pacte objectif entre Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen
03:05pour pousser Emmanuel Macron à la démission ?
03:08— Enfin, manifestement. Déjà, le fait de voter les mêmes textes de censure, le fait de se répandre dans les médias
03:14autour de cette question-là, vous voyez bien que derrière, le sujet, c'est pas l'intérêt des Français pour eux.
03:20Le sujet, c'est l'intérêt politique, personnel et l'agenda personnel et politique. Je veux dire,
03:26si le sujet, c'était l'intérêt des Français, mais vous prenez pas le risque de mettre les Français
03:30dans la mouise au 1er janvier, vous prenez pas le risque qu'on ait pas de budget au 1er janvier,
03:34vous prenez pas le risque d'avoir une déstabilisation économique du pays et le chaos qui peut s'en suivre.
03:40Donc je pense encore une fois... Je pense que derrière les choix et les votes qui sont annoncés,
03:44mais je garde espoir, jusqu'à la dernière minute, que ça puisse changer. Mais derrière tout ça,
03:49faut quand même pas être naïf pour voir qu'il y a un agenda partagé entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.
03:57— Avant de revenir sur les conséquences d'un non-budget, Guillaume Kasbarian,
04:02il y a des négociations. Enfin, il y a des négociations. Je ne sais pas s'il y a des négociations.
04:06Néanmoins, il y a, au Parti socialiste, certaines personnes qui sont prêtes à signer un accord de non-censure
04:12PS-Bloc central pour justement marginaliser ELFI d'un côté et le Rassemblement national de l'autre.
04:20Est-ce que vous y seriez favorable ? — Je pense que...
04:23— Pour un nouveau Premier ministre, par exemple, qui serait de centre-gauche.
04:26— Si c'était la solution qui numériquement permettait d'avoir 289 députés, déjà, ça se saurait.
04:32Et le président de la République aurait probablement choisi cette option initialement.
04:35S'il ne l'avait pas fait... — Vous n'êtes pas favorable.
04:36— C'est pas que je ne suis pas favorable. C'est que mathématiquement, quand vous comptez la totalité
04:40des députés PS et la totalité des députés du Bloc central, c'est-à-dire tous les députés Horizon,
04:45tous les députés Modem et tous les députés Renaissance, ça vous fait 230. 230, c'est inférieur largement
04:51à 289. Et donc... Et encore, là, je suis généreux. Je prends l'hypothèse que tous les députés
04:56de Renaissance, Modem et Horizon seraient ravis de travailler main dans la main avec le PS
05:01et vice-versa, et vice-versa. Donc vous voyez bien que cette solution numériquement,
05:05elle tient pas. La seule équation politique qui fonctionne, c'est celle dans laquelle, a priori,
05:09on était jusqu'à aujourd'hui et on est actuellement aujourd'hui. C'est une alliance Bloc central-LR
05:15avec la possibilité d'une non-censure du RN jusqu'à présent. Parce que le RN, jusqu'à présent,
05:21et il l'avait dit d'ailleurs à l'époque au président de la République, ne souhaitait pas censurer
05:25un tel dispositif. Là, l'équation va changer, mais pour quelle alternative...
05:29— Donc vous dites non à une éventuelle coalition ? Vous dites non à une coalition avec le Parti socialiste,
05:33avec une partie de la gauche ? — Moi, ce que je dis, c'est oui à Michel Barnier,
05:36oui au gouvernement de Michel Barnier et oui à l'équation politique actuelle dans laquelle nous sommes,
05:41qui me semble la plus stable. — Est-ce que vous dites non... Là, je vais être précis,
05:44Guillaume Casbarian, à une éventuelle coalition avec le Parti socialiste, une partie de la gauche.
05:49— Mais si le Parti socialiste voulait sincèrement travailler avec nous, ça aurait été le cas jusqu'à présent.
05:53Est-ce qu'il l'a déjà fait ? Il ne l'a pas fait ? — Donc vous dites non. Vous dites non.
