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En pleine tourmente sur le marché immobilier, Benoist Apparu, ancien ministre du Logement et aujourd’hui président d’Emerige, livre son analyse sur les origines de cette situation sans précédent. Face à un secteur en pleine mutation, il partage des pistes pour en sortir et redonner de l’élan à l’immobilier, notamment travailler en vertical et maximiser l'utilisation de chaque m2 disponible, afin de respecter les contraintes du ZAN-Zéro Artificialisation Nette

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Transcription
00:00Benoît Aparu est avec nous en direct du CIATI, juste après la conférence les acteurs de l'immobilier face aux crises, bonjour monsieur Aparu.
00:12Bonjour.
00:13Avec vous on évoque justement cette crise de l'immobilier, on a l'impression que ce sont un cycle de crise de l'immobilier, notamment sur la promotion.
00:19Où en est-on actuellement du côté d'Aimery ?
00:21Alors peut-être un premier bémol, ça fait 10 ans, 15 ans, 20 ans que je suis dans le secteur et on est de toute façon tout le temps en crise.
00:30Donc petit peu de bémol par rapport à ça sur effectivement ce mot qui est souvent galvaudé, utilisé à tort et à travers.
00:36Il n'en demeure pas moins que nous avons eu une crise de solvabilisation de nos clientèles ces dernières années liée à la montée des taux d'intérêt.
00:44En gros pour résumer les choses, quelqu'un qui prenait un crédit de 200 000 euros sur 25 ans, avant la guerre d'Ukraine, il payait son crédit sur 25 ans à 250 000 balles.
00:54C'est passé à 350 avec la montée de 400 points de base des taux.
00:58Donc on a désolvabilisé la clientèle.
01:00A partir du moment où les taux baissent, on resolvabilise mécaniquement la clientèle.
01:05Donc on a vécu effectivement une crise de solvabilisation de la clientèle.
01:10On est en train, semble-t-il, d'en sortir.
01:13Ce qui ne signifie pas qu'on sort des crises de l'immobilier que l'on connaît les uns et les autres, qui sont principalement liées à la rareté et à la cherté du foncier.
01:22Rareté et cherté du foncier, ça on a l'impression que ce n'est pas près de s'améliorer.
01:26Est-ce qu'à un moment justement les promoteurs sont allés trop loin ?
01:28On y a eu un petit peu la course à l'échalote justement avec des mesures fiscales qui sont en train d'être débranchées.
01:33En tout état de cause, il est certain que nous avons un manque de matière première pour produire ce dont la France a besoin.
01:41Et il me semble que nous avons aujourd'hui principalement une problématique d'offre, notamment sur le résidentiel.
01:46D'offre et non pas un problème de demande.
01:48Or, la politique économique qui est poursuivie dans le secteur de l'immobilier, notamment à la demande des professionnels depuis un certain nombre d'années,
01:54c'est d'abord et avant tout une politique de soutien à la demande.
01:57Soutenir la demande quand on a un problème d'offre, ça me semble relativement contradictoire.
02:01Et qu'est-ce qu'on peut faire justement, peut-être dans la fin déjà de ce quinquennat ?
02:05Je pense qu'il faut, comme on l'évoquait à l'instant, soutenir l'offre, c'est-à-dire des outils d'aide à la production,
02:11pour produire, libérer évidemment le fonds si on en a besoin, et puis aider à la construction des fonds de fonds propres,
02:17des fonds d'investissement, différents outils qui peuvent exister, qui permettent d'investir dans le secteur de l'immobilier,
02:23plutôt que subventionner un secteur de l'immobilier, surtout quand on subventionne, là encore je le répète, la demande.
02:29C'est-à-dire quand on est dans une espèce de course à l'échalote, de solvabiliser celui qui veut acheter pour investir ou pour habiter.
02:36Dernière question, Lausanne, zéro artificialisation nette ne sera pas remise en question, la solution c'est de construire dans la ville, sur la ville ?
02:43Lausanne est à long terme une très bonne politique, puisqu'il faut arrêter d'artificialiser les sols,
02:49parce que c'est cet étalement urbain qui génère le plus d'effets négatifs en termes d'impact à effet de serre et d'évolution du climat.
02:56Donc on a besoin effectivement de limiter la consommation de l'espace naturel.
03:00Si vous limitez la consommation à plat, il faut forcément travailler en vertical,
03:04et donc travailler les sous-sols, travailler le sol, travailler les hauteurs,
03:08et maximiser l'utilisation de chaque mètre carré de matière première indispensable à l'immobilier qui est le foncier.
03:14Merci Benoît Appareil, Président Emmerich, ancien ministre en direct du CIATI, à très bientôt sur Vismart.

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