Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, président de l'Institut de la parole ; Françoise Degois, éditorialiste Sud Radio ; Farid Temsamani, porte-parole de Banlieue Plus ; Benjamin Morel, politologue et maître de conférences en droit public à l'université Paris II ; François Costantini, ancien enseignant associé à l’université Saint Joseph de Beyrouth, auteur de "Le Liban, histoire et destin d’une exception" publié chez Perspectives Libres.
Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio.
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##LES_VRAIES_VOIX-2024-11-27##
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00:00:00Les Vraies Voix Sud Radio, 17h19h, Philippe David.
00:00:04Bienvenue dans Les Vraies Voix, Cécile est absente encore aujourd'hui, elle est un peu souffrante, on l'embrasse et on lui souhaite un très très bon rétablissement.
00:00:14Au sommaire de cette émission à 17h30, le grand débat, Michel Barnier estime que la chute de son gouvernement provoquerait des turbulences graves, une tempête sur les marchés financiers.
00:00:24Le Premier ministre estime qu'il va devoir recourir au 49.3 pour tenter de faire adopter le budget.
00:00:30Et ce matin, Maude Bréjon, la porte-parole du gouvernement, renchérit en accusant les oppositions de prendre le risque, je cite, d'envoyer la France dans le mur.
00:00:38Alors parlons vrai, la dramatisation, c'est de la com' ou c'est regarder la réalité en face ?
00:00:43Craignez-vous que nous allions dans le mur comme le dit Maude Bréjon ?
00:00:47Et à cette question, moment très grave, risque d'envoyer la France dans le mur, la dramatisation concernant le budget est-elle justifiée ?
00:00:54Vous dites non à 79%, vous voulez réagir ? Elle ne dramatisera rien.
00:00:58C'est Aude qui accueillera vos appels au 0826 300 300.
00:01:02À 18h, notre invité sera Benjamin Morel, politologue, auteur du livre « Le Parlement, Temple de la République » de 1789 à nos jours.
00:01:11À 18h40, le coup de projecteur des vrais voix.
00:01:14Un cessez-le-feu est entré en vigueur au Liban après des mois d'hostilité transfrontalière et deux mois de guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah.
00:01:21Accords annoncés par Joe Biden et Emmanuel Macron.
00:01:24Certains y voient une victoire diplomatique pour les deux présidents américains et français.
00:01:28D'autres se prennent à rêver un retour de la paix dans la région, même si on en est peut-être encore un peu loin.
00:01:33Alors parlons vrai, est-ce que ce cessez-le-feu est la conséquence des pressions internationales ?
00:01:38Pensez-vous que ce cessez-le-feu va durer ? Et à cette question, cessez-le-feu au Liban.
00:01:42Les Etats-Unis et la France ont-ils joué un rôle clé ? Vous dites non à 80%, vous voulez réagir ?
00:01:47Le 0 826 300 300. Notre invité sera François Costantini, ancien enseignant associé à l'Université Saint-Joseph de Beyrouth et auteur du livre
00:01:55« Le Liban, histoire des destins d'une exception » publié chez Perspective Libre.
00:02:00Les vrais voix sud-radio et nos éditorialistes du jour. Bonjour Philippe Bilger.
00:02:09— Bonsoir mon cher Philippe. — Oui bonsoir, à 17h05, oui bonsoir.
00:02:12— Vous allez bien ? — Très bien, très bien. On va essayer de vous cornaquer tout seul. C'est un peu plus compliqué, mais on devrait y arriver.
00:02:19— Fait attention, fait attention. — C'est surtout François de Goyes que vous avez reconnu.
00:02:22— Oui. Alors moi, en plus, j'ai envie d'être roudoudoulove avec vous aujourd'hui. Donc je vais pas vous embêter, sauf si vous m'embêtez.
00:02:28— Roudoudoulove, c'est original. J'avais pas entendu cette expression. — J'ai envie d'être roudoudoulove avec vous aujourd'hui.
00:02:33— Vous connaissez les bonbons roudoudous. — Ah, les roudoudous, c'était tellement... Ah, les dents, bonjour.
00:02:38— Comme le chantait Renaud, ça nous... — Niquer les dents. — Niquer les dents, c'est ça. Je n'osais pas le dire.
00:02:43— C'est l'histoire de gagnant, bien sûr. — Absolument. Et Farid Tansamani, porte-parole de Banlieue+.
00:02:48— Bonsoir, Philippe. Bonsoir à tous. — Bonsoir, Farid. Ça va bien ? — Très bien.
00:02:51— Oh bah tiens, un homme qui nous a fait rêver fait ses 83 ans aujourd'hui. Je vous mets un son pour vous le faire deviner.
