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Ce mercredi, sur Europe 1, Olivier Babeau s'intéresse à l'Argentine.
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Transcription
00:007h-9h, Europe 1 Matin, 7h20 sur Europe 1 Place à l'édito éco, Dimitri Pavlenko.
00:06Bonjour Olivier Babaud. Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.
00:10Alors on va voyager avec vous ce matin, on va aller en Amérique du Sud.
00:12Ah, quel beau pays !
00:13Alors on ne va pas parler du Mercosur, non, on va parler de l'Argentine.
00:16Ça fait un an que le président Javier Milei a été élu, et vous nous proposez un petit point d'étape dans cette révolution libérale qu'il a impulsée.
00:25Dimitri, il faut rappeler le contexte particulier de l'Argentine.
00:27C'est un pays autrefois formidablement prospère qui était dans un état catastrophique après des décennies d'hyper-interventionnisme étatique initiée par Perón dès les années 1940.
00:37Alors que son PIB par tête était, il y a un siècle, au niveau de celui de la France, il se situe aujourd'hui à la 62ème place mondiale.
00:43La situation était désespérée, inflation en rythme annuel autour de 200%, croissance négative, déficit abyssal, dette à 155% du PIB.
00:52Alors Milei a séduit dans ce contexte très difficile car il a fait la politique comme Nietzsche de la philosophie, au marteau et même, disons-le, à la tronçonneuse.
00:59Alors écoutez, il déclare vouloir sortir le socialisme de la tête des gens, dénonce un état mis au service d'une caste corrompue,
01:06et veut manger tout cru les afféristes de prébandes, syndicalistes qui trahissent le peuple, médias qui maintiennent la domination, rien que ça.
01:12Lors de l'élection de Javier Milei il y a un an, tout le monde s'était dit qu'on assistait à un vrai événement, une expérience inédite de libéralisme.
01:18Alors justement, quel bilan on peut dresser après un an de tronçonneuse ?
01:22Evidemment on ne sort pas de nombreuses décennies de marasmes socialistes en claquant des doigts.
01:26On savait que ce serait douloureux, dans l'immédiat la pauvreté augmente, mais beaucoup d'éléments nous permettent d'être optimistes.
01:31L'Argentine a affiché un excédent budgétaire début 2024, après avoir coupé ses dépenses publiques de 12 points de PIB en 6 mois, imaginez ça.
01:39L'inflation a considérablement ralenti, c'est une très grande victoire.
01:43La fin du contrôle des loyers à Buenos Aires a entraîné un doublement de l'offre locative et a fait baisser le montant des loyers.
01:49Le FMI prévoit un puissant rebond de la croissance à 5% en 2025 en Argentine.
01:55En octobre 2024, l'Argentine a enregistré un excédent commercial de 888 millions de dollars, après un déficit sur la même période de 442 millions de dollars.
02:04Les investissements commencent à affluer, attirés par un environnement favorable.
02:08Stellantis a annoncé un investissement de 400 millions et Renault un investissement de 350 millions de dollars.
02:13Comment les Argentins jugent-ils Ravier Milei ?
02:18Le plus extraordinaire, c'est que les sondages d'opinion montrent que les Argentins continuent à le soutenir malgré le traitement de cheval qu'il administre à l'État.
02:25Mi-août, il avait encore le soutien de 55% des Argentins, et depuis septembre ce soutien est passé sous la barre des 50%.
02:32Ce qui reste relativement bon en regard des efforts demandés. On connaît des présidents qui ont eu carnet de chèques ouverts et qui n'avaient pas du tout ces résultats.
02:39Si on vous comprend bien Olivier, la potion amère du docteur Milei semble plutôt fonctionner ?
02:43C'est un peu tôt pour crier victoire, non seulement la prospérité d'un pays tombé si bas s'édifie dans la durée.
02:49Disons que pour l'instant la direction est la bonne, on souhaite évidemment que ça se confirme pour la population argentine, mais on le souhaite aussi pour la France.
02:55Pour la France ?
02:56Oui, la crise budgétaire que nous traversons naît aussi de l'étouffement des énergies privées sous le poids d'un État qu'on ne sait pas réformer.
03:02En cas de succès, nous pourrions bien trouver une inspiration dans le plus européen des pays d'Amérique latine.
03:07Viva la libertad !
03:08Afouella !
03:09Signature européen, Olivier Babaud. Merci Olivier.

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