05:57— Je dis que jusqu'à présent, la question, elle s'est même pas posée parce qu'ils ont toujours refusé
06:00d'ailleurs de travailler avec le Bloc central. Je vais aller plus loin, M. Bourdin.
06:03Je pense même que le Parti socialiste, à la fin des fins, dit qu'il veut éventuellement cette option,
06:07mais qu'à la fin, jamais il ne la prend. Pourquoi ? Parce que s'il y avait demain des élections législatives anticipées,
06:11ce seraient les premiers à être embêtés d'avoir des députés insoumis, des candidats insoumis dans leur circonscription.
06:15Aujourd'hui, les députés PS font semblant de pousser une solution avec le Bloc central.
06:20Mais à la fin des fins, il y a toujours une corde de rappel de Jean-Luc Mélenchon qui leur rappelle que
06:24s'il s'émancipe du NFP, ils seront vite rattrapés à l'ordre avec des candidats dissidents dans leur circonscription.
06:31Et comme les députés pensent à leur intérêt, je peux vous assurer qu'à la fin des fins,
06:34le PS ne s'émancipera pas du NFP. La réalité, elle est là. Et on l'a bien vu aux postes européens.
06:40— Donc vous êtes opposé à cette solution. — Je pense que ça n'est pas la bonne solution.
06:43— Ce n'est pas la bonne solution. Et dites-moi, que pensez-vous du silence de François Hollande, au passage,
06:48qui s'apprêterait à voter la censure ou pas ?
06:51— Qu'un ancien président de la République, aujourd'hui député, puisse voter la censure, main dans la main,
06:58avec LFI et Marine Le Pen, fasse chuter un gouvernement sur le budget. Pas n'importe quel texte.
07:04C'est pas sur le texte immigration ou sur un texte lambda. C'est prendre le risque qu'il n'y ait pas de budget au 1er janvier.
07:11Moi, ça me surprend parce que j'estimais qu'un président de la République ou un ancien président de la République
07:16étaient responsables. Et là, faire ça... — C'est irresponsable ?
07:19— Oui, mais bien évidemment, M. Bourdin. Bien évidemment. Qui peut croire qu'en appuyant sur le bouton nucléaire,
07:24on va obtenir un joyeux feu d'artifice ? Qui peut croire qu'en votant et en activant la censure et en faisant chuter le budget
07:30et en étant incapables de garantir aux Français quelle sera la situation au 1er janvier,
07:34on va avoir une sorte de moment joyeux où on va tous déboucher le champagne au 1er janvier ? Mais personne.
07:40Et donc là, François Hollande, mais comme les autres, ceux qui s'apprêtent à voter la censure
07:43devront répondre dans quelques semaines du potentiel bordel qu'il y aura dans notre pays.
07:49Et la réalité, c'est qu'au 1er janvier, ça ne sera pas joyeux. Et je pense que chacun pourra.
07:53Vous pourrez ressortir cette vidéo. Je suis convaincu que dans les semaines qui viennent, si la censure est votée,
07:58s'il n'y a pas de gouvernement et qu'il n'y a pas de budget, pas de budget, on aura de graves difficultés dans notre pays.
08:03— Alors le RN dit, Marine Le Pen, « C'est formidable de ne pas avoir de budget. Nous échappons à 40 milliards d'augmentation d'impôts ».
08:11C'est ce qu'elle a tweeté hier. — Mais déjà, c'est faux. C'est faux parce que si vous vous prenez...
08:15— C'est un mensonge ? — S'il n'y a pas de budget... C'est factuellement faux pour une raison. Je vais vous l'expliquer, M. Bourdin.
08:19Le budget, c'est quoi ? Pour que vos auditeurs en soient bien conscients, c'est ce qui autorise l'État à la fois à prélever les impôts
08:26et à engager des dépenses. C'est ça, un budget. Donc si au 1er janvier, vous n'avez aucune loi qui vous autorise à prélever les impôts
08:32et à cadrer les dépenses, vous êtes dans une situation inédite qui ne définit pas le cadre financier de notre pays.