00:02:57— Robert, que ça soit à droite ou à gauche, pas de problème. Tu viens, provocation, tu es emmerdé, tu sais jouer au football,
00:03:04flingue ! Musque ton jeu ! Musque ton jeu, Robert. Si tu musques pas ton jeu...
00:03:09— C'est qui, cher sélectionneur national qui nous a fait gagner la Coupe du monde ? — Aimé Jacquet.
00:03:15— Aimé Jacquet, oui. Il a 83 ans aujourd'hui. Et on lui souhaite un bon anniversaire, parce que désolé,
00:03:21mais en 98, on a quand même vécu de sacrés moments. Je pense qu'on peut pas dire le contraire.
00:03:24— C'est extraordinaire. Je m'en souviens, mais vraiment, on peut pas l'oublier, ça.
00:03:28— C'est marrant, parce que vraiment, bon, 2018 était magnifique. Mais 98, c'est complètement dingue.
00:03:34— C'était à la maison. — C'était à la maison. C'était Zizou. Vous vous souvenez ? 1, 2, 3, Zidane sur le champs.
00:03:39— Zidane président sur le champ. — Ah ouais, sur les Champs-Elysées. Non, c'est...
00:03:43— Je suis complètement d'accord, parce que 2018, ça m'a donné beaucoup moins d'émotions, bizarrement, que 98.
00:03:50— Moi, je l'ai beaucoup aimé, 2018. — Moi aussi. — La blague blambleur, c'est pas trop mon truc.
00:03:55— Oui, j'en ai compris. — J'ai aimé le 2018, parce que j'ai fait la finale au micro au-dessus de radio.
00:04:01Et je peux vous dire que je n'ai pas honte de le dire 6 heures de direct. C'est le plus beau moment que j'ai vécu en radio.
00:04:06— On s'en souvient tous. — C'est vrai. — Allez, on a notre auditeur du jour. Direction Aix-en-Provence. Bonsoir, Didier.
00:04:12— Bonsoir à tous. — Alors vous, on sait pas si vous avez rêvé en 98, mais vous avez un coup de gueule à pousser.
00:04:19C'est sur l'immobilier. — Oui, tout à fait. C'est un coup de gueule. Et c'est surtout une situation par devant laquelle il faut vraiment qu'on s'interroge.
00:04:28Aujourd'hui, on a une France qui, si vous voudrez, est une France du propriétaire. On est 57% de propriétaires.
00:04:36Il y a trop de gens qui restent sur le carreau, qui ne sont pas aidés. Je pense surtout aux chèques, qui peuvent pas accéder à la propriété.
00:04:41C'est quelque chose, depuis les années Covid, où l'immobilier a pris 25% au niveau des prix à la hausse.
00:04:46Aujourd'hui, c'est des gens qui sont complètement désœuvrés, pas soutenus par les banques. Donc ça, c'est une chose.
00:04:51La deuxième, le marché de l'immobilier neuf, c'est complètement à l'arrêt. Une société de promotion, aujourd'hui, elle a besoin de 24 à 36 mois
00:04:59pour initier un projet. C'est-à-dire qu'on est début 2025 dans 1 mois. — Ça sort en 2028. — Ça sort en 2028. Qu'est-ce qu'on fait pendant ces 3 ans ?
00:05:07Il reste quoi comme possibilité ? Parce que c'est vraiment à l'arrêt, le marché de la construction neuf et le marché de la défiscalisation.
00:05:13De ce fait, puisqu'on défiscalise plus dans le neuf que plus facilement dans l'ancien. Ça veut dire qu'aujourd'hui, la seule alternative,
00:05:18c'est le marché de l'ancien, le marché du traditionnel. Et le marché du traditionnel va pas baisser du fait.
00:05:24— Mais est-ce qu'on n'a pas tout fait pour casser le marché de l'immobilier en supprimant l'ISF pour faire l'IFI, l'impôt sur la fortune immobilière,
00:05:33en toujours fiscalisant les revenus locatifs, en augmentant la taxe foncière parce qu'on a supprimé la taxe d'immigration ?
00:05:42Est-ce qu'on n'a pas tout fait pour casser le marché de l'immobilier et en particulier de la construction neuve ?
00:05:48— Vous venez de le dire. C'est tout à fait ça. On a cassé un rythme. Un logement neuf, c'est 3 emplois. Faut le savoir.
00:05:54— Ah oui. — On met entre 12 et 18 mois pour construire un logement, grosso modo. Et c'est 3 emplois. 3 emplois par 150 000 logements par an,
00:06:01c'est la crame qu'on a en ce moment de logements neufs par an. C'est 450 000 emplois. Un demi-million. Un demi-million.
