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Ce mercredi, sur Europe 1, Olivier Babeau s'intéresse au recul de la natalité.
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Transcription
00:00sur Europe en place, à l'édito éco, Dimitri Pavlenko.
00:02Bonjour Olivier Babaud.
00:04Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.
00:05Alors est-ce le fait que la famille Babaud s'agrandisse ?
00:08Je crois que vous êtes un tout un jeune papa, mon chéri.
00:11Oui voilà, d'une petite athéna, on le souhaite bienvenue à la famille Europe en place.
00:16C'est plus facile pour se lever le matin.
00:18Un réveil naturel.
00:20Vous nous parlez ce matin du grave problème, Olivier, du recul du taux de natalité
00:26pour nous montrer qu'il n'y a hélas malheureusement pas de solution simple.
00:29Oui, ce matin je pose la question qu'on se pose tous, comment fait-on des bébés ?
00:33En 2010, on avait enregistré en France 832 000 naissances,
00:36en 2023 seulement 680 000.
00:39En 2022, une femme faisait en moyenne 1,79 enfant et contre 1,68 en 2023.
00:45Ça continue à baisser, on comprend sans peine qu'il faut au moins deux enfants par femme
00:48pour renouveler les générations.
00:50La chute de notre natalité, c'est au cœur de nombreux problèmes.
00:52Elle met en particulier la soutenabilité de notre système social en péril
00:56puisqu'elle déséquilibre les rapports entre actifs et inactifs.
00:59La relance de la natalité est un objectif partagé par la plupart des programmes politiques
01:02mais pour l'instant sans aucun succès.
01:03Tout le monde aimerait y parvenir, mais quels sont les leviers qu'il faut actionner ?
01:07Si on fait le tour des études, les déterminants du taux de natalité montrent
01:11que c'est un phénomène qui est influencé par une combinaison très complexe de facteurs.
01:17Plusieurs indicateurs associés au développement économique et social,
01:20ça c'est un problème, jouent en sens opposé.
01:21L'urbanisation d'une population, le niveau de vie général,
01:24l'accès plus large à l'emploi des femmes, un plus haut niveau d'études des femmes
01:27et puis l'accès à la contraception, ça c'est associé à une baisse du taux de natalité.
01:32Dans ce cas, on peut difficilement concevoir de recommander un retour en arrière.
01:36Les croyances religieuses, les normes culturelles de certaines communautés
01:39peuvent jouer en faveur des familles, mais la sécularisation joue plutôt en sens inverse.
01:43Les perceptions personnelles sur le bien-être, la satisfaction de la vie et les attentes
01:46influencent aussi le choix d'avoir ou non des enfants.
01:49Mais les pouvoirs publics n'ont pas beaucoup de manettes sur ces différents facteurs ?
01:53Oui, en revanche, d'autres paraissent beaucoup plus du ressort de l'action publique.
01:57Le coût de l'éducation et de la garde d'enfants peuvent décourager les familles.
02:00Les politiques de soutien familial, crédit d'impôt, congé parental, allocation familiale
02:04ont une efficacité dans certains pays nordiques.
02:07Les politiques familiales très généreuses permettent d'augmenter légèrement le taux de natalité.
02:11Évidemment, il faut plus de solutions de garde.
02:13L'essayiste Julien Damon recommandait dans un livre récent au pouvoir public
02:16d'être plus créatif en matière d'aide et par exemple de financer les abonnements au site de rencontre.
02:21J'ajoute que la façon dont les médias représentent la famille n'est pas totalement neutre.
02:24Bon, finalement, il y a tellement de facteurs qui influent sur la natalité.
02:27Est-ce qu'il faut désespérer notre capacité à la relancer ?
02:30Dimitri, d'abord, il faut dire que c'est la combinaison de tous ces facteurs
02:33et jamais presque un seul qui fait la natalité.
02:35On ne fait pas un bébé parce qu'on a une chambre en plus ou parce qu'on a une allocation de 100 euros.
02:39C'est un tout.
02:40Et puis surtout, la décision d'enfant est la conséquence d'une certaine vision du présent et de l'avenir.
02:45C'est une décision d'optimisme qui pense que ça vaut le coup d'y inviter quelqu'un qu'on aime.
02:50Plus nous saurons diffuser une perspective optimiste sur le monde,
02:53malgré ses évidentes difficultés, plus nous pouvons espérer inverser enfin la tendance.
02:57Voilà, l'édito éco-optimiste ce matin d'Olivier Babaud, Signature Europe.
03:00Merci Olivier, bonne semaine.

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