08:38Et donc là, si on prend le budget par exemple de l'année existante et qu'on l'applique à l'année prochaine, ce qui serait une alternative
08:43très dégradée pour fonctionner les premières semaines, ça voudrait dire qu'il y a des personnes qui rentrent dans l'impôt sur le revenu.
08:49Parce que comme les barèmes n'ont pas été revus par une nouvelle loi de finances, par un nouveau budget, vous avez 80 000 personnes
08:54qui jusqu'à présent ne payaient pas l'impôt sur le revenu et qui demain se retrouvent à le payer. Ça veut dire qu'un couple de retraités à 1 800 € chacun,
09:00il a un impact de 100 € sur le revenu dès l'année prochaine. Donc ce qui va se passer, c'est que s'il n'y a pas de budget qui cadre fiscalement
09:07les règles de 2025 en ayant pris en compte l'inflation de 2024 à 2025, vous aurez des Français qui seront dans la mouise au niveau fiscal.
09:14Et je le dis sans catastrophisme, je le dis parce que c'est ce qui va se passer s'il n'y a pas de budget.
09:18Mais de la même manière, M. Bourdin, vous allez avoir des impacts pour les agriculteurs. Il y a des dispositifs fiscaux sur les travailleurs saisonniers.
09:24Il y a des dispositifs fiscaux sur le gasoil non routier. Il y a des dispositifs d'aide vis-à-vis des crises agricoles.
09:30Sur ces sujets-là, s'ils ne sont pas votés, s'il n'y a pas tout ça qui est mis en place au 1er janvier, vous mettez des secteurs entiers dans la mouise.
09:36Donc il faut que chacun ait conscience de ses actes. On ne peut pas prétendre aux Français, encore une fois, qu'en appuyant sur un bouton nucléaire,
09:42on va avoir un joyeux feu d'artifice. Ça n'est pas vrai.
09:45— Quelles conséquences pour les fonctionnaires ? Vous êtes ministre de la fonction publique.
09:49On a beaucoup parlé des salaires des fonctionnaires, des moyens des hôpitaux, des moyens consacrés à la sécurité.
09:55Quelles conséquences pour les fonctionnaires, Guillaume Kasparian ?
09:58— Alors, on est en train de regarder, que ce soit pour moi ou pour d'autres, d'ailleurs. Mais ce qui se passerait s'il n'y a pas de gouvernement, pas de budget.
10:05Il faudrait que les parlementaires votent une loi spéciale qu'autorise l'État à prélever l'impôt. Je ne suis pas sûr encore aujourd'hui qu'ils soient en mesure,
10:12d'ailleurs, ce Parlement, de voter une loi spéciale. Rien n'est acquis sur le sujet.
10:16À ce moment-là, on pourrait déclencher le budget et les dépenses de l'État sur la base du budget de 2024.
10:22C'est-à-dire que les enveloppes des différents ministères seraient calées sur celles de 2024.
10:26Ça veut dire qu'on pourrait engager les salaires des fonctionnaires. Donc les fonctionnaires seront payés, mais sur la base de 2024.
10:33— Pas d'augmentation, donc. — Par contre, pas d'augmentation. Voilà. Et puis surtout, ça veut dire que toutes dépenses supplémentaires
10:39ne seraient pas prévues, puisqu'il n'y aurait pas de budget 2025. Seulement les dépenses de 2024 pourraient être reconduites en 2025.
10:45Ça veut dire que sur les avancements, sur les primes qui pourraient être négociées l'année prochaine dans différentes catégories, pour les policiers,
10:52pour les enseignants, pour les fonctionnaires, pour les soignants, etc., ces primes-là futures ne pourraient pas émerger,
10:59puisque le budget ne prévoit pas d'enveloppes supplémentaires en 2025. De la même manière, les recrutements supplémentaires...
11:04Vous savez, il y a 2 000 AESH par exemple de l'Éducation nationale qui sont prévus. Il y a des augmentations de budget à la justice, à l'intérieur.