00:06:07— On va faire réagir les vrais voix, Didier. Philippe Bilger. — Vous me permettrez peut-être de ne pas révéler mes ignorances dans ce domaine, mon cher Philippe.
00:06:17— Oui. Écoutez, moi, je sais simplement... J'entends toujours... Je crois que c'est pas la première fois qu'on a Didier.
00:06:21— Ah, si. — Ah, peut-être. Ah, c'est la première fois. Mais pardon. Ce qui est intéressant, c'est que...
00:06:25— Il a une voix qui le ressemble. — Oui. Ce qui est intéressant, c'est que l'autre jour, on a eu un monsieur qui était...
00:06:29On a eu un monsieur qui était promoteur également, je pense, en banlieue parisienne. Pardon.
00:06:32— Oui. Il était à Paris. Oui. Enfin, le Premier de France. — Et qui était à Paris et qui était très précis et qui, en fait, faisait part
00:06:36exactement des mêmes inquiétudes que vous. Globalement, vous savez, moi, je reste sans être très... Comment dirais-je ?
00:06:44Cultivé sur la question de l'immobilier, sur cette idée qu'on a tous en tête. Quand le logement va, tout va. Voilà.
00:06:49Donc je me dis que quand le bâtiment va, tout va, ça veut dire que la croissance est là, que les entreprises bossent, que les gens
00:06:54surtout peuvent acheter. Et donc je me dis que quand l'immobilier va pas, c'est que la crise est profonde, en fait.
00:07:00— Moi, je suis complètement d'accord. L'écosystème, en réalité, est très fragile. Mais ce qui est assez difficile, c'est qu'on en parle
00:07:07maintenant alors qu'on sait pertinemment qu'en fait, c'est un effet à retardement d'un peu plus d'un an.
00:07:11Ça fait un an que les acteurs de l'immobilier... — Absolument. Depuis octobre de l'an dernier, un rapport...
00:07:15— Exactement. — ...débutait Horizon-François Jolivet.
00:07:17— Tout à fait. Et pourquoi on en est arrivé là ? Une des raisons... Il y en a... C'est multifactoriel.
00:07:21Mais une des raisons, en réalité, ce sont les emprunts qui sont beaucoup plus difficiles, un, à accorder aux Français,
00:07:27et deux, les taux ayant remonté. La capacité d'emprunt de nos concitoyens est beaucoup plus faible.
00:07:32— Et si on ajoute en plus le coût de la construction avec les nouveaux matériaux pour être aux normes écologiques,
00:07:37là, on fait carrément exploser les prix. Didier, vous restez avec nous. Vous êtes notre auditeur du jour.
00:07:42Et évidemment, vous allez être en compétition dans le « Qui c'est qui qui l'a dit ».
00:07:46— Et ça... Et ça, mon pauvre Didier... — Voilà. Et là, c'est le plus important.
00:07:50Dans quelques instants, votre réquisitoire, M. le procureur, à quel sujet ?
00:07:54— Au sujet de l'esthétique en politique. Et contrairement à ce qu'on croit, je ne parlerai pas que de Gabriel Attal.
00:08:01— On se retrouve tout de suite dans Les Vraies Voix.
00:08:12Retour des Vraies Voix avec Philippe Bilger, Françoise de Gaulle et Farid Temsamani.
00:08:16Dans quelques instants, le réquisitoire du procureur. Et juste après, bonsoir Félix Mathieu.
00:08:22— Avec la diplomatie française qui évoque l'immunité de Benjamin Netanyahou face au mandat d'arrêt de la CPI,
00:08:27avec le parquet qui demande à la cour criminelle d'Avignon 4 à 20 ans de prison pour les 51 co-accusés du procès des viols de Mazan.
00:08:35Il réclame un message d'espoir pour l'avenir. Et puis on va parler aussi du PSG tout proche d'une élimination en Ligue des champions.
00:08:42En trois mots, immunité, avenir et déclassement.
00:08:46— Les Vraies Voix Sud Radio. Le réquisitoire du procureur Philippe Bilger.
00:08:51— Et votre réquisitoire sera sur l'esthétique, l'apparence qu'ont-elles en politique. Vous, dont la place toute parfaite
00:08:57vous a permis d'incarner James Bond à l'écran. Faut-il le rappeler ?