11:11Ces budgets-là qui sont en augmentation, vu qu'ils n'existent pas, eh bien on peut difficilement recruter. Ou alors si on recrute, on prend le risque
11:18de ne pas avoir les fonds nécessaires dans la caisse, puisqu'on est sur la base du budget 2024. C'est comme si vous faisiez vos courses,
11:24vous remplissez votre caddie, mais à la fin des fins, vous ne savez pas si votre carte bleue, elle fonctionne quand vous arrivez à la caisse.
11:29On est dans la même situation, c'est-à-dire que vous avez un budget de 2024 qui serait reconduit en 2025. Alors c'est vrai, il y aurait le paiement
11:35des fonctionnaires sur la base de 2024. On n'aurait personne qui ne serait pas payé. Personne ne serait en défaut. Mais en revanche, il ne faut pas imaginer
11:41qu'il y aura des revalorisations. Il n'y aura strictement aucune capacité à revaloriser pour quelques gouvernements que ce soit l'année prochaine.
11:47Et il n'y aura pas la possibilité de recruter, là où on a plein de départs en retraite de fonctionnaires très compliqués dans certains ministères,
11:53en l'absence de budget, de pouvoir recruter et faire les recrutements qui étaient prévus. Donc ce n'est pas neutre pour le service public.
11:59C'est-à-dire que ce qui vous explique que tout va bien, déjà, c'est qu'on doit être sûr.
12:03Et pour les hôpitaux ?
12:05C'est la même chose. C'est un service public. Donc vous avez les mêmes sujets, les mêmes problèmes d'enveloppe. C'est-à-dire que derrière,
12:11quand vous avez des recrutements qui étaient prévus, si vous êtes sur une base de calcul de 2024, alors que vous avez besoin de plus d'effectifs
12:18ou de recrutements ou de paiements en 2025, vous ne pourrez pas l'opérer si vous n'avez pas une loi, la loi de finances ou la loi de financement
12:24de la sécurité sociale, qui vous autorise à engager ces dépenses. Donc arrêtons de faire croire que tout va bien.
12:29Et je veux dire, à un moment, ceux qui nous expliquent que tout va bien, vous pensez sérieusement que les parlementaires s'amusent tout l'automne,
12:34chaque année, à faire un budget pour le fun ? Parce qu'il n'y aurait aucune conséquence l'année qui suit ?
12:39Quand on fait un budget, c'est que c'est important. C'est qu'il y a un impact concret dans la vie des Français à partir de l'année prochaine.
12:44Ceux qui vous disent qu'ils vont voter la censure, est-ce qu'ils sont capables de venir sur votre plateau, M. Bourdin, pour vous dire que tout va bien se passer au 1er janvier ?
12:50Vous inquiétez pas ? Gardez bien les vidéos. Gardez bien les vidéos, M. Bourdin. L'année prochaine, on les ressort, si jamais c'est le bordel.
13:00Vous nous aviez promis que ça serait super, vachement calme, tout irait bien. Manifestement, ce n'est pas le cas.
13:08Moi, je trouve qu'il y a quand même une forme d'arrogance de certains à penser que l'année prochaine, tout va bien se passer si on n'a pas de budget.
13:16Mais qui peut croire sérieusement une hypothèse pareille ? Bien sûr que l'absence de budget posera problème au pays.
13:20C'est ça qui rend cette censure incompréhensible. Elle aurait pu avoir lieu sur d'autres textes, d'autres textes anodins qui n'ont aucun impact sur les Français.
13:27Mais censurer le gouvernement alors que notre pays n'a pas de budget pour l'année prochaine, c'est pour moi le comble de l'irresponsabilité.
13:33— Bien. Guillaume Casbary en grève des fonctionnaires jeudi après-demain. Donc oui, mais elle n'a plus de raison d'être, cette grève,
13:43parce que s'il n'y a plus de gouvernement, il n'y a plus les 3 jours de carence, il n'y a plus la rémunération en baisse en cas d'arrêt maladie,
13:52il n'y a plus une reconduction du versement d'une prime affiliée au pouvoir d'achat pour soutenir le pouvoir d'achat.
14:00— De toute façon, s'il n'y a plus de gouvernement et qu'il n'y a plus de budget...
14:02— Il n'y a plus de tout ça.