00:09:00— J'ai bien conscience du caractère très superficiel de mon sujet. Mais j'ai pensé à partir de certaines réflexions qui étaient faites
00:09:10sur Bruno Retailleau, par exemple, et sur d'autres. Je me suis demandé si l'esthétique, l'apparence, en politique,
00:09:19pouvaient avoir un petit impact. Je pense à Bruno Retailleau parce que beaucoup de gens que je contredisais à l'époque
00:09:27où il n'était pas ministre me disaient que son apparence est déplaisante. Il était traité comme certains le font parfois des femmes
00:09:38en attachant trop d'importance à l'apparence, en oubliant le fond. Essayons d'imaginer un Sarkozy plus grand.
00:09:46Essayons d'imaginer un De Gaulle petit. Essayons d'imaginer un Jacques Chirac moins séduisant, avec moins de majesté.
00:09:55Je suis persuadé que leur aura aurait été moins grande en matière politique et peut-être leur suffisance moins élevée.
00:10:07Je crois que l'apparence en politique joue un grand rôle. Rappelez-vous certaines circonstances politiques où par exemple
00:10:15Nixon, mal rasé, est battu très injustement par Kennedy. Donc je crois vraiment à l'esthétique pour les femmes
00:10:24comme pour les hommes en politique. Édouard Philippe, bien sûr. Mais ça n'est pas tout, je rassure, les politiques authentiques
00:10:33qui ont besoin qu'on ne s'intéresse qu'au fond des problèmes.
00:10:37— François de Gaulle. — Moi, je suis d'accord. C'est un problème très fondamental. Et je pense tout à fait à ça.
00:10:42Souvenez-vous, Barack Obama s'envole parce qu'il y a cette photo de lui. Et d'ailleurs que Le Monde publie, qui est le premier journal français
00:10:51à capter qu'il se passe quelque chose, il sort des vagues d'Hawaï. Il a une plastique absolument splendide, parfaite.
00:10:58Et vraiment, il y a quelque chose qui joue sur le physique de Barack Obama. Moi, j'avais discuté, j'ai eu la chance de rencontrer
00:11:05Angela Merkel qui, à une époque, racontait comment elle a été attaquée de façon ignoble sur son physique par Gerhard Schroder
00:11:15pendant la campagne. C'était... Elle en pleurait, parfois, elle disait. Mais vraiment, sur les femmes, il y a aussi quelque chose de très compliqué,
00:11:22parce qu'une femme qui est trop belle en politique est forcément considérée comme une forme de séductrice.
00:11:29Et elle est inquiétante. On a vu ça dans toutes les explications de vote, notamment sur la présidentielle de Ségolène Royal.
00:11:36Il y a des gens qui disaient que de toute façon, elle est trop belle. Elle n'est pas sérieuse.
00:11:39— Donc vous voyez, vous n'abordez pas du tout un sujet bénin. Vous abordez au contraire un sujet fondamental.
00:11:47— Relativement important. Alors je passe l'aspect... Le sex-appeal qui, en réalité... Qui concerne la politique ou pas la politique, d'ailleurs.
00:11:53Je pense que c'est beaucoup plus large. Mais l'exemple notamment d'Edouard Philippe, parce que j'ai très souvent cette discussion
00:12:00de savoir le changement, non pas esthétique mais d'une certaine manière dû à la maladie de l'ex-premier ministre, peut-il avoir un impact ou non
00:12:10sur le vote des Français. Moi, j'en suis persuadé. Non pas sur le fait qu'il ait tel ou tel style, mais sur le fait en fait que les gens
00:12:20imaginent qu'il pourrait être souffrant. Et ça, à mon avis, c'est beaucoup plus fort.
00:12:25— Merci beaucoup, Philippe Billiger. Tout de suite, les 3 mots dans l'actu.
00:12:29Les vrais voix Sud Radio. — 3 mots dans l'actu qui sont immunité, avenir et déclassement.
00:12:36— Le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrault évoque une immunité pour Banyamin Netanyahou après le mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale.
00:12:44Des responsables de gauche dénoncent une honte, une impunité ou encore une erreur historique. Le parquet réclame 4 à 20 ans de prison
00:12:51contre la cinquantaine de co-accusés au procès des viols de Mazan. L'avocate générale demande à la Cour criminelle d'Avignon d'envoyer
00:12:57un message d'espoir pour l'avenir. Et puis déclassement. C'est le titre de l'équipe après cette défaite 1-0 du PSG face au Bayern Munich.
00:13:04Le club de la capitale au bord du gouffre a deux doigts... Enfin a deux orteils et trois matchs d'une élimination en Ligue des champions.
00:13:11— Les vrais voix Sud Radio. — Depuis l'annonce du mandat d'arrêt de la CPI contre le premier ministre israélien, la France s'était montrée
00:13:19plus évasive que la diplomatie européenne.
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