14:03— Non, mais de toute façon, il n'y aura pas non plus d'augmentation de l'indice l'année prochaine, puisqu'il n'y a pas de budget pour le faire.
14:08Il n'y aura pas de versement de primes, comme je vous l'ai expliqué tout à l'heure, et pas donc de GIPA.
14:12— Elle n'a plus de raison d'être. Si le gouvernement tombe, elle n'a plus de raison d'être, cette grève.
14:15— Mais moi, cette grève, déjà, les syndicats s'organisent comme ils le souhaitent. Et les Français, ils ont un droit de grève. Ils l'exercent.
14:20Moi, je dis juste simplement qu'on est dans une situation où, encore une fois, l'absence de budget et l'absence de gouvernement
14:25ne sera pas un joyeux moment pour les fonctionnaires et les agents de France. Ça, je veux dire, il faut être très clair.
14:30Ne pensons pas que la censure du gouvernement et l'absence de budget pour notre pays passera de crème.
14:35— C'est ce que disent les syndicats. C'est l'occasion ou jamais, justement, d'éviter les 3 jours de carence, par exemple.
14:44— J'ai pris des décisions sur les jours de carence et sur la baisse des prises en charge qui, à mon sens, sont des décisions responsables,
14:49qui permettent de faire des économies, faire des économies dans un contexte difficile au niveau économique et de lutter contre un phénomène
14:56qui est les absences des agents, de certains, puisque la moyenne des absences dans la fonction publique et notamment à l'hôpital
15:03et dans la territoriale est plus importante que dans le privé. Ce sont des mesures d'alignement général sur le régime privé.
15:08J'ai pris mes responsabilités. J'ai pris des décisions qui sont pas faciles. Je les assume. Je les assume et je souhaite pour notre pays
15:15qu'elles soient mises en œuvre. Donc moi, j'espère qu'on aura un budget l'année prochaine. J'espère qu'il prévoira ses mesures d'économie.
15:22J'espère que l'on pourra avoir un fonctionnement des services publics qui est normal et qui n'est pas dégradé.
15:27Et j'espère qu'on pourra avoir, là où on a besoin de renouveler des fonctionnaires, là où il y a des départs en retraite,
15:31de nouveaux recrutements l'année prochaine. C'est ça qu'on peut souhaiter à la fonction publique l'année prochaine.
15:35C'est que le service public puisse fonctionner normalement à partir de janvier. Qu'on puisse continuer à remplacer dans certains services
15:41des retraités qui partent et donc du coup un besoin de fonctionnaires là où le budget le prévoit.
15:47Et d'avoir un fonctionnement normal, classique du service public. Moi, mon seul intérêt, je vais vous dire, c'est celui-là.
15:53C'est que l'année prochaine, les Français puissent vivre paisiblement parce que ce week-end, j'étais dans ma circonscription.
15:58J'ai fait des marchés de Noël, j'ai fait des Saintes-Barbes. Moi, ce que j'entends des habitants, c'est ce besoin-là de stabilité.
16:05C'est cette crainte de l'avenir. C'est parfois ce dégoût de la politique et de la base politique politicienne.
16:12Mais bien sûr, mais bien sûr. Mais personne ne s'en regrandit de tout ça. Et je vais vous dire, moi, je ne me suis pas engagé en politique
16:19pour donner une telle image de la classe politique. Donc je comprends la colère et le dégoût de beaucoup de Français qui nous écoutent
16:25et qui sont désolés de la situation dans laquelle on est. Moi, je m'en réjouis absolument pas. Je suis en réalité très triste pour mon pays.
16:31— Beaucoup de Français soutiennent l'idée de censure. Beaucoup de Français, vous le savez bien, soutiennent l'idée de censure parce qu'ils en veulent à Emmanuel Macron
16:39par haine envers le président de la République. Vous le ressentez. Vous le savez. On vous le dit, tout ça.
16:45— Mais je pense qu'il faut leur dire qu'il y a du ressentiment vis-à-vis de la classe politique en général, du gouvernement, du président de la République,
16:51de l'Assemblée nationale, des institutions. Je veux dire, je suis sur le terrain. Vous l'entendez, bien sûr. Ce qu'il faut juste expliquer, c'est que là,
16:57cette censure, c'est pas pour ou contre Emmanuel Macron. C'est que s'il y a une censure qui est adoptée, demain, il n'y a plus de gouvernement.
17:03Après-demain, il n'y a plus de budget. Et après-après-demain, ceux qui douillent, ceux qui payent, c'est toujours les mêmes. C'est les Français.
17:09Et donc c'est ça qu'il faut expliquer. C'est que quel que soit le ressentiment personnel qu'on peut avoir, quelle que soit la colère qui est enfuie dans nos cœurs,
17:15la censure n'est pas la solution magique qui va... C'est peut-être une catharsis pour certains. Voilà, on s'excite, machin. Mais derrière, qu'est-ce qui se passe ?
17:22Si on tire le fil, qu'est-ce qui se passe après la censure ? Qu'est-ce qui se passe s'il n'y a pas de budget au 1er janvier ? Quelles sont les conséquences concrètes
17:28pour les Français ? Elles sont graves. Mais ça, tout le monde le ressent. Il y a des marchés de Noël en ce moment. Vous voyez bien les commerçants qui vous disent
17:33« il y a du monde qui circule », mais il y a peu de monde qui achète, parce que les gens font attention. Vous avez des gens qui, au niveau économique, disent
17:39« on avait prévu des investissements, on est un petit peu en attente pour savoir si on les déclenche ». Vous avez des demandeurs d'emploi qui disent « c'est un peu plus dur
17:45aujourd'hui de trouver un emploi que ce qu'il y a quelques mois ». Donc, il faut faire attention, parce que les conséquences du bordel politique,
17:51elles peuvent être très concrètes et très réelles pour les Français. Et donc, je pense qu'il ne faut pas qu'on soit guidé par ce genre de mauvais sentiments,
17:57de ressentiment personnel. C'est facile à dire, je sais, mais je pense que ça n'est pas la solution à la colère et au ressentiment.
18:03— Est-ce que Michel Barnier s'est déshonoré en allant presque jusqu'au bout des demandes de Marine Le Pen ?
18:09— Mais pas du tout. Parce que Michel Barnier, il a été encore une fois dans l'écoute et dans le dialogue, de bout en bout, depuis le début jusqu'à la fin,
18:15jusqu'à la dernière minute, il est dans le dialogue. Il essaye, dans une équation politique très difficile, d'arriver à un accord pour faire passer un budget
18:22pour notre pays, pour pas que les Français soient dans la mouise au 1er janvier. C'est ça que Michel Barnier essaye de faire. Et donc, il a répondu à tous les groupes.
18:28En réalité, il a répondu au Socle commun. Il a répondu au Bloc central. Il a répondu à LR. Il a répondu, c'est vrai, à des demandes qui étaient portées aussi
18:35par le Rassemblement national. Moi, non seulement ça ne me choque pas, mais je veux dire qu'il peut lui reprocher d'avoir tout tenté jusqu'au bout,
18:41de dialoguer et d'essayer de faire des gestes pour essayer de contenter et satisfaire des demandes politiques des différents groupes. Il a fait un boulot
18:49de conciliation, de négociation au maximum des capacités qu'il pouvait. Et c'est pour ça qu'à la fin, il dit « Je prends mes responsabilités.
18:55On est arrivés au bout du bout de ce que je peux faire ». Et donc... — Alors s'il tombe, que peut faire le président de la République, Gérond Casmarillon ?
19:03— Avant de dire... Déjà, moi, j'espère qu'il tombera pas. C'est-à-dire que je garde espoir. — Vous pensez qu'il ne tombera pas ? C'est possible ?
19:09— Écoutez, moi, je pense que c'est jamais joué jusqu'au bout du bout du bout et qu'il y a toujours, à un moment, une possibilité de sursaut parlementaire.
19:15Il y a toujours des portes de sortie. Il y a toujours une possibilité que certains se ravisent en disant « C'est peut-être pas le bon moment. C'est pas le bon sujet.
19:21C'est peut-être pas la bonne motion. Elle est peut-être mal écrite ». Il y a toujours une façon de sortir de ce genre de situation. C'est jamais trop tard.
19:27Donc moi, je crois et j'espère que Michel Mordier ne sera pas censuré, qu'il y aura toujours un gouvernement et qu'il y aura toujours un budget l'année prochaine.
19:34Mais voilà. Après, je ne suis pas à la place des parlementaires. Et c'est à eux, d'ailleurs... Vous me posez la question qu'est-ce qu'il faudrait faire après.
19:38Mais attendez. C'est trop facile de dire. C'est Emmanuel Macron qui va décider. Que les parlementaires qui, aujourd'hui, censurent ou veulent censurer
19:45nous expliquent quelle est l'équation politique qu'ils veulent faire. Est-ce que Marine Le Ven est prête à gouverner avec...
19:50— Pour faire une élection nommée Lucie Castex à Matignon. — Lucie Castex n'aurait pas plus que 200 députés. Et donc tout le monde sait que cette option,
19:56elle ne tiendrait pas à la route, puisqu'elle aurait encore moins d'assises parlementaires que l'équation politique actuelle. Donc que ceux qui nous expliquent
20:03qu'ils veulent renverser la table et mettre tout par terre nous expliquent comment est-ce qu'ils veulent reconstruire. C'est facile de tout mettre à terre.
20:10C'est plus compliqué de reconstruire derrière. Mais attendez. La responsabilité politique, c'est pas toujours beauté en touche. On a des parlementaires en plus qui nous
20:16parlent de parlementarisme du matin au soir, qui nous disent c'est beau, le parlementarisme. Laissez-nous faire. On sait bien faire et on n'a pas besoin
20:23de la verticalité présidentielle. Mais là, ils ont l'occasion de le prouver. Montrez-nous que vous êtes capables de dégager une majorité à 289 députés.
20:30Expliquez-nous quelle est l'équation politique alternative. Expliquez aux Français ce que vous proposez, pas juste ce que vous voulez détruire.
20:37Expliquez aux Français ce que vous voulez construire pour eux l'année prochaine. Mais ils en sont manifestement incapables. Ils souhaitent censurer mais derrière
20:43ne proposent aucune alternative politique pour les Français.
20:46— Guillaume Casmarian, j'avais envie de vous poser une dernière question. Que pensez-vous de l'attitude d'Elisabeth Borne qui refuse que l'on réduise les dépenses
20:54pour les anciens premiers ministres et ministres ?
20:57— Je crois que tout le monde... J'ai beaucoup de respect pour Elisabeth Borne comme pour tous les anciens premiers ministres. Je crois que tout le monde doit faire
21:03un effort dans la période budgétaire compliquée qui est la nôtre. Moi, je l'ai fait dans mon ministère. En tout cas, dans le budget que je proposais,
21:09j'ai 28% d'économie qui est prévue dans mon ministère. Je le fais à tous les niveaux. Et je pense que tout le monde doit le faire à tous les niveaux.
21:17Je pense que les Français attendent à la fois des mesures efficaces qui, d'un point de vue budgétaire, ont vraiment de l'impact, mais aussi des mesures
21:23parfois symboliques, c'est vrai, mais qui font du bien, parce qu'ils ont le sentiment de voir que les politiques eux-mêmes s'appliquent à eux-mêmes les efforts
21:30qu'ils demandent aux autres. Et donc moi, je pense qu'on doit tous réfléchir à ce devoir d'exemplarité dans l'efficacité de la dépense publique
21:39et dans la réduction de la dépense publique. En tout cas, je me l'applique à moi-même. Et j'aimerais que toute la classe politique en général
21:44puisse se l'appliquer à elle-même. — Merci, Guillaume Casbarian. — Merci d'être venu nous voir, ministre de la Fonction publique.
21:49C'était Sud Radio, donc sur Sud Radio. Et dans un instant, Patrick Rouget sera là pour vous juste après les informations de 9h.

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